Cours du 24/01/2012

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Elaboration politique de l’Europe
Cours du 24/01/2012
Pourquoi étudier l’élaboration politique de l’Europe dans ce campus ? Les pays arabes touchés par le
nationalisme, le socialisme (Nasser, Syrie avec le parti Bas)… Ensuite, l’Europe a beaucoup de liens
avec les pays arabes. Beaucoup d’intellectuels ont étudié en Europe. On réinterprète quelque chose
qu’on a pris jamais d’influence directe.
Bien lire les lectures !
Qu’est-ce qu’une Nation ?
Nations et nationalismes en Europe – Guy Hermet
Deux interrogations écrites avec questions factuelles sur le cours et les lectures. On va trouver un
angle d’approche : politique. Qu’est-ce que la politique ? L’histoire politique est redéfinie depuis
quelques décennies pas seulement en France. Il y a trente ou quarante ans, l’histoire politique
n’était plus à la mode jusqu’aux années 80. L’historiographie a été dominée par l’école annale :
annale économique et sociale fondée en 1929. Ce mouvement très fort en France a eu des
équivalents à l’étranger (new historie aux USA). L’histoire politique souffrait de l’image vieillotte, ou
on parlait des grands hommes mais pas des conditions des peuples  histoire trop événementielle.
Il fallait s’occuper d’une histoire quantitative, considérant les anonymes de l’histoire, sous l’influence
du marxisme. Aussi influence de la sociologie avec un débat au début du siècle entre avec les
historiens. Les historiens seraient dépassés pour les sociologues. Simiand : les historiens ont l’idole
politique, chronologique et individuel. Les idoles sont faites pour être abattus… Mais l’institut
d’étude politique résistait à l’envahisseur… L’école des annales dominaient l’université et l’école des
hautes études de sciences sociales mais il y avait une forte école d’histoire politique à Sciences Po,
incarnée par René Raimond. Il a toujours défendu l’histoire politique. 1954 : il écrit la droite en
France. Autre domaine de résistance : la Sorbonne qui restait puissante dans le domaine des
relations internationales. Il s’est passé une grande rupture dans la culture occidentale à la fin des
années 70- début des années 80. Cette rupture qui a pris de maintes formes (début de la
mondialisation, révolution en Iran, première grande crise éco) voit apparaitre un renouveau de
l’histoire politique. A cette époque, crise du marxisme : grande crise de l’URSS. Importance toujours
constatable des grands événements politiques : guerres (Iran-Irak, Vietnam), révolutions... Puis, il y a
eu aussi un changement de paradigmes dans les sciences sociales. C’est un système de
compréhension théorique.
MARCEL GAUCHET, CHANGEMENT DE PARADIGMES DANS LES SCIENCES SOCIALES
C’est le retour de l’acteur dans la société. L’histoire est faite par les gens. Il faut forcément le passage
par l’acteur. A ce moment, est revenu un nom dans la sociologie occidentale : Max Weber. Il a joué
un rôle décisif dans les jugements de valeur et différentes motivations de l’acteur. Ce retour de
l’histoire politique n’a pas conduit au retour de l’histoire politique de « grand papa ». Elle avait
beaucoup changé sous l’influence de Max Weber. Elle intègre les autres domaines de l’histoire, la
psychologie, sociologie, la culture. Elle s’est mise au carrefour des autres sciences humaines.
RAOUL GIRARDET, MYTHES ET MYTHOLOGIES POLITIQUE
Etudie le chef, leader ; l’unité ; le complot et l’âge d’or = quatre mythes qui rythment l’imaginaire
politique. Le thème du complot est très important actuellement.
A force de se rapprocher de la culture au sens large, les historiens politiques se sont intéressés à la
culture politique. Pas des hommes politiques, événements mais de la culture politique : une vision
globale du monde autour des problèmes du pouvoir d’après Berstein. On étudie des comportements,
des personnalités. C’est l’histoire des représentations que l’on va voir. Cela fait partie de la
redécouverte du nouveau paradigme. L’histoire n’est jamais l’histoire des événements mais de la
représentation des événements. On s’intéresse à ce qui se passe dans la tête des gens qui participent
à un événement, leur vision du monde. On agit en fonction d’interprétations et de représentations
que l’on se fait. Une erreur, une illusion que avoir des effets énormes, mais historiquement c’est
passionnant.
Chateaubriand a vécu sur le XVIIIème et XIXème siècle. Etait aux USA quand il était jeune puis
raconte la prise de la bastille.
MEMOIRES D’OUTRE-TOMBE, CHATEAUBRIAND
Démystification de l’événement par la minimisation des faits et la péjoration des acteurs et un ton
sarcastique. Le 14 juillet devient une fête nationale à partir de la troisième république. On
commémore la fête de la fédération et non pas la prise de la Bastille. Cousin de Tocqueville, installé
en Bretagne, noblesse déchue de la révolution. Il détruit le mythe de la bastille. Tout le monde se
rassemble car consciente qu’il se passe quelque chose d’important. Comment se fait-il qu’un
événement aussi minable soit devenu si important ?
Mais la nation qui se trompa sur la grandeur du fait matériel, ne se trompa pas sur la grandeur du fait
moral.
Berstein a dit : dans l’ordre de la culture politique, c’est la légende qui est réalité puisque c’est elle
qui est mobilisatrice. Ce qui compte c’est ce qui va mobiliser les acteurs.
Il y a une structure élémentaire du passé, que l’on doit connaitre et qui est la vérité. Une certaine
tendance des annales oubliaient les acteurs et disaient que c’était le mouvement qui importait.
Aujourd’hui, approche plus subtile : comment les acteurs de la révolution avaient conscience de la
hausse des prix, comment ils la percevaient. Oui ou non le déterminisme avec Tocqueville. On s’est
aperçu qu’il y avait un yatus entre les faits et les conditions. Les gens ne font pas une révolution
quand ils se pensent le plus malheureux et non pas quand ils le sont vraiment. C’est donc quand la
situation se dégrade. Actuellement, hausse de la pauvreté mais le taux de pauvreté n’a jamais été
aussi bas depuis Vercingétorix. La jeunesse française est la plus pessimiste alors que le pays le plus
optimiste est le Nigéria. C’est aussi une histoire comparée que nous allons faire !
MARC BLOCH « PROJET POUR L ’ENSEIGNEMENT D’HISTOIRE COMPAREE DES SOCIETES EUROPEENNES »
Deux événements créent une rupture dans la politique européenne : la dislocation de l’empire
romain et la naissance de l’islam. La conquête romaine est allée jusqu’au nord de l’Angleterre (le mur
d’Adrien), le Danube et le Rhin  frontière de la limes. Le sud de l’Allemagne est romanisée donc
catho ; idem pour le Danemark et Belgique romanisée. Il y a une histoire commune de l’Europe qui
est permise par des courants transnationaux. Oppose une histoire politique et culturelle avec une
histoire des réalités sociales qui transcendent les frontières politiques. Il y a des réalités
transnationales. Les villes du nord se ressemblent qu’elles soient en France ou en Italie. On ne voit
pas les vrais faits sociaux si on se concentre sur les frontières politiques. Si on ne fait pas d’histoire
comparée, on se trompe sur son pays car elle permet de voir les vraies ressemblances mais aussi les
vraies différences. Il ne s’agit pas de supprimer les frontières mais il faut comparer les pays. Ex : la
révolution française a été présentée comme un phénomène unique préparée par la philo des
lumières. Mais il faut d’abord comparer et connaitre les autres révolutions. Entre le Maroc et
l’Algérie, il y a de vraies ressemblances et différences mais ce ne sont pas forcément celles des
marocains et algériens. Histoire politique des représentations et comparée.
31 Janvier 2012
COMMENT LES EUROPEENS SE SONT REPRESENTES LE MONDE ? IDEE FONDAMENTALE DE : LA NATION EST -ELLE
UNE INVENTION ? NATION : MOT A LA FOIS UNE REALITE SOCIALE (PAS DE VOCABULAIRE PROPRE ) MAIS A AUSSI
UNE HISTOIRE . L’HISTORIEN DOIT EN PRENDRE COMPTE POUR NE PAS FAIRE D ’ANACHRONISME . N ATION EST TRES
ANCIEN MAIS IL A BEAUCOUP CHANGE DE SENS . NATUS : ETRE NE . UNE NATION EST UN MILIEU OU ON NAIT , UN
ENSEMBLE DE GENS QUI ONT UNE COMMUNE ORIGINE GEOGRAPHIQUE . L ES ROMAINS APPELLENT NATIONS LES
PEUPLADES BARBARES QU’ILS CONQUIERENT . P OUR EUX , LA POLITIQUE EST LA CITE . L A NATION EST POUR EUX DES
GROUPES QUE REUNIE LE HASARD DE LA NAISSANCE . L ES CHRETIENS DESIGNES PAR NATIONES LES PEUPLADES
QU’ILS CONQUIERENT . L E COLLEGE DES 4 NATIONS EST LA PICARDE , LA NORMANDE , FRANÇAISE (ESPAGNE ET
ITALIEN DEDANS CAR LATIN) ET ANGLAISE (ALLEMANDE CAR SAXON ). C’EST DONC UNE COMMUNAUTE DE
NAISSANCE ET DE LANGUE . NATION PREND SON SENS ACTUEL BIEN PLUS TARD , FIN DU XVIIEME SOUS L OUIS XIV.
NATION : COMMUNAUTE POLITIQUE DE GENS VIVANT DANS UN MEME ETAT . AU XVIIIEME DEVIENT POPULAIRE
AVEC LES LUMIERES . ON TROUVE CE MOT SOUVENT AVEC MONTESQUIEU (ESPRIT GENERAL D ’ UNE NATION). P UIS,
CA DEVIENT UN CONCEPT NORMATIF , CONCEPT POLITIQUE DE BASE ; IDEE QUE C ’EST LA QUE SE TROUVE LA
SOUVERAINETE , IDEE QU ’ON TROUVE CHEZ ROUSSEAU .
INVENTION : QUELLE EST LA DIFFERENCE D’UNE DECOUVERTE ET D ’UNE INVENTION ? LA DECOUVERTE , LA CHOSE
EXISTAIT DEJA AVANT MAIS DONT ON AVAIT PAS CONNAISSANCE . L A CREATION , EST PLUS LIE A L ’ART ; IL Y A L ’IDEE
D’UN ACTE FONDATEUR . ON INVENTE QUELQUE CHOSE AVEC DES OBJETS OU DES PHENOMENES QUI EXISTENT
DEJA. UN PROCESSUS D ’ELABORATION A PARTIR DE QUELQUE CHOSE QUI EXISTE DEJA . D ANS LE LANGAGE
COURANT , ON PENSE A UNE NON -VERITE , UN ARTEFACT ; CONNOTATION PEJORATIVE . ENTRE L ’INVENTION
TECHNICO -SCIENTIFIQUE ET SENS PSYCHOLOGIQUE , ON VA JOUER DESSUS . IL Y A L ’IDEE D ’UN PHENOMENE REDUIT
DANS LE TEMPS , DATABLE ET LIE A UNE PERSONNALITE , UN AUTEUR .
LE SUJET RENVOIE A L’OPPOSITION QUI EXISTE ENTRE LA CONCEPTION ESSENTIALISTE ET LA CONCEPTION
CONSTRUCTIVE . L A NATION EST QUELQUE CHOSE DE PERMANENT , D’ETERNEL ; C’EST UNE ESSENCE 
ESSENTIALISTE . IL Y A DES QUALITES DANS LA NATION QUI SONT OBJECTIVES , PERMANENTES ; RENVOIE AUX
CARACTERISTIQUES NATIONALES  C’EST DANS NOS GENES ! (NAZISME , A L ’EXTREME ). C’EST L ’IDEE SPONTANEE ,
GENERALE QU ’ON A DANS LA TETE QUAND ON PARLE DE NATION.
LA NATION EST REMISE EN CAUSE PAR LE CONSTRUCTIVISME QUI SOULIGNE LE CARACTERE IDEOLOGIQUE ,
POLITIQUE , RECENT DU PHENOMENE NATIONAL ; PHENOMENE VOULU PAR UN CERTAIN TYPE D ’HOMMES,
ORGANISE ET LARGEMENT UN FAIT DE PROPAGANDE , DE COMMUNICATION POLITIQUE .
CE COURANT EST
DOMINANT DANS LES SCIENCES SOCIALES AUJOURD’HUI (B. ANDERSON, GELLNER , AM THIES …). L’IDEE
GLOBALEMENT A TRAVERS LES HEROS , LE FOLKLORE , ON ELABORE UN PATRIMOINE NATIONAL SYMBOLIQUE QUE
L ’ON VA DIFFUSER TRES LARGEMENT A TRAVERS L ’EDUCATION , L ’ARMEE , CREATION DE TRADITIONS, JOURNAUX .
LE XIXEME EST LE SIECLE DE LA PRESSE . C’EST LE PRINT CAPITALISM D ’ANDERSON  VECTEUR DECISIVE DE
L ’ELABORATION DES NATIONS . A.-M. THIES DIT QU ’IL N’Y A PAS DE NATION SANS ADHESION . C’EST UNE
QUESTION FONDAMENTALE . L A LANGUE AUSSI EST TRES IMPORTANTE , ELEMENT DETERMINANT ET
PROBLEMATIQUE DANS LA DEFINITION DE LA NATION . L A LANGUE COMMUNE , LES VARIANTES DE LA LANGUE .
MAIS L ’ELEMENT DETERMINANT DE LA NATION EST QUE NOUS NOUS RECONNAISSANT COMME APPARTENANT A
CETTE NATION. ON A UN PHENOMENE SOCIOLOGIQUE : ON EST FRANÇAIS PARCE QU’ON EST RECONNU COMME
FRANÇAIS. L’INTEGRATION NE SE FAIT QUE PAR RECONNAISSANCE MUTUELLE (PROBLEME DE L ’EMIGRATION EN
FRANCE). LE NATIONALISME PRECEDE LA NATION.
QUELLE EST LA PROBABILITE DES DEUX THESES ? ON A VU COMMENT SE DEFINIT CES DEUX ECOLES. LES
ARGUMENTS DES ESSENTIALISTES SONT IMPOSANTS. ON A TENDANCE A LEUR DONNER RAISON AVEC EX
HISTORIQUES . QUESTION DE L ’APPARITION DES MOTS ET DE LA CREATION DE CE PATRIMOINE NATIONAL . C’EST
ENTRE MI XVIIIEME ET XIX EME QU ’ON VOIT INVENTION DU PATRIMOINE NATIONAL . SCHEMA ANALYSE DE
HROCH MONTRE QUE LA CREATION DES NATIONS SE FAIT EN TROIS PARTIES :
-
LE MOMENT CULTUREL , MOMENT OU SE MET EN PLACE LE PATRIMOINE CULTUREL DE LA NATION (EX : EN
ECOSSE, FIN XVIIIEME MACPHERSON PUBLIE LES POETES D ’UN BARDE DE L ’ANTIQUITE ECOSSAIS OSSIAN.
IL A COLLECTE DE NOMBREUX POEMES ANTIQUES. CELUI-CI A INVENTE CE PERSONNAGE ET IL N’A JAMAIS
MONTRE L ’OUVRAGE ORIGINAL . IL A RECOLTE LES POEMES TRADITIONNELS ET LES A FAIT PASSE POUR DES
POEMES D ’OSSIAN// MEME EPOQUE : UN ALLEMAND , HERDER EST LE THEORICIEN DE LA NATION
CULTURELLE AVANT LA REVOLUTION FRANÇAISE . A DEUX IDEES FONDAMENTALES : LA NATION ; LA
CULTURE REPOSE SUR LA LANGUE . C’EST CE QUI CARACTERISE LES HOMMES . TOUTES LES CULTURES SE
VALENT POUR LUI , SONT DES SYSTEMES COMPLETS DE TRADITION ET DOIVENT SE RESPECTER LES UNES ET
LES AUTRES (RELATIVISME CULTUREL ). D ANS LES DEUX CAS , IL FAUT COMPRENDRE CHEZ HERDER UNE
FORTE OPPOSITION A LA CULTURE DES LUMIERES, UNIVERSALISTE ! IL EST CONTRE LA CULTURE
HEGEMONIQUE FRANÇAISE . C HACUN SA LANGUE , CHACUN SA CULTURE . « P ARLEZ ALLEMAND ! ». IL
N’EST PAS SEULEMENT IMPORTANT POUR LE NATIONALISME ALLEMAND , C’EST LE THEORICIEN DE TOUS
LES NATIONALISMES . « AUCUNE NATION N ’A ETE DESIGNEE PAR DIEU COMME LE PEUPLE ELU SUR TERRE .
DONC AUCUNE NATION NE PEUT SE SEPARER ET DIRE DE FAÇON FOLLE : NOUS SEULEMENT , NOUS AVONS
LA SAGESSE »). EN FINLANDE , 1835 KALEVALA PUBLIE PAR ELIAS L ÖNNROT . IL EST SUEDOIS . L’INTERET
DE LA TRADITION FINLANDAISE VIENT DE LA MINORITE SUEDOISE . IL PRESENTE CELA COMME UNE
DECOUVERTE ALORS QU ’IL A REPRIS DES CHOSES DE LA TRADITION ORALE MAIS C ’EST LUI QUI EN A FAIT
QU’UNE SEULE HISTOIRE ALORS QUE C ’ETAIT DES POEMES RELEVANT D ’HISTOIRES DIFFERENTES.
REDECOUVERTE MI DECOUVERTE MI INVENTION DU PATRIMOINE ENCORE UNE FOIS. TOUJOURS CENTRE
SUR L ’EXALTATION DE LA LANGUE : FINNOIS, VIEUX GAELIQUE .
