Imagerie des petites tumeurs rénales

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Progrès en Urologie (1997), 7, 484-495
Imagerie des petites tumeurs rénales
Emmanuel CHALLIER (1), Marie-France BELLIN (1), Yasmina FADEL (1) , François RICHARD (2),
Lotfi GHEBONTNI (1), Jacques GRELLET (1)
(1) Service
de Radiologie, (2) Service d’Urologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
RESUME
L’augmentation de l’incidence de découverte des
petites tumeurs rénales, de taille inférieure ou égale
à 3 cm, est liée à la généralisation et à l’amélioration
des techniques radiol ogiques. De nombreuses
tumeurs rénales asymptomatiques sont découvertes
par
échographi e
et
tomod ensitométri e.
Actuellement, l’imagerie permet de reconnaître les
kystes simples (caractères morphologiques, absence
de vascularisation), les angiomyolipomes (mise en
évidence de contingent graisseux) et les autres
tumeurs rénales solides (rehaussement tumoral en
tomodensitométrie). Dans ce but, un scanner réalisé
sans, puis avec injection à la recherche d’un rehaussement de densité lésionnelle est l’examen de choix.
En cas d’incertitude, une IRM avec injection de
Gadoli nium à la recherche d’un rehaussement
tumoral peut être utile. L’imagerie permet avec une
bonne fiabilité de démontrer le caractère vascularisé des lésions solides mais ne permet pas de faire la
distinction entre un cancer du rein, un oncocytome
ou une autre tumeur solide bénigne. L’imagerie
permet de réaliser une cartographie pré-opératoire
précise lorsqu’une néphrectomie partielle est envisagée.
Mots clés : Petites tumeurs rénales, TDM et IRM.
Progrès en Urologie (1997), 7, 484-495.
Les progrès techniques en imagerie et la généralisation
des prescriptions radiologiques induisent la découverte
fortuite de plus en plus fréquente de petites tumeurs
rénales de taille inférieure ou égale à 3 cm, souvent
asymptomatiques. De ce fait, la découverte de ces
lésions pose à la fois un problème de diagnostic (nature des lésions) et de stratégie thérapeutique (abstention,
surveillance, néphrectomie totale ou partielle).
Le but de cet article est :
• de revoir les différents moyens d’investigation radiologiques et leurs performances dans le diagnostic des
petites tumeurs rénales.
• de passer en revue les caractères sémiologiques des
différents types de petites tumeurs rénales qu’elles
soient solides, kystiques ou secondaires. Nous envisa-
gerons les diagnostics différentiels. Certains points de
sémiologie permettent de caractériser la nature des
lésions, d’autres permettent d’orienter le clinicien dans
la prise en charge thérapeutique.
LES DIFFERENTES METHODES D’IMAGERIE
SEMIOLOGIE. APPORT DIAGNOSTIQUE
L’urographie intra-veineuse
Pour les tumeurs de 3 cm, la sensibilité de cet examen
est faible, de l’ordre de 60% [1]. Elle chute rapidement
pour les tumeurs de plus petite taille. La localisation de
la tumeur est un paramètre important; seules les
tumeurs tangentes aux rayons incidents et déformant
les contours rénaux sont dépistées. En général, l’effet
de masse des petites tumeurs sur les cavités pyélo-calicielles est insuffisant pour induire leur déformation et
leur désorganisation. L’intérêt de l’urographie intraveineuse pour le diagnostic et le bilan des petites
tumeurs rénales est donc très limité.
L’échographie
L’étude systématique des reins lors de l’exploration
échographique de l’abdomen est souvent à l’origine de
la découverte fortuite d’une petite tumeur rénale. La
sensibilité de l’échographie varie entre 60 et 80% en
fonction de la taille de la tumeur, de la performance de
l’appareil utilisé, de l’échogénicité du patient et de
l’expérience de l’opérateur [1].
Contrairement aux grosses tumeurs rénales, les petites
tumeurs solides du rein sont plus souvent homogènes
qu’hétérogènes et plus souvent hyperéchogènes qu’hypo ou isoéchogènes. YAMASHITA et al. [25] ont observé
que 61% des petites tumeurs rénales étaient hyperéchogènes. Les confrontations histologiques montrent
que les tumeurs hyperéchogènes sont d’organisation
architecturale papillaire, tubulaire ou multiloculaire.
