Comment mieux agir ensemble sur notre territoire ?

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Compte rendu de l’Atelier Citoyen
organisé par la Fondation de France dans le cadre de l’expérimentation
« Accompagnement des dynamiques territoriales dans les Hautes-Alpes »
en partenariat avec
le Conseil de Développement du Pays du Grand Briançonnais
le 30 novembre 2013 sur le thème
Comment mieux agir ensemble
sur notre territoire ?
Pour mieux vivre ensemble (social, santé, vie quotidienne)
Pour le développement économique et l’emploi
Pour préserver notre environnement
Pour une culture partagée
Structures en appui à l’expérimentation et à l’animation de cet atelier :
L’ARDL (Association Régionale pour le Développement Local en PACA) et l’association Université du
Citoyen
Nombre de participants : 26 personnes
Lieu d’accueil : Centre Social de l’Argentière-La Bessée
SOMMAIRE
1 – Introduction ......................................................................... p 3
2 – Présentation de l’expérimentation de la Fondation de France p 4
3 – Fil conducteur des ateliers .................................................... p 6
4 – Les caractéristiques du Pays du Grand Briançonnais ............. p 7
5 – Restitution du travail en ateliers .......................................... p 9
6 – Débat .................................................................................. p 17
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CompteCompte-rendu de l’Atelier Citoyen du 30/11/2013
30/11/2013 en Pays du Grand Briançonnais « Mieux agir ensemble sur notre territoire ? »
1 - INTRODUCTION
M. Pierre Chamagne, Président du Conseil de développement du Pays du Grand Briançonnais (PGB)
souhaite la bienvenue aux participants et rappelle les objectifs de cette rencontre.
Pour le Conseil de développement, espace qui réunit des citoyens et des acteurs de la société civile du
PGB afin de réfléchir ensemble au devenir du territoire, cette rencontre doit permettre de faire le
point, avec les citoyens et les acteurs professionnels, des enjeux du territoire afin d’alimenter les
thématiques de travail à venir du Conseil de développement.
Il indique que cette démarche de diagnostic partagé s’associe à une démarche menée par la Fondation
de France visant à soutenir les initiatives permettant le développement de notre territoire et passe la
parole à Mme Cécile Malo, Délégué Régionale de la Fondation de France.
La Fondation de France, à travers le programme expérimental « Accompagnement des dynamiques
territoriales dans les Hautes-Alpes » [Voir présentation détaillée en page 4], souhaite promouvoir
pendant une durée de 3 ans les actions permettant l’amélioration quotidienne des habitants dans une
démarche transversale et territoriale. Cette expérimentation prendra notamment la forme de la mise
en place d’un appel à idées et projets au début de l’année 2014. L’organisation de cet atelier citoyen
répond à une volonté d’écrire, en partenariat avec les habitants et les acteurs du territoire, un appel à
idées et un appel à projets qui correspondent le mieux aux enjeux du territoire.
Dans la mise en œuvre de cette démarche, la Fondation de France s’est adjoint le concours de
l’Association Régionale de Développement Local (ARDL) et de l’Université du Citoyen (UC).
Cette rencontre se déroulera en plusieurs temps :
De 9h00 à 9h30 : Accueil des participants
De 9h30 à 10h00 : Introduction.
De 10h00 à 10h15 : Présentation d’éléments de diagnostic sur le territoire du PGB et sur les
enjeux des différents thèmes des ateliers.
De 10h15 à 12h00 : Répartition des participants en ateliers.
- Pour mieux vivre ensemble,
- Pour le développement économique et l’emploi,
- Pour une culture partagée,
- Pour préserver notre environnement.*
* Devant le faible nombre de participants pour cet atelier, il a été supprimé, mais les
thématiques de l’environnement ont été évoquées dans les autres ateliers.
De 12h00 à 12h30 : Pause gourmande
De 12h30 à 13h30 : Restitution des travaux des ateliers, puis échanges et débat.
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30/11/2013 en Pays du Grand Briançonnais « Mieux agir ensemble sur notre territoire ? »
2 - Présentation du programme « Accompagnement des dynamiques
territoriales dans les Hautes-Alpes »
La Fondation de France est un organisme privé qui collecte et reçoit des dons et legs en faveur
d’actions d’intérêt général, puis en assure la gestion et la redistribution.
La Fondation de France définit des programmes d’intervention précis qui promeuvent des actions
concrètes et de proximité portés par des associations ou des services collectifs, pour résoudre des
problèmes peu ou mal pris en compte par les institutions.
