FICHE 1 La notion d’organisation L’homme est un « animal social » qui a une tendance naturelle à former des groupes : famille, tribus, villages. La notion d’organisation englobe des domaines très variés de l’activité humaine. I. Définition © Éditions Foucher Le terme « organisation » vient du grec organon qui signifie « outil ». On trouve des organisations dans de nombreux domaines : économique, social, politique, artistique, sportif… Par exemple, les administrations publiques, les associations de défense des consommateurs, les entreprises sont des organisations. Ces collectivités humaines sont structurées et possèdent des règles de fonctionnement spécifiques en fonction des besoins à satisfaire et des buts poursuivis. Les deux sens de la notion d’organisation : • Une organisation est une collectivité d’individus en mouvement. Elle se décrit comme un groupement humain, ouvert sur son environnement, structuré et orienté vers la réalisation d’objectifs. Elle mobilise et « organise » des moyens financiers, humains, matériels, informationnels pour atteindre ses buts. • L’organisation est la manière dont on agence rationnellement certains éléments. Dans ce cas, on décrit un état. Une organisation doit être bien structurée pour fonctionner correctement. Chaque membre de l’organisation apporte une contribution personnelle au travail collectif et doit agir de manière coordonnée. Des mécanismes de coordination du travail permettent à l’ensemble de fonctionner efficacement. Dans les entreprises, les manageurs commerciaux, responsables d’une équipe, sont des maillons importants de cette coordination des activités. Par exemple, l’organigramme est un graphique qui représente l’organisation des différents postes et services d’une entreprise ou, d’une façon plus large, d’une organisation. Management 5 II. Les caractéristiques organisationnelles des entreprises Dans le domaine économique, les entreprises sont des organisations d’un type particulier. Caractéristiques organisationnelles des entreprises L’entreprise est… Contenus Exemples un groupement humain… Les êtres humains constituent la La BNP-Paribas a un effectif de richesse vive des entreprises. 89 000 collaborateurs. structuré… La structure est l’ensemble des Le manageur de rayon d’un supermoyens mis en œuvre pour diviser, marché Champion anime une simplifier, coordonner le travail. équipe de 5 à 15 employés. Il est le collaborateur direct du directeur de magasin. ouvert… Une entreprise établit des échanges Les entreprises tissent des liens avec son environnement. avec les clients, les fournisseurs… finalisé… L’action est orientée vers la réalisa- Les entreprises sont des organisation d’objectifs, qui représentent ce tions à but lucratif : elles cherchent que l’organisation veut atteindre. à réaliser des bénéfices. © Éditions Foucher Les commerciaux ont un rôle opérationnel essentiel pour la survie et le développement de l’entreprise. Dans la distribution, le commerce et les services, ils assurent la commercialisation, qui est le cœur de métier de ces organisations. Par exemple, chez Carrefour, les chefs de rayon sont appelés « manageur métier ». Les organisations naissent, se développent et peuvent parfois disparaître. La fermeture d’une entreprise est un drame humain, économique et social. La survie et le développement des entreprises représentent un enjeu important pour les salariés, les clients, les fournisseurs, les actionnaires et les pouvoirs publics. 6 Management FICHE 2 Les théories du management Les approches du management évoluent en fonction des époques. Le but de ces modèles est de mieux comprendre les organisations pour les rendre plus efficaces. I. Les modèles organisationnels Un modèle organisationnel est une représentation simplifiée d’une réalité complexe. Il permet de comprendre le fonctionnement des organisations. Parmi les auteurs en organisation, on trouve aussi bien des universitaires que des consultants ou des manageurs expérimentés. Chaque modèle implique des approches différentes en termes de management des équipes commerciales. A. L’école classique du management Cette école est principalement composée d’ingénieurs. Frederick Winslow Taylor a appliqué les techniques des sciences de l’ingénieur au travail humain. Cette école s’est développée dans un contexte d’industrialisation massive : Henri Ford a mis en pratique les méthodes tayloristes dans ses usines. L’école classique du management Auteurs F. W. Taylor, H. Ford, H. Fayol… Caractéristiques – le salarié n’est qu’un rouage de la production ; – séparation entre décision/conception (manageur) et exécution (vendeur) ; – optimisation du poste de travail (ensemble des tâches à exécuter et des obligations à remplir par les individus). Facteurs humains – les motivations sont essentiellement pécuniaires ; – peu de place pour les facteurs humains. © Éditions Foucher Management de l’équipe – management fondé sur l’autorité et le commandement ; – contrôle du travail des individus ; – analyse et organisation des tâches des équipes. B. L’école des relations humaines Cette école est principalement composée de psychologues. George Elton Mayo a démontré que la productivité du travail augmente si