session pleniere

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RECUEIL DES RESUMES
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SOMMAIRE
Communications du jeudi 24 juin
SESSIONS PLENIERES
Trajectoires développementales du TDA/H
Rachel Klein (New York – USA)
Le TDA/H chez l’adulte
Annick Vincent (Québec – CANADA)
Approche psychopathologique des troubles de l’attention et de
l’hyperactivité
Nicolas Georgieff (Lyon – FRANCE)
TDA/H, qualité de vie et vie de famille – Avec le soutien du
Laboratoire Lilly
TDA/H et qualité de vie
Patrick Martin (Paris - FRANCE)
TDA/H et vie familiale
Olivier Revol (Lyon - FRANCE)
SYMPOSIUM BMS
Formes frontières : clinique et prise en charge
Clinique des psychoses débutantes et des formes frontières
David Da Fonseca (Marseille – FRANCE)
Formes frontières : nouvelles approches pharmacologiques
Frédéric Kochman (Lille – FRANCE)
SESSIONS PARALLELES
Session 1 : Epidémiologie du TDA/H
TDA/H et comorbidités troubles de l’humeur
Martin Preisig (Lausanne – SUISSE)
ChiP-ARD (Cildren and Parents with ADHD and related Disorders):
résultats préliminaires
Hervé Caci (Nice – FRANCE)
Symptômes de l’hyperactivité-inattention dans l’enfance et échec
scolaire 8 ans plus tard
Cédric Galera (Bordeaux – FRANCE)
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Session 2 : Sommeil, éveil et TDA/H
La mélatonine et le TDA/H
Margaret Weiss (Vancouver – CANADA)
Rôle des mécanismes de l’éveil et des facteurs inflammatoires dans la
comorbidité TDA/H – obésité
Samuele Cortese (Tours – FRANCE)
Symptômes de TDA/H et retentissement fonctionnel diurne du
somnambulisme chez l’adulte
Régis Lopez, Yves DAUVILLIERS (Montpellier – FRANCE)
Session 3 : Troubles des apprentissages
Comorbidité TDA/H et troubles de la motricité intentionnelle : état des
lieux et modèles
Jean-Michel Albaret (Toulouse – FRANCE)
Trouble visuo-attentionnel et dyslexie développementale
Catherine Martinet (Genève – SUISSE)
La mise en œuvre du programme Attentix : point de vue des enseignants
et effets chez les élèves
Catherine Lanaris, Francine Sinclair (Gatineau, Québec – CANADA)
Session 4 : Communications libres
Training médiateur assisté par ordinateur pour enseignants d’enfants
TDA/H
Suzette Everling (Junglinster – Luxembourg)
Jeu pathologique et TDA/H : suels liens ?
Marie Grall-Bronnec (Nantes – France)
Programme bref de thérapie cognitive et émotionnelle de group pour des
patients adultes présentant un TDA/H : description, résultats
préliminaires
Véronique Gaillac (Paris – France), Luis Vera (Paris – France)
Impacts d’une TCC de l’anxiété sur les difficultés cognitives d’enfants
ayant un TDA/H et un trouble anxieux
Martine Verreault (Montréal, Québec – CANADA)
Session 5 : Neuropsychologie du TDA/H
Les facettes de l’impulsivité : mécanismes motivationnels et éxécutifs
Martial Van der Linden (Genève – SUISSE)
Laby 5-12 : un test du modèle à deux voies de Sonuga-Barke
Jérôme Marquet-Doléac (Toulouse – France)
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Utilisation d’un logiciel de classe virtuelle dans une population d’enfants
TDA/H
Stéphanie Bioulac (Bordeaux – France)
Session 6 : Conduites à risques
TDA/H et abus de substances : quels liens ? quelles implications
thérapeutiques ?
Jérôme Lacoste (Fort-de-France – France)
Conséquences spécifiques del’hyperactivité et d’inattention sur les
conduites à risque et les facteurs de risque à l’âge adulte
Jean-Baptiste Pingault (Montréal, Québec – CANADA)
Conduites à risque à l’adolescence : rôle du TDA/H
Sabrina Bernadet (Bordeaux – France)
Session 7 : Traitements médicamenteux
Mémoire de travail : une étude d’imagerie cérébrale fonctionnelle ches
les enfants atteints de TDA/H
Isabelle Massat (Bruxelles – Belgique)
Le traitement médicamenteux du TDA/H dans les minorités culturelles
Nathalie Franc (Montpellier – France)
Que peut-on attendre des nouvelles molécules dans le traitement de
l’enfant TDA/H
Marie-France Le Heuzey (Paris – France)
Session 8 : Communications libres
Evaluation de l’attention sélective chez l’enfant TDA/H : délai
développemental versus déficit spécifique ?
Sophie Donnadieu (Chambéry – France)
Evaluation pédopsychiatrique et psychodynamique d’une cohorte de 36
enfants
Maia Guinard (Paris – France)
La remédiation cognitivre comme outil d’intervention auprès d’enfants
présentant un TDA/H
Véronique Parent (Montréal, Québec – CANADA)
L’introduction de mesures cognitives dans l’évaluation diagnostique du
TDA/H : comparaison de deux démarches d’évaluation
Mélanie Rouillard (Montréal, Québec – CANADA)
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Communications du vendredi 25 juin
SESSIONS PLENIERES
Y a-t-il une génétique du TDA/H
Philip Gorwood (Paris – France)
TDA/H et famille, la position des associations de patients
Table ronde internationale avec la participation des représentants des
associations de patients :
• Pascal de Coster et Stéphanie de Schaetzen (TDAH/H - Belgique)
• Francine Demers (Panda – CANADA)
• Hélène Ducret (Aspedah – SUISSE)
• Christine Gétin (HyperSupers TDA/H – France)
Le TDA/H à travers le monde francophone
Parcours de soin, expérience suisse
Michel Bader (Lausanne – SUISSE)
Diagnostic, expérience en Belgique
Laurent Victoor (Uccle – Belgique)
Prise en charge des patients TDA/H au Canada
Diane Sauriol (Montréal, Québec – CANADA)
Création d’une consultation TDA/H en France
Samuelle Cortese (Tours - France)
SESSIONS PARALLELES
Session 9 : Traitements non médicamenteux
Remédiation cognitive, fonctiond éxécutives, imagerie cérébrale et
TDA/H
Michel Bader (Lausanne – SUISSE)
Programme psychoéducatif et comportemental pour aider les parents
d’enfants ayant un TDA/H
Line Massé (Trois-Rivières, Québec – CANADA)
Apport des thérapies cognitives et comportementales dans le TDA/H
Gisèle George (Paris – France)
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Session 10 : TDA/H et pathologies neurologiques
Déficit d’attention et pathologies neuropédiatriques
Pierres Castelnau (Tours – France)
Epilepsie et TDA/H
Michel Vanasse (Montréal, Québec – CANADA)
Evaluation des troubles attentionnels dans l’épilepsie partielle
idiopathique de l’enfant
Alix Ardoint (Amiens – France)
Session 11 : TDA/H, médecins généralistes, pédiatres, médecins
scolaires
Accompagnement des enseignants pour favoriser l’inclusion scolaire
des élèves ayant un TDA/H
Catherine Lanaris (Gatineau, Québec – CANADA)
Réflexions sur la prise en charge, en pédiatrie ambulatoire, d’enfants
présentant un TDA/H
Richard Baronnet (Pessac - France)
Les nouvelles missions du médecinde famille, du repérage jusqu’au
suivi thérapeutique des « vrais » et des « faux » TDA/H
Jean-Luc Ribeyrolle (Anglet – France)
SESSION PLENIERE
Développement et prévention des conduites agressives : vers une
perspective épigénétique
Richard Tremblay (Montréal, Québec – CANADA)
Posters scientifiques
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Communications du jeudi 24 juin
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SESSIONS PLENIERES
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Trajectoires développementales du TDA/H
Rachel Klein (New York – USA)
Knowledge of the long-term course of childhood Attention Deficit Hyperactivity Disorder
(ADHD) is limited by the lack of longitudinal studies that extend beyond age 25. Information
about the later adult status of children with ADHD, one of the most common disorders of
childhood, is important since the disorder is widely reported to persist through adulthood.
However, the extent to which the condition remains controversial. The literature pertaining to
long-term outcome of ADHD children will be summarized.
We present findings from a prospective 30 year longitudinal study that informs on several
clinical questions. One, what is the extended course of ADHD from childhood well into
adulthood? It is claimed that ADHD symptoms have different manifestations at different ages,
and several investigators have argued that the DSM-IV criteria for ADHD are too stringent
when applied to adults. The arguments bearing on the issue will be reviewed, as well as the
evidence on the diagnosis of ADHD in adulthood. This issue is especially timely since
changes for the DSM-V, which is to be published in 2013, are under consideration.
Two, is there a strong relationship between ADHD in childhood and bipolar disorder in
adulthood? The question addresses the claim that bipolar disorder masquerades as ADHD,
and is therefore misdiagnosed.
Three, we discuss the trajectory over the lifespan of ADHD, later Antisocial Personality
Disorder, and Substance Use Disorders.
We report on the psychiatric status of 152 males at mean age 41, diagnosed with ADHD at
mean age of 8 (range, 6-12 years), and 136 non-ADHD males matched for age and SES in
childhood, interviewed blindly by trained clinicians. The presence of Conduct Disorder was
ruled out in childhood. Therefore, the sample represents a group of ADHD children who did
not present with a pattern of antisocial behavior.
As expected, ADHD at follow-up was significantly elevated in probands (p<.001). When the
number of ADHD criteria is reduced, as recommended for ADHD in adults, rates rise in both
groups. Other disorders significantly more prevalent in probands were: antisocial personality
disorder (APD) (<.001), drug (non-alcohol) disorders (P<.03), and nicotine dependence
(P<.001). These disorders follow a clear developmental pathway. Childhood ADHD was not
associated with elevated rates of mood or anxiety disorders in adulthood.
In this cohort, ADHD has a highly specific course and, in general, does not augur a large
variety of psychopathology. The extended clinical course of ADHD appears diagnostically
specific, consisting of ADHD, APD and drug (non-alcohol) use disorders. Findings are not
consistent with expectations that bipolar disorder was misdiagnosed as ADHD in childhood.
Findings pertaining to other functional domains, such as education and occupation, marital
adjustment, etc. also will be presented. Of note, a greater proportion of the ADHD group than
controls were deceased (p<.05).
The evidence indicates that childhood ADHD predicts adult antisocial personality disorder,
even when subjects with ADHD do not have significant antisocial behavior in childhood. The
persistence of ADHD is a strong predictor of the development of antisociality. Childhood
ADHD continues to incur significant disadvantage through the life span, across multiple
functional domains. The reduction of symptoms to diagnose ADHD in adults is effective in
capturing more true cases, but at the cost of misclassifying individuals who have other
disorders, or who are free of psychiatric disorders. At the same time, a sizable proportion of
children with ADHD do not have significant dysfunction compared to their peers.
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Le TDA/H chez l’adulte
Annick Vincent (Québec – CANADA)
Document d’information générale
Produit par Dr Annick Vincent, Centre médical l’Hêtrière, Clinique FOCUS, Québec
Version générale disponible sur le web : www.attentiondeficit-info.com
DESCRIPTION
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un problème
neurologique qui entraîne des difficultés à moduler les idées (inattention), les gestes
(bougeotte physique) et les comportements (impulsivité).
Qu’importe la culture, la langue ou le pays, les statistiques rapportent qu’environ 5-8 % des
enfants souffrent de TDAH et des études de suivi ont démontré que plus de la moitié des
enfants atteints garderont des symptômes significatifs à l’âge adulte. Une récente recherche
américaine estime le taux de TDAH à 4% de la population adulte. Ceux-ci restent surtout
handicapés par les troubles cognitifs attentionnels (distractibilité, bougeotte des idées), la
désorganisation associée (ie : la procrastination : difficulté à commencer puis terminer ses
tâches, éparpillement, difficulté avec la notion du temps écoulé) et par l’impulsivité qui leur
nuisent autant dans leur travail académique ou professionnel que dans leur vie privée.
Parfois, les personnes atteintes présentent aussi une difficulté à moduler l’intensité de leur
réponse émotionnelle («à fleur de peau », «hypersensible», «la mèche courte»). Souvent,
elles apprennent à composer avec la bougeotte physique et la canalisent dans l’activité
physique ou dans leur travail. Certains adolescents et adultes se «traitent» avec des
psychostimulants en vente libre (caféine, nicotine) ou des drogues de rue comme le
cannabis ou la cocaïne, ce qui peut entraîner d’autres problèmes.
En raison des symptômes du TDAH et des impacts de ceux-ci, plusieurs personnes atteintes
souffrent aussi d’une faible estime d’elles-mêmes et d’un sentiment de sous-performance
chronique.
LES CAUSES
On ne connaît pas la cause exacte du TDAH. Cependant, la science nous apprend que le
TDAH a une composante héréditaire dans la majorité des cas et peut aussi, plus rarement,
être lié à des séquelles d’atteintes neurologiques en bas âge comme la prématurité, une
souffrance néonatale ou une maladie neurologique précoce d’origine infectieuse comme la
méningite ou l’exposition au tabac pendant la grossesse.
Le TDAH est un trouble neurologique; il n’est pas provoqué par l’éducation ou par des
stresseurs psychologiques. Cependant, l’environnement peut en moduler l’expression et
l’évolution. Par exemple, la présence ou l’absence de support et d’aide pour pallier à ce
trouble peuvent entraîner de l’anxiété, des atteintes de l’estime de soi, et des problématiques
de comportement (ie : opposition, délinquance).
Pour expliquer le TDAH, les scientifiques avancent l’hypothèse que certains mécanismes de
transmission de l’information impliquant des neurotransmetteurs comme la dopamine et la
noradrénaline seraient dysfonctionnels. Pour comprendre les atteintes reliées au TDAH,
comparons la circulation de l’information dans le cerveau à un réseau routier. Des études du
fonctionnement du cerveau chez les personnes atteintes de TDAH ont mis en évidence un
mauvais fonctionnement de zones responsables du contrôle ou de l’inhibition de certains
comportements (appelées dans le jargon médical « fonctions exécutives », qui permettent
entre autres le «démarrage, le freinage, les changements de direction et la priorisation sur la
route»). Il semble que, dans le TDAH, le réseau de transmission de l’information soit
défectueux, comme s’il manquait de feux de circulation et de panneaux de signalisation dans
le réseau routier et que les voitures n’avaient pas un bon
système de démarrage et de freinage.
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POURQUOI CONSULTER
Certaines personnes atteintes de TDAH vont consulter car ils se reconnaissent dans les
descriptions du TDAH qu’ils auront lues ou une personne leur aura suggéré de consulter en
raison des difficultés d’attention ou de comportement observées. Certains adultes ont un
proche (souvent un enfant) pour qui la reconnaissance et le traitement du TDAH a été
bénéfique et chercheront alors à vérifier si les symptômes qu’ils présentent eux-mêmes sont
explicables par le TDAH et s’il existe un traitement disponible. Plus de la moitié des adultes
souffrant d’un TDAH vont développer un problème psychiatrique surajouté (trouble de
l’humeur, trouble anxieux, traits de personnalité pathologiques et toxicomanie). C’est souvent
cet élément qui amène l’individu à consulter.
ÉVALUATION
Toute personne qui a de la difficulté à se concentrer ou a la bougeotte n’a pas un TDAH pour
autant. L’évaluation diagnostique se fait grâce à un entretien clinique au cours duquel le
médecin recherche les symptômes spécifiques du TDAH dans l’enfance puis explore si ces
symptômes sont encore présents au moment de la consultation. Le clinicien mesure ensuite
avec l’individu le degré d’impact dans son fonctionnement pour décider de la nécessité et du
choix d’un traitement. La recherche de problèmes et de maladies associés est essentielle
pour établir un plan de traitement personnalisé et efficace.
L’examen neuropsychologique permet de mieux qualifier et quantifier les atteintes cognitives,
pour permettre de travailler celles-ci spécifiquement en thérapie, ou pour confirmer ou
éliminer d’autres diagnostics possibles. Cependant, les tests neuropsychologiques ne
permettent pas à eux seuls de faire le diagnostic (il n’y a pas de test spécifique au TDAH).
TRAITEMENT
Le traitement du TDAH commence d’abord par la confirmation du diagnostic et
l’enseignement qui suit. Il est essentiel que la personne atteinte et ses proches comprennent
ce qu’est le TDAH. Souvent, juste le fait de «comprendre enfin» est un grand soulagement.
Des techniques de résolution de problèmes, de gestion du temps et d’organisation de la
tâche comme l’utilisation de mémos, agenda et listes sont essentiels pour tous mais
nécessitent souvent une aide extérieure spécialisée avec un psychologue, un éducateur ou
un ergothérapeute par exemple. Un support en psychothérapie peut aussi être proposé, si
pertinent. L’approche doit être structurée, concrète et appliquée au quotidien. La
psychothérapie cognitive comportementale est particulièrement utilisée en TDAH compliqué
d’anxiété ou de dépression mais aussi pour mieux gérer le TDAH en soi et l’impact de celuici. L’accès à des ressources spécifiques, soit pour une évaluation, soit pour un «coaching»
spécialisé est actuellement en développement dans le réseau public.
Quand les symptômes de TDAH demeurent handicapants, une médication peut être offerte.
Le médecin doit alors tenir compte de la présence, s’il y a lieu, de maladie associée. La
médication agit un peu comme une paire de lunettes biologiques permettant d’améliorer la
capacité du cerveau à faire le focus. Elle favorise une meilleure transmission de
l’information, comme si on ajoutait des agents de circulation aux intersections stratégiques et
qu’on améliorait les systèmes de démarrage et de freinage des voitures.
Au Canada, le traitement pharmacologique standard consiste en la prise de
psychostimulants à base d’amphétamines (AdderallXRMD, DexédrineMD, et le promédicament, VyvanseMD) ou à base de méthylphénidate (BiphentinMD, ConcertaMD,
RitalinMD). Un médicament non psychostimulant est aussi disponible pour le traitement du
TDAH, l’atomoxétine (StratteraMD). L’ajustement des doses doit être progressif et sous
surveillance médicale. Lorsque la bonne posologie est atteinte, la réponse clinique est
notable en dedans de quelques jours pour les psychostimulants et dans un délai de une à
quelques semaines pour le non psychostimulant. Certains produits ont une action plus
courte, d’autres agissent toute la journée.
S’il y a présence d’un trouble de l’humeur surajouté ou d’un trouble anxieux, celui-ci doit être
considéré dans le plan de traitement. Les psychostimulants peuvent aggraver certains
troubles anxieux.
13
Plusieurs antidépresseurs agissent sur la noradrénaline ou la dopamine et sont
théoriquement intéressants pour le TDAH : bupropion (WellbutrinSRMD ou WellbutrinXLMD
ou ZybanMD), venlafaxine (EffexorXRMD, PristiqMD), duloxétine (CymbaltaMD) et
mirtazapine (RéméronMD). Cependant, peu d’études cliniques ont exploré les effets de ces
produits spécifiquement pour le TDAH. En présence d’un TDAH compliqué d’une dépression
ou d’un trouble anxieux, le médecin pourrait proposer un essai thérapeutique avec de telles
molécules avant d’instaurer un traitement spécifique du TDAH. Le traitement optimal sera
donc une seule molécule ou une combinaison visant un maximum d’efficacité avec un
minimum d’effets secondaires.
