Retour sommaire Pages précédentes ACCÈSAUX DROIT~ SOCIAUX : LES ÉLÉMENT~ A RETENIR - S’agissant de l’application de la réglementation relative à l’aide médicale : *les procédures ne sont pas uniformes sur le territoire régional, en matière de barème, de délais, d’accessibilité des lieux de dépôt des demandes. . . l la connaissance de la réglementation n’est pas acquise dans tous les services (pièces justificatives exigées, dates d’effet, durée de la prise en charge.. .) ceci entraîne une inégalité des personnes devant la loi. - La faiblesse des ressources financières et la complexité des procédures et des situations apparaissent comme les principaux obstacles aux soins (effet de seuil, limitation des prises en charge). - La nécessité d’accompagnement des personnes dans leurs démarches administratives est unanimement ressentie. - Le nombre de personnes n’ayant pas de couverture complémentaire et dont les revenus sont supérieurs au seuil d’aide médicale est difficile à évaluer, mais les rapports d’activité des structures spécialisées dans l’accueil des populations fragiles et les diverses enquêtes menées en dénombrent une forte proportion. - Des initiatives ont été prises par les départements, les organismes d’assurance maladie et les hôpitaux pour améliorer les procédures, permettre un meilleur remboursement des soins ou l’accès à une assurance complémentaire, elles restent à ce jour insuffisantes et ne sont pas évaluées. DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 2.2 -ACCÈS AUX STRUCTURES Ei AUX PROFESSIONNELS 2.2-l - Accessibilité géographique Il est possible de définir quatre types de zones dans le Languedoc-Roussillon : - les zones urbaines; - le rural périurbain ; - le rural profond assimilable aux zones en déclin démographique ou à faible densité de population, présentant un taux d’activité agricole élevé, peu équipées, à bas revenus, constitué par : l l l’est et le nord-est de la Lozère (à la limite de la Haute-Loire et de l’Ardèche), le secteur Corbières haute vallée de l’Aude, entre ces deux zones une frange de la Lozère et de 1’Hérault au contact de l’Aveyron, du Tarn, à laquelle il convient d’adjoindre une partie du _ Minervois. l - le rural de type intermédiaire entre le rural profond et le rural périurbain. La densité des équipements et la distance aux équipements permettent de représenter l’accessibilité géographique (cf. annexe no 1). L’accessibilité géographique se pose dans les secteurs ruraux, notamment au travers du problème des transports et de l’offre médicale qui est centralisée sur quelques sites (spécialités médicales, laboratoires, radiologie). Elle se pose aussi dans les zones urbaines et péri urbaines en cas d’insuffisance de ressources ne permettant plus l’utilisation des moyens de communication et notamment : - du téléphone, outil indispensable pour accéder aux consultations, examens... - des transports (en commun ou personnel), moyen déterminant pour se rendre chez les ‘professionnels de santé ou dans les structures de soins. 2.2-2 - Les établissements hospitaliers L’hôpital et surtout son service des urgences est la seule structure de soins facile d’accès repérée par les populations précaires. C’est pourquoi il convient d’examiner la nature du recours à l’hôpital par ces populations, les difficultés relevées et les dispositifs spécifiques mis en œuvre. 2.2-2-I - La mission de l’hôpital L’article L 71 l-4 du code de la santé publique rappelle que les établissements publics de santé, les établissements privés participant au service public et les établissements concessionnaires d’un service public “garantissent un égal accès de tous aux soins qu’ils dispensent. Ils sont ouverts à toutes les personnes dont l’état requiert leurs services. Ils doivent être en mesure de les accueillir dejour comme de nuit, éventuellement en urgence, ou d’assurer leur admission dans un autre établissement. Ils dispensent aux patients les soins prévent$s, curataJ5 ou palliatzfs que requiert leur état et veillent à la continuité de ces soins, à l’issue de leur admission ou de leur hébergement. Ils ne peuvent établir aucune discrimination