Traitement des infections à Neisseria gonorrhoeae Rupture

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Bulletin de santé publique, région des Laurentides,
destiné aux professionnels de la santé
Vol. 21 N° 5, juillet 2014
Traitement des infections à Neisseria gonorrhoeae
Rupture attendue d’approvisionnement du cefixime
Une rupture d’approvisionnement du céfixime (Supraxmd)
est anticipée à plus ou moins brève échéance. En effet,
Sanofi Aventis n’est plus en mesure de fournir les deux
formats de comprimés (plaquettes alvéolées de 7 ou
10 comprimés) et ne sera plus en mesure de fournir la
suspension orale d’ici quelques mois. La date de reprise
de la production est inconnue pour le moment.
L’Institut national d’excellence en santé
et services sociaux (INESSS)
Lors de la prescription du traitement d’une infection
gonococcique, la position de l’INESS est la suivante:
Les tests de détection de l’infection
gonococcique
En présence de signes ou symptômes, la culture demeure
le test de choix pour le diagnostic de l’infection gonococcique. À cause de sa plus grande sensibilité, un test d’amplification des acides nucléïques (TAAN) est aussi indiqué pour
la recherche de Neisseria gonorrhoeae, et pour la recherche
de Chlamydia trachomatis.
Chez les personnes qui ne présentent aucun symptôme
et chez lesquelles le résultat d’un TAAN demandé dans
un contexte de dépistage est positif, il est recommandé
d’effectuer un prélèvement pour culture afin de déterminer
la sensibilité de la souche. Toutefois, la culture ne doit pas
retarder le début du traitement.
on doit vérifier la disponibilité du cefixime auprès de
la pharmacie du patient, car ce médicament reste
disponible tant que les inventaires des grossistes
et des pharmacies ne seront pas épuisés;
Et les partenaires?
si le cefixime n’est pas disponible, l’antibiotique
recommandé est alors le ceftriaxone, 250 mg IM
en une dose, dilué avec de la lidocaïne 1 % elle
aussi couverte par la RAMQ.
Adapté d’un communiqué de l’INESSS, 26 mai 2014.
Tant qu’il est disponible, le céfixime demeure
le traitement de premier choix
de l’infection gonococcique.
L’azithromycine
L’ajout systématique d’azithromycine, 1g PO en dose
unique, est recommandé
parce qu’une monothérapie n’est pas l’option
privilégiée pour le traitement de l’infection
gonococcique
et
pour traiter une infection concomitante à
Chlamydia trachomatis.
En raison du risque de résistance, il n’est pas
recommandé d’utiliser l’azithromycine seule sauf:
chez les personnes allergiques aux céphalosporines
ou
dans le cas où une culture démontre la sensibilité à cet antibiotique.
Les mêmes recommandations de traitement s’appliquent au
traitement des partenaires qui doit se faire d’emblée sans
attendre le résultat des tests de dépistage.
Intoxication chimique et atteinte
broncho-pulmonaire aiguë
Au cours des dernières semaines, quelques cas
d’intoxications causées par des vapeurs de chlore
utilisé dans les trousses de départ pour piscines ont
été rapportés à la Direction de santé publique. Une
mauvaise manipulation et une manipulation en endroit
clos expliquent la majorité de ces cas.
De même, depuis 2012, on compte une augmentation
significative du nombre d’appels au Centre antipoison du Québec pour intoxications par des aérosols
imperméabilisants. Un changement dans leur composition chimique expliquerait cette augmentation.
Ces deux types d’intoxications se traduisent par
une atteinte broncho-pulmonaire aiguë pouvant aller
jusqu’à la détresse respiratoire. Puisqu’elles font partie
des intoxications chimiques à déclaration obligatoire,
elles doivent être signalées à la Direction de santé
publique de la façon habituelle.
