Objectifs de l`enseignement d`épistémologie

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Objectifs de
l’enseignement d’épistémologie
Ø lancer une réflexion sur les critères de la
démarche scientifique
o Quelles sont les contraintes de la recherche
scientifique ?
o existe-t-il des spécificités des Sciences
Humaines et Sociales ?
o La gestion peut-elle accéder au statut de
Science ?
Objectifs de
l’enseignement d’épistémologie
Ø pourquoi cette question de la démarche
scientifique pour des étudiants en Gestion ?
o Parce que l’on parle de Sciences de Gestion. Ne
serait-ce pas un abus de langage ?
o Parce que la Gestion est orientée vers l’action
(elle est opérationnelle) alors que la science
est orientée sur l’abstraction. La gestion n’estelle pas une anti-science ?
Objectifs de
l’enseignement d’épistémologie
Ø pourquoi cette question de la démarche
scientifique pour des étudiants en Gestion ?
o Parce que la Gestion est essentiellement une
formalisation. Or la science, si elle utilise les
formalisations, ne se réduit pas à celles-ci.
o Pour sensibiliser les étudiants à la démarche de
recherche par rapport à la démarche d’action.
o Pour bien resituer le test statistique et l’action
dans une démarche scientifique globale.
Objectifs de
l’enseignement d’épistémologie
Ø pourquoi faut-il une réflexion épistémologique?
o Pour éviter le dogmatisme. Ex. La gestion est
la seule discipline susceptible de nous aider à
sortir de la crise : en gérant mieux ….
o Pour éviter les erreurs d’analyse et de
compréhension, donc les erreurs de gestion.
Ex. Puisque je constate un phénomène
(statistiques et enquêtes à l’appui), je le
connaît (par simple perception), et je peux le
régler …..
Objectifs de
l’enseignement d’épistémologie
Ø quelques précautions
o l’épistémologie est une démarche de réflexion
et une méthode de pensée
o l’épistémologie n’est pas une fin en soi, mais
un moyen à l’appui de la réflexion et de
compréhension de la gestion
PREAMBULE
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
o principaux auteurs consultés : Gaston
BACHELARD, John DEWEY, Edgar
MORIN, Karl POPPER, Friedrich VON
HAYEK.
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Le point de départ de toute recherche
scientifique
un problème
Karl POPPER Popper.doc: « La science naît des
problèmes et finit dans les problèmes. [...]. Le
point de départ du schéma peut se situer
n'importe où. […].
Mais bien souvent, c'est un problème pratique
qui est à l'origine d'un développement
théorique ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Le point de départ de toute recherche
scientifique
un problème
Gaston BACHELARD Bachelard.doc: « Du point
de vue de la connaissance scientifique, l'objet
désigné par la connaissance commune n'a
aucune vertu d'accrochage. [...].
Tout va s'éclairer si nous plaçons l'objet de
connaissance dans une problématique, si nous
l'indiquons dans un processus discursif
d'instruction ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Un effort d’abstraction
la conceptualisation
o Les concepts accompagnent, complètent et
enrichissent la problématique.
o La conceptualisation confère à la
problématique une signification scientifique.
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Un effort d’abstraction
la conceptualisation
Gaston BACHELARD : « Le concept est un arrêt
dans l'analyse, un véritable décret par lequel
on retient les caractères qu'on affirme
suffisants pour reconnaître un objet ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Un effort d’abstraction
la conceptualisation
Saül KARSZ Saül Karsz.doc
•Tout concept est produit lors de l’appropriation
cognitive
•distingue les concepts théoriques au sens fort et les
concepts théoriques-empiriques
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Un effort d’abstraction
la conceptualisation
Saül KARSZ
•les concepts théoriques au sens fort portent sur
des objets formels-abstraits et s’appliquent à tout
objet réel possible (ex. le mode de production
capitaliste ; ex. l’organisation)
•Les concepts théoriques-empiriques portent sur
des cas particuliers (ex. l’oligopole, l’organisation
fordienne de la production)
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Un effort d’abstraction
la conceptualisation
Saül KARSZ
« La connaissance concrète résulte de la
combinaison-conjugaison de ces deux concepts, sous
la direction de la théorie au sens fort »
In « Théorie et politique : Louis Althusser », coll.
