NICOLAS CARON OPTIMISATION PAR RECUIT SIMULE ET FABRICATION DE MASQUES DE PHASE POUR L'AUGMENTATION DE LA PROFONDEUR DE CHAMP D'UN MICROSCOPE Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en physique pour l'obtention du grade de maître es sciences (M. Se.) DEPARTEMENT DE PHYSIQUE, DE GENIE PHYSIQUE ET D'OPTIQUE FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC 2008 © Nicolas Caron, 2008 1 Résumé La profondeur de champ est un paramètre crucial pour la conception des systèmes optiques. Cette affirmation est particulièrement vraie dans le cas des microscopes. Plusieurs solutions ont été proposées dans le passé pour contourner les limites imposées par ce paramètre. L'ingénierie du front d'onde consiste par exemple à ajouter un masque de phase dans le système optique pour rendre la fonction de transfert optique invariante par rapport à la position axiale de l'objet. Ce mémoire propose d'atteindre ce but en optimisant des masques de phase polynomiaux par la méthode du recuit simulé. L'invariance de la fonction de transfert optique est assurée par la minimisation d'une fonction de coût faisant intervenir la MTF du système optique en fonction de l'aberration du défocus. L'optique de Fourier est utilisée pour obtenir cette information à partir d'un modèle théorique du microscope. Les masques de phases sont optimisés selon deux géométries en particulier : le système de coordonnées cartésiennes séparables et la symétrie de rotation. Cette façon de procéder permet d'évaluer un grand nombre de solutions différentes dans un temps raisonnable, ce qui maximise les chances d'atteindre le minimum global de la fonction de coût. Le meilleur masque ainsi obtenu est fabriqué par la méthode des gravures binaires successives. Cette technique photolithographique permet d'obtenir quatre niveaux de phase. Le masque fabriqué est finalement ajouté au montage du microscope afin de vérifier son effet sur la profondeur de champ. Les résultats obtenus après déconvolution des images acquises respectent le but initialement fixé. ii Abstract Depth of field is a critical parameter in optical design. This affirmation is especially true with microscopes. Many solutions hâve been discussed in literature to solve this problem. Wavefront coding, for example, use a phase mask to make the optical transfer function insensitive to an axial shift of the object. This master thesis proposes to reach this goal by optimization of a polynomial phase mask using simulated annealing. The optical transfer function invariance is achieved by minimization of a cost function which involves the optical System's MTF for several defocus values. Fourier Optics is used to get this information using a theoretical model of the microscope. The phase masks are optimized along two geometries: the Cartesian séparâtes coordinates and the rotational symmetry. Under thèse conditions, a large number of solutions can be evaluated in a reasonable time, which is a condition required to reach the global minimum of the cost function. The best mask design is fabricated using multiple binary etchings of a fused silica substrate. This photolithography method gives four phase levels. The fabricated phase mask is added to the microscope assembly to verify its effect on depth of field. The results obtain after applying a deconvolution filter on the acquired images confirm that the original goal has been reached. Avant-Propos Je tiens à saluer plusieurs personnes qui ont contribué à ce projet. Tout d'abord, je dois remercier M. Yunlong Sheng pour avoir accepté de me diriger au cours de la maîtrise. Je suis aussi redevable envers Pierre Désaulniers pour son modèle Zemax et pour son aide avec le montage expérimental du microscope. La fabrication des masques de phase aurait été impossible sans l'expertise en lithographie de Martin Bernier. Les nombreuses heures qu'il a passé à m'expliquer les multiples procédures à l'été 2006 ont été extrêmement formatrices. Les techniciens Stéphane Gagnon et Marc D'Auteuil ont aussi été d'une aide précieuse, particulièrement à la session d'automne 2007 alors que le déménagement de la salle blanche battait son plein. Bien qu'il n'ait pas contribué directement au projet, je tiens tout de même à remercier Samir Sahli pour les nombreuses discussions scientifiques qui ont enrichi le temps passé au bureau. Au niveau financier, j'ai eu la chance d'être allégé de tout souci pécuniaire grâce à la contribution des bourses de maîtrise du CRSNG. Je reconnais par conséquent l'importance de cet organisme pour le développement de mon expérience en recherche au niveau de la maîtrise. iv Je dédie ce mémoire à mes parents, Rosaire Caron et Ginette Turcotte, pour leurs encouragements au cours de mes études. V Table des matières Introduction 1 Chapitre 1 - Analyse du système optique 1.1 Système d'illumination 1.1.1 Illumination critique 1.1.2 Illumination de Kôhler 1.2 Système d'imagerie 1.2.1 Objet et objectif 1.2.2 Propagation entre l'objectif et le masque de phase 1.2.3 Masque de phase 1.2.4 PSF 1.2.5 Fonction de transfert optique (OTF) 1.2.6 Échantillonnage et la transformée de Fourier 1.2.7 Ajustement de l'échantillonnage 1.3 Optique de Fourier en symétrie de rotation 1.3.1 Échantillonnage en symétrie de rotation 5 6 6 8 10 12 15 16 17 18 18 19 21 22 Chapitre 2 - Optimisation des masques par recuit simulé 2.1 Revue de la littérature du recuit simulé 2.1.1 Origine 2.1.2 Preuve de la convergence 2.1.3 Autres développements 2.2 Vue d'ensemble de l'algorithme de recuit simulé 2.3 Optimisation en coordonnées cartésiennes séparables 2.3.1 Définition et propriétés du masque déphasé 2.3.2 Choix du voisin 2.3.3 Fonction de coût 2.3.4 Autres paramètres de l'optimisation 2.4 Implantation de l'algorithme en coordonnées cartésiennes 2.5 Résultats de l'optimisation en coordonnées cartésiennes 2.5.1 Fonction de transfert optique 2.5.2 Simulation d'images 2.5.3 Profil de phase 2.5.4 Vérification de la répétabilité des résultats 2.5.5 Discussion 2.6 Algorithme de recuit simulé en symétrie de rotation 2.6.1 Définition du masque 2.7 Implantation de l'algorithme du recuit simulé en symétrie de rotation 2.8 Résultat de l'optimisation en symétrie de rotation 2.8.1 Fonction de transfert optique 2.8.2 Simulation d'images 2.8.3 Profil de phase 2.8.4 Répétabilité 25 25 25 25 26 27 28 29 30 31 33 34 35 35 37 38 40 41 42 42 43 43 43 46 47 48 VI 2.8.5 Discussion Chapitre 3 - Technique de fabrication des masques 3.1 Discrétisation de la phase 3.2 Efficacité des masques à quatre niveaux de phase 3.3 Conception du masque chromé 3.4 Etapes de fabrication 3.4.1 Préparation des substrats 3.4.2 Photorésine 3.4.3 Déposition à la tournette d'une couche de photorésine 3.4.4 Exposition et développement 3.4.5 Gravure 3.4.6 Sources d'erreurs 49 50 52 54 54 58 58 59 59 60 62 62 Chapitre 4 - Résultats expérimentaux du masque en coordonnées cartésiennes séparables 64 4.1 Résultats de la fabrication 64 4.2 Ajout du masque de phase au microscope 65 4.2.1 Technique d'alignement du masque de phase 66 4.2.2 Images obtenues avec le masque de phase 67 4.3 Déconvolution 69 4.3.1 Filtre de déconvolution 69 4.3.2 Importance de l'orientation de l'OTF 69 4.3.3 Images obtenues après déconvolution 69 4.4 Discussion 71 Conclusion Bibliographie 73 76 Annexe A - Fonctions clés de la classe Simulatedannealing Annexe B - Fonctions clés de la classe MTFcoordseparables Annexe C - Fonctions clés de la classe FHT. Annexe D - Vérification du masque en coordonnées cartésiennes séparables pour une ouverture circulaire Annexe E - Développement mathématique de Goodman, Silvestri et Dallas Annexe F - Résultats expérimentaux détaillés pour le masque CS6 79 82 84 87 88 90 Liste des tableaux Tableau 2.1 - Liste non-exhaustive des fonctions de la classe Simulated_annealing Tableau 2.2 - Liste des fonctions de la classe MTFcoordseparables Tableau 2.3 - Simulation d'images avec le masque polynomial en coordonnées cartésiennes séparables Tableau 2.4 - Simulation de déconvolution d'images avec le masque polynomial en coordonnées cartésiennes séparables Tableau 2.5 - Coefficients du polynôme optimisé en coordonnées cartésiennes Tableau 2.6 - Comparaison du masque de phase avec des propositions issues de la littérature Tableau 2.7 - Liste des fonctions de la classe FHT. Tableau 2.8 - Simulation d'images avec le masque polynomial en symétrie de rotation (défocus négatifs) Tableau 2.9 - Simulation d'images avec le masque polynomial en symétrie de rotation (défocus positifs) Tableau 2.10 - Coefficients du polynôme optimisé en symétrie de rotation Tableau 3.1 - Prix typiques de masques HEBS Tableau 3.2 - Comparaison des deux méthodes de discrétisation de la phase Tableau 3.3 - Commandes Gerber Tableau 3.4 - Paramètres de la gravure au RIE Tableau 4.1 -Paramètres clés du masque déphasé CS6 ' Tableau 4.2 - Images obtenues avec le masque de phase (défocus positifs) Tableau 4.3 - Images obtenues avec le masque de phase (défocus négatifs) Tableau 4.4 - Images obtenues après déconvolution en fonction de la position de l'objet (défocus positifs) Tableau 4.5 - Images obtenues après déconvolution en fonction de la position de l'objet (défocus négatifs) Tableau F.l- Images obtenues avec le masque de phase (défocus positifs) Tableau F.2- Images obtenues avec le masque de phase (défocus négatifs) Tableau F.3- Images obtenues après déconvolution (défocus positifs) Tableau F.4- Images obtenues après déconvolution (défocus négatifs) 34 34 37 38 39 40 43 46 47 48 51 53 55 62 65 68 68 70 70 90 91 92 93 Liste des figures Figure 1.1 - Représentation schématisée des deux parties du système optique 5 Figure 1.2 - Configuration de l'illumination critique 6 Figure 1.3 -Exemple d'illumination critique sans diffuseur 7 Figure 1.4 - Configuration de l'illumination de Kôhler 8 Figure 1.5 - Illumination de Kôhler avec des grandissements inappropriés 9 Figure 1.6 - Illumination de Kôhler pour un système optique correctement aligné avec un grandissement du diaphragme de champ suffisant 10 Figure 1.7 - Schéma représentant la configuration du système optique pour la mesure des aberrations de la lentille tube 11 Figure 1.8 - Résultat de la mesure des aberrations de la lentille tube MT-40 (les aberrations sont doublées) 12 Figure 1.9 - Propagation d'un point de l'objet jusqu'à l'objectif 13 Figure 1.10 - Vérification de l'approximation pour la propagation entre l'objectif et le masque de phase 16 Figure 1.11 - Représentation mathématique du masque de phase 17 Figure 1.12 - Comparaison des MTFs en coordonnées cartésiennes obtenues avec l'optique de Fourier et avec Zemax™ 20 Figure 1.13 - Échantillonnage avec une suite exponentielle 22 Figure 1.14- Comparaison des MTFs obtenues avec l'optique de Fourier et avec Zemax™ 24 Figure 2.1 -Schéma du recuit simulé adapté aux masques de phase pour l'augmentation de la profondeur de champ d'un microscope 28 Figure 2.2 - Convergence de la MTF cible avec le nombre d'itérations 32 Figure 2.3 - Courbes MTFs pour la solution optimale selon différents défocus (optimisées avec la MTF cible définie itérativement) 36 Figure 2.4 - Courbes MTFs de la solution optimale pour différents défocus (optimisées avec la MTF cible réduite) 36 Figure 2.5 - Courbes de PTFs de la solution optimale pour différents défocus (avec la MTF cible réduite) 37 Figure 2.6 - Profil de phase du masque optimisé sans le terme de phase linéaire (optimisé avec la MTF cible réduite) 39 Figure 2.7 - Vérification de la répétabilité des résultats de l'optimisation par recuit simulé d'un masque de phase polynomial en coordonnées cartésiennes séparables 41 Figure 2.8 - MTF pour différents défocus pour le masque polynomial en symétrie de rotation 44 Figure 2.9 - MTF pour différents défocus pour le masque optimisé avec une contrainte diminuée 45 Figure 2.10 - Profil de phase du masque polynomial optimal en symétrie de rotation 47 Figure 2 . 1 1 - Vérification de la répétabilité des résultats de l'optimisation par recuit simulé d'un masque de phase polynomial en symétrie de rotation 48 Figure 3.1 - Représentation du transcodage du masque binaire 56 Figure 3.2 - Détails du masque chromé conçu pour la fabrication du masque en coordonnées cartésiennes séparables 57 IX Figure 3.3 - Évolution du profil du masque en fonction de l'étape de fabrication pour la discrétisation dichotomique à gravure irrégulière 58 Figure 3.4 - Courbe de l'épaisseur de la photorésine en fonction de la vitesse de rotation de latournette 60 Figure 3.5 - Mesure Dektak du masque NC02 au deuxième cycle de lithographie après le développement 61 Figure 3.6 - Profil diagonal du masque NC02 après deux gravures 63 Figure 4.1 - Section du profil Dektak du masque CS6 après une gravure 64 Figure 4.2 - Section du profil Dektak du masque CS6 après deux gravures 65 Figure 4.3 - Représentation des six paramètres à ajuster pour aligner le masque de phase.66 Figure 4.4 - Exemples d'images obtenues avec un désalignement du masque de phase 66 Figure 4.5 - Exemple d'image déconvoluée obtenue pour un filtre à 90° du masque de phase 69 Figure D.l- Vérification des MTFs du masque en coordonnées cartésiennes séparables pour une ouverture circulaire 87 Figure D.2- Vérification des PTFs du masque en coordonnées cartésiennes séparables pour une ouverture circulaire 87 Liste des symboles Note : Tous les symboles utilisés ne sont pas répertoriés. Lorsqu'un symbole n'est pas fourni dans cette liste, sa signification est incluse dans le texte. Symboles utilisés à plusieurs reprises Symbole Explication X l Longueur d'onde Ecart de la position de l'objet par rapport à la focale de l'objectif Coordonnées spatiales dans le plan de la pupille généralisée Coordonnées spatiales dans le plan image (capteur CMOS) Fréquences spatiales associées aux coordonnées xj,yi Demi-largeur de la lentille tube Rayon perpendiculaire à l'axe optique dans différents plans (objectif, lentille tube, masque de phase) Coefficient de l'aberration de défocus Champ électrique Transformée de Fourier Transformée de Fourier rapide MTF en fonction du défocus W. M ; MTF cible Masque chromé numéro n w,v Omax >y0* w "20 E FT{) FFT{) MTF{u;Wj MTF,Mc(u) Exemple d'unités nm mm mm mm mm~l mm mm nm Vlm mm mm Symboles associés au recuit simulé Symbole Explication T Q Température du recuit simulé Facteur de trempe Facteur de diminution de la température Paramètre défini comme exp[— c] Coefficients du polynôme définissant la phase du masque c c' Exemple d'unités nm XI Symboles utilisés pour l'analyse du système optique Symbole Explication J cond. ' J obj ' Longueur focale du condenseur, de l'objectif, de la lentille tube Exemple d'unités mm Jtube NA„ obj Ouverture numérique de l'objectif Dobj Diamètre de l'objectif mm Rayon de l'ouverture de l'objectif, du collecteur et du champ mm mm~ obj-pm Fréquence initiale pour l'évaluation de la transformée de Hankel Distance entre l'objectif et le masque de phase PobJ Différence de phase induite par l'objectif rad Fronts d'onde partant d'un point de l'objet sur l'axe optique Profil de phase perpendiculaire à l'axe optique et situé respectivement avant l'objectif, après l'objectif et avant le masque de phase rad Différence de parcours optique induite par le masque de phase Épaisseur maximale du masque de phase Épaisseur du masque de phase selon les coordonnées x„,y0 Indice de réfraction de l'air Indice de réfraction du verre de silice OTF unidimensionnelle selon xj OTF limitée par la diffraction rad Y obj ' V collecteur 9 champ PSF Po A< Tpropagation r avant objectif ' T après objectif 9 mm rad T avant masque 0(xo>yo) max f>(x0,y0) silice OTF{u) OTF K y l 1 limitée diff. mm mm mm mm xu Symboles utilisés pour l'échantillonnage et le calcul des transformées de Hankel Symbole Avx Ax0 Axi N G(p) P r p a f h Explication Exemple d'unités Pas en fréquence associé à la coordonnée x0 mm "' Pas spatial dans le plan de la pupille généralisée mm Pas spatial dans le plan image mm Nombre de points du vecteur échantillonné (spatial ou en — fréquence) Résultat de la transformée de Hankel _1 Fréquence spatiale radiale mm Rayon échantillonné mm Fréquence radiale échantillonnée mm ' Coefficient exponentiel de l'échantillonnage Fonction échantillonnée selon une suite exponentielle Vecteur qui dépend des paramètres de l'échantillonnage pour la transformée de Hankel rapide 1 Introduction Problématique La profondeur de champ est un facteur important pour la conception des systèmes d'imagerie. Les photographes utilisent par exemple le flou des objets hors champ pour mettre l'emphase sur le sujet d'intérêt. Ils peuvent aussi varier le diamètre de l'iris de leur lentille afin d'en diminuer l'ouverture numérique, ce qui augmente la profondeur de champ. Anecdote intéressante, le premier système d'imagerie, la caméra obscura, se démarque par une profondeur de champ infinie (selon l'optique des rayons). Contrairement aux appareils photographiques, les microscopes optiques sont souvent limités par leur profondeur de champ. En effet, l'ouverture numérique peut atteindre 1.0 dans le cas d'un objectif sec et 1.56 dans le cas d'un objectif à immersion à huile. Dans le pire des cas, la profondeur de champ mesure donc à peine quelques microns. L'échantillon est souvent plus épais que cette dimension. Il est donc difficile, voire impossible, d'imager la totalité de l'échantillon sans qu'une partie soit entachée d'un flou lié à l'aberration de défocus. Cette situation se produit par exemple dans le cas du système optique de Brightwell, inc, une compagnie d'Ottawa qui vend un système d'analyse cytologique. Leur produit contient un capillaire de 400 um d'épaisseur alors que le microscope est limité à une profondeur de champ de 34 um (selon le critère défini dans la référence [1]). Afin de résoudre ce problème, la compagnie a fait appel à l'expertise du groupe de M. Yunlong Sheng. Pierre Désaulniers a commencé les travaux il y a quelques années et l'auteur du présent document les a continués par la suite. Ce mémoire adopte pour cette raison les paramètres du microscope de cette compagnie pour optimiser et pour tester les différents types de masques de phase étudiés. Il n'y a cependant pas perte de généralité par rapport aux autres microscopes optiques conventionnels puisque les éléments présents (système d'illumination de Kôhler, objectif plano-apochromatique, lentille tube, capteur CMOS) sont répandus pour ce type d'instrument optique. 