Ses programmes insistent sur une même problématique pendant plusieurs années pour favoriser
l’installation durable des innovations développées et leur prise en charge par le droit commun.
Son intervention peut prendre plusieurs formes : financement, appui méthodologique, conseils
d’experts, recherches, outils de mise en réseau tels que des publications ou des colloques.
Convaincue de l’intérêt d’une approche territoriale, et souhaitant promouvoir des initiatives
transversales, ancrées dans un territoire précis, au bénéfice de populations en difficultés, la Fondation
de France a décidé en 2013 de soutenir durant au moins trois ans la dynamique associative,
citoyenne, de deux ou trois territoires qui, grâce aux études préalables qui ont permis d’identifier
leurs besoins et leurs ressources, ont été à la fois considérés comme
-
« fragiles » pour des raisons sociales, économiques,
géographiques,
mais aussi porteurs d’un potentiel dynamisme.
démographiques
ou
encore
Ce soutien interviendra dans le cadre d’une expérimentation qui débute cette année auprès des
acteurs du territoire des Hautes-alpes d’un part, et d’autre part du territoire recouvrant Lens, Liévin,
Hénin et Carvin (Nord).
Cette expérimentation a différents niveaux d’objectifs :
Pour les populations concernées, et en fonction des besoins repérés avec les habitants et les acteurs
associatifs, institutionnels, et économiques du territoire :
- promouvoir des réponses nouvelles et adaptées dans une perspective d’animation et de
structuration locales
- encourager des initiatives collectives qui viseront à améliorer la vie quotidienne de tous les
habitants
- mettre en œuvre des soutiens aux acteurs de façon décloisonnée et transversale.
Pour la Fondation de France :
- ajuster ses modes d’actions aux spécificités territoriales
- décloisonner ses modes d’interventions (siège/délégations régionales, inter-programmes,
programmes/fondations sous égide)
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-
renforcer son intégration dans les réseaux d’acteurs locaux et thématiques
Cette expérimentation sera suivie:
par un Comité de pilotage national transversal
et localement par un Comité de pilotage régional, plus opérationnel, constitué de :
- la déléguée régionale de la Fondation de France
- de plusieurs bénévoles connaissant les enjeux locaux
- et de consultants chargés d’appuyer la démarche. Pour les Hautes-Alpes, la Fondation
de France a retenu l’ARDL PACA et l’Université du Citoyen.
L’ensemble de l’expérimentation fera l’objet d’une évaluation engagée dès le lancement, afin d’en
mesurer l’impact et de capitaliser les enseignements principaux.
Sur chaque site, l’expérimentation prendra la forme d’un appel à idées et projets. A cette fin, un
groupe « relais » sera constitué de personnes ressources (représentants locaux des institutions et
collectivités territoriales, des associations, des entreprises et des fondations,…). Ce groupe sera
mobilisé à trois étapes :
pour compléter les premiers éléments de diagnostic élaborés par le cabinet d’étude lors de la
phase de sélection des territoires
pour émettre des recommandations prenant en compte les besoins spécifiques des sites
concernés
pour relayer la diffusion de l’appel à idées et projets
Des jurys ad hoc examineront les idées et projets reçus et procèderont à une première sélection.
L’instruction sera assurée par les équipes locales de bénévoles. Un accompagnement spécifique des
porteurs d’idées sera mis en place de telle façon que les idées les plus intéressantes deviennent des
projets solvables.
L’attribution des subventions, décidée en jurys locaux avec l’aval du Comité de pilotage national,
permettra des soutiens de durée variable (jusqu’à 3 ans) selon l’enjeu du projet.
La réussite de cette expérimentation repose en grande partie sur la mobilisation des réseaux d’acteurs
(vie associative, monde économique, institutions, culture, social…) et de citoyens des Hautes-Alpes. A
cette fin, des Ateliers Citoyens Territoriaux seront organisés à l’échelle des territoires de projets1 de
septembre à novembre 2013. Ils seront l’occasion de confronter les points de vue sur les situations
vécues et l’expertise de chacun pour déterminer au mieux les orientations de cette expérimentation.
Contacts
Fondation de France
Cécile Malo / Olivier Spaggiari
42, rue Montgrand, Marseille 6e
04 91 90 08 77
[email protected]
1
ARDL PACA
Université du Citoyen
Laurent Bielicki,
Fabrice Amaudruz,
7, rue Colbert, Marseille 1er
16, rue Lafon, Marseille 6e
04 96 12 01 98 /06 07 70 02 55
04 91 33 50 85/06 16 30 01 34
[email protected]
Pays Gapençais, Pays Sisteronais-Buëch, Pays Serre-Ponçon Ubaye Durance, Pays du Grand Briançonnais.