Diagraph, Fayard, 1974
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Ne pas confondre concept et théorie
Karl POPPER « Si tant de philosophes et de savants
pensent toujours que les concepts et les systèmes
conceptuels (et les problèmes relatifs à leur
signification, ou la signification des mots) sont d'une
importance comparable à celle des théories et des
systèmes théoriques (et des problèmes relatifs à leur
vérité, ou la vérité des énoncé), c'est qu'ils sont
toujours victimes de l'erreur capitale de Platon … »
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Ne pas confondre concept et théorie
Karl POPPER (suite) « …Car les concepts ne sont, pour
partie, que des moyens de formuler des théories et,
pour partie, que des moyens de résumer des théories.
En tout cas, leur rôle est principalement instrumental,
et on peut toujours les remplacer par d'autres
concepts ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
o la connaissance commune résulte de l’observation,
de la transmission, de l’appréhension immédiate
o la connaissance scientifique est construite
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
John DEWEY Dewey.doc: « Les enquêtes du sens
commun impliquent nécessairement la
connaissance de certaines choses, mais dans le
but de résoudre des problèmes d'usage et de
jouissance, et non comme dans l'enquête
scientifique dans le seul but de connaître ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
Karl POPPER : « Toute science et toute
philosophie sont du sens commun éclairé [... ]. Le
réalisme est essentiel au sens commun [... ].
Mais la théorie du sens commun sur la
connaissance du sens commun est naïve et
confuse ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
Gaston BACHELARD : Le fait scientifique doit
être « … conquis, construit, constaté »….
in « Le nouvel esprit scientifique », PUF, 1973
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
Alain Lipietz reprenant Louis ALTHUSSER
Althusser.doc:
« Le réel historique est un tissu de rapports
contradictoires, autonomes les uns par rapport
aux autres, quoique se surdéterminant les uns les
autres, et non pas se « reflétant » les uns les
autres ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
Alain Lipietz reprenant Louis ALTHUSSER (suite):
« Le processus de la connaissance est un procès
de production … [qui] … met en œuvre l’activité
d’un théoricien qui applique des moyens de
travail à des objets de travail pour fournir un
produit ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.1. La problématique
Ø Distinguer le sens commun de la Science
Alain Lipietz reprenant Louis ALTHUSSER (suite):
« L’opération qui consiste à passer de la
connaissance ‘idéologique’ (reconnaissanceméconnaissance) à la connaissance scientifique
d’un domaine [ …] est appelée ‘coupure
épistémologique’ ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o c’est un débat central dans les Sciences et en
particulier en Sciences Sociales
o Ce débat recouvre diverses dimensions : la
capacité à établir des lois à partir de faits
observés, le caractère spécifique des phénomènes
face au caractère général de l’interprétation
théorique
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o John DEWEY (suite) : « En ce qui concerne
l'induction et la déduction, le terrain logique est
encore jonché de vestiges des conceptions
logiques qui furent formées antérieurement au
développement de la méthode scientifique ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o Karl POPPER : « Quant à l'induction, j'affirme,
avec HUME, que rien de tel n'existe. Il n'y a
aucune règle d'implication inductive, menant à
des théories ou à des lois universelles, qui puisse
être prise au sérieux, ne serait-ce qu'un instant ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o Omar AKTOUF Aktouf.doc: « On peut, selon C. W.