-
LE PASSAGE A LA POLITISATION QUI SE FAIT AUSSI AU SEIN D ’UNE ELITE ASSOCIE A UN POUVOIR D ’ETAT.
NATION-ETAT. IL Y A UN CONSENSUS ; IL N’Y A PAS DE NATION SANS ETAT ; SOIT QUE LA NATION SE
DEFINISSE AVEC L ’ETAT OU CONTRE L ’ETAT (OPPRESSEUR OU ETRANGER ). IL Y A UNE RELATION FORTE
ENTRE NATION ET ETAT . L A POLITISATION SE FAIT A TRAVERS L ’ELITE INTELLECTUELLE , ADMINISTRATIVE
 FONCTIONNAIRE COMME LES INSTITUTEURS. IL Y A DES PARTIS QUI SE METTENT EN PLACE AVEC CETTE
IDEOLOGIE NATIONALE .
LA REVOLUTION FRANÇAISE CRISTALLISE CE MOMENT POLITIQUE . LE MOT
NATION EST LE MOT LE PLUS COURANT DE LA REVOLUTION FRANÇAISE AVEC LA SOUVERAINETE . QUAND
LES FR GAGNENT LA BATAILLE DE VALMY C ’EST AUX CRIS DE « VIVE LA NATION ! ». C’EST AUSSI A CETTE
EPOQUE QUE LE MOT NATIONALISME ENTRE DANS LE FRANÇAIS. L’ABBE BARRUEL EN 1798 PARLE DU
NATIONALISME . L’IDEAL NATIONAL EST EXPORTE ET SE RETOURNE CONTRE LA FRANCE . L ES AUTRES
DISENT QU ’ILS DOIVENT AVOIR UNE NATION POUR RESISTER AU NATIONALISME FRANÇAIS . D ISCOURS DE
FICHTE EN 1807, LES ALLEMANDS SE SONT PRIS UNE RACLE PAR NAPOLEON. BATAILLE DES NATIONS :
NATIONS D ’EUROPE CONTRE LA NATION FRANÇAISE . SUR LE PLAN POLITIQUE . IDEE DES
CONSTRUCTIVISTES QUE TOUT SE PASSE DANS L ’IMAGINAIRE . « IMAGINED COMMUNITY »  LA
DIFFERENCE ENTRE UNE NATION ET UNE FAMILLE ET QUE JE NE CONNAITRAIS JAMAIS TOUS LES CITOYENS
DANS UNE NATION , ET POURTANT J ’AI UNE RELATION DE RESSEMBLANCE AVEC CEUX QUI JE NE CONNAIS
PAS.
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O N ACCEPTERAIT DE MOURIR POUR CES GENS QUE L’ON N’A JAMAIS CONNUS ! LES LIENS
IMAGINAIRES QUI NOUS RELIENT DANS LA NATION SONT IMPORTANTS : NOUS AVONS UN « FELLOW
FEELING ». L A LANGUE EST UN FORT DETERMINANT DANS LA THEORIE ESSENTIALISTE .
L’UNITE POLITIQUE ET L ’UNITE NATIONALE DOIT ETRE CONCLUANTE  NATIONALISME AU SENS NEUTRE.
L ’ENJEU DE LA SOUVERAINETE EST L ’ENJEU CRUCIAL DU NATIONALISME . I DEOLOGIE DE LA SOUVERAINETE
DE LA NATION = NATIONALISME . L A NATION EST SOUVERAINE A L ’INTERIEUR . C’EST AUSSI UN PRINCIPE
EXTERNE , JE DOIS ETRE SOUVERAIN, INDEPENDANT DES AUTRES NATIONS. L’OCCUPATION ETRANGERE ,
COLONISATION SONT DES ATTEINTES A LA SOUVERAINETE NATIONALE . L A JONCTION ENTRE LES DEUX
EST : QUI VA ME GOUVERNER ? ON VEUT QUE LES GOUVERNANTS NOUS RESSEMBLENT , SOIT UN DES
NOTRE . ON AVAIT DES DYNASTIES ETRANGERES PUIS SE SONT TOUTES NATIONALISEES (WINDSOR ,
MOUNTBATTEN). ON N’A PAS REUSSI A NATIONALISER LA MONARCHIE : LA FRANCE DONC ON A COUPE
LA TETE DU ROI . L A FRANCE NE S’EN EST JAMAIS REMISE . L E ROI A ETE CONSIDERE COMME UN TRAITRE A
LA NATION. L A DYNASTIE MAROCAINE EST RECONNUE COMME NATIONALE =/= JORDANIENS , IRAK EN
1958. IL S’AGIT TOUJOURS D ’ ENJEU DE SOUVERAINETE. UN DISCOURS HISTORIQUE SE CREE : HISTOIRE MEMOIRE . LES HISTORIENS SONT CHARGES DE CREER LA MEMOIRE COLLECTIVE .
LA NATION EST AUSSI ANCIENNE QUE POSSIBLE : LES GAULOIS SONT DECOUVERTS AU XVIEME ET
DIFFUSES AU XIX EME , ON DISAIT AVANT QU ’ON DESCENDAIT DES TROYENS. P LUS LA FAMILLE EST
ANCIENNE , PLUS ELLE EST NOBLE . D’OU L ’IMPORTANCE DE MONTRER QU’ON ETAIT LA AVANT .
LA NATION EST UNE , LES DIFFERENCES AU SEIN DE LA NATION (ETHNIQUE , LINGUISTIQUE , SOCIALE )
DOIVENT ETRE MINIMISEES VOIR EFFACEES . NOUS SOMMES ENSEMBLE , NOUS SOMMES LES MEMES .
MICHELET : FUSION DES RACES DE L’EUROPE POUR NE FORMER QU’UN FRANÇAIS. PURETE A LA RACE
ARIENNE , UNITE DE L ’ALLEMAND DEMONTRE PAR LE PEUPLE = D EUTSCH .
HISTOIRE CONTINUE , QUI NE S’ARRETE JAMAIS. THEME DE LA NATION ETERNELLE . LA NATION RESTE
MEME LORSQU ’ELLE EST OPPRIMEE .
CETTE SPECIFICITE EST LIEE A UNE FORME DE FIERTE : ON A QUELQUE CHOSE DE PLUS, A APPORTER AUX
AUTRES. L A PATRIE DES DROITS DE L ’HOMME , AMERICAN WAY OF LIFE …. L ES ANGLAIS SONT LES GENS
CIVILISES, LES ARGENTINS VEULENT APPORTER LA PAROLE DE D IEU… ALLEMANDS : VIT BIEN, MAL
ORGANISE , POETE , REVEUR PUIS DEVIENT VIOLENT AVEC LA GUERRE DE 70.
LES CONSTRUCTIVISTES REPRENNENT TOUS CES POINT POUR MONTRER QUE C’EST FRAGILE . LA LANGUE
NATIONALE EST SOUVENT UNE INVENTION DU XIX EME SIECLE . ON S’ APERÇOIT QUE BEAUCOUP DE LANGUES ONT
ETE CODIFIEES , STRUCTUREES PAR UN EFFORT VOLONTAIRE D ’ERUDITS, DE LINGUISTES . O N CREE UNE NOUVELLE
LANGUE NATIONALE . CE N’EST PAS UNE LANGUE CREEE DE RIEN . ON A HEBRAÏSE LES MOTS, ON A CHOISI UNE
LANGUE SACREE ET PAS GARDE LE YIDDISH OU L ’ALLEMAND . L ES SAVANTS GRECS ONT EPURE LA LANGUE ET ONT
FABRIQUE LE GREC MODERNE A PARTIR DE L ’ANCIEN
GREC. ROLE DE L ’ACADEMIE FRANÇAISE POUR LE FRANÇAIS :
LA LANGUE EST ORGANISEE ELLE N ’EST PAS SPONTANEE . UNE LANGUE REGIONALE DEVIENT UNE LANGUE
NATIONALE  DANS LE CAS DE LA FRANCE , EN 1789 LA MOITIE DE LA POPULATION FRANÇAISE NE PARLE NI NE
COMPREND LA LANGUE FRANÇAISE . EN ITALIE , 2,5% PARLAIENT ITALIEN COURAMMENT AU MOMENT DE
L ’INDEPENDANCE . L’ITALIEN VIENT DU TOSCAN QUI EST DEVENU POUR UNE RAISON CULTURELLE ET POLITIQUE LA
LANGUE NATIONALE . L E BRITISH ENGLISH EST LE KING’S ENGLISH , LA LANGUE QUE PARLE LE ROI . L E SERBO CROATE : CONGRES ENTRE SERBES ET CROATES POUR TROUVER UNE LANGUE COMMUNE , AU FINAL FUSION DES
DIALECTES PARLES DANS LA REGION . L A LANGUE EST TRES LARGEMENT UN EFFET DE POUVOIR , LIE A UNE
PUISSANCE POLITIQUE QUI VA LE DIFFUSE A TRAVERS L ’ EDUCATION , L ’ARMEE … ON EST A LA LIMITE DE
L ’INVENTION-CREATION DES FOIS . L E MOT BASQUE EN B ASQUE EST UNE INVENTION.
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ACCEPTATION ET DIFFUSION QUI NECESSITE UN SOUTIEN PUISSANT : NATIONALISATION DES SOCIETES. IL
FAUT VOIR LE RAPPORT FONDAMENTAL ENTRE LES MOUVEMENTS ECONOMIQUES DE FOND . IL YA UN LIEN
ENTRE INDUSTRIALISATION ET PROCESSUS NATIONAL . P RODUCTION DE MASSE ET NATIONALISATION
VONT BIEN ENSEMBLE . D ES GENS PEUVENT LIRE LES MEMES ETIQUETTES , CONSOMMER LES MEMES
PRODUITS. IMPORTANCE DES CHEMINS DE FER (PLAN FRESSINET ). L E ROLE PRINCIPAL REVIENT AUX
INSTITUTIONS : ECOLE OBLIGATOIRE . ET L ’ARMEE ALORS QUE LE SERVICE MILITAIRE N ’EST PLUS
OBLIGATOIRE . M ARIAGE INTERREGIONAL PERMIS PAR LE CHEMIN DE FER . L A GUERRE DE 14-18 FAIT
QU’UN BRETON PARLANT BRETON ET ETANT CATHO VA MOURIR POUR UN STRASBOURGEOIS. L ES
NATIONS S’AFFRONTENT SYMBOLIQUEMENT AVEC LEUR DRAPEAUX … LORS DES JEUX OLYMPIQUES
(1896). 1803 : LE TOUR DE FRANCE ; LES FRANÇAIS S ’APPROPRIENT L ’ESPACE FRANÇAIS. MOUVEMENT
SCOUT (1907) : SPORT , PATRIOTISME , MILITARISME . ON VOIT LA DIMENSION MILITAIRE ET NATIONALE
QUI NAIT DANS LE SPORT . M AIS LA QUESTION SE POSE DE SAVOIR COMMENT CETTE ENTREPRISE DE
NATIONALISATION DES SOCIETES (G. HERMET ) A PU FONCTIONNER AUSSI BIEN, ETRE AUSSI RAPIDE ET
ABOUTIR A UN INCROYABLE ELAN NATIONALISTE EN 1914. L ES CHOSES SONT PLUS COMPLEXES ET IL NE
FAUT PAS OUBLIER LA RESISTANCE A CE PHENOMENE QUI VIENT DES ENRACINEMENTS LOCAUX ET DES
APPARTENANCES TRANSNATIONALES PUISSANTES (RELIGION ).
CETTE INVENTION DES NATIONS EST A
REPLACER DANS UNE DUREE PLUS LONGUE ET DES CONTEXTES HISTORIQUES DIFFERENTS . L A RELIGION ET
LA NATION (LE CATHOLICISME EN P OLOGNE OU EN ITALIE )
NUANCER L ’IDEE D’UNE INVENTION TOTALE DE LA NATION LA SEMAINE SUIVANTE . LE NATIONALISME SE FONDE
PLUS SUR LA RELIGION ET NON SUR L ’HISTOIRE . « L’AMERIQUE CE N ’EST PAS UN PASSE , C’EST UNE PROMESSE ».
7 FEVRIER 2012
La souveraineté est intérieure (je veux être gouvernée par des gens qui me ressemblent) et
indépendante. Coïncidence entre le peuple et l’Etat. Chargé de leur trouver une mémoire collective.
Ce discours est fondé sur l’ancienneté, l’unité, la continuité et la spécificité de la nation. Les
constructivistes ne sont pas d’accord, car les nations se sont mises en place en Europe au XIXème et
au MO au XXème.
Symbole du passage culturel au politique : poètes Byron, Heine, Victor Hugo.
2) Une invention à replacer dans les contextes historiques particuliers et
dans la longue durée
2.1) Une invention à inscrire dans les contextes historiques particuliers
Il faut voir s’il est possible de construire cette nation (Basques), ce n’est pas évident. Les différences
sont énormes : peuples dominés, dominants, satisfaits. Le facteur de l’ancienneté de l’état est décisif.
Si c’est en Français ou en UK qu’apparait le terme de nation, c’est parce que ce sont les Etats les plus
anciens. Certains pays ont l’habitude d’une vieille tradition étatique (Iran, Japon, Chine…). On voit
qu’il est important dans le nationalisme UK l’idée de la fierté économique, c’est de même pour
l’Allemagne. Les Fr ont un nationalisme fondé sur la fierté historique. Industrialisation et
nationalisme vont de pair pour Gellner mais la France n’est pas le premier pays industriel alors que
c’est le premier pays national. Et la Russie, Serbie, Amérique latine ?? Ensuite, critère idéologique. Il
y a deux nationalismes : un négatif, un nationalisme d’exclusion puis il y en a un positif : juste
revendication des peuples, droit des peuples à disposer ‘eux même (conception anglaise). On
distingue, comme les italiens, le nationalisme et revendication nationalitaire. Le patriotisme est
différent car c’est un sentiment. Avec Raoul Girardet est considéré l’autorité en France pour cette
question. On peut distinguer nationalisme démocratique républicain, un nationalisme autoritaire
(tradition française du bonapartisme, nationalisme allemand du IIème Reich), un nationalisme
révolutionnaire de la fin du XIXème et du début du XXème qui alimente l’extrême droite et fascisme
et nationalisme communiste avec l’idée de défendre la patrie des travailleurs (Staline).
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Critère sociologique : une idée politique a une histoire et une clientèle. Une idée fait l’objet
d’une appropriation par un certain milieu social et pas un autre. Des idées marchent mieux
dans certains milieux. Le nationalisme, on le trouve partout même dans la petite bourgeoise.
En Europe, c’est la classe montante au XIXème. Bataillon entier de ce que Gambetta annonce
« les couches sociales nouvelles ». Nait grâce à l’industrie et essor de l’appareil d’Etat une
classe sociale nouvelle. Déjà des 100aines de milieux de fonctionnaires en France et
Allemagne. Cette classe est le terreau du nationalisme. La noblesse avait une tradition
internationalisme  solidarité entre nobles, internationalisme naturelle de la noblesse. Les
ouvriers sont eux aussi attirés par l’internationalisme. En revanche, la petite bourgeoisie se
définit comme appartenant à un pays. Les milieux du Bazar au Moyen-Orient (Turquie, Iran) a
le même rôle.
Critère de civilisation : fait colonial
Critère religieux : la situation est différente en fonction des pays. Dans certains, rôle positif
ou pas. La religion est une communauté : umma. C’est une communauté imaginaire car on
ne connait pas tous les musulmans. La fraternité est un fait religieux. La nation est d’abord
une sécularisation du fait religieux. Les gens qui ont fait les nations l’ont fait avec un petit
manuel religieux (rites, personnages…) De façon générale, le protestantisme est plus
favorable au nationalisme car pas d’autorité transnationale comme le pape. En Italie, le pape
est un frein à l’unification. 1848 le pape bloque la nationalisation. En Pologne, le
nationalisme a été l’âme de la nation européenne. Au MO idem. Les pires ennemis
réciproques d’une unité nationaliste arabe est les frères musulmans. L’islam c’est plus que
l’Egypte ! Dans un autre pays, l’Iran, c’est le contraire à cause de la particularité chiite. La
révolution est à la fois nationaliste et islamique. Israël était laïc au début mais il s’est
confessionnalisé. Au début idée socialisme en Israël !
Même les constructivistes ne sont pas d’accord entre eux et disent que des
mouvements de longs termes dépassent le XIXème siècle. C’est un mouvement qui se met en
place bien avant. Dés le XVIème, se mettent en place les grandes langues de l’administration.
Hobsbawm parle de liens proto-nationaux. La nation a des racines profondes, liens très
anciens qui sont des facteurs favorables à l’émergence de la conscience nationale. La
diffusion de la langue n’empêche pas qu’il y a une langue des élites en France, UK,
Allemagne. Un certain milieu parle la même langue : milieu dominant. On a parlé de
l’ancienneté religieuse, il faut penser aussi à des Etats qui ont disparu et qui étaient de vrais
royaumes et dont la mémoire continue (Ecosse, période glorieuse jusqu’au XVIème, la
Norvège, Croatie, Hongrie). Rôle des dynasties : même si le roi a fait un mauvais choix
politique, la même dynastie pendant 1000 ans a crée un lien national même si on ne se dit
pas citoyens, on est sujet du roi. Il y a déjà des liens entre les gens. Les Pays-Bas est le seul
pays gouverné par la même dynastie depuis l’indépendance du pays : Orange fondé par
Guillaume. Il fait cœur avec son pays d’adoption et le porte à l’indépendance contre
l’Espagne. Il y a eu des événements capitaux avant le XIXème qui ont préparé le terrain.
Episodes de guerre : reconquista. Le premier pays ou est écrit un ouvrage national est
l’Espagne au XIIIème. La guerre de 100 ans pour la France, traité de Westphalie en 1648 ou
l’indépendance des pays bas est reconnue et principe : à chaque pays sa religion.
