28/09/2012 Alcool et médicaments SSPF Jeannine Péters Pharmacien, chef de service CHP Le Chêne aux Haies Mons Présentation Les principales interactions alcool et médicaments Introduction L’alcool Le métabolisme de l’alcool L’alcool et les stimulants L’alcool et la personne âgée L’alcoolisme 1. Introduction L’alcool et le tabac L’épidémiologie de l’alcoolisme L’alcool et la grossesse Le diagnostic et dépistage de l’alcoolisme La conclusion Les traitements de l’alcoolisme 3 4 Il est faux de dire: 2. L’alcool l’alcool désaltère car il déshydrate. l’alcool réchauffe car le corps utilise de l’énergie pour le dégrader et entraîne une diminution de 0,5 degrés par tranche de 50 grammes d’alcool absorbé. La sensation de chaleur n’est due qu’à la dilatation des vaisseaux sous-cutanés. l’alcool donne des forces car il procure simplement une euphorie et une sensation de liberté. l’alcool dilué est moins toxique car la quantité d’alcool pur absorbée reste la même. l’alcool ne fait pas grossir car il contient 7 calories par gramme (un verre de vin contient 100 calories) et favorise le stockage des mauvaises graisses. l’exercice et le froid éliminent l’alcool car ils rendent simplement l’activité physique plus dangereuse. Éthanol=alcool éthylique 5 Sol dans eau et graisses Dispersion rapide et partout 6 1 28/09/2012 Effets immédiats de l’alcool Après quelques verres: on se sent plus calme, on devient très loquace, la gêne disparaît, on se sent un peu étourdi. Conséquences somatiques Rythme cardiaque et pression sanguine : en petite quantité, l’alcool accroît le rythme cardiaque et la pression, mais les diminue lorsque consommé de façon excessive. Reins : Lors de la consommation d’alcool, on doit uriner beaucoup plus souvent. Plus on boit: plus les effets augmentent et peuvent devenir indésirables : l’étourdissement se transforme en mal de tête, le calme en nausées et la parole en balbutiements…. Estomac : Les parois de l’estomac peuvent subir une inflammation ou des hémorragies et le buveur souffre souvent de nausées. Peau : la peau se réchauffe mais le corps perd de sa chaleur. 7 8 L’alcool dans l’organisme Au niveau cellulaire L’alcool est sol. dans eau et graisses > répartition rapide et partout. Hépato toxicité L’alcool que l’on boit descend dans l’estomac, mais n’a pas besoin d’être digéré. Production d’ions H+ IL passe directement de l’estomac dans l’intestin, puis dans la circulation générale. De là, il est distribué dans toutes les régions du corps. C’est le foie qui nous permet d’éliminer l’alcool. Le foie met environ une heure à éliminer le contenu d’un verre d’alcool. Modification de l’absorption et du métabolisme des sucres et graisses Diminution de l’absorption des vit. B1 carences Une personne s’enivre lorsque qu’elle boit davantage d’alcool que son foie ne peut en éliminer dans le même laps de temps. 9 10 L’alcool est une substance psychoactive L’alcool=psychotrope Désinhibiteur À petites doses, détente et euphorie À dose supérieure, excitation puis engourdissement Ensuite, perturbation des perceptions et des réflexes 11 Anxiolytique Dépressogène: idées noires et risques suicide Ivresse: folie, agressivité et violence Aggravation des troubles psychiques préexistants 12 2 28/09/2012 L’alcool est une drogue à petite dose, il détend et apporte une légère euphorie. La dépendance sous plusieurs aspects Tolérance > doses Dépendance physique et syndrome de sevrage Dépendance psychique: impossibilité de s’en passer Ambiguïté de l’alcool à dose plus importante, l’alcool désinhibe, procure une certaine excitation puis entraîne un engourdissement progressif du système nerveux (effet calmant), perturbe fortement les perceptions et ralentit les réflexes. 13 14 Conséquences cérébrales 3. Métabolisme de l’alcool Jugement : L’alcool, même consommé en petite quantité, réduit l’aptitude à penser et à prendre des décisions. Absorbé au niveau du jéjunum en 30 à 60 secondes, plus vite si à jeun ou alcool fort. Réaction : Plus on boit, plus le temps de réaction augmente (les réflexes diminuent). Traverse la barrière intestinale. 99% est métabolisé par le foie, le reste par le rein. Coordination : L’alcool affecte la coordination physique et empêche de bien coordonner les mouvements. 15 16 Au niveau du foie ALCOOL ADH Traverse barrière intestinale Au niveau du jejunum ACETATE ACETALDEHYDE ALDH 17 18 3 28/09/2012 CONSOMMATION 4. L’alcoolisme = Maladie alcoolique Maladie chronique ABUS DEPENDANCE Caractéristiques: tolérance, sevrage, perte de contrôle, conséquences délétères Facteurs Génétiques: antécédents familiaux d’alcoolisme Psychosociaux: Difficultés psychologiques Environnementaux: Environnement à haut risque Dépendance à d’autres substances Recherche de sensations Goût particulier pour les boissons alcoolisées 19 20 Rapports à l’alcool Comportements par rapport à l’alcool Appétence Non consommateurs Tolérance Consommateurs sociaux Accoutumance Consommateurs à risques Dépendance Consommateurs chroniques 21 22 Circuit de récompense Voie dopaminergique Sensibilisation aux drogues Augmentation progressive de la réponse du « circuit de récompense » lors de chaque prise de substance addictive Augmentation parallèle