Le deuxième principe de la thermodynamique : L’entropie 4.1 Introduction des concepts Premier principe ↔ conservation de l’énergie Il permet de prévoir la quantité d’énergie échangée par un syst. avec le milieu extérieur. échanges calorifiques pour une réaction chimique ↔ variation de 2 fonctions d’état (U) et (H) A=B B=A ∆H = HB-HA ou ∆U = UB-UA ∆H = HA-HB ou ∆U = UA-UB Sens spontané du processus de transf. d’énergie ? L’expérience montre que lorsqu’une transf. est spontanée, la transformation inverse ne se produit pas spontanément. Elle peut être éventuellement réalisée par apport d’énergie du milieu extérieur. Le deuxième principe : L’entropie Exemple : - Le mélange des deux gaz est spontané. Un mélange carbone/oxygène conduit spontanément au dioxyde de carbone à 100°C : C(s) + O2 (g) = C02 (g) Les transf. spontanées ne sont pas renversables dans les conditions où elles se produisent. Un système isolé évolue toujours vers un même état final, c’est une évolution spontanée : sans intervention extérieure. Le deuxième principe : L’entropie Spontanéité liée au signe de ∆H ou de ∆U ? Contre-exemples : - dissolution spontanée de certains sels est endothermique (NaCl) - décomposition de CaCO2 Le signe de ∆H ou de ∆U ne constitue pas un critère de spontanéité de la réaction ou de la transformation. Spontanéité = irréversible 4.2 Deuxième principe - Entropie énoncé de Clausius : Il est impossible de réaliser une transformation dont l’unique effet serait un transfert de chaleur d’un corps donné à un corps plus chaud. entropie S : Si un système isolé est dans l’état A, d’entropie inférieure à celle d’un état B, alors le système peut évoluer spontanément de A vers B. Le deuxième principe : L’entropie Autre énoncé du 2ème principe : Les transformations naturelles sont celles qui s’accompagnent de l’augmentation de l’entropie de l’Univers (syst. isolé). énoncé de Kelvin : Il est impossible de réaliser une transformation dont l’unique résultat serait l’absorption de chaleur à partir d’un réservoir thermique et sa transformation complète en travail. Il faut que l’entropie du système augmente lorsqu’ on l’échauffe mais ne varie pas quand le système reçoit du travail. Le système est adiabatique et indéformable. ∆U = 0 Pour tenir compte de l’irréversibilité, on peut dire qualitativement que quelque chose ne s’est pas conservé au cours de la transformation. Cette grandeur non conservative est l’entropie S. Le deuxième principe : L’entropie Entropie S C’est une grandeur non conservative. C’est une grandeur extensive, fonction d’état dont on peut écrire l’équation de bilan : dS = δeS + δiS avec : δeS: variation d’entropie due aux transferts entre le syst. et le milieu extr. δiS : variation d’entropie due à la création d’entropie à l’intr du syst. lors de la transf. spontanée. δq On a pour un système fermé, à l’équilibre δ e S = T où T est la température du système, identique à celle du milieu extr. Et pour tout système : δiS >0 pour toute transformation réelle (irréversible). δiS = 0 pour toute transformation réversible. Le deuxième principe : L’entropie 4.2.1 Pour une transformation finie ∆S = ∆eS + ∆iS ≥ 0 Avec : ∆ e S EF EF EI EI = ∫ δeS = ∫ EF δq et ∆ i S = ∫ δ i S EI T 4.2.2 Pour une transformation réversible δiS = 0 et donc dS = δeS. La variation d’entropie dS s’écrit alors : δ qrev dS = T Pour une transformation monotherme réversible finie : ∆S = ∫ EF EI δ qrev qrev = Te Te 4.2.3 Pour une transformation irréversible Remarque : Il n’existe pas de transformation naturelle réversible, mais un chemin thermodynamique, entre deux états d’équilibre, composé d’états d’équilibre infiniment proches les uns des autres. Le deuxième principe : L’entropie On peut s’approcher de ce chemin jusqu’à rendre la source d’entropie négligeable. Le deuxième principe nous permet d’écrire pour une même transformation finie effectuée irréversiblement : ∆S = ∆eS + ∆iS EF δ q irr ∆eS = avec ∫ EI T qrev − qirr On peut donc en déduire : ∆ i S = Te avec ∆iS > 0 T1 uniforme T1>T2 δq1 T2 uniforme δq2 Système isolé Le deuxième principe : L’entropie T1 uniforme T1>T2 δq1 T2 uniforme δq2 Système isolé A l’instant où ils sont mis en