La mortalité due au cancer dans le secteur nucléaire en Belgique STUDIECENTRUM VOOR KERNENERGIE CENTRE D’ETUDE DE L’ENERGIE NUCLEAIRE Quelle recherche a été effectuée? Résultats et conclusions Pour pouvoir répondre aux questions des travailleurs, le SCK•CEN a lancé une étude, il y a quelques années, pour examiner la mortalité due au cancer chez les travailleurs des entreprises nucléaires du site de Mol-Dessel. Au début trois entreprises y participaient: le SCK•CEN, Belgoprocess et Belgonucleaire. Les centrales nucléaires de Doel et de Tihange ont rejoint l’étude ultérieurement. Les résultats ont été publiés dans Radiation Protection Dosimetry (2005). Chez les travailleurs exposés aux rayonnements on n’a pas constaté d’augmentation statistiquement significative de la mortalité due au cancer. Pour l’analyse statistique, l’intervalle de confiance de 95 % (95 % IC) a été calculé: si cet intervalle comprend le chiffre 1, on peut conclure qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre la mortalité des travailleurs et celle de la population en général. Comment l’étude des travailleurs a-t-elle été effectuée? La population de l’étude consistait en tous les travailleurs d’une des cinq installations nucléaires suivantes, au cours de la période mentionnée: SCK•CEN Belgoprocess Belgonucleaire Centrale nucléaire de Doel Centrale nucléaire de Tihange 1953-1994 1985-1994 1957-1994 1974-1994 1974-1994 La durée d’emploi minimum était de 1 mois. Les soustraitants n’ont pas été repris dans l’étude. En se basant sur les données de dosimétrie, on a examiné qui des travaillers a été exposé à des rayonnements ionisants: tous les travailleurs avec au moins une lecture positive sur leur dosimètre personnel, ont été retenus. Enfin, 4 703 travailleurs (dont 95 % d’hommes) ont été repris dans l’étude. On a examiné qui des travailleurs était encore en vie le 31.12.94 (statut vital). En ce qui concerne les morts, les dates et les causes du décès ont été examinées. Etant donné que des informations individuelles sur des causes de décès ne sont disponibles que depuis 1969, l’analyse de la mortalité a été limitée à la période 1969-1994. Ensuite, la mortalité de ces travailleurs (nombre de décès constaté) a été comparée à celle de la population belge en général pour la période 1969-1994, après standardisation pour l’âge et le sexe (nombre de décès attendu). Par sexe, la mortalité due au cancer totale, ainsi que la mortalité due aux divers types de cancer individuels a été analysée. Les résultats ont été présentés en tant qu’un rapport: le nombre constaté a été divisé par le nombre attendu. • cancer de l’estomac chez les hommes • leucémie chez les hommes constaté attendu = constaté attendu 2 3,7 = 5 6,5 = 0,76 (95 % BI 0,30-1,40) = 0,53 (95 % BI 0,09-1,26) En outre, la mortalité due au cancer totale chez les hommes a statistiquement baissé de façon significative: • tous types de cancer chez les hommes constaté attendu = 79 123,8 = 0,64 (95 % BI 0,52-0,76) Cette mortalité inférieure peut être expliquée par le fait que les travailleurs sont généralement en meilleure santé - partiellement par la sélection et partiellement par le suivi médical rigoureux (en particulier dans le secteur nucléaire) - que la population en général, le dit healthy worker effect. Des conclusions similaires ont été tirées après avoir pris en compte une période de latence entre la première exposition et le décès par cancer (tumeurs solides) et après analyse pour 4 catégories différentes de dose cumulée. Enfin, il faut mentionner que les travailleurs de FBFC International à Dessel n’ont pas été repris dans cette étude. Mais FBFC a récemment décidé d’apporter sa collaboration, de sorte que, en cas d’une mise à jour future des données de recherche, la cohorte belge de travailleurs nucléaires sera probablement étendue. Contact Eric Van Mieghem [email protected] Tel + 32 14 33 28 09 www.sckcen.be La mortalité due au cancer dans la region de Mol-Dessel STUDIECENTRUM VOOR KERNENERGIE CENTRE D’ETUDE DE L’ENERGIE NUCLEAIRE Quelle recherche a été effectuée? Pour pouvoir répondre aux questions des travailleurs et voisins du site nucléaire de Mol-Dessel, le SCK•CEN a commencé une recherche, il y a quelques années, pour analyser la mortalité dans l’environnement. Pour cette recherche, la mortalité suite au cancer dans cinq communes avoisinantes a été comparée à la mortalité suite au cancer en Belgique. Les données de 1969 jusqu’à 1992 sont actuellement disponibles. Les résultats ont été publiés dans “Tijdschrift voor Geneeskunde, Vol. 58 (19), pages 1243-1249, 2002”. Les résultats peuvent aussi être consultés sur le site web externe du SCK•CEN. Comment l’étude de l’environnement a-t-elle été effectuée? L’ensemble des habitants de Mol, Dessel, Retie, Balen et Geel s’élève à environ 100 000. Pour cette population et pour la population belge en général les données sur la mortalité due au cancer ont été demandées auprès de l’Institut National des Statistiques. La mortalité due à l’ensemble des cancers, mais aussi des types de cancer spécifiques, à savoir la leucémie, le cancer du poumon, le cancer de la thyroïde et le cancer du sein ont été examinés. Sur la base des données de la population en général, on a calculé chaque fois le nombre de décès attendu dans la région. A cette fin, on a utilisé les données démographiques du Registre national et on a tenu compte des différences d’âge et de sexe. Le nombre attendu a ensuite été comparé au nombre de décès constaté dans la région. Les résultats de l’étude de l’environnement Le nombre de décès constaté et attendu dans la région entre 1969 et 1992. Le type de cancer le sexe tous les cancers homme la leucémie du poumon de la thyroïde du sein attendu constaté ratio de c/a CI femme homme femme homme femme homme femme femme *95 %-IC = 95 % intervalle de confiance: si cet intervalle comprend 100 %, on peut conclure qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre la mortalité dans la région et celle de la population en général. Conclusions • Pour la période d’observation concernée, il n’y a pas de hausse de la mortalité due au cancer dans la région du site nucléaire de Mol-Dessel (cela vaut aussi bien pour la mortalité due au cancer totale, que pour la mortalité due à un type de cancer spécifique). • Pour un nombre de cancers la mortalité est même statistiquement significativement inférieure à celle de la population belge en général: c’est le cas pour l’ensemble des cancers, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, la leucémie chez les hommes, le cancer du poumon et du sein chez les femmes. Depuis la publication de l’étude de mortalité, des données concernant l’incidence du cancer ont été mises à disposition par l’intermédiaire du Registre du Cancer. A la demande des partenariats locaux STORA et MONA (Groupe d’étude 3xG), le Provinciaal Instituut voor Hygiëne van Antwerpen (Institut provincial d’hygiène de la province d’Anvers) a lancé en 2002 une étude sur l’incidence du cancer dans la région de Dessel-Mol-Retie. Les études d’incidence du cancer offrent divers avantages comparé aux études de mortalité: • Elles sont moins sensibles en raison du fait que le nombre de cancers est toujours considérablement plus élevé que le nombre de décès dus au cancer. • Les données de mortalité sont basées sur les attestations de décès, tandis que les données relatives aux incidences sont rassemblées par les mutuelles qui, elles, reçoivent ces données de tous les hôpitaux (obligation de notification dans le cadre des régimes de remboursement concernant les thérapies). Ceci a pour effet que les données relatives aux incidences sont plus exactes et plus détaillées, en particulier depuis le début de ce siècle. © SCK•CEN 2011