Ces traitements pharmacologiques ont une efficacité démontrée dans le TDAH. Certaines
personnes vont avoir une meilleure réponse thérapeutique avec un produit plutôt qu’un
autre. Ces produits sont généralement bien tolérés. Cependant, tous les médicaments
peuvent entraîner des effets secondaires. La personne atteinte de TDAH devrait s’informer
auprès de son médecin ou son pharmacien quant aux traitements envisagés. De nouveaux
traitements, comme le méthylphénidate en timbre transdermique et les agonistes alpha-2
adrénergiques sont disponibles aux États-Unis. D’autres options pharmacologiques peuvent
être tentées, mais dépassent le cadre d’un document général comme celui-ci.
Médicaments utilisés dans le traitement du TDAH au Canada
PSYCHOSTIMULANTS À BASE D’AMPHÉTAMINES
Adderall XRMD
Capsule (soupoudrable)
5, 10, 15, 20, 25, 30 mg.
Durée de l’effet : 12 heures
DexédrineMD
Comprimés 5 mg. Durée de l’effet : 3 à 4 heures
Spansules 10, 15 mg. Durée de l’effet : 6 à 8 heures
VyvanseMD
Capsule (peut être dilué)
20, 30, 40, 50, 60 mg.
Durée de l’effet : monographie : 13h, études –adultes- : 14 heures
PSYCHOSTIMULANTS À BASE DE MÉTHYLPHÉNIDATE
BiphentinMD
Capsule (soupoudrable)
10, 15, 20, 30, 40, 50, 60, 80 mg
Durée de l’effet : 10 heures
ConcertaMD
Capsule
18, 27, 36, 54 mg
Durée de l’effet : 12 heures
RitalinMD Comprimés
10, 20 mg
Durée de l’effet : 3 à 4 heures
NON PSYCHOSTIMULANT
StratteraMD Capsule
10, 18, 25, 40 et 60 mg
(80 mg et 100mg bientôt disponibles)
Effet toute la journée
Visiter www.attentiondeficit-info.com pour une liste des groupes de support et autres
informations comme des trucs pratiques, tableaux de médication, livres et dvd et plusieurs
liens vers d’autres sites d’intérêt en TDAH.
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RESSOURCES D’AIDE SPÉCIALISÉE
Pour retrouver les adresses des regroupements d’entraide dans diverses régions du
globe,
Consulter : www.attentiondeficit-info.com
Site internet du Dr Annick Vincent (bilingue français/anglais)
Source informative et de références sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité (TDAH).
Si vous connaissez d’autres ressources qui devraient y être, merci de contacter le Dr Vincent via son
site web.
Sites internet
Comme pour toute recherche sur le Web, nous vous conseillons de vérifier la crédibilité des
sources de renseignements.
Voici quelques sites intéressants :
www.add.org
Attention Deficit Disorder Association (ADDA)
www.addvance.com
Answers to Your Questions about ADD (ADHD)
www.addwarehouse.com
Catalogue en ligne de ressources sur le TDAH
www.aqeta.qc.ca
Association québécoise des troubles d'apprentissage
www.associationpanda.qc.ca
Parents Aptes à Négocier le Déficit de l'Attention
www.attentiondeficit-info.com
Site du Dr Annick Vincent
www.caddac.ca
Center for ADD/ADHD Advocacy, Canada
www.caddra.ca
Canadian ADHD Resource Alliance
www.chadd.org
Children and Adults with Attention Deficit/Hyperactivity Disorder (CHADD)
www.hypsos.ch
Association TDAH Suisse
www.myadhd.com
Connecting Doctors, Parents and Teachers
www.tdah-france.fr
Association TDAH France
www.tdah.be
Association TDAH Belgique
www.totallyADD.com
Site web canadien spécialement conçu pour TDAH adulte -en anglais
DVD
Portrait du Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité
Dre Annick Vincent et la Direction de l'enseignement de l'Institut universitaire en santé
mentale (2006) Québec ; Tél : 418-663-5146
15
Livres :
Bélanger, Stacey et autres (2008). Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans
hyperactivité. Montréal : CHU Sainte-Justine.
Desjardins, C. (2001). Ces enfants qui bougent trop ! Déficit d'attention-hyperactivité
chez l'enfant. Outremont : Québécor
Falardeau G. (1997). Les enfants hyperactifs et lunatiques. Montréal : Le Jour
Gervais, J. (1996). Le cousin hyperactif. Terrebonne : Boréal Jeunesse.
Kochman, F. (2003) Mieux vivre avec... Un enfant hyperactif , Paris, Arnaud Franel
Éditions
Lafleur, M., Pelletier, M.-F., Vincent, M.-F. et Vincent, A. (2010) La maîtrise du
TDAH chez l’adulte. Un programme de thérapie cognitive comportementale.
Guide du thérapeute (Adaptation française du livre de Steven A. Safren, Susan
Sprich, Carol A. Perlman, Michael W. Otto): Québec: Direction de
l’enseignement ISMQ.
Lafleur, M., Pelletier, M.-F., Vincent M.-F. et Vincent A. (2010) La maîtrise du
TDAH chez l’adulte. Un programme de thérapie cognitive comportementale.
Manuel du client (Adaptation française du livre de Steven A. Safren, Susan
Sprich, Carol A. Perlman, Michael W. Otto): Québec: Direction de
l’enseignement ISMQ
Lavigueur, S. (2009). Ces parents à bout de souffle. Montréal : Quebecor.
Lecendreux, M. (2007). L'hyperactivité. Paris : Solar.
Le Heuzey, M.F. (2003). L'enfant hyperactif. Paris : Jacob.
Moulton Sarkis, S. (2008) 10 solutions contre le déficit d'attention chez l'adulte Saint
Constant: Broquet
Nadeau, Kathleen G., Dion, Ellen B. Champion de la concentration. Enfants Québec
Pelletier, E. (2009). Déficit d'attention sans hyperactivité, compréhension et
intervention. Outremont : Québécor.
Sauvé, C. (2007). Apprivoiser l'hyperactivité et le déficit de l'attention. Montréal : CHU
Sainte-Justine.
Saiag, M.-C., Bioulac, S. et Bouvard, M. (2007). Comment aider mon enfant
hyperactif? Paris : Odile Jacob
Vincent, A. (2010). Mon cerveau a besoin de lunettes: Vivre avec l'hyperactivité.
Montréal : Quebecor
Vincent, A. (mai 2010). Mon cerveau a encore besoin de lunettes : Le TDAH chez
l'adulte. Montréal : Quebecor
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Approche psychopathologique des troubles de l’attention et de
l’hyperactivité
Nicolas Georgieff (Lyon – FRANCE)
Résumé non communiqué
17
TDA/H, qualité de vie et vie de famille – Avec le soutien du
Laboratoire Lilly
TDA/H et qualité de vie
Patrick Martin (Paris - FRANCE)
Résumé non communiqué
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TDA/H, qualité de vie et vie de famille – Avec le soutien du
Laboratoire Lilly
TDA/H et vie familiale
Olivier Revol (Lyon - FRANCE)
Résumé non communiqué
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SESSIONS PARALLELES
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Session 1 : Epidémiologie du TDA/H
TDA/H et comorbidités troubles de l’humeur
Martin Preisig (Lausanne – SUISSE)
ChiP-ARD (Cildren and Parents with ADHD and related Disorders):
résultats préliminaires
Hervé Caci (Nice – FRANCE)
Symptômes de l’hyperactivité-inattention dans l’enfance et échec
scolaire 8 ans plus tard
Cédric Galera (Bordeaux – FRANCE)
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TDA/H et comorbidités troubles de l’humeur
Martin Preisig (Lausanne – SUISSE)
Preisig M. [1], Vidal S. [1,2], Vandeleur C. L. [2], Rothen S. [1], E. Castelao. [2], Ferrero F. [2]
[1] Centre Hospitalier Universitaire Vaudois et Université de Lausanne, Suisse
[2] Hôpitaux Universitaires de Genève, Département de la psychiatrie, Genève, Suisse.
Introduction : Plusieurs études ont mis en évidence des associations entre le TDA/H et les
troubles de l'humeur chez les enfants ainsi que chez les adultes. L'étude des patterns de
ségrégation de deux troubles, tels qu'établis dans les études familiales, constitue un outil
performant pour évaluer les mécanismes qui sous-tendent cette association. Cependant, les
études familiales existantes n'ont guère évalué de façon adéquate ces mécanismes et leurs
résultats ont été contradictoires.
Objectifs : 1) Déterminer la prévalence sur 12 mois et à vie du TDA/H et la comorbidité avec
les troubles de l'humeur en utilisant un échantillon aléatoire de la population de la ville de
Lausanne âgé de 35 à 66 ans; 2) évaluer l'association entre le TDA/H et les troubles de
l'humeur chez les enfants de patients traités pour un trouble de l'humeur ou un trouble lié à
l'utilisation de substances psycho-actives (étude sur les enfants à haut risque) et 3) mesurer
l'association entre le TDA/H ou les troubles de l'humeur parental et le risque de TDA/H et de
troubles de l'humeur chez les enfants.
Méthodes : L'échantillon aléatoire de la population de Lausanne comporte 3695 sujets âgés
de 35 à 66 ans (52.4% femmes, âge moyen 50.9 ans). Les critères diagnostiques des
troubles psychiatriques étaient élicités en utilisant le Diagnostic Instrument for Genetic
Studies (DIGS) qui était complété par des modules spécifiques du Schedule for Affective
Disorders and Schizophrenia (SADS) afin de pouvoir également évaluer les troubles de
l'enfance tel que le TDA/H.
Les probands psychiatriques de l'étude à haut risque ont été recruté dans les hôpitaux ou
ambulatoires des départements de psychiatrie de Lausanne ou Genève : 68 de ces patients
étaient traités pour un trouble bipolaire, 50 pour un trouble dépressif majeur, 26 pour une
dépendance à l'alcool et 9 pour une dépendance à l'héroïne. Les 64 probands témoins
étaient des patients suivis dans les services d'orthopédie sans trouble psychiatrique majeur.
Nous avons récolté de l'information diagnostique sur tous les enfants âgés de 6 à 18 ans
(n=414) de ces probands et les co-parents (n=237). L'investigation diagnostique comportait
la DIGS pour les parents et le kiddie-SADS pour les enfants. Le diagnostic des enfants et
des co-parents qui n'étaient pas disponible pour un entretien, se faisait à travers des
anamnèses familiales.
Résultats : 1) Les sujets adultes atteints d'un trouble bipolaire rapportaient plus souvent un
TDA/H à vie ou un TDA/H persistant que les autres sujets, alors qu'il n'y avait pas
d'association significative entre la dépression majeure et le TDA/H dans cette population. 2)
Parmi les enfants de patients psychiatriques le TDA/H étaient significativement associé au
trouble bipolaire et à la dépression majeure. 3) le risque d'un TDA/H était uniquement élevé
chez les enfants de parents présentant une dépendance à l'héroïne, alors que la prévalence
de TDA/H n'était pas élevée chez les enfants de parents avec un trouble de l'humeur.
Conclusion : Ces résultats confirment une association intra-individuelle importante entre le
TDA/H et les troubles de l'humeur. Cependant, cette association est guère explicable par des
facteurs étiologiques en commun.
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ChiP-ARD (Cildren and Parents with ADHD and related Disorders):
résultats préliminaires
Hervé Caci (Nice – FRANCE)
Dr Hervé CACI : [email protected] , Mme Vanina OLIVERI
CHU de Nice – Pôle Enfants-Adolescents
151, route de Saint-Antoine de Ginestière - 06202 Nice Cedex 3 - France
Introduction :
Notre réflexion est issue de trois constats. Tout d’abord, la quasi-totalité des
instruments de mesure utilisés dans le cadre du TDAH ne sont pas validés en langue
française. Cela constitue un frein à la reconnaissance du trouble en France puisque le
diagnostic et les prises en charge nécessitent des mesures fidèles et valides. Deuxième
constat, les enseignants sont peu sensibilisés au TDAH alors qu’ils sont nettement
concernés. Le futur DSM-V devrait inscrire l’évaluation des enseignants dans les critères du
TDAH. Troisième constat, il n’existe pas d’étude en France en population générale à grande
échelle qui s’intéresse à la fois aux enfants et à leurs parents. Or, l’origine génétique et la
persistance à l’âge adulte du trouble sont définitivement admises.
Pour tenter de répondre à ces trois points, nous avons proposé l’étude ChiP-ARD
(Children and Parents with ADHD and Related Disorders) dans le cadre d’un appel d’offre du
Programme Hospitalier de Recherche Clinique National 2009 (PHRC). Cette étude a ensuite
reçu le soutien du Rectorat des Alpes-Maritimes et du Var, et celui de l’Inspection
Académique des Alpes-Maritimes.
Méthode :
Nous avons voulu placer les enseignants au centre du dispositif et leur avons proposé
d’évaluer 2 à 4 élèves choisis séquentiellement à partir de l’initiale de leur nom de famille
(tirée au sort) et obtention de l’accord écrit de participation de leurs parents. L’intervalle de
l’âge a été choisi le plus large possible : de 5 ans (Grande Section de Maternelle) à 18 ans
(classe de Terminale). Seuls les établissements scolaires publics de la ville de Nice étaient
éligibles. La participation des établissements était basée sur le volontariat de leurs équipes
pédagogiques.
L’objectif est d’inclure 100 garçons et 100 filles de chaque année d’âge soit 2600
élèves, ainsi que les deux parents. En nous basant sur les études réalisées aux USA
notamment, nous avons estimé que 80% des enseignants participeraient et incluraient au
moins 2 élèves. Nous avons aussi estimé que 60% des parents participeraient et au moins
1,5 parents/élève renverraient les livrets de questionnaires. L’anonymat est garanti par un
système de codage à plusieurs niveaux.
Pour chaque élève inclus, l’enseignant remplit un ensemble de questionnaires en ligne
sur un site Extranet sécurisé spécialement créé pour cette étude. Les questionnaires
renseignés par les enseignants étaient : ADHD-RS, SWAN, SDQ, T-SKAMP et un échelle
originale sur les fonctions exécutives créées par l’investigateur principal. L’enseignant remet
plusieurs livrets de questionnaires aux parents : l’un concernant l’élève, et deux autres
concernant chacun des parents. Les questionnaires concernant l’élève étaient : ADHD-RS,
SWAN, SDQ, des échelles de latéralisation (œil, main, pied), SDS sur les troubles du
sommeil et une échelle originale sur les fonctions exécutives. Les questionnaires concernant
les parents étaient : un screener pour les troubles de l’axe 1 créé par l’investigateur principal,
des échelles de latéralisation (œil, main, pied), une échelle de préférence matinale/vespérale
(CSM), une échelle de somnolence diurne (Epworth modifiée), ASRS v1.1, WURS-25 et une
échelle originale sur les fonctions exécutives. Enfin, nous avons considéré que les collégiens
et les lycéens pouvaient auto-évaluer leur comportement de manière pertinente. Pour cette
tranche d’âge seulement, des auto-questionnaires étaient proposés. Tous les livrets de
questionnaires ont été numérisés par une société tierce.
23
En résumé, nous avons cherché à obtenir des évaluations de l’enseignant, des parents
et, le cas échéant, de l’élève lui-même, ainsi que des auto-évaluations des parents.
Résultats :
Les inclusions devaient débuter en décembre 2009 mais nous avons rencontré
plusieurs obstacles : l’opposition inattendue de certains acteurs du monde enseignant, puis
l’épidémie du virus de la grippe A-H1N1 qui a mobilisé les établissements. Sur les 194
établissements tirés au sort, seuls 51 (26,3%) ont accepté de participer et tous n’ont pas
inclus d’élèves. Une newsletter électronique leur a été envoyée de manière hebdomadaire
ainsi qu’un état d’avancement à chaque établissement en particulier.
Les inclusions se termineront le 30 juin : nous présentons donc ici des résultats
préliminaires. La participation des enseignants a été très variable au sein d’un même
établissement avec un désintérêt net des lycées. Au 1er juin, les enseignants qui se sont
mobilisés ont inclus 602 élèves sur les 1540 attendus pour 51 établissements participants,
soit 39,0%. Le taux de remplissage par les enseignants a été de 70% à 76% pour les
établissements primaires et les collèges, mais de seulement 60% pour les lycées. La société
tierce a numérisé 331 livrets concernant les élèves et 537 livrets concernant les parents euxmêmes (soit un taux de retour de 1,62 parents/élève).
Conclusion :
La faible participation des établissements et de leurs enseignants nous a surpris alors
que les retours sur l’étude de ceux qui s’étaient mobilisés ont été tous positifs. L’accueil des
parents semble avoir été favorable lui aussi. Cette première vague aura déjà eu le mérite de
sensibiliser certains enseignants et d’identifier les résistances du milieu enseignant vis-à-vis
du TDAH. Celui-ci reste à l’évidence un trouble méconnu voire dénié ce qui ne peut
qu’aboutir à une stigmatisation des enfants et de leurs familles. La croyance selon laquelle le
TDAH serait une pathologie construite et importée est très répandue; la défiance vis-à-vis du
monde médical est volontiers affichée ; la souffrance des enfants et de leurs familles est trop
souvent minorée. Il nous semble que la cause pourrait en être des croyances négatives
concernant les traitements médicamenteux ; pour la plupart des enseignants, il n’existe pas
curieusement de représentations des bénéfices apportés.
24
Symptômes de l’hyperactivité-inattention dans l’enfance
et échec scolaire 8 ans plus tard
Cédric Galera (Bordeaux – FRANCE)
Cédric Galéra, Maria Melchior, Jean-François Chastang, Manuel-Pierre Bouvard, Éric
Fombonne
[email protected]
Contexte :
Les enfants atteints de déficit d'attention / hyperactivité sont à risque d'échec scolaire.
Toutefois, relativement peu d'études dans ce domaine sont des études transversales basées
sur des échantillons issus de la population générale. Cette étude a examiné le lien entre les
symptômes de l'hyperactivité-inattention dans l'enfance et le devenir scolaire ultérieur, dans
un échantillon français issu de la population générale, en ajustant sur d'autres symptômes
comportementaux, le statut socio-économique et les facteurs environnementaux.
Méthode :
L'échantillon était composé de 1264 sujets (âgés de 12 à 26 ans au moment du suivi)
recrutés dans l'étude longitudinale GAZEL enfants. La psychopathologie, les variables
environnementales et les résultats scolaires ont été mesurés par auto-questionnaires. Des
analyses multivariées ont été réalisées pour évaluer les effets de l'hyperactivité-inattention
dans l'enfance et des autres facteurs de risque sur les résultats scolaires 8 ans plus tard.
Résultats :
L'hyperactivité-inattention était un facteur de risque indépendant du redoublement [Rapport
de côtes ajusté (RC) 3,58, intervalle de confiance 95% (IC) 2.38-5.39], de l'absence
d'obtention du baccalauréat (RC ajusté = 2,41, CI 95% 1.43-4.05), et de moins bons
résultats scolaires. Ces résultats sont restés significatifs même après ajustement sur les
difficultés scolaires à l'inclusion. L'échec scolaire était également significativement associé à
des symptômes du trouble des conduites dans l'enfance, même après prise en compte des
variables d'ajustement.
Conclusions :
Cette enquête longitudinale réplique, dans un échantillon issu de la population générale, la
constatation d'un lien entre symptômes de l'hyperactivité-inattention et échec scolaire.