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3 - LE FIL CONDUCTEUR (outil d’animation)
C’est à partir de celui-ci que les sous-groupes ont travaillé (sauf pour le groupe « Pour une culture
partagée qui s’est basé sur le travail réalisé précédemment lors du forum « J’agis sur mon territoire »
organisé par le Conseil de Développement).
- Question 1 :
Etes-vous en accord avec les constats présentés ?
Il y a-t-il des manques/des erreurs ?
Si oui, lesquels ?
Echanges 20 min
- Question 2 :
Comment agir sur ces enjeux ?
Quelles actions devraient être mises en œuvre ?
Quelles seraient mes propositions ?
Travail individuel 10 min
- Présentation des propositions de chacun et discussion
15 min
- Priorisation des propositions
Quelles sont les processus/actions prioritaires ?
Comment agir collectivement pour les mettre en œuvre ?
30 min
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4. Les caractéristiques du Pays du Grand Briançonnais
Eléments présentés avant le travail en atelier
• Un territoire de montagne et de haute montagne à dominante rurale
avec des questions spécifiques liées à l’enclavement, l’isolement,
l’accessibilité, la proximité…
• Quatre Communautés de communes regroupant un total de 38
communes.
• Un territoire de faible densité : 34 281 habitants (16 hbts/km2) qui se
concentrent dans les vallées et une croissance démographique peu
significative (0,4 %).
• Un territoire de l’économie résidentielle liée aux retraites.
• Une forte activité touristique, mais disparate selon les bassins de vie,
qui rassemble 77 % des actifs.
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De nombreux atouts dont…
• Un patrimoine naturel attractif grâce à ses paysages et ses ressources
naturelles.
• Un tissu associatif important, notamment dans le briançonnais, et un
essor significatif du secteur de l’ESS (67,1 % des emplois de l’action
sociale du Pays relèvent de l’ESS).
• De nombreuses initiatives intéressantes en matière de prévention
santé.
Et des fragilités…
• Le vieillissement de la population.
• Un environnement fragile (changement climatique, risques naturels,
…).
• Une agriculture précaire et en déclin (le nombre d’exploitation baisse
de 4,1 % chaque année).
• Une santé fragile à observer avec des disparités selon les territoires
(répartition, accessibilité).
• Des populations fragiles (personnes âgées, personnes handicapées,
vulnérabilité énergétique, population précaire, difficultés à combattre
la pauvreté).
• L’enjeu du maintien et du développement de l’offre de service aux
publics (faiblesse de l’accompagnement périscolaire, difficulté de
prise en compte des besoins de formation des populations précaires,
…).
• Un marché de l’emploi très spécifique (inadéquation entre
qualification des populations et le marché du travail, jeunes qui ne
reviennent pas sur le territoire après leurs études, …).
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5 – RESTITUTION DU TRAVAIL EN ATELIERS
Les restitutions ont été rédigées par les participants de chaque groupe, grâce aux notes de leur
secrétaire. Ces écrits sont rédigés au cours de la matinée, afin de préparer les restitutions orales des
porte-parole.
Groupe 1
Thème : « Pour mieux vivre ensemble »
Groupe animé par Fabrice Amaudruz (UC)
Composé de :
Anne Fleurot (Son des Cimes), François Charpiot (Association 432 A), Didier Aouizat, Anne Fiquet
(Centre Hospitalier Aiguilles), Patrick Quignon, Clothilde Grunberg (ACSSQ), Martine Lagouvardos
(Centre Hospitalier Embrun).
I – Les enjeux liés à la thématique « Pour mieux vivre ensemble »
Eléments présentés
• Prise en charge et prévention du vieillissement de la population.
• Favoriser la démultiplication des moyens d’itinérance pour contribuer au
décloisonnement des vallées.
• Favoriser le développement d’une approche conjointe et transversales des jeunes
(culture santé, logement, emploi).
• S’appuyer sur les forces de l’éducation populaire (environ 20 structures) pour
développer les dynamiques participatives.
• Favoriser le dialogue social territorial.
• Accompagner les publics précaires.