CHURCHMAN (1971), recenser quatre grands systèmes
plus ou moins universels. Chacun de ces systèmes serait
lié à la démarche globale d'un philosophe donné qui a,
par son oeuvre, influencé les grands courants de pensée :
le système leibnizien, hypothético-déductif ; le système
lockien, expérimentalo-inductif ; le système kantien,
synthétique-multimodal ; le système hégélien,
synthétique-conflictuel ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o Karl POPPER fut le défenseur de la démarche
déductive :
o Pour lui l’explication consiste à réduire l’inconnu
au connu par la méthode de la déduction logique.
o Il s’agit de déduire l’explicandum à partir de
certaines prémisses, l’explicans .
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o Karl POPPER
o dans la déduction, la conclusion est
l’explicandum (qui énonce les choses à expliquer)
o dans la déduction, les prémisses constituent
l’explicans (qui énonce les lois explicatives et les
conditions initiales) – sont testables de manière
indépendante – il s’agit d’hypothèses.
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L'induction / la déduction et les autres
démarches
o Karl POPPER : conditions de validité d’une
explication
o Une explication est une déduction du type
suivant :
U (Loi universelle)
prémisses (constituant
I (Conditions initiales spécifiques)
l’explicans)
E (Explicandum)
conclusion
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L’objet réel et l’objet de connaissance
o Il s’agit de discuter des faits, de la réalité et de
l'objectivité
o Il s’agit de définir le fait scientifique et son
degré de proximité avec les faits, c’est-à-dire le
réel sensible. L'objet scientifique (l’objet de
connaissance) se distingue de l’objet réel (sa
matière première).
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L’objet réel et l’objet de connaissance
o Edgar MORIN Morin.doc: « Il n'existe pas de
faits purs. Les faits sont impurs (...). Nous
opérons des découpages sur la réalité, et c'est ce
qui a fait dire qu'il n'y a pas de fait pur, de fait
sans théorie. Est-ce que cela veut dire qu'il n'y a
pas de faits objectifs ? ….. »
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø L’objet réel et l’objet de connaissance
o Edgar MORIN (suite) : « Non ! Il faut dire que
c'est grâce à des idées de derrière la tête, grâce à
des hypothèses, grâce à des points de vue
théoriques que nous parvenons à sélectionner
effectivement et déterminer les faits sur lesquels
nous pouvons travailler et faire des opérations de
vérification et falsification ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o Karl POPPER (positiviste) :
• les sujets d’étude n’existent pas, il n’y a que des
problèmes, et le désir de les résoudre
• il faut rejeter le mythe des disciplines et l’idée de
méthode scientifique
• contrairement à Platon, Aristote, Bacon, Descartes,
John Stuart Mill qui pensaient qu’il existait une
méthode pour découvrir la vérité
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o pour Karl POPPER il n’existe :
• ni méthode pour découvrir des théories
scientifiques,
• ni méthode pour décider si une hypothèse est
scientifique (pas de méthode de vérification),
• ni méthode pour prouver qu’une hypothèse est
vraie.
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o Karl POPPER propose le rationalisme = désir de
comprendre le monde et apprendre en échangeant
des arguments avec autrui
•Echanger des arguments avec autrui = critiquer et
en tirer des enseignements
•La richesse du débat critique vient du fait que les
horizons des discutants sont différents
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o Karl POPPER propose le rationalisme
• La méthode scientifique résulte de cette forme de
critique : « Les théories scientifiques se distinguent
des mythes uniquement par ceci qu’elles sont
critiquables et modifiables, à la lumière de la
critique » (elles ne peuvent pas être vérifiées ni
rendues probables).