entre les malades en ce qui concerne les soins”. La loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions de ’ juillet 1998 rajoute un article L 711-7-1 au code de la santé publique qui stipule : “Dans le cadre des programmes régionaux pour l’accès à la prévention et aux soins prévus à l’ar- DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 ticle 71 de la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions, les établissements publics de santé et les établissements privés de santé participant au service public hospitalier mettent en place des permanences d’accès aux soins de santé, qui comprennent notamment des permanences d’orthogénie, adaptées aux personnes en situation de précarité, visant à faciliter leur accès au système de santé et à les accompagner dans les démarches nécessaires à la reconnaissance de leurs droits. Ils concluent avec l’État des conventions prévoyant, en cas de nécessité la prise en charge des consultations externes, des actes diagnostics et thérapeutiques ainsi que des traitements qui sont délivrés gratuitement à ces personnes”. La mission sociale de l’hôpital, particularité des établissements publics, vient d’être clairement réaffirmée par la loi juillet 1998. 2.2-2-2 - Le recours aux établissements de soins a) caractérz’stiques des populations regues au travers de certains dispositzjk Les rapports d’activité des cellules d’accueil des plus démunis existantes dans les établissements de santé ou les enquêtes menées par certains établissements montrent que les personnes reçues sont : carte santé représentaient 10 % des séjours de l’année en 1996 alors que les bénéficiaires de la carte santé représentent 5 % de la population. Ils sont plus jeunes que la population générale hospitalisée (30 ans / 45 ans) avec une proportion d’hommes légèrement plus importante (50 % contre 48 %) et leur durée de séjour est plus courte (3,2 jours contre 4); - au CHU de Nîmes : dans l’enquête menée sur les hospitalisations en lits de court séjour, sur les 37 % de patients reconnus en situation précaire, 21 % avaient une couverture sociale insuffisante et 16 % des revenus inférieurs à 5 000 F par foyer; - au CH Béziers : 22 % des personnes reçues au sein de la cellule d’accueil sont sans couverture sociale (chiffres 1997) et 24 % sont sans ressources. Par ailleurs le service social de l’établissement constate une prédominance des personnes âgées (3/4 des patients ont plus de 65 ans contre une moyenne d’age de 47 ans pour les hospitalisés); - au CH de Mende : le bilan d’activité de l’assistante sociale révèle que pratiquement la moitié des personnes reçues sont sans couverture sociale; - dans les cellules d’accueil des CH de Narbonne et Carcassonne : en majorité des hommes de nationalité française de moins de 35 ans dont la moitié sont SDF; 40 % n’ont pas de droits sociaux à leur arrivée à l’hôpital et un tiers sont sans ressources. Par ailleurs à Narbonne on enregistre un recours croissant à la pharmacie hospitalière; - au CH de Perpignan : le nombre significatif de pathologies liées aux situations de précarité ou à l’absence de soins, la progression régulière des dossiers de demandes de prise en charge par l’aide médicale et le volume conséquent des créances irrécouvrables attestent de la part importante représentée par les personnes en situation sociale précaire parmi les patients accueillis par l’hôpital. - au CH de Narbonne, les séjours concernant les bénéficiaires de la L’enquête de I’ORS d’avril 1998 faite dans le cadre du SROS urgences, donne les infor- DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 mations suivantes au regard de la couverture sociale (29063 personnes) : Public Régime de sécurité sociale 86,9 % Aide médicale gratuite 5,l % Aucune protection sociale 5,3 % Autre couverture sociale 2,7 % Privé PSPH Total 94,0 % 97,2 % 89,2 % 2,7 % 2,0 % 4,3 % l,o % 0,2 % 3,9 % 2,3 % 0,4 % 2,5 % b) mot@. des recours à l’bôpàtal Aude Les statistiques du CH de Carcassonne montrent la prépondérance des motifs digestifs des bénéficiaires de la carte santé. Au CH de Narbonne les hospitalisations des bénéficiaires de la carte santé concernent les maladies de l’appareil circulatoire (12 %), les lésions traumatiques et empoisonnements (11,2 %), les symptômes et états morbides mal définis (11,3 %). Ces motifs diffèrent de ceux de la population générale sur trois aspects : - plus d’hospitalisations pour maladies infectieuses et parasitaires (2,3 % contre 0,28 %) ; - moins d’hospitalisations pour complication de grossesse, d’accouchement (6 % contre 8,22 %); - plus d’hospitalisations pour lésions traumatiques (11,2 % contre 931 %). > Hérault En 1997, le CH de Béziers relève que 14 % des personnes reçues aux urgences par le service social viennent pour des motifs sociaux uniquement, 24 % pour des pro blèmes de violence-angoisse-agitation et 48 % pour des problèmes médicaux ou chirurgicaux. Après entretien avec l’assistante sociale, il ressort que 15 % ont des problèmes d’alcool et 13 % des problèmes de drogue. 2.2-2-3 - Les difficultés relevées Elles sont essentiellement répertoriées par l’Hérault, la Lozère et les PyrénéesOrientales : - prise en charge ponctuelle médicale ou chirurgicale sans préoccupation de la situation sociale; - prise en charge partielle liée à la spécialisation du système hospitalier (chaque service - médical, administratif, social - prend en charge le malade uniquement au regard de sa fonction et ne transmet pas les informations), et à la non reconnaissance de la nécessité d’une prise en charge globale dans les impératifs de gestion ; - frontières entre l’hôpital et les structures médico-sociales du secteur, en dehors d’actions concernant des pathologies spécifiques comme la tuberculose, le sida ou l’alcoolisme. Le travail en partenariat avec des réseaux de soins n’existe pratiquement pas et les informations disponibles ne circulent que très peu entre la médecine ambulatoire et les praticiens hospitaliers; dans ces conditions, s’assurer de la continuité des soins est difficile; - le temps “social” (contacts personnalisés, transmission d’informations, réunions. . .) des professionnels de santé n’est pas pris en compte; - non prise en charge du forfait hospitalier et dans les secteurs couverts uniquement par un hôpital local, l’absence de couverture sociale pose un problème d’accès aux soins, pour la chirurgie notamment ; - concentration des services en un lieu unique ce qui pose un problème d’accessibilité pour les personnes et notamment les personnes âgées m. DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 vivant dans des petites communes rurales ; - la fourniture des médicaments prescrits mais non délivrés par l’hôpital en particulier au sortir d’hospitalisations (CHU de Montpellier par exemple pour des personnes sans couverture sociale et sans revenus). 2.2-2-4 Les dispositifs spécifiques mis en œuvre a) lu convention État/hôpâtal pour l’accès aux soàns des sans rést dence stable Ces conventions prévoient que les personnes très marginalisées (sans couverture sociale, sans ressources, sans résidence stable) puissent être accueillies et soignées sans formalité, dans les consultations externes hospitalières des établissements. Sont plus particulièrement pris en charge : - tous les actes médicaux courants; - les actes de radiologie ou de biologie ; - les actes d’hémodialyse; - les prothèses dentaires ; - la rétrocession de produits pharmaceutiques remboursables par l’assurance maladie ; Certaines DDAS prenaient en plus en charge : - l’hospitalisation dans la stricte limite d’un ou deux jours ; - les frais de transport non médicalisés entre l’établissement hospitalier et un centre d’hébergement ; - les frais correspondant à une ou deux nuits d’hôtel si ces personnes ne relèvent pas d’une hospitalisation et si elles ne peuvent être admises dans un centre d’hébergement. Les dépenses de soins et fournitures médicales avancées par l’établissement de santé ou la structure extérieure sont remboursées au titre de l’aide médicale État. Toutes les DDASS ont mis en œuvre ces conventions. Toutefois, ces conventions sont trop souvent méconnues des médecins. Aude : Les cinq établissements de santé (CH Carcassonne, CH Narbonne, CH Castelnaudary, CH