certains besoins socio-affectifs sont satisfaits. Le groupe de travail devient un objet d’analyse pour mieux expliquer l’efficacité des équipes. Management 7 L’école des relations humaines Auteurs A. Maslow, G. E. Mayo, K. Lewin, D. Mac Gregor, F. Herzberg… Caractéristiques L’être humain est la ressource la plus importante de l’entreprise. Facteurs humains Les motivations des salariés sont liées aux besoins : – d’appartenance à un groupe ; – d’estime ; – d’accomplissement ; – de responsabilité et d’initiative. Management de l’équipe – participation des salariés aux décisions ; – enrichissement des tâches et recours à la délégation ou « empowerment » (donner du pouvoir) ; – travail en groupe ; – importance de l’ambiance de travail ; – rôle du leader dans le groupe. C. L’école sociologique Cette école est principalement composée de sociologues. Chaque acteur tend à tirer profit de son engagement dans l’organisation et garde une marge de liberté. À côté de la structure formelle, il existe un réseau informel de relations créé à l’initiative des acteurs. L’école sociologique Auteurs M. Crozier, R. Sainsaulieu. Caractéristiques L’organisation est composée d’individus ayant des stratégies propres. Facteurs humains – les motivations et les buts des salariés sont complexes et changeants ; – les buts individuels et les buts collectifs ne sont pas toujours convergents ; – possibilité de conflits. Management de l’équipe – favoriser l’adhésion des salariés aux buts de l’entreprise ; – « négociation » de contrats de participation des salariés ; – gestion des conflits humains. © Éditions Foucher D. L’école managériale ou empirique Elle est principalement composée de dirigeants d’entreprises et de consultants. Peter Drucker, un expert du management, redéfinit les tâches du manageur : organiser le travail, communiquer, motiver, former les équipes. Il propose une direction par objectif. Alfred Pritchard Sloan préconise la décentralisation, source de responsabilisation et de flexibilité, pour les grandes entreprises. 8 Management Les théories du management (suite) L’école managériale Auteurs P. F. Drucker, A. P. Sloan… Caractéristiques – création de centres de profit : des unités décentralisées disposant d’une certaine autonomie ; – rôle social des entreprises et des manageurs. Facteurs humains – motivation par la participation aux décisions et à la fixation des objectifs ; – prise en compte des besoins humains. Management de l’équipe – management participatif par objectif ; – délégation source de responsabilisation et de flexibilité. II. L’analyse systémique L’analyse systémique présente l’organisation comme un tout, au lieu de décrire et d’analyser ses composantes une à une. L’analyse systémique Auteurs L.Von Bertalanffy, J. Melese… Caractéristiques Un système est un ensemble d’éléments identifiables en interaction. Facteurs humains L’entreprise est un système humain. Management de l’équipe – système qui « se pilote » pour atteindre les objectifs ; – l’entreprise s’adapte en permanence : elle est régulée ; – l’entreprise est ouverte sur son environnement. © Éditions Foucher L’entreprise système 1. Flux physiques, d’informations, financiers. 2. Boucle de rétroaction (feed-back) : l’organe de direction compare les objectifs et les réalisations et ajuste le système pour atteindre les objectifs (pilotage et régulation du système). Management 9 L’analyse systémique met en évidence le rôle majeur de certains facteurs ou sous-systèmes pour le management de l’entreprise : – l’environnement (par exemple, l’évolution des technologies et l’impact des innovations) ; – le sous-système d’information (par exemple : le système informatique et la collecte, le stockage, la diffusion, l’utilisation de l’information) ; – le sous-système de décision. III. Les conceptions récentes © Éditions Foucher A. Le management de la connaissance (knowledge management) « L’information c’est le pouvoir ». Le knowledge management (KM) consiste à créer des bases de données qui vont stocker, organiser les connaissances et les rendre accessibles à l’ensemble des salariés à travers le réseau informatique de l’entreprise. Grâce au management de la connaissance, le capital informationnel de l’entreprise est largement partagé et disponible. Le KM repose sur des outils comme : – la gestion électronique des documents (GED) ; – le groupware (collecticiel) : logiciels permettant le travail collaboratif ; – le datawarehouse (entrepôt de données) ; – le datamining (forage des données). Le manageur, pour améliorer son expertise et ses décisions, doit favoriser l’utilisation de ces nouveaux outils. B. Existe-t-il un bon et un mauvais management ? Il n’y a pas de règles universelles. C’est au manageur de s’adapter à l’entreprise (culture, structure, objectifs, rôles…), aux êtres humains (personnalités, motivations…) et aux évolutions technologiques, sociales, économiques. Pour Henri Mintzberg, le manageur remplit les rôles suivants : – le rôle de contact (symbole, agent de liaison, leader) ; – le rôle d’information (porte-parole, observateur, diffuseur d’informations) ; – le rôle de décision (entrepreneur, régulateur, répartiteur de ressources, négociateur). 10 Management