Éditorial Le cancer du rein : plus petit mais pas sans risque ! Kidney cancer: smaller but not without risk! T. Lebret* C ancer du rein, carcinome rénal, kidney cancer, renal cell carcinoma… Il y a encore quelques années, lorsque je recherchais une bibliographie avec ces mots-clés, je retrouvais limites de l’interprétation en particulier sur les petites masses. Celles-ci étant de plus en plus découvertes fortuitement, il est maintenant demandé aux pathologistes d’affiner le diagnostic sur des fragments dans la littérature urologique essentiellement des études sur la chirurgie invasive : néphrectomie élargie par incision sous-costale, curages, risques hémorragiques, prouesses techniques ou thrombus cave. La lecture des articles d’oncologie médicale ne suscitait, quant à elle, guère l’enthousiasme. Au stade où les oncologues voyaient le patient, le cancer métastatique était plutôt synonyme de combat perdu, avec très peu d’espoir de retarder la diffusion et le décès. Il n’y avait alors comme seules armes thérapeutiques que l’interleukine et l’interféron. Pour le radiologue, la description des masses manquait souvent de précision et le diagnostic de malignité se faisait plus sur la fréquence de la maladie que sur l’étude pragmatique des images. Pour le pathologiste enfin, le diagnostic n’était effectif que sur la pièce de néphrectomie… avec parfois des exérèses de tumeurs bénignes. biopsiques souvent millimétriques. Que de progrès ! Il ne serait rien sans l’extraordinaire collaboration qui s’est établie au fil du temps entre ces différents acteurs de soin. Que de synergie entre ces spécialités ! Il n’y a plus d’opposition entre médecin et chirurgien, entre imageur et thérapeute, entre chercheur et patho­ logiste. Ensemble la communauté médicale s’organise pour améliorer de jour en jour la prise en charge de ces patients. En 10 ans, nous avons vécu d’extraordinaires changements dans tous ces domaines. L’exérèse partielle et les voies d’abord minimalistes ont remplacé la grande chirurgie délabrante qui ne respectait que peu la fonction rénale. Les thérapies focales s’installent progressivement dans l’arsenal thérapeutique. Les thérapies ciblées donnent de nouvelles armes pour mieux combattre la diffusion métastatique. La radiologie s’est enrichie de nouvelles technologies et nos collègues radiologues repoussent de jour en jour les Nous pourrions presque croire que la victoire contre le “RCC” est proche. Les progrès sont certains ; cependant, face à notre enthousiasme, la réalité quotidienne nous rappelle que le cancer du rein est loin d’être vaincu. Le décès de Bernard Giraudeau, parrain d’ARTUR (Association pour la recherche sur les tumeurs du rein) a frappé l’opinion publique et nous conduit à l’humilité. Loin de nous l’idée de baisser les bras, son combat médiatisé doit être pour nous un encouragement à nous mobiliser encore plus. La recherche doit être notre crédo, et nous devons ensemble continuer à nous battre pour affiner le diagnostic précoce, pour retirer le minimum de tissu sans prendre de risque carcinologique et tenter de trouver des combinaisons synergiques des différentes thérapies ciblées. Avec les chercheurs ouvrant d’autres voies, il n’y a pas que Mesdames mTor ou ITK et Monsieur monoclonal. Nombreux seront les chemins thérapeutiques à tester. * Chirurgie urologique, hôpital Foch, Suresnes. >>> Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 2 - juillet-août-septembre 2010 61 Éditorial Ils permettront, j’en suis sûr, de gagner mois par mois de la survie avant, je l’espère, de porter l’estocade finale au cancer du rein. Les progrès que nous devons espérer sont à conquérir ensemble. Avant cela, il est utile de faire le point sur ce qui a été gagné. Ce numéro de Correspondances en Onco-urologie sur le cancer du rein localisé va nous permettre de préciser à nouveau l’intérêt du diagnostic précoce, les indications des biopsies du rein et les attentes nombreuses que nous avons sur l’imagerie. Sur le plan thérapeutique, nous verrons les avantages et les limites du “toujours moins” en chirurgie d’exérèse carcinologique et la place des traitements physiques focaux. Je vous souhaite une bonne lecture et suis certain que vous prendrez autant de plaisir que moi à découvrir ces différents articles écrits par les meilleurs spécialistes français dans ce domaine. ■ Abonnez-vous page 75 Retrouvez le dossier thématique, p. 76 Revues de presse no uv e ll e r ev u e Coordonné par Stéphane Oudard avec : SITIVES DIAPOTÉES EN LIGNE COMMEN ◆◆ Biopsie des tumeurs rénales : Écho des congrès rs Actualités sur les tumeu 2010 GU urologiques à l’ASCO technique et indications actuelles M. André IER Revues de DOSS presse istage DIAPOSITIVES Prostate : dép COMMENTÉES EN LIGNE T INÉDI ◆◆ Petites tumeurs du rein : imagerie Retrouvez sur edimark.fr les diapositives de synthèse des articles résumés R. Renard-Penna es Essais thérapeutiqu Actualités sur les essais cliniques en onco-urologie ◆◆ Anatomie pathologique des petites tumeurs du rein Cas clinique SAS Société éditrice : EDIMARK (DaTeBe Éditions) CPPAP et ISSN : en cours Trimestriel Prix du numéro : 34 Toute l’actualité de votre spécialité sur www.edimark.tv www € Vol. I - n° 1 avril-mai-juin 2010 Masse tumorale rénale : cancer du rein ou malacoplakie ? Difficulté diagnostique .edimark.fr DOSSIER Périodique de formation Rein : traitement localisé des petites tumeurs Coordinateur : Stéphane Oudard P. Camparo ◆◆ Chirurgie dans les petites tumeurs du rein A. Méjean Abonnement “Privilège” Société éditrice : EDIMARK SAS (DaTeBe Éditions) CPPAP : 0612T90442 – ISSN : 2110-087X (voir page 75) Trimestriel Prix du numéro : 34 € Vol. I - n° 2 juillet-août-septembre 2010 62 www.edimark.fr Périodique de formation Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 2 - juillet-août-septembre 2010