contact, chaque sous système est à l’équilibre : dS1= δq1/T1 et dS2= δq2/T2 Le système (1 + 2) étant isolé : δq1= - δq2 et dS2= -δq1/T2 L’entropie grandeur extensive : 1 1 dS = dS1 + dS2= δ q1 − T1 T2 Le système étant isolé (deS = 0), on a donc 1 1 T2 − T1 δ i S = dS = δ q1 − = δ q1 T1 T2 T1T2 Le deuxième principe : L’entropie Cas où T1>T2 : Le terme δq1 est négatif en vertu de la convention de signe thermodynamique. δiS est donc positif. Cas où T1<T2 : Le terme δq1 serait positif mais δiS serait toujours positif. Le signe de δiS résulte directement de la convention de signe en thermodynamique. L’essentiel dans le second principe, c’est que δiS a toujours le même signe quelle que soit la transformation. 4.3 Exemples de calcul de variation d’entropie 4.3.1 Transformations isothermes réversibles de gaz parfaits On a montré que : U = f(T) pour les gaz parfaits, c à d que dU = 0 et que δq = -δw Pour une transf. finie qrev= - wrev = n R T ln(VF/VI) La variation d’entropie est alors : ∆revS = qrev/T = n R ln(VF/VI) Le deuxième principe : L’entropie 4.3.2 Transformations monothermes irréversibles de gaz parfaits La variation d’entropie du système entre les même états initial et final est la même qu’au cours de la transformation réversible. On a donc : ∆irrS = ∆revS = n R ln(VF/VI) = ∆eS + ∆iS On a aussi : ∆U = 0 et qirr= - wirr La variation d’entropie due à l’échange de chaleur avec l’extérieur à la température T est alors : ∆eS = [pext (VF-VI)]/ T car -pext(VF-VI)= wirr F δq irr = On a vu que : |wirr|< |wrev| ∫I T D’où ∆iS = n R ln(VF/VI) - [pext(VF-VI)]/ T > 0 Création d’entropie dans le système due à sa transformation iréversible. Le deuxième principe : L’entropie 4.4 Troisième principe de la thermodynamique – entropie absolue 4.4.1 Enoncé du troisième principe A la température du zéro absolu (T = 0 K), l’entropie de tout corps pur sous forme d’un cristal parfait est nulle. A cet état macroscopique correspond un seul arrangement des particules le constituant. (Ω = 1) Relation de Boltzmann : S0 = k ln Ω où k est la constante de Boltzman k = R/NA Toutes les transformations au cours desquelles des particules se dispersent davantage, font augmenter le désordre et donc l’entropie. Cette notion de désordre correspond à l’idée d’une perte d’information sur l’état microscopique (position et énergie des particules). Le deuxième principe : L’entropie 4.4.2 Entropie molaire absolue Le troisième principe qui détermine une origine pour l’entropie, permet d’attribuer une entropie molaire absolue à un corps pur à toute température. A pression constante : T T ∆Sm = Sm ,T − Sm ,T0 =0 = Sm ,T = ∫ 0 δ qrev CP dT =∫ 0 T T L’entropie molaire absolue d’un corps pur à une température T quelconque peut donc être calculée à partir de l’état initial (T = 0 K , S0 = 0) jusqu’à la température T. S° vaporisation fusion T Le deuxième principe : L’entropie On prendra en compte les transformations suivantes pour déterminer par exemple l’entropie d’un corps pur à l’état gazeux : ST = ∫ T fus 0 Téb C (l ) dT T C ( g ) dT ∆H vap CP ( s )dT ∆H fus P P + +∫ + +∫ T fus Teb T T fus T Tvap T Attention : les capacités calorifiques sont dépendantes de la température. En pratique les tables thermodynamiques fournissent les valeurs d’entropies des corps purs à l’état standard et en général pour T = 298 K (entropies molaires standard S°298 en J K-1 mol-1) et on n’a donc pas besoin d’effectuer la totalité de ce calcul. Ordre de grandeur des entropies molaires standard : 40 à 80 J K-1 mol-1 pour les solides 80 à 120 J K-1 mol-1 pour les liquides 120 à 250 J K-1 mol-1 pour les gaz Le deuxième principe : L’entropie 4.5 Variation d’entropie au cours d’une réaction chimique 4.5.1 Entropie de réaction α1 Α1 + … + αi Αi = β1 Β1 + … + βj Βj Pour chaque produit et réactif on peut déterminer l’entropie molaire des constituants purs et l’entropie de la réaction : ∆ r ST° = ∑υi ST° (i ) i Ne pas confondre l'entropie molaire standard d'un corps pur et l'entropie molaire standard de formation de ce corps pur 4.5.2 Influence de la température sur l’entropie standard de réaction Loi de Kirchhoff relative à l’entropie ∆ r S °T2 = ∆ r S °T1 + ∫ T2 T1 dT ∆C ° p T