25
Session 2 : Sommeil, éveil et TDA/H
La mélatonine et le TDA/H
Margaret Weiss (Vancouver – CANADA)
Rôle des mécanismes de l’éveil et des facteurs inflammatoires dans la
comorbidité TDA/H – obésité
Samuele Cortese (Tours – FRANCE)
Symptômes de TDA/H et retentissement fonctionnel diurne du
somnambulisme chez l’adulte
Régis Lopez, Yves DAUVILLIERS (Montpellier – FRANCE)
26
La mélatonine et le TDA/H
Margaret Weiss (Vancouver – CANADA)
Résumé non communiqué
27
Rôle des mécanismes de l’éveil et des facteurs inflammatoires
dans la comorbidité TDA/H – obésité
Samuele Cortese (Tours – FRANCE)
Introduction :
Des donnés préliminaires suggèrent que la prévalence du TDAH chez les patients obèses
adultes serait significativement supérieure à celle attendue1. En revanche, les études que
ont évalué la prévalence du TDAH chez les enfants obèses sont assez peu nombreux1. De
plus, les mécanismes psychopathologiques et physiopathologiques à la base de la
comorbidité entre TDAH et obésité demeurent inconnus. Il a été supposé que les symptômes
du TDAH peuvent être subséquents à la somnolence excessive2. Il a aussi été montré que
les personnes obèses ont un niveau altéré de vigilance, que peut être indépendant de
l'existence d'un trouble respiratoire du sommeil (hypovigilance primaire liée à des altérations
pro-inflammatoires)3. Nous faisons donc l’hypothèse que l’altération des mécanismes de
l’éveille peut contribuer à expliquer la comorbidité entre TDAH et obésité chez l’enfant.
Objectifs :
1. Evaluer la prévalence de TDAH chez un group d’enfants obèses ;
2. Evaluer la corrélation entre niveau de somnolence excessive (rapportée par les parents)
et sévérité des symptômes de TDAH ; 3. Evaluer la corrélation entre somnolence excessive
et sévérité des troubles du sommeil (rapportés par les parents) ainsi que entre somnolence
excessive et taux sérique des facteurs pro-inflammatoires
(IL-6, Il-10, TNF alpha).
Méthodes :
Sujets : 82 enfant obèses (age : 6-15 ans) suivis dans un Service d’endocrinologie
pédiatrique.
Mesures : Entretien semi-structurée Kiddie-SADS-PL ;b questionnaires Conners version
révisée et abrégée pour parents et enseignants ; échelle de somnolence adaptée à l’enfant
et à l’adolescent (ESEA) ; échelle des troubles du sommeil de Bruni ; mesures des taux
sériques de IL-6, Il-10, TNF alpha avec méthode ELISA.
Résultats :
Nous avons retrouvé une prévalence de TDAH = 17%, donc supérieure par rapport à la
prévalence du TDAH dans la population générale pédiatrique. Nous avons aussi retrouvé
une corrélation statistiquement significative entre scores à l’échelle
ESEA et TDAH index des questionnaires Conners, version parents (p=0.004) et enseignants
(p=0.007). Les scores à l’échelle ESEA étaient corrélés au taux de IL-10 (p=0.043), mais pas
aux scores des troubles du sommeil à l’échelle de Bruni.
Conclusions :
La somnolence excessive liée à l’altération des facteurs pro-inflammatoires pourrait
contribuer aux symptômes de TDAH chez les enfants obèses. Toutefois, notre étude
transversale ne permet pas de comprendre les liens de causalité entre les variables. Des
études avec des methods objectifs de quantification du sommeil et de la vigilance sont
nécessaires pour confirmer nos résultats.
Références :
(1) Cortese S, Angriman M, Maffeis C, Isnard P, Konofal E, Lecendreux M, PurperOuakil D, Vincenzi B, Dalla Bernardina B, Mouren MC. Attention-deficit/hyperactivity disorder
(ADHD) and obesity: a systematic review of the literature. Crit Rev Food Sci
Nutr 2008; 48:524-537.
(2) Lecendreux M, Konofal E, Bouvard M, Falissard B, Mouren-Simeoni MC. Sleep and
alertness in children with ADHD. J Child Psychol Psychiatry 2000;41:803-812.
(3) Vgontzas AN, Bixler EO, Chrousos GP. Obesity-related sleepiness and fatigue: the role
of the stress system and cytokines. Ann N Y Acad Sci 2006;1083:329-344.
28
Symptômes de TDA/H et retentissement fonctionnel diurne du somnambulisme
chez l’adulte
Régis Lopez, Yves DAUVILLIERS (Montpellier – FRANCE)
Centre de Référence Maladie Rare –Narcolepsie, Hypersomnie Idiopathique-,
Unité du Sommeil, Service de Neurologie, CHU Montpellier, INSERM U888, FRANCE
INTRODUCTION :
Le somnambulisme est un automatisme ambulatoire inconscient survenant au cours du
sommeil. Il s'agit d'une parasomnie, phénomène indésirable psychique ou comportemental
survenant au cours du sommeil. Plus précisément il s'agit d'une parasomnie spécifique du
sommeil lent profond (SLP), comme les terreurs nocturnes et les éveils confusionnels.
L'expression comportementale est en général simple, le sujet s'assoit ou se lève et marche
dans sa chambre. Parfois le sujet peut être amené à exécuter des fonctions plus complexes
[1]. Le sujet garde les yeux ouverts, le regard est vide, les gestes sont souvent maladroits et
relevant d'automatismes. Il est difficile de communiquer avec le sujet durant l'accès. Le réveil
forcé au cours de l'accès est difficile à obtenir et souvent incomplet, source de confusion et
rarement de phénomènes anxieux et violents. L'accès survient le plus souvent en première
partie de nuit, durant les 3 premières heures de sommeil. Les accès peuvent se répéter au
cours d'une même nuit. La durée de l'accès est très variable, de quelques secondes à
parfois plusieurs minutes. L'épisode en lui-même ne laisse généralement pas de souvenir.
Le somnambulisme est souvent considéré comme un phénomène quasi-physiologique du
fait de sa grande prévalence dans l’enfance et de sa disparition fréquente à l’âge adulte. En
effet, durant l’enfance les formes fréquentes à quotidiennes sont observées chez 1 à 3% de
la population générale, 25% des enfants font au moins un épisode de somnambulisme. Chez
l’adulte ces chiffres sont moins importants, on note respectivement des prévalences de 0,1 à
3% selon la fréquence des accès [2][3]. Ces chiffres suggèrent un continuum physiologiquepathologique impliquant des processus neuro-développementaux.
Différents facteurs cliniques entrent en jeu dans la modulation de la fréquence et de
l'intensité des épisodes. En premier lieu il existe une prédisposition génétique. On retrouve
des antécédents de somnambulisme chez 60 à 80% des apparentés de sujets souffrant de
somnambulisme [4]. Récemment il a été démontré que l'allèle HLA DQB1*05 est un
marqueur de cette vulnérabilité génétique [5]. D'autres facteurs jouent le rôle de facilitateurs
des épisodes, deux mécanismes d'interaction sont évoqués. Le premier est l'augmentation
d'intensité du SLP que l'on retrouve dans les situations aiguës de privation de sommeil [6] et
lors de la prise de certains traitements psychotropes. Le fractionnement du sommeil est le
second mécanisme précipitant les épisodes de somnambulisme. On retrouve des
pathologies psychiatriques [7][8] ou lors d'exposition à des facteurs de stress, le syndrome
d'apnée du sommeil [9], les mouvements périodiques des membres inférieurs, la prise
d'alcool, les épisodes de fièvre [10] et certains traitements psychotropes [11][12][13][14][15].
La physiopathologie du somnambulisme est complexe et partiellement comprise. Les
études d'électrophysiologie [16][17][18] et de neuro-imagerie fonctionnelle [19] suggèrent
que l'épisode de somnambulisme résulte d'un phénomène d'éveil dit dissocié. Durant un
accès parasomniaque, semble coexister dans des zones cérébrales distinctes, différents
états d'activation (sommeil lent profond au niveau des aires associatives et de la veille active
au niveau du cortex moteur et cingulaire).
Le somnambulisme partage avec le TDA/H des caractéristiques communes comme la
prédisposition familiale, une trajectoire neuro-developpementale comparable, la
fragmentation excessive du sommeil et l'augmentation du sommeil profond, la fréquence
accrue de troubles du sommeil comorbides (syndrome des jambes sans repos –SJSR- ,
apnées du sommeil) ainsi que la présence d'anomalies épileptiques inter-ictales.
29
Il a été récemment mis en évidence une hypoexcitabilité des voies inhibitrices en veille
chez les sujets adultes souffrant de somnambulisme [20]. Les auteurs de cette étude en
stimulation magnétique transcrânienne (TMS) font l'hypothèse que le dysfonctionnement
conjoint des voies inhibitrices GABA(A) et cholinergiques prédisposent au somnambulisme
en limitant la capacité de consolidation du sommeil lent, et en diminuant la capacité
d'inhibition motrice nocturne. Ces résultats sont également les premiers à mettre en
évidence des modifications du fonctionnement cérébral en veille chez les sujets
somnambules.
Un profil d'excitabilité corticale comparable est retrouvé chez les sujets souffrant de
TDA/H [21]. Ces données renforcent l'hypothèse d'un lien entre TDA/H et somnambulisme.
De rares études se sont portées sur la prévalence de cette comorbidité dans le TDA/H.
Silvestri [22][23] rapporte chez 69 enfants TDA/H ayant bénéficié d'une vidéopolysomnographie une prévalence de 47,6% des parasomnies du SLP. Deux autres travaux
[24][25] avec des méthodologies différentes ne retrouvent des associations moins marquées.
A notre connaissance, aucune étude ne s'est intéressée à la prévalence du TDA/H dans
le somnambulisme.
MATERIEL ET METHODES :
Au travers d'une étude cas-témoin, nous proposons d'évaluer l'association du TDA/H et
certains facteurs classiquement associés chez des adultes somnambules.
Nous avons recruté de façon prospective 100 sujets (59 hommes, 41 femmes) avec
plainte primaire de somnambulisme confirmée par vidéo-polysomnographie et 100 sujets
témoins sans histoire passée ou actuelle de parasomnie appariés en âge et en sexe.
L’évaluation semi-structurée porte sur le TDA/H [Conners Adult ADHD Rating Scale S-S].
Des données portant sur le phénotype clinique des parasomnies, la somnolence [échelle
d’Epworth], la plainte d'insomnie [Index de Sévérité d'Insomnie – ISI -], l'anxiété [State Trait
Anxiety Inventory], la dépression [Beck Depression Inventory 21 items ] et le SJSR ont été
par ailleurs recueillies.
Une analyse paramétrique uni- et multivariée est appliquée à ces facteurs.
RESULTATS :
L’âge moyen des sujets est de 32,98 ans (±12,59). Nous retrouvons 61,6% de formes
familiales de somnambulisme et 54,3% ont débuté avant l’âge de 10 ans. Ces résultats sont
conformes avec ceux de la littérature.
Trente-huit pourcent des sujets somnambules rapportent une plainte d’hyperactivité, 45%
des troubles attentionnels contre respectivement 13% (OR=4,10 p<0,0001) et 16%
(OR=4,37 p<0,0001) chez les témoins. On retrouve une association significative sur l'échelle
CAARS-SS (OR=6,75 p<0,0001).
Les aspects de dépression et d'anxiété ne sont pas associés de manière significative au
somnambulisme. Une plainte d'insomnie (ISI 15) est présente chez 46% des cas contre
6%, la plainte de somnolence (Epworth >10) est retrouvée chez 35% des cas et 16% des
témoins. Un SJSR est retrouvé chez 21% des cas contre 9%.
L'ajustement sur ces 3 paramètres significativement associés au somnambulisme ne fait
pas disparaître l'association TDA/H-somnambulisme (OR=3,78 p=0,00019).
30
DISCUSSION :
Près de 50% des sujets somnambules de notre étude rapportent des plaintes en rapport
avec des symptômes de TDA/H. La forte occurrence de cette comorbidité n'est pas
expliquée par la présence de symptômes classiquement associés au TDA/H (SJSR, plaintes
de somnolence ou d'insomnie). L'état actuel des connaissances sur ces deux pathologies ne
permet pas de préciser si les symptômes de TDA/H constituent le retentissement diurne des
perturbations nocturnes du somnambulisme où si ils constituent l'expression diurne des
mécanismes à l'oeuvre au cours du sommeil dans cette parasomnie.
Ces résultats nous encouragent vivement à poursuivre l'exploration sur la nature de
l'association entre TDA/H et parasomnies.
BIBLIOGRAPHIE :
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31
Session 3 : Troubles des apprentissages
Comorbidité TDA/H et troubles de la motricité intentionnelle : état des
lieux et modèles
Jean-Michel Albaret (Toulouse – FRANCE)
Trouble visuo-attentionnel et dyslexie développementale
Catherine Martinet (Genève – SUISSE)
La mise en œuvre du programme Attentix : point de vue des enseignants
et effets chez les élèves
Catherine Lanaris, Francine Sinclair (Gatineau, Québec – CANADA)
32
Comorbidité TDA/H et troubles de la motricité intentionnelle : état des lieux et
modèles
Jean-Michel Albaret (Toulouse – FRANCE)
A côté des comorbidités classiques que sont les troubles des conduites, les troubles
oppositionnels avec provocation, les troubles anxieux et les troubles de l’humeur, les
troubles de la motricité intentionnelle sont fréquemment associés au TDA/H. Ainsi, le Trouble
de l’Acquisition de la Coordination (TAC) est retrouvé dans environ 50 % des cas (Kadesjö &
Gillberg, 1998), ce qui a conduit certains auteurs à proposer le terme de dysfonctionnement
de l’attention, du contrôle moteur et de la perception (DAMP) (Gillberg et al., 1982).
Cette association semble plus marquée en présence d’un TDA/H de type inattentif aussi bien
sur des mouvements de type lancer attraper d’objets que pour des items de dextérité
manuelle et digitale (Pitcher et al., 2003). Lorsque se surajoute une dyslexie, les troubles de
la perception visuelle sont accrus (Crawford & Dewey, 2008).
Différents modèles tentent de rendre compte de ces associations. Celui de Kaplan et al.
(1998) sur le développement cérébral atypique propose d’appréhender les phénomènes
pathologiques de façon « dynamique » en tenant compte de l’aspect développemental et des
variations qui peuvent en découler ainsi que du côté transitoire de certaines manifestations.
Plus récemment, Nicolson et Fawcett (2007) ont présenté un modèle unifié des troubles des
apprentissages en partant de la distinction entre deux modes d’apprentissage, déclaratif et
procédural, et les substrats neuro-anatomiques sous-jacents.
La prise en compte de la comorbidité, d’un point de vue clinique, doit amener les
professionnels de Santé à rechercher de façon systématique les perturbations de la motricité
intentionnelle chez le sujet porteur d’un TDAH et à mettre en place les approches
thérapeutiques nécessaires.
Les modèles explicatifs de la comorbidité ont aussi des implications du point de vue de la
recherche et devraient aboutir à une meilleure compréhension de la pathologie
développementale.
Références bibliographiques :
Crawford, S. G., & Dewey, D. (2008). Co-occurring disorders: A possible key to visual
perceptual deficits in children with developmental coordination disorder? Human Movement
Science, 27(1), 154-169.
Gillberg, C., Rasmussen, P., Carlstrom, G., Svenson, B., & Waldenstrom, E. (1982)
Perceptual, motor and attentional deficits in six year old children: Epidemiological aspects.
Journal of Child Psychology and Psychiatry, 23, 131-144.
Kadesjö, B., & Gillberg, C. (1998). Attention deficits and clumsiness in Swedish 7-year-old
children. Developmental Medicine and Child Neurology, 40, 796-804.
Kaplan, B. J., Wilson, B. N., Dewey, D., & Crawford, S. G. (1998). DCD may not be a
discrete disorder. Human Movement Science, 17, 471–490.
Nicolson, R. I., & Fawcett, A. J. (2007). Procedural learning difficulties: reuniting the
developmental disorders? Trends in Neurosciences, 30, 135-141.
Pitcher, T. M., Piek, J. P., & Hay, D. A. (2003). Fine and gross motor ability in males with
ADHD. Developmental Medicine & Child Neurology, 45, 525-535.
33
Trouble visuo-attentionnel et dyslexie développementale
Catherine Martinet (Genève – SUISSE)
Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation, Université de Genève
La dyslexie développementale, qui entrave l’apprentissage du décodage, est le trouble
spécifique des apprentissages scolaires le plus connu et le mieux étudié. Elle se traduit par
un décalage significatif d’au moins 18 mois entre l’âge réel de l’enfant et son « âge de
lecture » (attesté par son score obtenu à un test spécifique de décodage) qui ne peut
s’expliquer ni par 1/ une déficience sensorielle, 2/ un déficit intellectuel, 3/ une lésion
cérébrale, 4/ un trouble psychologique ou psychiatrique, 5/ un défaut de scolarisation ou 6/
un environnement insuffisamment stimulant (INSERM, 2007 ; OMS, 1994). C’est sur la base
de cette définition, de l’anamnèse de l’enfant et des résultats qu’il a obtenus à un certain
nombre d’épreuves spécifiques que l’orthophoniste ou le neuropsychologue pose le
diagnostic de dyslexie développementale.
Des tests spécifiques permettent de préciser la nature de la dyslexie en mettant en évidence
les troubles cognitifs sous-jacents. Pour certains enfants, il s’agit davantage d’un problème
de conversion des lettres ou groupes de lettres (i.e., les graphèmes) en sons (i.e., les
phonèmes) qui se traduit par la production d’erreurs dites phonologiques de type
« extradonaire » pour « extraordinaire » ou « félo » pour « vélo ». Pour d’autres, il s’agit
d’une difficulté spécifique de mémorisation de connaissances quant à l’orthographe
spécifique des mots : par exemple, « monsieur » est décodé « mon-sieure » et « écho »,
« ésho » (i.e., erreurs phonologiquement plausibles, Martinet & Valdois, 1999). Pour décoder
correctement et rapidement les mots, le lecteur doit construire un lexique orthographique.
Plus un mot est rencontré fréquemment à l’écrit, plus il a de chance d’être mémorisé
(Martinet, Valdois, & Fayol, 2004). Dès que le mot est stocké sous un format orthographique,
le lecteur qui le rencontre pourra accéder quasi-instantanément à sa prononciation et à son
sens. La procédure orthographique est d’autant plus importante à acquérir que de nombreux
mots (e.g, écho, tabac…) ne peuvent être décodés à l’aide d’une procédure analytique de
conversion graphèmes-phonèmes.
Si l’hypothèse phonologique est actuellement très connue, il en existe une autre qui
commence à l’être de mieux en mieux. Dans cette présentation, je traiterai de cette
hypothèse récente dite « visuo-attentionnelle » qui permet d’expliquer pourquoi un certain
nombre d’enfants présentant une dyslexie ne parvient pas à constituer ce lexique
orthographique.
En m’appuyant sur les recherches récentes, je montrerais que leurs difficultés ont pour
origine une incapacité à traiter simultanément une série de lettres c’est-à-dire à répartir
équitablement leur attention sur toutes les lettres des mots qu’ils sont en train de lire (Bosse,
Tainturier, & Valdois, 2007 ; Lassus-Sangosse, Fontaine, Babel, Drevillon, & Valdois, 2007 ;
Valdois, Bosse, & Tainturier, 2004).