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o Karl POPPER rejette
• Les modes : il se rattache à la tradition rationaliste
fondée sur l’idée d’une communauté universelle du
savoir
• L’imitation de la physique : les mathématiques, la
mesure et la précision ne sont pas des critères de la
Science. Au contraire la simplicité et la clarté sont
des valeurs en soi
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o Karl POPPER rejette
• L’autorité du spécialiste : il est le contraire de la
communauté du savoir et de la science
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-Sciences
o Karl POPPER (positiviste) distingue les
connaissances scientifiques des connaissances nonscientifiques :
•La distinction s’opère par l’application de critères de
validité universel
•Il est donc possible d’établir la vérité scientifique
•Les critères de validité sont : la vérifiabilité, la
confirmabilité, la réfutabilité
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-sciences
•La vérifiabilité (Mark Blaug) : une proposition
synthétique n’a de sens que si (et seulement si) elle
est susceptible d’être vérifiée empiriquement
•La confirmabilité (Carnap, Imre Lakatos) : une
proposition n’est pas vraie universellement, elle est
seulement probable
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-sciences
•La réfutabilité (Popper) : on ne peut pas affirmer
qu’une théorie est vrai. Par contre elle n’est pas vraie
si elle est réfutée. D’où une théorie est scientifique si
elle est réfutable
-Les conditions de réfutabilité doivent figurées dans
l’énoncé
-Pour être scientifique la méthode doit donc reposer
sur une logique formelle (logique déductive)
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.2. La démarche méthodologique générale
Ø Sciences et non-sciences
o Pour les interprétationnistes et les constructivistes,
il n’y a pas de critères explicites de distinction
•Interprétationnistes : les critères de validité sont le
caractère idiographique (idiographie.doc) des
recherches et les capacités d’empathie
(empathie.doc) développées par le chercheurs
•Constructivistes : la connaissance est basée sur des
critères et méthodes soumis à discussion (pas de
critères universels)
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.3. L’objet réel et l’objet de connaissance
Ø La question de la vérité
o la science peut-elle conduire à la vérité (vision
« idéaliste ») ou est-elle une quête permanente
permettant d’approcher toujours mieux un objet
réel autonome et mouvant, c’est-à-dire qui a sa
dynamique propre indépendante de la perception
et de l’action du chercheur, qui va se livrer à une
interprétation (vision «matérialiste»).
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.3. L’objet réel et l’objet de connaissance
Ø La question de la vérité
o Karl POPPER : « En philosophie et dans les
sciences, notre principal souci devrait être la
recherche de la vérité.[…]. Nous devrions
chercher à voir ou à découvrir les problèmes les
plus urgents, et nous devrions essayer de les
résoudre en proposant des théories vraies ou, en
tout cas, en proposant des théories qui
s'approchent un peu plus de la vérité que celles
de nos prédécesseurs ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.3. L’objet réel et l’objet de connaissance
Ø La question de la vérité
o Karl POPPER :
o « J'accepte la théorie défendue par Alfred
TARSKI selon laquelle la vérité consiste dans la
correspondance avec les faits (ou avec la réalité);
ou, plus précisément, selon laquelle une théorie
est vraie si et seulement si elle correspond aux
faits ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.3. L’objet réel et l’objet de connaissance
Ø La question de la vérité
o Karl POPPER :
o Mais ajoute : « le but de la Science n’est pas de
découvrir l’absolue certitude, mais de découvrir
des théories qui s’améliorent progressivement …
et qu’on puisse soumettre à des tests de plus en
plus rigoureux …»
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.4. Les outils de la Science
Ø L'observation, la description et la mesure
expérimentale
o Il s’agit de choisir des instruments de mesure,
des ordres de grandeur et de les utiliser en vue
de la description et de l’observation de l'objet
d'étude (objet réel)
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.4. Les outils de la Science
Ø L'observation, la description et la mesure
expérimentale
Gaston BACHELARD : « A la notion de grandeur
se rattache immédiatement l'idée de mesure.
[. . . ]. La mesure est une description dans un
langage nouveau ; elle bénéficie de la clarté, de
la précision, de l'universalité traditionnellement
reconnue à la langue mathématique ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.4. Les outils de la Science
Ø L'observation, la description et la mesure
expérimentale
Gaston BACHELARD (suite) : « Ce qu'on mesure
existe et on le connaît dans la proportion où la
mesure est précise. [... ]. Mais la mesure,
quelque description qu'elle donne, n'épuise pas le
divers de l'objet ».