du sentiment d’euphorie sous l’effet de la drogue Conséquence : la drogue devient de plus en plus indispensable et le consommateur ne peut en contrôler l’usage Sensibilisation croisée entre psychostimulants, alcool, opiacés, cannabinoïdes, etc…. La sensibilisation est irréversible Rôle des facteurs de stress 23 24 4 28/09/2012 Naissance d’une assuétude Abus de substance > tolérance DSM IV • • • • • Consommation Répétition de la consommation Tolérance Augmentation de la consommation Dépendance physique Substance prise en plus grande quantité et plus longtemps que prévu Envie persistante de consommer et essais infructueux d’arrêter Temps passé à se procurer, à consommer Abandon d’importantes activités sociales, professionnelles ou récréatives du fait de la consommation Poursuite de la consommation malgré la reconnaissance des ennuis qu’elle entraîne 25 Quelques conséquences à long terme de l’abus d’alcool 26 Maladie de Korsakoff fréquemment rencontré dans l’alcoolisme chronique consiste en une forte désorientation Des maux de tête, des vomissements. Dommages au niveau: cœur, foie, reins, cerveau et estomac. Pertes de mémoire et même certains types de cancer. Dans le cerveau, altération des fonctions cérébrales en coupant la communication entre les cellules nerveuses et détruisant des cellules cérébrales. Réduction de la concentration, la mémoire, l’ouïe et la vue. A long terme, ces facultés peuvent être endommagées de façon permanente > maladie de Korsakoff. 27 la dépendance physique Lors du sevrage: symptômes physiques ou troubles du comportement mais qui disparaissent avec reprise d’alcool Tremblements comporte à la fois une amnésie des faits récents une désorientation spatio-temporale, de fausses reconnaissances de la fabulation et une certaine euphorie une atrophie cérébrale généralisée due à une perte de neurones, classée aujourd’hui parmi les encéphalopathies carentielles , bien que les améliorations obtenues par le traitement par vitamine B1 ne soient pas totales s’accompagne fréquemment d’une polynévrite évolution de la maladie très lente et le pronostic très mauvais 28 Syndrome de sevrage= risque vital Pré-délirium tremens: après 12 à 24 hrs: tremblements intenses, sueurs profuses, anxiété, insomnie, agitation, nausées, vomissements, tachycardie, crise comitiale Délirium tremens: après 24 à 48 hrs: tremblements généralisés, sueurs profuses, syndrome confusiononirique, hallucinations, dysarthrie, tachycardie, crise comitiale Sueurs Anxiété Nausées 29 30 5 28/09/2012 5. Épidémiologie de l’alcoolisme Espérance de vie de la personne alcoolique : 52 ans Alcoolisme - Mortalité Causes de décès Italie Suède Cirrhose (Poldrugo, 1988) 32 % (Berglund, 1984) 6% Cancers 23 % 17 % 29 % Mal. cardio-vasc. 22 % Mal. respiratoires 4% 5% Accidents 9% 17 % Suicides 5% 17 % 31 France: 15 à 25 % hospitalisations 1/3 hospitalisations : problèmes d’alcool 19 litres / an / personne 2 000 000 dépendants 3 000 000 consommation abusive 23 000 décès / an soit 7% des décès masculins et 2% des féminins Alcool tue le plus , après le tabac Origine de 19 % des délits Risque accident de roulage X 2 si 0,5g/l = 2 verres X 5 si 0,7g/l X 10 si 0,8g/l 32 Les situations liées à l’alcool en belgique Chez les adultes: 70 à 80 % de consommateurs de boissons alcoolisées 20% de personnes ayant un problème avec l ’alcool 5% d ’alcooliques X 35 si 1,2g/l 33 34 L’alcool et les jeunes USA: 13%population Liege: prévalence des troubles liés à alcool: 30% Vie raccourcie de 20 à 30 ans 35 Consommé par un public de plus en plus jeune, notamment sous forme d’alcopops : ces boissons incitent à la consommation d’alcool car elles se boivent comme des limonades. Rajeunissement de la population en cure de désintoxication. 36 6 28/09/2012 Alcoolémie 6.Diagnostic et dépistage de l’alcoolisme L’alcoolémie est le taux d’alcool pur dans le sang. Il s’exprime en grammes par litre de sang. En Belgique, il est interdit de conduire un véhicule avec une alcoolémie égale ou supérieure à 0,5 gr/litre de sang (cela équivaut à +/- 2 verres d’alcool). A consommation égale, l’alcoolémie varie fortement d’une personne à l’autre, selon le sexe, le poids, la race, la rapidité de consommation, la prise de repas, etc. Peu digéré, l’alcool passe presque directement de l’estomac dans le sang qui le transporte dans toutes les parties du corps. L’alcoolémie atteint son maximum en moins de 1h. On dit en général qu’il faut compter en moyenne une heure par verre pour ramener le taux d’alcoolémie à zéro. Attention : certaines personnes éliminent beaucoup plus lentement. 