FICHE N° 546 LES ASEXUELS Ils sont hétéros, homos ou bis, mais ils revendiquent avant tout « a ». A comme asexuels. C'est-à-dire complètement désintéressés par les rapports sexuels. Aux Etats-Unis, selon une enquête de l’université de Chicago, ils constitueraient 2 % de la population. Une étude de Kinsey Institute de l’université d’Indiana nuance cependant le propos : les asexuels témoigneraient de comportements sexuels similaires à la moyenne mais sans les désirer vraiment. Selon l’Aven (Asexual Visibility and Education Network ; organisation qui milite pour la reconnaissance des asexuels), les asexuels ne sont pas forcément célibataires. Certains sont mariés, d’autres prêts à faire des enfants ou à se satisfaire de relations platoniques. Face aux psychologues et psychiatres, qui qualifie cette libido zéro de « désir sexuel hypoactif », les membres de l’Aven répondent : « le plus dur est de convaincre les autres qu’il ne s’agit pas là d’un problème. » Les asexuels (et les alexithymiques) sont repérables à un tic gestuel particulier : quand ils croisent les doigts, les pouces ne sont pas superposés mais demeurent côte à côte ou s’opposent au niveau des pulpes en contact. Ce geste trahit une sexualité hypoactive. L’asexualité est un avatar de l’alexithymie ou l’incapacité de ressentir le désir de l’autre. Elle a toujours existé et perdurera pour des raisons plus culturelles que biologiques. Le besoin de se singulariser ne se conjugue pas seulement avec la marginalité ou l’originalité. Les enfants mal aimés deviennent parfois des adultes qui aiment mal à leur tour, comme pour se conformer au moule dans lequel ils ont grandi. Leur désir sexuel est hypoactif en ce qui concerne l’autre mais ils compensent souvent par une hypersexualité solitaire dont ils ne risquent pas de se vanter en public. Sinon, on peut considérer que ces asexuels pourraient être victime d’une production insuffisante de sérotonine, une hormone qui agit sur le besoin de satisfaction sexuelle de l’individu.