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.5. La rupture épistémologique
Ø Gaston Bachelard propose de mettre en évidence
les processus inconscients qui bloquent la
connaissance (psychanalyse non freudienne) : Les
obstacles épistémologiques
o Les obstacles épistémologiques sont des
représentations (intérieurs à la pensée scientifique)
qui paraissent évidentes
o l'obstacle épistémologique est une entrave à la
connaissance scientifique, inhérente au savoir luimême et non pas à des difficultés liées à l'objet
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.5. La rupture épistémologique
Ø Gaston Bachelard - Les obstacles épistémologiques
o à certains moments, ces représentations ont été
utiles, mais elles finissent par bloquer la
connaissance
o ex. d’obstacles épistémologiques :
v les connaissances premières qui se révèlent, après
coup, des erreurs premières
v L'expérience première qui représente un divorce entre
le fait perçu et l'objet scientifique, ce dernier étant
conçu et non donné. Le fait brut n’existe pas, le fait doit
être interprété rationnellement.
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.5. La rupture épistémologique
Ø Gaston Bachelard - Les obstacles épistémologiques
o ex. d’obstacles épistémologiques :
v la connaissance générale, car elle est connaissance vague
immobilisant la pensée (ex. la gestion vise à la
rationalité, on a donc atteint la good governance par
application des bonnes méthodes)
v l'obstacle substantialiste qui rattache tout à une
substance fondamentale en oubliant l'importance des
relations
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.5. La rupture épistémologique
Ø Gaston Bachelard - Il faut alors " sauter l'obstacle "
par la rupture épistémologique :
v Pour lever l’obstacle épistémologique, il faut
psychanalyser notre raison.
v La psychanalyse de l'esprit scientifique consiste en une
recherche et une détection des valeurs et projections
inconscientes entravant le savoir
v La coupure épistémologique est un changement de
concepts et de méthodes à l'intérieur d'une science
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.5. La rupture épistémologique
Ø Gaston Bachelard - Il existe chez Bachelard d’autres
préconisations :
o Le recours à l'imagination
v l'imagination est créatrice
v Elle représente la faculté de produire des images
différente des images du souvenir. Elle est la faculté de
déformer les images.
v La fonction de l'irréel de notre psychisme est positive
et utile, car elle permet de prévoir
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.5. La rupture épistémologique
Ø Gaston Bachelard - Il existe chez Bachelard d’autres
préconisations :
o Le rationalisme appliqué
v Il est le centre actif où s'échangent les vérités de la
raison et les vérités d'expérience
v la raison se construit en dialoguant avec l'expérience et
en s'appliquant à elle
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.6. La posture épistémologique
Ø Position idéaliste : le sujet est indépendant
de l’objet au sens où la réalité existe
indépendamment de notre volonté
Les conséquences épistémologiques :
o
Le sujet peut aspirer à la vérité scientifique, sous
certaines conditions : le solipsisme Solipsisme.doc
méthodologique affirme que « l’intime conviction de
l’homme de science .. suffit .. à établir la véracité
d’une proposition ou d’une théorie », Jean
Baudouin, « Karl Popper »
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.6. La posture épistémologique
Ø Position idéaliste : le sujet est indépendant
de l’objet au sens où la réalité existe
indépendamment de notre volonté
Les conséquences épistémologiques :
o
o
Karl Popper rejette le solipsisme méthodologique et affirme que
la science « résulte de la libre confrontation des hypothèses et
des observations suivie d’un arbitrage collectif », Jean
Baudouin, « Karl Popper »
Mais il postule néanmoins l’indépendance du sujet et de l’objet,
et affirme qu’une théorie est vraie ….. tant qu’elle n’est pas
réfutée
1. Les débats épistémologiques sur la
recherche scientifique en général
1.6. La posture épistémologique
Ø Position matérialiste : le sujet est partie
intégrante de l’objet réel et doit construire
un objet de connaissance
Les conséquences épistémologiques :
o« …Il faut totalement remanier l’idée qu’on se
fait de la connaissance, abandonner le mythe
spéculaire de la vision, et de la lecture
immédiates, et concevoir la connaissance comme
production », Louis Althusser « Lire le capital »
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø La spécificité des observations dans les
Sciences Sociales
o Auteurs principaux consultés : Raymond
BOUDON, Pierre BOURDIEU, John DEWEY, Emile
DURKHEIM, Jacqueline PALMADE, Jean PIAGET,
Friedrich VON HAYEK, Max WEBER.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø La spécificité des observations dans les
Sciences Sociales
o Existe-t-il une spécificité des observations,
descriptions et la mesure expérimentale en
Sciences Sociales ?