2 Solutions Plusieurs techniques d'augmentation de la profondeur de champ ont été proposées dans le passé. La solution la plus évidente est simplement de diminuer la dimension du diaphragme de l'objectif. Cette approche cause cependant des effets secondaires indésirables puisque la résolution de l'image dépend de l'ouverture numérique de l'objectif. De plus, la puissance optique admise dans le système varie avec la dimension du diaphragme. Une variante de cette méthode implique l'apodisation du diaphragme de l'objectif. En adoptant cette approche, il est plus facile de contrôler la diffraction, mais la puissance optique admise dans le système est nécessairement diminuée. Une approche très différente a été proposée par plusieurs auteurs. Il s'agit d'acquérir plusieurs images en déplaçant à chaque fois l'échantillon le long de l'axe optique. Un algorithme numérique permet ensuite de choisir pour chaque pixel du champ laquelle de ces images est au foyer. Une figure synthétique bénéficiant d'une profondeur de champ augmentée est finalement composée en combinant les différents pixels choisis. Pieper et Korpel [2] ont analysé en 1983 trois de ces algorithmes. Un d'entre eux, par exemple, consiste à trouver le plan correspondant à un minimum ou un maximum d'intensité pour chaque pixel. Un désavantage important de cette approche concerne la technique d'acquisition des données. Cette méthode est particulièrement lente puisqu'il faut déplacer mécaniquement le plan objet à plusieurs reprises et acquérir une image à chaque fois. De plus, les vibrations causées par ces mouvements peuvent déplacer les constituants de l'échantillon, ce qui empêche l'algorithme de recherche des plans de fonctionner adéquatement. La solution la plus employée de nos jours pour augmenter la profondeur de champ porte le nom d'ingénierie du front d'onde. Il s'agit d'ajouter un masque de phase à la dernière lentille du système optique de façon à rendre la MTF invariante à la position axiale de l'objet. L'ajout de cette aberration contrôlée détériore bien entendu la qualité des images en diminuant la modulation des hautes fréquences, mais il est possible d'appliquer numériquement un filtre de déconvolution sur l'image acquise pour retrouver une bonne 3 qualité optique. En effet, le même filtre peut être utilisé peu importe la position de l'objet puisque le masque de phase rend la MTF invariante en fonction du défocus. Ce principe fonctionne bien en théorie, mais il est difficile de concevoir un masque de phase qui rend la MTF totalement invariante. De plus, il ne faut pas que la modulation soit trop basse pour que le filtre de restauration numérique fonctionne bien. En particulier, une inversion de contraste (passage par zéro de la modulation) est dévastatrice sur la qualité des images. En 1995, Dowski et Cathey [3] ont apporté une contribution cruciale à cette approche. Leur raisonnement est basé sur la recherche d'un masque de phase qui rend la fonction d'ambiguité pratiquement symétrique en rotation, ce qui équivaut à avoir une MTF invariante par rapport au défocus. Le masque ainsi obtenu est cubique en x et en y. Néanmoins, leur théorie n'indique pas quel coefficient cubique doit être utilisé pour un système optique donné. Si ce coefficient n'est pas élevé, à la rigueur zéro, le masque de phase n'augmente pas suffisamment la profondeur de champ. D'un autre côté, si ce coefficient est trop élevé, la modulation de la MTF est inutilement dégradée. De plus, ce masque a été obtenu en supposant que l'objectif final de la démarche est d'obtenir une profondeur de champ illimitée. Dans les cas pratiques, une contrainte aussi élevée n'est pas nécessaire. Il existe peut être un masque de phase qui offre des meilleurs résultats pour un objectif plus réaliste. Le but de ce mémoire est de répondre à ces questions en plus de déterminer quel masque de phase est optimal pour le système optique de Brightwell, inc. Pour répondre à ces interrogations, l'algorithme du recuit simulé a été appliqué à l'optimisation de différents types de masques de phase. Ces derniers sont exprimés sous la forme de polynômes pour garder le plus de généralité possible. La fonction de coût est basée sur l'optique de Fourier du microscope. Il est par ailleurs important de mentionner que d'autres masques de phase ont été proposés dans le passé. En symétrie de rotation, Chi et George [4] ont suggéré d'utiliser le principe de Fermât pour trouver un masque de phase qui associe un anneau à chaque position axiale de l'objet. Ce masque porte le nom de logarithmic asphere. Ben-Eliezer et 4 al. [5] ont optimisé par recuit simulé une fonction d'apodisation qui accepte les amplitudes négatives. Afin de maximiser la puissance optique qui se rend à l'image, ils ne gardent ensuite que la phase binaire (0 ou K rad ) du masque ainsi défini. Sherif et al. [6] utilisent pour leur part la méthode de la phase stationnaire pour trouver un masque en coordonnées polaires. Prasad et al. [7] ont proposé un masque de degré cinq qui n'est cependant pas en coordonnées séparables. L'optimisation se fait par la méthode de Levenburg-Marquart avec des points de départs choisis aléatoirement. Sauceda et Ojeda-Castaneda [8] ont exploré le cas des masques avec des puissances fractionnaires en x et en y. Finalement, Yang et al. [9] ont proposé un masque sensiblement différent du masque cubique qui prend le nom de masque "exponentiel". Les résultats obtenus dans ce mémoire seront comparés à ces autres approches. Structure du mémoire L'analyse de Fourier de l'instrument optique est présentée au chapitre 1. Le chapitre 2 décrit les différentes variantes du recuit simulé utilisées pour atteindre l'objectif de l'invariance de la MTF. Deux géométries sont étudiées en particulier : les coordonnées cartésiennes séparables et la symétrie de rotation. Ce chapitre inclut aussi les propriétés d'intérêt des masques de phases obtenus : profil de phase, MTF en fonction du défocus, fonction de transfert de phase (PTF) en fonction du défocus, etc. Les outils pour fabriquer de tels masques ne sont pas extrêmement répandus. Une méthode accessible est décrite dans ce mémoire. Le chapitre 3 est dédié aux aspects théoriques et pratiques de cette méthode de fabrication de masques à quatre niveaux de phase. Finalement, le chapitre 4 regroupe les résultats expérimentaux de l'augmentation de la profondeur de champ du microscope de Brightwell, inc. en utilisant les masques de phase fabriqués avec la méthode du chapitre 3 et à partir de la meilleure conception obtenue au chapitre 2. 5 Chapitre 1 - Analyse du système optique Avant de s'attaquer au but de ce mémoire, soit l'augmentation de la profondeur de champ d'un microscope, il est impératif de s'assurer de maîtriser chaque aspect du système optique d'intérêt. Puis qu'il est ici question d'un microscope traditionnel (microscope de Brightwell, inc), le montage optique peut être divisé en deux parties qui sont analysables indépendamment, soit le système d'illumination, qui comprend la source (diode électroluminescente avec A0 = 470 nm ), le collecteur et le condenseur, ainsi que le système d'imagerie, constitué de l'objet, de l'objectif (Mitutoyo 5X, 0.14 NA, corrigé à l'infini), de la lentille tube MT-40 {flube = 200 mm ) et du capteur CMOS PixelLink (pixel de 7.5p.m, résolution de 1280x1024). Système d'illumination I /Collecteur Source étendue _ Système d'imagerie Condenseur ii/ Diaphragme ......J de champ * r jjPlan Objet ^Objectif . Masque de phase Lentille tube Capteur CMOS (plan image) _. . •'' Diaphragme d ouverture i| Figure 1.1- Représentation schématisée des deux parties du système optique Dans le cas du système d'illumination, l'analyse nécessaire concerne surtout le choix du type d'éclairement ainsi que les techniques d'alignement. Ces informations sont nécessaires pour la partie expérimentale de ce mémoire, entre autres pour l'obtention des résultats présentés au chapitre 4. Le système d'imagerie doit par contre être analysé avec un outil plus quantitatif, soit l'optique de Fourier. Cette rigueur est nécessaire puisque l'application de cette théorie au système optique permet d'obtenir la MTF en fonction de la position de l'objet et du masque de phase étudié. Les données issues de l'analyse de Fourier constituent donc l'essence même de la fonction de coût à optimiser, tel que décrite au chapitre 2. 6 1.1 Système d'illumination L'illumination du microscope est à l'origine de plusieurs propriétés du système optique. Selon le type d'illumination, le plan objet peut être éclairé plus ou moins uniformément. La connaissance des techniques d'illumination est donc nécessaire sur le plan expérimental pour produire des images de bonne qualité. Au niveau théorique, une autre propriété est encore plus importante. En effet, selon le type de source employé et selon la configuration du système d'illumination, son degré de cohérence peut varier. Puisque l'imagerie incohérente ne se calcule pas de la même façon que l'imagerie cohérente ou semi-cohérente, il convient de déterminer les conditions pour obtenir le régime désiré. 1.1.1 Illumination critique Collecteur Source étendue (DÉL) Condenseur diaphragme Plan Objet Figure 1.2 - Configuration de l'illumination critique Deux types d'illuminations sont utilisés couramment pour un microscope optique conventionnel en transmission. Le premier type se nomme éclairage critique et correspond à imager la source dans le plan de l'objet [10]. Le diaphragme d'ouverture se trouve alors entre le collecteur et le condenseur. Le diaphragme de champ, quant à lui, est situé dans le plan de la source. La difficulté majeure de cette configuration est d'obtenir une illumination uniforme de l'objet. En effet, une source étendue comme le filament d'une lampe ou la surface émettrice d'une diode électroluminescente comporte des zones d'intensité élevée et des zones d'intensité faible. En imageant ces sources dans le plan objet, ces non- 7 uniformités se retrouvent superposées à la fonction de transmission de l'échantillon, ce qui ne donne pas de bons résultats. Un exemple de cette situation est présenté à la figure 1.3. Figure 1.3 - Exemple d'illumination critique sans diffuseur La solution la plus simple pour pallier à ce problème consiste à ajouter un verre diffuseur très proche de la source étendue de manière à uniformiser son profil d'intensité. Même avec cette astuce, l'obtention d'un éclairement uniforme de l'objet reste difficile à obtenir avec l'illumination critique. La deuxième propriété qui doit être étudiée pour l'illumination est son degré de cohérence. Pour analyser l'effet du système d'illumination sur cette propriété, il faut d'abord supposer que la source est spatialement totalement incohérente. Cette supposition est logique dans le cas d'une diode électroluminescente (DÉL) puisque l'émission spontanée est le principe dominant pour ce type de source. Cette condition ne garantit cependant pas que l'objet soit éclairé par une lumière spatialement incohérente. D'un point de vue de l'optique géométrique, le système d'illumination ne fait que transposer la source étendue dans le plan objet et par le fait même l'illumination devrait être incohérente. Cependant, à cause de la diffraction, un point de la source ne correspond pas à un point infinitésimal dans le plan objet. En analysant les propriétés de diffraction de l'illumination critique, Hopkins et Barham [11] ont découvert que le facteur suivant doit être égal à zéro pour obtenir une illumination incohérente. ./ KNAûbj ■P0NA F ob X ^°% =0 (1.1) 8 Ici, NAobj est l'ouverture numérique de l'objectif, NAcond est l'ouverture numérique du condenseur etpo est la distance entre deux points de l'objet dans le plan objet. Compte tenu que l'argument de la fonction de Bessel dépend de la séparation entre deux points dans le plan objet, il est impossible de toujours respecter la condition 1.1. Cependant, la fonction de Bessel peut diminuer suffisamment rapidement pour que la cohérence soit très localisée. Un critère souvent mentionné consiste à égaler le premier zéro de la fonction de Bessel avec le critère de résolution de Rayleigh, p0 = 0.61À/NAobJ. Compte tenu que le premier zéro de J,(x) correspond à un argument* = 3.83, le critère est respecté lorsque l'ouverture numérique du condenseur est égal à l'ouverture numérique de l'objectif. 1.1.2 Illumination de Kôhler I Diaphragme de champ Condenseur Plan Objet Source étendue Diaphragme d'ouverture Figure 1.4 - Configuration de l'illumination de Kôhler Dans le cas de l'illumination de Kôhler idéalisée, la source étendue est imagée dans le plan du foyer avant du condenseur. Les rayons sortent donc parallèles du condenseur et chaque point de la source illumine tous les points de l'objet [10]. L'illumination est donc uniforme. Le diaphragme d'ouverture se trouve aussi dans le plan de la focale arrière du condenseur. Le diaphragme de champ se trouve quant à lui proche du collecteur. Il doit être ajusté pour ne laisser passer que les rayons qui illuminent le champ d'observation et ainsi couper la lumière diffuse qui dégraderait l'image. 9 Figure 1.5 - Illumination de Kôhler avec des grandissements inappropriés Par ailleurs, la distance entre le diaphragme de champ et le condenseur doit être choisie judicieusement pour obtenir les bénéfices de l'illumination de Kôhler. En effet, compte tenu que cette technique implique d'imager ce diaphragme dans le plan de l'objet, il faut s'assurer que la taille de son image soit égale ou légèrement plus grande que la dimension du champ. Si cette condition n'est pas respectée, la situation illustrée à la figure 1.5 est obtenue, c'est-à-dire que le champ en entier n'est pas illuminé. Pour éviter ce phénomène, il faut se baser sur les relations issues de l'analyse par optique géométrique du système d'imagerie à une lentille (le condenseur) [12]. m = ^cond- (1.2) Ici, s est la distance entre le diaphragme et le condenseur (signe négatif), fcond est la focale du condenseur (signe positif) et m le grandissement. La condition à respecter est donc \m\rdiaphrogmetrchamp {rdiaphmgme et rchamp sont respectivement le rayon de l'ouverture du diaphragme et du champ). D'un point de vue qualitatif, si la situation illustrée à la figure 1.5 se présente, il faut approcher le diaphragme du condenseur pour augmenter le grandissement. L'illumination obtenue avec cette condition est présentée à la figure suivante. Figure 1.6 - Illumination de Kôhler pour un système optique correctement aligné avec un grandissement du diaphragme de champ suffisant Au niveau de la cohérence, Hopkins et Barham [11] ont démontré que la relation 1.1 s'applique aussi à l'illumination de Kôhler. La même condition doit donc être respectée afin de se retrouver dans le régime incohérent, c'est-à-dire de s'assurer que l'ouverture numérique du condenseur est égal à l'ouverture numérique de l'objectif. En résumé, l'illumination de Kôhler comporte des avantages par rapport à l'éclairage critrique en ce qui concerne l'uniformité de l'éclairement en plus de maximiser la proportion de l'intensité de la source utilisée à bon escient. Ces raisons justifient le choix de cette configuration pour le microscope de Brightwell, inc. 1.2 Système d'imagerie Le système d'imagerie comporte quatre éléments : l'objet, l'objectif, la lentille tube et le capteur CMOS. Un masque de phase est aussi ajouté à la dernière lentille pour augmenter la profondeur de champ du microscope. Afin d'étudier le comportement du système d'imagerie, il doit être modélisé avec l'optique de Fourier. Pour faciliter cette analyse, deux approximations générales doivent être faites. En premier lieu, la réponse impulsionnelle du système est supposée invariante transversalement. Cette approximation permet d'évaluer la réponse sur l'axe et de supposer que tous les points du champ ont le même comportement. Cette hypothèse a été vérifiée expérimentalement en plaçant une cible de résolution aux quatre coins du champ sans qu'une différence majeure ne soit observée dans l'image obtenue. 11 La deuxième approximation concerne l'objectif et la lentille tube. Comme il s'agit de produits commerciaux, les informations sur les rayons de courbures, les indices de réfraction, les distances et les diamètres de leurs lentilles internes demeurent inconnues. Néanmoins, l'objectif est corrigé à l'infini, ce qui signifie qu'il est conçu pour que l'objet soit placé à son foyer. Si cette condition est respectée, les aberrations sont minimales et l'objectif respecte fidèlement le modèle d'une lentille paraxiale parfaite. Les caractéristiques de l'objectif se résument alors à sa longueur focale, 40 mm, et à son diamètre. Cette information n'est pas donnée directement par le fabricant, mais elle peut être déduite de l'ouverture numérique. NA o»i =-^=> Dohi =2NAohjxfobj =2xO.\4x40mm = U.2mm (1.3) Cette équation est valide pour NAobj « 1. Dans le cas de la lentille tube, la longueur focale est de 200 mm et le diamètre est aussi de 11.2 mm. Par conséquent, le diaphragme d'ouverture mesure 11.2 mm et il est situé entre l'objectif et la lentille tube. L'hypothèse des lentilles paraxiales parfaites a pu être vérifiée dans le cas de la lentille tube. En effet, les aberrations du front d'onde ont été évaluées pour cette lentille à l'aide d'un interféromètre imageant de type Fizeau. La configuration utilisée pour cette mesure est schématisée à la figure suivante. Lentille tube Sphère de référence Figure 1.7 - Schéma représentant la configuration du système optique pour la mesure des aberrations de la lentille tube L'appareil est basé sur l'interférence entre un front d'onde plan de référence et une onde issue d'un montage optique à l'extérieur de l'appareil. Dans le cas du montage présent, le 12 front d'onde plan issu de l'appareil traverse la lentille tube, converge en son foyer pour ensuite diverger jusqu'à la sphère de référence. Si cette dernière est placée à une distance équivalente à la somme de son rayon de courbure et du foyer de la lentille, le front d'onde sphérique du faisceau épouse la forme sphérique de cet élément optique. En quelque sorte, la sphère de référence joue le rôle de surface de référence à laquelle est comparé le front d'onde issu de la lentille tube. Le faisceau ainsi réfléchi parcourt le chemin inverse, traverse à nouveau la lentille tube et retourne dans l'interféromètre. L'interférence du faisceau de retour avec le front d'onde de référence interne est ensuite mesurée par un capteur CCD. La figure d'interférence est analysée par le logiciel Metropro™ qui affiche à l'écran de l'ordinateur le profil bidimensionnel du front d'onde. Figure 1.8 - Résultat de la mesure des aberrations de la lentille tube MT-40 (les aberrations sont doublées). Compte tenu que le faisceau optique traverse deux fois la lentille tube, les aberrations sont doublées. La qualité optique du front d'onde approche A/10, soit la limite de précision de l'interféromètre pour ce type de mesure. Cette mesure est valide dans le cas d'un objet provenant de l'infini, ce qui correspond à la configuration de la lentille tube dans le montage du microscope. Plus d'informations sur l'alignement, la calibration et d'autres aspects de cette mesure sont décrits à la référence [13]. 