Lézignan-Corbières et HL Limoux, le seul établissement de service public non concerné étant l’hôpital psychiatrique géré par I’AASM) ont passé convention. Le traitement statistique des données enregistrées par les hôpitaux et exploitables (certaines rubriques ne sont pas remplies) met en évidence les caractéristiques du public pour lequel ce dispositif est utilisé : essentiellement des hommes, âgés de 25 à 50 ans, de nationalité francaise. Gard : sont concernés le CHU de NAîmes,les CH d’Alès, Bagnols sur Cèze, Ponteils et 1’HL du Vigan. Hérault : CHU de Montpellier, CH de Béziers et Sète et HL d’Agde-Marseillan. Pvrénées-Orientales : CH de Perpignan. b) les cellules démunis des plus d’accueil Une circulaire du 17 septembre 1993 avait prévu la mise en place dans les hôpitaux de cellules administratives d’accueil social. Les établissements hospitaliers étaient invités à ouvrir une antenne du service des admissions dans les services d’urgence ou “de porte”. Cette circulaire a été mise en œuvre de façon très différente d’un établissement à l’autre : DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 -cellule disoosant d’un ternlx tant de service social : d’assis- CH de Narbonne et Carcassonne : une assistante sociale est présente dans chacun des services des urgences (hospitalisation et consultations). L’aide rnatérielle (vestiaires, matériels. . .) mise en place par l’assistante sociale est très sollicitée, en particulier la pharmacie, pour ceux qui ne peuvent pas faire l’avance des frais ou n’ont pas de prise en charge du ticket modérateur. CHU de Nîîes (1 assistante sociale) et CH d’Alès (0,l ETP). CH de Béziers : un poste d’assistante sociale, créé depuis 1994, existe aux urgences.Actuellement il a été réduit à un mi-temps. Cette modification alliée à celle du service des urgences a entraîné une diminution des situations prises en charge avec une moindre disponibilité pour réaliser les liaisons avec l’extérieur. Le service social de l’hôpital constate sur l’ensemble des services, une augmentation de son activité au regard de situations médico-sociales de plus en plus complexes. Les assistantes sociales relèvent un certain nombre de difficultés : l l l les jeunes en stages qui ne demandent pas le complément aide médicale alors qu’ils y auraient droit, les jeunes en rupture familiale et qui ne veulent pas rentrer en contact avec leur famille pour pouvoir recouvrer leurs droits, les étrangers en situation irrégulière. CH de Mende : une assistante sociale. - cellules d’wents constituées administratifs CHU de Montpellier - disoositifs uniuuement : et CH de Sète. autres : HL duvigan a plus particulièrement affecté un IDE et un agent administratif à l’accueil du public démuni. CH de Perpignan a créé dès 1994 une consultation médico sociale spécifique aux plus démunis. Cette consultation médico sociale est assurée tous les vendredis de 10 heures à 12 heures à tour de rôle par un groupe d’environ 15 praticiens hospitaliers volontaires. Elle reçoit sans formalité préalable les personnes orientées par les associations en charge des plus démunis et les services sociaux du département et de l’établissement. Compte tenu des problèmes constatés (faible fréquence des consultations, manque de liaisons avec les services sociaux et le réseau associatif, sentiment de prise en charge discriminatoire) et du nombre important de populations défavorisées ou en rupture sociale accueillies par le Centre Hospitalier au service des urgences, il est nécessaire de renforcer et d’améliorer l’accès aux soins des plus démunis. c) la mise en œuvre de permanences d’accès aux soàns de santé (PASS) Malgré l’existence de ces cellules, il persiste un besoin de décloisonnement entre l’hôpital et la cité pour améliorer la prise en charge pré et post hospitalière. C’est la raison pour laquelle il est demandé aux établissements de créer des PASS.Les cellules existantes doivent se transformer en PASS conformément aux prescriptions de la circulaire du 25 mai 1999 de la Direction des Hôpitaux. Les missions principales des PASSsont l’accueil, l’écoute, l’orientation. Le personnel affecté à la