o Il s’agit de choisir des instruments de mesure,
des ordres de grandeur et de les utiliser en vue
de la description et de l’observation de l'objet
d'étude
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø La spécificité des observations dans les
Sciences Sociales
Emile DURKHEIM édicte les « règles relatives à
l'observation des faits sociaux » :
• « considérer les faits sociaux comme des
choses »
• « écarter systématiquement toutes les
prénotions »
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø La spécificité des observations dans les
Sciences Sociales
Emile DURKHEIM (suite)
• « Ne jamais prendre pour objet de
recherches qu'un groupe de phénomènes
préalablement définis par certains caractères
extérieurs qui leur sont communs, et
comprendre dans la même recherche tous
ceux qui répondent à cette définition »
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø La spécificité des observations dans les
Sciences Sociales
Emile DURKHEIM (suite)
• « lorsque l'on explore un ordre quelconque
de faits sociaux, s'efforcer de les considérer
par un côté où ils se présentent isolés de leurs
manifestations individuelles ».
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø La spécificité des observations dans les
Sciences Sociales
o le débat entre méthode quantitative et méthode
qualitative n’est-il pas un faux débat masquant
une difficulté à surmonter l’empirisme ?
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Les faits sociaux
o En Sciences Sociales, les faits sociaux ont une
forte spécificité par rapport aux autres sciences.
o De plus les faits sociaux sont souvent
appréhendés par des données ayant un caractère
subjectif.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Les faits sociaux
Friedrich VON HAYEK : « Les choses sont ce que
les gens qui agissent pensent qu'elles sont »
Emile DURKHEIM définit le fait social comme
« toute manière de faire, fixée ou non,
susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte
extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans
l'étendue d'une société donnée tout en ayant une
existence propre, indépendante de ses
manifestations individuelles »
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le problème de la complexité
Edgar Morin : pour cet auteur un système doit
être interprété dans le champ d’une théorie de la
complexité, dans une dialectique du tout et de la
partie, qui ne peut se réduire ni au tout ni à la
partie.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le problème de la complexité
Edgar Morin :
o l’idée de complexité s’oppose aux théories qui
prétendent comprendre le réel en le découpant en
éléments simples
o tout est lié, contextualisé, historicisé.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le problème de la complexité
Edgar Morin : Les trois principes de la théorie de
la complexité :
o Le principe dialogique = association d’instances
à la fois complémentaires et antagonistes
(contradictoires).
C’est une tension irréductible.
La réalité est dialogique (et non rationalisable).
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le problème de la complexité
Edgar Morin :Les trois principes de la théorie de
la complexité :
o Le principe de « récursivité » : généralisation
de l’idée de « feedback » (inspiré de la
cybernétique). Tout effet rejaillit sur sa cause.
o Le principe hologrammatique : les parties
contiennent le tout autant que le tout contient les
parties.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le problème de la complexité
André MARTINET (note sur un l’ouvrage d’Edgar
Morin et Jean Louis Lemoigne « L’intelligence de
la complexité ») : « La méthode pour connaître
dans la complexité et penser la complexité est
une aide à la stratégie de la pensée et non une
méthodologie. Elle contient donc nécessairement
ses propres limites, paradoxes, apories….. ».
