Chapitre 9 - Paul Duez Cambrai

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Chapitre 9 La situation financière des agents économiques
Le financement de l’économie correspond à l’ensemble des opérations par lesquelles les agents
économiques obtiennent les ressources nécessaires à l’accomplissement de leurs projets de
consommation, d’investissement… Il peut se traduire par la mise en relation des agents
économiques ayant des situations financières différentes, ceux disposant de capacités de
financement et ceux ayant des besoins de financement (A.), mais aussi par de l’autofinancement
(B.).
Au niveau d’une nation, la situation financière des différents agents économiques résidents peut
déboucher sur un besoin ou une capacité de financement, qui impliquera des relations financières
avec le reste du monde (C.).
A. Les
économiques
capacités
et
besoins
de
financement
des
agents
Selon l’importance relative de ses ressources par rapport à ses dépenses à court terme
(dépenses de consommation) et à long terme (dépenses d’investissement), un agent économique
aura, soit une capacité de financement, soit un besoin de financement.
On parlera de capacité de financement lorsque les ressources financières seront supérieures
aux dépenses et de besoin de financement lorsque les ressources seront insuffisantes pour
faire face aux dépenses à engager.
Traditionnellement, les ménages sont des agents à capacités de financement, qui peuvent
prêter des capitaux (leur niveau d’épargne est bien supérieur à leur niveau d’investissement)
alors que les administrations publiques et les entreprises sont des agents à besoins de
financement qui ont recours à l’emprunt. Pour les premières citées, cela provient de l’existence
de déficits publics ; pour les secondes, cela traduit un niveau d’autofinancement insuffisant.
B. L’autofinancement des agents économiques
L’autofinancement (ou financement interne) consiste pour un agent économique à pouvoir
financer tout ou partie de ses dépenses à l’aide de ses propres ressources. Cette notion
s’applique le plus couramment aux entreprises et traduit le fait que celles-ci peuvent financer
tout ou partie de leurs investissements grâce à l’épargne préalablement constituée (notamment
les profits passés). L’indicateur permettant de mesurer le niveau d’autofinancement des
entreprises est le taux d’autofinancement qui rapporte l’épargne brute des entreprises à
l’investissement brut (qui ne tient pas compte de la dépréciation du capital fixe) que la
comptabilité nationale nomme la formation brute de capital fixe. Un taux d’autofinancement
inférieur à 100 % signifie que l’entreprise a un besoin de financement qu’elle devra combler
(symétriquement un taux d’autofinancement supérieur à 100 % correspond à une capacité de
financement). C’est notamment le cas lorsque les entreprises investissent énormément et que
l’épargne accumulée n’est pas suffisante pour financer la totalité des projets d’investissement.
L’endettement devient alors une solution incontournable, surtout si le niveau des taux d’intérêt
est bas.
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C. La situation financière de la nation
La situation financière d’un pays découle de la situation financière des différents agents
économiques résidents et de la manière dont elles se compensent (1.). Si la nation a un besoin de
financement, il devra être comblé (2.)
1. La capacité et le besoin de financement au niveau de la nation
Nous avons vu que traditionnellement les ménages ont des capacités de financement alors
qu’entreprises et administrations publiques ont des besoins de financement. Si l’épargne des
ménages est largement suffisante pour financer l’investissement des entreprises et le déficit
public, la nation aura une capacité de financement qu’elle pourra placer sur les marchés financiers
internationaux. À l’inverse, si l’épargne domestique ne permet pas de couvrir les besoins de
financement, la nation aura un besoin de financement. C’est le cas actuellement de la France.
2. La satisfaction du besoin de financement d’une nation
Un pays comme la France peut couvrir son besoin de financement en empruntant auprès
d’investisseurs étrangers (que ce soit des États, des banques, des sociétés non financières, des
ménages) sur les marchés financiers internationaux, en contrepartie bien entendu d’une
rémunération récompensant les capitaux prêtés par le reste du monde. Il fait donc appel à
l’excédent d’épargne du reste du monde (notamment de la Chine actuellement) pour compenser
l’insuffisance de l’épargne domestique.
Attention, le besoin de financement d’une nation ne signifie pas toujours que le pays « vit audessus de ses moyens » mais que le dynamisme de son économie est tel qu’il nécessite des
ressources financières abondantes que les investisseurs étrangers sont prêts à lui fournir (ce
devrait être le cas des pays émergents mais c’est loin d’être vrai dans la réalité).
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