De nombreuses interfaces échographiques sont à l’origine de l’hyperéchogénicité. Les tumeurs hypoéchogènes ont une organisation cellulaire plus compacte,
nécrosée ou hémorragique. Dans d’autres séries [12,
Manuscrit reçu le 4 septembre 1995, accepté : janvier 1996
Adresse pour correspondance : Dr. E. Challier, Service de Radiologie, Hôpital PitiéSalpêtrière, 47-83, Bd. de l’Hôpital, 75651 Paris Cedex 13.
484
22], le pourcentage des tumeurs hypoéchogènes domine. La présence d’un halo hypoéchogène péri-tumoral
serait liée à la compression du parenchyme sain au
contact de la tumeur.
L’échographie reste un examen fiable dans le diagnostic des kystes rénaux simples. Les critères sémiologiques en échographie doivent être stricts : une lésion
ronde, bien limitée, transsonore accompagnée d’un
renforcement postérieur des échos, homogène et sans
paroi visible est spécifique d’un kyste rénal bénin [7].
Dans cette situation, l’échographie permet de résoudre
définitivement le problème diagnostique. Pour les
lésions kystiques ne répondant pas à toutes ces caractéristiques, il est interdit de porter le diagnostic de kyste
simple et une exploration tomodensitométrique devient
alors nécessaire.
Le Doppler couleur
Les Dopplers pulsé et couleur permettent de détecter
une néovascularisation tumorale [6, 15, 20]. Les résultats qui semblent intéressants pour les masses tumorales d’un certain volume restent à évaluer pour les
masses de petit volume en sachant que la mobilité du
rein et leur profondeur sont des obstacles.
La tomodensitométrie
Aspects techniques
coupes explorant la totalité du rein est effectué au cours
d’une apnée unique du patient et le problème de la
mobilité respiratoire du rein ne se pose pas. Sur les
appareils où les coupes sont obtenues une par une, à
chaque apnée du patient, la mobilité du rein ne permet
pas d’affirmer avec certitude l’exploration complète du
rein. Des coupes semi-centimétriques réalisées au
même temps respiratoire sont nécessaires pour diminuer le risque de méconnaître une zone pathologique
du rein examiné.
Le deuxième objectif nécessite également une technique d’examen irréprochable: les paramètres d’imagerie (calibrage de la machine, matrice, constantes d’acquisition) doivent être identiques entre les deux acquisitions réalisées sans et après injection de produit de
contraste. En effet:
• L’épaisseur des coupes doit être inférieure ou égale à
5 mm voire 1 ou 2 mm suivant la taille de la lésion à
explorer, de façon à éviter les problèmes d’interprétation liés au phénomène de volume partiel.
• L’examen nécessite une quantité d’iode suffisante (au
moins 40 grammes) et une bonne qualité d’injection
(débit élevé et constant).
• L’acquisition doit se faire idéalement à un temps précoce (temps artériel) et à un temps plus tardif (temps
néphrographique) sur la lésion de façon à apprécier la
cinétique vasculaire de cette lésion.
Les petites tumeurs rénales asymptomatiques sont fréquemment découvertes fortuitement au cours d’un examen tomodensitométrique de l’abdomen (réalisé pour
une cause non urologique). Dans ces conditions, dans
la majorité des cas, les coupes sont d’épaisseur centimétrique et le produit de contraste est injecté d’emblée
au patient. Un tel protocole d’exploration ne permet
pas de recueillir tous les caractères sémiologiques
nécessaires à l’étude correcte d’une lésion tumorale
rénale. Par conséquent, un examen tomodensitométrique orienté doit être programmé à nouveau.
• Les fenêtres doivent être correctement choisies par
l’opérateur; les prises de densité doivent être réalisées
aux mêmes localisations avant et après injection de
produit de contraste.