Réactions des participants
Le groupe valide les enjeux présentés mais souhaite apporter certains compléments :
Par rapport au décloisonnement, les participants soulignent que tout est souvent centralisé à
Briançon. Il faudrait que les structures aillent vers les publics et favoriser la visio-conférence mais en
formant les personnes. Une participante indique, par exemple, que la visio-conférence se développe
au Pôle Emploi mais les personnels ne sont pas formés sur ces nouveaux outils.
Egalement, par rapport à cette thématique, le groupe indique qu’il faut faire attention lorsque l’on
veut faire venir un acteur extérieur dans un territoire à prendre connaissance des ressources locales.
Concernant les approches conjointes et transversales, le groupe souligne que c’est une nécessité en
prenant l’exemple de la Mission Locale qui, dans le passé, s’occupait des différents aspects de la vie
des jeunes (logement, santé, emploi, …), ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
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Egalement, la coordination entre acteurs devrait être développée, notamment en ce qui concerne les
personnes âgées.
Les participants soulignent aussi le développement de la population précaire et des problématiques
liées au logement, notamment dans le Guillestrois.
II – Les propositions
Les propositions du groupe validées collectivement
Renforcer la place du citoyen dans la société, notamment en développant les espaces de rencontres
avec les décideurs, de partages, d’information, d’échanges de savoirs, de services et de biens.
Quelques idées et initiatives sont présentées :
- Les forums virtuels,
- Mettre un autocollant sur sa boîte aux lettres afin d’informer les autres sur ce que l’on peut
prêter (du matériel de jardinage par exemple) = expérience en cours à l’Argentière mise en
place par un groupe de citoyens.
- Sensibiliser les citoyens sur la politique et la nécessité de s’y impliquer.
- Développer les SEL (Système d’Echange Local) ou les monnaies courantes = expériences en
cours dans le Queyras.
- Mettre en place des ateliers d’information sur ce qui se passe dans le territoire, de
sensibilisation citoyenne et d’accès à la culture et aux loisirs = expérience en cours dans le
Queyras à travers les EOEP (Espaces Ouverts d’Education Permanente) dans le Queyras.
- Créer des plateformes/des postes de coordination qui peuvent orienter les citoyens de
manière globale et neutre (idéalement, structure associative).
- Mettre en œuvre des actions de prévention chez les jeunes qui permettent de détecter la
précarité le plus en amont possible en favorisant l’orientation professionnelle la plus large
possible, le parrainage de jeunes par des adultes, le rôle des parents et des acteurs de
l’éducation ainsi que l’accès aux loisirs et à la culture = expérience en cours à travers
l’association Son des Cimes.
Les propositions faites individuellement mais qui n’ont pu être discutées et qui présentent des
expériences en cours qui pourraient être renforcées
Un « outil collaboratif territorial » qui permette, à travers un organisme de formation,
- de créer du dialogue entre les acteurs du territoire dans l’organisation par et pour les
habitants,
- de créer de l’économie induite en favorisant la mise en place de formations chez les
hébergeurs/restaurateurs dans les périodes creuses,
- de mettre en place des formations pour les personnes souhaitant accéder à l’emploi à partir
d’initiations à des connaissances et des outils (exemple : rédaction, informatique,
posture/présentation…),
- de sensibiliser à l’économie sociale et solidaire, et développant la culture « Formation au sein
de l’entreprise »
= expérience en cours dans le Queyras
L’expérience de l’association Son des Cimes qui touche tous les publics (personnes âgées, jeunes,
publics précaires), qui favorise le désenclavement (rapprocher les publics dans différents lieux, aller à
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la rencontre des publics dans les écoles, les crèches, les hôpitaux, les associations, les lieux
touristiques, …), qui anime le territoire (évènements, réseau des musiques actuelles, ..), qui favorise le
maintien et le développement d’un service de qualité (création d’emploi) et qui développe les
dynamiques associatives, citoyenne et d’éducation populaire.
Les outils pour répondre aux enjeux présentés existent (associations, institutions). Il faudrait multiplier
et renforcer les moyens de ces acteurs à travers l’emploi, la formation et le financement. Il ne faut pas
se perdre dans de nouveaux départs sans avoir abouti sur les projets existants. Il faut faire confiance
aux acteurs professionnels qui ont identifiés des problématiques et proposent des solutions, mais il
faut développer l’interconnaissance mutuelle et le fonctionnement en réseau.
Développer l’animation territoriale, la coordination des acteurs, la communication et l’information du
public. Il faudrait favoriser la communication de proximité dans les villages, les quartiers en
permettant les échanges physiques afin de lutter contre le repli sur soi. Il faudrait également créer des
passerelles entre les différentes dynamiques (territoires, institutions, porteurs de projets…) et que les
personnes qui participent à de telles initiatives fassent part de ce qu’il s’y construit afin de fédérer
(exemple : CODES – Projet Alcotra).