1.2.1 Objet et objectif En s'appuyant sur les approximations décrites précédemment, le microscope peut être analysé sous l'angle de l'optique de Fourier. La première étape de l'analyse se base sur 13 l'étude de l'onde générée par un point de l'objet situé sur l'axe. Comme il s'agit d'un point infinitésimal, la lumière émise peut être considérée totalement cohérente. Une source ponctuelle génère une onde sphérique. Son amplitude décroît en l/R, ce qui implique qu'elle n'est pas uniforme dans le plan perpendiculaire à l'axe optique et situé immédiatement avant l'objectif. L'erreur induite en supposant que l'amplitude de l'onde est uniforme dans ce plan est cependant petite. Figure 1.9 - Propagation d'un point de l'objet jusqu'à l'objectif Le rapport entre l'amplitude en périphérie de l'ouverture de l'objectif et l'amplitude sur l'axe peut être calculé avec la relation suivante pour vérifier l'hypothèse. Er i = robj ) _ £(r==0) fobj 40 mm jfobj2+r02bj p0 mm)2+(5.6 mm)2 = 0.99 (1.4) Pour simplifier les calculs, il est donc acceptable de supposer qu'une onde d'amplitude uniforme entre dans l'objectif. Le profil de phase de l'onde émise par le point objet ne respecte cependant pas cette simplification. Par définition, les fronts d'ondes correspondent aux surfaces de phase constante, ce qui équivaut à l'équation suivante dans le cas d'une onde sphérique (selon SalehetTeich[14]). P <Ppn>paga,ion=-2X-r = -koR (1-5) R est ici la distance radiale par rapport à l'origine de l'onde. Elle peut être remplacée par une fonction de fobJ, l (distance axiale de l'objet par rapport au foyer de l'objectif) et r (distance radiale perpendiculaire à l'axe optique). Une simple relation de Pythagore permet 14 d'exprimer le profil de phase dans le plan perpendiculaire à l'axe optique et situé juste avant l'objectif. s2 = (/«,+'}+'' 2 (1.6) (1.7) Une approximation du binôme s'impose. A *-(/*+'! = 2 (1.8) {fobj+l)+ ^TD Le profil de phase avant l'objectif devient donc = > ^ avant objectif V") ~ ~^0 + Uobj uy H~ (1.9) 2/ £obj 1 + VJ J Ot L'erreur maximale induite par l'approximation est obtenue lorsque r2/[fobJ+l) est maximal. Dans le pire des cas, la différence de phase ne dépasse pas 0.005% de la valeur réelle. L'étape suivante consiste simplement à additionner la différence de phase induite par l'objectif, qui prend la forme (Saleh et Teich [14]) A*w(r) = 2V/ . 2 (1.10) obj Le résultat de cette opération est donc = > <P après objectif \ r ) = k0r2 ~^o\J,obi ■+ +l)~' J obj / 1+ ./ o W (1.11) 2/ £o/j/ «y Lorsque l'objet est situé à / . . , le front d'onde à la sortie de l'objectif est donc plan. Autrement, une aberration de défocus est présente. Son amplitude dépend de la position de l'objet. Le terme de phase constante peut être éliminé puisqu'il n'a pas d'incidence sur la diffraction. Une seconde approximation binominale simplifie aussi le résultat. 2 ( (r) « k r / V'ob total après objectif <P, es objectif V ° 1- / / . àj J /CQ? - KnlV ^■Jobj ^fobj + (1.12) 15 L'erreur de cette modification est maximale lorsque le rapport entre le déplacement de l'objet par rapport au foyer (/max) et la longueur focale de l'objectif (fobJ) est très petit. La valeur approximée est alors de l_ima>L = i_o.005 = 0.995 (1.13) J obj Comparée à la valeur réelle x , /max 1 + 0.005 = 0.995 (1.14) J obj Cette approximation est donc valide en tout temps. Pour fin de comparaison avec la littérature, le coefficient de l'aberration de défocus peut être exprimé sous plusieurs formes différentes. W20=^j (1.15) ^Jobj ¥ lr 2 = k_™±_ (1 16) J obj Cette dernière notation est utile pour évaluer le critère de Hopkins. Lorsque |^| ~ 1, le critère de Hopkins stipule que le système optique est dégradé par la présence de l'aberration de défocus. Autrement, la qualité de l'image n'est pas significativement modifiée par la présence de cette aberration [3]. 1.2.2 Propagation entre l'objectif et le masque de phase L'étape suivante de l'analyse de Fourier consiste à propager le faisceau optique entre l'objectif et le masque de phase. D'un point de vue de l'optique de Fourier, il faut utiliser une intégrale de diffraction pour tenir compte de cette étape. Cependant, une vérification des propriétés du front d'onde permet de constater que cette démarche est superflue. En effet, les fronts d'onde sont pratiquement plans et le faisceau est par le fait même presque collimaté. Ainsi, le profil de phase à l'entrée du masque de phase est le même qu'à la sortie de l'objectif. La justification de ce postulat repose sur la valeur minimale du rayon de courbure du faisceau paraxial à la sortie de l'objectif. 16 V J '=>. =^l=(fo^l=8m (1.17) / „ 0.2 /WM 2 / o/y La valeur minimale du rayon de courbure est donc de 8 m alors que la distance entre N)'maxr 2#„ l'objectif et le masque de phase est au plus 50 mm (cette distance, appelé infinity space en anglais, ne doit pas être trop grande pour éviter le vignettage). En se basant sur l'optique géométrique, le changement du diamètre du faisceau est obtenu par une simple relation de triangles semblables. Objectif T Masque de phase à Lentille tube x : E E 1! ■ r V -7950 mm-8000 mm(rayon de courbure du front d'onde) Figure 1.10 - Vérification de l'approximation pour la propagation entre l'objectif et le masque de phase (Note : les proportions ne sont pas respectées pour rendre la figure lisible. ) 7950 mm (1.18) •=> x = 5.565 mm 8000 mm 5.6 mm Ce calcul est très approximatif puisque la diffraction ne donne pas exactement les mêmes résultats que l'approximation géométrique. Cependant, le comportement du faisceau devrait être similaire compte tenu que le front d'onde est pratiquement plan, que l'amplitude est uniforme et que le diamètre du faisceau est très grand par rapport à la longueur d'onde. 1.2.3 Masque de phase L'étape suivante consiste à traverser le masque de phase. Ce composant optique est simplement une plaque de verre de silice d'épaisseur variable. La modélisation du masque de phase fait appel à la notion de fonction de transmission complexe. L'effet du masque de phase correspond donc à l'addition de la différence de parcours optique induite par sa 17 présence sur le profil de phase du faisceau. L'amplitude du faisceau est supposée inchangée par le masque de phase, autrement dit la plaque de verre n'est pas absorbante. Figure 1.11 — Représentation mathématique du masque de phase Le calcul de sa fonction de transmission fait intervenir la différence de phase induite sur un rayon traversant l'épaisseur de la plaque de verre h(x0, y0 ) suivit d'une propagation /zmax -h(x0,y0) dans l'air libre, hmm correspond ici à l'épaisseur maximale du masque de phase. O yr 9^7" 0{xo,y0) = —^-nsiliceh{x0,y0)~ A0 </>(xo , y , ) — nair{/zmax -h{x 0 ,y 0 )} (1.19) Â0 = —T- ("silice - "air )M* 0 »^ 0 ) " "T" «ai^max (l - 20 ) Le deuxième terme peut être retranché puisqu'il s'agit d'une phase constante. Ax0,yu) = - — {nsilice -najr)h{x0,y0)~-—-{nsiUce -l)h(xe,y0) (1.21) 1.2.4 PSF L'effet de la lentille tube a avantage à être combiné avec la propagation de l'onde jusqu'au plan image. Tel que mentionné par Saleh et Teich [15], l'effet de la lentille correspond alors à une simple transformée de Fourier . Lorsque le plan d'entrée est situé avant la lentille tube, l'équation prend la forme suivante. £(w<) ! E(x0,y0) et E(xj,yj) 0 J tube Kf, -exp \-Jk(fnibe+r* !2flub]fT{E(x0,y0)} (1.22) sont respectivement les champs dans le plan de la pupille généralisée et dans le plan image. flube est la focale de la lentille tube. Le lien entre les fréquences de la Saleh et Teich utilisent une convention particulière pour la transformée de Fourier spatiale. Voir Annexe A de Fundamentals ofPhotonics. 18 transformée de Fourier et les coordonnées spatiales dans le plan de l'image est donné par les relations vx< = xt I ÂJluhe et v,# = yJKLte ■ 1.2.5 Fonction de transfert optique (OTF) Pour obtenir l'OTF, il suffit de prendre la transformée de Fourier de l'intensité dans le plan image [16]. En effet, puisque la PSF est la réponse impulsionnelle du système (réponse à un delta de Dirac qui comprend toutes les fréquences), sa transformée de Fourier indique comment chaque fréquence présente dans le plan objet est atténuée par le passage dans le système optique. Alternativement, lorsque le masque de phase est symétrique, l'autocorrélation de la pupille généralisée permet d'obtenir le même résultat, mais il est plus facile de calculer numériquement la transformée de Fourier grâce à la FFT. OTF = TF{\E{Xi,yif) (1.23) 1.2.6 Échantillonnage et la transformée de Fourier Le développement précédent a été complété en se basant sur des calculs analytiques. L'optimisation de masques de phase arbitraires ne permet cependant pas de procéder par cette approche. Il faut en effet échantillonner la fonction de pupille généralisée avant de calculer la PSF et l'OTF. D'un point de vue mathématique, la transformée de Fourier d'une fonction échantillonnée se nomme transformée de Fourier discrète (DFT) et prend la forme suivante. N-\ F(n) = Yjf{k)exp\j2nkn/N] (1.24) k=Q Où f{k) est la fonction échantillonnée et N est le nombre de points. Cette équation est longue à évaluer. Le nombre d'opérations à effectuer est proportionnel à N 2 . Une réorganisation des termes a permis à J. W. Cooley and J. W. Tukey en 1965 [17] d'obtenir un premier algorithme Fast Fourier Transform (FFT). Avec la FFT, le nombre d'opérations est proportionnel à JV(log2 N) . Le résultat est identique à la DFT puisqu'il s'agit simplement d'une approche alternative pour résoudre le même calcul. En deux dimensions, selon Wiliam H. Press et al. [18], la transformée peut être évaluée en calculant dans un premier temps la FFT sur les lignes et en appliquant ensuite le même traitement sur les colonnes de la matrice obtenue. 19 1.2.7 Ajustement de l'échantillonnage L'algorithme doit respecter le théorème de Nyquist, c'est-à-dire que la fréquence d'échantillonnage doit être au minimum le double de la fréquence maximale du signal. Cette condition est facilement respectée dans le cas d'un masque défini par un polynôme puisque le profil de phase ne comporte alors pas de discontinuités ni de variations trop rapides. Une seconde source de distorsion vient de la fenêtre spatiale. Si elle est limitée à la dimension du diaphragme d'ouverture, la résolution n'est pas suffisante dans l'espace de Fourier. C'est pourquoi il faut choisir une fenêtre plus grande. Pour ce faire, il suffit de poser que le champ est nul à l'extérieur de l'ouverture de la lentille tube. Pour vérifier que le choix du pas spatial dans le plan de la lentille tube est adéquat, il faut s'assurer que la PSF est correctement échantillonnée. La résolution spatiale dans le plan image est obtenue par l'équation suivante. Où Ax0 est le pas spatial dans le plan de la lentille, Ax,. est le pas spatial dans le plan image et TV est le nombre de points du vecteur échantillonné. Typiquement, ces variables prennent les valeurs suivantes pour une optimisation en coordonnées séparables cartésiennes: JV = 2048, Ax 0 =22um, A 0 =470nmet flube = 200 mm. Le pas spatial dans le plan image est donc A x = M^=47Qnmx200mm=2.^m ' NAx0 (i.26) 2048x0.022 mm Une analyse similaire doit être reconduite pour la transformée de Fourier associée au calcul de l'OTF. Cette fois, la fréquence maximale de la fenêtre dans l'espace de Fourier doit être supérieure à la fréquence de coupure du système optique pour ne pas perdre d'informations. v max ' = — = — 1 — = 476 mm"1 Ax,. 2.1 um (1.27) 20 Cette valeur est presque quatre fois supérieure à la fréquence de coupure du système, il n'y a donc pas perte d'information. D'un point de vue pratique, dans un premier temps le champ est calculé dans le plan de la lentille tube en multipliant la transmittance du masque à évaluer et l'exponentielle complexe associée à une aberration de défocus (un terme de phase quadratique). La transformée de Fourier rapide est ensuite appliquée à l'exponentielle complexe du profil de phase obtenu. Le carré de chaque élément du vecteur ainsi obtenu est ensuite calculé et une seconde FFT est appliquée pour obtenir l'OTF. Finalement, l'amplitude de l'OTF est normalisée par rapport à l'unité en divisant le vecteur par la modulation à la fréquence 0 mm~x. La figure 1.12 compare des MTFs calculées en utilisant cette méthode à celles générées par un logiciel commercial. À l'instar du développement utilisé par Cathey et Dowski [3] pour obtenir le masque cubique, ces calculs supposent une pupille carrée. 0 50 100 Fréquences spatiales (Ip/mm) © c o 0 50 100 F r é q u e n c e s s p a t i a l e s (Ip/mm) 1 0.8 10.6 f 0.4 0.2 0 50 100 Fréquences spatiales (Ip/mm) Figure 1.12 - Comparaison des MTFs en coordonnées cartésiennes (pupille carrée) obtenues avec l'optique de Fourier (trait continu) et avec Zemax™ (trait pointillé, superposé au trait continu) A- objet au foyer Bobjet à -lOOum du foyer (défocus de W20 - -2.08/1 ) C- objet à -200um ( W20 = -4.17/1) 21 1.3 Optique de Fourier en symétrie de rotation Dans le cas d'un masque de phase en symétrie de rotation, la PSF et l'OTF doivent être obtenues d'une autre façon. En effet, il faut alors employer la transformée de Hankel. oo G(p) = 2K jg(r)rJ0 {l7Cpr)dr (1.28) Sous cette forme, il n'est plus possible d'évaluer l'algorithme FFT directement. Autrefois, le seul moyen disponible pour évaluer numériquement cette transformée impliquait de calculer une intégrale pour chaque fréquence radiale pm d'intérêt, ce qui est très fastidieux. Siegmann a heureusement développé en 1977 une méthode analogue à la transformée de Fourier rapide qui s'applique à la transformée de Hankel [19]. Sa technique pour résoudre le problème consiste en un changement de variable pour la distance radiale r et la fréquence p. Pour compenser cette modification, l'échantillonnage se fait selon une suite exponentielle à la fois dans le plan spatial et fréquentiel. r„=r0expH n = 1,2,3,.. .,N p„ = p0 e\p[an] n = l,2X-,N (1.29) (1.30) Compte tenu que la phase de la pupille généralisée varie peu proche de l'axe optique et que la majorité des points de la grille exponentielle s'y trouvent, il y a suréchantillonnage à cet endroit. La méthode reste valide à condition que l'échantillonnage soit adéquat en périphérie de la pupille, où les plus grandes variations de phase sont généralement observées. Par contre, dans le plan image, l'échantillonnage exponentiel est avantageux puisque les plus grandes variations d'intensité de la réponse impulsionnelle sont situées au voisinage de l'axe optique. Poe ' U Points échantillonnés < e ) ► -►p k- po -*H Po e h* Figure 1.13 - Échantillonnage avec une suite exponentielle Avec cette technique, la transformée de Hankel peut être réécrite sous la forme d'une corrélation circulaire qui est évaluée comme une multiplication dans l'espace de Fourier. pnG{pn) = FFT[FFT{rng{rn))x{FFT{h)y\ hn=27tarnpnJ«{2nrnpn) (1.31) (1.32) (Note : les calculs se font élément par élément sauf les transformées de Fourier qui sont appliquées sur les vecteurs.) La complexité est alors d'ordre 3N\og2N, semblable à la transformée de Fourier rapide. A noter que le vecteur h ne dépend que de l'échantillonnage et peut donc être évalué une seule fois au démarrage du logiciel afin d'être conservé en mémoire pour une utilisation ultérieure. La transformée de Fourier FFT(h) peut aussi être calculée à l'avance pour la même raison. Ainsi, l'évaluation de la transformée de Hankel unidimensionnelle correspond à deux transformées de Fourier en utilisant la méthode de Siegmann, ce qui est peu coûteux. 1.3.1 Echantillonnage en symétrie de rotation Dans le cas de l'évaluation de la PSF, le rayon minimal dans le plan du masque de phase doit être suffisamment petit pour que le centre du masque soit adéquatement échantillonné. À cet effet, la valeur r£SF = 2.59//m est convenable. Le paramètre alpha est quant à lui choisi pour que le rayon maximal évalué corresponde à la dimension de la pupille, ce qui donne a = 0.0075 (car rN = r0 exp[a/V] = 5.6mm ). * Les exposants PSF et OTF sont ici utilisés pour différencier les paramètres associés à la transformée de Hankel pour obtenir la PSF et ceux associés à l'OTF. 23 p0 est plus délicate à déterminer. La PSF limitée par la diffraction a une dimension de l'ordre de lOum (rayon du premier zéro du disque d'Airy dans le plan image avec A = 0.470 /un et une ouverture numérique dans l'espace image de NA = 0.028 ). Afin de toujours échantillonner adéquatement la PSF, le premier pas dans le plan image Ar,. doit être plus petit que cette dimension. La valeur choisie pour Ar; est 0.470 jum. p0 peut ensuite être déduite. p r = _ * ^ = ^470^ = o.0O5mmKftube 0A70jUtnx200mm (1.33) Le même exercice doit être répété pour la deuxième transformée de Hankel, c'est-àdire celle qui permet de passer de l'intensité de la PSF à l'OTF. Afin d'éviter d'avoir à interpoler les points de la PSF, le coefficient exponentiel de la suite reste le même que celui de la première transformée. Dans le même ordre d'idée, le paramètre r°TF doit être choisi de manière à correspondre au premier rayon de la PSF échantillonné lors de la première transformée de Hankel. Le seul paramètre qui reste à déterminer est p°Tf'. Un critère simple pour ce choix consiste à le sélectionner pour que la fréquence maximale évaluée corresponde à la fréquence de coupure de l'OTF limitée par la diffraction, soit 120 lp/mm. Même en présence d'un masque de phase, cette fréquence ne peut être augmentée. OTP A. 0 \20lpfmm I20lp/mm .... ., = ~r—Ï- = f î = 0.055mm exp[aAf] exp[0.0075 x 1024] ... (1-34) Afin de valider cette méthode, les MTFs obtenues pour différentes conditions ont été comparées avec celles calculées par le logiciel commercial Zemax™. La figure 1.14 (page suivante) permet de constater que les courbes sont confondues. Les paramètres d'échantillonnage sont donc adéquats pour les courbes à évaluer. L'avantage de la méthode par analyse de Fourier réside dans la rapidité d'exécution. Le logiciel Zemax™, prend environ 2 secondes pour évaluer une MTF (échantillonnage de 1024x1024) alors que la même opération prend 2.28 millisecondes à l'algorithme précédemment décrit, une accélération de 87700%. Dans les deux cas, l'ordinateur utilisé est un Pentium M 1.86 GHz. Selon le manuel de Zemax™, la méthode utilisée est basée sur le tracé de rayon de l'objet jusqu'à la pupille de sortie pour ensuite se servir de l'optique de Fourier. Cependant, le logiciel commercial ne peut détecter la symétrie du masque de phase et doit donc faire tous les calculs en deux dimensions, d'où le gain appréciable de vitesse en implantant un algorithme spécialisé. Cette réduction du temps d'exécution est primordiale pour le recuit simulé, puisque la validité de cette technique d'optimisation requiert l'évaluation d'un grand nombre de solutions. 