CUJUS REGIO , EJUS RELIGIO
Cela prépare une identité nationale. A travers ces épisodes, se met en place l’opposition à l’autre
dans la prise de conscience de soi. Combien de pays ont développé une conscience proto-nationale
dans l’opposition à un pays séculaire ? Jeanne D’arc est récupérée par les nationalistes. La cour
d’Angleterre était francophone car était français : Plantagenêt. Ils ne parlaient pas un mot d’anglais !
Quand ils entrent en guerre vs France, il décide qu’on parlera Anglais à la cour  réflexe d’identité.
La Russe (exemple qui dérange les constructivistes) : un nationalisme populaire se forge à cause des
invasions qui a parcouru tout le MA venu de l’ouest (Chevalier Tétaniques et la Pologne) et l’est. On
voit se forger dans la conscience populaire un sentiment russe (rus est un mot populaire). « lookingglass self »  je me construis à travers le regard de l’autre. Relation spéculaire : speculo, miroir.
Relation de miroir entre les pays : France vs Allemagne. Ce phénomène repéré par Cooley s’observe
dans l’observation entre les Grecs et les perses.
Conclusion : nation nationalisme, récent, pas récent ?? En histoire, on utilise les mots de la rue. Ils
ont pleins de sens qu’on ne comprend pas. Ce n’est pas parce que le mot est absent qu’il n’existe pas
et vice versa. Ensuite, attention à l’explication mono-causale, tous ces facteurs sont en interaction de
manière rythmée entre les pays. Ce qui est intéressant c’est de voir par l’étude comparative, les
particularités. L’histoire est sciences du particulier. Si on peut parler d’invention, il faut voir qu’elle
comble des aspirations profondes. Il y a aussi un nationalisme qui vient d’en bas, pour qui la nation
est une opportunité (fonctionnaires)  besoins sociaux profonds qui renvoient à des milieux. La
religion est un merveilleux dispositif imaginaire, la nation se substitue à elle, devenant un culte avec
ses mythes. Les grandes puissances imaginaires, l’étranger, l’immigré, l’américain; le mythe du
sauveur, de Gaulle, Nasser, Bismarck ; mythe de l’unité du peuple, nous sommes un peuple ; le
mythe de l’âge d’or, le paradis perdu. Max Weber dit qu’il y a deux types de communautés : la
société rationnelle (Gesellschaft) et la communauté (émotif). C’est la théorie du lien social. La
religion et la nation transforme Gesellschaft en Gemeinschaft. L’invention des nations dans un sens
très large, un processus très long de mobilisation de ressources de toute nature à la fois économique,
institutionnelle (l’Etat et ses institutions), imaginaire (symbolique nationale). Le livre d’Anderson,
peut être traduit par communauté d’imaginaires. Nous partageons un imaginaire commun. Il faut
prendre imaginaire comme représentative collective et non créée, superficielle, supercherie. Mais
rien de plus individuel qu’une représentation…
Nationalisme français, nationalisme allemand
1) Herder/Fichte contre Renan, une opposition réelle ?
Théorie de l’opposition entre la France et l’Allemagne, souvent fautive. Fichte Vs Herder 
opposition des deux nationalismes. On va faire une analyse comparative et on va aller plus loin.
Quand il y a une erreur d’interprétation, ca a un sens. On va voir de prés ce qu’ils disent et comment
ils sont appropriés par leur nation respective. Le fait qu’on est fait des contresens sur eux a un sens
très important pour les Historiens. On s’intéresse aux raisons et conséquences d’une erreur.
L’occident a été persuadé que l’Irak avait des armes de destruction massive. On a plein d’exemples
de ces fausses nouvelles, rumeurs qui ont eu des effets fondamentaux. L’été 1789, la rumeur se
répand que les nobles font la contre-révolution. Mais c’était faux. Du coup, cela a entrainé la
suppression des privilèges en France. Idem pour la guerre de 6 jours : Israël pense que Nasser
prépare la guerre. Le premier manipulé a été Bush lui-même  manipulation, climat général et
mauvaise communication de l’Irak.
Opposition entre nation héritage (Allemagne, c’est la langue, le sang et la culture. Je suis Allemand
parce que je parle allemand) et nation-contrat (française, fondée politiquement sur la volonté de
vivre ensemble). Opposition nation organisme (Allemand, on fait parti d’un grand corps naturel) et
nation volonté. Quand on regarde de plus près…. Herder insiste sur le caractère fondamental de la
langue dans la culture. Herder est un universaliste, son universalisme n’est pas à la française. Toutes
les cultures se valent. Il considère que chaque culture est un univers. Il est pour l’émancipation des
juifs. Il considère qu’il y a une vérité universelle : chaque culture a le droit à son émancipation. Fichte
fait passer l’émancipation culturelle à l’ordre politique. C’est un poète, il insiste sur la communauté
profonde, naturelle des Allemands. Il dit qu’ils sont un peuple car ils sont des Deutshen. Ce peuple
doit prendre conscience de lui-même politiquement. Dans les deux cas, on voit looking-glass. H erder
adore les cultures populaires. Fichte s’oppose politiquement à la conquête Bonapartienne. On est
Allemand par le sang. Face à cette tradition culturelle, héréditaire, naturelle, Renan montre la nation
comme un plébiscite de tous les jours. Invasion de la France par l’Allemagne en 1970 change la
nation. Il ne mentionne pas l’Alsace Lorraine mais tout tourne autour de ça. Tout le monde
comprend qu’il ne parle que de ça (langue). Renan avait d’abord exposé ses idées au Pays-Bas en
1877 et non à la Sorbonne en 1882. Renan répète qu’une nation est fondée sur la volonté politique
et un héritage commun. Il dit lui-même que c’est deux choses qui n’en font qu’une. Il faut avoir
souffert ensemble, avoir fait des sacrifices. C’est la victimisation. Il faut partager une mémoire
commune ; il faut communier autour de souvenirs appris ensemble (école, aller à l’école c’est être
Français). D’où l’importance de l’histoire mémoire que Lavisse diffuse dans son manuel. Il a tenu
pendant un siècle en France ; bible de l’histoire française. Ce qu’on oublie c’est le fait que c’est un
ancrage dans une mémoire commune. Il faut oublier une partie de l’historie. La nation est culturelle,
ancrée dans le passé. Fichte insiste sur l’aspect politique de la nation allemande. Il faut éduquer les
allemands, construire une conscience politique. Renan est plus fichtéen qu’on ne le dit et vice versa.
L’idée fondamentale du rôle de l’Etat. Les historiens ont comparé les deux : l’Allemand a construit sa
nation autour d’un Etat militaire très puissant : la Prusse et l’île de France pour la France. « Le
concept de nation ne peut pas être dissocié de la notion de puissance militaire» de Weber.
Ces deux conceptions se différencient et se ressemblent. On a interprété Fichte dans un sens et
Herder dans l’autre. On insiste plus sur le sang en Allemagne et la volonté pour la France car ils sont
opposés. Nous voyons la nation de deux façons différentes. Renan est utilisé et Fichte aussi. Cela va
influencer sur le droit de la nationalité dans les pays. Droit du sang avant en Allemagne, il était
difficile d’être naturalisé. En France, on naturalise beaucoup (entre 100 000 et 150 000 par an). On
n’utilise pas la dimension traditionnelle en France quand il s’agit de nationalité car c’est Allemand.
21 Février
La nation est une communauté d’imaginaire. En effet, on se sent l’esprit sciences po ave c des gens
qu’on ne verra jamais. Idem avec l’idée d’umma. Idée du fellowship. Cette communauté d’imaginaire
a eu histoire récente, se met en place au XXème siècle en Europe (constructivisme). Mais il y a un
fond de longue durée. La religion peut jouer un rôle positif (Pologne, Iran). Il y a des liens protonationaux (Hobsbawn)  approche constructiviste avec processus de plus longue durée. C’est un
phénomène anhropologique : je me définis par rapport aux autres.
Allemagne et France ont deux conceptions de la nation différentes (Renan Vs Fichte). Quand on
regarde les deux, il y a des éléments de volonté dans l’Allemagne et des éléments de l’héritage,
mémoire chez Renan. Dans l’histoire des idées, beaucoup de malentendu mais cela est intéressant.
On voit se développer dans ces deux pays à la fin du XIXème , un nationalisme politique, extrême qui
va attirer l’attention mais pas le seul nationalisme. C’est le pangermanisme en All et le nationalisme
intégral en France.
Les Français quand ils parlent du nationalisme allemand, l’assimile au pangermanisme. « Tous les
allemands sont pangermanistes ». S’ils ne sont pas germanistes, nous devons nous réformer. Notre
nationalisme est défensif ; le leur agressif, patriote (self glass). Enorme peur dans les deux. Il y a chez
les allemands le triomphe du succès éco devant l’UK avant la guerre de 14. Ils sont fiers mais il y a
toujours la peur d’un débarquement, devant les ennemis de l’extérieur (Fr, Russe) et intérieur. 1890 :
ligue pangermaniste nait car UK et Fr se mettent d’accord pour se donner une île. Or on interdit à
l’Allemagne d’être un empire (Weltmacht). Toute la politique de Bismarck est que l’Allemagne soit
dominante en Europe et renonce à la politique coloniale. C’est une offense pour les pangermanistes.
Il faut réunir tous les allemands de sang et culture en Allemagne (Autriche, Suisse, Pologne, sudète,
Russie) dans le Reich. Particulièrement contre les Polognes, demandent à ce qu’ils ne peuvent pas
acheter de terres en Pologne. Sans surprise, on retrouve non pas un mouvement de masse ni un parti
mais un lobby, un groupe de pression. On retrouve ces couches, cette clientèle du nationalisme : la
petite bourgeoisie. Le protestantisme est un puissant facteur de nationalisme. Les pangermanistes
plaident pour un Etat centralisé. A la fin de la période, le thème antisémite  ennemi de l’intérieur
qui mine les droits légitimes du peuple allemand. Dans l’histoire de l’Europe, 1890 est une date
importante. Moment de grande crise en Europe : crise économique et une crise intellectuelle et
spirituelle. En Europe, un certain nombre de penseurs mettent en doute ce qui a fait l’idéologie
moderne  lumière, la raison, le progrès, la science, l’individu… : la modernité classique. Mis en
cause par des auteurs antimodernes qui remettent en avant le sentiment, l’irrationnel, l’héritage,
dénoncent le progrès. Nostalgique des temps d’autrefois, de l’aristocratie (courant Nietzschéen).
Barrès ; courant symboliste… La littérature, peinture s’éloigne de la représentation et ont un énorme
impact.
En France aussi on trouve le passage massif du thème nationaliste qui est républicain (gauche) à un
nationalisme a droite. Changement à la faveur du boulangisme. Nationalisme devient une
thématique de droite. Fondateur du premier penseur nationaliste est Dérouled ; qui fonde la ligue
des patriotes ; disciple de Gambetta. Ce nationalisme est proche du pangermanisme : nostalgie,
sentiment de décadence, idée que la France est en train de mourir (défaite de 70). C’est un
nationalisme parlementaire, débat inutile, parti, incapables…. On appelle la république la gueuse.
Corruption du canal de Panama. Ensuite, nationaliste antisémite : « que Dreyfus est capable de
trahir, je le conclu de sa race ». Barrès. L’antisémitisme n’est pas un monopole de la droite. Il y a un
antisémitisme chrétien (ce peuple a tué notre seigneur). S’est ajouté un antisémitisme économique :
juif sans patrie qui vient chez nous pour nous parasiter, capitaliste… Figure de gauche du banquier.
Proudhon est antisémite à fond ! Beaucoup de juifs quittent la Russie et la Pologne à cause des
Pogroms et concurrent les petits gens. Ce qu’il faut bien voir c’est qu’aussi bien en France qu’en
Allemagne il y a un large nationalisme : nationalisme diffue qui se trouve dans toute la société (grâce
à l’école, l’armée, journaux…) Ces nationalistes peuvent être dans toute la sphère politique et un
nationalisme républicain continu. Poète catho qui parle tout le temps de Jeanne D’Arc  Péguy.
C’est ce nationalisme qui est instrumentalisé en 1914. Graves crises qui mènent à la guerre : guerre
des Balkans, crises au Maroc.
Une différence nette entre les deux nationalismes demeure. Le nationalisme Allemand est tourné par
une grande Allemagne alors que le nationalisme français est centré sur la récupération de l’AlsaceLorraine. Bien comparer les deux situations : attention aux stéréotypes ! On s’aperçoit qu’il y a un
nationalisme extrême et un diffus dans les deux pays. La clientèle nationaliste dans les deux pays se
ressemble étrangement. On trouve l’idée du complot dans les deux (des juifs comme des étranges,
franc-maçon). A cette époque, est écrit un faux célèbre appelé Protocole des Sages de Sion, fait par
les polices secrètes du Tsar. Analysé par Girardet. Ce qui est très intéressant est cette idée
d’opposition entre deux nations et entre deux modèles-nations.
Le modèle républicain
Le meilleur livre est celui de Nicolet et Beirshteg
Qu’est-ce qu’un modèle ? Et républicain ? Modèle : paradigme, instrument théorique qui permet de
rendre compte de la réalité. Ce sont des idéaux-types pour Weber. Ce sont des modèles théoriques
dont on a besoin pour rendre intelligible le monde. « Le concept de chien n’aboie pas ». Modèle a
aussi le sens d’exemple ; quand on parle du modèle républicain on parle de l’universalisme français.
En même temps, elle est universaliste et une exemption. Pierre Nora : une propension à l’universelle
qui est ce que la France a peut-être eu de plus particulier.
République : mot très ancien. Res, publica : tout ce qui relève du peuple, quelque soit sa forme.
Quand Platon ou Bodin écrit des textes sur la république, c’est sur l’Etat, la cité. Régime non
monarchique : au sens de Montesquieu : autre que la Monarchie. C’est le peuple que détient la
souveraineté. Dans le vocabulaire politique français, amalgame entre ces sens. Sous napoléon :
« République française : Napoléon empereur ». C’est en 1808 qu’il n’y a plus d’allusion à la
république. Même une monarchie légale est républicaine. L’histoire propre de la France ou il y a eu
une opposition entre république et monarchie pendant la révolution française fait que le mot
république devient l’opposé de la monarchie. Quand on parle de république en France on entend
une véritable culture politique : un ensemble complexe de valeurs, de réalités, et pas seulement :
des institutions. Ca a une dimension juridique qu’on trouve dans le droit publique. Principes
fondamentaux reconnus par les lois des la république ; Il y a un droit républicain fondamental. C’est
moral : vertu, civisme ; école ; sociologique : banquets, clubs… Un certain rapport de l’histoire de
France dans les manuels scolaires (Petit Lavisse) : un rapport à la nation tel que Renan le
conceptualiserait. Géographie : problème de l’exception française. La France n’est ni la seule, ni la
première  province-unie et suisse. Deux auteurs (Rousseau, Genève et Spinoza, Hollandais) vont
influencer la France. La France et l’USA se regardent pour la république. Un des pb des livres de
Berstein est qu’il est spécialiste du parti radical et commence à assimiler république et ce parti.
Quels sont les sources. C’est une synthèse, un syncrétisme. Les idées trainent dans l’air, on
les attrape et on fait sa cuisine avec. On s’approprie les idées et on les adapte à un certain contexte.
On trouve tout l’héritage des Lumières. Libertés de l’individu, de la vie privée, choix individuel qui se
traduit politiquement par séparation des pouvoirs, régime parlementaire et au cœur de la
déclaration universelle des droits de l’Homme et de la démocratie US. Mais tout en ayant cette
inspiration des lumières, nostalgie des Anciens (liberté dans la cité, engagement citoyen). Benjamin
Constant dit que ce n’est plus de leur temps. Liberté des anciens transmise par rousseau. L’éducation
au XIXème pour les élites françaises et très marquées par l’antiquité. Changement aujourd’hui mais
avant, on vivait avec ces héros. On voit dans la terminologie politique : sénat, république…
Marianne a un bonnet phrygien, est ce qu’on donnait aux esclaves quand ils étaient affranchis 
symbole de la liberté. Réadapté par Rousseau ; lui-même réinterprété. Rousseau est l’inspirateur :
« La loi est l’expression de la volonté générale ». Rousseau était pour une république référendaire et
directe. Il insiste sur les fêtes, rituels, monuments… Rousseau : « l’éducation nationale n’appartient
qu’aux hommes libres ». Chez rousseau, idée que le bon régime est plus que des institutions mais un
esprit général, un lien social ; individus doivent être dévoués. Idée de la science et du progrès. L’idée
fondamentale que l’H est d’abord la raison. Ténèbres de la religion, siècle obscurantisme ou
l’homme vivait sur la foi, maintenant je vis sur ma raison grâce aux sciences de la nature et de
l’Homme. Il faut transmettre, apprendre  idéologie de la science dans les manuels scolaires. Kant
très populaire sous la Troisième république. Si vous créez une république : paix universelle. Idéal de
la paix chez les républicain. Il y a aussi l’histoire  fruit des expériences historiques. On va vers la
république à cause des circonstances. La France n’est pas devenue républicaine sans raison. Il faut 3
républiques pour qu’elle s’installe. Et elle s’implante à cause de l’échec des autres. Il y a un rejet de
l’autoritarisme césar. L’empire est associé à la défaite de 70. Puis échec des autres régimes. C’est le
régime qui nous divise le moins  Thiers. Ensuite défaite de 70 qui retire antimilitarisme aux
républicains. Il faut récupérer l’alsace-lorraine. Puis, stimulation face aux Allemands. On prend les
recettes allemandes pour se venger. On trouve ca chez tous les premiers républicains français  elle
a gagné parce qu’elle a une super éducation, une super université. 1872 : Ecole libre de Sciences
Politiques. Objectif de former une élite pour détruire l’Allemagne (petits cours : conférence de
méthode). 2 événements majeurs : crise du 16 mai 1877. Le régime parlementaire ; le PdR doit obéir
à la nouvelle majorité. La république sera en effet parlementaire. Ensuite affaire Dreyfus qui
renforce l’anticléricalisme (car l’Eglise rejoint les antidreyfusards.)