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses méthodologiques contre
l’empirisme
o thèse 0 : thèse matérialiste : le réel existe indépendamment
de la connaissance que nous en avons. Il n’est pas engendré par
la pensée des hommes ni par le développement d’une Idée
Absolue
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 1 : le processus de la connaissance (dans la
pensée) est un procès de production.
Le théoricien applique des moyens de travail à des
objets de travail pour fournir un produit.
-les objets de travail (généralités 1) sont des
notions et concepts produits antérieurement
-le moyen de travail (généralité 2) est un corps
conceptuel déjà existant
- le produit (généralité 3) est un concept nouveau
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 1 (suite)
La connaisssance s’élève de l’abstrait au concret
On reproduit sous forme de « concret de pensée » la
complexité du concret réel
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 2 : Le tout complexe est surdéterminé : Il
existe une causalité surdéterminée
o thèse 3 : Le réel est un tout structuré. Le tout est
un système de rapport. Les éléments sont définis par
leur place dans la structure.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 4 : Les structures articulent des rapports qui
sont des contradictions entre deux aspects dont l’un
domine l’autre
o thèse 5 : le tout est toujours donné comme
complexe (constitué de multiples contradictions
indépendantes).
C’est en cela qu’il est concret.
Les catégories simples apparaissent au sein des
structures complexes
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 6 : dans le tout il existe une structure
dominante.
Les effets de domination sont une spécification de la
structure elle-même (la domination n’intervient pas
de l’extérieur).
Cette domination constitue l’unité du tout.
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 7 : Les contradictions secondaires sont
essentielles à l’existence de la contradiction
principale.
Elles en sont la condition d’existence.
o thèse 8 : Les structures et contradictions dominées
ont leur efficacité et leur autonomie propres, mais
elles sont précisées par la structure dominante
(détermination en dernière instance)
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
othèse 9 : La contradiction principale, de même que
l’aspect principal de chacune des contradictions
(élément dominant de chacun des rapports) peuvent
se déplacer
2. les spécificités des Sciences Humaines et
Sociales par rapport aux débats généraux
Ø Le procès de la connaissance
Louis Althusser :11 thèses épistémologiques
o thèse 10 : Il y a bouleversement de la structure
lorsque les contradictions se déplacent et qu’il y a
condensation des contradictions. La contradiction est
le moteur du développement
o thèse 11 : les agents-supports des structures
agissent conformément aux exigences de celles-ci. Ils
reproduisent les structures qui les définissent
(négation radicale du sujet)
2. les trois grands types
d’épistémologie
Positivisme
Nature de la
réalité
Production
de la
connaissance
scientifique
Chemin de la
connaissance
scientifique
Critères de
validité
•Indépendance du sujet et
de l’objet
•Hypothèse déterministe
•Le monde est fait de
nécessités
interprétativisme
constructivisme
• Dépendance du sujet et de l’objet
• Hypothèse intentionnaliste
• Le monde est fait de possibilités
•La découverte
•Recherche formulée en
terme « pour quelles
causes »
•Statut privilégié de
l’explication
• L’interprétation
• Recherche formulée en
terme « pour quelles
motivations des acteurs »
• Statut privilégié de la
compréhension
• La construction
• Recherche formulée en
terme « pour quelles
finalités »
• Statut privilégié de la
construction
• Statut privilégié de
l’explication
• Statut privilégié de
l’interprétation
• Statut privilégié de la
construction
• Vérifabilité
• Confirmabilité
• Réfutabilité
• Idiographie
• Empathie (révélatrice de
l’expérience vécue par les
acteurs)
• Adéquation
• Enseignabilité
(reproductibilité,
intelligibilité,constructibilité)
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