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VALENTINA GHANEM A LA CITADELLE D’ALGER
Mélodies érotiques
Que dire de l’art de Valentina Ghanem ? Si ce n’est un geste subtil, raffiné, parfumé, agissant esthétiquement
sur la surface du tableau. Sa peinture — une peinture se conjuguant exclusivement au féminin et avec une
musicalité mélodique — est une offrande s’offrant gracieusement au regard de l’observateur, un regard
sombrant dans un ravissement extrême, voire féerique.
Effectivement, notre regard, capturé par le contenu fantasmagorique et parfois irréel des tableaux, sombre
dans un vertige sensationnel, d’où l’intitulé de l’œuvre, Vertige, présentée à la galerie d’art de la Citadelle
d’Alger jusqu’au 22 mai, une exposition organisée par l’espace Top action, dirigée par Leïla Ousalah.
Valentina Ghanem présente une soixantaine de tableaux, mêlant les nouvelles créations aux anciennes,
permettant ainsi à l’observateur, à travers cette rétrospective, de constater – et d’évaluer – le parcours évolutif
de l’artiste, jalonné d’expériences enrichissantes et d’épreuves nourrissantes.
En observant attentivement l’art de Valentina Ghanem, l’on remarque la prédominance par excellence de deux
thèmes, à savoir la musique et le personnage de la femme, en mettant notamment l’accent sur le corps.
Des tableaux, comme Jazz, Un air de Blues, Tango, Sous la musique de Tchaïkovski…, constituent chacun une
partition qui, le tout forme une remarquable symphonie, entraînant ainsi l’observateur, et ce, de par leur ton
éclatant et leur caractère musical, dans un périple tout en couleur, tout en musique, dans des mondes abondant
de paysages merveilleux. L’art de Valentina Ghanem est d’ailleurs une évasion, une invitation gratuite au
voyage dans un onirisme prenant.
Et dans ce bouquet de peintures multicolores et aux sonorités musicales éclectiques, l’artiste réitère sa passion
pour la musique, ce refrain, cette mélodie qui, constituant l’un des moteurs de sa création picturale, lui revient,
tel un murmure feutré, charnel, à l’oreille.
Si la musique l’inspire à peindre, le personnage de la femme semble manifestement constituer une autre source
d’inspiration. Sa présence est quasi obsessionnelle s’affirmant singulièrement dans son œuvre. Une image –
serait-elle la sienne ? – qu’elle s’emploie à reproduire dans l’espace pictural – un espace à l’image même de son
mental – avec des tonalités (pastel) douces et suaves, discrètes et élégantes, selon une approche plastique
recherchée et une inspiration intimiste, témoignant à cet effet de ses songes nocturnes, de ses fantasmes
accorts.
La femme apparaît anonyme, sans traits physiques, secrète ; elle apparaît nue — une nudité délicate, modérée,
distinguée —, libertine, désinvolte, impudente, aguicheuse, dans différentes postures, des poses lascives,
s’étirant jusqu’au déploiement de son corps, l’exposant au vu de tous, ou encore se recroquevillant sur ellemême.
Une femme solitaire, pensive, rêveuse, s’abandonnant nonchalamment à ses pulsions, à ses chuchotements
intérieurs. Ce sont donc des scènes intimes, voire érotiques — un érotisme raffiné, recherché, esthétique — qui
se présentent au regard de l’observateur, des scènes qui, par leur beauté et leur fraîcheur, le séduisent et
alimentent ses sens.
I. Y.
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