0 0 50 100 Fréquences spatiales (Ip/mm) 50 100 Fréquences spatiales (Ip/mm) 50 100 Fréquences spatiales (Ip/mm) Figure 1.14 - Comparaison des MTFs obtenues avec l'optique de Fourier (trait continu) et avec Zemax™ (trait pointillé) A- objet au foyer B-objet à -lOOum du foyer (défocus de W20 = — 2.08/4.) C- objet à -200um(Jf20 =-4.17/1) 25 Chapitre 2 - Optimisation des masques par recuit simulé 2.1 Revue de la littérature du recuit simulé 2.1.1 Origine Le désir de résoudre efficacement des problèmes d'optimisations générales a motivé l'invention du recuit simulé. L'algorithme est directement inspiré par le phénomène physique du même nom. Le rapprochement a été fait par Kirkpatrick et al. [20]. Tel que décrit par l'auteur dans la référence [21], le recuit simulé fait une analogie entre les atomes d'un système physique imaginaire et les paramètres à optimiser. Selon cette analogie, l'énergie du système est donnée par la fonction de coût spécifique au problème à optimiser. Ainsi, une solution proche du minimum global possède une faible énergie. D'autre part, lorsqu'un matériau fondu est refroidi lentement, les atomes s'organisent naturellement dans la configuration qui minimise l'énergie. L'idée du recuit simulé est simplement de transposer cet effet pour minimiser la fonction de coût et trouver la solution optimale. Le recuit simulé arrive à ce but en appliquant le critère de Metropolis pour déterminer si une solution doit être gardée. Cette méthode a été décrite par Metropolis et al. [22] pour le cas physique d'un ensemble d'atomes en équilibre thermodynamique. Le principe de cette méthode est d'obtenir une nouvelle solution à chaque itération de l'algorithme. Si la différence d'énergie par rapport à la solution précédente est inférieure à zéro, le changement est accepté. Sinon, il n'est pas systématiquement rejeté. Pour savoir s'il est accepté, un nombre aléatoire issu de la distribution uniforme est comparé à la distribution de Boltzmann. Cette façon de procéder permet à l'algorithme de s'échapper des minimums locaux tout en favorisant les basses énergies. 2.1.2 Preuve de la convergence La structure de l'algorithme du recuit simulé semble intuitivement converger vers la solution de moindre énergie. Pour le prouver rigoureusement, il faut analyser le comportement mathématique de l'algorithme. Une telle analyse est présentée par exemple dans Convergence and finite time behaviour [23]. La preuve est basée sur un modèle mathématique appelé chaînes de Markov. Ces chaînes correspondent à un système dont l'état futur ne dépend pas des états précédents. Dans le cas du recuit simulé, le choix de la solution suivante à une itération donnée dépend uniquement de la différence d'énergie entre la solution choisie et ses voisines. Pour arriver à la preuve, il faut analyser le vecteur dont chaque composant correspond à la probabilité d'avoir sélectionné une solution spécifique. Dans un premier temps, il s'agit de prouver que la chaîne de Markov est faiblement ergodique, c'est-à-dire que deux solutions de départ choisies aléatoirement finissent par donner le même vecteur de probabilité. Il faut dans un deuxième temps prouver que l'algorithme est aussi fortement ergodique, c'est-à-dire que le vecteur des probabilités converge vers un état où tous les éléments sont zéro sauf les minimums globaux. (Il se peut en effet qu'il y ait plus d'un minimum global puisque plus d'une solution peut avoir exactement la même énergie.) La preuve de la convergence du recuit simulé dépend des spécifications de l'implantation de l'algorithme. Par exemple, la référence [23] est basée sur une variation de la température très lente et requiert une infinité d'itérations entre chaque changement de température et une infinité de changements de température. Dans la pratique, ces conditions ne peuvent être atteintes. De plus, cette preuve est conçue pour les problèmes combinatoires et s'applique mal pour cette raison à l'optimisation de paramètres continus. 2.1.3 Autres développements Plusieurs auteurs ont étudié des méthodes beaucoup plus rapides pour l'optimisation de paramètres continus. Szu et Hartley [24] ont par exemple présenté des arguments en faveur de la convergence d'un recuit simulé ayant une variation de la température T{t) = TQ /(l + /). Pour que leur preuve soit valide, les voisins doivent être obtenus à partir de la distribution de Cauchy à D dimensions, D étant le nombre de paramètres libres à optimiser. Ingber [25] a poussé le concept plus loin en proposant T{t) = T0 exp[ctUD \. La distribution à utiliser pour cette approche ne correspond à aucune connue, mais Ingber en donne l'équation et la fonction de répartition. Pour avoir une implantation réaliste de ce dernier algorithme, l'expression de la température est souvent modifiée pour obtenir la forme T(t) = TQexp[ckQ,D\. Q porte le nom du facteur de trempe {quenching factor) [26] et est souvent égal à D, le nombre de dimensions. Lorsque le facteur de trempe est plus grand que un, l'algorithme n'est plus garanti de parcourir une infinité de fois chaque solution. Par contre, son utilisation dans des cas d'optimisations réelles donne en général de bons résultats. Les quelques articles mentionnés ne forment qu'une infime partie de la littérature sur le sujet du recuit simulé. Pour donner une idée de l'intérêt porté par cet algorithme, il suffit de garder à l'esprit que l'article original de Kirkpatrick [20] a été cité plus de 10 000 fois. Ces différents auteurs se sont intéressés au réchauffement de la température, au choix de la température initiale, à l'application de l'algorithme à des situations réelles, etc. À partir des principaux résultats tirés des articles consultés, une implantation du recuit simulé a été conçue pour optimiser les masques de phase polynomiaux destinés à l'augmentation de la profondeur de champ d'un microscope. 2.2 Vue d'ensemble de l'algorithme de recuit simulé La structure générale du recuit simulé comporte deux boucles itératives. La première contrôle les variations de la température. La deuxième boucle est imbriquée dans la première. Elle correspond aux itérations de l'algorithme entre deux changements de température. À chaque exécution de cette dernière, l'algorithme sélectionne une nouvelle solution. Ce choix se fait de manière aléatoire. Le coût de la nouvelle solution est ensuite comparé à celui de la solution précédente. S'il est plus petit, la nouvelle solution est immédiatement acceptée et l'algorithme passe à l'itération suivante. Si ce n'est pas le cas, la solution n'est pas rejetée systématiquement. Lorsque cette situation se présente, un nombre aléatoire situé entre [0,l] est tiré de la distribution uniforme. Ce nombre est ensuite comparé à une distribution probabiliste faisant intervenir la température courante et la différence d'énergie entre la nouvelle solution et la solution précédente. Si le nombre aléatoire est plus petit que la valeur calculée de cette distribution, la nouvelle solution est acceptée. Sinon, elle est rejetée. Le schéma de cette implantation du recuit simulé est présenté à la figure 2.1. Vrai Choisir une nouvelle solution Accepter la nouvelle solution Faux Rejet de la nouvelle solution Faux Vrai Figure 2.1 -Schéma du recuit simulé adapté aux masques de phase pour l'augmentation de la profondeur de champ d'un microscope Certains paramètres du recuit simulé doivent être analysés plus en détails pour comprendre leur influence sur le résultat de l'optimisation. De plus, plusieurs d'entre eux ont avantage à être adaptés à la géométrie choisie. Ces raisons justifient d'étudier dans un premier temps l'optimisation par recuit simulé de masques de phase polynomiaux en coordonnées cartésiennes séparables pour ensuite faire le même travail en symétrie de rotation. 2.3 Optimisation en coordonnées cartésiennes séparables Le système de coordonnées cartésiennes séparables est un choix logique pour l'optimisation de masques de phase. Une certaine symétrie pour la PSF et l'OTF est présente puisque la réponse du système est identique selon deux axes. De plus, ce système de coordonnées comporte deux avantages en ce qui concerne l'évaluation de la MTF. Premièrement, l'aberration du défocus peut être séparée selon les axes x et y, ce qui est un prérequis pour appliquer le développement de l'optique de Fourier du chapitre 1. Le deuxième avantage concerne la rapidité du calcul. En effet, l'évaluation de l'OTF est réduite à deux transformées de Fourier avec quelques autres calculs moins exigeants. Cette géométrie présente par contre le désavantage d'impliquer une pupille carrée alors que les lentilles ont des ouvertures circulaires. 29 2.3.1 Définition et propriétés du masque de phase Le masque de phase peut prendre la forme générique d'une fonction polynomiale qui représente un profil de phase continue sous la forme *> »=o Où les coefficients /?„ sont les paramètres à optimiser et x0 est la coordonnée spatiale normalisée de la pupille généralisée. Le degré 2N +1 du polynôme peut être arbitrairement élevé. Une valeur de 2N + 1 = 31 est suffisante puisque les puissances supérieures ne contribuent que légèrement à la phase totale du profil dans la pratique. Le polynôme inclut seulement les puissances impaires de x0 et y0. Ce choix est justifié par une propriété mathématique analytique du système optique ainsi défini. Shérif et al. [6] ont établi qu'un masque de phase qui satisfait 0(ro,0) = -0(ro,O + x) accepte aussi la relation PSF(xj,yi,W2û) = PSF(xi,yi,-W2Q). Cette condition est respectée par le masque de phase polynomial avec des termes impairs, tel que prouvé par ce développement : i 2n_ Ar0,e)=^±p {*r +y^) n À (2.2) * „=o Il faut transformer les coordonnées cartésiennes sous la forme polaire. x0 = r0 cos 6 ya=r0$mO 2 2n u cos2n+1 sin2 + fa°)= j;'Zfik. * «=o L'angle 6 est remplacé par 6 + x . 0(r ,0 x) = ^2n^ ' 2 " o + o + l oos^(0 *+'.™ + x)+roM (2.3) " ' *) sin^(0 (2-4) + 4 (2.5) n=\ cos(é? + ;r) = -cosé? sin(é? + ;r) = --siné? ^ro,0 + 2n_ x) = ^f±(-\)2"+^n(ro2"+] À Le facteur (-l) "+ est toujours egai égal à< - 1 2x A 0(ro,0 + x) = -^±/3n(ro2"+l c o s 2 - 8 + r r sin2"+1 e) cos2"+l 0 + ro2"+l sin2"+1 û) <f>(ro,8 + x) = -0{ro,O) (2.6) (2.7) (2.8) (2.9) Cette propriété double la profondeur de champ d'un masque de phase qui la respecte. Il est donc préférable d'optimiser seulement les puissances impaires de x 0 . 2.3.2 Choix du voisin Il existe plusieurs possibilités pour le choix du voisin dans le cas de l'optimisation de coefficients continus. Deux de ces approches ont été implantées. La première consiste à donner des valeurs discrètes aux coefficients, par exemple à les faire varier par des pas de un centième de la valeur maximale. L'optimisation de paramètres continus se transforme ainsi en un problème ayant un nombre de solutions limité. La deuxième méthode implantée obtient la variation de chaque coefficient aléatoirement à partir d'une distribution probabiliste (la distribution normale). La "moyenne" est la valeur actuelle du coefficient et l'écart type est donné par la température. La taille du pas décroît donc en même temps que la température. L'algorithme explore ainsi la forme générale de la fonction de coût au début de l'optimisation et raffine la solution à mesure que la température décroît. D'autres distributions peuvent être utilisées, par exemple celles de Cauchy et d'Ingber. Dans les deux cas, la fonction est symétrique et ressemble à la distribution normale à la différence près de l'importance accordée aux grandes variations. En effet, ces distributions permettent des grands sauts même à basse température. Un dernier aspect mérite d'être mentionné en ce qui concerne le choix du voisin pour l'optimisation de paramètres continus. La dérivée du profil de phase doit être vérifiée avant d'accepter la nouvelle solution. Pour l'évaluer, il suffit de calculer pour chaque élément du vecteur de phase échantillonné l'équation suivante ^ dx0 = ^±/3n(2n + lW" (2.10) À „=0 Deux raisons justifient cette vérification. Premièrement, l'échantillonnage doit être adéquat pour le calcul de l'OTF. De plus, la phase doit varier suffisamment lentement pour être en dessous de la contrainte de fabrication. Si ces deux conditions ne sont pas respectées, le processus de choix d'un voisin est recommencé. 31 2.3.3 Fonction de coût La fonction de coût choisie ne fait intervenir que la MTF. L'optimisation en parallèle de la MTF et de la phase de l'OTF (PTF) est périlleuse puisque les deux fonctions sont liées à la pupille généralisée. L'invariance de la PTF de la solution optimisée doit néanmoins être vérifiée après l'optimisation. La fonction de coût choisie est similaire à celle définie par Ben-Eliezer dans la référence [5]. La principale différence réside dans le remplacement la MTF limitée par la diffraction par la MTF cible. La fonction de coût finale prend la forme M 2 Cost = YJl\MTF{u;(W20)m)-MTFcMe{u] 2 du (2.11) m=\ o Où u est la fréquence spatiale normalisée, MTFcible(u) est la MTF cible définie plus loin et W20 est le coefficient de défocus (L'indice m correspond à des valeurs spécifiques : {W2Q){ = 0A,(W20)2 =-\.04A,...,(W2Q)5 =-4.17/1). Comme le masque est identique selon les deux axes, il est superflu d'évaluer la fonction de coût avec une MTF bidimensionnelle. Pour chaque itération de l'algorithme d'optimisation, la MTF du système optique est évaluée pour cinq défocus différents situés entre W20 = OA et W20 = -4.11A. Cette opération n'est pas requise pour les valeurs positives de W20 grâce à la symétrie liée au masque impair. L'intégrale par rapport à la fréquence est évaluée numériquement pour 1024 fréquences différentes. La nouveauté de cette fonction de coût par rapport au choix de Ben-Eliezer réside dans le concept de la MTF cible. Cette modification est motivée par la nécessité d'avoir des MTFs qui soient identiques peu importe où l'objet est placé. Cette condition est requise pour appliquer avec succès le même filtre de restauration pour chaque position de l'objet. Un bon point de départ pour cette MTF cible a déjà été employé par Ben-Eliezer : la MTF limitée par la diffraction. Quoique désirable, ce but n'est pas réaliste puisque l'ajout du masque de phase équivaut à introduire une aberration contrôlée dans la pupille généralisée du système optique, ce qui dégrade inévitablement la MTF. Il est par contre difficile de choisir une MTF cible qui ne soit pas arbitraire. La méthode de la MTF cible définie iterativement commence ainsi par optimiser un masque de phase avec la MTF limitée par la diffraction comme point de départ. Pour la seconde optimisation, la fonction cible devient la moyenne des MTFs des différents défocus d'intérêt. Ainsi, la nouvelle cible est déjà beaucoup plus réaliste que la première utilisée. L'implantation mathématique de cette idée est simplement i [MTFcibML M =—HlMTF(u;{W20)ll)l (2.12) Où les indices / et i + l sont utilisés pour différencier l'itération actuelle de l'itération suivante. En pratique, après seulement trois itérations, la cible ne change pas beaucoup. Cette convergence rapide est clairement visible à la figure 2.2, qui montre l'évolution de la MTF cible selon le nombre d'itérations. - itération 1 ■ Itération 2 - Itération 3 Fréquence spatiale normalisée Figure 2.2 - Convergence de la MTF cible avec le nombre d'itérations 33 2.3.4 Autres paramètres de l'optimisation Les autres aspects du recuit simulé qui influencent sa convergence sont liés à la température : la façon de la changer, le nombre de modifications et le nombre d'itérations entre deux de ces changements. Le nombre de changements de température ne doit pas être trop petit, sinon l'algorithme risque de stagner dans un minimum local. Pour la même raison, il faut choisir une température initiale suffisamment élevée pour que tous les changements soient initialement acceptés. Finalement, le critère d'arrêt doit correspondre à une température pour laquelle les changements de la fonction de coût sont négligeables. Ces valeurs sont déterminées empiriquement. L'agenda de refroidissement (cooling schedule) de l'algorithme doit aussi varier suffisamment lentement pour assurer autant que possible une convergence vers le minimum global. Tel que mentionné à la section 2.1.2, les preuves de la convergence du recuit simulé sont basées sur un agenda de refroidissement très lent. Pour les applications réelles du recuit simulé, il est d'usage de plutôt se baser sur l'idée de Ingber, soit d'utiliser une décroissance exponentielle. De plus, le facteur de trempe est posé égal au nombre de dimensions. Cet agenda de refroidissement est exprimable sous une forme alternative. En effet, au lieu de calculer la température en fonction du nombre d'itérations, il est possible de l'exprimer selon la température précédente : T„ r () exp[-c«J Tn+l=c'T„ (2.14) Cette façon de procéder n'ajoute ou ne retranche rien à l'algorithme, mais plusieurs auteurs l'adoptent. Compte tenu qu'il est facile de passer d'une méthode à l'autre, les deux façons de faire sont utilisées indifféremment dans ce mémoire. 34 2.4 Implantation de l'algorithme en coordonnées cartésiennes Le langage de programmation C++ a été choisi pour l'implantation informatique de l'algorithme en raison de sa portabilité et de sa rapidité d'exécution. Le programme a été divisé en deux classes. La première se nomme Simulatedjmnealing et comprend la fonction de la boucle principale, celle du choix du voisin, une autre pour le calcul de l'énergie ainsi qu'une série de fonctions pour exporter les résultats une fois l'optimisation terminée. La liste des fonctions qui la composent ainsi qu'une courte description de leur rôle sont présentées au tableau 2.1. Les codes des fonctions clés sont disponibles en annexe A. Tableau 2.1 - Liste non-exhaustive des fonctions de la classe Simulatedjmnealing Fonction void optimize(void); void chooseaneighbour(void); bool V e r i f y S l o p e ( v o i d ) ; double e v a l u a t e _ e n e r g y ( v o i d ) ; void exportphase(); void writeMTFs(void); void writeOTF(void); Description Boucle principale du programme Choix du voisin Vérifie la dérivée du profil de phase Calcul de l'énergie Exporte dans un fichier le masque de phase Exporte dans un fichier les MTFs Écrit dans un fichier l'OTF pour fin de simulation d'images La deuxième classe se nomme MTFcoordseparables. Comme son nom l'indique, elle est dédiée au calcul des MTFs dans le système de coordonnées cartésiennes séparables. Cette classe se base sur la librairie FFTW pour le calcul des transformées de Fourier. La liste des fonctions qui la compose est incluse au tableau 2.2 et les codes clés sont en annexe B. Tableau 2.2 - Liste des fonctions de la classe MTFcoordseparables Fonction Void i m p o r t p h a s e ( double *vecteur_phase); void getPSF(void); void getMTF(void); v o i d e x p o r t M T F ( d o u b l e *MTF); Description Importe le masque de phase Calcul de la PSF Calcul de la MTF Exporte la MTF 35 2.5 Résultats de l'optimisation en coordonnées cartésiennes Après les trois optimisations nécessaires pour définir la MTF cible définie itérativement, une dernière optimisation a été complétée. Son but était d'obtenir une solution ultime. Ainsi, l'algorithme a été configuré pour maximiser les chances de se rendre le plus près possible du minimum absolu de la fonction de coût. Le nombre d'itérations de température a été fixé à 5500 et le nombre d'itérations intermédiaires (entre deux changements de température) à 50. Un total de 275000 itérations a par conséquent été évalué. 