Références bibliographiques :
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35
La mise en œuvre du programme Attentix : point de vue des enseignants et
effets chez les élèves
Catherine Lanaris, Francine Sinclair (Gatineau, Québec – CANADA)
Professeures - Département des sciences de l’éducation
Université du Québec en Outaouais - Département des sciences de l’éducation
Case postale 1250, Succ. Hull - Gatineau, Québec - J8X 3X7
La problématique des troubles associés à l'hyperactivité préoccupe de plus en plus les
intervenants en milieu scolaire. A titre indicatif, au Québec, 75 % des élèves des écoles
primaires reçoivent des services éducatifs pour des problèmes de comportement (Déry,
Toupin, Pauzé et Verlaan, 2004). La situation est similaire dans d'autres provinces
canadiennes, notamment l'Ontario. Pour aider les enseignants à faire face aux difficultés
associées à la gestion des problèmes liés à l'hyperactivité, plusieurs programmes
d'intervention et de formation ont vu le jour. Toutefois, peu d'études évaluatives de
l'efficacité de ces programmes ont été mises en place. La communication présentera les
résultats d’une étude portant sur la mise en œuvre du programme Attentix (Caron, 2001),
dont le but est d’amener l’élève à développer certaines stratégies cognitives lui permettant
de stimuler son attention, de structurer son travail et d’améliorer sa capacité
d’autorégulation. Ce programme, bien qu'il vise spécifiquement l'amélioration de la gestion
de l’attention chez des élèves présentant un TDAH, a été conçu pour être utilisé dans une
classe régulière et peut être bénéfique pour tous les élèves. Il s’agit d’un programme
d’animation qui contient quatre chapitres et un cédérom. Le chapitre 1 présente quelques
éléments théoriques et les trois chapitres suivants contiennent des métaphores, des
indications pour aider les enseignantes à créer leurs propres séquences métacognitives et
des activités supplémentaires, sous forme d’outils à utiliser en classe.
La recherche dont nous présenterons les résultats, a été effectuée auprès des écoles
primaires francophones de l'est de l'Ontario, qui offrent à leurs enseignants une formation
au programme Attentix et un soutien lorsque ce programme est utilisé en salle de classe :
une orthopédagogue, familière avec le programme accompagne les enseignantes dans la
mise en oeuvre. Les deux chercheures ont eu le mandat de procéder à l’évaluation de ce
programme, et n’ont aucun lien avec le programme en question, qui a été développé par un
psychologue québécois. Des données ont été collectées sur une période de deux ans
(2007-2008 et 2008-2009). Trois enseignantes ont participé à l’étude la première année et
quatre à la deuxième, en suivant une formation sur le programme et en s’engageant à
mettre en place au cours de l’année scolaire les interventions proposées par le programme.
Dix élèves de 9-10 ans, par classe et par année, ont été choisis au hasard pour participer à
la recherche. Des données ont été recueillies en début d’année scolaire et à la fin de
l’année : pour chaque élève, les enseignantes ont complété l'échelle de Poulin (2004).
Cette échelle est basée sur l’identification par un observateur, de la présence ou de
l’absence des comportements caractéristiques du TDAH selon le DSM-IV, mais aussi
d’autres troubles qui sont souvent associés ou confondus avec le TDAH. Même si l’échelle
de Conner’s est la plus connue des échelles spécifiques à l’identification du TDAH, celle de
Poulin, qui est un pédiatre québécois, est plus proche de la réalité francophone et porte
davantage sur les dimensions de l'attention, c’est pourquoi nous l’avons retenue. Des
entrevues semi-dirigées ont été également menées auprès des enseignantes participantes,
au début et à la fin de chaque année scolaire, afin d’identifier les connaissances qu’elles
ont sur le TDAH et recueillir leurs opinions sur l’efficacité du programme ainsi que leurs
perceptions quant à l’utilité des interventions proposées. Après une brève présentation du
programme Attentix, ainsi que des objectifs de la recherche, les résultats seront abordés
sous deux angles : d’abord les changements au niveau de l’attention tels que rapportés par
les enseignantes pour les élèves de la première année. Par la suite nous présenterons les
perceptions des enseignantes quant à l’efficacité du programme. Nous discuterons de la
36
pertinence, selon les enseignantes, de ce type de programme, des conditions de son
application efficace, ainsi que des défis de la mise en œuvre d’un tel programme
d’intervention. En fait, les résultats de cette recherche nous permettent de voir que les
enseignantes ont une meilleure connaissance du trouble puisqu’elles ont suivi une
formation et ont eu des échanges avec le psychologue; également, elles certaines de leurs
perceptions quant à la responsabilité de l’élève dans les problèmes vécus en classe, se
trouvent modifiées; cependant ce qui demeure difficile c’est l’intégration systématique de
ces nouvelles stratégies d’intervention dans leurs classes. Les enseignantes continuent à
considérer que la mise en œuvre d’un programme comme Attentix devient une tâche
supplémentaire dans un travail déjà exigeant.
Références :
Caron, A. (2001). Le programme Attentix. Montréal: Chenelière Éducation.
Déry, M., Toupin, J., Pauzé, R., & Verlaan, P. (2004). Frequency of mental health disorders
in a sample of elementary school students receiving special educational services for
behavioural difficulties. Canadian Journal of Psychiatry, 49 (11), 769-775.
37
Session 4 : Communications libres
Training médiateur assisté par ordinateur pour enseignants d’enfants
TDA/H
Suzette Everling (Junglinster – Luxembourg)
Jeu pathologique et TDA/H : suels liens ?
Marie Grall-Bronnec (Nantes – France)
Programme bref de thérapie cognitive et émotionnelle de group pour des
patients adultes présentant un TDA/H : description, résultats
préliminaires
Véronique Gaillac (Paris – France), Luis Vera (Paris – France)
Impacts d’une TCC de l’anxiété sur les difficultés cognitives d’enfants
ayant un TDA/H et un trouble anxieux
Martine Verreault (Montréal, Québec – CANADA)
38
Training médiateur assisté par ordinateur pour enseignants d’enfants TDA/H
Suzette Everling (Junglinster – Luxembourg)
Suzette Everling, 9, rue des Cerises, L-6113 Junglinster
Dr. med. Peter Altherr, 12, Westbahnstrasse, D-76829 Landau
Lors de la prise en charge multidisciplinaire et multimodale d’enfants TDAH, il importe de
prévoir, à côté de la psychothérapie cognitivo-comportementale et le traitement
médicamenteux de base pour l’enfant, un training comportemental pour les parents ainsi que
pour les enseignants dans la gérance de la problématique du TDAH à l’école. Or, dans la
formation des enseignants, cette exigence n’est que rarement respectée. Les connaissances
des enseignants sur la symptomatologie et les causes neurobiologiques, le diagnostic, le
traitement médicamenteux et les interventions efficaces à l’école manquent ou sont
lacunaires.
C’est pourquoi les auteurs (Alterr,P; Everling,S; Schroeder, A.; Tittmann, E.) ont développé,
en langue allemande, une offre de formation pour enseignants (et parents) sous forme de
CD-ROM avec le titre:ADS IN DER SCHULE. Cette CD-ROM sera présentée ici par 2
auteurs (Everling, S. et Altherr,P).
Les utilisateurs de cette CD-ROM obtiennent des informations, du matériel et des
instructions pour prendre en charge les problèmes typiques des élèves TDAH à l’école,
pendant l’enseignement, les récréations et lors des devoirs à domicile. Ces communications
se font par texte, images et son. Les firmes pharmaceutiques ont découvert entretemps
également la nécessité de développer et d’offrir du matériel d’ informations pour
enseignants. Les contenus de la CD-ROM dépassent de loin les capacités de matériel
imprimé sous forme d’articles et de livres.
Les principes de thérapie comportementale pour l’enseignement comme les token systèmes,
les contrats de renforcement, le training de self-management et les checklists sont décrits et
exliqués pour les enseignants. Ceux-ci obtiennent également des renseignements sur les
offres d’aide extrascolaires existants pour les parents.
Une évaluation du training est en préparation. Les expériences faites avec la CD-ROM sont
décrites.
Il importe aux auteurs de montrer, par le biais de cette communication, que la CD-ROM
permet une présentation beaucoup plus riche, diversifiée et multisensorielle, et par là
beaucoup plus intéressante et vivante pour les enseignants, du matériel didactique
concernant le TDAH à l’école. Ils espèrent par là motiver des auteurs français à adapter ce
matériel à la population TDAH francophone et aux besoins spécifiques des enseignants
francophones.
39
Jeu pathologique et TDA/H : suels liens ?
Marie Grall-Bronnec (Nantes – France)
M. Grall-Bronnec, J. Augy, L. Wainstein, G Bouju, J.L. Vénisse
Une étude récente, parue en 2009, précisait que chez les sujets souffrant d’un trouble déficit
de l’attention/hyperacivité (TDAH), la prévalence sur la vie entière des comorbidités
psychiatriques était d’environ 80%, au premier rang desquelles se trouvent les troubles
addictifs (1). Les liens entre TDAH et addictions ont fait l’objet de nombreux travaux de
recherche, et il est désormais bien établi que l’existence d’un TDAH dans l’enfance est un
facteur de risque majeur pour l’initiation de consommations à risque de susbtances
psychoactives, voire pour le développement de troubles liés à ces usages, à l’adolescence.
Peu d’études ont spécifiquement porté sur les relations entre TDAH et addictions
comportementales (par exemple, boulimie nerveuse ou jeu pathologique). En 1987, une forte
corrélation était mise en évidence entre TDAH dans l’enfance et jeu pathologique chez
l’adulte, en comparant de petits effectifs de joueurs pathologiques et de sujets contrôles (2).
Plus tard, une autre étude ajoutait que 20% des joueurs pathologiques présentaient aussi un
déficit attentionnel (3).
Le jeu pathologique se définit comme une pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu,
avec la présence de 5 critères diagnostiques parmi les 10 proposés dans le DSM-IV. Même
si de nombreux auteurs considèrent qu’il s’agit d’un trouble addictif, il est toujours classé
dans le DSM-IV comme un « trouble du contrôle des impulsions » (4). Le niveau d’impulsivité
est une variable essentielle à prendre en considération lors de l’évaluation initiale d’un joueur
pathologique. L’expertise collective réalisée récemment sur les jeux de hasard et d’argent,
sous l’égide de l’INSERM, a répertorié une quarantaine d’études centrées sur les liens entre
problèmes de jeu et impulsivité (5). La très grande majorité de ces travaux mettait en
évidence un niveau d’impulsivité significativement plus élevé chez les joueurs pathologiques
par rapport aux sujets contrôles et une corrélation positive entre le niveau d’impulsivité et la
sévérité du trouble. Par ailleurs, le niveau d’impulsivité semble aussi être lié à certains soustypes de joueurs pathologiques, péjorant le pronostic du trouble (6). Enfin, un haut niveau
d’impulsivité majore le risque d’abandonner une prise en charge psychothérapique et en
minore l’efficacité.
Une étude préliminaire, menée dans notre service auprès de joueurs pathologiques débutant
des soins, indiquait que 37% de l’échantillon présentaient les caractéristiques d’un TDAH
dans l’enfance, et que ces sujets avaient un profil d’impulsivité particulier, mesuré par
l’UPPS (score moyen à la facette « urgence » significativement plus élevé), permettant de
les différencier des sujets n’ayant pas d’antécédent de TDAH (7).
Nous avons souhaité étudier plus précisément les caractéristiques de ce sous-groupe
singulier de joueurs pathologiques, en particulier la persistance du TADH à l’âge adulte, la
sévérité du jeu pathologique, l’existence d’autres comorbidités psychiatriques, enfin le niveau
de distorsions cognitives spécifiques liées à la conduite de jeu.
Les résultats seront présentés ici, et les implications thérapeutiques discutées.
Bibliographie :
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fonction du niveau et du type d’impulsivité dans un échantillon de joueurs pathologiques
débutant des soins. 8ème congrès de l’Encéphale, Paris, 21-23 janvier 2010 (résumé dans
l’Encéphale, 2010 ; 36 : 101).
41
Programme bref de thérapie cognitive et émotionnelle de groupe
pour des patients adultes présentant un TDA/H :
description, résultats préliminaires
Véronique Gaillac (Paris – France), Luis Vera (Paris – France)
V. Gaillac, L. Vera
Centre Hospitalier Sainte Anne (CMME, Prof Rouillon)
100 rue de la Santé
75014 Paris
L’objectif de notre communication est de partager notre expérience thérapeutique chez
l’adulte atteint de TDAH. Notamment la mise en place de stratégies de gestion émotionnelle.
Le traitement proposé est en général réalisé en thérapie de groupe entre10et 12 patients.
La durée de la séance est de 2 heures, une fois par semaine. Le nombre de séances est de
5 . Le lieu est le Centre Hospitalier Sainte-Anne, Paris, Clinique des Maladies Mentales et de
l’Encéphale à Paris. Les objectifs généraux sont tout d’aborsd la contribution au diagnostic et
l’application de certains principes thérapeutiques: * modification comportementale et *
modification psychothérapeutique. Les deux premières séances seront consacrées à la
psychoéducation. Par exemple les symptômes d’impulsivité seront décomposés et associés
au quotidien des patients :
Interrompre
Répondre aux questions avant que l’autre personne finisse son discours
Faire des commentaires hors propos
Agir avant de penser
Regretter souvent ce qui est fait
Intolérance +++ attente (impatience)
Ou bien les difficultés attentionnelles seront également décomposées :
Facilement distrait
Difficultés d’organisation
S’ennuyer facilement
Passer d’une activité à l’autre
Difficultés planification
Difficultés concentration
Intolérance à la réalisation de contraintes
Après la phase de psychoéducation plusieurs stratégies thérapeutiques sont expliquées et
étudiées dans leur possibilité d’application pour chaque patient :
-
Décomposition de la tâche en séquences
Identification des idées parasites qui « sabotent » l’activité
Favoriser avec le point b l’oubli de soi (concentration)
Augmenter ou développer un sentiment d’efficacité personnelle
Plus précisément les stratégies comportementales vont cibler les évitements. Les stratégies
cognitives vont cibler les fonctions d’anticipation, de planification et les pensées
d’impuissance. Les stratégies thérapeutiques émotionnelles ciblent l’estime de soi et les
émotions négatives. En effet, on peut observer une difficulté très forte à identifier la nature
de l’émotion associée aux comportements hyperactifs. Lorsque le patient comprend qu’il
n’existe pas de comportement (évité ou adopté) sans vécu émotionnel un changement
important émerge: le patient devient conscient du fait que, par exemple, le désordre
comportemental entraîne le désordre émotionnel. Le but de stratégies émotionnelles est de
rendre le patient apte à s’interroger sur sa vie émotionnelle, à nommer ses émotions et à
tenter de les « respecter ». Un comportement inachevé est égal à une émotion inachevée.
42
Impacts d’une TCC de l’anxiété sur les difficultés cognitives d’enfants
ayant un TDA/H et un trouble anxieux
Martine Verreault (Montréal, Québec – CANADA)
Martine Verreault1, 3, Caroline Berthiaume2, Lyse Turgeon4 et Marie-Claude Guay3, 1
La conceptualisation du TDAH demeure controversée, car aucun modèle étiologique
ne fait l’unanimité. Cela peut s’expliquer par le manque de spécificité des déficits cognitifs et
comportementaux liés exclusivement au TDAH. Par exemple, l’agitation fait autant partie des
comportements typiques associés aux troubles anxieux qu’au TDAH. En plus du manque de
spécificité des symptômes, environ 80% des enfants qui ont un TDAH souffrent
simultanément d’un autre trouble. Les troubles anxieux figurent parmi les troubles les plus
souvent associés au TDAH (25% des cas)1, 2. Cette situation complique les traitements car la
présence de l’un peut affecter la réponse au traitement de l’autre.
Les traitements cognitivo-comportementaux (TCC) auprès des enfants et des parents
sont souvent considérés comme des interventions probantes dans le traitement du TDAH et
plusieurs recommandent qu’ils fassent partie du traitement3. On observe que les enfants
ayant la comorbidité TDAH et trouble anxieux répondent plus favorablement à un TCC
traitant le TDAH4 que ceux présentant un TDAH seulement5. Au plan de l’anxiété, les TCC
sont généralement reconnus comme efficaces pour traiter les troubles anxieux chez les
jeunes6. Ici aussi, la présence d’une comorbidité externalisée, comme le TDAH, ne modère
pas l’effet positif d’un TCC chez les enfants anxieux7, 8, 9.
Ainsi, les TCC semblent prometteurs chez les enfants ayant la concomitance des
deux troubles, mais il importe de les adapter en fonction des difficultés et des particularités
cliniques de cette clientèle. Notre équipe de recherche a développé un nouveau programme
de TCC qui combine à la fois un TCC pour traiter les symptômes anxieux et un TCC tenant
compte des difficultés du TDAH chez des enfants ayant les doubles diagnostics de troubles
anxieux et de TDAH et leurs parents. Le nouveau programme de groupe prévoit 10 séances
de deux heures, au rythme d’une par semaine. Des activités combinées avec les enfants et
leur parent sont incluses afin de faciliter l’intégration des stratégies à la maison. Les
stratégies d’intervention au cours des séances sont : 1) psychoéducation; 2) identification
des réactions physiologiques; 3) techniques de gestion de l’anxiété; 4) identification des
pensées aidantes et anxiogènes; 5) stratégies de restructuration cognitive; 6) exposition
graduée; 7) poursuite de l’exposition graduée; 8) résolution de problèmes; 9) consolidation
des acquis et 10) prévention de la rechute. Ce nouveau programme de TCC pour l’anxiété
est adapté au TDAH par l’introduction, entre autre, de techniques de gestion
comportementale afin d’aider les jeunes à augmenter leur capacité d’attention lors des
séances. Les tâches proposées évitent de diviser l’attention et un support visuel facilite
l’orientation et le maintien de l’attention ainsi que la compréhension et la rétention du
message.
Ce nouveau programme de TCC se révèle efficace pour diminuer significativement
l’anxiété10, 11. De plus, une tendance est observée au plan des comportements associés au
TDAH, tel que mesurés par le Système d’évaluation empirique Achenbach12. Comme ces
manifestations comportementales observables du TDAH peuvent être confondues avec
celles des troubles anxieux, des mesures cognitives associées TDAH s’avèrent nécessaires.
L’objectif global de cette étude est de mesurer les effets de ce nouveau TCC conçu
pour les symptômes anxieux adapté de façon spécifique à des enfants ayant un TDAH et un
trouble anxieux et à leurs parents. Dans le cadre de cette communication orale, nous
présentons les effets sur les fonctions attentionnelles et exécutives associées au TDAH,
telles l’attention sélective visuelle, l’attention soutenue auditive, l’attention partagée,
l’inhibition cognitive et la planification d’une action.
43
L’échantillon se compose de treize familles d’enfants âgés entre 8 et 12 ans qui
présentent un TDAH et un trouble anxieux. Ces jeunes sont recrutés à la Clinique des
troubles de l’attention et à la Clinique d’intervention-troubles anxieux de l’Hôpital Rivière-desPrairies à Montréal. L’étude s’est déroulée sur trois années. Les fonctions attentionnelles et
exécutives des participants sont évaluées avant et après le programme à l’aide de mesures
cognitives normalisées (Test of Everyday Attention for Children : Tea-Ch13 et Delis-Kaplan
Executive Function System : D-KEFS14). Pour vérifier les effets, les analyses, à l’aide de test
t, portent sur la différence entre le niveau de base (prétest) et le post-test 1.
Les résultats montrent des effets significatifs de notre programme de TCC sur
plusieurs mesures cognitives. De façon plus précise, les résultats révèlent que les
participants sont plus rapides lors d’une tâche de recherche visuelle (Recherche dans le ciel
du Tea-Ch) sollicitant l’attention sélective visuelle (t[12] = 6,68, p < 0,001). Les participants
obtiennent également de meilleurs résultats au test d’attention soutenue auditive (t[12] = 2,36, p < 0,05) (Coups de fusil du Tea-Ch). De plus, on note une amélioration significative
des scores à la mesure d’inhibition cognitive (t[12] = 3,69, p < 0,01) (Color-Word Interference
Test du D-KEFS) et à celle de la planification d’une action (t[12] = -5,91, p < 0,001) (Tower
Test du D-KEFS). Aucune différence significative n’est observée à la mesure d’attention
partagée (t[11] = 0,99, p = 0,345) (Faire deux choses à la fois du Tea-Ch).