37 38 Alerte Identification précoce de l’alcoolisme Je bois tous les jours Je n’ai pas toujours le contrôle de ma consommation Je pense à boire Accumulation de problèmes spécifiques ou non Boire me fait du bien J’ai besoin de boire Je ne peux pas me distraire avec les autres sans boire Je ne me sens pas bien quand j’ai bu la veille Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait quand j’ai bu J’ai plusieurs fois risqué un accident en ayant bu On me fait des remarques quand je bois Hypertension Problèmes digestifs Problèmes psychologiques (dépression, anxiété, troubles du sommeil, ....) Absences répétées au travail Problèmes avec la famille Accidents de roulage Episodes d’ébriété Augmentation de la tolérance envers l’alcool 39 Identification tardive Complications majeures Cirrhose Polyneuropathies Atrophie cérébelleuse Consommation compulsive Dégradation sociale Marqueurs biologiques Gamma GT VGM CDT 40 Pouvoir diagnostic Marqueur Sensibilité Spécificité GGT 50 – 70 % 60 – 70 % VGM 30 % 90 % CDT 50 – 70 % 90 % DETA ≥ 2 75 – 90 % 75 - 95 % GGT gamma glutamyl transpeptidase Questionnaires CAGE (DETA) AUDIT VGM volume globulaire moyen ( globules rouges ) CDT carbohydrate deficient transferrin CAGE = DETA 41 42 7 28/09/2012 CDT Questionnaire DETA= CAGE Carbohydrate deficient transferrin 1. La répartition des différentes formes syalées est modifiée par alcool( 50 à 80 gr/jour pdt 1 sem ) Avez-vous déjà ressenti le besoin de DIMINUER votre consommation ? 2. Votre ENTOURAGE vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation d’alcool ? 3. Avez-vous déjà eu l’impression que vous buviez TROP ? 4. Avez-vous déjà eu besoin d’ALCOOL pour vous sentir bien ? Les formes peu syalées Les GGT augmentent moins vite et sont modifiées par d’autres pathologies( certains alcooliques ont des GGT normales ) Utilisé par police( retrait permis….) 43 44 Buts du traitement de l’alcoolisme 7. Les traitements de l’alcoolisme • • • • • • • Augmenter l’espérance de vie Diminuer le risque de complications médicales Améliorer le fonctionnement personnel et social de l’alcoolique 45 46 Objectifs de la cure de désintoxication Moyens de traitement Interrompre la pharmacodépendance Evaluation médico-psycho-sociale Informer Re-introduire un facteur “temps” Préparer l’avenir à court terme Organiser le suivi Restaurer le réseau de communications du patient avec ceux qui l’entourent 47 Faire accepter un traitement Sevrage aux BZD Améliorer la santé en général Désintoxiquer Diminuer et gérer le risque de rechute 48 8 28/09/2012 TRAITEMENT Après la désintoxication Maintenir la sobriété Vitamines hydrosolubles et en particulier thiamine (vitamines B 1, injectable les 1ers jours) Apport de liquides, de sucres et d’ions Améliorer la santé Améliorer le fonctionnement personnel, familial, social Médicaments présentant une tolérance et une dépendance croisées avec l’alcool (benzodiazépines comme premier choix) 49 50 Pharmacothérapie DESINTOXICATIONSEVRAGE Traitement de sevrage BZD Diazepam (doses dégressives de 40 à 5 mg/jour) Traitement de l’alcoolodépendance Vitamines hydrosolubles 1,5 L par jour jus de fruits SEMAINE 1 SEMAINE 2 SEMAINE 3 Disulfirame: Antabuse Acamprosate: Campral Topiramate: Topamax Baclofène: Lioresal Naltrexone ≠ naloxone (cas de surdosage alcool et morphiniques): Nalorex, Relistor Nalméfène : moins hépatotoxique, serait efficace pour réduire sa consommation> à utiliser occasionnellement Ces 2 derniers bloquent récepteurs aux opioïdes 51 52 Antabuse= disulfirame Effet désagréable si ingestion simultanée d’alcool, dose dépendant Difficultés respiratoires Nausées , vomissements Transpiration, soif, Vision brouillée, confusion Palpitations Arrêt cardiaque, inconscience, convulsions, mort Le disulfirame provoque des hépatites graves. Rares interactions médicamenteuses car inhibiteur du CYP 2E1 ANTABUSE 200 à 500 mg / jour Biodisponibilité non démontrée sous forme d’implant Accumulation d’acétaldéhyde: 53 Céphalées Nausées, vomissements Transpiration Hypotension Tachycardie Dyspnée Flush Troubles cardiaques Insuffisances hépatique et respiratoire 54 9 28/09/2012 ACAMPROSATE = CAMPRAL L’acamprosate est le médicament le mieux étudié à long terme Inhibition de la transmission glutama-ergique > diminution craving et risque de rechute 2x2 si < 60 kg 3x2 si > 60 kg Non métabolisé par le foie Contre-indiqué si insuffisance rénale La concentration d’acétaldéhyde dans le sang 5 à 10 X plus que si alcool seul 55 TOPIRAMATE= TOPAMAX 56 BACLOFENE=LIORESAL A évaluer davantage car encore controversé sur le maintien de l’abstinence Stimulerait les récepteurs GABA et inhiberait les voies glutamaergiques Les effets indésirables les plus préoccupants de cet antiépileptique sont oculaires : myopies aiguës, glaucomes aigus liés au déplacement du cristallin et de l’iris Somnolence et troubles de la concentration Paresthésies et dysgueusie Son usage ne semble pas justifié au vu d’une efficacité pas plus importante que celle des autres options thérapeutiques 57 NALTREXONE=NALOREX=RELISTOR Agoniste des récepteurs GABA Myorelaxant utilisé principalement en traitement de certaines spasticités musculaires. Après 3 mois de traitement, le taux de rechute d’alcoolisation, l’envie impérieuse d’alcool (craving), et divers critères biologiques ont également été en faveur du baclofène/versus placebo. Pas de symptôme de manque, ni rebond de consommation alcoolique au cours des 4 semaines qui ont suivi l’arrêt du traitement. Pas d’effet indésirable notable versus placebo. Effets indésirables rapportés : sensations vertigineuses, nausées, fatigue, confusion, douleurs et faiblesses musculaires, hypotension. Un syndrome de sevrage et des crises convulsives ont été rapportés lors de l’arrêt brutal du 58 baclofène. NALTREXONE Blocage récepteurs opiacés µ > diminue effet de récompense mais peut être plus efficace que l’acamprosate, mais avec plus d’effets indésirables. contre-indiqué avec analgésiques opiacés Les résultats ont été en faveur de la naltrexone, avec une différence moyenne de 20 jours de plus par rapport à l’acamprosate pour le délai avant la première rechute d’alcoolisation à risque. Diminue craving > risque de rechute Effets secondaires réduits: nausées, vomissements diarrhées, somnolence, anxiété, troubles de l’humeur, douleurs musculaires et articulaires, céphalées Métabolisation essentiellement hépatique > ! Insuffisance hépatique 59 Des meilleurs résultats chez des patients motivés, observant et assidus. La naltrexone n’a pas été bien étudiée au-delà de 6 mois ; elle provoque souvent des nausées et des syndromes de sevrage chez les patients dépendants aux opiacés. 60 10 28/09/2012 Prescription d’antidépresseurs? Buts de la psychothérapie Le meilleur: la désintoxication Permettre de gérer l’envie de boire Peu efficaces si on continue à boire Améliorer les communications Interactions avec l’alcool Renforcer un lien thérapeutique Renouer les liens familiaux Revaloriser l’image de soi Déculpabiliser 61 8.Les principales interactions alcool-médicaments 62 Médicaments et alcool Un couple mal assorti Prise de risque L’alcool peut: Prolonger la présence de médicaments en secondaires leur activité et leurs effets Accélérer la dégradation puis son élimination, et son activité Les médicaments peuvent: Ralentir la dégradation de l’alcool long séjour des métabolites avec nausées, maux de tête, baisse de tension, palpitations Si subst inductrices , augmenter la synthèse et l’activité des CYP 64 63 La PHARMACOGENOMIQUE : lien entre génome (personne ou groupe) et réponse aux médicaments. Elle désigne tous les éléments de modifications de l’expression des gènes qui altèrent la réponse aux médicaments. Il existe une grande variabilité de l’ADME ( Absorption, Distribution, Métabolisation, Elimination) de l’alcool due aux facteurs génétiques et environnementaux ; ce sont des facteurs cinétiques. Le CYP2E1 est augmenté dans l’alcoolisme chronique et des polymorphismes du CYP2E1 seraient impliqués dans certains cancers (estomac) et pancréatites chez l’alcoolique. 7 gènes codent pour l’ADH dont 2 polymorphes : l’ADH2*1 métabolise 12 x moins vite que le ADH1 (wt) et l’ADH2*2 métabolise 15 x plus vite que le wt avec risque d’accumulation toxique d’acétaldéhyde. A forte dose l’alcool retarde l’évacuation gastrique (par spasme du pylore), diminuant la résorption et/ou la biodisponibilité de certains médicaments nuisible aux principes actifs sensibles à un pH acide (érythromycine). A l’inverse, certains médicaments auront une biodisponibilité accrue (trinitrine). En alcoolisation aiguë La consommation aiguë d’une forte dose d’alcool peut inhiber le métabolisme d’un médicament et retarder son élimination. L’alcool entre en compétition avec le produit en monopolisant les mêmes enzymes =(effet inhibiteur par liaison avec le cytochrome P450). Cette interaction prolonge la disponibilité du médicament : l’alcool potentialise l’effet du médicament et augmente les risques d’effets secondaires, Cf. phénobarbital, AVK, méprobamate, bzd… Le risque de toxicité des médicaments est alors augmenté. 2 gènes codent pour l’ALDH avec 2 allèles dont un est inactif; rare chez les caucasiens, il est présent chez 40% de la race jaune avec risque d’accumulation d’acétaldéhyde. 65 66 11 28/09/2012 En cas d’alcoolisation chronique L’ingestion chronique d’alcool peut, au contraire, avec le temps, activer les enzymes du métabolisme du médicament, et accélérer son élimination, > diminuer l’efficacité du traitement. Une fois activés, les enzymes peuvent exercer leur action même en l’absence d’alcool, perturbant ainsi le métabolisme de certains produits plusieurs semaines après l’arrêt de la consommation d’alcool > les buveurs chroniques récemment abstinents nécessitent une posologie supérieure à la normale afin d’obtenir l’effet thérapeutique attendu. Certaines enzymes activées peuvent transformer les médicaments en produits toxiques, > lésions hépatiques ou autres organes. Interactions médicamenteuses L’interaction entre médicaments pour leur métabolisme hépatique est fréquente. Les interactions possibles : la compétition pour une même voie métabolique. l’induction par un médicament des enzymes métabolisant un autre médicament. les conséquences des interactions médicamenteuses en termes d’efficacité pharmacologique et de toxicité sont très variées. l’interaction est très fréquente entre médicaments et alcool. la prise aiguë d’alcool accentue l’effet de nombreux sédatifs. 67 68 Induction enzymatique Les principaux iso-enzymes du cytochromes P450 pour les médicaments 1A2 = une augmentation de la synthèse et de l’activité des enzymes de l’hépatocyte (cytochromes P450) sous l’effet d’une influence extérieure cf. exposition à des substances chimiques nombreuses, médicamenteuses ou alimentaires. L’alcool, les barbituriques, en particulier le phénobarbital, et la rifampicine sont des inducteurs enzymatiques. Une induction préalable peut augmenter la production d’un métabolite toxique d’un médicament. 