L’expérience du patient partenaire au suivi intensif dans la communauté à Sherbrooke Daniel Boleira Guimarães; Luce Côté 27e Entretiens Jacques Cartier Sherbroke, le 6 octobre 2014 Le suivi intensif dans la communauté (SI) lIl s’agit tout d’abord d’une équipe interdisciplinaire, qui assure au quotidien et à même la communauté, le traitement, le soutien et la réadaptation des personnes vivant avec un trouble de santé mentale grave. SI lLe but de ce service est de permettre, avant tout, à ces personnes atteintes de troubles mentaux graves et chroniques, de pouvoir vivre chez eux, de façon automne et sécuritaire, comme tout autre citoyen en a la possibilité. l L'intervention permet aussi au client de vivre son processus de rétablissement de façon normalisatrice. Principes du rétablissement lLe processus qui permet à l’individu malade de développer ou de restaurer une identité positive et riche de sens malgré la condition qui l’afflige, puis de reconstruire sa vie en dépit ou dans les limites imposées par son état s'appelle le rétablissement (Kirk, 2002). L’appropriation de son objectif de vie lAu suivi intensif en santé mentale, le processus de rétablissement passe par l’implication du client à son propre plan d’intervention. Un plan d’intervention individualisé l Partir des situations de vie pour lesquelles l’individu a le désir de modifier(ex; vivre dans un logement autonome pour une personne souffrant de schizophrénie) l Possibilité parallèle avec le désir de prendre sa santé cardiaque en main pour un individu qui vint de subir un infarctus l Respecter les situations pour lesquelles la personne désir maintenir le status quo même si elles ne nous apparaissent pas optimales (ex; la consommation de drogue chez le client souffrant de trouble mental ou de cigarettes pour la personne souffrant d’un trouble cardiaque) Un plan d’intervention individualisé lLe PII est un outil de base du patient partenaire lL’aider à mettre en œuvre des actions et des moyens pour y arriver lLui faire signer le plan d’intervention dans lequel la personne veut s’engager lLui rappeler son engagement tout au long du processus et particulièrement lors de rechutes L’interdisciplinarité mais un seul but lUne équipe interdisciplinaire avec un seul et même but : le rétablissement du client MAIS lUn plan d’intervention individualisé spécifique pour chaque individu (chaque processus de rétablissement est différent) Plan d'intervention individualisé PLAN D’INTERVENTION INDIVIDUALISÉ Besoins Logement Recherche d’un logement et/ou déménagement Aide pour effectuer changements d’adresse Autre : Alimentation Aide pour faire l’épicerie Conseil/supervision de l’alimentation Démarche avec un organisme d’aide alimentaire Accompagnement divers Autre : Activités de la vie quotidienne Supervision de l’hygiène personnelle Supervision de l’entretien ménager Utilisation du transport Autre : Ressources financières Élaboration d’un budget Aide à la gestion du budget Démarche pour aide sociale ou assurance emploi Autre : Support social/famille Développer réseau social Aide pour développer des habiletés relationnelles Aide pour régler un conflit Accompagnement divers Autre : Situation actuelle Nom : Situation espérée (Objectif) Date : Moyens/interventions Personnes responsables Date de révision Résultat Les attentes dans le partenariat lCelles du client (elles sont très légitimes) Mais lCelles des intervenants (surement aussi légitimes CEPENDANT lCe qui nous apparaît le mieux pour nous n’est peut-être pas toujours le mieux pour le client ! Les attentes : intervenant vs client l L’expérience quotidienne au SI nous amène sans contredit à réfléchir sur nos attentes comme intervenants en santé mentale face à la clientèle aux prises avec divers problèmes de santé; par exemple la double problématique de toxicomanie et de santé mentale. l Le client et l’intervenant n’ont pas les mêmes attentes face à cette problématique. l Il y a un décalage entre le «désir du client» et le «désir de l’intervenant». Les attentes : intervenant vs client l La notion même d’abstinence ou de réduction des méfaits ne prend pas le même sens dans la bouche d’un intervenant que dans celle du client. l Ainsi, un client peut se montrer très fier de lui pour avoir réussi à demeurer abstinent pendant quelques jours seulement. Pour l’intervenant, il s’agira que d’une autre rechute, mais pour le client il s’agira d’une réussite si minime soit-elle. l Mais malgré la rechute, il est de la responsabilité de l’intervenant de démonter une attitude soutenante et surtout ne pas laisser entrevoir notre propre déception devant ce fait. Les attentes des intervenants : tolérance zéro vs prévention des méfaits l Passer d’une consommation de 5 à 3 comprimés de speed par jour peut s’avérer un effort énorme pour un client, alors que de notre point de vue, il est loin de l’abstinence projetée. l Il s’agit de reconnaitre que le client est dans un processus de changement et ce, sans porter de jugement sur sa façon de vivre son processus. l Car chaque processus est individuel l L’abstinence totale n’est peut-être pas une projection du client mais devient celle de l’intervenant. Les attentes des intervenants : la santé physique l Acquérir de saines habitudes de vie (moins de café, alcool, tabac, mauvaise bouffe) est devenu enjeux fondamental (mortalité accrue de la clientèle en santé mentale) l Fréquentes comorbidités physiques en lien avec problématique de consommation (VIH, hépatite) oblige équipes à des précautions l Aide au client à devenir autonome pour ses démarches en soins physiques est un des aspects plus importants du PI. Faire autrement l Si nous voulons que le client soit partenaire, il faut «impliquer le client», mais cela ne consiste pas à tout tolérer sans rien dire ou ne rien faire, mais il s’agit plutôt de faire autrement l L’approche motivationnelle et la réduction des méfaits s’applique à toutes problématiques de santé tant physique que mentale L 'approche motivationnelle l Notre rôle comme intervenant est alors l D’EXPLORER L’AMBIVALENCE ET DÉVELOPPER LA DISSONANCE COGNITIVE ¡ avantages puis désavantages du statu quo l DE ROULER AVEC LA RÉSISTANCE ¡ technique de judo; éviter toute confrontation l DE SUPPORTER L’EFFICACITÉ PERSONNELLE ¡ la confiance et l’optimisme quant au projet Le patient partenaire l Se demander «Quel est le besoin réel exprimer par le client ?» l ce qui présuppose une «écoute de la part des intervenants». l C’est se demander «Comment le client s’est sentie reçu dans l’expression de son vécu » l Moduler le plan d’intervention en fonction des besoins «réels» pour le client et non ceux des intervenants Piste de réflexion Travailler en partenariat avec le client c’est ; l Être ouvert à être confronter à nos propres valeurs l Accepter de mettre en veilleuse nos solutions toutes parfaites l Donc se mettre à «l’ÉCOUTE de l’AUTRE» l Reconnaître que nos attentes peuvent être différentes de celles du client l Et vouloir accompagner le rythme de l’autre dans son processus de changement. lMAIS C’EST AVANT TOUT DONNER LA PAROLE AU CLIENT…