L’examen tomodensitométrique doit être réalisé avec
une grande rigueur. Il a trois objectifs essentiels:
Une différence de 10 unités Hounsfield élimine une
lésion kystique simple car elle traduit une lésion vascularisée sans pouvoir déterminer la nature de cette
vascularisation qui peut être d’origine tumorale ou
infectieuse[4]. Une lésion qui se rehausse de plus de 40
unités Hounsfield après injection de produit de contraste est un bon signe d’appel en faveur d’une lésion
tumorale [21].
• Premier objectif: Etudier le rein en totalité afin de ne
pas méconnaître une zone pathologique.
• Deuxième objectif: Affirmer la présence ou l’absence
significative d’un rehaussement de la densité (mesurée
en unités Hounsfield) de la lésion suspecte après injection de produit de contraste iodé.
• Troisième objectif: Préciser le site exact de la lésion
notamment par rapport au hile rénal si une tumorectomie ou une chirurgie partielle est envisagée.
Le premier objectif est toujours obtenu quand l’examen
est réalisé sur un appareil à rotation continue et acquisition volumique. Dans ces conditions, l’ensemble des
• Enfin, la tumeur doit mesurer au moins un centimètre
pour permettre des mesures de densité fiable.
Dans ces conditions optimales, l’examen tomodensitométrique devient très sensible (sensibilité supérieure à
90%), et peut être considéré comme l’examen de référence pour le diagnostic des petites tumeurs rénales [1].
Aspects sémiologiques
En contraste spontané, les petites tumeurs rénales
solides sont souvent hypodenses au parenchyme sain,
parfois iso-denses et rarement hyperdenses.
Une hémorragie récente intra-tumorale ou des petites calcifications rehaussent la densité spontanée de la tumeur.
485
Après injection du produit de contraste, au temps précoce (artériel), la lésion a une densité élevée par rapport
au parenchyme sain puis cette différence de contraste
s’inverse et la lésion devient moins dense que le parenchyme adjacent [19]. Cette cinétique reflète ce que l’on
observe en artériographie : une prise de contraste intense et précoce par la néovascularisation tumorale de la
lésion puis à un temps un peu plus tardif, le parenchyme rénal sain adjacent se rehausse en densité tandis que
le tissu tumoral (qui n’est pas le siège d’une sécrétion
tubulaire) apparaît moins dense.
L’examen tomodensitométrique permet également un
bilan d’extension loco-régionale et détecte les adénopathies sous forme de masse tissulaire se rehaussant peu
après contraste [19]. Un éventuel bourgeon veineux
rénal ou cave engendre une image lacunaire intra-vasculaire au cours de l’opacification des veines rénales ou
de la veine cave.
Des reconstructions en 2 voire en 3 dimensions sont
possibles à partir du traitement informatique des données brutes.
de pur et non circulant a un signal homogène, très
faible en Tl et très intense en T2. Ainsi le diagnostic de
kyste cortical simple peut aussi être fait en IRM sur ces
critères.
L’artériographie
L’artériographie présente peu d’intérêt dans le diagnostic des petites tumeurs rénales. Sa sensibilité se
situe autour de 70%. Cette mauvaise sensibilité résulte du caractère modérément vasculaire de certaines
tumeurs. Les signes sémiologiques en faveur d'une
lésion tumorale maligne sont une néo-vascularisation
tumorale caractérisée par des vaisseaux dysmorphiques, désorganisés et parfois des shunts artério-veineux. Les petites tumeurs de localisation intra-parenchymateuse peuvent être masquées par le parenchyme
sain adjacent. L’artériographie peut être intéressante
lorsqu’une chirurgie conservatrice est envisagée dans
l’objectif de réaliser une cartographie artérielle préopératoire.
L’imagerie par résonance magnétique
L’exploration des reins en IRM a longtemps été limitée
techniquement par les artefacts liés aux mouvements
respiratoires. Les performances de l’IRM se sont considérablement améliorées grâce à l’utilisation de
séquences rapides (pouvant être réalisées en apnée), à
des antennes plus adaptées à l'étude des reins et à l’utilisation de produit de cont rast e para-magnétique
[10,11, 23].