69 3A4 3A5 2B6 2C8 2C9 2C19 2D6 2E1 70 2 Diminution de l’activité des CYP 1. Augmentation de l’activité des CYP Elle est le fait de substances inductrices, majorant la synthèse et l’activité des CYP (cf. tableau) : alcool (en prise chronique): CYP2E1 Tabac: CYP2A2 et 2E1 Millepertuis: 3A4 certains médicaments : principalement des anti-infectieux (rifampicine: 1A2, 2C9, 2C19, 2D6, 3A4) et des antiépileptiques(carbamazépine). •L’induction n’est généralement pas spécifique d’un seul CYP mais concerne principalement les CYP des familles 2C et 3A. •L’induction est progressive et atteint son maximum en 10 à 15 jours. •De la même façon, cet effet disparait progressivement à l’arrêt de l’inducteur.. 71 Elle est le fait de substances inhibitrices, notamment médicamenteuses et autres : jus de pamplemousse antifongiques azolés, macrolides, inhibiteurs de protéases, antagonistes des canaux calciques, bradycardisants (cf. tableau) L’inhibition, à l’inverse de l’induction, s’exerce le plus souvent au niveau d’un seul CYP. L’inhibition, à l’inverse de l’induction est rapide et répond schématiquement à deux mécanismes : une réelle inactivation du CYP par l’inhibiteur une compétition au niveau d’un même CYP entre 2 substances Ce deuxième mécanisme, plus fréquemment impliqué, résulte d’une affinité de la substance inhibitrice pour le CYP considéré, qui est supérieure à celle de la substance inhibée. En fonction de leur degré d’affinité pour un CYP donné, certains médicaments peuvent, dans ces conditions, se comporter comme substrats ou inhibiteurs du métabolisme de médicaments moins affinés, mais aussi avoir leur métabolisme inhibé par d’autres médicaments plus affinés (inhibition compétitive). 72 12 28/09/2012 Conséquences pratiques En cas de prescription d’une association médicamenteuse, il convient de vérifier la présence d’inducteurs ou d’inhibiteurs (cf .tableau). Principaux cytochromes (CYP), principes actifs à risque interactif métabolisés par ces CYP, inhibiteurs et inducteurs CYP PRINCIPES ACTIFS l'association avec des médicaments à risque doit être prise en compte et se révèle d’autant plus problématique, voire dangereuse, que la marge thérapeutique du médicament associé est étroite.; 1a2 les inducteurs, en accélérant le métabolisme de certains médicaments, peuvent, par diminution de leur concentration plasmatique, entraîner des diminutions notables d’efficacité aux conséquences : graves : par exemple, rejet de greffe en présence d’immunosuppresseurs ( ciclosporine) et millepertuis. inattendues : par exemple, échec d’une contraception orale : substrats ou inducteurs des CYP3A4. les inhibiteurs, en ralentissant le métabolisme de certains médicaments peuvent, par augmentation de leurs concentrations plasmatiques, majorer le risque d’effets indésirables avec des conséquences parfois graves (myopathies et plus graves, rhabdomyolyses en présence de statines….). 3A4 2C8 2D6 - - - - INHIBITEURS clozapine tacrine théophylline répaglinide flécaïnide métoprolol ergotamine dihydroergotamine amiodarone, disopyramide midazolam, triazolam, zolpidem - - - ifosfamide ciclosporine, tacrolimus, sirolimus fentanyl, méthadone pimozide - fluoxétine, paroxétine quinidine jus de pamplemousse amiodarone diltiazem, vérapamil kétoconazole, itraconazole, fluconazole, miconazole ritonavir, indinavir, atazanavir… Conseils Troubles neuromusculaires, cardiovasculaires, digestifs Digitaliques Troubles digestifs, visuels, régulièrement la kaliémie Théophylline Troubles digestifs, convulsions, excitation, troubles cardiaques Quinidines Hypoglycémie, cinchonisme (troubles de la vision, surdité), troubles cardiaques neuropsychiatriques, cardiaques. Surveiller Anticoagulants oraux Manifestations hémorragiques Lithium Tremblement, nausées, diarrhées, troubles visuels, vertiges, confusion, troubles du rythme cardiaque (premiers signes à partir de 1,2mmol/l) Coma, épilepsie et troubles du rythme cardiaque (potentiellement mortel à partir de 2,5mmol/l) Ciclosporine Néphrotoxicité, tremblements, hypertension 75 Alcool et biodisponibilité des médicaments tabac millepertuis anticonvulsivants : carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne - anti-infectieux et antiviraux: a) rifampicine, b) éfavirenz c) névirapine simvastatine, atorvastatine, Médicaments à marge thérapeutique étroite Principaux effets toxiques d’un surdosage alcool(chronique) érythromycine, clarithromycine, 74 Anticonvulsivants a) b) c) sildénafil, tadalafil, vardénafil 73 Médicament INDUCTEURS fluvoxamine Dans certains cas, pour contrebalancer l’effet de l’interaction, il est recommandé de modifier la posologie du médicament associé à un inducteur ou à un inhibiteur : augmentation avec un inducteur diminution avec un inhibiteur L’adaptation posologique préconisée peut parfois être guidée : par la mesure des concentrations plasmatiques du médicament associé, surtout en cas de médicaments à marge thérapeutique étroite : immunosuppresseurs, anticonvulsivants, théophylline, inhibiteurs de protéases…. Par le suivi d’autres paramètres : anticoagulants oraux et INR, anti arythmiques et ECG…. Dans tous les cas, ces contrôles ne dispensent pas d’un suivi clinique. L’arrêt d’un inducteur ou d’un inhibiteur doit s’accompagner : d’un retour à la posologie initiale du médicament associée, d’un suivi d’autant plus rigoureux que le médicament associé a une marge thérapeutique étroite. 