PASS fait un premier bilan médico-social puis oriente en fonction des besoins recensés : soins urgents ou non, ouverture de droits (il est préférable qu’un autre service s’en occupe : bureau des entrées, permanence CCAS ou CPAM), problèmes psychiatriques. DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 Sur la région 14 PASSsont prévues : 3 dans l’Aude (Carcassonne, Narbonne, Castelnaudary), 4 dans le Gard (Alès, Bagnols sur Cèze, Nîîes, Le Vigan), 4 dans 1’Hérault (Bassin de Thau, Béziers, Montpellier et Lunel), 1 en Lozère à Mende et 2 dans les Pyrénées-Orientales (Perpignan et Prades). dl les disposàtajIs avancées de consultations Ces dispositifs sont mentionnés par la Lozère et seront mis en œuvre à partir des hôpitaux locaux. Ils permettent d’apporter une réponse au problème de l’accessibilité géographique. Deux projets sont en cours à Marvejols : - gynécologie (grossesses à risque); - cancérologie. 2.2-2-5 - Les urgences Du rapport de I’ORS sur le parcours de soins et le devenir des patients pris en charge en urgence dans les établissements de santé du Languedoc-Roussillon (avril 1998) il ressort : - un recours important au service des urgences en LR tout type de population confondue ; - la fréquence des personnes sans couverture sociale est faible (89,2 % des personnes ont un régime de sécurité sociale) ; . - 64,2 % des patients (près des deux tiers) s’adressent directement aux établissements sans consulter d’autres praticiens auparavant ; - 3 patients sur 4 arrivent dans l’établissement par ses propres moyens ; - les accidents sont le motif de recours principal aux urgences (45,3 % soit près de la moitié des recours utilisés). On recense aussi les troubles mentaux et les tentatives de suicide (3,s % de la population enquêtée). Par ailleurs, une étude le I’ORS et de l’Observatoire de la précarité, de l’insertion et de l’intégration (OPII) sur l’illettrisme (“Les situations d’illettrisme : quels obstacles dans l’accès aux soins?” novembre 1997) montre que “Z’appeZ aux services d’urgence constitue pour les personnes en daJïiculté, notamment d’illettrisme, une voie privilégiée dans la mesure où l’urgence offre un accès direct aux soins, sans diversité d’interlocuteurs dans laquelle il faut s’orienter selon des normes complexes, sans contraintes horaires, sans démarches administratives préalables.” La question de l’illettrisme ne s’y pose pas “de façon aiguë et régulière” car le “circuit d’accueil, de tri, de soins immédiats et d’orientation prend totalement en charge le patient. On a l’habitude de soigner des personnes inconscientes, atteintes dans leur capacité de communiquer; aussi tout est prévu dans le rôle de chacun pour qu’on se passe de la présence active : les informations passent autant par les pompiers, les ambulanciers, les accompagnants que par le patient lui-même; s’il le faut on l’accueillera sous X avant d’en savoir plus. Troubles de la conscience, troubles mentaux et illettrisme posent le même type de da@cultés et sont suppléés indistinctement par les mêmes moyens et avec la même efsicacité. ” “Nous avons vérayié que les services d’urgence sont aussi sollicités par toute une population qui ne maîtrise pas l’accès à la médecine de ville et qui vient consulter pour des accès qui n’ont rien d’urgent. Dans le service des urgences adultes que nous avons visité, ce public est pris en compte dans la même fili&re que les autres; accueil, visite d’un médecin puis orientation immédiate vers le service hospitalier dont relève leur affection. ” DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 ‘Il existerait donc une correspondance - au premier abord du moins, car il faudrait vérayier les conséquences de cette collusion - entre les attentes tactiques des personnes en difsulté d’illettrisme et le mode d’accueil qui leur est réservé : une réponse simplifiée, une prise en charge immédiate et médicalement garantie, un paiement diff éré.. . bref une réponse adaptée. Du moins à court terme. ” ‘II en va un peu autrement du service d’urgences pédiatriques qui, parce qu’il est peut-être moins chargé, ou parce qu’il se trouve en quelque