Une petite tumeur solide, non hémorragique, se traduit
en règle par une lésion de même signal légèrement
moins intense que le parenchyme sain en pondération
Tl. Si elles ne déforment pas les contours du rein, elles
peuvent passer inaperçues. La différence de contraste
entre les tissus sains et pathologiques s'exprime mieux
en pondération T2 et en pondération Tl après injection
de produit de contraste para-magnétique (chelate de
gadolinium). En pondération T2, le signal d'une petite
tumeur rénale est variable mais habituellement différent de celui du parenchyme sain avoisinant, plus souvent en hyposignal quand il s’agit d’une petite tumeur
solide compacte.
Les portions vascularisées des tumeurs se rehaussent
après injection de chelate de gadolinium.
Les zones hémorragiques ont un signal élevé en pondération Tl, les zones nécrotiques ont un hyposignal en Tl
et un hypersignal en T2.
La graisse a un hypersignal en Tl qui diminue si on réalise des séquences avec suppression de graisse (ces
caractéristiques sémiologiques propres à la graisse permettent le diagnostic des angiomyolipomes). Le liqui-
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE DES
DIFFERENTES TUMEURS
La sémiologie radiologique permet d’orienter la
démarche diagnostique devant la découverte d’une
petite tumeur rénale. Nous distinguerons dans cette discussion le groupe des tumeurs kystiques, le groupe des
tumeurs solides primitives et le groupe des tumeurs
secondaires.
Nous discuterons également les diagnostics différentiels : les infarctus rénaux, les infections focales et les
pseudo-tumeurs (hypertrophie d'une colonne de Bertin,
lobulations congénitales et hypertrophie compensatrice).
Les tumeurs kystiques du rein
La découverte d’une lésion kystique du rein est particulièrement fréquente. 50% des sujets de plus de 50 ans
sont porteurs d’un ou de plusieurs kystes rénaux
bénins. Le problème qui se pose est que par ailleurs 10
à 15% des tumeurs malignes du rein peuvent se présenter sous une forme kystique. Il faut donc définir des
signes sémiologiques radiologiques dont la valeur prédictive positive soit suffisamment intéressante pour, en
pratique, différencier les kystes sûrement bénins de
ceux qui présentent une malignité incertaine.
Pour répondre à cette question, la démarche radiologique proposé par BOSNIAK [71 est claire et précise. Il
différencie quatre types de lésions kystiques selon des
critères sémiologiques précis en tomodensitométrie :
des critères morphologiques d’une part et d’autre part
la recherche d’une vascularisation tumorale.
486
Catégorie I
septa vascularisés se rehaussant après injection de
contraste, kystes multi-loculaires).
Il s’agit de kyste simple, bénin, situation fréquente qui
pose peu de problème de diagnostic.
Ces lésions peuvent correspondre à des kystes bénins
inflammatoires ou des tumeurs kystiques bénignes ou
malignes du rein.
En échographie, la lésion est ronde ou ovalaire, à
contours nets et bien définis, sans paroi visible, de
contenu anéchogène accompagné d’un renforcement
postérieur des échos.
La discussion étiologique est radio-clinique centrée sur
l’existence d’une vascularisation de la lésion. Un
rehaussement de 10 UH après injection de produit de
contraste iodé authentifie en TDM une vascularisation.
En TDM, les caractères morphologiques sont identiques. Les mesures de densité confirment leur caractère liquidien (densité spontanée < à 20 UH). Après
injection de produit de contraste, la densité de la lésion
ne se rehausse pas et reste inférieure à 20 unités
Hounsfield (UH). (Autrement dit, une lésion dont la
densité après injection est mesurée inférieure à 20 UH
peut être considérée comme non vascularisée). Cet
argument autorise le diagnostic de kyste simple sur un
scanner réalisé d’emblée avec injection de produit de
contraste.
Dans certains cas, le rehaussement de la lésion peut
être douteux en TDM, c’est alors l’indication à réaliser
une IRM du rein à la recherche d’un rehaussement du
signal tumoral après l’injection de chelate de gadolinium. L’IRM grâce à sa résolution en contraste supérieur permet de résoudre les cas difficiles où la TDM
seule ne pouvait conclure.