76 Alcool et biodisponibilité des médicaments Si alcoolisation aiguë A forte dose Spasme du pylore > retarde vidange gastrique >diminue résorption et/ ou biodisponibilité > pH acide gastrique > biodisponibilité diminue (érythromycine) ou augmente(dérivés trinitrinés) 77 Peut inhiber la métabolisation et retarder l’élimination Entre en compétition avec certains iso-enzymes du CYP450, d’abord le 2E1 puis les autres par chevauchement d’activité >prolonge disponibilité > effet potentialisé > effets secondaires augmentés > risque de toxicité augmenté 78 13 28/09/2012 Alcool et biodisponibilité des médicaments Analgesiques narcotiques Si alcoolisation chronique Alcool et morphiniques, y compris tramadol Activation des CYP450 et autres enzymes hépatiques sont neurodépresseurs > métabolisation et élimination accélérées donc ralentissent le système respiratoire > efficacité diminuée > même en l’absence d’alcool, le métabolisme est perturbé pendant plusieurs semaines > mort possible > les buveurs récemment abstinents nécessitent des posologies supérieures et certains produits toxiques peuvent créer des lésions hépatiques et autres 79 80 Les analgésiques Acide acétylsalycilique Affaiblissement du système respiratoire Irritation du tractus gastro intestinal alcool conc. aspirine dans le sang > attendre 4 hrs si gueule de bois Acide acétylsalicylique irrite la paroi gastrique Saignements muqueuse gastrique cumulés En présence d’alcool, des varices œsophagiennes peuvent éclater Inhibition de la formation de caillots 81 82 Le paracétamol seul Paracétamol et alcool Produit soi-disant banal car utilisé contre rhumes, refroidissements, douleurs, fièvre Toxique pour le foie hépatite aiguë Paracétamol transformé en métabolite toxique( normalement éliminé par le gluthation dont la quantité est faible dans l’organisme et donc très vite dépassé) par le même cytochrome P450 que l’éthanol (avec lequel il entre alors en compétition).> MAX 4 gr/jour chez le buveur régulier(= ou>3 verres /jour) et 3 gr par jour chez l’alcoolique chronique, ! Doses>3 gr / jour > hépatites aigües 92% des hépatites aiguës causées par surdosage en paracétamol (> 6 gr ) concerne des alcooliques et 85% ont pris du paracétamol au cours de la journée De ce fait, la toxicité du paracétamol est augmentée chez l’alcoolique chronique, tout particulièrement dans les jours qui suivent une forte réduction ou un arrêt de la consommation d’alcool car il reste bcp de CYP induit pour un substrat disparu > il reste bcp de CYP disponible pour métaboliser le paracétamol Diviser doses paracétamol par 2 chez alcoolique si on dépasse 4 gr / jour 83 Ce cytochrome P450 est induit par la prise chronique d’alcool. Le jeûne également toxicité 84 14 28/09/2012 Les anti-inflammatoires les AINS (aspirine, ibuprofène,…), en association avec l’alcool, risquent de provoquer des brûlures d’estomac ou des reflux acides d’autant plus graves si problèmes gastriques existants Les corticoides Aggravent les problèmes gastriques dus à l’alcool Et pourtant souvent utilisés contre la gueule de bois…. Nécrose tubulaire possible après prise d’un antiinflammatoire non stéroïdien et intoxication éthylique aiguë 85 86 Les anesthésiants Les antibiotiques Alcool peut effet anesthésiant Et créer des lésions hépatiques L’alcool , en prise aigüe, peut diminuer leur action car il prolonge le séjour dans l’estomac si antibiotique sensible au pH acide > nausées, vomissements, céphalées, convulsions Grande prudence avec ERYTHROMYCINE, PENICILLINE et QUINACRINE 87 88 La télithromycine: KETEK AVK: antivitamine k La télithromycine, antibiotique macrolide, de type kétolide. utilisé pour traiter une pneumonie causée par certaines bactéries résistantes. Métabolisé par CYP450 Très hépatotoxique Cas d’hépatites > grande prudence Sintrom: effet anticoagulant diminué par alcool car aussi métabolisé par le foie Mais, alcool à forte dose potentialise effet anticoagulant avec hémorragies possibles Mesure de l’INR: standardisation de l’expression des diff. PTT (temps de prothrombine) des diff. labos Usage réservé aux spécialistes 89 90 15 28/09/2012 Les anti-allergiques Les antiasthmatiques • Avec alcool > brûlures œsophage et estomac L’alcool ralentissement du fonctionnement du cerveau et augmente la somnolence • Essentiellement aves les sympathicomimétiques: o salbutamol(Ventolin) o formoterol (Oxis) o Salmeterol (Serevent) o Indacaterol(Onbrez) • Théophylline de – en – utilisée • Encore rien de signalé pour les anticholinergiques et les antagonistes des leucotriènes 91 92 Les médicaments du SNC Les neuroleptiques Antidépresseurs Neuroleptiques Hypnotiques Effet sédatif, altération de la vigilance Anxiolytiques Accoutumance plus rapide 50 % des psychotiques consomment de l’alcool Grande prudence car potentialisation des effets secondaires de chacun > lésions hépatiques 93 94 Les BZD Les somnifères L’alcool affecte le complexe ionophore GABAbenzodiazépine-chlorure par action agoniste-like. Ralentissement