sorte au front de la prévention - il accueille aussi des publics qui n’utilisent pas d’autres circuits de soins que l’urgence en hôpital - assume plus régulièrement des questions d’illettrisme. Ceci tient au fait que les enfants sont en pratique tous accompagnés. La prise en charge du malade ici est presque inévitablement partagée avec les parents. La communication avec des illettrés ou des gens de langue étrangère est donc inévitablement adaptée. “On marque sur les pipettes avec un feutre le niveau de dosage, les gens n’ont pas à calculer” (Un médecin des urgences). ” “Dans la mesure où ce service accueille des gens pour qui ce recours en urgence peut être l’unique occasion de contact avec une structure de soins, une attention particulière est apportée à une démarche “aussi éducative que curative”. On constate que si les services d’urgence des hôpitaux publics sont amenés à prendre en compte les problèmes sociaux outre la pathologie médicale des patients qui viennent consulter, ceux-ci ne sont pas toujours en mesure d’apporter une réponse adéquate, notamment en @on : - d’une charge de travail toujours croissante ; - d’un manque de formation et d’information du personnel ; - d’un manque de coordination et de travail en réseau avec les différentes institutions sociales et médicosociales. 2.2-3 - Le recours au système libéral 2.2-3-I - Les médecins généralistes Notons tout d’abord que le jury de la Conférence de santé du LanguedocRoussillon, le 5 mai 1998, reconnaît “au médecin généraliste référent du patient un rôle pivot dans l’organisation et le suivi des soins à apporter aux personnes.” Le département de la Lozère note aussi la place particulière du médecin généraliste dans la prise en charge des patients : bonne connaissance de leurs conditions d’habitat, de leurs habitudes alimentaires, de leurs traditions culturelles, éventuellement de leurs difficultés fmancières. Il existe trois études concernant la clientèle des cabinets des médecins généralistes sur la région : - une étude diligentée par I’URML sur les villes de Béziers et Perpignan en mai 1997 relative à l’analyse et l’évolution des pratiques des médecins généralistes face à la montée des situations de précarité ; - un questionnaire sur l’accès aux soins des plus démunis à destination des médecins généralistes à l’initiative de la DDASS de l’Aude dans le cadre du bilan de l’existant du plan départemental en santé-précarité en juillet août 1998. Seulement 30 /380 médecins (milieu rural 47 %, milieu urbain 27 %, milieu semi-rural 16 %) ont répondu à l’enquête pour 18 patients en moyenne ; - uni enquête réalisée en 1998 sur Béziers par le resëau médico-social de Béziers (56 % de médecins généralistes ont répondu à l’enquête). DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 De ces enquêtes, il ressort : a) caractéristiques générale de lu population Dans l’enquête de l’Aude, les femmes représentent 56 % des cas. La moyenne d’âge est de 48,5 ans. 92 % de la population a une couverture sociale et 67 % adhèrent à une mutuelle. L’enquête de I’URML sur Béziers et Perpignan montre que 62 % des personnes disposent d’une couverture sociale et d’une couverture complémentaire, 2 1 % n’ont que la sécurité sociale et 1 % n’a aucune couverture sociale. Les personnes repérées comme vulnérables sont celles ayant des revenus juste au dessus des minima sociaux (les “victimes de l’effet de seuil”), qui font attention aux coûts des soins (10 % des patients) et les “grands exclus” (SDF, toxicomanes, nomades.. .- 4 % des patients -). Le patient “vulnérable type” serait un homme entre 25 et 35 ans cumulant plusieurs difficultés sociales. Les difficultés sociales recensées se répartissent ainsi : 25 % ont des revenus faibles, 18 % sont sans travail, 13 % présentent des perturbations d’ordre affectif, 5 % ont un logement précaire et 4 % présentent une conduite addictive. Tous les départements signalent que les médecins réalisent régulièrement des actes gratuits. L’enquête réalisée sur Béziers montrait en effet que 58 % des médecins ont réalisé au moins une fois par semaine un acte gratuit. Pour 44 % d’entre eux, la fréquence est de plus d’une fois par semaine. 