La culture républicaine
Idée : vote suffrage universelle, devoirs de citoyens, multipartisme, participation politique,
séparation de l’Eglise et de l’Etat. A l’apogée de modèle républicain 5 aspects : l’individualisme et les
droits de l’homme. Donc limitation du pouvoir d’Etat. C’est renforcé par l’affaire Dreyfus. Affaire
dreyfus remet en cause la révolution Française. Courant républicain minoritaire se développe qui
considère que la république c’est d’abord l’Etat et qu’elle doit être un régime fort (Jules Ferry,
Clémenceau, Pointcarré). Prépondérance du parlement. Cela vient du libéralisme et aussi en France,
obsession du pouvoir personnel. Il faut que le pouvoir soit au parlement car on est toujours sous le
risque d’un coup d’Etat. Sous la 3ème, on change beaucoup de gouvernements. Ensuite, idée de la
laïcité et de l’école ; Les républicains se retrouvent tous quand il s’agit de manger du curé. Le
catholicisme est une religion trop politique. Les cathos doivent être mis sous contrôle. La encore,
deux écoles dés le début : laïcité ouverte qui considère que la laïcité est le respect des croyances
(Jules Ferry). On a la laïcité de combat, antireligieuse. On bouffe du curé. Rapport au social. Il y a un
consensus républicain : il doit y avoir du progrès social. Il doit respecter la propriété privée car la
France est un pays de petits propriétaires. Dans chaque français, il y a un petit paysan. Les Français
mettent toujours de l’argent de côté. On progresse par le mérite donné par l’éducation. Je monte
dans l’échelle sociale car j’ai réussi à ScPo. Solidarité : vis-à-vis des plus pauvres il faut faire quelque
chose. On crée l’assistance sociale mais on n’est pas partageux. Plus, impôt sur le revenu en 1913. 5)
Une idée double ; grand pacifiste et grand nationalisme en même temps. C’est pour ca qu’on réfère
utiliser l’expression «nationalisme ouvert » de Winock. Parce qu’il accepte la naturalisation et est
ouvert sur le monde avec un mélange de supériorité de façon pacifique. « La France st le pilote du
vaisseau de l’humanité ». Grande porosité entre les deux cependants ; entre les deux les idées
circulent. On appelle l’Angleterre la perfide Albion et l’allemand les Boch.
On peut s’interroger sur la cohérence de cette vision.
Pourquoi le mot république est un lot magique ? C’est parce qu’il est ambigu, se prête à beaucoup
d’interprétations ! Jeune et prometteuse : USA. Ce modèle atteint son apogée en 1900. Tout se
détermine par une culture républicaine.
Les territoires d’outre-mer sont les territoires coloniaux les plus anciens. Cet empire colonial existe
car les Français pensent qu’ils ont un devoir à remplir (médecine, école…) L’orientalisme né fin
XVIIIème, se développe car idée que l’islam s’est endormi et que la colonie va permettre de les
remettre dans la civilisation. Double question : question de sa cohérence (Beirstein : vision du monde
parfaitement cohérente, synthèse de sources idéologiques variées ou domine une idée
fondamentale : le fondement d’une philo rationaliste et philosophique : la république c’est la raison
(Robespierre) et école essentiel pour éveiller cette raison. La seule référence étrangère est Kant :
philo de la raison et de la morale. (Critique de la raison pure, raison pratique) Kant est un grand
théoricien de la raison des Lumières.
La Première question est celle de l’exception Française. Cette patrie des droits de l’Homme : est un
lieu de mémoire, plus de l’ordre de la mémoire que de l’Histoire. On est dans l’ordre de la
représentation. Mais quand on regarde historiquement les choses, on est dans la représentation.
Importance considérable des Lumières qui viennent de la France et de l’Europe du Nord. Spinoza,
Smith et Locke. Spinoza est très lu sur les relations entre l’Eglise et l’Etat. Est pour la domination de
l’Etat. Locke pour les droits naturels de l’Homme ; on retrouve ses idées dans Discours de la
Déclaration Française : progrès, résistance à l’oppresseur, sécurité …
Effet de looking glass self avec les Américains. Beaucoup de jeunes aristo sont venus faire la guerre et
ces grands seigneurs reviennent jeunes, éblouis par les USA. Ils reviennent et on les appelle les
américains : Lafayette, Noailles, Clermont-Tonnerre. Cette aristocratie est la plus favorable à la
révolution. Les textes américains sont traduits en français et circulent dans les couloirs de
l’assemblée constituante. Souvent on oppose l’universalisme des droits français à la particularité des
américains. Or, la déclaration américaine est universaliste ! Commence par « tous égaux ». La
déclaration française est restée une abstraction au début, pas utilisée alors que les Américains
l’utilisent dés 1803 par la Cour Suprême. Les Français l’utilisent à partir de 1971. L’universalisme
français a toujours eux des limites (statut des coloniaux). Les femmes perdaient leur nationalité si
elles se mariaient avec un homme étranger.
La laïcité : le mot n’est utilisé qu’en France. Secularism en Anglais désigne la séparation entre l’Eglise
et l’Etat. On ne trouve pas le mot laïc dans la déclaration de 1905 et la France est laïque depuis 1945
avec une exception : Alsace-Moselle. La France soutient l’enseignement privé avec des fonds publics.
Ce n’est pas le cas aux USA. Loi Debré en 1959 : les prof dans l’enseignement privé sont payés par
l’Etat ! La séparation juridique est radicale aux USA (mur de Jefferson).
-
Liberté de conscience
Neutralité religieuse de l’Etat
Respect des croyances
C’est une laïcité ouverte. Juridiquement, c’est ouvert mais pas Mélenchon (antireligieux). Le conseil
d’Etat a été très ouvert sur la question du foulard. Le républicanisme est attaché à la question de la
religion à cause du poids du catholicisme mais ce qui est fondamental dans le laïcisme c’est l’anti
communautarisme : l’individu doit être libre d’exercer sa raison, en dehors du groupe. C’est pour ca
qu’on a mis l’accent sur les filles : car elles étaient sous la tutelle des cathos. De même, émancipation
es filles avec la burqa et le foulard islamique. Les sectes écrasent un individu. On a un doute sur sa
liberté. A la demande du prince de Clermont-Tonnerre : il faut tout refuser aux juifs comme nation et
accorder tous aux juifs comme individus. C'est le point de vue républicain sur l’islam. Emancipation
de l’individu de son groupe d’origine : c’est une spécificité française. Ailleurs, on conçoit qu’on puisse
faire son émancipation dans leur groupe, avec lui. En Allemagne, l’Eglise est un service public. Aux
Pays-Bas, système de piliers : on reconnait les individus par leur groupe. L’émancipation se fait par
leur groupe.
La vraie exception française est à chercher dans l’Histoire peut-être. La république en France a été
très contestée (par un tiers des français). La république a été abolie en France, suspendue (Vichy
Etat Français). Pourquoi depuis la Vème, la république est devenue si consensuelle ? Parce qu’elle est
devenue elle-même une tradition ou s’opère une synthèse de l’histoire de France. Avec le général de
Gaulle oxymore : la monarchie républicaine qui crée la Vème république : rêve miraculeux de réunir
le mieux de la monarchie et de la république. Ce rêve s’incarne dans la continuité de l’Etat. Après le
mot république, on entend l’Etat. C’ets le même corpus de vocabulaires chez Mélenchon et Marine
Le Pen. Rosanvallon : la rév a renforcé la centralisation en supprimant les corps intermédiaires (les
corps) et elle a continué jusqu’à François Mitterrand. La décentralisation qui a lieu depuis trente ans
est limité (par rapport aux Lander, Etats américains…). L’appareil d’Etat de la France est resté intact
voir renforcé sous Napoléon (Préfet, grands ministères, magistrature, armée). C’est un Etat des
républicains mais pas un Etat républicain. L’administration de la justice est toujours subordonnée à
l’exécutif (parquet). Il n’y a pas de pouvoir judiciaire mais une autorité judiciaire alors qu’il y a un
pouvoir exécutif et législatif. Cela se traduit aussi sociologiquement : les fonctionnaires. Les classes
sociales qui réussissent le mieux sont les enfants de profs (5 millions)!!
Continuité idéologique : le nationalisme français est politique (plébiscite de tous les jours), culte des
anciens. Droit du sol est un concept d’ancien régime. Ce nationalisme républicain sait reprend le
vieux fond proto-national de la fille ainée de l’Eglise. « La France, hier soldat de dieu, aujourd’hui
soldat de l’humanité, sera toujours le soldat de l’idéal »  Clémenceau. D’où le rôle essentiel de
l’Histoire car c’est par elle que ce construit la conscience collective. Monod : nous sommes tous « fils
de la vieille France en même temps tous citoyens de la France actuelle ». Référence historique de
Mélenchon. La république française a justement, elle qui est né dans la rupture révolutionnaire, va
devenir une tradition qui comble le fossé de la révolution et de réunir les fils de la vieille France et de
la nouvelle France. Tout l’enseignement est de montrer qu’il y a une continuité dans la révolution.
C’est la réapparition du peuple. D’où cette extraordinaire puissance du modèle républicain pour
répondre aux défis du présent : la mondialisation, islam. On disait que les femmes étaient trop
proches de l’Eglise.
L’Allemagne s’est coupée de son passé pendant longtemps, mais l’Italie, l’Allemagne avant ont
accordé beaucoup d’importance à l’Histoire car sont de nouveaux nations. D’autres sont occupés par
la religion, ou moral. L’Etat face à l’individu en France. Aux USA, les républicains veulent supprimer le
pouvoir de l’Etat, en France : les corps intermédiaires et l’élite. On est dans les représentations : on a
encore une effet de looking glass self. Sur la question de la culture politique, c’est avec l’Angleterre
que ca s’opère. La France est passionnée par le modèle du parlement anglais et les anglais par la
France après la révolution. On le voit vite dans l’esprit des lois de Montesquieu : Montesquieu parle
de l’équilibre des puissances, pas la séparation des pouvoirs. L’UK est le modèle pour lui car c’est
dans le chapitre sur l’UK qu’il développe sa théorie sur l’équilibre des pouvoirs : gouvernement
modéré pour lui. Toutes les lumières françaises (sauf Rousseau qui déteste les Anglais) se réfèrent à
lui. Dans le sens inverse, c’est la révolution française qui fascine. Burixe dans son livre Réflexions in
the revolution in France (1790) prévoit les dérives. Et ce n’est pas un conservateur, c’est un libéral :
whig. Il est contre la guerre contre l’Amérique, est pour son indépendance et est contre l’exploitation
de l’Inde. Le grand libéral du XIXème a une approche plus positive et écrit un livre sur la révolution de
48. Dialogue monumental qui s’étend sur un siècle ou les deux pays s’échangent et s’observent.
Attention aux clichés ! Il y a entre les deux pays une opposition dans les représentations. Il va se
construire à partir des lumières une opposition entre la France et l’Angleterre.1) Les lumières sont
utilisées contre l’absolutisme en France. 2) Le libéralisme anglais et le modèle républicain français
s’oppose. Cette opposition va rejouer puissance dix sur les américains. Ce qui ne veut pas dire que
dans la réalité, les choses ne sont pas plus subtiles.
Représentation
Libéralisme anglais
- Liberté (depuis Magna Carta et Habeas
corpus)
- Primat de la société (ce qui compte ce
République Française
- Egalité
- Etat (« En France, l’Etat est producteur
du social » Rosanvallon)
-
-
-
sont les forces, les désirs, les rapports de
la société)
Groupes intermédiaires (société de
classes) C’est moins vrai qu’il y a cent
ans mais vous ne fréquentez pas les
mêmes personnes. Il y a encore une
aristocratie puissante en UK.
Les choses doivent évoluer
(progressivement)
Pragmatisme (les Anglais ont le sens du
concret)
Le droit (coutumier : common law).
Fondé sur le jus naturalisme : il a des
droits naturels, imprescriptifs,
traditionnels
Libéralisme économique
-
-
-
Individu
Révolution (tout tout de suite ! sinon on
descend dans la rue !)
Idéologie (on n’a pas le droit de dire
qu’on est d’accord avec le camp
adverse)
La loi (politique : légicentrisme). La loi
peut tout car est l’expression de la
volonté générale  Positivisme
juridique
Réglementation : l’Etat détermine
l’intérêt général
Ces deux modèles sont des modèles cousins ; en ce sens qu’ils s’inscrivent tous les deux dans un
même horizon philosophique fondamental. Il les distingue d’autres modèles philosophiques. Ce
modèle est le libéralisme philosophique. L’idée fondamentale que l’ordre social doit reposer sur les
individus mais risque d’anarchie. On retrouve ce risque dans l’islam  il faut garder l’umma pour
sauvegarder le lien social. On ne peut partir sur l’idée d’un individu souverain pour Burke.
Autre réponse à l’extrême gauche dit que cette histoire est une illusion car il n’y a pas d’individus il
n’y a que la société. C’est la réponse marxisme. Donc le libéralisme économique est contesté par la
droite (conservateur) et la gauche (marxisme). Il y a de réels points de divergence !!
13 mars
On dans les relations spéculaires. L’influence des UK sur la France passe par l’emprunt du
bicamérisme lors de la constitution française en 1814. Depuis ce moment, la France a deux
chambres. Le droit de dissolution vient des UK aussi + discours du trône. Il y avait dans nos
imaginaires politiques, opposition entre modèle républicain et libéralisme. Approche plus sociétale,
pragmatisme et idéologie, loi contre droit. Il faut en mesurer la validité de cette représentation, cette
dualité.
Il faut voir qu’il y a du libéralisme dans le républicanisme et vice versa. Le libéralisme est mal vu en
France, idéologiquement, il y a une philo libéralisme chez Locke dans la déclaration des droits de
l’Homme. Bcp de libéralisme dans le modèle républicain. La devise de la république commence par
liberté. Héritage de Montesquieu en France. Autour de 4 idées : supériorité de la liberté individuelle
(en UK et France) liberté des modernes (privée, des droits de vie, de se consacrer à ce qu’on veut Vs
la présomption est en faveur de la liberté : principe fondamental chez les UK. Si je veux limiter votre
liberté, c’est à moi de justifier la contrainte. C’est fondamental pour les libertés.
-
Méfiance à l’égard du pouvoir d’Etat. Dans les deux pays, absolutisme est vécu comme
négatif : les abus de pouvoir. C’est l’idée de la lutte contre le pouvoir royal. C’est
fondamental dans les élites. Idée qu’il y a eu des abus de pouvoir. La révolution française
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-
commence par la prise de la Bastille, symbole de l’absolutisme. Et pouvoir de l’Eglise. Le
catho en France, l’anglicanisme en UK. Ils ont opprimé les minorités religieuses. On ne peut
être fonctionnaire jusqu’au XIXème en UK si on n’est pas anglicans. Les libéraux plaident
pour la tolérance. Il faut que le pouvoir soit limité et contrôlé. Ce qui donne la théorie des
check et balances (contrôle et balance). Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. C’est la
séparation des pouvoirs (exécutif, judiciaire et législatif).
Importance de la représentation, hostile à la démocratie directe qui est considérée comme
une forme de césarisme. Ce sont les bonapartistes qui utilisent les plébiscites.
Representative governement. Les représentants sont instruits, élites éclairées qui peut gérer
les affaires publiques, a du temps à consacrer à l’intérêt général.
Importance des règles de la vie commune. Pour les France, il la traduise par loi et les anglais
par droit. Le libéralisme, ce n’est pas l’anarchie, il y a des règles. Les libéraux sont d’ailleurs
très puissants dans les métiers du droit. On a besoin de règles pour assurer la vie commune.
Ce que les UK appellent « the rule of law » (John Locke) est l’Etat de droit pour les Français.
C’est l’idée que nous ne pouvons avoir d’Etat social que s’il y a des règles pour garantir
l’intérêt commun. Locke dit qu’il y a de la compétition sinon car on veut prendre sa terre et
sa femme sinon. La société d’abord mais il y a un rôle subsidiaire pour l’Etat. Les libéraux
sont pour l’éducation publique. L’éducation coute cher donc il faut une solidarité. Ensuite,
travaux publics (Adam Smith, XVIIIème, Théorie de la richesse des nations). Selon les Etats
libéraux, le rôle de l’Etat est plus ou moins important.
Néanmoins, il demeure des différences réelles. Il y a une culture politique révolutionnaire en
France et en Angleterre ; d’où la force des extrêmes en France (1/3 des votes à l’extrême).
Les cultures politiques portent plus à la révolution qu’à l’évolution. ATTENTION AUX
CARICATURES. Les UK ont guillotiné la tête de leur roi avant celle des français ! Mœurs
pacifiques politiques non comme le fruit d’un génie national mais comme l’effet
d’événements politiques traumatisantes. L’UK a connu un XVIIème siècle épouvantable avec
deux révolutions et une énorme guerre civile (la guerre des deux roses)  histoire très
violente. C’est pour cela qu’ils sont devenus plus pragmatiques. Les choses étant acquises au
XIXème, les UK évoluent et les Français révoluent ! 1793 : suffrage universel pour les
hommes, 1814 : suffrage censitaire suite à une invasion 1848 : suffrage universel ; Il faut une
révolution ou une invasion pour que les choses changent. En UK 1832, 67, 85, 1918, 1928 :
suffrage ultra minoritaires à droit de vote des femmes à 21 ans, comme les Hommes. Mais
pas de vision irénique : les réformes se font sous pression de la rue. Bcp d’agitation sociale
même si c’est calme politiquement. Société conservatrice avec une puissance noblesse (pas
de révolution pour redistribuer). Chartisme. Il n’y a pas d’appel à la révolution en UK mais il y
a un appel à la révolution en France. En UK the moderate est un compliment. En UK,
révolution de Cromwell contre royauté, le peuple + aristocratie alors qu’en France la fronde
au même moment. La révolution fr est valorisée car alliance de la bourgeoisie + peuple
contre noblesse + roi. Ils en sortent plus riches.