2.5.1 Fonction de transfert optique Les MTFs pour différentes valeurs de défocus sont présentées à la figure 2.3 (page suivante). L'échelle des fréquences est normalisée par rapport à la fréquence de coupure du système optique cohérent. La fréquence de coupure incohérente est le double de cette valeur. Cette façon de normaliser est un standard établi dans le domaine de l'augmentation de la profondeur de champ afin de permettre les comparaisons entre différents systèmes optiques. Bien que l'invariance de la MTF soit améliorée par rapport au système sans masque, les courbes ne sont pas encore totalement identiques. Pour obtenir une invariance encore plus grande, la MTF cible définie itérativement a due être diminuée par un facteur 0.75 pour une optimisation finale. Cette opération permet de modifier la fonction de coût afin d'accorder plus d'importance à l'invariance qu'au ratio de Strehl. Les nouvelles MTFs sont présentées à la figure 2.4 (page suivante) et les fonctions de transfert de phase (PTF) sont tracées à la figure 2.5 (page 37) . Contrairement aux MTFs, les PTFs ne sont pas totalement invariantes par rapport à la position de l'objet. Les résultats obtenus ont été vérifiés avec le logiciel Zemax™ (avec une pupille carrée). * Les PTFs sont de signe opposé du côté négatif de l'axe des fréquences. W20 = -4.17A(-200um) 3.12A(-150um) ---2.08A(-100um) ■—1.04A(-50um) -OA(Oum) — MTF cible 0.5 1 1.5 Fréquence spatiale normalisée Figure 2.3 - Courbes MTFs pour la solution optimale selon différents défocus (optimisées avec la MTF cible définie itérativement) 0.8 | W20 = -4.17A(-200Mm) 0.6 -3.12A(-150um) -2.08A(-100um) -1.04A(-50um) 0A (Oum) 0.4 -MTF cible 0.2 0.5 1 1.5 Fréquence spatiale normalisée Figure 2.4 - Courbes MTFs de la solution optimale pour différents défocus (optimisées avec la MTF cible réduite) 37 30 20 ■^-—rrr-zr::- 10 ^ é 0 0 ^ ' ' ^ % . 0 -10 W20 =-4.17A(-200Mm) 3.12A(-150um) 2.08A (-100um) -1.04A(-5ÛMm) 0A(0|jm) \ ? -20 a> n JS -30 \ Q. \ -40 "^T -50 -60 -70 " """ "" ■ | Y Ai 1 -80 0.5 1 1.5 Fréquence spatiale normalisée Figure 2.5 - Courbes de PTFs de la solution optimale pour différents défocus (avec la MTF cible réduite) 2.5.2 Simulation d'images Une simulation des images fournies par le système optique peut être obtenue à partir des OTFs calculées théoriquement. Les résultats de ces simulations sont présentés au tableau suivant. Tableau 2.3 - Simulation d images avec le masque polynomial en coordonnées cartésiennes séparables Simulation Sans masque Au foyer (W2„ = 0 ) -50 um -100 um -150 um -200 um (W20 = -1.04X) (W20 = -2.081) (W20 = -3.121) (W20 =-4.171) • " ■Nil E il» * * * 1,1, t »* 8_.,, = 111 ■ li!E m MB m lll SS j 1 •' — - S* III 3S» • 111 = IIIS = II! Hij ■ ■ i ■ - , : Malgré les différences entre les PTFs, les images semblent invariantes par rapport à la position de l'objet. Un test plus rigoureux de la perfomiance du masque implique de 38 procéder à la restauration numérique des images. Cependant, un seul filtre doit être appliqué pour toutes les images puisqu'il n'est pas possible de connaître le déplacement de l'objet par rapport à l'objectif dans des situations réelles. Le filtre de déconvolution est alors donné par l'OTF limitée par la diffraction divisée par la moyenne des OTFs en fonction du défocus (moyenne des MTFs et moyenne des PTFs calculées séparément). De plus, la phase de l'OTF doit être continue, autrement dit un algorithme numérique de déroulement de la phase {phase unwrapping) doit être appliqué préalablement. Le filtre prend alors la forme suivante. 07F H{u,v) = limi.éediff.(">V) M (2.15) M l SMrF(u,v;{W20)m)/M xexp ;£/>7F(w,v;(JF 2 0 )J/M ,m=l m=\ Les images obtenues en appliquant ce filtre sont de bonne qualité peu importe la position de l'objet (voir tableau 2.4). Tableau 2.4 - Simulation de déconvolution d'images avec le masque polynomial en coordonnées cartésiennes séparables - 5 0 fini Au foyer | (W 20 = 0 ) | 1 7 (W20 = -1.04X) 8 = •"■111 >■« « ■ | l | 3S ; :ÏÏ m= 1 6 — ... = 111 111= i 111 = " è ■ 1 1 1= ' IIIS- ' = 111 lll E jm ^» * î» i |M i «g j * *"* 6Ifï " 111 = S =111 * Ï =' = 111 «1 ILS •1 tf'; «i 6 1 | | SU j -200 um (W 20 = -4.17A.) m » ! lit ■ S lll -150 um (W 20 =-3.12k) mm « "■IMS * • ™ tu s Hr «■•• 6 > im ^ ™ ISS = -100 uni (W 20 = -2.08k) -!!!■■ lll M ^ | \*Z iïr 6 e ■St 1 1 = ■ ni s ■■ ' " ~~ HIE • 111 = = m m = lll tn= - '•;;:; flli 1 *4 ;SSfB'JHë< 111= ■ ! r* 6 ' BIS « • mS- îE ||£ = ni * ï '■ 6' == l i t |IHS E = 111 IIIS " 2.5.3 Profil de phase Le profil de phase du masque optimisé sans la composante linéaire est présenté à la figuré 2.6 (page suivante). Le terme linéaire a été enlevé car il ne fait que déplacer la PSF dans le plan image sans pour autant avoir d'incidence sur la qualité des images. -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 Coordonnée x normalisée Figure 2.6 - Profil de phase du masque optimisé sans le terme de phase linéaire (optimisé avec la MTF cible réduite). Les coefficients du polynôme optimisé sont répertoriés au tableau suivant. Tableau 2.5 - Coefficients du polynôme optimisé en coordonnées cartésiennes n 0 1 2 3 4 5 6 7 exposant (2n+l) 1 3 5 7 9 11 13 15 coefficient p„ *k n -2.96 4.70 0.78 0.00 1.40 2.04 2.04 -3.44 8 9 10 11 12 13 14 15 exposant (2n+l) 17 19 21 23 25 27 29 31 Coefficient pn *k 2.04 0.01 -0.32 1.72 -1.10 0.16 -1.72 0.46 Pour compléter l'analyse du profil de phase du masque optimisé, une comparaison est faite entre la forme de cette courbe et celles des masques proposés dans la littérature. Les résultats de cette analyse sont présentés au tableau suivant. Tableau 2.6 - Comparaison du masque de phase avec des propositions issues de la littérature Auteurs Équation du masque Shérif étal. [27] Valeurs des paramètres Pearson R (coefficient de libres corrélation) £ =120.99 £ =0.387 0.9865 x(iogkl+ft) Dowski et Cathey [3] Sauceda et OjedaCastaneda [8] ^Uo)=£iV £, = 44.6 rad 0.98758 ^(*o)=£2^£«(*o)h>r Ç2 = 52.9 rad 0.99818 Yang et al. [9] 0(*o) = £*o e W*o 2 ] £ = 4.76 rad y =2.49 n+£=43 0.99893 Le masque de Yang se rapproche le plus du masque optimisé. 2.5.4 Vérification de la répétabilité des résultats Une bonne façon de s'assurer d'avoir atteint le minimum global consiste à réitérer plusieurs fois la même optimisation en conservant exactement les mêmes paramètres. Si la solution obtenue ne change pas d'une optimisation à l'autre, il s'agit probablement du minimum global. En effet, il est peu probable que l'algorithme s'arrête à chaque fois au même minimum local si la température diminue trop rapidement. Les résultats de cette démarche sont présentés à la figure 2.7 (page suivante). 41 «o-i ■4e — 1 Recuit simulé #1 Recuit simulé #2 Recuit simulé #3 - Recuit simulé #4 "2e~1 / f -40 -60"-' Position spatiate normalisée Figure 2.7 - Vérification de la répétabilité des résultats de l'optimisation par recuit simulé d'un masque de phase polynomial en coordonnées cartésiennes séparables La concordance entre les résultats confirme que le minimum global a été atteint. 2.5.5 Discussion Après optimisation, les résultats révèlent que la MTF cible réduite permet d'obtenir une solution extrêmement invariante par rapport au défocus. La fonction de transfert de phase est pour sa part partiellement invariante. Les différences entre les courbes de cette dernière n'empêchent pas d'appliquer un filtre de déconvolution pour améliorer les images. La fonction la plus proche du résultat obtenu est le masque "exponentiel" proposé par Yang. Le masque en coordonnées cartésiennes séparables comporte cependant un désavantage notable : il a été conçu en fonction d'une pupille carrée, alors que l'ouverture des lentilles est circulaire. Cet inconvénient est aussi partagé par les autres masques en coordonnées cartésiennes mentionnés précédemment ([27], [3], [8] et [9]). L'annexe D regroupe les MTFs et les PTFs obtenues avec Zemax™ pour une ouverture circulaire. Les MTFs sont un peu moins invariantes que pour une ouverture carrée. Par contre, les PTFs ne sont pratiquement pas changées. Il est bien entendu possible de limiter l'ouverture des lentilles circulaires à une forme carrée, mais il y a alors une perte notable de puissance optique, ce qui diminue l'intérêt d'utiliser un masque de phase. 2.6 Algorithme de recuit simulé en symétrie de rotation La symétrie de rotation est un autre choix naturel pour l'optimisation de masques de phase puisque les lentilles et les diaphragmes suivent cette géométrie. La fonction de transfert optique respecte aussi une propriété très intéressante. En effet, en symétrie de rotation sa partie imaginaire est nulle. Compte tenu que la fonction de transfert de phase est définie comme arctan(lm{OrF}/ Re{OTF}), elle est aussi égale à zéro. Dès lors, la fonction de coût peut être basée uniquement sur la MTF sans avoir à vérifier la phase de l'OTF. L'algorithme du recuit simulé en symétrie de rotation emprunte beaucoup d'éléments à la version décrite précédemment pour le système de coordonnées cartésiennes séparables. Néanmoins, la définition du masque et l'implantation comportent des différences majeures qui valent la peine d'être décrites plus en détails. 2.6.1 Définition du masque Le masque de phase en symétrie de rotation n'est pas défini de la même façon qu'en coordonnées cartésiennes séparables. En effet, l'utilisation d'un polynôme impair ne garantit pas de doubler la profondeur de champ dans la présente géométrie. Il est donc préférable de conserver les termes pairs. Ar0) = ^±P„r: (2.16) Où ra est le rayon normalisé. Une tentative d'utiliser le principe de Shérif et al. [6] a été testée malgré tout. Il s'agissait d'optimiser le masque de phase uniquement pour les MTFs qui correspondent à des déplacements positifs par rapport au foyer de l'objectif. Afin de rendre les MTFs pour des positions négatives invariantes à leur tour, la phase de la moitié du masque devait être inversée. Le principe fonctionnait, mais la qualité des images était grandement endommagée par l'inversion de la phase. Cette façon de procéder n'a donc pas été utilisée pour obtenir les résultats finaux. Neuf positions de l'objet ont donc été évaluées au lieu de cinq pour le système de coordonnées cartésiennes. 2.7 Implantation de l'algorithme du recuit simulé en symétrie de rotation L'implantation de cette version de l'algorithme suit la structure adoptée en coordonnées cartésiennes séparables. La classe Simulatedjmnealing est donc pratiquement identique, à l'exception de la phase du masque qui est calculée différemment. MTFcoordseparables est de plus remplacée par une classe qui se nomme FHT. Les fonctions qu'elle comporte sont cependant très différentes puisque le calcul de l'OTF en coordonnées polaires utilise la transformée de Hankel. La liste des fonctions qui composent FHT est incluse au tableau 2.7 et les codes clés sont en annexe C. Tableau 2.7 - Liste des fonctions de la classe FHT Fonction Void l i n t o e x p ( d o u b l e double defocus); *input, void exptolin(double *output); void PSF_doHankel(void); void MTF_doHankel(void); void getMTF(void); Description Echantillonne le masque de phase avec une suite exponentielle Convertit la MTF d'un échantillonnage exponentiel à linéaire Applique la transformée de Hankel rapide pour obtenir la PSF Applique la transformée de Hankel rapide pour obtenir la MTF Calcul la MTF à partir du masque de phase préalablement importé 2.8 Résultat de l'optimisation en symétrie de rotation La convergence de la MTF cible définie itérativement a encore une fois nécessité trois optimisations. Cette fois, le nombre d'itérations de température a été maintenu à 5500, mais le nombre d'itérations entre deux changements a été augmenté à 300. 2.8.1 Fonction de transfert optique Le masque de phase en symétrie de rotation ne respecte pas la condition de Shérif et al. [6]. Il faut donc l'optimiser à la fois en fonction des défocus positifs et négatifs. Afin de conserver la clarté des graphiques, les neuf courbes ont été divisées en deux groupes. Les résultats pour l'optimisation des neufs courbes sont présentés à la figure 2.8. 1 0 0.8 0.6 W20 =0A (0|jm) S 1 0.4 1.04A(50Mm) 2.08A(100um) 3.12A(150um) 4.17A(200|jm) MTF cible % m 0.2 ~^>^î-'^ 05 (1 -0.2 ' *^**—*^ a t 1 15 : J Fréquence spatiale normalisée I© 0.9 4 0.8 "' 0.7 0.6 I S °- 5 0.4 0.3 0.2 0.1 .s 1 • W 20 =-4.17A(-200um) ■-3.12A(-150um) -2.08A(-100Mm) --1.04A(-50um) 11 il l\ -OA(Oum) ■ MTF cible ni \ u - H\ VA'- \s v^>^ 0 0.5 ^ï^5*ss? mm^^m 1 *"•** *v***-t. 1.5 Fréquence spatiale normalisée Figure 2.8 - MTF pour différents défocus pour le masque polynomial en symétrie de rotation. A- défocus positifs B- négatifs 1© 0.8 i If: t t 0.6 Si Si Si Si o 0.4 ■W20 = -4.17A(-200um) ■-3.12A(-150um) l|; - 3.12A (150um) Si Si V 0.2 i> 1K \ -4.17Â(200um) _ _ ii\6v->. Il Ï^P^ ^ - A . . . „ \1 V 'o 5 1.5 2 -0.2 Fréquence spatiale normalisée -W2l1 =2.08A(100|jm) -1.04A(50um) - 0A (0|jm) -1.04A(-50pm) --2.08A(-100um) - MTF cible Fréquence spatiale normalisée Figure 2.9 - MTF pour différents défocus pour le masque optimisé avec une contrainte diminuée A- défocus non-optimisés B- défocus optimisés La fréquence de coupure est grandement affectée puisqu'elle est diminuée par un facteur quatre. De plus, les courbes varient beaucoup par rapport à la MTF cible. Cette situation peut signifier que la contrainte imposée au système optique est trop élevée. Pour vérifier cette hypothèse, la même optimisation a été reconduite, mais en limitant cette fois la profondeur de champ à un intervalle de -100 um à 100 um. La figure 2.9 (page précédente) regroupe les MTFs obtenues pour ce nouveau masque. Les courbes optimisées sont pratiquement identiques en dessous de la moitié de la fréquence de coupure. Au dessus de ce seuil, des différences majeures entre les MTFs limitent leur invariance par rapport à la position axiale de l'objet. De plus, la profondeur de champ est limitée à 200um. 2.8.2 Simulation d'images Compte tenu de la diminution de la fréquence de coupure et des différences entre les MTFs, il est important de vérifier la qualité des images simulées. Tableau 2.8 - Simulation d'images avec le masque polynomial en symétrie de rotation (défocus négatifs) Les basses fréquences semblent assez bien conservées entre 0 et -lOOum. La modulation des hautes fréquences est cependant très atténuée, en accord avec l'interprétation des MTFs. Les images à -150um et -200um ne sont pas de meilleure qualité que le système optique sans masque. La même vérification doit être reconduite pour les positions positives par rapport au foyer de l'objectif. Tableau 2.9 - Simulation d'images avec le masque polynomial en symétrie de rotation (défocus positifs) Cette fois, les images sont beaucoup plus invariantes. Même si les MTFs des positions + 150um et +200um n'ont pas été optimisées, leur qualité est relativement bonne. 2.8.3 Profil de phase Le profil de phase du masque optimisé pour une profondeur de champ de -lOOum à lOOum est présenté à la figure 2.10. Il est intéressant de remarquer que la différence de phase maximale du profil n'est pas très élevée, de l'ordre de trois longueurs d'onde. Figure 2.10 - Profil de phase du masque polynomial optimal en symétrie de rotation Les coefficients du polynôme optimisé en symétrie de rotation sont quant à eux regroupés au tableau qui suit. Tableau 2.10 - Coefficients du polynôme optimisé en symétrie de rotation exposant coefficient p\, exposant 1 2 3 4 5 6 7 8 -9.31 9.90 -1.78 -3.05 -1.03 -3.53 7.70 2.81 9 10 11 12 13 14 15 16 coefficient p\, *1 -0.95 7.17 -7.15 -7.37 0.76 -2.45 6.55 0.05 2.8.4 Répétabilité Afin de vérifier la convergence de l'algorithme, les profils de phase de plusieurs optimisations configurées avec les mêmes paramètres doivent être comparés. Rayon (normalisé) 0.4 0.S 0.6 - Recuit simulé «1 ■ Recuit simule «2 - Recuit simulé 83 Figure 2.11 - Vérification de la répétabilité des résultats de l'optimisation par recuit simulé d'un masque de phase polynomial en symétrie de rotation Les courbes comportent de faibles écarts. Ces différences peuvent s'expliquer par le fait que l'algorithme ne réussit pas à atteindre la MTF cible pour toutes les fréquences. Dans 49 cette situation, plusieurs solutions peuvent avoir le même coût et présenter des profils de phase légèrement différents. Les écarts sont somme toute assez faibles, ce qui prouve que l'algorithme converge bien. 2.8.5 Discussion L'optimisation d'un polynôme en symétrie de rotation ne permet pas d'obtenir un masque de phase qui respecte la contrainte de fournir une profondeur de champ de -200jim à 200um. Néanmoins, en divisant cette exigence par deux, une solution acceptable est obtenue, du moins pour les fréquences inférieures à la moitié de la fréquence de coupure. Le profil de phase de ce masque comporte par ailleurs l'avantage d'introduire une différence de phase peu élevée par rapport au masque en coordonnées cartésiennes séparables. 