385 % constatent une augmentation d’aménagements financiers (paiements différés). la population générale (11 % contre 6 %). Dans l’enquête de I’URML, 75 % des plaintes sont somatiques, les pathologies chroniques associées ou non à un problème aigu représentent plus de 50 % (3 % n’ont aucun suivi médical). La demande des patients en situation de précarité se caractérise par sa complexité : plaintes multiples, somatiques et psychologiques combinées à des problèmes sociaux (30 % des patients). c) les da~fàczdtés repérées - liées à l’absence de couverture sociale et/ou de couverture complémentaire et aux problèmes fmanciers. Certains publics aux revenus peu élevés ne peuvent prétendre à l’aide médicale, et du fait de leur pathologie à une ALD. L’absence de mutuelle entraîne une importante dépense de santé disproportionnée au regard des ressources et une adaptation au cas par cas par le médecin (prescription des médicaments les moins chers, bilans biologiques à minima.. .). De même en cas de difficultés lors du renouvellement de la carte d’aide médicale, il est encore plus difficile au médecin d’assurer le suivi des soins ; de lu consultation - Liées à la complexité de la prise en charge : lorsqu’un patient présente des facteurs sociaux de vulnérabilité, les consultations sont modifiées dans 20 % des cas (enquête URML) : allongement de la consultation. Le système de rémunération à l’acte dans le cadre conventionnel n’est pas adapté à la prise en charge de cette population ; Dans l’Aude, la plupart des consultations ont pour motif une pathologie organique (88 %), 8 % un trouble psychologique. Pour ceux qui n’ont pas de couverture complémentaire, les consultations pour motifs psychologiques sont plus fréquentes que dans - liées au comportement des personnes : recours tardifs aux soins car. les préoccupations de santé passent au second plan ; besoins difficilement exprimés soit pour des raisons culturelles, soit en raison d’un décourage- b) mot$s DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 ment vis à vis d’une situation dont elles ont perdu la maîtrise. L’adhésion au traitement est souvent difficile. Lillettrisme est aussi pointé comme un obstacle aux soins dans l’étude ORS/OPII : compréhension des prescriptions, des examens, etc. ; - liées au contexte local : face aux situations complexes nécessitant un recours à d’autres professionnels, les médecins éprouvent des difficultés à mobiliser le secteur social et celui de l’insertion compte tenu de pratiques différentes ou de l’absence de partenaires identifiés. A contrario dans certains départements les associations d’insertion ont des difficultés à trouver des médecins généralistes prêts à se déplacer dans leurs structures d’accueil ; - liées à l’isolement du médecin et à sa formation initiale qui ne l’a pas préparé à la connaissance et à l’approche des publics précaires. L’enquête de I’URML montre que plus le milieu local est organisé et cohérent, moins le médecin hésite à prendre en charge des situations compliquées. d) les besoins ressentis et les actions mises en œuure pluridisciplinaire pour permettre une appropriation commune des problèmes liés à la précarité ; - nécessité de travailler auprès des publics précaires l’appropriation de leur démarche de soins et de santé; - souhait d’accès à un numéro unique permettant d’avoir un renseignement en temps réel afin d’orienter le patient démuni vers le service adéquat (accès aux droits sociaux, accompagnement social) ; - mise en œuvre effective du choix du “médecin référent”. L’URML reprend à son compte l’importance de l’option du médecin référent ainsi que les besoins de formation pour le généraliste (initiale - enseignement du 3e cycle en médecine générale -, ou formation médicale continue). 2.2-3-2 - Les médecins spécialistes Voir le tableau au $ 1.2. Les départements n’ont pas fait état de problèmes spécifiques à cette catégorie de professionnels de santé, excepté la Lozère qui signale l’éloignement géographique de certaines spécialités. 