Rôle de l’Etat est différent en France. Il est central chez les républicains. L’Etat est un
instrument d’émancipation. C’est l’individu qui doit s’émanciper pour les UK.
Le libéralisme français c’st l’idée qu’en France la liberté et l’Etat vont ensemble. L’appareil
d’Etat est la base de l’idéologie. C’est incompréhensible pour un UK, on est dans l’élite ou
pas. La puissance idéologique et sociologique est l’exception française. C’est un vrai
problème et c’est pour ca qu’il n’y a jamais eu un parti libéral puissant en France. En UK, si
jusqu’à la WWII : premier parti.
FIN DES REVISIONS POUR LE GALOP
Sujet transversal
St Simon. On emploie le terme « premier socialisme » plutôt que socialisme utopique. Pierre
Leroux répand le terme en Europe. Les socialistes ont une critique forte du système sociale :
il faut une rupture radicale. Comme par hasard, c’est beau
coup en France que ca va marcher. C’est une organisation sociale au début et non pas
politique au début (racine du mot). C’est un recrutement social intellectuel, dominant, petite
bourgeoisie, gens éduqués : médecine, droit… beaucoup d’ingénieurs. Un des milieux qui
porte le premier ces idées est Polytechnique. Cela a des conséquences économiques
considérables. St Simon est ancien élève de l’école militaire. Une idée qui les réunit tous :
idée qu’il faut renforcer le lien social. En France, c’est particulièrement fort. Anxiété autour
du lien social. Sensible e France qui est une terre de paysan, n’oubliez jamais que ce n’est
qu’en 1931 que la population urbaine dépasse la population rurale (déjà 100 ans de
révolution industrielle). Le salon de l’agriculture est inconcevable ailleurs. La révolution
Française a détruit les ordres, églises  nous avons un déficit de lien social. Il faut que les
hommes s’associent entre eux. C’est l’inverse chez les libéraux. L’association des travailleurs
surtout pour améliorer leur vie. La société est plus puissance, si on s’associe on est plus
efficace.
Proudhon : théorie de la plus-value  Marx. Il y a une plus value car un
homme ne peut faire en 3000heures ce que 3000 hommes font en une heure. D’où toutes les
associations, syndicats…
Il y a souvent une forme dimension religieuse : la nouvelle église de notre temps, c’est le
socialisme. St Simon écrit le nouveau socialisme il propose un socialisme qui remplace la
religion (Marxisme). Raymond Aron a fait une analyse pour montrer que le PC fonctionne
comme l’Eglise.
St Simon est important non pas pour lui-même mais pour le saint-simonisme. C’est une clé
pour comprendre le socialisme même en Espagne et aux US. L’histoire de St Simon est un
roman. Il a la chance d’être jeune au moment de la révolution : a vécu la fin de l’ancien
régime, révolution… C’est un des américains. Il est très noble, parent du duc de St Simon.
C’est l’expérience de la jeunesse qui bouleverse sa vie : est emprisonné par les UK. Il
commence à avoir des idées. A 23 ans, il va voir le vice-roi d’Espagne et lui propose la
construction du canal de Panama. Il rentre en France, veut qu’on l’appelle Bonhomme, fait
du trafic puis devient pauvre puis son ancien valet l’entretient pendant 4 ans… Sa pensée et
on influence importe plus : croisement entre l’utopie, la science et la philo. Il a lu les
utilitaristes anglais (maximiser le bonheur en associant les hommes), il a tout lu ! Les
hommes sont portés à la société comme les astres à la gravitation : Newton. La science est
reine de ce siècle. Il faut la répandre par l’enseignement. Science de l’Homme = premier à
l’utiliser. Analogie avec les sciences de la terre. Il faut trouver les lois de développement des
hommes. Enormément de penseurs se lance dans une philo de l’Histoire (Herder). Auguste
compte aura une influence mondiale. St Simon dit qu’on a trois périodes qui se répètent
dans l’histoire : période organique stable, transition : période critique (révolution), période
organique. On passe de l’age féodal à l’âge industriel par la période ciritique de la révolution
française. Il faut achever et dépasser la révolution Française. Le vériatble sang de la société,
c’est le producteur (plus on produit, plus on satisfait les besoins). Il y a des gens utiles
(producteurs) et d’autres inutiles  si on supprime les ingénieurs, le monde s’écroule. Il est
en adoration devant les savants et les artistes. Ils doivent rentrer au parlement pour lui. Il est
dans une perspective ou l’intérêt général l’emporte, la société doit être gouverné par les
producteurs, par ceux qui ont des capacités. Tout est en germe, idée de la circulation. Pour
qu’une société soit riche, il faut que les hommes circulent ( Canal) est obsédé par les canaux.
Conception de la secte…. Canal du Suez est un enfant de St Simonisme. Dans les élites
françaises, importance des idées St-Simoniennes. Club pour réfléchir à la situation
économique en Française. Se forme alors la technocratie française ; il faut donner le pouvoir
à ceux qui savent (X organisateurs). Il faut savoir pour gouverner. Frère pereire, qui financent
le chemin de fer  on peut être réveur et avoir des idées pratiques. Quand on lit St Simon,
beaucoup de sentiments, lyrisme, religiosité. Il ne se reconnait pas dans le romantisme dans
lequel il baigne. Syncrétisme  faiblesse car pas de parti politique mais force car a pu être
approprié par les élites françaises. Beaucoup de remarques, réflexes culturelles ne se
comprennent pas sans le St-simonisme. Il faut une association travail- capital que le patron
s’associe avec le travailleur. Idée qu’on a les solutions de la modernité. Durkheim a fait une
analyse sur le socialisme avec analyse de la pensée de St Simon. Dans ces mouvements
socialistes utopiques, idée fondamentale qu’il faut trouver l’harmonie : harmoniser les
passions (notamment passion amoureuse)  va très loin ; on la retrouve chez Owen,
utopiste anglais. Il crée une usine exemplaire textile en Ecosse avec cantine, école. Il va aux
US et crée un Etat appelé New Harmony. Obsession socialiste : rêve de l’harmonie, de l’âge
d’or. Pensée de l’harmonie passionnelle, sexuelle. Ils ont eu des procès contre bonnes
mœurs.
Dur du sujet : grands courants socialistes du XIXème. Le proudhonisme (Proudhon est
l’homme le plus influent jusqu’à au moins 1870, é certains aspects on se demande si depuis
la chute du communisme, il n’y a pas une revanche de Proudhon sur Marx) et Marx. Marx
avait deux filles qui ont épousé deux proudhoniens. Ces deux hommes étaient très proches
puis ennemis avec clair enjeu de pouvoir : qui serait le grand inspirateur du socialisme ;
Pendant commune de paris, les 2/3 sont proudhoniens. Il faut atteindre la toute puissance
de la social-démocratie Allemande au sein de la IIème Internationale (années 1880). C’est
assez intéressant car la dénomination est importante. Marx parle de socialisme utopiste à
propos de ses prédécesseurs. Proudhon est aussi utopiste aussi, il essaie de les mettre dans
ses prédécesseurs mais ils sont de la même génération. Proudhon utilise l’expression
socialiste scientifique pour lui. Ils sont scientistes : la science est la nouvelle philo, nouvelle
religion. Etre scientifique, c’est se légitimer. Tout le monde st dans l’idée jusqu’en 1890 du
Progrès, Evolution et idée de la Sciences. Positivisme est une philosophie développer par A.
Comte et qui contient le scientisme. On est dans le Zeid geist (esprit du temps), un esprit du
temps scientiste.
Proudhon (1809-1865) a une histoire très particulière. Il est Français et est un homme du
peuple. Son père est tonnelier et sa mère cuisinière, en Franche-Comté. Région où il y a un
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fort ancrage communiste. C’est un autodidacte et va à l’école avec une bourse car très doué.
Il est obligé d’arrêter car pas de moyen, donc sa culture vient de lui-même. Il est typographe
et passe son Bac à 29 ans. Typographe = ouvrier les plus éduqués, révolutionnaires. 1840 =
court pamphlet sur « qu’est-ce que le propriété ? ». Il répond que c’est le vol. Rencontre avec
Marx qui lui fait connaitre la philo allemande, de Hegel. Ils vont vite se fâcher sur un tas
d’enjeux philo et politiques. Dés 1846, se fâche. Philosophie de la misère écrit par Proudhon
et réponse : Misère de la philosophie publiée par Marx
 Idée de fonder un socialisme scientifique fondé sur l’économie. L’économie politique est
la base de tout savoir rationnel et de toute politique. Ce ne sont pas des idéalistes.
 Dénonciation de l’inégalité sociale sans relâche. Proudhon a toujours été un homme qui
a dénoncé les inégalités sociales
 Importance de l’industrialisation, nouvelle époque, révolution dans l’histoire du monde.
Il faut changer l’ordre du monde, de manière radicale.
En 1846, Marx demande à Proudhon d’être son correspondant français mais s’oppose.
Proudhon est pacifiste. Non pas un pacifisme moral mais parce qu’il considère que les
guerres sont toujours faites pour de mauvaises raisons, esprit de conquête. Il prend toutes
les guerres napoléoniennes. A l’intérieur aussi, il est très réticent devant l’idée de révolution
violente, qui renverserait l’ordre social dans un grand soir => inverse de Marx. Idée chez lui
est qu’il y aura bien un renversement social mais par des réformes radicales : réformes par la
société elle-même. La société a les moyens de se réformer elle-même et de s’auto-réformer
de manière radicale.
Il dit qu’il est un anarchiste. Il s’oppose à la grande tradition française : tradition du pouvoir
d’Etat. Il déteste Rousseau, le jacobinisme. Cet anarchisme est aussi contre l’Eglise (« ni dieu
ni maitre ») et contre le Marxisme qu’il accuse de devenir une nouvelle religion. Mais
attachement à l’égalité qui le distingue de Socialisme
Mutuelliste : c’est une idée qu’on retrouve sous la plume de Proudhon. Nous mutuellisons
nos ressources et nos efforts dans tous les domaines de la vie sociale : production,
commerce, vie privée… C’est l’idée qu’il ne faut pas opposer les classes mais les rassembler
dans un effort mutuel, y compris les capitalistes. Si on rassemble nos efforts, nous seront
plus fort  analyse du plus-value. Il est anti-individualiste mais antiétatique. Il défend le
contrat mutuel. Idée de contrat est exclusive de celle de gouvernement. L’Etat, c’est la
violence (a passé près de 4 ans de sa vie en prison, pleins de procès avec tous les régimes).
Proudhon dit tout et son contraire (la propriété est le vol  la propriété est la liberté). On a mal
compris ! Il est contre le communisme : la mise dans la main de l’Etat de toutes les propriétaires. On
va s’approprier la partie du travail donc vol. mais liberté car permet de résister à l’Etat. Il faut donc
répandre la propriété pour la mutualiser. Le rêve de Proudhon c’est des fédérations de petites
propriétaires, c’est la raison de son immense popularité en France. Permet d’éviter la toute
puissance de l’Etat et de la toute puissance du capitalisme car comme Marx le dit, il n’y a rien de pire
que le capitalisme. Donc mutualisons la propriété et rassemblons-nous en petites fédérations
industrielles. La base de tous c’est l’économie politique. Du coup, tout un modèle politique
s’enclenche à partir des cellules de production mutualisée. On les réunit dans des fédérations. On
coupe la France en 12 grandes régions dans une fédération. Il est donc favorable à la fédération
européenne. Il prévoit que l’Europe doit avoir la liberté de circulation et de résidence. Il faut que
l’Etat soit décentralisé, sinon il est trop puissant. « Le XXème siècle ouvrira l’air des fédérations ou
l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans. »  force de l’association des hommes et une
nostalgie des vieux métiers : compagnonnages, apprentissage ensemble entre vieux et jeunes,
apprentis et spécialisés.
On a un système assez cohérent si on met à la base tout l’association contre errements de
l’individualisme et liberté contre la puissance de l’Etat. Il est socialiste, anarchiste et libéraliste. Il est
influencé par J.S. Mill, pour justifier la liberté et la propriété. Il y a un côté sombre de Proudhon. Un
antisémitisme féroce, il est d’une violence inouïe. Pour lui, le riche, le capitalisme est juif. Et un
antiféminisme incroyable.
Solidarité ; l’Europe ne fait que ce que l’Etat ne peut pas faire (exemple de la vache folle). Idée de
suppléance. En politique, au plus près des citoyens ; en économie, au plus près des producteurs. Tout
est contractuel chez lui : on tien la liberté de l’individu et le collectif, association. C’est une idée
libérale chez lui.
Pour Marx, devenir humain a pour base fondamental la dialectique. Tout se désagrège et se reforme
pour former du progrès. Proudhon dit qu’il cherche la balance des forces, pas la synthèse. Il
considère que c’est que la vie, c’est quand des forces s’opposent et forment de l’énergie. Il faut
toujours veiller à l’opposition et qu’il faut le maintenir car c’est ce qui donne le socialisme  lutte
contre monopole et une faction dominante en politique. L’idée pour lui est qu’il y ait des
contrepouvoirs (libéralisme). La propriété est le contre-pouvoir à l’Etat. Il faut le contrat car si on
reste seul avec ses ressources c’est de l’anarchie. Par l’éducation, par la communication, les gens
vont être convaincus. Métaphore de Roosevelt  éteindre l’incendie dans la maison du voisin. Le
proudhonisme a d’énormes influences diffuses. On retrouve des proudhoniens de gauche et de
droite. Il a beaucoup influencé l’Action Française (compagnonnage +antisémitisme) mais est surtout
le père de l’autogestion (ouvriers peuvent gérer leur usine) Idée que patron et ouvriers peuvent
collaborer et que les ouvriers peuvent profiter de leur usine. Il influence les syndicats (CFDT). C’est
très français : anarcho-syndicalisme. Tout ce qui mutualiste est très présent en France. Il a lancé la
banque du peuple avec crédit gratuit. Il a une postérité considérable : je paye pour la retraite de
quelqu’un qui est en retraite ; mutualisation du risque, de l’âge, de l’accident du travail (premier type
d’assurance).
Balance chez Proudhon, dialectique chez Marx. L’égalité a beaucoup de sens.
- Egalité de droits (pas de distinction à la naissance) = libéralisme classique
- Egalité de condition = je dois arriver à un état social ou tout le monde à la même chose selon
ses besoins
- Egalité des chances (libéralisme progressiste et social-démocrate : les droits ne suffisent pas,
il faut organiser le fait qu’au début de la vie, les gens n’ont pas les mêmes chances au
départ) ; on n’aura pas une société égalitaire forcément mais on s’assure au moins qu’ils ont
eu les mêmes chances.
- Egalité de traitement
Beaucoup de socialistes pour l’Europe sont Proudhoniens et d’autres MARTINE AUBRY <3, plus pour
l’Etat.
27 Mars
Le nationalisme se révèle une idéologie plus forte que le socialisme. Jaurès essaie d’empêcher la
guerre et est assassiné. Critique du socialisme donc et scission avec le parti communiste. Lénine fait
le procès du socialisme qui a accepté la guerre. Le socialisme est une véritable contre-société. En
France, différent, le reste du temps vous êtes un bon républicain. Ca se termine très mal pour lui. En
avance sur leur temps : contre-société.
Entre les deux socialismes, les différences sont sensibles et elles sont soulignées par les socialistes
eux-mêmes dans une relation spéculaire. Les Français surtout regardent vers les Allemands avec
admiration. Jules Guesde dit que c’est le modèle : orthodoxe (marxiste), organisé… Les Allemands
regardent les Fc de manière méprisante considérant qu’ils sont au dessus, supérieurs… Les Français
sont mal organisés et pas d’aspirations politiques. Mais ils sont aussi de plus en plus critiques. Socialdémocrate était le mot de Marx lui-même. Aujourd’hui : sens inverse. Les allemands ont un lookingdown. Charles Andler
Trois catégories d’opposition :
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Précocité et unité du parti allemand. Le parti allemand est fondé en 1875 alors que la session
française SFIO est fondée en 1905 (2 générations historiques). Unité de la doctrine du moins
en apparence. Erfurt (1891) : orthodoxie marxisme proclamée. Engel a beaucoup influencé.
Nombre de courants considérables, de partis qui divergent sur des points de doctrine et de
stratégie politique. Dans les années 1890, il y a en France 4 courants socialistes. Plus un
demi-groupe, les parlementaires qui s’appellent les indépendants et n’appartiennent pas aux
quatre autres. En 1902 : petite fusion et on arrive à deux partis : parti socialiste de France
(parti socialiste qui se trouve en France. Parti de Guesde, se veut être l’équivalent du parti
allemand) Vs parti socialiste français (Jaurès : spécifiquement français). Sous la pression de
l’international, se fusionnent et fondent le SFIO. Le contraste est important.
Puissance et structuration du parti allemand. En 1912, le parti allemand a 35% des voix et
compte un million de militants. Le parti français est la troisième force au parlement. Il n’a
que 100 000 militants. On a d’un côté une contre-société avec organisation totale de la vie
des ouvriers Vs adhésion limitée et strictement politique des militants français, subculture.