Groupe 2
« Pour le développement économique et l’emploi
Groupe animé par Laurent Bielicki (ARDL)
Composé de :
Myriam Jamal (Collectif 05), Philippe Wyon, Laetitia Pras (ACSSQ), Nicolas Hubert (ACSSQ), Jean-Paul
Andrea (ANIMACT), René Bonnet (SPF), Dominique Manai (PGB), Pascal Daumas (ADSCB, Lunambule),
Pierre Chamagne (Conseil de Développement du Pays du Grand Briançonnais).
I – Les enjeux de la thématique présentés dans le diagnostic
• Structurer la filière bois.
• Diversifier l’offre touristique : tourisme de santé dans le briançonnais,
offre « hors ski », adaptation au changement climatique...
• Une politique d’aide aux saisonniers pendant la saison creuse.
• Accompagner l’agriculture dans la valorisation des produits locaux et
dans son adaptation à l’évolution de la demande et des marchés.
• Accompagner les entreprises dans l’évolution de certains marchés :
BTP (bâtiments HQE, construction bois, …), éco-activités, ...
II – Les regards croisés, les constats
Le fait que personne ne se soit inscrit dans l’atelier consacré à l’environnement ne signifie pas que
cette question n’est pas importante. En fait elle est centrale et doit être considérée comme
transversale, au coeur de l’ensemble des thématiques (circuits courts, mobilité…).
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Il existe différentes associations travaillant sur l’environnement (biodiversité, SAPN…) : il serait
important d’analyser vraiment ce qui est en train de changer dans notre environnement avec un réel
travail scientifique. Il serait important de s’appuyer sur la recherche scientifique dans nos projets.
Malheureusement on a affaire à des milieux très cloisonnés (la recherche d’un coté, les citoyens de
l’autre).
Ce cloisonnement est souligné par les participants et pas uniquement sur le volet « défense de
l’environnement ». Une culture individualiste, une peur de « perdre notre petit pouvoir », une
difficulté à travailler ensemble, freinent les dynamiques de coopération, alors qu’il serait essentiel de
mutualiser, de construire un centre de ressources mutualisés.
L’enjeu dans ce domaine est de « faire des petits pas ».
Mais une participante indique qu’il existe cependant des espaces de coopération, notamment dans le
champ de l’ESS. Le champ de l’ESS devrait apparaître encore plus fortement dans le diagnostic, c’est
un acteur économique important et qui a du sens. Ce secteur est néanmoins fragilisé dans les
mutations des modes de l’action publique (passage de la contractualisation à l’appel d’offre ou à
projet) et de la raréfaction des financements (désengagement financier de l’Etat alors que les
collectivités montent en compétence). Les acteurs qui ont des projets se « heurtent à ces murs » et
également au fonctionnement bureaucratique. Dans un tel contexte le recours à d’autres types de
financements et notamment au mécénat apparaît comme un enjeu important.
La capacité à construire des circuits courts financiers est également citée comme un enjeu important à
travailler (épargne locale utilisée à un investissement local).
Dans le diagnostic on n’insiste pas assez sur le développement de la pluriactivité. Il y en a de plus en
plus dans les territoires. Cette pluriactivité change aussi de nature. Elle n’est plus uniquement subie.
Certaines personnes (même si ce n’est pas majoritaire) ont fait ce choix. Souvent avec des « activités
disparates » (ex : menuisier et services à la personne). C’est un signal faible, une dimension émergente
à mieux prendre en compte.
En ce qui concerne le diagnostic, il existe en fait contrairement à ce qui a été dit plusieurs maisons des
saisonniers. La question des saisonniers est importante. Ce n’est plus un gros mot désormais. C’est
mieux pris en compte. Mais cette erreur montre aussi les enjeux de plus grande lisibilité sur ce qui
existe (maison des saisonniers).
Concernant les TIC, c’est bien sûr un élément essentiel mais il faudrait également réfléchir à utiliser du
matériel et des techniques utilisant moins d’énergie (basse consommation). C’est un enjeu. Une piste
également évoquée est de construire un DATA center régional dans le territoire (déconcentration des
données).