Catégorie IV
Pour les lésions de moins de 1 cm, la fiabilité diagnostique diminue essentiellement par majoration des artefacts de volume partiel en tomodensitométrie et par
manque de résolution en échographie. Le contexte clinique, l’âge des patients, la possibilité de surveiller la
lésion et la confrontation des résultats TDM et échographiques sont des éléments décisifs.
Ce sont les lésions kystiques qui présentent des signes
francs de malignité, rehaussement de contraste en
TDM ou rehaussement du signal en IRM ainsi que des
critères morphologiques suspects (végétations vascularisées, irrégularités des parois qui sont épaissies,
nodules muraux). Ces lésions sont considérées comme
des lésions malignes du rein [13].
Catégorie II
En définitive, il apparaît que les lésions kystiques de
type I sont de diagnostic facile, une simple échographie
ou l’absence de prise de contraste (lésions inférieures à
20 UH donc avasculaires) sur une TDM réalisée avec
injection de produit de contraste d’emblée permettent
en général de conclure [7].
Ces lésions regroupent des kystes atypiques : ce sont
des kystes qui présentent moins de deux fines septations, de fines calcifications pariétales ou septales ou
des anomalies de densité spontanée. L’élévation de
densité spontanée au delà de 20 UH (30 jusqu'à 60 UH)
traduit la présence d’un liquide riche en protide ou d’un
contenu hémorragique (Figure 1).
Le moindre doute sur une lésion de type II, III ou IV
nécessite un examen TDM orienté, réalisé sans et avec
injection de produit de contraste à la recherche d’une
vascularisation anormale de la lésion. L'IRM est indiquée dès lors que l’examen TDM ne permet pas de
conclure avec confiance sur l’absence de prise de
contraste. En imagerie, les lésions de type III ou IV ne
peuvent être différenciées d’une forme kystique de
cancer rénal et par conséquent doivent être considérées
comme telle.
En échographie, le caractère parfaitement transsonore
du kyste n’est plus retrouvé et le renforcement postérieur des échos est moins marqué. Dans ce cas, le diagnostic de bénignité, synonyme d’abstention thérapeutique, est plus difficile à porter. Le recours à un examen
tomodensitométrique est nécessaire. La discussion
sémiologique s’organise autour de la présence ou de
l’absence de rehaussement de la lésion après injection
de produit de contraste. Cette situation impose de réaliser un scanner sans et avec injection d’iode. Pour
BOSNIAK, un rehaussement de plus de 10 UH est synonyme d’une vascularisation de la lésion.
Les angiomyolipomes
Catégorie III
Les angiomyolipomes méritent d'être traités à part car
il s’agit de tumeurs solides ayant une composante
graisseuse dont l'étude tomodensitométrique permet la
caractérisation. Cet aspect diagnostique est essentiel
car de nombreux angiomyolipomes de taille inférieure
à 4 cm ne sont pas opérés et sont surveillés en imagerie.
Elle représente le groupe des lésions pour lesquelles
certains caractères morphologiques sont suspects (calcifications irrégulières, parois épaisses et nombreuses,
La plupart des petits angiomyolipomes ont une échostructure homogène, hyperéchogène (Figure 2). Cet
aspect n’est toutefois pas spécifique et se retrouve éga-
En l’absence de prise de contraste, le kyste est classé
catégorie II, il est bénin. En cas de prise de contraste, il
devient suspect et classé catégorie III.
487
lement pour les petits adénocarcinomes du rein. Toute
suspicion échographique d’angiomyolipome (masse
homogène et hyperéchogène) doit être vérifiée par
tomodensitométrie. En effet, le contingent graisseux de
l’angiomyolipome est caractérisé en tomodensitométrie
par une densité spontanée inférieure à moins 10 UH
(Figure 3) et l’absence de calcification. Afin que les
mesures de densité ne soient pas erronées, il est essentiel de rechercher le contingent graisseux sur des
coupes sans injection de produit de contraste, de faible
épaisseur (5 voire 2 mm) et de réaliser les mesures sur
des zones d’intérêt peu étendues. En cas de doute, un
histogramme des densités peut être réalisé en tomodensitométrie [8, 9]. Il s’agit d’un traitement informatique
de l’image qui permet après un fin quadrillage de cette
image de calculer la densité au sein de chaque zone
quadrillée.