En conclusion, on observe de meilleurs rendements aux mesures cognitives suite au
programme, certains d’entre eux rejoignant la moyenne normative. Ces résultats suggèrent
qu’un TCC de l’anxiété peut influencer les déficits cognitifs associés au TDAH. Par ailleurs,
bien que ces résultats soient intéressants, ils portent sur un petit d’échantillon d’enfants sans
la présence d’un groupe de comparaison. Néanmoins, cette étude pilote appuie l’idée que
les cognitions en lien avec le TDAH puissent être modérées par l’anxiété2 et confirme que la
concomitance du TDAH et du trouble anxieux mérite une attention particulière.
Bibliographie :
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Efficiency of a Cognitive-Behavioural Treatment Addressing Anxiety Symptoms in
Children with Comorbid ADHD and Anxiety Disorder. Présentation par affiche dans le
cadre du V World Congress of Behavioural & Cognitive Therapies (WCBCT), Barcelone
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Berthiaume, C., Verreault, M., Racicot, G., Gauthier, B., Lamont, M.-E., Turgeon, L., &
Guay, M.-C. (2010, Juin). Impact of a Cognitive-Behavioral Treatment for Children with a
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Présentation par affiche dans le cadre du 6TH World Congress of Behavioural &
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San Antonio, TX : The Psychological Corporation, a Harcourt Assessment Company.
12
13
14
Coordonnées :
Martine Verreault, M.Ps., Ph.D.
Profession : Psychologue clinicienne
1
Organisation : Clinique des troubles de l’attention, Hôpital Rivière-des-Prairies
Adresse : 7070 Bl. Perras, Montréal (Québec), Canada, H1E 1A4
Téléphone : 514-323-7260, poste 2476
Télécopieur : 514-328-3435
Courriel : [email protected]
Caroline Berthiaume, M.Ps., Ph.D.
Profession : Psychologue clinicienne et coordonnatrice clinique
2
Organisation : Clinique d’intervention-troubles anxieux, Hôpital Rivière-des-Prairies
Adresse : 7070 Bl. Perras, Montréal (Québec), Canada, H1E 1A4
Téléphone : 514-323-7260, poste 2635
Courriel : [email protected]
Lyse Turgeon, Ph.D.
Profession : Professeure et psychologue
4
Organisation : École de psychoéducation, Université de Montréal
Adresse : C.P. 6128 succursale Centre-ville, Montréal (Québec), Canada, H3C 3J7
Téléphone : 514-343-6111, poste 2559
Courriel : [email protected]
Marie-Claude Guay, Ph.D.
Profession : Professeur-chercheur
3
Organisation : Département de psychologie, Université du Québec à Montréal
Adresse : C.P. 8888 succursale Centre-ville, Montréal (Québec), Canada, H3C 3P8
Téléphone : 514-987-3000, poste 4471
Télécopieur : 514-987-7953
Courriel : [email protected]
45
Session 5 : Neuropsychologie du TDA/H
Les facettes de l’impulsivité : mécanismes motivationnels et éxécutifs
Martial Van der Linden (Genève – SUISSE)
Laby 5-12 : un test du modèle à deux voies de Sonuga-Barke
Jérôme Marquet-Doléac (Toulouse – France)
Utilisation d’un logiciel de classe virtuelle dans une population d’enfants
TDA/H
Stéphanie Bioulac (Bordeaux – France)
46
Les facettes de l’impulsivité : mécanismes motivationnels et éxécutifs
Martial Van der Linden (Genève – SUISSE)
Unité de Psychopathologie et Neuropsychologie Cognitive, Université de Genève
La conception à facettes multiples de l’impulsivité proposée par Whiteside et Lynam
(2001) constitue une voie d’approche intéressante pour tenter de mieux comprendre les
difficultés d’autorégulation (des comportements, des pensées, des émotions), pouvant être
observées tant chez l’enfant, l’adolescent que chez l’adulte. Whiteside et Lynam ont identifié
quatre facettes de l’impulsivité (l’urgence, le manque de persévérance, le manque de
préméditation et la recherche de sensation) et ont élaboré un questionnaire (« UPPS
Impulsive Behavior Scale »; version en langue française, Van der Linden et al., 2006) visant
à les évaluer. L’urgence renvoie au fait d’exprimer des réactions rapides et fortes, et ce
particulièrement lorsque l’individu est en proie à des émotions négatives ou positives. Le
manque de persévérance correspond à la difficulté de rester concentré sur une tâche
pouvant être ennuyeuse, longue ou difficile. Le manque de préméditation concerne le fait de
ne pas prendre en compte les conséquences d’une action avant de s’y engager. La
recherche de sensations concerne la tendance à apprécier et rechercher les activités
excitantes ainsi que l’ouverture à de nouvelles expériences.
Bechara et Van der Linden (2005) ont suggéré que les facettes d’urgence, de
manque de persévérance et de manque de préméditation seraient principalement associées
à des difficultés touchant des mécanismes exécutifs et de prise de décision alors que la
recherche de sensations reflèterait davantage les dispositions motivationnelles ou de
tempérament de l’individu. Plus spécifiquement, un haut niveau d’urgence résulterait d’une
difficulté à inhiber des comportements automatiques, difficulté qui serait exacerbée par la
présence d’un état émotionnel positif ou négatif. Le manque de persévérance pourrait
découler de difficultés à résister à l’interférence proactive ou de difficultés à inhiber des
pensées et/ou des souvenirs non pertinents en mémoire de travail. Gay et al. (2008) ont
effectivement montré que les scores d’urgence et de manque de persévérance obtenus via
le questionnaire UPPS étaient associés à des indices de performance recueillis à des tâches
évaluant respectivement l’inhibition de réponses automatiques et le contrôle de l’interférence
en mémoire de travail. Le manque de préméditation quant à lui renverrait aux processus de
prise de décision, et notamment aux processus, plus ou moins conscients, permettant
d’anticiper et de prendre en compte les conséquences positives ou négatives d’une décision,
et ce à partir de la réactivation des émotions positives ou négatives qui ont été associées à
des décisions similaires dans le passé. La recherche de sensations correspondrait à un
facteur motivationnel et plus spécifiquement à une prédominance des comportements
d’approche (plutôt que d’évitement) et à une sensibilité aux récompenses plutôt qu’aux
punitions. Dans cette perspective, les comportements, émotions et pensées seraient sous
l’influence des systèmes motivationnels d’approche et d’évitement (régulation relativement
automatique, évaluée par la facette de recherche de sensations), en interaction avec les
processus exécutifs et de prise de décision impliqués dans la régulation active et reflétés par
les trois facettes d’urgence, de manque de persévérance et de manque de préméditation.
Les différentes facettes de l’impulsivité ont été mises en relation, de façon plus ou
moins spécifique, avec différents comportements problématiques. En particulier, nous avons
montré, chez des adolescents âgés de 13 à 17 ans, que les facettes «manque de
préméditation» et «urgence» prédisaient les problèmes de comportement et les
manifestations d’hyperactivité rapportés par l’enseignant au moyen du questionnaire «points
forts/ points faibles». Par ailleurs, la facette «manque de persévérance» prédisait aussi les
symptômes d’hyperactivité (d’Acremont, 2005). Dans une étude plus récente (d’Acremont &
Van der Linden, 2007), nous avons mis en évidence un biais mnésique en faveur de visages
exprimant la colère (par rapport à des visages exprimant la joie) chez des adolescents
présentant des problèmes de comportement et d’hyperactivité identifiés par l’enseignant au
moyen du questionnaire «points forts/ points faibles».
47
Cependant, ce biais mnésique étatit plus prononcé chez les adolescents présentant
un haut niveau de manque de persévérance. Cet effet de modération suggère qu’une bonne
capacité de résister à l’interférence proactive (mécanisme qui a été associé au manque de
persévérance; Gay et al., 2008) aiderait les adolescents à limiter l’interférence des pensées
et souvenirs en lien avec la colère.
Nous avons également entrepris une étude longitudinale (Schmidt et al., 2010)
auprès de 202 adolescents (âgés de 12 à 17 ans; 104 filles et 98 garçons) dans le but
d’explorer les relations entre impulsivité, problèmes de comportement, insomnie et
performances scolaires. Deux évaluations ont été entreprises, séparées par un intervalle de
6 mois. Les résultats montrent tout d’abord que de moins bonnes performances scolaires
sont reliées aux difficultés de sommeil ainsi qu’à des scores plus élevés aux facettes
d’urgence et de manque de persévérance. En outre, une analyse en équations structurales
montre que des difficultés de sommeil au temps 1 prédisent des difficultés
comportementales au temps 2 et que des problèmes de comportement (mesurés par le
questionnaire « points forts-points faibles ») au temps 1 prédisent une augmentation des
scores d’urgence et de manque de persévérance au temps 2. En conclusion, ces résultats
mettent en évidence la relation circulaire qu’entretiennent l’impulsivité, les comportements
problématiques et les difficultés de sommeil.
Enfin, il importe d’insister fortement sur la nécessité de ne pas réduire les difficultés
d’attention et les manifestations d’’hyperactivité aux seules facettes de l’impulsivité (et des
mécanismes psychologiques et neurobiologiques associés) : il s’agit au contraire de prendre
compte la multitude des facteurs psychologiques, situationnels et sociaux qui entrent en jeu
dans le développement, le maintien, voire la disparition des difficultés d’attention et de
l’hyperactivité.
Références :
Bechara, A., & Van der Linden, M. (2005). Decision-making and impulse control after frontal
lobe injuries. Current Opinion in Neurology, 18, 734-739.
d'Acremont, M. (2005). Les conduites antisociales chez l'adolescent: Le rôle de l'impulsivité,
des capacités de prise de décision et des biais cognitifs. Thèse de doctorat en
psychologie, Université de Genève, non publiée.
d’Acremont, M., & Van der Linden, M. (2007). Memory for angry faces, impulsivity, and
problematic behavior in adolescence. Journal of Abnormal Child Psychology, 35, 313324.
Gay, Ph., Rochat, L., Billieux, J., d’Acremont, M., & Van der Linden, M. (2008).
Heterogeneous inhibition processes involved in different facets of self-reported
impulsivity: Evidence from a community sample. Acta Psychologica, 129, 332-339.
Schmidt, R. E., Gomez, J.-M., Gay, P., Ghisletta, P., & Van der Linden, M. (2010). A
longitudinal investigation into the relations between personality, sleep, conduct
problems, and school performance in adolescents, en préparation.
Van der Linden, M., d'Acremont, M., Zermatten, A., Jermann, F., Laroi, F., Willems, S.,
Juillerat, A.-C., & Bechara, A. (2006). A French adaptation of the UPPS Impulsive
Behavior Scale: Confirmatory factor analysis in a sample of undergraduate students.
European Journal of Psychological Assessment, 22, 38-42.
Whiteside, S. P., & Lynam, D. R. (2001). The Five Factor Model and impulsivity: Using a
structural model of personality to understand impulsivity. Personality and Individual
Differences, 4, 669-689.
48
Laby 5-12 : un test du modèle à deux voies de Sonuga-Barke
Jérôme Marquet-Doléac (Toulouse – France)
Jérôme Marquet-Doléac, Régis Soppelsa, Jean-Michel Albaret
Les épreuves de labyrinthes peuvent être assimilées à une activité de résolution de
problèmes, soit une représentation construite à partir d’une tâche à résoudre dont la solution
n’est pas immédiatement disponible. Dans le cas des labyrinthes, malgré le caractère
évident du but à atteindre, la procédure à mettre en place ne l’est pas surtout si des
embûches sont disposées à dessein sur le trajet.
Labyrinthes et TDA/H :
En 1914, Porteus crée une épreuve de labyrinthes afin d’évaluer l’intelligence non-verbale et
compléter les épreuves de Binet-Simon, qui comporte une note perceptive (note A) et une
note qualitative (note Q). Elle est considérée successivement comme une mesure de
l’impulsivité et de la planification. Des différences significatives entre sujets TDA/H et
contrôles sont retrouvées pour la note A (Kuehne, Kehle & McMahan, 1987) ainsi que pour
la note Q (Soppelsa, 1995).
Cadre théorique :
Cette épreuve a été conceptualisée à la lumière du modèle à deux voies de Sonuga-Barke
(2003) qui fusionne le modèle hybride de Barkley (1997) centré sur un défaut d’inhibition et
le modèle d’aversion du délai (Sonuga-Barke, 1992) et recouvre le spectre des tableaux
cliniques rencontrés.
Développement du test :
Deux types de formes sont proposées (angulaire ou circulaire) et la densité des chemins à
parcourir est variée (aérée ou compacte), soit 4 séries de labyrinthes : angulaires aérés,
angulaires compacts, circulaires aérés, circulaires compacts.
Dans chacun des séries trois types de labyrinthes sont proposés :
• simples, sans obstacle de résolution particulier, mais la sortie n'est pas immédiate ;
• avec ramifications, nécessitant d’envisager des alternatives ;
• avec amorçage négatif, à savoir des intersections où le bon chemin n’est pas celui
s’orientant vers la sortie.
Présentation du Laby 5-12 :
Cet outil a été conçu pour dépister rapidement les enfants atteints d’un TDA/H et mesurer
des capacités perceptives, de planification et d’inhibition de réponse motrice.
Deux versions sont proposées : une version de dépistage à 6 labyrinthes, utilisée en
première intention, dans le cadre d’un examen systématique, et une version standard à 9
pour une consultation spécialisée sur les troubles de l’attention, dans le cas d’études
longitudinales ou d’évaluation au long cours de programmes de soins.
Notation :
Au cours de la passation, seul le temps de passation sera relevé.
Après administration, plusieurs variables seront cotées :
1.
Les mauvaises directions (MD) : absence ou la faible planification initiale.
2.
La distance parcourue en plus (DP) : difficulté à inhiber et à modifier un tracé erroné
(modèle de Barkley).
3.
Les lignes coupées (LC) : (1) tentative pour raccourcir l'épreuve en augmentant la
vitesse et en diminuant la précision du tracé (modèle de Sonuga-Barke), (2) l'incapacité à
maintenir un contrôle moteur simultanément à la recherche perceptive de la solution du
problème.
A partir de ces données brutes, différents indices sont calculés :
•
•
•
Indice général d’erreurs = [(LC+MD+(DP/10))/TT] x 60
Indice d’aversion pour le délai : (LC/TT) x 60
Indice d’inhibition = ((DP/10)/TT) x 60
49
Résultats de l’étalonnage :
L’échantillon d’étalonnage se compose de 928 enfants issus d'écoles publiques et privées,
en milieu rural et urbain, provenant des régions Midi-Pyrénées, Aquitaine et PoitouCharentes.
Les enfants sont âgés de 5 ans 0 mois à 12 ans 11mois. Les enfants participant à
l’étalonnage ne présentent pas de pathologie définie nécessitant un suivi et n’ont pas
redoublé de classe.
Les différents indices diminuent avec l’âge, mais restent plus élevés pour les garçons. On
notera que dans la tranche d’âge 8-12 ans, les enfants de 8 à 11 ans ont des notes
comparables entre elles, suivies d’une diminution importante pour celles de 12 ans. Ces
résultats vont dans le sens des différentes études montrant un développement des fonctions
exécutives qui peut se poursuivre tardivement, avec toutefois des évolutions différentes
selon les fonctions mesurées et les tests utilisés (Roy et al., 2005 ; Zesiger, 2009 pour une
revue détaillée).
Qualités métriques :
Validité de construction
Une validation pathologique préliminaire a été effectuée à partir d’un groupe de 11 enfants
porteurs d’un TDA/H mixte (8 garçons et 3 filles), âgés de 9 ans en moyenne (min = 7 ans 8
mois ; max = 11 ans 7 mois) comparés à un groupe d’enfants contrôles appariés en âge et
sexe. Les résultats aux trois indices de la version standard sont significativement différents.
Fidélité test-retest
Une phase de retest sur la version standard a été effectuée auprès de 91 sujets de
l’étalonnage. Les résultats des trois indices ne montrent pas de différence significative entre
les deux mesures ce qui répond à la question de la faible fidélité test-retest des labyrinthes
de Porteus régulièrement relevée (Krikorian & Bartok,1998).
Homogénéité
Réalisée par la méthode des moitiés (split-half) la corrélation entre les indices généraux des
labyrinthes pairs et ceux des labyrinthes impairs est de r = .76 (p < 0,001) pour les enfants
de 5 à 7 ans et de r = .74 (p < 0,001) pour les enfants de 8 à 12 ans).
La mesure de la consistance interne (corrélation entre chaque item et le score global
diminué de la note de l’item étudié), effectuée à l’aide du coefficient α de Cronbach, est
élevée (α = .83 pour les 5-7 ans ; α = .85 pour les 8-12 ans).
Fidélité inter-cotateurs
La correction des erreurs demande un peu d’attention et d’entraînement, notamment pour la
détermination du nombre de lignes coupées. Une double correction sur 50 protocoles tirés
au sort réalisée par un correcteur novice et un correcteur expert indique un accord entre les
correcteurs pour le nombre de lignes coupées (différence maximum = 2 points) dans 88 %
des cas.
Sensibilité
La version standard possède une meilleure sensibilité (discrimination entre les tranches
d’âge) que la version dépistage du fait du plus grand nombre de labyrinthes. Il est donc
recommandé de l’utiliser à des fins diagnostiques et pour le suivi des effets d’une
thérapeutique.
50
Références bibliographiques :
1. Barkley, R. A. (1997). ADHD and the nature of self-control. New York: Guilford.
2. Krikorian, R., & Bartok, J. A. (1998). Developmental data for the Porteus Maze Test.
The Clinical Neuropsychologist, 12, 305-310.
3. Kuehne, C., Kehle, T., & McMahan, W. (1987). Differences between children with
ADD, children with SLD, and normal children. Journal of School Psychology, 25, 161166.
4. Roy, A., Gillet, P., Lenoir, P., Roulin, J.-L., & Le Gall, D. (2005). Les fonctions
exécutives chez l’enfant : Evaluation. In C. Hommet, I. Jambaqué, C. Billard & P.
Gillet (Eds.), Neuropsychologie de l’enfant et troubles du développement (pp. 149183). Marseille: Solal.
5. Sonuga-Barke, E. J. S. (2003). The dual pathway model of AD/HD: an elaboration of
neuro-developmental characteristics. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 27,
593-604.
6. Sonuga-Barke, E. J. S., Taylor, E., Sembi, S., & Smith, J. (1992). Hyperactivity and
delay aversion: I. The effect of delay on choice. Journal of Child Psychology and
Psychiatry, 33(2), 387-398.
7. Soppelsa, R. (1995). Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité et labyrinthes
de Porteus: tentative de validation. Evolutions Psychomotrices, 7, 17-22.
8. Zesiger, P. (2009). Les troubles de l’attention et des fonctions exécutives. In M.
Poncelet, S. Majerus & M. Van der Lincen (Eds.), Traité de neuropsychologie de
l’enfant (pp. 331-358). Marseille: Solal.
