Optimiser ses observations célestes - Astro

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Orion
2000
Optimiser ses observations célestes
David Amill – 29/01/2010
Optimiser ses observations
Souvent, les observateurs débutants sont déçus par les
images que leur instrument d’astronomie peut fournir
directement à leur œil.
En effet, les techniques pour utiliser la vision de manière
optimale sont fréquemment ignorées.
Pourtant, une bonne maîtrise de l’observation conduit
systématiquement à une grande satisfaction tant les
performances de nos yeux sont surprenantes.
Les points essentiels à étudier
L’observateur
L’instrument
Les objets
L’environnement
L’observateur :
L’observateur : l’oeil
Notre œil fonctionne un peu
comme un objectif photo.
La lumière traverse le
cristallin et forme une
image sur la rétine
(capteur). L’iris, qui
fonctionne comme un
diaphragme, se rétracte ou
se dilate pour laisser passer
par la pupille la quantité de lumière adaptée. Dans
l’obscurité, la pupille s’ouvre à son maximum. En
prenant de l’âge, l’ouverture maximum baisse peu à peu.
L’observateur : alimentation
Une alimentation équilibrée est toujours synonyme de
bonne santé, y compris pour l’œil. Les performances
visuelles s’améliorent aussi avec la vitamine.
Manger sucré avant d’observer peut aussi « donner un petit coup de fouet ».
L’observateur : médication
En dehors de l’alimentation, il est possible de doper sa
vision grâce à des produits contenants de la vitamine C, E,
Béta-carotène, etc. Un pharmacien pourra vous conseiller
sur les commercialisations actuelles.
L’observateur : alcool, tabac
Il est reconnu dans le domaine
scientifique que la consommation
d’alcool amoindrie les capacités
visuelles, non seulement en
réduisant l’ouverture de la pupille
mais aussi perturbant le système
nerveux rétiniens.
Les effets du tabagisme sur la vision sont par contre toujours
controversés, mais la fumée demeure un inconvénient pour les
différentes optiques des instruments astronomiques.
L’observateur : le confort
Observer assis
confortablement
permet une bien
meilleure
concentration.
Il est important aussi de :
- Ne pas être fatigué et faire des pauses si nécessaire.
- Être bien couvert lorsqu’il fait froid
N.B : Il existe un bandeau cache-œil qui évite de forcer pour garder
un œil fermé en permanence, et apporte donc un confort musculaire.
L’observateur : l’optique
Le problème de la myopie nocturne est
fréquent. Les porteurs de lunettes
peuvent choisir des verres légèrement
« sur corrigés ». Ceux qui ne portent
pas de lunette habituellement peuvent
utiliser des verres de correction -0.5D
Même si cela ne se remarque que sur
l’observation du ciel à l’œil nu, cette
correction peut faire apparaître les étoiles
plus nombreuses et plus piquées.
L’observateur : l’adaptation
Sensibilité à la lumière
Temps (mn)
10
20
30
40
50
60
Indépendamment d’éventuels problèmes visuels, une fois
dans l’obscurité totale, la pupille se dilate et permet, au
bout d’environ 20mn, d’être quasiment au maximum de
ses possibilités.
L’observateur : éclairage
Pour conserver sa vision nocturne intacte, il faut bien sûr éviter toute
sorte de lumière. Si elle est indispensable, il faut alors privilégier les
très faibles intensités, dirigées vers le bas pour ne pas éblouir les
autres. Quand à la couleur à choisir, rouge ou verte, c’est pour
l’instant un débat digne de la détermination de sexe des anges.
L’observateur : la vision décalée
Exemple avec un
œil directeur
gauche
En observant un objet directement, l’image se forme sur
les «cones » de la rétine, adaptés à la vision des couleurs.
En l’observant indirectement, l’image se forme sur les
« batonnets », beaucoup plus sensibles à la lumière, ce qui
permet de déceler des détails très faibles.