En théorie, l’IRM permet également d'apporter des
arguments diagnostiques supplémentaires en faveur
d'un angiomyolipome, la graisse se caractérisant par un
hypersignal intense en pondération T1, bien visible par
rapport au parenchyme sain lui-même en hyposignal [4,
5]; l’hypersignal diminue lorsque l’on utilise une technique de suppression de graisse en pondération T1.
Enfin, l’aspect de la graisse en T2 est celui d’un contingent de signal intermédiaire peu spécifique. Mais il faut
retenir que le diagnostic se fait en tomodensitométrie.
Les tumeurs solides du rein
Les petites tumeurs rénales inférieures à 3 cm sont fréquentes et sont bénignes dans 20% des cas.
Le diagnostic de tumeur tissulaire du rein repose sur la
mise en évidence d’une vascularisation tumorale [7,
17]. Quatre méthodes d’imagerie permettent d’y parvenir:
En pratique, le scanner joue un rôle prépondérant.
• L’artériographie détecte la néo-vascularisation tumorale dans 70% des cas. Mais, c'est une méthode invasive qui n’est plus pratiquée dans cet optique.
• L’échographie couplée au Doppler couleur peut détecter des flux vasculaires intra-tumoraux, mais ses performances n’ont pas été évaluées pour les petites
tumeurs rénales.
• La tomodensitométrie est la méthode d’imagerie de
référence. Une augmentation de 10 unités Hounsfield
de la densité tumorale après injection de produit de
contraste caractérise le caractère vascularisé de la
lésion [7] (Figure 4).
• Le rehaussement du signal après injection de chélate
de gadolinium d’une lésion tumorale a la même signification.
Toutefois, aucune de ces techniques d’imagerie ne per-
met de caractériser avec confiance la nature histologique de la lésion, un petit oncocytome peut se présenter comme une tumeur maligne du rein (Figure 5).
Quant à la distinction entre adénome et adénocarcinome à cellules claires, elle repose uniquement sur des
arguments histologiques (taille de la tumeur, atypies
cellulaires).
Dans le cadre de la pathologie tumorale, l’imagerie
permet un bilan d'extension loco-régionale mais surtout un bilan pré-opératoire précis dans le cas où une
néphrectomie partielle est envisagée. La tomodensitométrie permet de rechercher des tumeurs rénales multiples, uni ou contro-latérales. Elle permet de rechercher des adénopathies, se présentant sous la forme de
masse solide plus ou moins vascularisée. Le caractère
pathologique des ganglions rétro-péritonéaux est
reconnu lorsque leur diamètre excède 15 mm. Cette
taille-seuil de 15 mm est un compromis permettant une
sensibilité et une spécificité satisfaisantes. La tomodensitométrie permet également de rechercher une
extension veineuse rénale, beaucoup plus rarement
cave inférieure. La tomodensitométrie en mode hélicoïdal permet de suivre l’opacification de la veine
rénale puis de la veine cave inférieure et d’y déceler la
présence de bourgeons tumoraux.
Enfin, l’imagerie permet d’aider le chirurgien dans le
choix de l’intervention (néphrectomie, tumorectomie
ou néphrectomie partielle). La topographie de la lésion,
sa position par rapport au hile et aux contours du rein,
son caractère peu infiltrant sont des informations que
peuvent apporter l’IRM et les reconstructions bi et tridimensionnelles en tomodensitométrie
Les tumeurs secondaires rénales
Les métastases rénales sont souvent multiples. C’est le
premier diagnostic à retenir chez un patient ayant un
cancer du sein ou du poumon déjà connu. Elles sont
souvent associées à des adénopathies rétro-péritonéales
dont la présence renforce le diagnostic [18]. Leurs
caractères sémiologiques sont aspécifiques (Figure 6).
En cas de doute diagnostique, une ponction biopsie
percutanée peut être légitimement proposée. Leur
régression sous traitement chimiothérapique est un bon
argument en faveur du diagnostic.
Le lymphome
Le lymphome primitif du rein est exceptionnel car le
rein ne contient pas de tissu lymphoïde [3].