51
Utilisation d’un logiciel de classe virtuelle dans une population d’enfants
TDA/H
Stéphanie Bioulac (Bordeaux – France)
Stéphanie Bioulac¹ ², Stéphanie Lallemand², Colette Fabrigoule²,
Manuel Pierre Bouvard¹ ²
¹ : Pole Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et l’Adolescent, Centre Hospitalier Charles
Perrens, 121, rue de la Béchade, 33076 Bordeaux cedex
[email protected]
² : Equipe Neurosciences cognitives et humaines, UMR CNRS 5231, 146 rue Léo Saignat,
33076 Bordeaux cedex
Introduction :
L’objectif de cette étude est d’utiliser la version française d’un logiciel de classe virtuelle dans
une population d’enfants présentant un Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H) et
d’enfants contrôles. Les performances des deux groupes ont été comparées, d’une part lors
de la passation de la classe virtuelle et d’autre part lors d’un CPT II (Continuous
Performance Test).
Sujets et méthodes :
L’échantillon est constitué de 36 garçons âgés de 7 à 10 ans (20 sujets TDA/H et 16 sujets
contrôles). Ce logiciel a été conçu par l’équipe de AA Rizzo, qui nous a confié la traduction
française. Lors de ce test, le sujet est immergé dans une classe virtuelle à l’aide de lunettes
en 3 dimensions.
Résultats :
Les enfants TDA/H sont significativement moins performants que les enfants contrôles lors
de la passation de la classe, avec une diminution progressive des bonnes réponses. On
observe de façon significative, chez les sujets TDA/H comparés aux sujets témoins, un
nombre de bonnes réponses plus faible dès le premier block. Cette dégradation des
performances est accrue entre le block 2 et le block 3 (entre 200ms et 300ms), et a lieu de
façon simultanée avec une augmentation des temps de réaction. De plus, les résultats de la
classe virtuelle sont corrélés avec diverses mesures du CPT II.
Conclusion :
Les performances lors de la passation de la classe virtuelle distinguent les sujets TDA/H des
sujets contrôles rapidement. Cet outil de réalité virtuelle apparaît utile pour l’évaluation des
troubles attentionnels.
Bibliographie :
Adams, R., Finn, P., Moes, E., Flannery, K., & Rizzo, A. S. (2009). Distractibility in Attention
Deficit/ Hyperactivity Disorder (ADHD): the virtual reality classroom. Child
Neuropsychol, 15(2), 120-135.
Parsons, T. D., Bowerly, T., Buckwalter, J. G., & Rizzo, A. A. (2007). A controlled clinical
comparison of attention performance in children with ADHD in a virtual reality
classroom compared to standard neuropsychological methods. Child Neuropsychol,
13(4), 363-381.
Pollak, Y., Weiss, P. L., Rizzo, A. A., Weizer, M., Shriki, L., Shalev, R. S., et al. (2009). The
utility of a continuous performance test embedded in virtual reality in measuring
ADHD-related deficits. J Dev Behav Pediatr, 30(1), 2-6.
Rizzo, A. A., Bowerly, T., Buckwalter, J. G., Klimchuk, D., Mitura, R., & Parsons, T. D.(2006).
A virtual reality scenario for all seasons: the virtual classroom. CNS Spectr, 11(1), 3544.
52
Session 6 : Conduites à risques
TDA/H et abus de substances : quels liens ? quelles implications
thérapeutiques ?
Jérôme Lacoste (Fort-de-France – France)
Conséquences spécifiques del’hyperactivité et d’inattention sur les
conduites à risque et les facteurs de risque à l’âge adulte
Jean-Baptiste Pingault (Montréal, Québec – CANADA)
Conduites à risque à l’adolescence : rôle du TDA/H
Sabrina Bernadet (Bordeaux – France)
53
TDA/H et abus de substances : quels liens ? quelles implications
thérapeutiques ?
Jérôme Lacoste (Fort-de-France – France)
Dr Jérôme LACOSTE, Pr Aimé CHARLES-NICOLAS
Service de Psychiatrie et Addictologie
CHU de Fort-de-France - BP 632 - 97261 Fort-de-France cedex
[email protected]
Le TDA/H est un trouble neurodéveloppemental fréquent qui concernerait 5,3% des enfants
(Polanczyk et al, 2007) et persisterait chez 3,4% des adultes (Fayyad et al, 2007).
Chez les personnes dépendantes à une substance, le taux de TDA/H ou d’antécédents de
TDA/H est 3 à 6 fois plus élevé qu’en population générale (Arias et al, 2008) mais aussi
qu’en population d’usagers non dépendants (Chan et al, 2008). Ainsi, en accord avec les
résultats d’autres études, dans deux populations d’usagers de crack/cocaïne Martiniquais,
notre équipe a retrouvé successivement 53% d’antécédents de TDA/H, en utilisant l’échelle
de Wender Utah (WURS) (Ballon et al, 2007), et 21,7% de TDA/H adulte, en utilisant les
critères du DSM-IV (Delavenne et al, soumis).
Les adultes qui présentaient un TDA/H dans l’enfance ont une prévalence plus élevée de
comportements addictifs que les adultes sans antécédents de TDA/H (Biederman et al,
2006).
Si le trouble des conduites et la personnalité antisociales sont des facteurs prédictifs
reconnus de développement d’un abus de substance à l’adolescence et à l’âge adulte, il
semble que le TDA/H (et notamment le sous-type Hyperactivité/Impulsivité) soit également
un facteur de risque indépendant (Elkins et al, 2007).
Surtout, la co-occurrence d’un TDA/H et d’un abus de substance est associée à des formes
de toxicomanie plus sévères (début plus précoce avec complications plus rapides,
pathologie plus sévère, moins bons résultats thérapeutiques avec taux de rechutes plus
importants).
Nous présenterons les résultats de plusieurs études de génétique moléculaire, de
neuroimagerie et de neuropsychologie qui ont été menées afin d’identifier une
étiopathogénie commune aux deux troubles, pouvant expliquer la fréquence de cette cooccurrence.
Sur le plan thérapeutique, plusieurs équipes ont proposé des traitements pharmacologiques
ciblés pour ce sous-groupe de patients addicts présentant aussi un TDA/H. La crainte
d’aggraver l’addiction en prescrivant un stimulant à des adultes dépendants est infirmée par
les résultats d’études récentes qui ont montré que la prescription de psychostimulants ne
modifiait pas le risque d’apparition d’une addiction chez des adolescents souffrant d’un
TDA/H (Biederman et al, 2008) et n’augmentait pas la consommation de produits chez des
adultes dépendants à une substance.
Ainsi, une étude chez des patients cocaïnomanes et TDA/H traités par méthylphénidate
(MPH), a montré que l’amélioration des symptômes du TDA/H était associée à une
réduction de la consommation de cocaïne (Levin et al, 2007).
La littérature préconise d’utiliser préférentiellement des chimiothérapies non-stimulantes
(atomoxetine ou bupropion) ainsi que des formes de MPH à libération prolongée pour traiter
le TDA/H chez des patients addicts à une substance (Kollins, 2008).
54
Pourtant, plusieurs auteurs ne retrouvent pas d’effet favorable du traitement du TDA/H sur la
conduite addictive associée, et il n’est pas encore complètement acquis que l’amélioration
des symptômes de TDA/H chez un adulte dépendant améliore également son
comportement addictif, et les évaluations cliniques doivent se poursuivre.
A partir des données de la littérature, nous essaierons de dégager une stratégie d’évaluation
et de prise en charge thérapeutique pour ces patients souffrant d’abus de substance et de
TDA/H.
Mots-clés : TDA/H ; addiction ; comorbidité ; psychostimulants
Bibliographie :
Polanczyk G et al. The Worldwide prevalence of ADHD: A systematic review and
metaregression analysis. Am J Psychiatry 2007;164:942-948.
Fayyad J et al. Cross-national prevalence and correlates of adult attention-deficit
hyperactivity disorder. Br J Psychiatry 2007;190:402-409.
Arias AJ et al. Correlates of co-occurring ADHD in drug-dependent subjects: Prevalence and
features of substance dependence and psychiatric disorders. Addict Behav 2008;33:11991207.
Chan YF et al. Prevalence and comorbidity of major internalizing and externalizing problems
among adolescents and adults presenting to substance abuse treatment. J Subst Abuse
Treat 2008;34:14-24.
Ballon N et al. Polymorphisms TaqI A of the DRD2, BalI of the DRD3, exon III repeat of the
DR, and 3’ UTR VNTR of the DAT: association with childhood ADHD in male AfricanCaribbean cocaine dependents? Am J Med Genet B Neuropsychiatr Genet 2007;144B:103441.
Delavenne H et al. Attention Deficit Hyperactivity Disorder among cocaine users in
Martinique, French West Indies. (soumis).
Biederman J et al. Young adult outcome of attention deficit hyperactivity disorder: a
controlled 10-year follow-up study. Psychol Med 2006;36:167-179.
Elkins IJ et al. Prospective effects of Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder, conduct
disorder, and sex on adolescent substance use and abuse. Arch Gen Psychiatry 2007;64:
1145-1152.
Biederman J et al. Stimulant therapy and risk for subsequent substance use disorders in
male adults with ADHD: a naturalistic controlled 10-year follow-up study. Am J Psychiatry
2008;165:597-603.
Levin et al. Treatment of cocaine dependent treatment seekers with adults ADHD: doubleblind comparison of methylphenidate and placebo. Drug Alcohol Depend 2007;87:20-29.
Kollins SH. ADHD, substance use disorders and psychostimulant treatment: current
literature and treatment guidelines. J Atten Disord 2008;12:115-25.
55
Conséquences spécifiques del’hyperactivité et d’inattention sur les conduites
à risque et les facteurs de risque à l’âge adulte
Jean-Baptiste Pingault (Montréal, Québec – CANADA)
Jean-Baptiste Pingault, Sylvana Côté
Département de médecine sociale et préventive, Université de Montréal.
Une approche dimensionnelle du Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) à partir
de ses composantes : inattention et hyperactivité. Description des trajectoires jointes
d’inattention et d’hyperactivité dans une population représentative et conséquences
spécifiques des deux dimensions sur un ensemble de conduites à risque et de difficultés à
l’âge adulte : délinquance, conduites addictives, dépression et échec académique.
Comme Milich, Balentine, & Lynam (2001) le remarquent, les différences dans les définitions
successives des sous-types du TDAH ne favorisent pas l’étude de chacun d’entre eux.
Nombre de travaux suggèrent cependant que le sous-type principalement inattentif diffère du
sous-type inattention-hyperactivité combinées. Par exemple, les problèmes externalisant
sont associés de façon caractéristique au sous-type combiné tandis que les problèmes
internalisant le sont davantage au sous-type principalement inattentif (Bauermeister et al.,
2005; Milich et al., 2001; Wåhlstedt, Thorell, & Bohlin, 2009). Ces deux dimensions du
TDAH, hyperactivité et inattention peuvent donc, potentiellement, prédire de façon
différenciée les difficultés à l’âge adulte. Or, la littérature offre très peu d’études permettant
de conclure sur cette question. Comme le souligne Snowling (2009) la compréhension du
TDAH peut bénéficier d’une approche développementale et dimensionnelle. La présentation
portera donc sur le pouvoir prédictif différentiel des deux dimensions du TDAH sur un
ensemble de troubles et de difficultés à l’âge adulte.
Pour tester l’hypothèse de contributions spécifiques des deux dimensions du trouble, nous
aurons recours à plusieurs variables dépendantes :
1/ Les dossiers criminels incluant les crimes violents et non-violents (obtenus par voie
administrative).
2/ La dépression majeure diagnostiquée à 21 ans par le DSM-III-R.
3/ L’obtention du diplôme d’études secondaires (vérifiée par voie administrative à 2223 ans).
4/ Les dépendances à l’alcool, les drogues et le tabac, diagnostic à 21 ans par le
DSM-III-R.
L’hyperactivité devrait prédire davantage la présence d’un dossier criminel en raison de son
impact démontré sur les troubles de conduite (Coté, Tremblay, Nagin, Zoccolillo, & Vitaro,
2002). En revanche, la dépression devrait être prédite davantage par l’inattention même si
l’impact de l’inattention sur les troubles internalisant semble moins solidement établie
(Bauermeister et al., 2005; Milich et al., 2001; Wåhlstedt, Thorell, & Bohlin, 2009). L’échec
scolaire apparaît comme une conséquence commune du TDAH mais, à l’image des autres
dimensions, très peu d’études examinent spécifiquement l’effet différentiel des deux
dimensions. Par exemple, une méta-analyse de 72 études démontre que le TDAH prédit
significativement la réussite académique sans pouvoir différencier les sous-types en raison
du nombre réduit d’études proposant la distinction (Frazier, Youngstrom, Glutting, & Watkins,
2007). Les quelques études qui différencient inattention et hyperactivité montrent que la
première prédit plus fortement la réussite scolaire (Bauermeister et al., 2005). Enfin,
plusieurs études ont montré que l’inattention prédisait de façon spécifique la dépendance au
tabac, confirmant une hypothèse d’auto-médication (Burke, Loeber, White, StouthamerLoeber, & Pardini, 2007).
56
Méthodes :
Les analyses portent sur 1903 sujets représentatifs de la province du Québec. Ces sujets ont
été évalués chaque année entre 6 et 12 ans par leurs professeurs sur la base d’un
questionnaire comprenant une évaluation de l’hyperactivité et de l’inattention (R E Tremblay
et al., 1991).
Les deux items utilisés pour l’hyperactivité sont : 1) Très agité, toujours en train de courir et
sauter. Ne demeure jamais en place 2) Remue continuellement, se tortille, ne sait comment
se tenir sans bouger.
Les quatre items utilisés pour l’inattention sont : 1) A une faible capacité de concentration.
Ne peut maintenir son attention longtemps sur une même chose 2) Facilement distrait 3) Est
"dans la lune" 4) Abandonne facilement
En plus des trajectoires d’inattention et d’hyperactivité, les régressions logistiques incluaient
le sexe et une variable de contrôle synthétique évaluant l’environnement social (incluant la
scolarité et le statut socio-économique des parents, la présence ou non des deux parents
lorsque l’enfant était âgé de 6 ans et l’âge des parents à la naissance du premier enfant).
Résultats :
Le premier pas consiste à estimer les trajectoires d’hyperactivité et d’inattention. Une telle
analyse offre une description de l’ensemble de la population en fonction de l’appartenance
des participants aux trajectoires d’inattention et d’hyperactivité. On retrouve 5.1% des sujets
dans les trajectoires hautes des deux dimensions. Mais, alors que les sujets dans la
trajectoire la plus haute d’inattention et la trajectoire la plus basse d’hyperactivité
représentent 5.6% de la population, le profil inverse ne comprend que 0.6 % de la
population. Le profil trajectoire haute d’inattention et trajectoire basse d’hyperactivité apparaît
bien plus fréquent que le profil inverse. Conformément à la littérature reposant sur une
approche diagnostique, les profils les plus courants sont donc les profils principalement
inattentifs et inattention/hyperactivité combinée.
L’analyse des prédictions différentielles des deux dimensions confirme que c'est
l’hyperactivité et non l’inattention qui prédit la criminalité à l’âge adulte. Ainsi, dans la
trajectoire basse d’hyperactivité, seuls 4.0% des sujets ont un dossier criminel à l’âge adulte
contre 18.5% dans la trajectoire haute. A l’inverse, l’obtention du diplôme secondaire est
prédite très fortement par l’inattention tandis que l’hyperactivité ne fait pas de contribution
spécifique. Ainsi, seuls 11.6% des sujets de la trajectoire basse d’inattention échouent à
obtenir un diplôme d’études secondaires contre 70.8% dans la trajectoire haute.
Contrairement aux hypothèses, aucune des deux dimensions ne contribue à expliquer la
dépression majeure à l’âge adulte. Les abus et dépendances à l’alcool et aux drogues ne
sont expliqués par aucune des deux dimensions. En revanche, la dépendance au tabac est
expliquée principalement par l’inattention : 23.5% dans la trajectoire basse et 39.4% dans la
trajectoire haute. Tous ces effets restent significatifs dans l’analyse multivariée.
Finalement, l’hyperactivité et l’inattention ont des effets clairement différenciés en fonction
des variables étudiées. L’hyperactivité semble effectivement liée aux troubles externalisant
(Coté et al., 2002). En revanche, il ne semble pas que l’inattention soit davantage liée aux
troubles internalisant, au moins en ce qui concerne la dépression majeure avec laquelle
aucune relation, même bivariée, n’émerge. Le rôle spécifique de l’inattention concerne
davantage l’aspect cognitif. En effet, l’inattention a un impact extrêmement fort sur la réussite
académique. Finalement, l’inattention joue aussi un rôle plus important sur la dépendance au
tabac.
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58
Conduites à risque à l’adolescence : rôle du TDA/H
Sabrina Bernadet (Bordeaux – France)
Sabrina Bernadet 1, Maria Tsougkou 2, Diane Purper-Ouakil2,4, Stéphanie Bioulac3, JeanPhilippe Rénéric3, Manuel Bouvard3, Marie-Christine Mouren2,4, Grégory Michel1,4
1
EA 4139 Santé et Qualité de Vie, Université Victor Segalen Bordeaux 2, 3 ter Place de la
Victoire, 33000 Bordeaux.
2
Service de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpital Robert Debré, 48
Boulevard, 75019 Paris.
3
Service de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent, Centre Jean Abadie, 89 rue
des Sablières, 33000 Bordeaux.
4
Inserm U 675, « Analyse phénotypique, développementale et génétique des
comportements addictifs », Faculté Xavier Bichat, 75018, Paris.
Introduction : La consommation de substances psycho-actives et les comportements
antisociaux représentent les Conduites à Risques (CAR) les plus étudiées à l’adolescence
[1, 3, 4, 6, 7, 10, 14, 15, 16, 19, 24]. Ces pratiques sont souvent associées au trouble
déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) [9, 17, 21, 25]. Dans une approche
dimensionnelle, certaines recherches évoquent l’implication élective de la symptomatologie
hyperactive/impulsive [8, 18, 26]. D’autres études se sont intéressées aux facteurs de
personnalité et ont révélé l’implication, en population générale, d’une forte recherche de
sensation dans les CAR [11, 13, 22, 2]. Pourtant, peu de travaux ont combiné l’étude des
formes cliniques du TDAH et de la personnalité dans les conduites à risques des
adolescents.
Objectif : Evaluer l’implication des facteurs individuels (tempérament, caractère) dans les
CAR d’adolescents présentant un TDAH selon la forme clinique du trouble.
Méthodologie :
Population : 71 adolescents âgés entre 12 et 18 ans présentant un TDAH.
Outils :
- Adolescents : questionnaire exploratoire sur 5 types de conduites à risques :
comportements antisociaux, sport à risques, prise de risques en véhicule motorisé, jeux
dangereux, conduites de consommation (alcool, tabac, produits illicites) et JTCI (Junior
Temperament and Character Inventory) évaluant des dimensions de tempérament et de
caractère [12, 5]
- Parents : Kiddie Sads (Kiddie-SADS) évaluant les troubles psychiatriques [23, 20].
Résultats :
Parmi nos 71 patients, 40 présentent un TDAH de forme mixte, 20 un TDAH de forme
inattentionelle et 11 un TDAH de forme hyperactive/ impulsive. Selon plusieurs analyses de
régression logistique, les formes cliniques du TDAH ne semblent pas être impliquées dans la
motivation à s’engager dans tel ou tel type de conduite à risques, dans leur fréquence ou
leur co-occurrence. Sur l’ensemble de notre échantillon, un manque de maturité sociale
expliquerait mieux ces deux derniers phénomènes. De même, il semble que d’autres
facteurs psychologiques interviennent spécifiquement dans chaque type de CAR. Ainsi, les
adolescents présentant une forte dépendance à l’égard des gratifications sociales et une
grande immaturité individuelle seraient plus à risque de s’engager dans des comportements
antisociaux de transgression. Les adolescents les plus âgés et qui présentent une faible
aversion pour les situations dangereuses seraient plus vulnérables à des conduites de
consommation (tabac ou alcool). Ce même manque d’aversion pour le danger lorsqu’il est
associé à une forte recherche de nouveauté, représenterait un facteur de risque vis-à-vis de
la pratique de jeux de défis. La prise de risque en véhicule motorisé serait, quant à elle,
associée à un manque de maturité sociale.