III – Les propositions discutées en atelier
Sur quoi agir ? Il est essentiel de sortir du cadre pour innover et également reposer la question de la
place des citoyens dans les processus de décision. « Soyons des militants de l’innovation et maîtrisons
notre communication »
Sur le département il existe des « pulsions créatrices », il faut partir de là, de ces envies, de ces
initiatives. « Bien vivre ensemble, c’est aussi bien accueillir, or nous avons un problème de ce coté là.
Si on ne sait pas bien s’accueillir entre nous, comment accueillerait-on bien les autres. »
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L’enjeu de l’itinérance renvoie d’ailleurs à se relier et coopérer.
Il existe des tas de réseaux (sur la formation, l’emploi, etc.), mais sans doute faudrait-il plus de
coordination.
En ce qui concerne la formation, il y aurait un intérêt à développer un pôle universitaire sur Briançon.
Egalement, il n’existe que peu d’informations sur les nouveaux métiers (ex de l’aide à la personne,
c’est un secteur important d’activités mais il n’y a pas de formation sur le territoire).
Des enjeux forts également apparaissent concernant les processus de mutualisation et de coopération
entre structures pour embaucher (favoriser le développement des outils de mutualisation type
Groupement d’employeurs, etc.).
Concernant le chômage (en particulier des jeunes) un participant évoque l’idée de constituer une
bourse d’emplois (CV en ligne), un réseau (portail Internet) mutualisé entre acteurs du territoire.
Il indique également qu’il faut prendre en compte le fait que « les jeunes auront de toutes façons
plusieurs métiers » dans le futur et que cette « mobilité » n’est pas acquise.
L’enjeu central pour un autre participant est de relier économie résidentielle et économie productive,
et qu’il est indispensable de réfléchir à « comment accueillir l’économie ». Quels sont les possibles ?
Comment favoriser un schéma de cohérence des politiques économiques ? Cela suppose de
« retravailler notre individualisme notoire ».
Il est également essentiel de développer l’animation territoriale (le lien entre les acteurs du territoire,
le repérage des initiatives, des envies, des problèmes) dans un objectif de construire de l’intelligence
collective territoriale. Pour cela il faut des « animateurs ambassadeurs » du territoire animés par le
souci de l’intérêt collectif (et donc décloisonnés par rapport à leur organisme de rattachement). Des
animateurs qui soient très formés à ce type d’approche (intelligence collective, développement
personnel…).
Il est essentiel d’avoir une vision globale de l’économie territoriale et sortir d’une approche branche
par branche (sectorielle).
Il est important que les collectivités soient également des « impulseurs » et réfléchissent à leur
manière d’aider, d’accompagner l’économie locale en particulier dans l’adaptation des commandes
publiques aux entreprises locales. Il existe des outils qui pourraient être mis en place.
Le partenariat public/ privé est essentiel et est à travailler. Il faut trouver les points de convergence.
Pour favoriser cette approche partagée de l’économie territoriale et un terreau favorable aux
innovations il est essentiel de faire se rapprocher et dialoguer les gens (mobiliser les habitants, les
entreprises, les collectivités) d’où la question essentielle : « comment se rencontrer ? »
C’est aussi un enjeu de communication et de visibilité de l’information (outil Internet de centralisation
des appels d’offre). Mais pas seulement.
C’est l’enjeu de la rencontre, de création d’espace de dialogue, pour structurer les filières, pour
mutualiser pour coopérer, pour inventer.
Il est essentiel de travailler à la consolidation de filières de ressources non délocalisable (air, eau, etc.).
Il faut aussi s’orienter vers une économie de réseau et une économie solidaire.
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Par rapport aux TIC : idée d’utiliser des forts Vauban pour créer un centre DATA (un cloud),
décentraliser les données numériques (cela permettrait de consommer moins). Un serveur régional
susceptible de développer de l’emploi.
Il faut aussi travailler sur la « résilience énergétique » et favoriser la basse consommation (domotique,
électronique).
