Mutation RAS dans le CCRm : vers un test systématique et sanguin

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Edp-biologie.fr
2 avril 2015
Mutation RAS dans le CCRm : vers un test systématique et sanguin
Crédit photo : © Calle Eklund/V-wolf
L'Association internationale du cancer colorectal (International Cancer Association - ICCA) a lancé mardi
24 mars une campagne de sensibilisation « Get Tested », lors de la toute première journée mondiale du
cancer colorectal métastatique. Cette campagne vise à sensibiliser les patients ayant reçu un diagnotic
récent de cancer colorectal métastatique (CCRm) à l'importance du test RAS.
Cette campagne a reçu le soutien de nombreuses organisations de professionnels de santé et de
groupes d'aide aux patients dans le monde. Lors de cette campagne, un livre blanc a été présenté aux
parlementaires à Bruxelles les invitant à améliorer l'accès aux tests pour les patients ayant reçu un
diagnostic récent de CCRm, et pour une utilisation régulière du biomarqueur RAS avant de débuter une
thérapie de première ligne avec la mise en place d'un programme de traitement personnalisé. « Les
tests RAS peuvent aider à choisir le type de traitement le plus approprié dans le cadre d'un programme
de soins personnalisé du patient. Le site de notre campagne fournit aux patients des informations
complémentaires sur le CCRm et le test RAS afin qu'ils aient une meilleure compréhension des options
qui sont à leur disposition et qu'ils en parlent avec leur médecin traitant », a déclaré le professeur
Ciardiello, président de l'ICCA, président élu de la Société européenne d'oncologie médicale et
professeur d'oncologie médicale à l'Université Seconda Università degli Studi di Napoli à Naples, en
Italie. Lors de son intervention pour le lancement de la campagne à Bruxelles, la députée Elisabetta
Gardini, chef du Parti Populaire européen Italien a déclaré : « Le CCRm est un exemple qui prouve que
sélectionner une approche médicale « personnalisée », ou « de précision » par l'utilisation de
biomarqueurs pourrait avoir une forte incidence sur le succès du traitement des patients. Nous devons
rapidement parvenir à une situation où tous les citoyens européens et ceux d'autres régions du monde
seront sûrs d'avoir accès à des tests de diagnostic de CCRm appropriés, quel que soit leur lieu
d'habitation. »
Cibler l’EGFR
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l'homme et le deuxième cancer le plus
fréquent chez la femme dans le monde. En 2012, plus de 694 000 personnes sont décédées des suites
de cette maladie. Les taux de survie au CCRm sont faibles, avec seulement 10 à 12 % de patients
survivant 5 ans après un diagnostic. Cependant, des analyses récentes de données cliniques ont
montré qu'un traitement qui cible le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) peut
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améliorer les taux de survie chez les patients atteints de CCRm dont les tumeurs ne présentent pas de
mutations du gène RAS. Le RAS, un biomarqueur prédictif, est un terme collectif qui désigne le groupe
de gènes y compris les gènes KRAS et NRAS et qui peut influencer le choix dans la prise en charge
thérapeutique de chaque patient atteint de CCRm. Environ la moitié des patients atteints de CCRm
présentent des biomarqueurs tumoraux de type RAS sauvage et l'autre moitié des RAS mutants. En
reconnaissance des progrès que le test RAS a permis de réaliser dans la prise en charge du CCRm,
55% et 65% des patients avec cette mutation ne réagissant pas positivement à une thérapie avec des
médicaments couramment utilisés tels que le cetuximab et le panitumumab, l'Europe et les États-Unis
ont recommandé que tous les patients atteints de CCRm effectuent un test déterminant la présence ou
l'absence de mutation du gène RAS avant de débuter un traitement anti-EGFR.
Biopsie liquide
Jusqu'à présent, pour obtenir cette information, les médecins devaient réaliser une biopsie du tissu
solide ou intervenir chirurgicalement pour obtenir un morceau de la tumeur et l'analyser. Ces procédés
sont intrusifs et incommodes pour le patient et ne peuvent être exécutés fréquemment. Pour une
maladie comme le cancer, avec une grande capacité d'adaptation aux circonstances et aux traitements,
maintenir l'information actualisée peut être critique pour choisir les bons moyens de lutte contre celui-ci.
Ainsi, la biopsie liquide est particulièrement adaptée puisqu'elle permet d'obtenir des résultats sous 2 à 3
jours à partir du sang du patient, qui de plus représente de manière plus fidèle l'état global de
l'organisme. Des progrès sont actuellement réalisés en ce sens. Au cours du mois de février a été
présentée à Barcelone au sein de l'institut d'oncologie VHIO (Vall d'Hebron Institute of Oncology) une
technologie utilisant la biopsie liquide pour détecter dans le sang d'un patient des indicateurs du type de
tumeur infectant celui-ci. La technologie nécessaire pour effectuer ce type de tests a été développée par
l'entreprise Sysmex Inostics et sera implantée internationalement par le groupe pharmaceutique Merck.
En comptant le VHIO, 19 centres espagnols sont d'ores et déjà entrain d'implanter cette technologie au
sein de leurs établissements. Etant donné sa complexité et la nécessité de personnels ayant reçu une
formation spécifique en biologie moléculaire, la technologie ne sera pas présente dans tous les
hôpitaux. Jesus Garcia-Foncillas, directeur du département d'oncologie de l'hôpital universitaire
"Fondation Jiménez Diaz", autre institution travaillant avec Merck et Sysmex pour utiliser la biopsie
liquide, explique que les patients des centres où le test n'est pas disponible pourront également
bénéficier de celui-ci. "Si le médecin d'un patient atteint du cancer du colon souhaite savoir si celui-ci
présente le gène RAS muté, il pourra appeler une ligne spéciale pour qu'une prise de sang soit
effectuée dans un récipient spécial et livrée dans un laboratoire en mesure de l'analyser", explique le
directeur. Selon Belén Garijo, membre du comité exécutif de Merck, il est prévu que dans les trois
prochaines années la technologie soit disponible dans cinquante centres implantés dans toute l'Europe.
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