L’observateur : l’accumulation
10s
2mn
Une fois que les principales techniques
d’observations sont mises en pratique,
il ne faut pas oublier que le temps
passé à l’oculaire à son importance. Il
ne faut pas hésiter à observer un même
champ plusieurs minutes pour voir
apparaître des objets qui étaient
inobservables au premier coup d’œil.
N.B : pour une observation planétaire, il faut
à l’inverse désensibiliser l’œil pour obtenir
un contraste maximum.
L’observateur : l’interprétation
Notre cerveau influe aussi sur les
observations, de part les pré-jugés
que nous possédons sur ce que
nous nous apprêtons à voir.
Il est ainsi possible de rater à de
nombreuses reprises un objet qui
est pourtant visible dans le champ
car il ne ressemble pas à l’idée
que nous nous en faisons.
A l’inverse, il nous arrive parfois d’imaginer des objets fantômes
L’observateur : l’expérience
Les images astronomiques sont petites et
soumises à la turbulence atmosphériques. Ainsi,
les non initiés sont déçus et s’interrogent sur
l’intérêt de l’observation visuelle.
Il faut apprendre à voir les détails, à
distinguer les apparitions furtives.
La meilleure méthode d’apprentissage est sans
doute le dessin, qui accroît rapidement l’acuité
de la vue, développe la mémoire des objets et
permet la comparaison au cours des
observations.
L’instrument d’observation
L’instrument : la turbulence
L’instrument étant entreposé en général en intérieur, à
une température différente du site d’observation, un
mouvement d’air dans le tube va se former au début et
tout le temps nécessaire à l’équilibrage entre la
température de l’objet et l’air ambiant.
Turbulence
faible
Turbulence
forte
L’image observé étant agitée et déformée, il faut attendre
plusieurs dizaines de minutes selon la taille de l’instrument,
pour commencer à observer.
L’instrument : la collimation
Vérifier et soigner l’alignement des optiques de son
instrument d’observation est important pour obtenir une
image piquée et contrastée. La perte de lumière résultante
d’une mauvaise collimation peut parfois être importante.
Instrument
mal réglé
Instrument
bien réglé
L’instrument : les accessoires
Les différents éléments utilisés pour observer ont leur
importance. Pour conserver le maximum de piqué et de
lumière, il faut choisir judicieusement les optiques et les
éléments introduits dans l’axe optique.
Les objets observés étant tous différents, il sera important de choisir
pour chacun d’eux le ou les grossissements adéquats pour une vision
optimale.
Les objets célestes
Les objets : connaître le ciel
Étudier la mécanique céleste, la cartographie des
constellations, la position et le type des objets devient vite
indispensable car il faut bien connaître ce que l’on va
observer pour choisir la méthode et le matériel adapté.
Les objets : préparer
Il faudra bien sûr choisir le moment adapté pour
l’observation. Un période sans la lumière gênante de la Lune
sera nécessaire pour bien voir les objets du ciel profond.
Une préparation préalable de
l’observation est nécessaire pour
sélectionner en fonction de la
saison les objets dont la hauteur au
dessus de l’horizon sera maximale,
afin de s’affranchir des effets
néfastes de l’atmosphère.
L’environnement
L’environnement : la pollution
La quantité de pollution
lumineuse sur le site
d’observation choisi
sera déterminante pour
la qualité des
observations.
Les meilleures
observations se feront
sous un ciel noir de
qualité et bien préservé.
Carte de France
Pollution forte
Pollution faible
L’environnement : le site
Pour éviter le maximum de turbulence émise par le
terrain, il faut éviter d’être proche de bâtiments qui
rayonnent la nuit la chaleur accumulée en journée.
L’idéal bien sûr est la campagne, mais attention au micro
climat local. Il faut aussi faire attention aux haies
d’arbres qui ont tendance à englober et conserver un taux
d’humidité excessif. Un site bien étudié sera un gage
supplémentaire de bonnes observations.
CONCLUSION
En étant soigneux sur les techniques de vision,
en choisissant le matériel adapté à la situation,
en préparant un minimum ses observations
et en ne négligeant pas le site d’installation,
l’observation visuelle devient une discipline très
attractive dont le plaisir s’accroît avec l’expérience…
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