IV. Les points clés restitués en plénière :
-
l’environnement est un enjeu transversal et central
L’ESS est centrale : quelles valeurs ? quels modèles économiques ? quels partenariats ? Quel
Etat ? la place des associations dans le territoire
Le pluriactif volontaire ou subi
Epargne locale, circuits courts financiers
Formation accompagnement vers de nouveaux métiers (pôle universitaire à développer à
Briançon)
Penser la question des plusieurs emplois que nous exercerons dans nos vies
Des animateurs ambassadeurs garant de l’intérêt collectif territorial
Avoir des espaces test
Penser l’économie territoriale et pas branche par branche
Intelligence coopérative à développer (qui suppose des gens formés à cela, les animateurs
ambassadeurs)
Penser le décloisonnement nécessaire et les réseaux et le dialogue
Les circuits courts révolutionnent nos habitudes, notre culture
Besoin d’espace d’échange, de liens, de relations
L’espace économique maîtrisable par les habitants (trop souvent les choix économiques des
élus se font sur des projets non partagés avec les habitants)
Imaginer, sortir du cadre et des outils existants
Groupe 3
« Pour une culture partagée »
Groupe animé par Albert Gissinger (Conseil de développement)
Dans un 1er temps, les membres du Conseil de Développement rappellent les pistes identifiées lors du
forum « J'agis sur mon territoire », puisqu’une partie des participants présents aujourd’hui n’y ont pas
participés, avec pour principes que :
- La culture est un levier de développement.
- La culture, ce n'est pas que le spectacle.
1. Mettre en place une camionnette qui appartiendrait à plusieurs structures, pour des
interventions dans plusieurs domaines (certains ont déjà l'habitude de coopérer).
2. La création d’une gazette. Actuellement plusieurs structures publient de petits magazines,
l’idée est de les regrouper dans un projet collectif.
3. Mise en place d’un agenda complet sur le territoire pour éviter que les évènements se
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superposent.
4. Organiser des évènements afin que les gens se rencontrent.
Réactions des participants :
Un participant
Il demande pour quels publics s’adressent ces pistes d’action, notamment si elles concernent les
malvoyants.
Un participant
Pour lui, on peut aborder les choses sous un autre angle que celui de ces projets, par exemple à
travers les axes « travailler ensemble », « partir des besoins des habitants, des structures et
organisations existantes », « des problèmes financiers » et/ou des questions de la pérennisation.
Un participant
Il souligne que la question centrale est « Comment on travaille ensemble ? ».
Un participant
Il souligne que nous avons déjà fait des actions ensemble mais comment les valoriser ?
Si on a des contenus c'est que l’on a des besoins.
Une participante
On fait déjà beaucoup de choses. Quels nouveaux outils pour mieux travailler ensemble ? On parle de
besoins des habitants, mais qui sont les habitants ?
Un participant
Parfois il n'y a pas de besoin, mais on le crée. Et il faut faire attention aux besoins exprimés, il n’est pas
forcément possible par exemple d’avoir un cinéma dans chaque village. Selon lui, la culture est un outil
pour créer du lien social, des rencontres, faire toucher du doigt ce qu'on ne peut pas toucher du doigt
seul.
Une participante
Pour elle, un projet de camionnette c’est pour faire parler. On peut trouver de l'argent pour l'acheter
mais il faut pérenniser l’action.
Un participant
Pour lui, les acteurs culturels sont parfois ennuyants, il faut sortir de nos boutiques.
Un participant
Pour lui, il y a plusieurs types de besoins :
- Ceux qui s'expriment (consommer...)
- Ceux qui ne s'expriment pas : besoin social, de développement des communes
- Ceux des personnes isolées.
Un participant
Pour lui, la réponse à ces besoins peut être artistique mais les besoins de consommation sont
différents des besoins sociaux, économiques ou environnementaux. Et il y a aussi les besoins des
structures, les besoins des artistes qui sont notamment de créer.
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CompteCompte-rendu de l’Atelier Citoyen du 30/11/2013
30/11/2013 en Pays du Grand Briançonnais « Mieux agir ensemble sur notre territoire ? »
Une participante
Pour elle, la culture c’est l'ouverture au monde et un projet de camionnette peut permettre des
croisements.
Un participant
Selon lui, il faut partir de l'existant, mais faut-il faire un schéma qui risquerait d’être très institutionnel.
De plus, il rajoute qu’il faut du vivant et coopérer.
Un participant
Il souligne qu’il y a déjà des actions communes. La méthode de travail c’est peut-être de dire je vais
voir l'autre et de multiplier les opportunités collectives. Mais comment être efficace quand on se
rencontre car il y a toujours de nouveaux acteurs.
Un participant
Pour se rencontrer et se connaître, il faut avoir un projet commun parce que la culture c'est d'abord se
connaître et vivre des choses ensemble.
Le groupe se demande si l’on part du général ou d'un projet précis.
Plusieurs idées et remarques sont donc présentées :
Investir le citoyen en tant qu'ambassadeur de la culture. Il pourrait acheter un pouvoir faire au début
de la saison.