des fonctions cardiaques et respiratoires Interactions additives attendues de la combinaison de l’alcool avec les benzodiazépines. Augmentation de l’effet sédatif > coma > décès L’alcool a une efficacité cliniquement significative anxiolytique Potentialisation par l’alcool de l’effet amnésiant sédatif des capacités attention et appréciation 95 96 16 28/09/2012 Les antiépileptiques L’alcool, même à faibles doses, peut modifier le taux sanguin de certains médicaments. C’est ainsi que l’élimination de certaines substances peut être accélérée (c’est le cas de la phénytoïne), et donner lieu à une diminution de l’effet thérapeutique. Le danger de crise existe, même lors d’une prise occasionnelle d’alcool, pour des patients dont les crises sont généralisées. La prise chronique d’alcool peut accélérer le métabolisme de certains antiépileptiques > crises. Augmentation par certains de la sédation due à l’alcool . Certains sont des inducteurs enzymatiques. Les antihypertenseurs Centraux: majoration de l’effet sédatif de l’alcool et effet cumulatif de l’effet hypotenseur danger lors de conduite engins motorisés Βéta bloquants: Effet du propanolol par augmentation de son métabolisme hépatique et augmentation de sa clearance rénale, effet dose-dépendant effet du sotalol , non métabolisé par le foie, par diminution de sa clearance rénale, effet non dosedépendant; 97 98 IPP et anti-ulcéreux Les contraceptifs oraux Peu d’interactions avec CYP mais certaines existent Avec IPP , vidange gastrique tandis que alcool la Donc alcool contrarie effet des IPP au niveau de la vidange gastrique Si alcoolisme chronique, induction du 3A4 et l’efficacité de la pilule peut diminuer légèrement ! Vomissements et diarrhées Vitesse de l’exposition de l’alcool à l’ADH Conc alcool plus vite Possibilité d’augmenter la disponibilité de faibles doses d’alcool 99 100 Les dérivés nitrés Les diurétiques En prise aigüe, augmentation des flushs cutanés Métabolismes additifs 101 Majoration de l’effet diurétique et hypotenseur par vasodilatation 102 17 28/09/2012 Plendil et Adalat Hypotension orthostatique par cumul de l’effet hypotenseur Alcool et diabète Normalement, lorsque le taux de sucre dans le sang diminue , le foie puise à même ses réserves pour produire du glucose. En présence d’alcool, le foie cesse d’équilibrer le taux de glucose pour se consacrer uniquement à métaboliser l’alcool et à l’éliminer. C’est ainsi que l’alcool contribue à abaisser le taux de sucre. Effet antabuse-like des sulfonylurées: > 33% flush facial 103 104 Alcool et insuline Le lithium Structure de l’alcool voisine de celle du sucre > sécrétion insuline par le pancréas L'absorption d'alcool risque de faire apparaître une hypoglycémie pouvant se manifester entre 15 heures à une journée après l'ingestion d'alcool chez un individu mal alimenté ou qui n'a pas l'habitude de boire de l'alcool. Cela est dû à une production diminuée de glucose par le foie . Prévention des rechutes des troubles bipolaires et des états schizo-affectifs intermittents Traitement curatif des états d’excitation maniaque ou hypomaniaque. Possibilité de déshydratation > augmentation de la lithémie Importance de boire bcp 105 106 Apo-Leflunomide= ARAVA Les statines Prudence si consommation > 3 verres / jour Traitement de l’arthrite rhumatoïde(polyarthrite) et du rhumatisme psoriasique, maladies autoimmunes rhabdomyolyse myopathies et pfs risque de Hépatotoxicité La prise simultanée du léflunomide et de l’alcool peut endommager le foie davantage que la prise de l’une ou l’autre séparément. 107 108 18 28/09/2012 Les vasoconstricteurs nasaux Tacrolimus et pimecrolimus Le tacrolimus, PROTOPIC et le pimécrolimus, ELIDEL dermique sont indiqués pour le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère chez l’adulte et l’enfant de plus de deux ans en cas de réponse inadéquate ou d’intolérance aux traitements conventionnels. Alcool = vasodilatateur périphérique S’oppose à l’effet vasoconstricteur En association avec l’alcool , flush facial, irritation cutanée peuvent survenir. Peuvent entraîner intolérance à l’alcool 109 Médicaments à effet antabuse-like 110 Principe actif Effet de l’alcool (hors effet antabuse) Antihypertenseurs centraux En prise aiguë : majoration de l’effet sédatif de l’alcool AVK (previscan, sintrom) Si alcoolisme chronique : effet anticoagulant diminué Benzodiazépines (triazolam, flunitrazepam, En prise aiguë : potentialisation de l’effet amnésiant lorazepam) Bêtabloquants Si alcoolisme chronique : effet diminué du propranolol par augmentation du métabolisme, mais effet augmenté du sotalol par diminution de l’élimination Contraception orale Si alcoolisme chronique : effet de l’alcool éventuellement augmenté par diminution du métabolisme Inhibition de ADH et accumulation d’acétaldéhyde Isoniazide Isotrétinoïne Dépresseurs du SNC En prise aiguë : majoration des effets sédatifs Dérivés nitrés (molsidomine, nicorandil, dinitrate d’isosorbide,trinitrine) En prise aiguë : fréquence accrue des flushs cutanés Azolés(kétoconazole, métronidazole, tinidazole, ornidazole…) Diurétiques En prise aiguë : majoration de l’effet hypotenseur (vasodilatation due à l’alcool) Bactrim