Généralement, les lésions rénales lymphomateuses
sont multiples, de taille variable, situées dans le cortex.
La forme isolée, nodulaire est rare (moins de 10%).
Dans la grande majorité des cas, il s’agit de lésions
secondaires par dissémination hématogène ou par
contiguïté à partir de localisations rétro-péritonéales.
Les lymphomes non hodgkiniens prédominent.
488
Figure 1a. Kyste rénal hémorragique : TDM sans injection. Le
kyste rénal antérieur et polaire supérieur gauche présente une
densité spontanée de 25 Unités Hounsfield, le parenchyme
rénal ayant une densité de 21 UH.
Figure 1c. Kyste rénal hémorragique : Sur les temps tardifs, la
lésion se rehausse de 13 Unités Hounsfield. Ce rehaussement
tardif ne permet pas d’éliminer une lésion vascularisée d’ori gine tumorale. C’est l’indication d’une IRM.
489
Figure 1b. Kyste rénal hémorragique : Au temps précoce de
l’injection de produit de contraste, absence de rehaussement
lésionnel significatif.
Figure 1d. Kyste rénal hémorragique : Coupe axiale en spin
écho T1 : hypersignal spontané du kyste polaire supérieur et
antérieur gauche témoignant de son contenu hémorragique.
A noter la présence d’un kyste polaire supérieur droit typique
non compliqué, de classe I de la classification de Bosniak, en
hyposignal.
Figure 1e. Kyste rénal hémorragique : En pondération T2, le
kyste polaire supérieur gauche, atypique, est en hyposignal
(contenu hémorragique). Le kyste polaire supérieur droit de
type I non compliqué est en hypersignal homogène.
Figure 1f. Kyste rénal hémorragique : Coupe axiale après
injection de gadolinium et en suppression de graisse : absen ce de rehaussement de signal significatif des deux lésions kys tiques droite et gauche.
Figure 2. Coupe échographique longitudinale sur le rein
droit : suspicion de petit angiomyolipome cortical antérieur
visible sous forme d’un nodule très hyperéchogène (flèche).
Présence au pôle supérieur du rein d’un kyste typique (tête de
flèche). Une étude tomodensitométrique confirme la présence
d’une composante graisseuse.
490
Figure 3. Angiomyolipome. Lésion centimétrique intra-paren chymateuse de densité négative mesurée à moins 25 Unités
Hounsfield témoignant de la nature graisseuse de la lésion.
Figure 4a. A dén ocarcinome à c ellules claires de rein
gauche : Au temps précoce de l’injection, la masse apparaît
hypervascularisée.
Figure 4b. Adénome à cellules claires de rein gauche : Au
temps tardif, la tumeur a une densité moins élevée que celle du
parenchyme sain.
491
Figure 5a. Oncocytome rénal gauche : Coupe axiale tomo densitométrique sans injection de produit de contraste : syn drome de masse hilaire gauche dont la densité spontanée est
mesurée à 39 Unités Hounsfield.
Figure 5b. Oncotytome rénal gauche : Au temps artériel de
l’injection de produit de contraste, rehaussement intense de
la densité de la tumeur (115 Unités Hounsfield) : aspect de
tumeur solide vascularisée rénale.
Figure 6. Métastases rénale et ganglionnaire d’un cancer pri mitif bronchique. Coupe tomodensitométrique après injection
de produit de contraste. A la face postérieure du rein, lésion
bien limitée de densité inférieure à 20 Unités Hounsfield cor respondant à un kyste bénin simple de type I.
A la face interne du rein, lésion à contours mal limités, se
rehaussant après injection de produit de contraste (flèche).
Présence d’une adénopathie para-aortique gauche.
492
Figure 7a. Pyélonéphrite aiguë du pôle inférieur du rein
gauche : TDM sans injection. Déformation du contour posté rieur du rein avec infiltration de la graisse péri-rénale.
Figure 7b. Pyélonéphrite aiguë du pôle inférieur du rein
gauche : au temps de l’injection de produit de contraste,
rehaussement de densité lésionnelle.
Figure 7c. Pyélonéphrite aiguë du pôle inférieur du rein
gauche : au temps tardif, la lésion est iso-dense au parenchy me.