Grande intégration du parti allemand dans le monde ouvrier. Cette articulation se voit de
deux façons : les élus et députés du Reichstag sont en majorité des ouvriers. On a certains
grands leaders politiques allemands qui sont du milieu ouvrier (Bebel). Alors que le parti
français est dominé par la classe moyenne, petits fonctionnaires et représentaient par des
leaders qui appartiennent à une excellente bourgeoisie. Les trois leaders du socialisme
français étaient des grands bourgeois : Jaurès, Blum, Mitterrand. Intégration avec les
syndicats. On est plus proche du modèle Anglais du point de vue sociologique  grande
osmose avec les syndicats. Tel n’est pas le cas en France puisque dans le syndicalisme
français était dominé par deux tendances ; la tradition autogestionnaire proudhonienne et la
tradition syndicale révolutionnaire. C’est indépendante vis-à-vis des partis est au cœur de la
fondation de la CGT en 1906 (anarcho-syndicalisme : refuse d’être aux ordres d’un parti).
Syndicalisme qui rêve du grand soir : insurrection générale pour renverser le capitalisme. On
est très loin du modèle allemand.
II) Ces différences sont à mettre en relation avec des contextes différents
1) contexte économique différent
Nous avons une grande puissance industrielle allemande. Elle double l’UK et devient
première puissance économique Européenne début XXème (charbon, acier, chimie
allemande). D’où des concentrations d’ouvriers très fortes dans la Ruhr et Saxe. Dans des
conditions de prolétarisation, facteur de mobilisation. Alors que la France s’est développée
ais il y a deux fois plus d’ouvriers en Allemagne (9 millions contre 4,5%) et sont dans des
petites structures.
La société française est différente par l’importance d’une immense paysannerie. Il y a en
France en 1914 beaucoup plus de paysans que d’ouvriers. Très minoritaires en Allemagne et
absent en UK. Il y a deux fois plus de paysans que d’ouvriers en 1914. Ca change le pays 
conséquences éco et politiques majeures. Comment les intégrer ? Comment leur parler ? Car
c’est elle qui représente la population française.
2) Contexte politique différent
Régime impérial et autoritaire de Guillaume II du Keiser en Allemagne et un régime
républicain en France. En 1878, les organisations socialistes sont interdites par Bismarck.
Les chefs s’exilent en Suisse et mettent au point un système secret, clandestin. Cette
clandestinité qui dure 12 ans renforce cette contre-société. Les socialistes qui avaient été
interdits à cause de la répression de la commune sont amnistiés et se réintègrent grâce à
la république. Cela accentue leur intégration dans la société.
3) Différence des traditions historiques
En France dans le socialisme français les souvenirs de la révolution sont encore très
vivaces. Il n’y a qu’en France qu’en 2012 un candidat va reprendre la Bastille  souvenir
de la grande révolution. Jean Jaurès a écrit Histoire socialiste de la révolution française.
C’est toujours l’idée de la rupture révolutionnaire (forte chez les syndicats et socialiste).
Il y une culture politique typiquement française qui s’enracine dans la culture française.
Cela expliquera le succès du communisme ensuite. Littérature qui est dans la culture
nationale allemande française et manque d’analyse comparative.
Mais si on applique le principe de Marc Bloch : mutatis mutandis, on voit qu’il y a des points
communs qui sont croissants au cours du temps.
1) Sociologiquement, il ne faut pas trop accentuer l’opposition spéculaire entre parti ouvrier et
parti bourgeois. Dans les deux partis, on observe la domination des intellectuels. Ils
deviennent des intellectuels et beaucoup d’entre eux viennent d’un bon milieu  famille
Liebknecht Wilhelm et Karl et grand personnage, secrétaire, Bernstein. Marw et Engel ne
sont pas ouvriers. En France, c’est pareil. Et quand il n’y a pas bourgeoisie au départ il y a un
phénomène d’embourgeoisement. En Allemagne, il y a une puissante bureaucratie. On peut
faire toute sa carrière au parti et on devient un petit bourgeois du parti. Ils sont
fonctionnaires du parti. Processus d’embourgeoisement selon Marx. La bureaucratie des
partis fait parti de la thèse de Weber. Cela est repéré et dénoncé par Robert Michels.
2) Socialisme divisée même en Allemagne. On trouve trois grands types de militants :
- une majorité de marxiste orthodoxe qui est adoré par Jules Guesde. Il domine sous l’effet
de la IIème international.
- radicaux révolutionnaires qui veulent une insurrection le plus vite possible, refus de tout
compromis avec le pouvoir. C’est le prémisse de ce que deviendra le bolchévisme plus tard
(Rosa Luxembourg).
- Les réformistes révisionnistes  tous ceux qui partent de l’idée qu’il ne faut pas appliquer
Marxisme tel quel. Il faut obtenir tout de suite des réformes car les ouvriers souffrent. Il y en
a qui vont accepter de participer au gouvernement (Millerand) mais c’est interdit en
Allemagne. Il faut obtenir une réforme. Cela est lié à un personnage : Bernstein. Ce n’est pas
un prolétaire, écrit un livre en 1899 qui s’appelle les présupposés du socialisme. Ce livre a un
énorme retentissement en Europe. Beaucoup d’enjeux du XXème sont déjà là. Il dit que le
Marxisme est contredit par les faits, par l’histoire de l’éco capitaliste. Marx avait prédit que le
capitalisme s’effondrerait de lui-même à cause de ses contradictions. Le taux de profit allait
baisser à cause de la concurrence. Elle impose donc la baisse des salaires  paupérisation du
prolétariat. Or, on constate que le prolétariat vit mieux qu’avant (surtout en Angleterre). Le
schéma marxisme ne marche pas, contradiction interne : les infrastructures économiques
sont définies par les rapports de production : place dans la production. Si le prolétariat est
paupérisé, il est de plus en plus préoccupé par les problèmes quotidiens donc ne peut
s’occuper à préparer une meilleure société. Marx est trop déterminisme et donc c’est
contradictoire. Il n’y a rien à faire donc paresse de l’esprit  la révolution se fera par ellemême. Le marxisme est contradictoire avec l’esprit révolutionnaire. En toute logique, le
marxisme conduit à la passivité ouvrière. Ce que nous propose Bernstein, c’est de critiquer
comme l’avait dit Kant, pour remettre en cause les idées reçues. La classe ouvrière doit
recevoir un enseignement moral. On a là quelque chose de très fort en Allemagne 
importance de la dimension morale du socialisme. On le trouve en Suède, Norvège, PaysBas…Ce moralisme est quelque chose important dans les pays du Nord, qui contraste avec la
France ou la politique est autre chose que la morale. Donc Bernstein est favorable à la
réforme car diversité des ouvriers. Il faut « viser des objectifs immédiats, préfigurant un
mode d’organisation économique et social supérieur »  à travers les députés qui peuvent
peser au parlement. La révolution c’est très bien mais on ne va pas mourir en attendant.
-
Qui demeure dans l’ambigüité stratégique.
En All la position de K. est la suivante : la révolution reste le but suprême mais vous savez ce
que nous avons vécu sous la clandestinité. Donc ne gâchons pas nos efforts par une
insurrection trop précoce. C’est l’attentisme révolutionnaire. Rosa Luxembourg dit que c’est
de l’opportunisme. Dans la pratique, on s’aperçoit que les deux socialismes sont dans la
pratique des réformistes et qu’ils essaient et obtiennent dans les parlements des avancées
sociales. Cela est particulièrement net chez les parlementaires or ils ont tendance à être le
groupe dominant. Ils sont très importants dans le parti. En France, on aime bien la
république. Qu’est-ce qu’on peut faire avec elle ? C’est là qu’on fait la grande synthèse :
obsession de Jaurès de réaliser la synthèse entre républicanisme et socialisme (Jaurès). Le
socialisme ne veut pas renverser l’ordre des classes il veut fondre les classes dans un ordre
qui sera meilleur pour tous. Le socialisme est l’affirmation des droits suprêmes de l’homme.
Synthèse entre révolution, socialisme. Conduit naturellement au nationalisme. Que faire
dans le régime républicain ? Le mot d’ordre révolutionnaire est renvoyé à plus tard. Dans les
deux cas, les radicaux révolutionnaires disent qu’on oublie la pureté doctrinale. Ni l’un ni
l’autre ne tente une insurrection face au régime en place. Plus fondamentalement, ce qui
réunit les deux partis, ils sont tous les deux immergés dans le nationalisme ambiant qui est la
grande idéologie du XXème siècle. C’est le cadre mental de l’Europe avant 1914. Il contredit
les apparences de la IIème internationale : « prolétaires de tous pays : unissez vous ! »
soutien le Reich allemand. Beaucoup malgré l’unité de façade du socialisme allemand, il y a
un fort courant national allemand attaché à l’unité allemand, voir pangermaniste. Lassalle :
fondateur du SPD. Mouvement étatiquo-national. En France, l’attachement à la France anime
tous les socialistes. Jaurès croit à la possibilité d’une synthèse entre nationaliste et socialiste.
Il est d’un grand patriotisme. « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup
d’internationalisme y ramène » . Il croit à cette possibilité à prouver en cas de guerre. Malgré
la contre société, les socialistes vont à l’école allemande, imprégnation de l’identité
nationale. Le nationalisme est quelque chose dont ils ne peuvent s’émanciper. Cela explique
l’union sacrée en 1914.
Jaurès est avant tout républicain. Un des éléments qui participe à la républicanisation du
socialisme est l’affaire Dreyfus. Les socialistes français sont mis face à une situation non
socialiste. Le républicanise est remis en question.
Jaurès est d’abord contre Dreyfus parce qu’il n’aime pas l’armée et parce qu’il est antisémite.
Puis il s’aperçoit que les droits de l’Homme et la République est en jeu. Il y a eu un
compromis historique car pense que la république est en danger. Blum idem avec le danger
fasciste. La question: qu’est-ce qu’on fait en démocratie ? Dilemme des années de plomb.
Indication de méthode
Ecrivez toujours le sujet sur la copie. Sur tout sujet, on peut appliquer les cinq W :
-
-
Who ? (personnages, acteurs, institutions, groupes politiques importants)
What ? Les concepts République et identité national. Définir : république : un régime
politique ou une culture. Mais il y a cinq républiques. On a l’identité soit comme essentialiste
(donc langue, terre, culture, sang, appartenance politique) soit constructiviste qui va vers les
représentations.
When ? cadre temporel : chronologie. Fin XVIII : révolution et en même temps, création de la
nation.
Where ? cadre spatial : s’intéresser à la comparaison entre les deux
Why ? Question de l’HISTOIRE elle-même de l’évolution. Quelle est le lieu causal entre les
deux ? Cela donne le cœur de la problématique.
Deux identités, deux républiques et concomitances chronologiques. La république : 1792 et l’identité
nationale en 89. Presqu’une concomitance chronologique. Penser au rôle des ruptures : toutes les
Républiques sont nées d’une rupture et s’achèvent dans la rupture aussi. Dans l’essentialisme, la
nation doit être continue. Donc ca ne rentre pas dans l’identité. En plus, elle est changeante (à une
chambre puis deux chambres puis président au Vème super important). Par ailleurs, régime très
contesté ! L’opposition à la république se fait au nom de l’identité nationale française : pour eux, la
république n’est pas dans l’identité nationale : vient des juifs, des francs-maçons. Monarchiste et
catho !  continuité de la France !
A)
I)
II)
Un régime tardif et changeant
1) Une histoire brève dans une histoire longue
2) Cinq républiques très différentes
Un régime longtemps contesté
1) Un
B) Une culture politique devenue la composante centrale d’une identité nationale forgée et diffusées
par elle
I) La proximité nation/république
1) Synchronisme des deux processus
2) Les affinités idéologiques et sociologiques
II) La synthèse au sein d’un grand récit commun
1) Républicanisation de la nation
2) … et nationalisation de la république
Grand récit qui nous rend compte du passé, présent d’un groupe social. Hannah Arendt appelle cela
l’idéologie. La révolution ne doit plus être une coupure. Il faut républicaniser la nation et nationaliser
la république. Le 14 juillet devient une fête républicaine alors qu’avant elle était une fête
monarchique et nationale. On réinstaure la république dans la continuité nationale. On montre que
la république couronne tout un processus d’une histoire continue, unie. Elle se projette dans le
passé. Aujourd’hui république = nation. Plus de distinction. Institutionnellement, la Vème a réconcilié
monarchie et république avec « monarchie républicaine » de Maurice Duverger.
Cours du 10 avril
Question du totalitarisme : expérience fondamentale de l’Europe. Pb dans la définition. C’est difficile
de parler d’UN totalitarisme. Ce totalitarisme est introduit par Mussolini. La question de la
comparaison entre le nazisme et régime soviétique. Pendant longtemps, on s’est interrogé sur le
caractère licite de cette comparaison. On rejetait ce concept, considéré comme un concept de droite,
libéral pour mettre dans le même sac deux régimes qui n’ont rien à voir. C’est la question qui agite
les gens jusque dans les années 70 puis le terme s’est imposé notamment avec l’analyse d’Hanna
Arendt et Aron. Qu’est-ce que le totalitarisme ? Définition catégorielle : quel régime rentre dans
cette définition ? Et le fascisme italien ? Le communisme chinois ? Le régime iranien ? Donc question
fondamentale de la définition ? Et qui mettre dedans ? On trouve des avis très différents même entre
Arendt et Aron. Que fait-on des italiens ?
On va constater d’abord la diversité historique des régimes ; on va souvent la distinction entre les
régimes révolutions (communismes) et régimes contre révolutionnaire. Mais non car Hitler et
Mussolini disent qu’ils font une révolution. Ils font partis de la droite révolutionnaire. Ils veulent
inventer un « homme nouveau »  portée révolutionnaire. Le fascisme italien s’établie en 1922,
après le communisme. Il s’établie plus vite dans son visage définitif alors qu’il faut attendre procès de
Moscou pour le communisme. Mussolini est un socialiste. Il est directeur du grand journal socialiste
et se mue en un nationalisme totalitariste ; Société frustrée : elle n’a pas reçue assez alors qu’elle est
dans le camp des vainqueurs. Dans les villes et campagnes italiennes, agitations des gens qui se
révoltent. A la faveur d’une marche sur Rome, il prend le pouvoir de façon constitutionnelle et
l’exerce jusqu’en 43. Puis les Allemands, le libèrent de la prison et il règne jusqu’en 45 dans le
république de Salo. Le grand mot de Mussolini est la nation et l’Etat. Il faut rassembler le peuple
italien dans un Etat totalitaire qui embrasse l’ensemble de l’existence humaine : « tout dans l’Etat,
rien en dehors de l’Etat ». ce personnage fait une sorte de nationalisme extrême reposant sur la
petite bourgeoisie italienne déclassée par la crise des années 20. Ce système se mesure dans tous les
domaines de la vie : vie politique avec un parti unique dans la vie économique dans les systèmes de
corporation (la production est organisé sans lutte de classe : patron et ouvriers sont ensemble) et
social avec embrigadement de la jeunesse. Beaucoup de traits communs avec les autres régimes
totalitaires apparaissent dans les déclarations de Mussolini : antilibéralisme absolu, culte du héros
(guerrier avant tout), vitalisme (idée que c’est un héritage : la vie est un constant effort, se justifie
elle-même, l’Homme doit chercher « une vie supérieure »). On glisse facilement au bout de la force
qui justifie tout. Puissance et domination sont des objectifs : tant pis pour les faibles. D’où, les
massacres en Ethiopie.
Mais pas de véritable racisme. Il ne croyait pas en l’idée d’une race mais en l’idée d’un
peuple. Il a protégé beaucoup de juifs. A partir de 1938, installe une loi antisémite mais juste pour
l’alliance avec l’Allemagne. Ensuite, il n’a pas crée de camps d’exterminations. Il y a eu des camps de
prisonnier en Sicile. Mussolini ne s’en est pris qu’à ses opposants : il n’a pas terrorisé la population
italienne. L’autre différence, lié au contexte de l’Italie, est que jamais le fascisme n’a pas pu ou voulu
une main mise totale de l’Etat avec l’Eglise. Il a eu un endroit de contradiction : pie XI a condamné le
fascisme mais Mussolini n’a pas « puni » ces derniers. Staline et Hitler, ce n’est pas le même genre.
Des écrivains et des cinéastes ont pu se faire entendre en Italie. Est-ce qu’il n’a pas voulu ou n’a-t-il
pas pu ? (Renzo de Felice) ; Au minimum, c’est un totalitarisme ….
Fondée sur l’empire romain avec idée que la méditerranée doit être italienne. Il veut être un
nouveau césar.
Adolf Hitler : la victoire nazi est elle aussi basée sur une crise, économique cette fois avec 6 millions
de chômeurs. Par la pression, il se fait nommer chancelier. A partir de là, il construit un Etat
totalement nouveau par rapport à la République de Weimar. Il fait les choses encore plus vite. Bcp de
ressemblance dans la répression militaire, manifestation de masse, fin des libertés individuelles.
Culte du chef. Mais c’est différent. Hitler part d’un prémisse différent ; il part du racisme. C’est un
homme d’une grande franchise il a fait ce qu’il a dit. Il se bat pour la pureté de la race. Hitler est
autrichien. Il y a le sang au fond ; race qui doit se défendre face à ce qui le menace. Le juif est
responsable de tous les maux, de la défaite de 14. L’Allemagne peut être sacrifiée pour cette cause :
la pureté de la race. L’Etat est dirigé par le parti. Ce qui est frappant chez Hitler est l’extraordinaire
chaos au sommet de l’Etat nazi. Il y a une extraordinaire pagaille. Goebbels et Himmler entretiennent
une rivalité totale pour contrôler les instruments de la répression. Chaos dirigé par le chef et ou
l’idéologie est dominante. L’Etat allemand est de plus en plus dominé, instrumentalisé par le parti.