Mettre en œuvre une sorte d’AMAP de la culture qui permettrait de changer l’investissement du
citoyen. On vend les évènements avant de programmer. Car cela fait 20 ans qu'on dit qu'il faut aller
porter la culture aux gens, mais il faut sortir de l'assistanat. Pourquoi ne pas organiser des navettes
surprises où les gens font confiance au programmateur. Faut-il organiser la culture et la porter aux
gens ou conduire les gens vers la culture ?
Mais faut-il créer un PASS commun pour le territoire ?
Pour le groupe, il y a déjà eu une discussion avant aujourd'hui, il faut en tenir compte et il faut tenir
compte de l’appel à projet. Il s'agit peut-être de pérenniser plutôt que d'inventer
D'ailleurs il faudrait peut-être déjà voir ce qui se fait ailleurs (par exemple les AMAP culturelles ça
existe déjà).
En conclusion :
Il n’y a pas de pistes précises et des difficultés à repartir des conclusions du forum précédent, mais une
volonté affirmée de travailler ensemble dans un souci de créer du lien et des rencontres.
Hésitation entre créer quelque chose ou plutôt développer, fédérer, relier toutes les initiatives qui
existent déjà.
Nous n'avons pas jeté le bébé avec l'eau du bain, nous avons agrandi la baignoire.
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30/11/2013 en Pays du Grand Briançonnais « Mieux agir ensemble sur notre territoire ? »
6 – LE DEBAT
Suite aux restitutions des travaux des trois ateliers, Laurent Bielicki, animateur général du débat
propose aux participants et aux nouveaux arrivants de réagir à ce qui vient d’être restitué.
Un participant
Il souligne que, des actions de sensibilisation et d’information autour de la citoyenneté et du rôle de
parent existent mais personne n’est au courant. La communication est trop parcellaire. Egalement, en
ce qui concerne la proposition de parrainage de jeunes, il rappelle ce proverbe africain « il faut tout un
village pour éduquer un enfant ».
Par rapport, à la thématique de la culture nous avions fait un travail, dans le cadre du Conseil de
Développement, autour d’une proposition, pour en faire un projet. Cependant, comme cela n’était pas
avec le même groupe aujourd’hui, on a rediscuté sur ces points et cela a permis à des acteurs de se
rencontrer et de faire émerger des projets communs.
Un participant
Il souhaite revenir sur la question des filières courtes. Il ne suffit pas de le décréter. Il y a une nécessité
de formation pour mettre en place des échanges permettant un nouveau modèle économique plus
accessible aux gens.
Laurent Bielicki
Selon lui, il ne faut pas que le travailler ensemble soit uniquement incantatoire. Il faut se demander
comment passer du « je » au « nous ». Comment on s’ouvre aux autres car l’innovation se joue là et
comment on passe à l’acte. De plus, on s’aperçoit qu’il y a de nombreuses initiatives mais qu’il y a un
problème de lisibilité.
Une participante
Pour améliorer cette coordination, il faut une animation professionnelle ou formalisée.
Un participant
Est-ce que le financement dans le cadre de ce projet permettra d’appuyer cette coopération car je suis
sceptique par rapport à la volonté de chacun de mutualiser.
Un participant
Le scepticisme peut être un indicateur dans le projet.
Une participante
On avait parlé d’une AMAP culturelle qui permettrait, d’une part de mettre en commun les choses
« Tu viens m’aider et je viens t’aider en retour », d’autre part la mise en place d’un pass culture, avec
lequel on achète des billets sans savoir (genre AMAP où on ne connait pas les légumes à l’avance).
Une participante
Faudrait mettre en place ça avec le support d’une monnaie locale.
Laurent Bielicki
Il faut faire attention à ce qui vient de loin et de la ville (il faut des expériences rurales qui puissent
être adaptées). Il fait remarquer qu’ici, il y a une envie et une force collective mais il faut aussi
travailler la transformation de l’action publique.
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30/11/2013 en Pays du Grand Briançonnais « Mieux agir ensemble sur notre territoire ? »
Un participant
Il faut aussi que l’on préserve la participation du citoyen.
Un participant
Il faut faire attention aux projets que l’on veut mettre en place. Est-ce qu’ils sont représentatifs des
besoins des citoyens.
Un participant
Il faut garder le désir d’utopie. On va faire un projet mais on ne sait pas encore lequel ?
L’atelier se clôture sur cette dernière phrase, la Fondation de France et le Conseil de Développement
remercient les participants pour leur présence et les échanges riches lors de cet atelier.
Le compte rendu de cette rencontre sera envoyé aux participants qui seront également informés de la
suite de ce projet.
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