493
En imagerie, les lésions se caractérisent par leur faible
échogénicité et leur faible rehaussement après injection
de produit de contraste. Le traitement est médical.
Enfin, dans l’hypothèse où une tumorectomie ou une
chirurgie partielle est envisagée, il appartient à l’imagerie de réaliser une cartographie pré-opératoire.
Le recours à la biopsie trans-cutanée s’impose, guidée
par le scanner ou l’échographie. Elle permet le diagnostic et le typage du lymphome. La régression sous
traitement est de règle.
Dans ce sens, l’artériographie garde des indications,
l’IRM grâce à ses séquences frontales et sagittales est
intéressante. Les reconstructions tomodensitométriques en 2D et en 3D présentent le même intérêt.
Les diagnostics différentiels
REFERENCES
Les pseudo-tumeurs
1. AMENDOLA M.A., BREE R.L., POLLACK H.M. et al. Small renal
cell carcinomas: resolving a diagnostic dilemma. Radiology, 1988,
166, 637-641.
En échographie, l’hypertrophie d’une colonne de
Bertin se traduit par une masse iso-échogène intrarénale adossée aux pyramides, ne déformant pas les
contours externes du rein alors qu’une lobulation foetale ou une hypertrophie compensatrice déforment le
rein.
2. AUBERTON E, BELLIN MF, RICHARD F, CHATELAIN C,
DELCOURT A, GRELLET J. Etude comparative IRM-TDM du
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La tomodensitométrie résout tous ces problèmes diagnostics responsables de faux-positifs échographiques
en montrant qu’il s’agit de parenchyme sain se rehaussant de la même façon que le parenchyme rénal de voisinage.
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Les lésions infectieuses sont souvent multiples. La
néphromégalie, l’oedème, les modifications de la graisse péri-rénale (Figure 7) et l’histoire clinique font le
diagnostic. L’évolut ion favorable sous traitement
confirme le diagnostic. La pyélonéphrite xanthogranulomateuse est un diagnostic différentiel classique.
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Les petits infarctus uniques peuvent simuler une masse
rénale mais leur topographie, leur forme triangulaire à
large base d'implantation externe évoque leur nature
ischémique.
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CONCLUSION
L’imagerie permet le diagnostic précoce de nombreuses
petites lési ons rénales asymptomatiques, et ainsi
d’améliorer le pronostic de celles qui présentent des
caractères de malignité. Le couple échographie et
tomodensitométrie permet d’identifier avec certitude
les kystes corticaux simples (type I de la classification
de Bosniak) ainsi que les petits angiomyolipomes du
rein.
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En dehors ou à distance d’un contexte infectieux, la
mise en évidence d’une vascularisation tumorale objectivée en tomodensitométrie par une prise de contraste
supérieure à 10 UH impose une vérification chirurgicale ou une surveillance stricte. Aucune technique d’imagerie n’est en mesure d’affirmer le caractère bénin ou
malin d’une telle lésion qu’elle soit solide ou liquide.
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En cas d’antécédent néoplasique, la probabilité d’une
métastase rénale est élevée et impose un diagnostic par
biopsie dirigée.
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SUMMARY
Imaging of small renal tumours.
The increased incidence of detection of small renal tumours, less
than or equal to 3 cm in diameter, is related to the generaliza tion and improvement of radiological techniques. Many asymp tomatic renal tumours are discovered by ultrasonography and
computed tomography. Medical imaging is now able to identify
simple cysts (morphological characters, absence of blood sup ply), angiomyolipomas (demonstration of the fatty contingent)
and other solid renal tumours (tumour enhancement on compu ted tomography). Plain, followed by postcontrast CT looking for
contrast enhancement of the lesions is the examination of choi ce in this context. MRI with Gadolinium injection looking for
neoplastic e nhancement can be useful in doubtful cases.
Medical imaging is able to reliably demonstrate the vascular
nature of solid lesions, but cannot distinguish between renal
cancer, oncocytoma or another benign solid tumour. Medical
imaging allows precise preoperative mapping when partial
nephrectomy is envisaged.
Key words : Small renal tumours, CT, MRI.
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