Himmler est un homme de parti sui crée la SS. Himmler devient ministre de l’Intérieur et contrôle la
Gestapo : organisme d’Etat. Il met la main sur la Weimar avec la troupe combattante des SS. On peut
dire qu’alors que Mussolini s’inspire du despotisme, Hitler adopte des méthodes qui lui permettent
d’être toujours l’arbitre. Mussolini est autoritariste ! Ce modèle de l’appropriation de l’appareil
d’Etat par le Parti est aussi le cas du régime stalinien. Le parti est l’avant-garde du prolétariat.
L’interventionnisme économique à travers la nationalisation des terres et des entreprises : un grand
récit du marxisme avec toute l’Histoire de la lutte des classes dans le manifeste. Il y a chez Mussolini
un attrape-tout idéologie. Il est réactionnaire mais veut aussi créer un homme nouveau. Cette
absence de pureté l’exclut du modèle de l’idéal type : pas de philosophie de l’Histoire organisée. Pas
de discours eschatologique chez Mussolini. Dans l’URSS, on retrouve le culte du chef puisqu’il survit
et mort dans son lit. Staline était le Secrétaire général du parti Communiste, pas ministre ou
président  le pouvoir est dans le parti. Les proches de Staline s’accaparent les fonctions. Le NKVD
est devenu un instrument du parti alors que c’est au départ un ministère.
La différence entre les deux régimes : c’est pour un noble but que Staline met en place le régime. Fin
libératrice, égalitaire. Ce sont des camps de travail et pas d’extermination. On ne peut donc pas selon
Aron confondre les deux. « la différence est essentielle quelques soient les similitudes ». Il suit Hanna
Arendt mais pas les mêmes finalités suivies par les deux.
Arendt Vs Aron. … a joué un rôle trouble. Arendt est juive, quitte l’Allemagne et va en France. Ca se
passe mal pour elle. Elle est mise dans un camp et elle sentait que quelqu’un arriverait bientôt. Elle
va aux USA et fait une carrière brillante. Elle devient l’une des grandes théoriciennes du libéralisme
contemporain. C’est Aron qui la fait connaitre en France. Les points communs sont nombreux ; ce
sont tous les deux des philosophes qui ont une grande conscience de l’Histoire. Aron est très
sensible aux conditions historiques. Importance de la conjoncture historique de l’entre deux guerres.
Il se lance dans l’immense guerre civile qui dure 30 ans et perd prestige et millions de morts. Ils
théorisent le phénomène de brutalisation des sociétés européennes. Il est analysé par Mosse :
comment la guerre a changé la sensibilité des européens et des militaires : libéralisation des instincts
les plus discutables de l’Homme ; volonté de nuire, de tuer, la haine. Pour Mosse, les sociétés
européennes ont été profondément atteintes dans les codes moraux, dans la civilisation, la moralité.
Des millions d’hommes vont être lâchés dans un monde en crise politique et éco et vont être la main
d’œuvre qui va alimenter cette expérience du totalitarisme. On ne peut donc pas comprendre les
totalitarismes sans la WWI. Le totalitarisme est quelque chose de très moderne ! il faut mettre
nazisme et stalinisme d’un côté et fascisme de l’autre. Arendt et Aron sont les pionniers d’une
comparaison entre nazisme et stalinisme contre le consensus général selon lequel on ne pourrait
comparer les deux (bien absolu : URSS, mal absolu : Nazi). Le double rôle de l’idéologie et de la
terreur est essentiel.
Son point de vue est phénoménologie chez H. Arendt. La vie quotidienne, le fonctionnement au jour
le jour dans ces régimes est ce qui importe. L’idéologie est la logique du milieu poussé à l’extrême.
Logique implacable de ces régimes : rend compte de toute réalité autour d’un concept unique : la
race ou la classe. La propagande est là pour faire rentrer le réel dans les cases de l’idéologie. Le
mensonge est théorisé par Hitler comme moyen de gouvernance utile et légitime. Le pouvoir revient
à celui qui sait le destin de l’Homme ; le parti et son chef. Hanna Arendt reprend la classification de
Montesquieu et rajoute un régime : totalitarisme. Pour Montesquieu, il y a un principe (terreur) et
une nature (idéologie). On ne peut pas sortir. C’est une véritable religion. D’autre peur, distinction de
Montesquieu sur le principe. Il distingue les gouvernements (régimes). La république c’est la vertu/
monarchie c’est l’honneur et despotisme = peur. La nature du régime est la terreur, c’est ce qui le
distingue des autres. C’est la race/classe ; Histoire/Nature. Peu importe le réel ! On fera du déni si
cela va à l’encontre de la nature/Histoire. Le pouvoir revient à ceux qui ont le savoir : le parti et le
chef. On a une grande différence entre Marx et Lénine. Marx dit qu’il faut le pouvoir à la classe,
Lénine : avant-garde du prolétariat mais c’est le parti qui monopolise le pouvoir. La violence est
quotidienne, omniprésente et peut toucher n’importe qui ! Le bon tyran dans Machiavel s’en prend à
ceux qui menacent le pouvoir. Il redouble de violence même lorsqu’il n’y a plus d’opposants. On ne
cherche pas à faire des convaincus mais des soumis, des « chiens de Pavlov » (Hannah Arendt).
L’autoritarisme vise à vous empêcher de vous coaliser : elle touche votre vie publique, civique mais
votre vie privée reste intacte !dans le totalitarisme, pas de distinction entre vie privée et publique =>
création de sentiment de loneliness : désolation, plus d’attache humaine. Même chez vous, vous
n’êtes plus chez vous => niveau maximum de désolation, d’isolement. On encourage la délation au
sein des familles. Fragmentation de l’individu lui-même qui devient atome : expérience de la mort,
mort civile. Cela met en place des traits communs dans un régime totalitaire.
-
Grand récit, idéologie fondé sur Nature/Histoire
Ennemi commun => antilibéralisme. Mussolini s’en prend particulièrement au libéralisme
Religion séculière (Aron) Le dieu sur terre c’est le Fuhrer, le paradis : on va le créer sur terre. Quand
on veut se séparer de quelqu’un on dit qu’il est hétérodoxe ou révisionniste. Vous êtes excommunié,
on vous chasse du parti. Idée que l’Histoire va nous apporter le salut. On fait descendre la
transcendance sur Terre. Beaucoup de mythologie : on voit de manière pure les mythes de Girardet :
héros, le chef, l’unité, théorie du complot, mythe de l’âge d’or. L’âge d’or c’était le grand temps des
races pures. Et communisme primitive aussi ! fautes des étrangers, des juifs et des libéralistes : ce
n’est jamais de ma faute! La théorie du complot est très importante : explique tous les malheurs :
« on transforme les obstacles en ennemis ». Du coup, on déshumanise l’ennemis car il est difficile de
tuer un homme. On retrouve des mots de déshumanisation dans le discours stalinien et nazi. Il y a
selon Arendt la disparition des liens sociaux traditionnels. Tous ces millions d’H et de femmes qui
changent d’univers, de fréquentation et de milieux vont se sentir déracinés. Ils ont perdu tous leurs
repères. On ne comprend pas le totalitarisme. L’obéissance : idée que les hommes ne demandent
qu’à obéir dés lors qu’ils ont un chef ! Ils aiment avec un chef et lui obéir. La passivité des foules
devient commune à l’époque. Banalité du mal : facilité qu’a l’être humain de pouvoir faire le mal à
son prochain parce qu’il obéit. Dés lors que la responsabilité est divisée, l’instinct d’obéissance est
très fort (syndrome du conducteur de train). Les sociétés cherchent à externaliser le mal : on prend
un bouc émissaire. Ce qui est très frappant est l’anti-intellectualisme. Même si il y a une différence
entre nazisme et soviétisme, quand on subit l’un ou l’autre, la différence, on ne la ressent pas
vraiment !
Aron et Arendt ont des perspectives différentes ! Aron raison en terme d’idées ALORS que
phénoménologie chez Arendt : expérience en jeu. Qu’est-ce qui se passe dans le vécu du
totalitarisme. Pour Aron, il y a une insistance sur le rôle de l’Etat qui lui parait dans le phénomène du
totalitarisme. L’Etat totalitaire est chaotique chez Arendt : on multiplie des normes ou personne ne
se retrouve plus. Ces personnages vont gangrener l’Etat et rendre la lecture de qui a le pouvoir
illisible. Himmler est u fonctionnaire de parti. A partir des organes du parti, il crée un trouble
complet au sein des généraux. L’Etat n’est qu’aux mains du parti.
Aron refuse d’assimiler nazisme et soviétisme in fine. On ne peut pas confondre un régime tourné
vers l’émancipation et vers l’extermination. Position très dominante en France. Arendt dit qu’on
oublie l’extermination des Ukrainiens => génocide par la famine d’une population entière (famine de
35) ; Khrouchtchev a organisé cela. Ces horreurs seraient-elles d’origines françaises ? Question sous
l’angle idéologique et non pas politique. Polémique né d’un israélien : prof à tel aviv Il a fait sa thèse
sur Barrès. Puis il a étudié l’idéologie fasciste en France. Il dit qu’il y a une droite révolutionnaire qui
né en France dans les années 90 (Boulanger). Ces droites autour de Barrès va inspirer les expériences
de l’entre deux guerres : fascisme et nazisme => horreur chez les historiens français. Il n’y a pas de
fascisme français : que sous Vichy et c’était à cause de l’Allemagne. Mais ca dépend de ce qu’on
appelle fascisme. Si on entend antirationalisme, anti-individualisme, anticapitalisme et
antisémitisme : on trouve pas mal d’origine française. On ne le voyait pas bien avant. Une modernité
nouvelle se met en place contre la modernité de la laïcité, progrès… car crise. Nietzsche : philosophe.
Anticapitalisme même à droite ! Il est d’autant plus fort en France qu’il y a pleins de paysans, petits
propriétaires. Apologie de la violence qui devient le principe du régime totalitaire qui s’incarne chez
George Sorel. Il était à gauche mais passe à droite. Edouard Drumont qui est antisémite. Psychologie
des foules : théorie raciale, la France est bonne pour ça (Gobineau et Vacher de Lapouge qui écrit
l’arien : très raciste, raciste politique). La France a un rayonnement impressionnant à l’époque. Tout
le monde s’inspirait à Paris (le sionisme est né à Paris). La France n’a pas le monopole de ces idées
mais le poids intellectuel de paris. Mussolini a rendu de nombreux hommages à Sorel pour l’avoir
inspiré. Mais peut-on considérer pour autant que la France est le berceau du fascisme européen ?
Cours 11
Totalitarisme et Europe se relient. Querelle lancée par R. Raimond = le totalitarisme est-il né en
France. Sens important dans le sens ou on mesure ce qu’est vraiment le fascisme. Paris avait une
influence importante comme capitale de l’Europe et idée très écoutée. Tout homme cultivé parlait
Français. C’était le latin des européens cultivés => vrai jusque la WWII.
Vacher de Lapouge est un darwinisme social => sélection au sein d’une société, sélection
systématique entre les êtres humains ; Pour répondre à la question => La France n’est pas la seule
dans ce climat intellectuel. Christophe Charle montre cette rupture dans la modernité (en Italie :
Gentile Giovanni, théoricien du fascisme). Pas de monopole Fc. En plus, ca dépend de la définition du
fascisme. Attention au piège du nominamisme, ne pas donner une définition trop restrictive du
fascisme qui ne collerait pas avec la France mais juste avec l’Italie. C’est la tendance qui est un peu
répandu : unifascisme. Il n’y a qu’un fascisme : italien. Inversement, il y a une tendance
historiographique inverse qui considère que tous les régimes autoritaires sont pan-fascistes (Franco,
Pétain…). Il faut une approche Wébérienne => définir un idéal-type et voir comment les exemples
particuliers s’y rattachent ou pas. Ce ne sont que des grilles d’analyse. Emilio Gentile définit le
fascisme comme une série d’ « opposition à » = libéralisme, marxisme, démocratie, égalité et
« promotion de » = idéologie totalitaire, religion séculière, primat absolu de la nation conçue comme
une communauté organique, biologique, et vocation belliqueuse, expansionniste avec objectif de la
création d’un homme nouveau. Il faut chercher l’ancrage pratique et sociologique. On tombe tout de
suite sur la question politiquement profonde : est-ce un mouvement de gauche, droite,
révolutionnaire, révolutionnaire conservateur ? On a une division des historiens de tous les pays
entre ceux qui considèrent qu’il y a une proximité au moins originaire entre fascisme et socialisme
avec fort discours anticapitaliste. Mussolini était membre du parti socialiste. Il y a une dimension
révolutionnaire dans le fascisme. Inversement, une autre école souligne le caractère conservateur,
de droite du fascisme qui est bien vue et aidée par les capitalismes (Italie, Allemagne). Grands
propriétaires terriens aident le fascisme en Italie, et Ruhr.
Sociologiquement et politiquement, il y a une distinction. Le fascisme : peu d’ouvriers. Le profil type
de la clientèle fasciste est le petit bourgeois en situation de déclassement social (fonctionnaire mis
au chômage…à avec une emprise sur les intellectuels (Giovanni, La rochelle, Brasillach, Heidegger=>
plus grand philosophe de l’époque).Fascination sur les intellectuels. Les grandes masses sont les
petits bourgeois et anciens combattants frustrés qui ne retrouvent pas leur place dans la société. Ils
ne sont pas récompensés par la société. Ils sont rodés à la violence. C’est cette hantise du
déclassement qui caractérise les bataillons du fascisme.
Ensuite, des mesures sont prises pour favoriser plus les capitalistes que les ouvriers => interdiction
des syndicats, syndicats corporatistes qui sont plus favorables aux employés, frères Strasser chez les
SA liquidés en 34…
La France a peu de partis authentiquement fascistes si ce n’est des groupuscules de milliers,
centaines de membres ; souvent financés par Italie (Valois : groupe du faisceau). Un mouvement
d’extrême droite se développe en France ; les croix de feux. Se transforme en parti social français en
36. Ces croix de feux dirigés par le colonel de la Rocque. Un million de membres avant la guerre. Le
rituel, l’organisation très proche des autres partis (xénophobe contre les juifs, anticapitaliste, salut
bras tendu…) le nombre de juifs étrangers a doublé entre 30 et 39 (venaient de l’Allemagne et
Europe de l’Est et centrale) => concurrence pour les commerçants.
Mais différences radicales : - pas d’exaltation théorique de la violence, ni usage systématique. Ils sont
violents bien sûr mais ce n’est pas la SS. Il y a peu de meurtres politiques en France, lié à des
circonstances extérieures. Léon Blum agressé par action française mais pas de meurtres.
-
Pas d’expansionnisme extérieur.
Respect de l’Eglise, acceptation de la république
Tout se joue le 6 février 34. On est au bord d’un coup d’état fasciste d’extrême droite mais il
n’y a pas lieu. Les ligues ne donnent pas l’assaut sur le parlement et elles vont jouer la carte
des élections. Ce qui se prépare, c’est plutôt un régime autoritaire à la Franco, Pétain. On
voit se préparer l’idéologie pétainiste. Aucune idée de créer un homme nouveau mais
purifier la France de ce qui la corrompu. Pourquoi ?
 Importance de l’expérience que l’on vit, de l’expérience traumatique => pas cette frustration comme
chez les italiens. Pas d’effondrement allemand avec la paranoïa du diktat.
 Ensuite, caractère moindre de la crise en France => elle commence plus tard, elle dure plus mais
moindre (5 millions de chômeurs contre 8 en Allemagne). C’est l’expérience historique !
 Ensuite, vieillissement de la population qui est moins propice à la propagande envers la jeunesse. Il
n’y a pas de dynamisme démographique comme en Italie.
 Enfin, enracinement de la culture républicaine (=USA, UK, Belge…). Ce sont des pays enraciné dans la
démocratie. Depuis 70 ans, tradition démocratique.
Il y a déjà un terreau en France avec nostalgie de l’ancienne France, avec relent raciste (Le roman de
Gilles). Ce que Girardet appelle une « imprégnation fasciste ». Ce qui permet de comprendre
l’idéologie vichyssoise qui gardent des particularités françaises. Les premières mesures antisémites …
Sur cette question du fascisme français, on parle d’un rôle joué par la France considérable mais non
exclusif. A eu un impact limité mais non négligeable. Front populaire crée face au danger fasciste. La
France sauvée grâce à la victoire pendant la Première GM et attachement à la République.
28 siècles ou 60 ans d’Histoire : l’EUROPE
Soit construction européenne de l’après-guerre avec traité de Rome en 57. 28 siècles : titre
d’un ouvrage de Denis Rougemont. Il y a deux approches différentes : construction européenne
récente ou longue durée, Europe ancienne remontant à la Grèce antique. On retrouve une grande
distinction entre constructivisme (deux tendances : Europe comme phénomène d’après 45 avec mise
en place d’institutions européennes à partir de 50 Schuman, CECA ; ou années 20 : tendance actuelle
de l’historiographie avec dialogue culturel intense et un premier projet collectif qui est écrit en 1929
par Brillant et propose une fédération européenne) ou essentialisme.
On peut dire qu’à partir de la première guerre mondiale, un sentiment s’empare de l’Europe :
sentiment d’unité et de déclin et de pessimisme. L’Europe est en crise, sa domination est contestée,
sa puissance est affaiblie à cause de la « guerre civile européenne » = WWI. Dans tout l’Europe, le
sentiment de déclin anime les esprits. Le déclin de l’Occident de Spengler et la phrase de Valérie :
« nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Europe affaiblie,
concurrencée à l’Est et à l’Ouest : deux modèles : URSS & USA : qui semblent sanctionner le déclin
relatif du continent qui jusque là dominait le monde. C’est intéressant, ancêtre de l’UNESCO. 1933 :
discours à la nation européenne écrit par Bengas où il propose de surmonter les souverainetés
nationales/ Ces Hommes sont formés à l’école de la nation partout. On est frappé de voir à quel
point dans ces forums ils font un plaidoyer pour montrer que leur pays est trop bien ! La langue qui
doit être commune doit être le Français => paradoxal. Ce sentiment européen attaché à un
attachement français se ressent en politique.