50 Chapitre 3 - Technique de fabrication des masques Il existe plusieurs méthodes pour la fabrication des masques de phase. Il convient donc de comparer les avantages et les inconvénients de chacune d'entre elles avant d'en choisir une en particulier. La première de ces méthodes est basée sur l'exposition d'une plaque photographique [28]. Le film est divisé en une matrice de pixels qui sont exposés un par un par un faisceau laser. La puissance du laser est mesurée en temps réel par un photodétecteur afin de connaître la dose incidente sur la plaque photographique. Lorsque l'opacité désirée est obtenue, un système de translation déplace la cartouche qui contient la plaque pour passer à l'exposition du pixel suivant. La plaque photographique sert ensuite de patron pour l'exposition d'une couche de photorésine recouvrant un substrat. Le développement de la photorésine convertit la dose d'exposition en hauteur. Il serait aussi possible de bleacher la plaque photographique pour convertir la fonction de transmission en amplitude en profil de phase (tel que proposé par Lesem et al. [29] pour un autre type de masque de phase). Cette méthode dépend de la courbe H&D de l'émulsion photographique (densité de l'émulsion en fonction de la dose d'énergie). La maîtrise des différentes étapes du développement de la plaque photographique peut par ailleurs être un processus long et ardu. Une autre méthode permet d'atteindre le même but beaucoup plus rapidement. Cette technologie à haute résolution spatiale a été développée récemment sous le nom de verre High-Energy Beam-Sensitive (HEBS). [30,31] Il s'agit en fait d'un verre de zinc borosilicate qui contient de la silice, des oxydes de métal, des nitrates, des halides et des photo-inhibiteurs. Les niveaux de gris sont obtenus en exposant ce verre à un faisceau d'électrons. Plus la dose est élevée, plus le verre devient opaque. Pour le moment, ce type de verre est commercialisé par Canyon Materials, une compagnie de San Diego. En date du 16 mai 2006, cette compagnie offrait les prix 51 compilés au tableau 3.1 pour des masques HEBS destinés à la fabrication d'éléments diffractifs. Tableau 3.1 - Prix typiques de masques HEBS Structures 6 um 6 um 2 um 2 um Niveaux de gris 16 100 16 100 Prix 8000 $ US 10 000 $US 12 000 $ US 14 000 $ US Tous ces prix correspondent à une région exposée de 1.2 cm par 1.2 cm. Source : Chuck Wu [32] Cette technique, quoique prometteuse, est donc très dispendieuse. De plus, des défis importants subsistent. Lors de l'exposition, il faut s'assurer de ne pas saturer la photorésine. Dans le cas contraire, le profil de photorésine obtenu après développement comporterait de l'écrêtage. De plus, lors de la gravure, la composition du gaz doit être ajustée pour obtenir un ratio de gravure qui corresponde à l'amplitude désirée dans le substrat. La technique du SPDT (Single Point Diamond Turning) utilise une approche complètement différente des méthodes précédentes. Le substrat est fixé sur un axe en rotation rapide. Un bras mécanisé contrôlé par ordinateur appuie ensuite une pointe contre le substrat pour graver la forme du masque de phase. Cette technique est cependant limitée aux masques à symétrie de rotation. Certaines compagnies, comme B-Con Egineering, inc, offrent aussi une solution plus évoluée à 5 degrés de liberté ce qui permet de fabriquer des masques asymétriques. Cette solution est par contre dispendieuse. La technique retenue pour ce mémoire se base sur une série d'expositions binaires de la photorésine. Chaque zone de la photorésine est soit exposée jusqu'à la saturation ou totalement protégée. Pour arriver à cette fin, tout masque en amplitude peut faire l'affaire, mais les verres chromés sont préférés. Ces photomasques sont déjà utilisés dans l'industrie de la microélectronique et l'industrie des cartes électroniques (PCB). Leur résolution spatiale peut être très élevée (de l'ordre de 0.5 um). Un masque chromé est peu coûteux comparé aux options alternatives (100$ pour une résolution de 6 [im). L'équipement nécessaire pour appliquer cette technique est facilement accessible et les résultats peuvent 52 être excellents. Contrairement à ce que laisse entendre le nom de la méthode, les masques de phase fabriqués par expositions binaires peuvent avoir plusieurs niveaux de phase. En effet, il est possible de graver un même substrat à plusieurs reprises pour obtenir le nombre de niveaux de phase désiré. Ces avantages justifient le choix de cette méthode pour la fabrication des masques optimisés au chapitre 2. 3.1 Discrétisation de la phase La méthode de fabrication sélectionnée exige cependant que la phase du masque soit préalablement discrétisée. Deux techniques peuvent être appliquées pour accomplir cette tâche [33,34]. La première porte le nom de méthode linéaire à gravure uniforme. La phase doit d'abord être ramenée entre [0,2;r]. La région gravée à chaque étape correspond alors simplement aux endroits du masque où la phase est supérieure* à A*(M -n), où M est le nombre de niveaux de phase désiré et n est l'itération de gravure. La profondeur à graver ne varie pas d'une itération à l'autre. Chaque gravure ajoute un niveau de phase supplémentaire. Pour obtenir M niveaux, il faut donc M-\ étapes de gravure, ce qui signifie autant d'étapes d'alignement qui peuvent introduire des erreurs dans le résultat final. En résumé, cette méthode peut être exprimée sous la forme mathématique suivante : QÀx0,y0)- 0 lorsque m o d 2 , W x o 5 ^ ) } > — (M-n) n = ia_M_x 1 autrement Où </>{x0,y0) est le masque continu, mod2;r{} est le modulo 2n et £>„estle chromé (le substrat est gravé lorsque Qn (x0, y0 ) = 0 ) . (3<1) n<1 masque La deuxième méthode de discrétisation de la phase s'appelle technique dichotomique à gravure irrégulière. Il faut encore une fois ramener la phase entre [0,2^]. La région à graver à l'itération n dépend cette fois de l'erreur de phase par rapport au masque continu. Les zones où cette erreur est supérieure à /n„ sont gravées à l'itération n . Cette fois le nombre de niveaux de phase double à chaque étape de gravure. Il faut donc log2 M étapes de gravure pour obtenir M niveaux de phase. La profondeur de gravure, Selon la convention de signe de Saleh et Teich, la phase induite par le masque est négativement proportionnelle à son épaisseur. 53 quant à elle, est divisée par deux à chaque itération. L'expression mathématique de cette méthode de discrétisation prend la forme suivante. Q (x y ) = J0 lorsque mod2Mxo,yo)}-0n_[{xo,yo)> [l autrement = fiï-QAxo,y0)]2%m LAx0,y0) 2 ^/„ (3.3) Où </>{x0,y0) est le masque continu, 0„_,\x 0 ,y 0 ) est la phase du masque discrétisé avant la ne gravure etg n est le ne masque chromé (le substrat est gravé lorsque Qn = 0 ) . Il est important de mentionner que les masques chromés peuvent être utilisés dans le désordre au niveau expérimental sans qu'il n'y ait d'effets sur le résultat final. Une comparaison de ces deux méthodes est nécessaire pour déterminer laquelle est la plus avantageuse. Le nombre de photomasques nécessaires pour obtenir M niveaux de phase est ( M - l ) / l o g 2 M fois moins élevée dans le cas de la deuxième méthode. Le tableau suivant permet de comparer les deux méthodes pour différents nombres de niveaux de phase Tableau 3.2 - Comparaison des deux méthodes de discrétisation de la phase M 2 3 4 5 6 7 8 M-l 1 2 3 4 5 6 7 log2M 1 n/d 2 n/d n/d n/d 3 (M-l)/log2M 1 n/d 1.5 n/d n/d n/d 2.33 La méthode dichotomique à gravure irrégulière se révèle donc être plus avantageuse dès que quatre niveaux de phase ou plus sont nécessaires. Elle a donc été choisie pour la discrétisation de la phase du masque continu. Par ailleurs, deux cycles de gravures (4 niveaux de phase) ont été choisis afin de minimiser les effets négatifs liés aux erreurs d'alignements. 54 3.2 Efficacité des masques à quatre niveaux de phase Il est légitime de se questionner sur l'effet de la discrétisation de la phase sur la performance du masque. Physiquement, les différences entre le masque discrétisé et le masque continu génèrent des effets diffractifs indésirables qui se superposent à la PSF obtenue sans l'effet de la discrétisation. Ces effets ont été quantifiés par Goodman [35] en 1970. Le raisonnement mathématique a par la suite été simplifié par Dallas [36]. Ce développement mathématique est reproduit en annexe E. Le résultat peut être interprété comme une série d'ordres de diffractions dans le plan image. Le cas m = 0 correspond à la PSF obtenue avec le masque continu. Le coefficient [sinc(l/Mj] permet de calculer la proportion de la puissance incidente fournie à cette PSF. Dans le cas d'un masque à 4 niveaux de phase (M = 4 ), une efficacité de 81.06% est donc obtenue. Avec M = 8, ce chiffre passe à 94.96%. En général, les autres ordres de diffractions ajoutent du bruit à l'image désirée. Dans certains cas, des fausses images peuvent se superposer à l'ordre m = 0. Lorsque ces situations se présentent, Dallas et Lohmann [37] ont démontré que l'effet de ces images peut être minimisé en ajoutant un terme de phase quadratique au masque de phase. Si cette condition est respectée les images des autres ordres de diffractions ne sont pas situées dans le même plan que l'image de l'ordre m = 0 . Leur intensité forme alors une source de bruit additionnel qui couvre plus ou moins uniformément le champ de l'image. 3.3 Conception du masque chromé La méthode des expositions binaires nécessite un masque chromé. Ces masques servent de patrons lors de l'exposition de la photorésine. Leur fine couche de chrome bloque complètement le rayonnement de la lampe UV de l'aligneur de masque, ce qui empêche toute exposition à ces endroits. L'équipement pour fabriquer des masques chromés porte le nom de phototraceur (photoplotter). Il s'agit d'un laser qui expose une photorésine recouvrant une couche de chrome sur un substrat de verre. La photorésine nonexposée est ensuite enlevée et le chrome est gravé. La photorésine restante est finalement dissoute. 55 Les zones du substrat qui sont recouvertes de chrome sont spécifiées par un format de fichier vectoriel de type Gerber. Ce fichier indique au phototraceur quel outil doit être utilisé (anneau, cercle, carré vide, carré plein) et les mouvements qui doivent être faits lors de l'exposition. Cette façon de procéder s'explique par la structure des premiers photo traceurs. En effet, à l'origine ces appareils étaient équipés d'une roulette sur laquelle étaient montés différents types d'ouvertures. L'ordinateur de l'appareil commandait le moteur de la roulette afin de sélectionner une ouverture avant de procéder à l'exposition. Il était par conséquent important que le client et l'opérateur du phototraceur s'entendent préalablement sur les ouvertures utilisées pour exposer le masque chromé. Chacune de ces ouvertures porte un code unique (D-code dans le langage de Gerber) qui sert de référence dans le fichier du client. Bien que les appareils modernes ne fonctionnent pas selon le même principe, cette façon de procéder est restée. Les nouveaux phototraceurs permettent toutefois à l'utilisateur de définir ses propres ouvertures sans que l'opérateur n'ait à les installer physiquement sur l'appareil. Tableau 3.3 - Commandes Gerber Commande %FSLAX23Y23*% RS-274X Oui %MOMM*% Oui %ADD10C,0.006*% Oui G54D10* X0Y0D02* Non Non X0Y0D01* Non M02* Non Explication Format Statement Le L signifie qu'il est possible d'omettre les zéros qui précèdent le premier chiffre significatif. Le A indique que les coordonnées sont absolues au lieu d'être relatives à la position précédente. X23 signifie que les coordonnées sont fournies avec deux chiffres avant la virgule et trois après. Mode Indique que les coordonnées sont en millimètres. Aperture Définition Spécifie que l'outil D10 est un cercle plein de diamètre 6 (xm. Sélectionne l'outil D10 Déplace le faisceau du phototraceur à la position 0,0 sans exposer le masque Déplace le faisceau du phototraceur à la position 0,0 en exposant le masque. Fin du programme 56 Chaque bloc de données Gerber comprend une série de lettres et de chiffres et se termine par un signe * [38]. Le format compte deux versions majeures : RS-274D et RS-274X. RS-274X ajoute des commandes additionnelles à RS-274D pour mieux configurer le phototraceur. Ces nouvelles commandes se différentient des anciennes par le signe % qui les encadrent. Le tableau de la page précédente regroupe les commandes couramment utilisées. Le transcodage du masque chromé au format Gerber peut être complété de plusieurs manières différentes. La méthode choisie consiste à représenter les zones chromées du masque binaire par une série de lignes. Afin de simplifier l'algorithme de transcodage, ces lignes sont toujours orientées selon l'axe y. La première étape consiste à diviser l'axe x par la largeur minimale des lignes. Pour chacune de ces divisions, il faut ensuite utiliser des commandes de type D02 pour les endroits qui ne comportent pas de chrome suivit de commandes D01 pour les zones recouvertes de chrome. Compte tenu que la précision de placement est plus élevée que la largeur minimale des lignes, la résolution en y est plus élevée que celle en x. Masque binaire entier Tranche du masque binaire avec la coordonnée x constante > Commande D01 l f Commande de type D02 b \im Figure 3.1 - Représentation du transcodage du masque binaire Une fois le transcodage terminé, le masque est prêt à être commandé. Plusieurs paramètres doivent cependant être spécifiés en plus du fichier Gerber. 57 1. Largeur du substrat Les spécifications de l'aligneur de masque MJB-3 limitent le choix à un substrat carré de 4" afin d'assurer le bon fonctionnement du système de succion sous vide. 2. Largeur minimale des structures (Feature-sizè) Il s'agit de la largeur minimale que peut avoir une ligne, ce qui limite dans le cas des masques de phase la dimension des niveaux de phase. La limite pour Fine-Line Imaging (le fournisseur sélectionné) est de 6 um, mais d'autres compagnies qui utilisent des faisceaux d'électrons vendent des photomasques avec des structures de 0.5 um. 3. Champ lumineux ou fond noir (light/dark field) Spécifie si le chrome doit être enlevé (champ lumineux) ou conservé (fond noir) aux endroits qui ne sont pas protégés. 4. Pellicule Une pellicule peut être ajoutée au-dessus du masque pour protéger la fine couche de chrome. Cette option est surtout utile pour les compagnies qui réutilisent souvent un même masque, mais son intérêt est limité pour un masque qui n'est utilisé que quelques fois. 5. Chrome vers le haut/vers le bas Détermine comment la figure est orientée. Si le chrome est vers le bas, la figure sera lue comme il faut lorsque regardée au travers du substrat. La figure 3.2 illustre un masque chromé issu de cette technique de conception. Les deux masques binaires en amplitude utilisés pour la première et la deuxième ronde de lithographie sont respectivement situés en bas et en haut. Le troisième agrandissement permet par ailleurs de discerner une des croix d'alignement. Son asymétrie sert à s'assurer que l'orientation du substrat corresponde à celle du masque chromé. Figure 3.2 - Détails du masque chromé conçu pour la fabrication du masque en coordonnées cartésiennes séparables 58 3.4 Étapes de fabrication La fabrication des masques de phases par gravures binaires est réalisée en accomplissant successivement les étapes de la préparation du substrat, de la déposition à la tournette d'une couche de photorésine, de l'exposition, du développement et de la gravure. Tel que mentionné précédemment, ces étapes de photolithographies doivent être répétées à deux reprises (deux cycles de lithographies) pour obtenir quatre niveaux de phase 2e cycle de lithographie 1 * cycle de lithographie Déposition d'une couche de photorésine ■ ■'////////////////////////////////////////A S~V777K777À \777K7777r Exposition uv uv iniuui '/////{xx y y. :i : . y.i IUUUU ] SÎWWJ '////un U////VM KXW////J Développement w/M v//////i El *////////, , VSZ , W77À Gravure CHF . 0 CHF , 0 V//////A Nettoyage "i r Figure 3.3 - Évolution du profil du masque en fonction de l'étape de fabrication pour la discrétisation dichotomique à gravure irrégulière 3.4.1 Préparation des substrats Cette étape permet de laver les substrats avant la première lithographie et d'enlever la photorésine avant de procéder à la seconde lithographie. L'opération dure approximativement deux heures, mais plusieurs substrats peuvent être traités en même temps avec peu de pénalité quant à la durée de la procédure. La méthode suggérée par la personne ressource en photolithographie (Martin Bernier) prend la forme suivante : 59 a) Plonger dans le Remover 1165 pour 10 minutes (pour enlever la photorésine restante) b) Rincer les substrats à l'eau c) Plonger dans l'acide Piranha pendant 10 minutes (pour enlever les impuretés) d) Rincer à l'eau e) Nettoyer avec un papier doux imbibé de savon micro 90 f) Rincer à l'eau g) Utiliser un bain d'isopropanol pour se débarrasser de l'eau et lever tranquillement le support des substrats pour éviter tout dépôt d'alcool h) Chauffer à 110°C durant 30 minutes (pour enlever le solvant restant) 3.4.2 Photorésine Une photorésine positive est utilisée (HiPR 6512). Ce type de résine contient généralement trois constituants de base : une composante inhibitrice photoactive, une résine de base et un solvant [39]. Sans la composante photoactive, la résine est modérément soluble. En ajoutant l'inhibiteur, la solubilité diminue grandement. L'exposition aux rayons UV entre 300 et 450 nm détruit l'inhibiteur, ce qui permet à la photorésine de se dissoudre. 3.4.3 Déposition à la tournette d'une couche de photorésine La déposition à la tournette permet d'ajouter une couche uniforme de photorésine sur le substrat. L'épaisseur de la photorésine dépend de la vitesse de rotation de la tournette, de la viscosité de la photorésine, de la quantité de solvant et de son taux d'évaporation (voir la référence [40]). Les trois derniers paramètres sont inhérents à la composition de la photorésine. Dans le cas du HiPR 6512, la courbe inférieure de la figure 3.4 (page suivante) permet de faire la correspondance entre vitesse de la tournette et l'épaisseur de photorésine. 60 (9O°G*0 M e MMplHtn sotltamt) 22000 20O0O 18000- H1PR*517 16000 14000 HiP-ft-SSIZ 12000 10000 2000 — I — 3000 4000 5000 — i — 6000 7000 Spirt Speed (cpmi Figure 3.4 - Courbe de l'épaisseur de la photorésine en fonction de la vitesse de rotation de la tournette (selon Fujifilm [41]) Du point de vue des manipulations, le dépôt à la tournette se fait en deux temps. Un produit chimique appelé Primer 80/20 est tout d'abord appliqué sur le substrat. Son rôle est d'améliorer l'adhérence de la photorésine avec le verre de silice. Une goutte de HiPR 6512 est ensuite versée au centre du substrat. La tournette est par la suite activée dans le but d'uniformiser cette couche de photorésine. 3.4.4 Exposition et développement L'exposition se fait avec un aligneur de masque MJB-3 de Karl Suss. Cette machine permet une précision maximale d'alignement de 0.5 um (dépendamment de l'habileté de l'opérateur). La résolution est limitée à une paire de ligne noire et blanche de 1.5 um de largeur. L'appareil comporte un système de succion pour tenir le masque chromé et l'échantillon à exposer. La position de l'échantillon peut être ajustée avec des vis micrométriques pour les axes x et y ainsi que pour l'angle. Une fois l'échantillon aligné avec le masque chromé, l'exposition se fait par une lampe au mercure qui émet entre autres à 365 nm et à 435 nm, deux longueurs d'onde de sensibilité élevée pour la photorésine HiPR 6512. Le temps d'exposition est géré par une minuterie préalablement configurée. Du point de vue pratique, l'alignement se fait en respectant la procédure suivante : 1. Placer le masque chromé sur la plaque de fixation et activer le vide. Fixer la plaque sur l'aligneur de masque; 2. Placer le substrat sur la platine d'alignement; 61 3. Ajuster la séparation entre le substrat et le masque chromé avec le contrôle Variable Thickness Adjustment. Pour savoir si la séparation est suffisamment petite, il faut regarder la réflexion d'une source de lumière blanche. Lorsque des franges d'interférences apparaissent, la séparation entre le masque chromé et l'échantillon est de l'ordre de quelques longueurs d'onde. 4. Tourner le levier de contact vers l'appareil et le levier de séparation vers soi. Ce contrôle sépare le substrat du masque chromé de quelques micromètres pour permettre l'alignement; 5. Aligner le substrat avec le masque chromé en utilisant les contrôles pour x, y et l'angle; 6. Quand l'alignement est satisfaisant, tourner le levier de séparation vers l'appareil, configurer la minuterie et appuyer sur le bouton exposition. Une fois l'exposition terminée, la photorésine exposée doit être enlevée. Cette étape est accomplie sur la tournette à basse vitesse (750 RPM). Un produit chimique appelé développeur (plus particulièrement la marque 303A de Shipley) est balayé à la surface de l'échantillon pendant qu'il tourne. Après 30 secondes de ce traitement, le développeur est remplacé par de l'eau déionisée afin d'enlever la photorésine dissoute. Un traitement au four UV de 15 minutes, suivi d'une cuisson à 120°C pendant une demi-heure complète le développement en rendant la photorésine restante plus résistante. Le résultat de l'opération doit ensuite être vérifié au profilomètre. La figure 3.5 est un exemple de développement complété avec succès. .wr-t - 1MH :p:q ,44.,. +.1 !