59
Enfin, la comorbidité psychiatrique actuelle entre un TDAH et un autre trouble du
comportement représente un risque vis-à-vis de comportements antisociaux violents chez
les adolescents présentant, sur le plan de la personnalité, une immaturité individuelle et
sociale.
Conclusion :
Ces résultats préliminaires nécessitent d’être approfondis mais soulignent déjà l’importance
de prendre en compte les facteurs individuels pour appréhender les conduites à risques chez
ces adolescents. Cette approche dimensionnelle permet de considérer certaines conduites à
risques comme relevant d’un fonctionnement psychologique spécifique au-delà du trouble
psychiatrique et de sa forme clinique ; et d’autres comme des manifestations
symptomatiques d’une comorbidité psychiatrique externalisée dans un contexte de fragilité
individuelle et sociale sur le plan de la personnalité. Cette hypothèse permettrait, dans une
perspective préventive, de mieux cibler les problématiques psychologiques et
psychopathologiques sous-tendant les conduites à risques à l’adolescence.
Bibliographie :
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61
Session 7 : Traitements médicamenteux
Mémoire de travail : une étude d’imagerie cérébrale fonctionnelle ches
les enfants atteints de TDA/H
Isabelle Massat (Bruxelles – Belgique)
Le traitement médicamenteux du TDA/H dans les minorités culturelles
Nathalie Franc (Montpellier – France)
Que peut-on attendre des nouvelles molécules dans le traitement de
l’enfant TDA/H
Marie-France Le Heuzey (Paris – France)
62
Mémoire de travail : une étude d’imagerie cérébrale fonctionnelle ches les
enfants atteints de TDA/H
Isabelle Massat (Bruxelles – Belgique)
Dr Isabelle Massat
Faculté de Médecine, Campus Erasme, ULB CP601, route de Lennik 808
B - 1070 Bruxelles
Mail : [email protected]
Tel : +32 2 555 6119
Les fonctions exécutives, altérées dans le TDAH, font l'objet de nombreuses investigations.
En particulier, la mémoire de travail (MT), (un système qui permet de stocker et gérer
temporairement des information nécessaires pour effectuer des tâches cognitives
complexes), serait significativement altérée dans le TDAH.
L'imagerie fonctionnelle cérébrale, l'IRMf (imagerie par résonance magnétique), constitue un
des outils les plus prometteurs pour explorer les patterns d'activation cérébraux impliqués
dans des paradigmes cognitifs.
Dans notre étude, nous proposons d'explorer les patterns d'activation cérébrale pour un
paradigme de MT (utilisation de la tâche N-back, IRM de 3 Teslas à l'hôpital Erasme) chez
des enfants atteints de TDAH de type mixte (âgés de 8 à 12 ans n'ayant aucune
comorbidité), dans deux conditions d'acquisition (avec et sans traitement médicamenteux de
MPH), afin d'explorer le rôle du MPH dans la MT. Deux stratégies différentes seront utilisées.
La première concerne un design comprenant un échantillon d'enfants TDAH n'ayant jamais
été traités préalablement par des traitements psychotropes (MPH en particulier) pour leur
premier scan et ayant reçu un traitement par MPH pour leur deuxième scan (à raison de
0.5/mg/dose).
Le deuxième échantillon concerne la sélection d'enfants préalablement traités par MPH. Les
deux scans s'effectueront selon les conditions placebo ou traitement MPH,(ou le contraire,
étude en double aveugle) également à raison de 0.5mg/dose.
Ces deux stratégies, complémentaires, nous permettront d'explorer s’il existe une différence
de patterns d'activations dans chaque condition, afin de mieux cerner le rôle du MPH dans la
MT.
63
Le traitement médicamenteux du TDA/H dans les minorités culturelles
Nathalie Franc (Montpellier – France)
Nathalie Franc, Diane Purper-Ouakil
Dr Nathalie Franc, psychiatre, praticien hospitalier, CHU Montpellier MPEA Saint Eloi,
80 avenue Augustin Fliche, 34295 Montpellier Cedex 5
[email protected]
Tel : 04 67 33 72 49
Dr Diane Purper-Ouakil, psychiatre, praticien hospitalier
CHU Robert Debré, Service de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent
INSERM U 675 / U894 Centre Psychiatrie et Neurosciences, Equipe 1 « Analyse génétique
et clinique des comportements addictifs et psychiatriques », 2 ter rue d’Alésia, 75014 Paris
[email protected]
Tel : 01 40 03 22 63 Fax : 01 77 72 55 95
Les taux de traitement médicamenteux dans le TDAH de l’enfant et de l’adolescent sont
faibles dans les familles migrantes ou dans les pays en voie de développement, ce qui ne
semble pas en rapport avec des différences de prévalence du trouble. Depuis quelques
années, les causes de cette disparité font l’objet de recherches ce qui a conduit à une
meilleure prise en compte des facteurs socio-culturels dans le diagnostic du trouble et les
projets thérapeutiques.
L’existence d’un profil spécifique de réponse ou de tolérance aux traitements
médicamenteux du TDAH est encore débattue. Les études d’efficacité à court terme des
stimulants dans des populations d’origine culturelle et ethnique diverse montrent une
amélioration similaire des symptômes TDAH ; les analyses poolées ou la recherche de
modérateurs de la réponse thérapeutique semblent écarter des effets majeurs de ces
variables. En revanche, des variants génétiques ont été impliqués dans la réponse au
traitement, avec les stimulants et les non stimulants ce qui indique que la recherche en
pharmacogénétique pourrait être une piste intéressante pour individualiser les traitements,
tout comme une meilleure attention aux déterminants socio-culturels, sans que cela
n’implique un recoupement de ces deux aspects.
64
Que peut-on attendre des nouvelles molécules dans le traitement de l’enfant
TDA/H
Marie-France Le Heuzey (Paris – France)
Dr Marie France Le Heuzey
Service de Psychopathologie de l’Enfant et Adolescent
Hôpital Robert Debré - Paris
Tel : 01 40 03 22 92
Autorisée aux Etats-Unis depuis 2002, l’atomoxétine a reçu un avis positif de l’Afssaps pour
l’octroi de l’AMM en France le 1er décembre 2009.
Les nombreuses études internationales ont montré la supériorité sur le placebo, la non
infériorité par rapport au methylphendiate de ce traitement non psychostimulant dans le
TDAH .Inhibiteur sélectif de la recapture de la norépinephrine, il exprime son action sur 24h
et parait intéressant chez les patients souffrant de comorbidités telles que : tics et syndrome
de Gilles de la Tourette, troubles anxieux, insomnie d’endormissement, risque d’abus de
substances. Les données de tolérance seront également présentées.
65
Session 8 : Communications libres
Evaluation de l’attention sélective chez l’enfant TDA/H : délai
développemental versus déficit spécifique ?
Sophie Donnadieu (Chambéry – France)
Evaluation pédopsychiatrique et psychodynamique d’une cohorte de 36
enfants
Maia Guinard (Paris – France)
La remédiation cognitivre comme outil d’intervention auprès d’enfants
présentant un TDA/H
Véronique Parent (Montréal, Québec – CANADA)
L’introduction de mesures cognitives dans l’évaluation diagnostique du
TDA/H : comparaison de deux démarches d’évaluation
Mélanie Rouillard (Montréal, Québec – CANADA)
66
Evaluation de l’attention sélective chez l’enfant TDA/H : délai développemental
versus déficit spécifique ?
Sophie Donnadieu (Chambéry – France)
Sophie DONNADIEU1et2, Carole BERGER1et2, Marie LALLIER2, Christian MARENDAZ2 and
Annie LAURENT3
1 Université de Savoie (Chambéry), U.F.R. L.L.S.H., Département de Psychologie, Route du
Sergent Revel, Jacob-Bellecombette - BP. 1104, 73011 Chambéry Cedex, France.
2 Laboratoire de Psychologie et Neurocognition (UMR 5105), Université Pierre Mendés
France (Grenoble)
3 CHU de Grenoble, Département de Psychiatrie
Introduction :
Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) concernerait 3 à 7%
des enfants scolarisés, les garçons étant plus fortement représentés que les filles (Barkley,
1997). Selon le DSM-IV (APA, 1994), trois formes de TDA/H peuvent s’observer: (a) une
forme inattentive ; (b) une forme hyperactivité et impulsivité et (c) une forme combinée
caractérisée par un déficit attentionnel associé à une hyperactivité et une impulsivité. Les
recherches récentes tendent à indiquer que le déficit attentionnel le plus prononcé des
enfants TDA/H concernerait essentiellement l’attention soutenue (Manly, Anderson, NimmoSmith, Turner, Watson & Robertson, 2001; Tsal Y., Shalev, L & Mevorach, C, 2005). Bien
que les résultats ne soient pas toujours consensuels, les études plus spécifiquement
centrées sur l’attention sélective ont fréquemment échoué à mettre en évidence un déficit à
ce niveau (Hazell, Carr, Lewin, Dewis, Heathcote, & Brucki, 1999 ; Huang-Pollock, Nigg, &
Carr, 2006). Or, dans ces études, l’attention sélective est examinée essentiellement au
travers de tâches spatiales (recherche de cible, orientation visuo-spatiale, etc.…).
Nous examinons ici dans quelle mesure les enfants TDA/H pourraient présenter des
problèmes d’attention sélective dans une situation impliquant non plus un traitement spatial
mais un traitement séquentiel de l’information. Une tâche de présentation sérielle visuelle
rapide est utilisée (« rapid serial visual presentation task, RSVP », Raymond & al.,1992),
permettant donc d’examiner l’attention sélective temporelle. Cette tâche offre en outre la
possibilité d’analyser séparément les effets liés aux processus d’inhibition ou de sélection et
les effets liés aux ressources attentionnelles. Ceci est important car il a été proposé que les
difficultés des enfants TDA/H pourraient résulter d’une quantité moindre de ressources
disponibles pour le contrôle attentionnel (Mason, Humphreys & Kent, 2004).
Dans la tâche RSVP, le « blink attentionnel » (AB) traduit un déficit dans la capacité à
détecter une seconde cible après la l’identification d’une première cible (ces deux cibles
apparaissant aléatoirement au sein d’une séquence de distracteurs présentés rapidement). Il
a précédemment été rapporté que le blink attentionnel de l’enfant TDA/H présentait une
forme différente de celui de l’enfant contrôle (Hollingsworth et al., 2001 ; Armstrong et
Munoz, 2003, Li et al., 2004). Les sujets TDA/H ont ainsi été décrits comme présentant, par
rapport à des sujets contrôle de même âge, un blink attentional prolongé (c’est à dire que la
perturbation liée au traitement du premier stimulus dure plus longtemps). L’amplitude (c’est à
dire le taux d’interférences lié à double tâche) a aussi été rapporté comme étant plus
importante chez l’enfant TDA/H (versus contrôle), bien que ceci ne se vérifie pas sur une
partie de l’échantillon (Li & al., 2004). Pour finir, un décalage temporel du minimum de
performances en double tâche a aussi été rapporté chez les sujets TDA/H, l’interférence
maximale apparaissant dans ce cas plus tardivement que chez les sujets contrôles.
L’ensemble de ces données suggère que les mécanismes temporels d’attention sélective
sont effectivement perturbés chez l’enfant TDA/H. Notre objectif est de fournir une
description claire de ces perturbations en analysant a) dans quelle mesure elles peuvent être
interprétables en termes de ressources attentionnelles ou de processus d’inhibition
perceptive, b) dans quelle mesure elles correspondent à un simple délai développemental
ou un déficit spécifique (avec des processus attentionnels qui serait qualitativement
différents chez l’enfant TDA/H de ceux intervenant chez l’enfant tout venant).
67
Concernant cette dernière question il a été en effet proposé que les difficultés des enfants
TDA/H puissent s’expliquer en terme de retard dans le développement de certains processus
attentionnels, en particulier les processus inhibitoires (Barkley, 1997).
Méthode :
Sujets: Cinquante deux sujets réparties selon trois groupes ont participés à cette étude: 20
adultes (âge moyen: 21, e.t.: 2.7, 18 garçons et 2 filles), 20 enfants contrôles (âge
chronologique : 10.5 ans, e.t. : 0.85, âge lexique : 9.5 ans, e.t.: 1.36, 12 garçons et 8 filles) et
12 enfants diagnostiqués TDA/H (âge moyen: 11.6, e.t.: 1.2, 12 garçons). Les enfants TDA/H
ont été recrutés parmi les patients de l’“Unité de Psychologie Médicale Infantile” (UPMI) au
CHU de Grenoble (critères diagnostiques du DSM IV, questionnaire de Connors et entretien
avec un médecin psychiatre). Les 12 sujets TDA/H recrutés présentaient tous des difficultés
attentionnelles. Les critères d’exclusions pour les enfants TDA/H étaient les suivants :
troubles de la lecture, troubles psychotiques et/ou dépressifs, troubles neurologiques,
troubles perceptifs et/ou moteurs, comportements d’opposition, QI inférieur à 80. Les enfants
TDA/H suivaient tous un traitement à la médicamenteux (methylphenidate 10mg 1 à 2 fois
par jour). Le traitement était interrompu 24h avant la passation des tests.
Stimuli et procédure: Chaque séquence de stimuli était composée de 24 chiffres noirs ou
rouges (1 à 9) – Police Arial, 12 pts, recouvrant .7°x.7° d’angle visuel. Les chiffres étaient
présentés rapidement séquentiellement au centre de l’écran. La cible à identifier (T1)
correspondait au seul chiffre rouge présenté dans le flux (1ou 5). La cible T1 était précédée
de 4, 10 ou 16 pre-T1 distracteurs choisis aléatoirement à chaque essai. La cible à détecter
(T2) était le chiffre « 0 », présenté en noir comme les distracteurs. Cette cible était présente
dans la moitié des essais. Dans ce cas elle apparaissait aléatoirement à chaque essai à
l’une des 7 positions possibles après la présentation de T1. Dans la moitié des essais où T2
était absente, elle était remplacée aléatoirement par un distracteur. Chaque chiffre
apparaissait pendant 40 ms avec un ISI égal à 60 ms, aboutissant à un taux de présentation
de 10 chiffres par seconde. Les sujets passaient deux conditions, chacune composées de 84
essais [3 (pre-T1 fillers) X 7 (Position) X 2 (T2 présence)] présenté deux fois]. En condition
de simple tâche, le sujet devait détecter la présence du chiffre “0”. En condition de double
tâche, il devait identifier le chiffre apparaissant en rouge (1 ou 5) puis détecter la présence
du chiffre « 0 ». Chaque séquence débutait par un point de fixation présenté pendant 250
ms, suivi par les 24 chiffres. Quinze essais d’entraînement, dans lesquels les sujets
recevaient un feedback, étaient au préalable réalisés.
Résultats :
Une première analyse de variance (ANOVA) sur les pourcentages de détections correctes
de T2 (quand T1 était correctement identifié) avec comme facteur intra-sujets la condition
(simple versus double tache) et la position de T2 après T1 (7 positions) et comme facteurs
inter-sujets le groupe (adulte versus, enfants contrôles, versus enfants TDA/H) a été
réalisée. L’analyse révèle un effet du groupe [F(2,45) = 20.66, p = .000], de la condition
[F(1,45) = 19.18, p = .000] et des positions de T2 [F(7,315) = 22.19, p = .000]. L’interaction
significative des facteurs Position de T2 et Condition [F(7,315) = 16.40, p = .000) suggère la
présence d’un “BA”. Celui-ci diffère selon les groupes, ainsi qu’en témoigne la triple
interaction Condition x Position T2 x Groupe [F(14,315) = 2.17, p = .008]. Des comparaisons
post-hoc (Newman-Keuls) montrent la présence d’un “BA”: a) chez les adultes aux positions
2 et 3, b) chez les enfants contrôles aux positions 3 et 4 et c) chez les enfants TDA/H aux
positions 3, 4 et 5. La position du minimum diffère également selon les groupes : position 2
pour les adultes et position 3 et 4 pour les enfants contrôles et TDA/H respectivement.
Une seconde analyse de variance (ANOVA) avec la position de T2 (7) comme facteur intrasujets et le Groupe comme facteur inter-sujets a été effectuée sur la différence de
performances observée dans les simple et double conditions, ceci afin d’évaluer si
l’amplitude du BA est différente d’un groupe à l’autre.
68
L’analyse révèle un effet de la position de T2 [F(7,315) = 3.47, p = .001] et de l’interaction
Position X Groupe [F(14,315) = 2.38, p = .003]. Les comparaisons orthogonales réalisées
montrent que la différence de performances entre les deux conditions est plus importante
chez les Enfants TDA/H que chez les enfants contrôles et les adultes confondus [F(1,44) =
5.59, p = .03] qui ne diffèrent pas significativement.
Discussion :
L’analyse développementale (comparaison adultes versus enfants contrôles) montre
que l’amplitude et la durée du BA est équivalente pour les deux groupes. En revanche,
l’apparition du BA chez les enfants est plus tardive que chez les adultes (position du
minimum). Les adultes présentent un lag 1 sparing alors que les enfants présentent un lag 1
et 2 sparing. Ces résultats suggèrent que la vitesse de fonctionnement de la porte
attentionnelle est plus lente chez les enfants que chez les adultes alors que les ressources
attentionnelles sont équivalentes. L’effet lié à la pathologie (comparaison enfants contrôle vs
enfants TDA/H) montre un décalage temporel du BA chez les enfants TDA/H, associé à un
BA plus long et d’amplitude plus importante. Les résultats couplés des effets
développementaux et de la pathologie suggèrent, pour les enfants TDA/H, un retard dans le
développement des processus inhibitoires (déduit du décalage temporel et de la durée
accrue du BA) associé à un déficit des ressources attentionnelles (déduit de l’amplitude plus
importante du BA). Une étude actuelle (Berger et al., soumis) suggère l’existence d’effets
développementaux sur le BA, qui ne sont jamais pris en compte dans les recherches utilisant
le paradigme RVSP chez des sujets TDA/H. Cette étude vient confirmer l’idée que
l’approche développementale permet de mieux cerner les difficultés rencontrées par les
enfants TDA/H, en analysant de façon conjointe ce qui peut être de l’ordre d’un déficit
spécifique et ce qui peut être lié à un retard développemental. Sur ce point, il est néanmoins
nécessaire de compléter nos données en étudiant un groupe d’enfants plus jeunes. Il s’agit
de vérifier qu’un profil analogue puisse être observé chez des enfants TDA/H et des enfants
tout venants plus jeunes. Par ailleurs, les patterns observés dans les différentes études ne
sont pas toujours identiques malgré l’utilisation d’un même paradigme. Une étude récente
chez des sujets dyslexiques (Lallier et al., en révision) propose d’analyser le déficit en
modélisant les différents paramètres du BA, ceci afin de conclure de façon précise sur la
nature des processus déficitaires.
Plusieurs questions, qui n’ont pas pu être abordées, sont également en cours
d’étude. Il s’agit tout d’abord de déterminer si les déficits ou effets développementaux mis en
évidence ici s’appliquent de la même façon à tous les enfants TDA/H présentant un trouble
attentionnel ou si ces déficits diffèrent selon la forme de ce trouble (TDA ou TDA/H).