Plan… capote car début de la crise. Il parle de fédération européenne avec maintien de la
souveraineté des Etats. C’est le chargement de la poudrière. La SDN échoue, les coups de force des
dictatures vont se multiplier même si des gens sont encore attachés à l’Europe mais n’arrivent plus à
envisager une tradition politique. La guerre de 39 change les choses => conséquences sur l’avenir de
l’Europe. Très invoqué par la propagande nazie => une Europe comme rempart contre Bolchévisme.
Europe est le cœur de la civilisation européenne contre la barbarie venue de l’est qui a pris le
nouveau visage du communisme. Utilisation de plus en plus forte de l’idée européenne en recrutant
des légions étrangères avec le slogan « l’Europe siegt ». Dans la résistance au sein de l’Europe
occupée, une autre idée contraire se fait jour. Il faut commencer à réfléchie et à se dire qu’en 30 ans
on a connu deux guerres européennes à cause du nationalisme et donc il est temps de faire la vraie
Europe. On ne peut pas vivre sans faire deux guerres en Europe entre 14 et 39. Et l’idée se fait que
l’Etat nation doit être dépassée et on a vu avec totalitarisme jusqu’ou il nous a mené. On doit aux
italiens un projet de la fédération dés 1941 autour de deux personnages : Rossi et Spinelli. Ils sont
deux opposants à Mussolini. Ils sont en exil, sur une île et écrivent un manifeste pour la fédération
européenne ; Ils sont très influents car la résistance anti hitlérienne aboutit aux même conclusions et
il se produit dans deux courants de la résistance : socialiste et démocrate-chrétien, qui sont deux
courants internationalistes. Dés le 7 juillet 44, les mouvements de résistances se réunissent et lance
un mouvement de fédération. Ils disent qu’il ne faut pas reconnaitre la même erreur en 18 => il faut
intégrer l’Allemagne pour ne pas encore l’humilier mais en même temps la neutraliser. L’expérience
totalitaire provoque en contre-choque l’idée d’un dépassent de l’Etat et est à la source de l’idée
d’Europe. Europe est le fruit des circonstances du XXème siècle.
Toutefois, les discours sont variés et contradictoires sur l’existence d’une identité européenne. Ce
discours a un sens politique et culturel. Très souvent, les adversaires de l’identité européenne sont
très souvent des nationalistes convaincues de gauche et de droite. Il n’y a pas d’Europe, que des
nations. On constate que c’est dans les pays avec la plus forte identité nationale, l’opposition à une
existence européenne est le plus fort (UK + France). Dans l’historiographie UK et France, grande
distance vis à vis d’une identité européenne. Les intérêts nationaux priment. Inversement, dans les
pays de tradition fédérale (Italie, Belgique, Allemagne, Pays-Bas). L’idée très profonde est qu’on peut
avoir deux identités sans devenir fou. On peut avoir très forte identité culturelle et une identité
politique différentes ou qu’on peut avoir deux identités politiques alors qu’en France, nationalité
exclusive. On nous a appris à être Français et non bretons. On nous a appris à avoir peur des
communautarismes. Ces pays sont plus à l’aise avec l’Europe. Attention au nominalisme. Souvent,
dans débat dans l’Europe, deux erreurs : dés qu’on voit le mot Europe, on pense à la construction
européenne… Or, l’Europe a changé de sens dans l’Histoire. D’autres, quand il n’y a pas Europe, pas
de réalité autour des notions et Etats. Empire romain c’est méditerranée, ce n’est pas Europe pour
certains. Allons voir s’il n’y a pas une essence de l’Europe éternelle mais des liens proto-européens.
On va voir si dans la longue durée, il n’y a pas une élaboration politique de l’Europe établie de très
loin et idées variées, réutilisées, trahies... Un certain nombre d’idées flottent dans les esprits depuis
longtemps et sont réappropriées au XXème dans la construction européenne. Ce n’est pas une
position déterministe mais comment des termes peuvent être réutilisés.
Idée d’une appartenance à une communauté supérieure à celle ou on se trouve, étatique, régionale…
25 Avril
Aron n’est pas marxiste, il est même antimarxiste (il est libéral). Il reprend Arendt sauf sur
nazisme = marxisme.
Question du « révisionnisme » => connotation négative. On le traite de « révisionnisme », on voit le
comportement de religion séculaire. Il critique certaines idées de Marx car trop hâtives. Mais ce n’est
pas pour autant qu’il n’est pas marxiste. Pour les idées principales de Berstein : contradiction de la
théorie de Marx avec la réalité = pas de baisse du taux de profit, les ouvriers ne se sont pas
paupérisés, la classe moyenne ne s’est pas prolétarisé. Trois problèmes logiques : à force de
déterminisme, on ne comprend plus comment la révolution peut être un acte politique => pousse à
l’attentisme révolutionnaire (Kautsky). Ensuite, comme il a ce rapport infrastructure-superstructure,
les ouvriers n’ont aucune raison de ne pas progresser dans l’instruction donc comment pourraient-ils
faire la révolution. Il faut une morale pour mobiliser les ouvriers et une distance critique vis-à-vis de
la théorie marxiste. Reproche que faisait Proudhon à Marx. Ensuite, réformisme plutôt que
révolution. Dans la théorie marxiste, l’Etat doit à terme dépérir. Dans un premier temps, il doit servir
la révolution. La fin est la disparition de l’Etat pour Marx. On s’associe à la base pour Proudhon
jusqu’à toute l’Europe.
St Simon : - finances, banques, transport, industries, idée de circulation qui est le sang de la société.
Canal de Suez, construit par un disciple de St Simon. L’idée vient de St Simon lui-même. Canal de
Panama. Traité de libre échange avec UK => St Chevalier. Est-il libéral pour autant ? Mais il s’y oppose
explicitement…Le libéralisme, il lui reproche de fixer comme finalité la liberté alors que c’est la
meilleure organisation possible pour lui. Donc il est le père de la technocratie (il inspire les
technocrates du futur). La pensée st simonienne inspirera plus tard ceux qui vont dans le sens des
transports. St Simon refuse qu’on le considère comme libéral. Pour lui, il faut maximiser la
production et donc mieux s’organiser.
Pour l’Europe, on cherche à voir s’il y a des liens proto-européens. Il y a des choses qui préparent le
terrain. Idée d’une communauté supérieure : Grèce antique, Rome et christianisme. Phrase de
l’Europe. L’Europe était chrétienne mais ce n’était pas donné d’avance. L’Europe se christianise et le
Moyen-Orient s’islamise. Cette identification au christianisme est née progressivement surtout
pendant les Croisades. Elle était païenne avant ! S’achève quand Byzance et Andalousie tombent.
Ensuite, idée des frontières : vieux problèmes qui continuent à se poser. On montre dans une
perspective constructiviste comme la confrontation à l’autre était importante. Confrontation
guerrière ou non, militaire ou culturelle avec un ennemi toujours venu de l’est. Cela commence par
une prise de conscience avec Hérodote. Cette coupure Europe-Asie est alimentée par des
événements majeurs= Parthes, grands ennemis de Rome. Cela provoque un effet spéculaire si bien
que Trajan latinise la Roumanie. C’est aussi un grand conquérant asiatique. Il reprend une
commémoration en faisant un monument reprenant la victoire d’Alexandre sur les Perses. Ce
monument représente l’Europe face à l’Asie. C’est à cette occasion qu’on voit pour la première fois
les soldats du chef des Francs (Charles Martel). Il les appelle les européens. C’est une chronique
anonyme, espagnol du VIIIème siècle. C’est la première fois qu’on voit ls européens comme nom
donné à des gens. Confrontation => on prend conscience de soi. L’anonyme qui raconte cette histoire
a conscience de la diversité des troupes. Il y a une Europe et des patries. Evidemment, c’est le péril
Ottoman qui recristallise tout cela. Conquête d’une partie importante de l’Europe = ils vont jusqu’à
Vienne. On voit réapparaitre l’Europe sous la plume de George Podiebrad. Il propose unification de
l’Europe contre les Ottomans. Dans la confrontation, on voit le mot Europe revenir sans cesse. Puis
c’est repris au XXème lors de la menace soviétique. Pie XII, quand il va au Sénat, évoque la
confrontation avec URSS avec évocation de la bataille de Lépante en 1571. Cette confrontation est
aussi d’ordre culturel, la rencontre violente est source d’une rencontre culturelle (Croisade). Les
musulmans aussi découvrent les chrétiens européens. Inde et la Chine sont de plus en plus connues à
partir du XVIIIème  notion de la relativité culturelle qui nait de la rencontre avec l’autre. On a un
nom important qui réhabilite ces culturels : VOLTAIRE, essai sur les mœurs. Mais il y a un autre à
l’ouest. C’est un nouvel occident. L’Europe découvre qu’elle a elle-même un occident : Amérique, qui
lui pose des questions d’identité et de définition. Dés qu’on a découvert l’Amérique, problème.
Miroir pour l’Europe, mais le miroir change de nature. C’est l’image de son passé jusqu’à la
Révolution : le mythe du « bon sauvage », état de nature. Passé hypothétique qui alimente de
nombreux récits (Cooper). Homme proche de la nature qui vit dans l’innocence comme nos ancêtres
avant la civilisation. Puis avec la révolution industrielle => image de l’avenir. Elle devient ce vers quoi
l’Europe tend (éco + démocratie). On voit arriver à la fin du XIX, la figure qui n’existait pas avant du
riche américain avec le cigare. Avant c’était soi l’indien soit le cow-boy. Donc modèle ou repoussoir
pour l’Europe. Pensez au thème de l’exception de la culture française par rapport à l’universalisme
américain. De cette confrontation à l’autre, se dégage un ensemble de valeurs européennes
attribuées à l’Europe et définissant une identité européenne. Valeurs politiques d’abord qui sont les
premières à émerger. La Grèce-Europe = domaine de l’égalité (devant la loi = isonomie) et de la
liberté. Mais Eschyle avec Les Perses = affirmation comme chez Hérodote « les grecs se régissent eux
même et n’obéissent qu’à la loi tandis que les peuples asiatiques sont soumis à l’arbitraire d’un
Homme ». Cette idée fondamentale (Europe=égalité, Asie=arbitraire) est un schème qui va structure
la pensée européenne. Ca devient une véritable figure chez Montesquieu. Or ca ne colle pas avec le
printemps arabe.
- Ensuite, enjeu de la paix. C’est central. Ca nous vient de Rome = pax romana. Ca passe par un tas
d’idées, chariées par Eglise (paix de dieux). L’Europe doit être équilibrée, il doit y avoir un équilibre
pour préserver la paix. Toujours menacée par une puissance hégémonique = la France. On voit
beaucoup l’idée du balance of power, il faut un équilibre contre l’hégémonie de la France, All puis
Russe. C’est ce principe qu’on retrouve dans les traités de paix (congrès de Vienne). C’est cette idée
qui est transmise par les penseurs des Lumières. Le mot Europe revient tout le temps. L’Europe a
toujours été en guerre. Projet de la paix perpétuelle : Kant, Rousseau. Cette idée de paix vient de
loin, d’un continent menacé par les dangers hégémoniques. La première motivation est de garantir
cette paix en Europe entre la France et l’Allemagne. Pour cela, on les réunit par l’économie avec le
charbon et l’acier car armes. On retire la possibilité de faire la guerre en mutualisant le charbon et
l’acier. C’est explicitement dit par Schuman. La paix est congénitale à la construction économique de
l’Europe. Terme du commerce : commerce pacifie les relations entre les nations, le doux commerce
dit Montesquieu. Le commerce est nécessaire pour l’intercourse entre les peuples de Burke. Il est à
l’origine d’un common wealth européen. C’est exactement le projet de l’union européenne.
Ensuite, au niveau des représentations toujours, idées des grands mythes culturels européennes.
Cela fascine les intellectuels : il y a une conscience d’europe dans le domaine de la pensée et
littéraire. Les universités médiévales : on pouvait se déplacer, enseigner d’une université à l’autre.
Unité qui vient aussi du Gothique qui vient de la France et se répand partout. L’amour COURTOIS
aussi inventée en France. Grand mythes de Tristan et Iseult et Roméo et Juliette, c’est typiquement
européen ce type d’amour là. Don Juan, né en Espagne, arrive en France puis Autriche ; Faust, né en
Allemagne. L’iconographie de l’Europe = lieu de la culture. Tout le monde comprenait très bien avec
certains symboles, allégories même si l’Eglise ne permettait pas cela. Ils communiquaient beaucoup
et écrivaient en latin (Erasme) puis Français à partir de la fin du XVIIème. Le Français devenait la
langue des lumières. Il faut attendre le début du XXIème pour qu’on retrouve… car internet +
importance de l’Anglais. L’ensemble de ces valeurs est basée sur la civilisation et qui reçoit le
qualificatif de civilisation européenne en 1856 sous la plume de Baudeau. Il emploie ce mot à propos
de la conquête de l’Amérique et le fait qu’on apporte la civilisation européenne à des « sauvages ». Il
faut convertir à la chrétienté et à la civilisation européenne. Commence le thème de la supériorité de
la civilisation européenne qui est répandue à travers la colonisation, mission civilisatrice de ces
indigènes qui sont tombés dans la passivité (arabes). Mais c’est aussi une Europe partagée et
divisée…
L’Europe est plurielle mais à combien on peut aller ? On associe trop Europe avec Europe de l’ouest.
Europe catho Vs Europe orthodoxe. Cette coupure est redoublée par compétition entre empire
d’orient et d’occident sur l’avenir de ce dernier qui disparait en 473 ( ?). Toute la question du
transfert de l’empire, la translatio imperii. Coupure entre papauté et princes du SERG et le royaume
qui ne veut pas reconnaitre sa souveraineté : la France. Cette coupure va rejouer car cette Europe
orthodoxe est celle que les Turcs vont conquérir. Ca va encore rejouer avec la conquête soviétique
(45). Il y aurait trois Europe : Europe centrale qui va au sud de la Croatie jusqu’à la Pologne => zone
intermédiaire à l’est et à l’ouest selon les situations. C’est une zone intéressante car participe aux
mouvements culturelles de l’Europe occidentale, elle est catho et en retard économique par rapport
à l’Europe occidentale. Elle est soumise à la domination des soviétiques. Cela est depuis la
réunification allemande, question de l’intégration de l’autre Europe, problème d’intégration
économique mais aussi selon K. Romian, intégration civilisationnelle. La mentalité n’est pas la même
à cause des Histoire différentes.
Deuxième difficulté : l’intense nationalisation de l’Europe au XIX et XXème, qui fait que
politiquement, l’Europe se fragmente autour de ses nations et les masses adhèrent à cette division
politique (schéma de HROCH). On trouve encore des gens favorables à l’eu : Proudhon, Nietzsche…
mais ils sont minoritaires et on voit l’Europe par rapport à son pays. Charlemagne est donc Français
en France, Allemand ou Néerlandais. Comme dit Guizot, la France c’est le centre, le foyer de la
civilisation de l’Europe. Quand la construction européenne commence, idée que l’Europe est la
France en plus grand. Pour la France, idée que l’Europe doit fonctionner à la Française. Tous les
débats européens c’est la France qui doit donner l’orientation politique de l’Europe. La Renaissance
est Italienne pour les Italiens. Même au cours du XIXème et XXème, l’Europe est parcouru par des
mouvements transnationaux. Qu’en pensent les européens eux-mêmes ? Ont-ils un sentiment de
fellow-ship ?
Qu’est ce que se sentir Européens ? Nous savons que l’Europe souffre d’un déficit identitaire. Eurobaromètre. Le taux d’adhésion à l’Europe est inférieur à 50% et est tombé très bas dans Pays
d’Europe du Nord, UK et All. Partout il est en recul et le sentiment d’européanité est faible. En 2006,
16% s’éprouvaient souvent Européens, 38% parfois, 43% jamais. Pourquoi ? La question est de savoir
quelle est la nature de cette identité potentielle…
Analyse de Janvier 2012, Le passage à l’Europe de Luuk Ven Middelaar. Il dit que le rapport au
citoyen européen se fait selon trois voies , trois stratégies : la stratégie romaine, grecque et
allemande.
- GRECE soit on définit l’Europe comme communauté politique avec institutions de citoyenneté
(Parlement, citoyenneté européenne).
- ROME soit une Europe des intérêts, de la protection, qui rapport des bénéfices concrets, rapport de
clientèle. La politique agricole commune en est le symbole.
- Allemagne : europe des références culturelles communes. C’est une communauté d’imaginaire :
idée Allemande de la nation. On retrouve ca dans l’hymne européen, le drapeau, Erasmus, euro.
On constate que dans ces trois domaines, l’Europe est en crise. Son intérêt éco est de plus en plus
contesté et discuté à cause de la crise. Sur le plan grec, c’est l’impression forte qu’il n’y a pas de
démocratie en Europe, qu’on ne connait pas ses droits. Quand à la voie allemande, il n’y a plus
d’hymne, de drapeau dans le traité de Lisbonne. La symbolique nationale reste plus forte. Il y a crise
dans les trois domaines.
Ceci dit malgré tout, LUUK dit que les européens ne peuvent se passer les uns des autres et que
l’Europe devient un objet constant de l’intérêt général. L’actualité européenne est devenue une
actualité intérieure. Est-ce que ca suffira pour construire une identité européenne ?
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