Erythromycine, pénicilline En prise aiguë : prolonge le séjour dans l’estomac, diminue l’effet de l’antibiotique (molécules sensibles aux pH acides) Félodipine, nifédipine En prise aiguë : hypotension orthostatique par augmentation possible de l’absorption Hypoglycémiants En prise aiguë : potentialisation de l’effet hypoglycémiant. Favorise la survenue de coma hypoglycémique sévère. Avec la metformine, risque accru d’acidose lactique Quinacrine ( patients revenant d’Afrique) Furadantine Coprin noir d’encre: champignon comestible mais effet AL avec 1 verre de vin 111 Prescription 1 Lithium En prise aiguë : lithémie éventuellement augmentée Méthotrexate Si alcoolisme chronique : augmentation de la toxicité hépatique du méthotrexate Paracétamol Si alcoolisme chronique : toxicité hépatique sévère avec des doses usuelles 112 Prescription 2 Antabuse ½ co/jour Liorésal comp : hépatotoxique Benerva 100 3 co/jour Erythromycine ou Sporanox Paracetamol 1 gr 3 co/jour + 1 si nécessaire Chez un alcoolique, il est recommandé de réduire les doses de paracétamol de moitié et de ne pas dépasser 3 gr 113 Si le Lioresal est destiné à un patient alcoolique ( foie en très mauvais état), l’érythromycine ou le Sporanox, qui sont de gros inhibiteurs du 3A4, vont augmenter l’hépatotoxicité du Liorésal, 114 19 28/09/2012 Prescription 4 Prescription 3 Campral patient alcoolique Verapamil : inhibiteur 3A4 Métabolisme alcool Antabuse Tegretol Chez un alcoolique, être très attentif aux prescriptions concomitantes des gros inducteurs ou inhibiteurs enzymatiques 115 116 Prescription 5 Prescription 6 ANTABUSE comp Baclofène DUOVENT spray Cialis Antabuse patient alcoolique Duovent spray : contient de l’alcool ! Vasodilatations additives > HYPOTENSION Attention à l’alcool caché dans les excipients 117 118 Prescription 7 9. L’alcool et les stimulants Antabuse Propylène glycol dans magistrales et dans certaines spécialités ( certains anti-HIV per os ) Métabolisé par ADH et ALDH > Élimination du PPG > Toxicité accrue > convulsions, tachycardie, hémolyse, toxicité rénale Caféine, amphétamines, xtc, cocaïne, smart drinks Augmente déshydratation ds endroit surchauffé > accident cardiaque, épuisement pfs mortel Alcool masque perceptions(crampes),les stimulants masquent la sensation d’ivresse. GBH, drogue du viol: cumul des effets secondaires(dépression respiratoire et amnésie Cannabis: nausées, vomissements, anxiété 119 120 Héroïne: cumul de l’effet sédatif et risque de surdosage 20 28/09/2012 Conséquences 10. L’alcool et la personne âgée + Polymédication Métabolisme et élimination ralentis Sensibilité accrue à l’alcool > EFFETS SECONDAIRES ACCRUS 121 122 11. L’alcool et le tabac 12. L’alcool et la grossesse • VONT SOUVENT DE PAIR • ENTRE 71 ET 97 % D’ALCOOLIQUES FUMEURS • SONT TOUS DEUX INDUCTEURS DES CYP450, 1A2 et 2E1pour le tabac et 2E1 pour l’alcool 123 124 Syndrome d’alcoolisme foetal Alcool et grossesse Syndrome alcoolique foetal Manifestations retard de croissance retard mental (principale cause en Belgique) dysmorphies faciales microcéphalie microphtalmie fentes palpébrales courtes philtrum hypoplasique lèvre supérieure courte Pas de dose seuil ! 125 126 21 28/09/2012 13. Conclusion: Importance des soins pharmaceutiques Médicaments et alcool et surtout alcools forts font très mauvais ménage. Il faudra toujours penser en termes d’addition, de suppression et de potentialisation d’effet. Ne pas oublier que la ½ vie de l’alcool augmente en fonction de la quantité d’alcool ingérée de part la saturation de son métabolisme. 127 Ne me remerciez pas pour ce questionnaire et surtout, ne culpabilisez pas . 1. Pensez-vous que vous consommez une quantité d’alcool supérieure à la normale ? 2. Est-ce que votre conjoint, un parent ou un de vos proches vous a déjà fait des reproches sur votre consommation d’alcool ? 3. Vous est-il arrivé de vous sentir coupable au sujet de votre consommation d’alcool ? 4. Vos amis et vos proches vous considèrent-ils comme un buveur normal ? 5. Pouvez-vous toujours arrêter votre consommation d’alcool quand vous le voulez ? 6. Avez-vous déjà assisté à une réunion d’anciens buveurs pour un problème personnel d’alcool ? 7. L’alcool a-t-il créé des problèmes avec votre conjoint ou un de vos proches ? 8. Avez-vous eu des problèmes au travail à cause de votre consommation d’alcool ? 9. Vous est-il arrivé de négliger, à cause de votre consommation d’alcool, vos obligations, votre famille, votre travail pendant deux jours de suite ou plus ? 10. Vous est-il arrivé de demander conseil ou de l’aide à cause de votre consommation, conduite en état d’ivresse ou de conduite avec facultés affaiblies ? 11. Avez-vous déjà été arrêté, même pour quelques heures, à cause d’un comportement lié à votre consommation d’alcool ? 12. Avez-vous été hospitalisé à cause de votre consommation d’alcool ? 13. Avez-vous déjà été arrêté par la police pour ivresse? 128 Dans le vin, il y a la sagesse, dans la bière, il y a la liberté et dans l’eau, les bactéries…… Benjamin Franklin …Il reste encore à définir réellement ce que signifie « boire normalement »! Et que tout ceci ne vous empêche pas de préférer 129 130 le vin d’ici à l’eau de là…… 22