La maladie de Lyme
Depuis quelques années au Québec, un plus grand nombre de tiques infectées par le Borrelia burgdorferi sont analysées
au Laboratoire de santé publique (LSPQ). En outre, en 2013, plus de cas de maladie de Lyme ont été déclarés (141) que
l’ensemble des cas compris entre 2004 et 2012 (139). De plus, 50 % des cas ont contracté la maladie au Québec par
rapport à une moyenne de 22 % pour les neuf années précédentes. Dans les Laurentides, huit cas ont été déclarés en 2013,
mais aucun n’a acquis la maladie au Québec.
Ce qu’il faut savoir
Piqûre de tique sans symptômes
Il n’y a pas d’indication d’administrer un antibiotique de
façon prophylactique à la suite d’une piqûre de tique
survenue au Québec chez un patient qui ne présente
aucun symptôme.
À la suite d’une piqûre de tique survenue dans une
région endémique, comme la Nouvelle-Angleterre,
la prophylaxie pourrait être considérée si on a des
raisons de croire que la tique est restée attachée à
la peau plus de 36 heures et si la prophylaxie est
amorcée dans les 72 heures suivant l’extraction de la
tique.
Tous les patients qui ont subi une piqûre de tique
doivent être suivis pendant au moins un mois afin
de détecter l’apparition d’un érythème migrant ou de
symptômes s’apparentant à un syndrome d’infection
virale.
Symptômes de la maladie de Lyme
sans piqûre de tique objectivée
Puisque seulement la moitié des patients qui ont un diagnostic de maladie de Lyme se souviennent d’une piqûre
de tique, la maladie de Lyme doit être envisagée chez tout
patient présentant des signes et symptômes compatibles
associés à une exposition possible à des tiques.
Disponibilité de la tique
Si la tique est disponible, que le patient présente ou non
des symptômes de la maladie de Lyme, il est souhaitable
qu’elle soit acheminée au laboratoire du CSSS dans un
contenant sec. Sur la requête, on doit inscrire la date du
prélèvement de la tique ainsi que les dates de déplacements hors de la localité de résidence dans les 2 semaines précédant le prélèvement. L’analyse des tiques contribue avant tout à la surveillance des tiques au Québec,
surveillance effectuée par le LSPQ.
Piqûre de tique accompagnée
de symptômes
La décision de prescrire un traitement chez un patient
qui présente des symptômes de la maladie de Lyme
relève du jugement clinique.
Avant d’amorcer le traitement, des prélèvements pour
analyses sérologiques en regard de la maladie de
Lyme, IgM et IgG, doivent être effectués en inscrivant
sur la requête l’endroit où la piqûre de tique est survenue. Si le résultat est négatif, un deuxième sérum doit
être prélevé de 2 à 4 semaines suivant le premier.
Pour plus d’information,
notamment sur les antibiotiques recommandés
pour la prophylaxie et le traitement de la maladie
de Lyme, le lecteur est invité à consulter le
Guide d’intervention pour la maladie de Lyme,
septembre 2013, du MSSS au:
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/
documentation/2013/13-271-01W.pdf
Tout cas suspect doit être déclaré à la Direction de
santé publique.
Addenda
À la suite d’une récente mise à jour du Protocole d’immunisation du Québec, un troisième point doit être ajouté à la
section Vaccin VPH du bulletin de juin dernier: il s’agit des
• Garçons et hommes âgés de 9 à 26 ans immunosupprimés ou infectés par le VIH.
Les maux qui courent
Bulletin de santé publique, région des Laurentides, destiné aux professionnels de la santé
Information Tél.: 450 436-8622
Téléc.: 450 569-6305
Responsable de la publication
Denise Décarie, médecin
Collaborateurs
Jean-Luc Grenier, médecin
Marie-Claude Lacombe, médecin
Diane Lambert, médecin
Andrée Chartrand, infirmière
Révision
Gilles Chaput, communications
Publication
Direction de santé publique
1000, rue Labelle, bureau 210
Saint-Jérôme (Québec) J7Z 5N6
ISSN 1201-6276
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