■". '-,, ni: ,„,„,„., r-i « "i r-4- U : irmr. CI. If. J ÏKM .+}., ..J.,„ : H KT Figure 3.5 - Mesure Dektak du masque NC02 au deuxième cycle de lithographie après le développement 62 3.4.5 Gravure La gravure du substrat est accomplie par RIE - Reactive Ion Etching [42]. Un gaz est tout d'abord ionisé par une onde RF. Une différence de potentiel DC est ensuite auto­ induite entre les électrodes du RIE. Les ions positifs sont alors accélérés vers le substrat puisque ce dernier repose sur l'anode. Les radicaux réactifs adsorbent ensuite avec le substrat, réagissent avec lui et les produits de cette réaction désorbent. Les gaz ainsi libérés sont finalement expulsés hors de l'enceinte où la réaction a lieu. Les paramètres clés du procédé de RIE employé sont listés au tableau suivant. Tableau 3.4 - Paramètres de la gravure au RIE Paramètre Cathode Température Pression d'opération Flux voluminique CHF3 Flux voluminique 02 Valeur graphite 25 40 47 Unité - °C mTorr sccm* 1.5 sccm* 170 W Puissance RF 13.56 MHz Fréquence RF re 16 min Temps de la 1 gravure e Temps de la 2 gravure 36 min * Standard Cubic Centimeterper Minute {cm2/min) 3.4.6 Sources d'erreurs La qualité du masque final dépend de plusieurs facteurs. Une erreur est par exemple déjà présente à la surface du substrat avant même de commencer les manipulations. En effet, il est impossible de fabriquer des verres de silices parfaitement plats. Le fabricant, Bond Optics, inc, garantit par contre une qualité optique de /1/20. La seule façon d'influencer ce facteur de qualité est de changer de fournisseur de substrat. La deuxième source d'erreur concerne la profondeur de gravure du RIE. Même si l'appareil commercial utilisé, Unaxis 790, contrôle précisément chacun des paramètres physiques d'importance, le taux de gravure reste difficile à prédire. En effet, la chambre où la réaction a lieu s'encrasse avec l'utilisation. Ces contaminants influencent le taux de gravure malgré l'étape de nettoyage obligatoire avant d'utiliser l'appareil. Il est donc important de calibrer la courbe profondeur en fonction du temps avant de procéder à la 63 fabrication d'un masque de phase. Si cette étape est accomplie correctement, ce type d'erreur peut être minimisé à quelques pourcents de la valeur désirée. La dernière source d'erreur est intimement liée à l'habileté de l'opérateur de l'aligneur de masque. Lors de la deuxième exposition, il faut en effet aligner au microscope du MJB-3 des croix présentes sur le masque chromé et sur le substrat. Même en prenant beaucoup de précautions, un léger désalignement est inévitable. Son effet sur le masque final se caractérise par des zones intactes qui auraient dues être gravées. Ce phénomène correspond au cercle A de la figure 3.6. 880 780| u 4000 6000 8000 Distance (nm) 10000 12000 Figure 3.6 - Profil diagonal du masque NC02 après deux gravures. Types d'erreurs : A- Erreurs d'alignement, B- Erreur de départ du substrat. Malgré les défauts inévitablement liés à la fabrication, la technique des gravures binaires successives permet d'obtenir des masques de phase de bonne qualité. Cet avantage s'ajoute à la disponibilité des appareils et des technologies nécessaires à l'application de cette technique. Il s'agit donc d'un excellent choix pour vérifier expérimentalement les masques optimisés au chapitre 2. 64 Chapitre 4 - Résultats expérimentaux du masque en coordonnées cartésiennes séparables La méthode de fabrication décrite au chapitre précédent a été employée pour fabriquer le meilleur masque optimisé du chapitre 2. Il s'agit bien entendu du masque en coordonnées cartésiennes séparables. Le masque en symétrie de rotation n'a pas été retenu puisqu'il ne permet pas de conserver la fréquence de coupure du système optique limité par la diffraction pour l'intervalle de profondeur de champ désiré. 4.1 Résultats de la fabrication Le premier cycle de lithographie permet d'obtenir un masque de phase à deux niveaux. L'aspect important à vérifier à cette étape du processus est la profondeur de gravure. Le temps de gravure doit être ajusté en fonction des résultats précédents afin de minimiser cette erreur. Ces améliorations successives ont permis d'obtenir 2% de différence entre la valeur désirée (253 nm) et obtenue (248 nm) pour le masque CS6. :::,:.:,:,:: . . , .: ,.; 1 1 "TT ,«., r. ■ • . . ■ ■ " ■ - ■ . . • ! , . . , J f Figure 4.1 - Section du profil Dektak du masque CS6 après une gravure La deuxième ronde de lithographie donne un masque de phase à quatre niveaux. Cette fois, il faut vérifier à la fois la profondeur de gravure et l'erreur d'alignement. La profondeur de gravure mesurée est de 495 nm alors que la valeur désirée est de 507 nm. Une erreur relative de 2% est donc présente. En ce qui concerne l'erreur d'alignement, elle 65 n'est pas visible à la figure 4.2. D'autres mesures indiquent par contre que sa valeur est inférieure à 6 um. i > <i ■ hfl rtnrr Figure 4.2 - Section du profil Dektak du masque CS6 après deux gravures Le tableau suivant regroupe les caractéristiques du meilleur masque à quatre niveaux de phase fabriqué à partir des spécifications du masque polynomial optimisé en coordonnées cartésiennes séparables. Tableau 4.1 - Paramètres clés du masque de phase CS6 Paramètre Valeur Temps de la lre gravure 16 Profondeur de la 1re gravure 248 Erreur relative de la lre gravure 2 e Temps de la 2 gravure 36 e Profondeur de la 2 gravure 495 e Erreur relative de la 2 gravure 2 Erreur d'alignement <6 Erreur initiale du substrat A/20* * Selon les spécifications du fournisseur Unité Min nm % min nm % um — 4.2 Ajout du masque de phase au microscope Le but ultime de ce projet est bien entendu d'augmenter la profondeur de champ du microscope de Brightwell, inc. par l'ajout du masque polynomial optimisé par recuit simulé. Les masques de phase fabriqués ne doivent donc pas être jugés uniquement par la 66 qualité de leurs profils, mais aussi par leur capacité à augmenter la profondeur de champ tout en maintenant les hautes fréquences spatiales. 4.2.1 Technique d'alignement du masque de phase La justesse de l'alignement du masque de phase est essentielle pour obtenir les résultats escomptés. En tenant compte des trois coordonnées spatiales et des trois angles représentés à la figure suivante, six degrés de liberté doivent être ajustés. x 1 0 *► z (axe optique) y Figure 4.3 - Représentation des six paramètres à ajuster pour aligner le masque de phase Une tolérance de quelques degrés est acceptable pour les angles (j) et (p. L'influence de l'angle 6 sur la qualité des images est décrite plus loin. La position axiale (z) n'est pas critique. Par contre, lorsque le masque n'est pas centré sur l'axe optique (coordonnées x et y), l'onde incidente ne perçoit pas le bon profil de phase. Cette situation est facilement identifiable puisque la MTF n'est alors pas invariante par rapport au défocus. Un exemple des images obtenues avec un mauvais alignement est présenté à la figure 4.4. Figure 4.4 - Exemples d'images obtenues avec un désalignement du masque de phase A- objet au foyer B-objet à -200um du foyer (défocus de W20 = - 4 . 1 7 À ) C- objet à 200um ( W20 =4.11 À) 67 Pour parvenir à un bon alignement, il vaut mieux commencer par configurer le microscope en illumination critique. L'intensité lumineuse est beaucoup plus uniforme dans le plan du masque de phase avec cette configuration. Dans le cas de l'illumination de Kôhler, la focale arrière de l'objectif est un plan conjugué à la surface émettrice de la diode électroluminescente. Son image se trouve donc superposée au masque de phase, ce qui complique l'étape suivante de l'alignement. Par ailleurs, une autre astuce peut faciliter l'alignement : enlever les filtres neutres du diaphragme d'ouverture permet de maximiser l'intensité lumineuse dans le plan du masque de phase ce qui facilite le repérage du faisceau. Une fois que ces manipulations sont complétées, il suffit de centrer l'axe du masque de phase avec l'axe optique en ajustant les vis micrométriques de la monture. Il ne reste plus qu'à revenir à l'illumination de Kôhler avant de procéder à l'acquisition des images. 4.2.2 Images obtenues avec le masque de phase L'insertion du masque de phase dans le système optique devrait rendre la MTF invariante par rapport à la position de l'objet. En plaçant le même objet à plusieurs distances de l'objectif, l'image devrait donc être identique. L'évaluation directe du fonctionnement du masque de phase nécessite donc de positionner une cible de résolution à plusieurs distances objets le long de l'axe optique et de comparer les images obtenues. Les résultats de cette expérience dans le cas d'un masque de phase à quatre niveaux (CS6) sont présentés au tableau 4.2 (page suivante). Pour fin de comparaison, les images sans masque y sont aussi incluses. Un tableau de plus grande dimension est aussi disponible en annexe F. 68 Tableau 4.2 - Images obtenues avec le masque de phase (défocus positifs) En théorie, le masque polynomial optimisé en coordonnées cartésiennes séparables devrait avoir le même comportement que l'objet soit situé d'un côté ou de l'autre du foyer de l'objectif. En réalité, il se peut que les défauts de fabrication introduisent des différences entre les positions positives et négatives de l'objet. Il est donc important de répéter la même expérience pour un objet approché de l'objectif. Tableau 4.3 - Images obtenues avec le masque de phase (défocus négatifs) 69 4.3 Déconvolution Les images brutes ne permettent pas d'apprécier le plein potentiel du masque de phase. En effet, l'intérêt d'ajouter un masque de phase au système optique réside dans la possibilité d'appliquer un filtre de restauration numérique sur les images acquises. 4.3.1 Filtre de déconvolution Le filtre employé pour le traitement des images expérimentales est le même que celui décrit à la section 2.5.2. Les MTFs et les PTFs calculées avec une pupille carrée ont cependant été remplacées par leurs équivalents pour une pupille circulaire. De plus, l'OTF limitée par la diffraction décroît un peu plus rapidement pour une pupille circulaire. 4.3.2 Importance de l'orientation de l'OTF Avant de procéder à la déconvolution, il faut s'assurer que l'angle du masque de phase corresponde à celui du filtre. Si cette condition n'est pas respectée, des effets indésirables entachent la qualité de l'image déconvoluée. Un exemple de cette situation est présenté à la figure suivante. Figure 4.5 - Exemple d'image déconvoluée obtenue pour un filtre à 90° du masque de phase Bien qu'il s'agisse d'un cas extrême, un petit écart angulaire (quelques degrés) entre les axes du masque de phase et ceux du filtre donne un effet intermédiaire entre les images de bonne qualité et ce résultat beaucoup moins acceptable. 4.3.3 Images obtenues après déconvolution Lorsque l'alignement du masque de phase et son orientation sont adéquats, les images de la deuxième ligne du tableau 4.4 sont obtenues. 70 Tableau 4.4 - Images obtenues après déconvolution en fonction de la position de l'objet (défocus positifs) Au foyer (W20 = 0 ) 7 = mi + 100 uni +100 (W2<> = 2.08A.) +150 utn (W20 = 3.12X) 6 III E " m= 6—... 111 = 1 = 1 1 1 III- ■:-SÎM| +200 uni (W20 = 4.17X) H IDE iSntl îï: +50 uni (W20=1.04A.) : ** ms «El Sr: M 111 •w■i 7 • • 5 llll i £ tlf 1 111 = ■<< 7 ' 6 lïfs llt = IIIE = 111 m 111 = ItlS (lis ill mi ■*■■ lil IIIE (H: «i: il) = S Mil i £ !» 111 = 1115 H; H! •• i m lits IHE = 111 111H o =m Encore une fois, il est important de faire la même vérification pour des positions objets approchées de l'objectif puisque les défauts du masque de phase peuvent induire une différence par rapport aux positions positives. Tableau 4.5 - Images obtenues après déconvolution en fonction de la position de l'objet (défocus négatifs) Au foyer (W20 = 0 ) ? •imi I 3 Ht I -50 um -100 um -150 nm -200 nm (W20 = -1.04A,) (W20 = -2.08X.) (W20 = -3.12X.) (W20 = -4.17X) 6 IIIE MB I* I 111 = ill S - = 111 III ■ (HE ~m m m m== 111 ■ ïéÊÊjk i D: • " »f": w. : 7. 6 m mm mmû : ï ™ iil = : ni: V ma »2iil| ill 111 = 111= m-s m= ffl *£ttl Ht = H! 1 2 .M I III s m* Ut m tin = = H1 111 ,UI M il 71 4.4 Discussion Le profil du masque CS6 se rapproche du masque idéalisé à quelques pourcents d'erreur près. Cette précision de la fabrication est rendue possible grâce à la technique des gravures binaires. En effet, lorsque cette technique est bien maîtrisée, les résultats peuvent être prévisibles et répétables. Les deux premiers tableaux de l'annexe F permettent d'apprécier la correspondance entre les simulations d'images basées sur l'OTF calculée par optique de Fourier ainsi que les acquisitions expérimentales. Cette correspondance est d'autant plus frappante que les simulations correspondent à un masque de phase continu alors que le masque fabriqué est limité à quatre niveaux de phase. De plus, les mesures expérimentales se font avec une pupille circulaire alors que les simulations correspondent à une ouverture carrée. Par ailleurs, la principale différence entre les images simulées et expérimentales est le bruit de fond plus important dans la seconde situation. Cette différence peut s'expliquer par les ordres de diffractions indésirables qui viennent se superposer à l'ordre zéro (l'image désirée). Ce constat implique par ailleurs que l'astuce de Dallas et Lohmann [37] n'est pas nécessaire ici puisqu'il ne semble pas y avoir d'images fantômes. Les deux autres tableaux de l'annexe F sont utiles pour comparer les images simulées déconvoluées avec un filtre moyen et le même traitement appliqué aux images expérimentales. Dans les deux cas, les hautes fréquences sont conservées de -200|j.m à 200(im. Par contre, le bruit des images expérimentales déconvoluées gène le discernement des éléments 5 et 6 du groupe 7 (les fréquences spatiales les plus élevées). En effet, le bruit partage la même bande de fréquences que ces lignes de la charte de résolution. La performance du masque CS6 n'est donc pas limitée par sa conception ou sa fabrication, mais par le bruit qu'il introduit dans le système optique. Une solution simple à ce problème serait d'augmenter le nombre de niveaux de phase pour atténuer les ordres de diffractions supérieurs. D'un autre côté, l'ajout de cycles de lithographies peut aussi nuire à la qualité des images si les erreurs d'alignements prennent trop d'importance. 72 Quoi qu'il en soit, le masque CS6 induit indéniablement une nette amélioration à la qualité des images hors foyer par rapport au système optique sans masque. De plus, le filtre de déconvolution fonctionne adéquatement. Le but initialement fixé d'augmenter la profondeur de champ de -200um à 200um est donc atteint par la conception choisie en conjonction avec la technique de fabrication basée sur deux gravures binaires. 73 Conclusion L'origine de ce projet vient du désir de la compagnie Brightwell, inc. d'augmenter la profondeur de champ de leur microscope de 34 (j.m à 400 um. Pour ce faire, la technique de l'ingénierie du front d'onde a été sélectionnée. Cette méthode consiste à ajouter un masque de phase à la dernière lentille du système optique afin de rendre l'OTF invariante par rapport à l'aberration du défocus. Dans le passé, plusieurs auteurs ont publié des masques de phase visant à atteindre ce but. En particulier, Dowski et Cathey [3] ont apporté une contribution cruciale à cette approche en proposant un masque cubique en x et en y. Néanmoins, leur théorie n'indique pas quel coefficient cubique doit être utilisé pour un système optique donné. Ce masque a de plus a été obtenu en supposant que l'objectif final de la démarche implique une profondeur de champ illimitée. Une meilleure solution pourrait être obtenue avec un but plus réaliste. L'objectif de ce mémoire était donc de répondre à ces questions en optimisant des masques polynomiaux par recuit simulé. Avant de s'attaquer au problème de la profondeur de champ, un modèle théorique du microscope a été développé. Le système.d'illumination fut tout d'abord décrit en détails au chapitre 1 afin de comprendre son effet sur la qualité des images. Le système d'imagerie, quant à lui, fut étudié avec l'approche de l'optique de Fourier. Cette démarche a permis de concevoir une technique pour évaluer rapidement l'OTF en fonction de la position de l'objet et du masque de phase ajouté à la lentille tube. L'avantage de cette méthode est évident lorsque son temps d'exécution est comparé à celui du logiciel Zemax™ : ce dernier prend environ 2 secondes pour évaluer une MTF (échantillonnage de 1024x1024) alors que la même opération prend 2.28 millisecondes à l'algorithme basé sur l'optique de Fourier. Deux déclinaisons ont été développées : une pour la géométrie en coordonnées cartésiennes séparables et une seconde en symétrie de rotation. Ce modèle a permis de procéder à l'optimisation de masques de phase polynomiaux par recuit simulé. Cet algorithme permet d'atteindre le minimum global d'une fonction de coût en explorant efficacement son espace de paramètres. En coordonnées cartésiennes 74 séparables, une fonction générale a été employée pour la description de la phase du masque, en se limitant cependant à un polynôme impair en accord avec la propriété démontrée par Shérif et al. [6]. La fonction de coût de cette optimisation emploie une MTF cible afin d'obtenir une invariance totale de la qualité des images en fonction de la position de l'objet. Les résultats de cette optimisation révèlent que la MTF cible réduite permet d'obtenir une solution invariante par rapport au défocus. La fonction de transfert de phase varie cependant. Néanmoins, la qualité finale des simulations d'images déconvoluées reste excellente grâce à l'utilisation d'un filtre moyen. La solution la plus proche du résultat obtenu est le masque "exponentiel" proposé par Yang. Afin de fabriquer le meilleur masque optimisé, la technique des gravures binaires a été sélectionnée. Contrairement à ce que laisse entendre le nom de la méthode, les masques ainsi créés peuvent avoir plusieurs niveaux de phase puisque le même substrat peut être gravé à plusieurs reprises en changeant à chaque fois les zones protégées par la photorésine. Pour obtenir ces structures, la fonction de transmission en amplitude d'un masque chromé doit être transférée à la photorésine. Deux cycles de gravures (4 niveaux de phase) ont été complétés. Les mesures expérimentales confirment que l'optimisation par recuit simulé de masques de phase polynomiaux a permis d'obtenir une solution invariante par rapport au défocus. En ce sens, le but initial du projet est atteint, soit d'augmenter la profondeur de champ du microscope jusqu'à 400 um. La performance du masque CS6 est cependant limitée par le bruit qu'il introduit dans le système optique. Pour pallier au problème, le nombre de niveaux de phase devrait être augmenté pour atténuer les ordres de diffractions supérieurs. Idéalement, le rapport signal sur bruit du microscope aurait aussi intérêt à être rehaussé. Compte tenu que le masque en coordonnées cartésiennes ne se démarque pas significativement des solutions proposées précédemment, il serait intéressant d'analyser plus en détails l'autre solution optimisée, soit celle en symétrie de rotation. La fabrication 75 d'un masque de phase sous cette forme permettrait par exemple de confirmer les performances simulées. Cette ligne de conduite n'a pas été choisie en raison des contraintes de temps. De plus, le masque ne pouvait respecter les exigences de Brightwell, inc. Un dernier aspect de ce mémoire mériterait d'être étudié plus en détails : la fonction de transfert de phase. En effet, bien que les MTFs du masque optimisé en coordonnées cartésiennes séparables soient pratiquement confondues, les PTFs comportent des différences. Tel que démontré, ces écarts n'empêchent pas d'obtenir des images de bonne qualité après deconvolution avec un filtre moyen. Néanmoins, leur qualité serait indéniablement rehaussée par l'utilisation d'un masque rendant à la fois les MTFs et les PTFs invariantes par rapport à la position de l'objet. Il est cependant possible qu'une telle solution relève du domaine des utopies. Bibliographie [I] Kenneth R. Spring et Michael W. Davidson, Nikon MicroscopyU: Concepts and Formulas in Microscopy: Depth ofField/Focus, http://www.microscopyuxom/articles/forrnulas/formulasfielddepth.html, consulté le 10 novembre 2007. [2] R. J. Pieper et A. Korpel, Image processing for extended depth offield, Applied Optics, vol. 22, no. 10, mai 1983, pp. 1449-1453 [3] Edward R. Dowski, Jr. et W. Thomas Cathey, Extended depth offield through wavefront coding, Applied Optics, vol. 34, no. 11, avril 1995, pp. 1859-1866 [4] W. Chi et N. George, Electronic imaging using a logarithmic asphere, Optics Letters, vol. 26 , no. 12, juin 2001, pp. 875-877. 