2.2-3-3 - Les soins dentaires et la lunetterie Plusieurs difficultés sont pointées : - formation initiale et continue des médecins à la connaissance des publics précaires ; information sur les relais existants dans le domaine médico-social. Un certain nombre d’outils ont déjà été mis en place pour améliorer l’information : annuaires des ressources locales Béziers, (Pyrénées-Orientales, Montpellier.. .), lettres et campagnes d’information sur l’aide médicale lancées par les Conseil Généraux et les caisses d’assurance maladie, etc. ; - organisation d’actions de formation - le coût des prothèses dentaires et optiques et la part laissée à la charge du bénéficiaire ; - les réticences de certains chirurgiensdentistes à soigner les personnes bénéficiaires de l’aide médicale ; - une éducation ciente. bucco-dentaire défi- Un certain nombre d’actions ont été mises en œuvre : - signatures de conventions et de pro- DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 tocoles avec les professionnels : convention avec les “opticiens lunetiers sans frontière ” pour les Rmistes et protocole expérimental entre la CPAM, la MSA et la CAMULRAC et l’ordre des prothésistes et chirurgiens dentistes dans les PyrénéesOrientales ; - programme de dépistage buccodentaire dans les Pyrénées-Orientales et le Gard; - création (partenariale le plus souvent) de fonds spéciaux destinés à prendre en charge les soins et prothèses dentaires et les prothèses optiques (cf. $ 2.1.-53) : Fonds d’aide à l’insertion par la santé dans l’Aude pour les soins dentaires, Fonds d’insertion santé pour les soins dentaires et optiques dans le Gard, Fonds santé jeunes pour les soins dentaires et toutes les prothèses mal remboursées en Lozère. Il faut noter aussi l’intervention des fonds d’action sanitaire et sociale des CPAM et MSA de la région. situation précaire par le rôle qu’ils jouent auprès des toxicomanes (délivrance de matériel d’injection stérile, traitements de substitution) et auprès de patients VIH (Hérault). 2.2-4 - Les dispositifs associatifs et mutualistes Dans tous les départements, des associations ou des organismes mutualistes ont créé des dispositifs spécifiques pour l’accès aux soins des personnes démunies. Les mutuelles dans leur activité de gestionnaire de réalisation sanitaire et sociale s’impliquent dans la prise en charge de personnes souffrant de pathologies lourdes et de difficultés sociales ou encore de toxicomanes marginalisés. Leur investissement dans ce secteur sanitaire se fait le plus souvent en partenariat ; c’est le cas dans 1’Hérault pour les structures telles que AXESS et VIA VOLTAIRE. 2.2-4-l - Les centres de soins et consultations gratuits a) les centres de soàns gratuits 2.2-3-4 - Les paramédicaux Voir tableau au $ 1.2. Les départements n’ont pas fait état de problèmes spécifiques à cette catégorie de professionnels de santé. L’Hérault signale l’implication de certains infirmiers libéraux bénévoles au sein des CHRS et des associations et leur participation à des formations pluridisciplinaires ou aux réunions des réseaux. 2.2-3-5 - La pharmacie et le matériel Les taux de remboursement partiel de la pharmacie et du matériel sont selon les médecins un obstacle aux soins et cela nécessite une adaptation de la prescription (prothèses, laits maternisés, couches). Les pharmaciens libéraux sont impliqués dans la prise en charge des populations en On constate une augmentation importante de l’activité de ces centres depuis quelques années. Ils touchent une population ayant souvent des droits ouverts (environ 50 % du public) mais qui a des problèmes financiers, est en attente du transfert de son dossier ou est en rupture avec un conjoint ou des parents (situation d’ayant-droit). A noter aussi pour certains la forte proportion de toxicomanes ayant des difficultés à se faire prescrire des médicaments de substitution en ville et l’importance du public étranger. Il existe des centres de santé ayant conclu des conventions de tiers payant avec les caisses de sécurité sociale et des centres de soins gratuits gérés par des associations caritatives. DRASS Languedoc-Roussillon - PRAPS - Bilan de l’existant - septembre 1999 Suite