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Microeng, no 6, 1996, pp. 14-28 Annexe A - Fonctions clés de la classe Simulatedannealing Explication des variables internes de la classe NB_ITERATIONS_TEMPERATURE : Nombre d'itérations de température NB_ITERATIONS : Itérations entre deux changements de température POLYNOMIAL_ORDER : Ordre du polynôme E : Énergie T : Température cprime : coefficient d'atténuation de la température probability : Probabilité de choisir une solution random_number : nombre aléatoire suivant la distribution uniforme coefficients : vecteur des coefficients du polynôme previous_coefficients : vecteur des coefficients de l'itération précédente previous_E : Énergie de l'itération précédente min_E_coefficients : vecteur des coefficients de la solution minimale min_E : énergie minimale target : vecteur de la MTF cible MTF : Vecteur de pointeurs vers les MTFs Fonction chooseaneighbour Choix du voisin void Simulated_annealing::chooseaneighbour(void) { do { // Obtenir les coefficients à partir de la distribution normale for (int i=0; i< POLYNOMIAL_ORDER; i++) coefficients[i]+=T*sqrt(2.0)*(erfinv(2*(rand()*1.0/RAND_MAX)-1)); } while ( ! VerifySlope ( ) ); /'/ Vérification de la dérivée }//Fin de la fonction chooseaneighbour Fonction optimize Boucle principale du programme void Simulated_annealing::optimize(void) { for (unsigned int temp=0; temp<NB_ITERATIONS_TEMPERATURE; { for (unsigned int iter=0; iter<NB_ITERATIONS; iter++) { chooseaneighbour(); // Recherche d'un voisin E=evaluate_energy();// Évaluation de l'énergie // Vérifie si la nouvelle solution doit être conservé if ( E > previous_E) { // Choisir une nombre aléatoire entre 0 et 1 random_number=rand 0*1.0/RAND_MAX; // Calcul de la probabilité d'acceptation probability=exp(-(E-previous_E)/T); // Déterminer si la solution doit être rejetée if (random_number > probability ) { // Refuser la nouvelle solution for(unsigned int i=0;i<POLYNOMIAL_ORDER;i++) coefficients[i]=previous_coefficients[ i] ; E=previous_E; } } // Enregistrer l'état actuel for(unsigned int i=0; i<POLYNOMIAL_ORDER; i++) previous_coefficients[i]=coefficients[i]; previous_E=E; // Vérifier si l'énergie est inférieur au record if ( E < min_E ) { Min_E=E; for(unsigned int i=0; i<POLYNOMIAL_ORDER; i++) min_E_coefficients[i]=coefficients[i]; } }// Fin de la boucle imbriquée T=cprime*T; // Refroidir la température }//Fin de la boucle de changements de température } //Fin de la fonction optimize 81 Fonction evaluateenergy Calcul de l'énergie double Simulated_annealing::evaluate_energy(void) { double energy; // Énergie de la solution double phase [1024] ; // Vecteur de la x^nase du masque // Calcul des MTFs pour chaque position de l'objet for (int i=4; i<9; i++) // Pour les cinq positions de l'objet { // Calcul du vecteur de phase for (int n=0; n<1024; n++) //Pour 1024 positions spatiales { // Ajout du défocus phase[n]=26.2/4*(i-4)*pow((n-1024/2.0)/(1024/2.0),2); for (int k=0; k< POLYNOMIAL_ORDER; k++) phase[n]+=coefficients[k]*pow((n-1024/2.0)/(1024/2.0),2*k+l); } // Calcul des MTFs avec la classe MTFcoordseparables _MTFcoordseparables.importphase(phase); _MTFcoordseparables.getMTF(); _MTFcoordseparables.exportMTF(MTF[i]); } // Calcul de l'énergie energy=0; for (int i=0; i<1024; i++) //Pour chaque fréquence for (int j = 4; j<9; j++) //Pour les cinq fiositions de l'objet energy+=(MTF[j][i]-target[i])*(MTF[j][i]-target[i])*Deltafreq; return energy; // Retourne l'énergie }//Fin de la fonction evaluate_„energy 82 Annexe B - Fonctions clés de la classe MTFcoordseparables Note : La librairie FFTW utilise le dernier indice des tableaux pour encoder la composante réelle (indice 0) et imaginaire (indice 1) des nombres complexes. Signification des variables internes de la classe nmax : Dimension maximale du vecteur de phase PSF_p : Variable de configuration des paramètres de la FFT pour le calcul de la PSF MTF_p : Configuration de la deuxième FFT pupil : vecteur de la pupille généralisée PSF_out : Vecteur contenant l e r é s u l t a t de l a première FFT MTF_in : Vecteur d ' e n t r é e de l a deuxième FFT ( i n t e n s i t é de l a PSF) MTF_out : R é s u l t a t de l a deuxième FFT Fonction importphase Importe le profil de phase de la pupille vecteurphase : pointeur vers un vecteur du profil de phase void MTFcoordseparables::importphase(double *vecteur_phase) { double x; // Coordonnée x centrée sur l'axe optique et normalisée int indice; // Entier utilisé pour accéder à un élément d'un vecteur for (unsigned int n=0; n<nmax; n++) { // Calcul de la coordonnée x (normalisée à l'unité) x = (n-nmax/2.0)/(nmax/2.0); // L'amplitude doit être zéro en dehors de la pupille pupil[n][0]=0; pupil[n][1]=0; // 1/4 du champ est occupé par la pupille généralisée if (fabs(x) < 0.25 ) { // Calcul de l'indice pour accéder à vecteur__phase indice=(unsigned int) floor( (x+0.25)*nmax); // Calcul de l'exponentielle complexe associée au masque de phase pupil[n][0]=cos(vecteur_phase[indice]); pupil[n][1]=sin(vecteur_phase[indice]); } }// Fin de la boucle sur les éléments du vecteur pupil }// Fin de la fonction importphase 83 Fonction getPSF Calcul de la PSF void MTFcoordseparables::getPSF(void) { fftw_execute(PSF_p); // Prendre le carré et réarranger les deux parties du vecteur // (Centrer la fréquence 0 mm'"') for (unsigned int n=0; n<nmax/2; n++) { MTF_in[n][0]=PSF_out[n+nmax/2][0]*PSF_out[n+nmax/2][0] +PSF_out[n+nmax/2][1]*PSF_out[n+nmax/2][1]; MTF_in[n][1]=0; } for (unsigned int n=nmax/2; n<nmax; n++) { MTF_in[n][0]=PSF_out[n-nmax/2][0]*PSF_out[n-nmax/2][0] +PSF_out[n-nmax/2][1]*PSF_out[n-nmax/2][1]; MTF_in[n][1]=0; } }// Fin de la fonction getPSF Fonction getMTF Calcul de la MTF void MTFcoordseparables::getMTF(void) { getPSF(); fftw_execute(MTF_p); }// Fin de la fonction getMTF Fonction exportMTF Exporte la MTF MTF : pointeur vers un vecteur contenant la MTF void MTFcoordseparables::exportMTF(double *MTF) { // Calcul du facteur de normalisation // (Modulation pour une fréquence spatiale de 0 mm'"1) double MODULATION_MAX=sqrt(MTF_out[0][0]*MTF_out[0][0] +MTF_out[0][1]*MTF_out[0][1]); for (unsigned int n=0; n<nmax; n++) { // Calcul de l'indice de correspondance des fréquences // Rapport des fréquences de coupure multiplié par le rapport des indices maximums indice = (unsigned int) floor( n*120/476 *2048/1024 ); MTF[n]=sqrt(MTF_out[indice][0]*MTF_out[indice][0] +MTF_out[indice][1]*MTF_out[indice][1])/MODULATION_MAX; } 84 Annexe C - Fonctions clés de la classe FHT Signification des variables internes de la classe RMAX : rayon maximal du masque de phase rmax : indice associé à RMAX index : vecteur de correspondance entre les indices de l'échantillonnage linéaire et ceux de l'échantillonnage exponentiel PSF_p_in : Vecteur d'entrée de la première FFT pour la PSF PSF_p_out : Vecteur de sortie de la première FFT pour la PSF PSF_s_in : Vecteur d'entrée de la deuxième FFT pour la PSF PSF_s_out : Vecteur de sortie de la deuxième FFT pour la PSF PSF_r : Vecteur de la suite exponentielle dans le plan spatial PSF_rho : Vecteur de la suite exponentielle dans le plan fréquentiel PSF_j_in : Vecteur précalculé associé à l'échantillonnage PSF_j_out : FFT du vecteur pécalculé MTF_p_in : Vecteur d'entrée de la première FFT pour la MTF MTF_p_out : Vecteur de sortie de la première FFT pour la MTF MTF_s_in : Vecteur d'entrée de la deuxième FFT pour la MTF MTF_s_out : Vecteur de sortie de la deuxième FFT pour la MTF MTF_r : Vecteur de la suite exponentielle dans le plan spatial MTF_rho : Vecteur de la suite exponentielle dans le plan fréquentiel MTF_j_in : Vecteur précalculé associé à l'échantillonnage MTF_j_out : FFT du vecteur précalculé Fonction lintoexp Échantillonne le masque de phase avec une suite exponentielle input : pointeur vers un vecteur de la phase du masque defocus : paramètre de Hopkins du défocus à ajouter au masque de phase void FHT::lintoexp(double *input, double { f o r ( u n s i g n e d i n t n=0; n<2*rmax; n++) { i f (n < rmax) defocus) { // Calcul de l'exponentielle complexe associée au masque de phase PSF_p__in[n][0]=PSF_r[n]*cos(input[(int)floor(PSF_r[n]/RMAX*rmax)] +defocus*pow(PSF_r[n]/RMAX, 2)) ; PSF_p_in[n][l]=PSF_r[n]*sin(input[(int)floor(PSF_r[n]/RMAX*rmax)] +defocus*pow(PSF_r[n]/RMAX,2)); } else { // La moitié du vecteur d'entrée doit être égale à zéro PSF_p_in[n][0]=0; PSF_p_in[n][1]=0; } } }//Fin de la fonction lintoexp 85 Fonction exptolin Convertit la MTF d'un échantillonnage exponentiel à linéaire output : pointeur vers un vecteur de la MTF void FHT::exptolin(double *output) { // Calcul du facteur de normalisation double MODULATION_MAX = sqrt(pow(MTF_s_out[0] [0],2)+pow(MTF_s_out[0] [1] , 2)); for (unsigned int i=0; i<rmax; i++) { if ( MTF_s_out[index[i]][0] < 0 ) output[i]=-sqrt(pow(MTF_s_out[index[i]] [0] , 2) +pow(MTF_s_out[index[i]][1],2))/MODULATION_MAX; else output[i]=sqrt(pow(MTF_s_out[index[i]][0],2) +pow(MTF_s_out[index[i]][1],2))/MODULATION_MAX; } }//Fin de la fonction exptolin Fonction P S F d o H a n k e l Applique la transformée de Hankel rapide pour obtenir la PSF void FHT::PSF_doHankel(void) { // Exécution de la première TF; fftw_execute(PSF_p); // Multiplication avec le vecteur pré-calculé for (unsigned int n=0; n<2*rmax; n++) { // Le vecteur pré-calculé est aussi un nombre complexe PSF_s_in[n][0]=PSF_p_out[n][0]*PSF_j_out[n][0] -PSF_p_out[n][1]*PSF_j_out[n][1]; PSF_s_in[n][1]=PSF_p_out[n][0]*PSF_j_out[n][1] +PSF_p_out[n][1]*PSF_j_out[n][0]; } // Exécution de la dernière TF fftw_execute(PSF_s); // Division par la fréquence pour obtenir le champ de la PSF for (unsigned int n=0; n<rmax; n++) { PSF_s_out[n][0]=PSF_s_out[n][0]/PSF_rho[n]; PSF_s_out[n][1]=PSF_s_out[n][1]/PSF_rho[n]; } } //Fin de la fonction PSF_doHankel Fonction MTFdoHankel Applique la transformée de Hankel rapide pour obtenir la MTF void FHT::MTF_doHankel(void) { // Exécution de la première TF; fftw_execute(MTF_p); /'/ Multiplication avec le vecteur pré-calculé for (unsigned int n=0; n<2*rmax; n++) { MTF_s_in[n][0]=MTF_p_out[n][0]*MTF_j_out[n][0] -MTF_p_out[n][1]*MTF_j_out[n][1]; MTF_s_in[n][1]=MTF_p_out[n][0]*MTF_j_out[n][1] +MTF_p_out[n][1]*MTF_j_out[n][0]; } // Exécution de la dernière TF fftw_execute(MTF_s); // Division par la fréquence pour obtenir la MTF for (unsigned int n=0; n<rmax; n++) { MTF_s_out[n][0]=MTF_s_out[n][0]/MTF_rho[n]; MTF_s_out[n][1]=MTF_s_out[n][1]/MTF_rho[n]; } }//Fin de la fonction MTF_doHankel Fonction getMTF Calcul la MTF à partir du masque de phase préalablement importé void FHT::getMTF(void) { PSF_doHankel(); // Prendre le carré du champ pour obtenir l'intensité for (int n=0; n<2*rmax; n++) { if ( n < rmax ) { MTF_p_in[n][0]=MTF_r[n]*(pow(PSF_s_out[n][0],2) +pow(PSF_s_out[n][1],2)); MTF_p_in[n][1]=0; } else { MTF_p_in[n][0]=0; MTF_p_in[n] [1]=0; } } MTF_doHankel(); }//Fin de la fonction getMTF 87 Annexe D - Vérification du masque en coordonnées cartésiennes separables pour une ouverture circulaire Fréquence spatiale normalisée Figure D.l- Vérification des MTFs du masque en coordonnées cartésiennes separables pour une ouverture circulaire -70 J 0.5 1 1.5 Fréquence spatiale normalisée Figure D.2- Vérification des PTFs du masque en coordonnées cartésiennes separables pour une ouverture circulaire 88 Annexe E - Développement mathématique de Goodman, Silvestri et Dallas Il faut tout d'abord apporter une précision en ce qui concerne la discrétisation de la phase. Goodman utilise la relation suivante : <j>{v) = 2K lorsque X pourn = 1,2,3,...,M K<0(V)<~ M M (E.l) M Alors que les masques définis dans ce mémoire adoptent plutôt la convention : '-7t<é(v)<—X (E.2) </>(v) = M-—2K lorsque M M Cette différence ne pose toutefois pas de problème puisqu'elle est équivalente à ajouter une phase constante au masque continu : li \ n-l. . 2 w - 3 ■,/ \ n 2/7-1 (E.3) ç\y)- M 2K lorsque —^— - — <M - —K M K < ç>[v) M Le développement de Dallas se base sur l'expression de la phase discrétisée sous la forme suivante : rfy) exp[/^(v)] = ^]exp[2^'«/M]rect 2KIM (E.4) —n Ce qui correspond à considérer l'effet de chaque niveau de phase individuellement. Il s'agit ensuite d'exprimer la fonction rectangle sous la forme d'une série de Fourier complexe. La période de cette fonction est 2K rad. rect <z>(v) = ^c, ■n 2KIM j (E.5) exphMv)] /= Les coefficients de la série sont donnés par l'expression i M{ 2) C/=— 2K fexp[-jl#]d0 (E.6) L -(»- ) Il suffit d'évaluer l'intégrale. 1 c, = —j27d exp .2K J r .2K , 1 ■exp ■j — / nJ—' vn +22M y M 1 .2K , ■ i c, = — exp — j — ni exp -J — « -exp + J — / M M M j27d (E.7) n (E.8) Les deux exponentielles complexes peuvent être combinées en une fonction sinus. .2K 1 .2K , exp — 7 77/ 2jJi^-i] = (VM)^exp ■ i — ni sin KM J2M \M Kl M M .( n (E.9) 89 c, = (l/Af)exp .m - i — ni M Ce qui donne en définitive : rect sine 4(v) £(l/Af)exp —n .2K , - ; — ni ln!M En combinant ce résultat avec l'équation E.4 : JVJ —l M J_ (E.10) M «nef—jexp[//^(v)] (E.ll) o° exp[^(v)] = ^exp[2^«/M]^(l/7l/)exp[2^(-//^ r )«]sinc(//M)exp[;70(v)](E.12) Les deux sommations peuvent ensuite être inversées. M-\ exp[^(v)] = ^sinc(//M)exp[;7 < z>(v)](l/M)^exp[2^>2/M]exp[2^(-//M)«] (E.13) n=0 1" exp[^(v)] = Y sinc(//Af)exp[//^(v)]— Y exp ■2#(/-l)£ (E.14) M (Note : cette dernière équation comporte un signe de différence entre le développement de Goodman et celui de Dallas. La forme employée par Goodman est ici reproduite. ) MU i=- La deuxième sommation est égale à zéro sauf pour l-\-0,±M,±2M,... Pour ces cas M-l particuliers, elle devient simplement Y 1 = M. Goodman et Dallas proposent alors de «=o modifier l'indice de la première sommation par m = (l-1)1 M, ce qui permet d'obtenir exp[^(v)]= ^ s i n c ( l / M + w)exp[/(l + wM)(Z)(v)] (E.15) La fonction de pupille est maintenant définie par l'équation suivante. Ô(v)= Ysmc{l/M + m)G{v]exp\j{\ + mM)<f>{v)] (E.16) m=—°° Si on prend la transformée inverse de la fonction de pupille ainsi définie, on obtient ce résultat : g{x)= ]Tsinc(l/M + m)gro(x) (E.17) m=—<*> Les coefficients de la série sont donnés par gm M = \\G{v\ exp[/(l + mM )<f>{v)]exp\j2xvx)dv (E.18) 90 Annexe F - Résultats expérimentaux détaillés pour le masque CS6 Tableau F.l- Images obtenues avec le masque de phase (défocus positifs) Défocus Image sans masque Simulation (pupille carrée) Mesures expérimentales avec CS6 w20 = 4.m (objet à 200 um) w20 = 3.m 0 (150 um) W20 = 2.08X (100 Lim) fm ,;s tj|. W 20 = 1.04 A. (50 uni) ■ llli ^^ l l j 35 mm- 1 1 1 ™ M i' Ml zz III W20 = 0 (au foyer) n 7 • = lltj 3■M ^ ^ 111 >gNt ^ ™ m S **^»w 11» & —. I( | = 111 111= S 111= • - ' -ISS 91 Tableau F.2- Images obtenues avec le masque de phase (défocus négatifs) Défocus Image sans masque W20 = -4.17X (objet à -200 |xm) Simulation (pupille carrée) iêmmm , i Mesures expérimentales avec CS6 ■; ■>■ Si • *ffP W20 = -3.12X m (-150 |im) ÊÊk " ■ " W20 = -2.08X (-100 um) ■ " W^ll: " | 1 . « W20 = -1.04A. (-50 um) " II! • : ■ $ : S ,.;■■ 3&- m w20 = o (au foyer) ? liM III: III • « 'I: * III tSM 6 ***** I I I 111= : "** * = 1 1 1 MIE Bip n ^BBP Ttll ^ V ^ l tu. :-- 92 Tableau F.3- Images obtenues après déconvolution (défocus positifs) Défocus Image sans masque W20 = 4.17À (objet à 200 um) Simulation de la déconvolution (pupille carrée) Déconvolution des mesures expérimentales avec CS6 6 IIIE • g Ht I 1 J Î » M - » •• = III 7 W20 = 3.12À (150 um) S Illl 111 = lll = tu S m= ~Hi| 1 4 1 ■*** * f f * SS-f»! illl %s * Mis !« 6 MIE ill = m: ■gnu £-111 NI * I'|f"«HMt = n»J » S H> I i f * « f i ' » »»» i l ■ : : ■ ■ : : : W 20 = 1.04X (50 um) Ifl . I fil: ni ■£1111 * £ Ht I . s .< * £ l * ■" 111 = III ï III: III: m " ttt■«fiS «S ml àjNfl « S il) .v-t t » ; ■' m ill III 7 Siill 1 I til 1 1 S Ml » SM !■«■ il» ' III l!i 6 MIE 111 = ifl S « = 111 1H11I ==s EN! = 1111 » =. IH I »âHt Hl = Ht s 111: ■■ » ï (au foyer) ut IIIE III: mMi 7 "'I 1 w 20 = o : l i t ***?■ 1 W20 = 2.08X. (100 um) IDE Ht-S' - sh IIII f ■«#* ' EIH 1lltj »S « i'Kw m; Elit IDE •«'Sltt| 111 = mm III: lit 2 m. 6 —... liî = lit: III: m: tu- mi lil: Iiï^-S ' = M l .:«r=s 93 Tableau F.4- Images obtenues après déconvolution (défocus négatifs) Défocus Image sans masque Simulation de la déconvolution (pupille carrée) w 20 = - 4 . m 0 m IHE (objet à -200 u.m) W20 = -2.08X (-100 fim) h = 111 111 = i(i = m= 7 6 •SîMI m îi: IHE W2o = -1.04X (-50 nm) Il 1 lias III s: i - w20 = o (au foyer) = i)ii * =HI I = 111 •1 tu i =11' >fw ET MS ' ni , : * 6 * ' ■ » III ' = 111 tu 6 IIIE 111 = III: ;mi >.* w II! III E III: Hl: m; m. 6 = ii!ai Hl = ^ ^ (H — m — 111 = IHE III E •: IHE ■ 8 « . I l f III: = 111 i l 6 111 = lil = III SE ffi = 01 i *SHI'| 111 = IIIE Ht «f- m* ïlt III E IHE istt) 6 € * V 'tmm ■ ■ 6 S Ml (-150 nm) , ",i lit: m; tlfi EIII W20 = -3.12X Mesures expérimentales avec CS6 "''SWj ■■* * M tlj rr ^ 6 =III ' MM I I I 1*1 m MM» 5 UiS 6 = 11! 111 = III: III: III : Ul!