Parallèlement, le rôle du traitement médicamenteux sur les différents aspects de l’attention
devrait permettre de préciser sur quelles caractéristiques de l’attention celui-ci peut avoir un
effet bénéfique (Donnadieu et al., en préparation). Enfin, un déficit attentionnel touchant à la
fois la modalité visuelle et auditive a déjà pu être observé chez une patiente dyslexique avec
ce type de paradigme (Lallier et al., 2010). Cette question devra être posée dans le cadre du
TDA/H, en adaptant le paradigme à la modalité auditive.
Bibliographie :
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70
Evaluation pédopsychiatrique et psychodynamique d’une cohorte de 36
enfants
Maia Guinard (Paris – France)
Dr J. Chambry1, M. Guinard2, Dr C.Billard3, E.Lacaze4, A.Cohen de Lara5
En dépit du caractère relativement univoque de la littérature scientifique internationale, il
existe encore une grande hétérogénéité sur les conceptions du Trouble Déficitaire de
l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) en Europe et particulièrement en France. En
effet, si ce diagnostic, tiré d’une clinique pédopsychiatrique comportementale et cognitive a
été argumenté secondairement par une approche neuroscientifique, la clinique
psychodynamique le considère essentiellement comme un syndrome révélateur d’une
organisation psychique pathologique sous jacente. Ainsi le concept de TDA/H réactualise
l’ancien débat qui oppose une compréhension des symptômes en termes de perturbations
neurobiologiques ou en termes de défense et d’organisation psychopathologique.
Afin de tenter de réunir ces deux approches, il a été possible, dans le cadre d’une
étude exploratrice prospective et pluridisciplinaire menée dans le Centre de Référence sur
les Troubles des Apprentissages (CHU du Kremlin Bicêtre, Paris) de constituer une cohorte
de 36 enfants présentant ce trouble.
•
•
Une exploration psychiatrique a été menée avec une approche à la fois
classificatoire et psychodynamique, afin d’étudier la prévalence ou non d’une
organisation psychique spécifique a la cohorte.
Cette évaluation a été complétée par la passation d’épreuves de personnalité :
1° Rorschach, 2° CAT (avant 9 ans) ou TAT, analysés dans une perspective
psychodynamique.
Une co-morbidité psychopathologique selon l’axe I du DSM touche la majorité des
enfants, principalement à type de troubles anxieux. Les interactions parents enfants sont
fréquemment inadaptées. L’organisation de la personnalité est limite chez 30% des enfants
selon l’évaluation pédopsychiatrique et chez 58% selon l’interprétation des tests de
personnalité. Il n’y a pas de corrélation entre scores attentionnels et co-morbidité
psychopathologique.
Les tests projectifs affinent et enrichissent cet entretien pédopsychiatrique, la moitié des
enfants présentant une organisation limite. Cela confirme l’intérêt des tests projectifs et
réaffirme le lien entre déficit attentionnel et pathologie limite, objet de nombreux travaux.
Cependant il n’est pas possible de limiter cette symptomatologie attentionnelle à la seule
organisation limite et l’hétérogénéité structurelle justifie de réfléchir au projet thérapeutique
selon chaque enfant.
Les questionnaires utilisés lors de l’évaluation sont peu corrélés au diagnostic
pédopsychiatrique, suggérant les limites de questionnaires même détaillés comme le CBCL
pour rendre compte de la structuration psychique de l’enfant dans son environnement et
éclairer les propositions psychothérapiques. Cependant, il existe au CBCL parents un score
plus élevé de difficultés de socialisation, trouble de pensée, comportement délictueux et
agressif chez les enfants présentant un TOP ou un TC, ce qui est conforme aux critères
diagnostics de ces deux entités syndromiques. Par ailleurs les enfants présentant une
organisation limite à l’entretien pédopsychiatrique avait un niveau d’anxiété plus important
(Conners Parents) et un score plus élevé de comportement agressif (CBCL parents) ce qui
est décrit dans les critères mêmes de la CFTMEA
1
Fondation Vallée, Paris
Université Paris-Descartes
3
Centre de Référence sur les Troubles des Apprentissages, Hôpital Bicêtre, Paris
4
Centre de Référence sur les Troubles des Apprentissages, Hôpital Bicêtre, Paris
5
Université Paris-Descartes
2
71
Enfin, il n’y a pas de corrélation nette entre les scores des tests attentionnels et
l’évaluation pédopsychiatrique ou psychodynamique suggérant une analyse sans a priori du
déficit attentionnel d’une part, et de la co-morbidité psychopathologique d’autre part.
Ce travail comporte bien entendu des limites en terme de nombre d’enfants et de biais
de recrutement interdisant une généralisation des conclusions. L’évaluation psycho
dynamique doit être affinée : une étude des modalités défensives spécifiques au TDA/H,
ainsi qu’une appréhension plus précise des éléments dépressifs et des différents types
d’angoisses sont en cours.
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72
La remédiation cognitivre comme outil d’intervention auprès d’enfants
présentant un TDA/H
Véronique Parent (Montréal, Québec – CANADA)
Véronique Parent, Ph.D.1 Marie-Claude Guay, Ph.D. 2 André Achim, Ph.D. 2
1
Département de psychologie, Université de Sherbrooke
Département de psychologie, Université du Québec à Montréal
2
Le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDA/H) constitue un des troubles
neurodéveloppementaux les plus fréquemment diagnostiqués au cours de l’enfance
(American Psychiatric Association, 2000). De plus, le trouble est souvent associé à diverses
problématiques (troubles de la conduite, troubles d’apprentissage, anxiété, etc.), ce qui
entraîne des difficultés d’adaptation sociale et scolaire chez ces enfants, qui se poursuivent
dans la majorité des cas jusqu’à l’âge adulte (Barkley, Fisher, Smallish, & Fletcher, 2002).
Ainsi, l’importante prévalence du trouble et les difficultés d’adaptation qu’il entraîne rendent
nécessaire la mise en place d’interventions efficaces.
Le nombre important de recherches menées dans le domaine de la psychologie cognitive et
des neurosciences a par ailleurs contribué à faire évoluer la conception du TDA/H et la
présence de déficits cognitifs, tant attentionnels qu’exécutifs, est maintenant clairement
établie (voir Guay & Laporte, 2006). La mise en évidence de processus cognitifs déficitaires
dans le TDA/H, de pair avec les connaissances sur le plan de la plasticité neuronale et du
développement du cerveau chez l’enfant, ont donc encouragé les chercheurs à développer
des programmes d’intervention de nature cognitive, telle que la remédiation cognitive. La
remédiation cognitive se définit comme une intervention dont le principal objectif est
d’améliorer les fonctions cognitives déficitaires (Medalia & Lim, 2004) et plusieurs études
indiquent un impact positif de ce type d’intervention sur le fonctionnement cognitif, sur les
capacités d’autorégulation des comportements (inattention et hyperactivité-impulsivité) ou
sur le fonctionnement scolaire des enfants souffrant d’un TDA/H (p. ex., Klingberg et al.,
2005; Shalev, Tsal, & Mevorach, 2007). La présente étude a pour objectif d’examiner
l’impact de deux programmes de remédiation cognitive axés spécifiquement sur deux
fonctions exécutives déficitaires dans le TDA/H, sur 1) les fonctions attentionnelles et
exécutives et sur 2) l’autorégulation du comportement.
Soixante-dix-sept enfants âgés de 7 et 13 ans participent à l’étude. Des évaluations pré et
post intervention, comprenant des mesures neuropsychologiques (fonctions attentionnelles
et exécutives) et des mesures comportementales, sont effectuées et la performance des
enfants bénéficiant d’un programme de remédiation cognitive est comparée à celle d’un
groupe en liste d’attente ne recevant aucune intervention spécifique. Seules une
amélioration des capacités de mémoire de travail directement entraînées et une diminution
des comportements d’inattention, telle que rapportée par les parents, sont observées auprès
des enfants ayant reçu un programme visant le développement des capacités de mémoire
de travail. Aucun effet d’intervention n’est relevé pour le groupe ayant bénéficié du
programme visant le développement des capacités d’inhibition, tant sur le plan cognitif que
sur le plan de l’autorégulation des comportements. Contrairement à ce qui est généralement
observé dans les écrits scientifiques, ces résultats tendent à indiquer un effet limité de
l’intervention. En discussion, les aspects à considérer quant à l’efficacité de la remédiation
cognitive comme outil d’intervention auprès d’enfants présentant un TDA/H sont abordés,
soit l’intensité de l’intervention et la motivation. La faisabilité de ce type d’intervention dans le
milieu de vie de l’enfant est également discutée.
Bibliographie :
American Psychiatric Association (2000). Diagnosis and Statistical Manual of Mental
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Revised (DSM-IV-TR). Washington, DC: Author.
73
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training (CPAT) program: Effective direct intervention for children with ADHD. Child
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74
L’introduction de mesures cognitives dans l’évaluation diagnostique du
TDA/H : comparaison de deux démarches d’évaluation
Mélanie Rouillard (Montréal, Québec – CANADA)
Mélanie Rouillard, M. Ps.,1,2, Jacques Leroux, M. D.1, Philippe Lageix, M. D. 1, Marie-Claude
Guay, Ph. D1,2.
Contexte théorique :
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental dont l’incidence génétique est particulièrement élevée (Spencer et al.,
2006). Des études d’imagerie cérébrale ont mis en évidence certaines anomalies chez les
individus qui en sont atteints, notamment une diminution du volume du cortex préfrontal
(Emond et al., 2009; Giedd et al., 2001; Spencer et al., 2006). Cette région est spécialement
impliquée dans les fonctions cognitives de haut niveau telles que les fonctions
attentionnelles, la mémoire de travail, l’inhibition et la planification (Fassbender &
Schweitzer, 2006). Or, ces fonctions exécutives s’avèrent déficitaires chez les personnes
atteintes d’un TDAH lorsqu’elles sont comparées à des participants contrôles (pour une
revue, voir Willcutt et al., 2005).
Le premier modèle théorique qui tente d’expliquer les liens entre ces déficits exécutifs et les
comportements associés au TDAH est celui de Barkley (1997, 2006). Selon ce modèle, le
déficit principal du TDAH concerne l’inhibition de la réponse. Cette capacité d’inhibition
permet d’introduire un délai de réponse qui laisse la place à l’expression de quatre fonctions
exécutives : 1- la mémoire de travail non verbale, 2- l’internalisation du discours (ou mémoire
de travail verbale), 3- l’autorégulation de l’affect, de la motivation et de l’éveil, et 4- la
planification ou reconstitution. Un retard dans la mise en place de ces processus entraînerait
les manifestations comportementales typiquement observées chez les jeunes qui présentent
un TDAH.
En accord avec le modèle de Barkley, plusieurs études ont mis en évidence un lien entre le
TDAH et la présence de déficits attentionnels et exécutifs. Dans leur méta-analyse, Willcutt
et al. (2005) ont identifié des faiblesses significatives aux tâches exécutives chez les
personnes atteintes d’un TDAH, les effets les plus forts et les plus consistants étant obtenus
pour les mesures d’inhibition de la réponse, de vigilance, de mémoire de travail et de
planification.
En dépit des déficits cognitifs associés au TDAH identifiés dans la littérature, la démarche
d’évaluation diagnostique classique du TDAH ne prend pas en considération le profil cognitif
des jeunes. Cette démarche repose essentiellement sur l’observation de comportements
d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité, ainsi que sur l’anamnèse détaillée de l’individu.
Le DSM-IV-TR (American Psychiatric Association, 2000) est l’outil le plus souvent utilisé en
Amérique du Nord pour diagnostiquer le trouble. Cette procédure largement répandue
présente certaines limites. Par exemple, plusieurs troubles entraînent des symptômes qui
ressemblent à ceux associés au TDAH, ce qui risque d’entraîner de faux positifs. En d’autres
termes, le diagnostic de TDAH peut être posé alors qu’en réalité, l’individu présente un autre
trouble (p. ex. troubles d’apprentissage, troubles anxieux, troubles de comportements, etc.).
Ainsi, le diagnostic différentiel est difficile à faire. En outre, les critères du DSM-IV-TR ne
sont pas modulés en fonction de l’âge et du genre. Pourtant, la littérature suggère une
variation de la symptomatologie au cours du développement, de même que des différences
comportementales entre les garçons et les filles atteints d’un TDAH (Barkley, 2006;
Stefanatos & Baron, 2007).
Nous proposons ainsi d’améliorer la procédure d’évaluation diagnostique en y introduisant
des tests neuropsychologiques d’attention et de fonctions exécutives. Cet ajout permettrait
d’en pallier les lacunes, du moins partiellement.
75
Objectifs et hypothèses :
L’objectif de l’étude consiste à comparer la méthode d’évaluation classique (DSM-IV-TR)
avec une méthode d’évaluation combinée (DSM-IV-TR et tests neuropsychologiques
attentionnels et exécutifs).
Considérant le risque de faux positifs inhérent à la méthode d’évaluation classique, il est
présumé que le diagnostic de TDAH sera émis plus fréquemment avec cette méthode
qu’avec la démarche combinée.
Méthodologie :
79 participants âgés entre 8 et 15 ans ont été recrutés à la Clinique des Troubles de
l’Attention (CTA) de l’hôpital Rivière-des-Prairies. D’abord, une batterie de tests attentionnels
et exécutifs a été administrée aux participants et des questionnaires comportementaux ont
été complétés par les parents et enseignants. Ensuite, le pédiatre de la CTA a évalué les
participants selon la méthode classique, sans considérer les résultats aux tests
neuropsychologiques. Il a par la suite assuré le suivi des participants. Dans un troisième
temps, une équipe indépendante composée d’un psychiatre et d’un psychologue a analysé
les données comportementales et neuropsychologiques de chaque participant et a donné
son impression diagnostique concernant la présence ou l’absence d’un TDAH (démarche
combinée). Enfin, les conclusions de la démarche combinée ont été transmises au pédiatre
et les dossiers pour lesquels les diagnostics divergeaient ont été discutés. Le pédiatre
pouvait réviser ou non son diagnostic initial à la lumière des nouvelles informations et selon
l’évolution du participant. Il pouvait également formuler une requête d’évaluation
complémentaire pour vérifier certaines hypothèses diagnostiques.
Résultats :
Les résultats montrent que le niveau d’accord entre le diagnostic posé par le pédiatre
utilisant la démarche classique et celui posé par l’équipe indépendante (démarche
combinée) est jugé correct (ĸ=.23). Pour la majorité des participants (66%), les diagnostics
concordent, précisément lorsque le TDAH est présent. En revanche, les deux méthodes
donnent des résultats complètement divergents en ce qui a trait à l’absence de diagnostic.
En d’autres termes, les participants « non-TDAH » selon la démarche classique ne sont pas
les mêmes que les participants « non-TDAH » selon la démarche combinée.
Pour 16 participants (20%), les deux méthodes divergent d’opinion en ce qui a trait à la
présence ou l’absence du TDAH. Pour 13 d’entre eux, la démarche combinée conclut à
l’absence d’un TDAH alors que la démarche classique conclut à la présence d’un TDAH. À
l’inverse, 3 participants ont reçu un diagnostic de TDAH selon la démarche classique mais
pas selon la démarche combinée. Ainsi, l’absence de TDAH est évoquée plus fréquemment
selon la démarche combinée que selon la démarche classique. Parmi ces 16 cas divergents,
7 (9% de l’échantillon total) ont connu une révision de diagnostic; le pédiatre (démarche
classique) a décidé de changer le diagnostic après avoir pris connaissance des résultats aux
tests cognitifs. Pour la plupart, il s’agissait de faux positifs.
Par ailleurs, pour 11 participants (14%), les conclusions des deux démarches convergent en
ce qui concerne la présence du TDAH, mais diffèrent pour la classification. Pour 5 de ces 11
participants (6% de l’échantillon total), le médecin traitant a révisé son diagnostic en faveur
des conclusions de la démarche combinée. Pour la totalité des modifications, le changement
s’est fait du sous-type inattentif au sous-type mixte.
Enfin, il demeure 15 participants (19%) pour lesquels le médecin traitant demeure en
désaccord avec les conclusions de la démarche combinée. De ces 15, il y en a 8 pour
lesquels le diagnostic émis selon la méthode classique révélait la présence de TDAH alors
que la démarche combinée suggérait l’absence de TDAH. Par ailleurs, pour un seul des 15
participants, le diagnostic posé selon la démarche classique indiquait une absence de TDAH
alors que la démarche combinée concluait plutôt à la présence d’un TDAH.
76
Enfin, pour 6 des 15 participants, les conclusions des deux méthodes évaluatives appuyaient
la présence d’un TDAH mais divergeaient en termes de classification.
Conclusion :
Pour 9% des participants, une erreur diagnostique concernant la présence ou l’absence du
TDAH est commise avec la démarche classique. Dans la plupart des cas, il s’agit de faux
positifs, c’est-à-dire que le diagnostic est posé alors que le jeune n’a pas le trouble. De plus,
pour 6% des participants, la méthode classique a sous-estimé la présence du déficit
d’inhibition, et le diagnostic a été révisé en fonction des conclusions de la démarche
combinée et de l’évolution du participant. Au total, le nombre d’erreurs diagnostiques est
estimé à 15%, ce qui équivaut à près de 12 000 enfants seulement au Québec. Ainsi,
l’implication des tests neuropsychologiques d’attention et de fonctions exécutives dans une
approche globale d’évaluation diagnostique apparaît tout à fait pertinente pour augmenter la
fiabilité du diagnostic.
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Coordonnées :
1
Clinique des troubles de l’attention (CTA)
Hôpital Rivière-des-Prairies, 7070 boul. Perras - Montréal, Québec, Canada H1E 1A4
2
Université du Québec à Montréal (UQÀM)
Case postale 8888, succursale Centre-ville - Montréal, Québec, Canada H3C 3P8
77
Communications du vendredi 25 juin
78
SESSIONS PLENIERES
79
Y a-t-il une génétique du TDA/H
Philip Gorwood (Paris – France)
Résumé non communiqué
80
TDA/H et famille, la position des associations de patients
Table ronde internationale avec la participation des représentants
des associations de patients :
• Pascal de Coster, Stéphanie de Schaetzen
Association TDAH Belgique
24 rue de la Glacière - 1060 Bruxelles
Tel : + 32 (0)484 177 708 : le jeudi de 10 heures à 16 heures hors vacances scolaires
www.tdah.be
[email protected]
Pour que notre différence soit aussi notre force !
Présentation de l’association :
L’ASBL TDA/H Belgique a pour objet l’aide aux personnes atteintes de Trouble Déficitaire de
l’Attention avec ou sans Hyperactivité – TDA/H.
Ses actions visent plus précisément à informer, soutenir, guider et former les personnes
concernées de près ou de loin par ce trouble ainsi que l’ensemble des professionnels de la
santé et de l’éducation.
L’ASBL TDA/H Belgique est principalement active en Belgique francophone et en région de
Bruxelles-Capitale mais a des contacts avec des associations, des professionnels et des
patients du monde entier.
5 % des enfants d’âge scolaire et 4% des adultes sont atteints de TDA/H, soit environ
450.000 personnes en Belgique.
Historique de l’association :
L’ASBL TDA/H Belgique est née en décembre 2004, mais sa fondatrice, Pascale De Coster,
après avoir constaté les lourdes conséquences du TDA/H et le manque d’information à ce
sujet, est active sur le terrain depuis le milieu des années 1990. Elle intervient lors de
conférences, prend des contacts avec des professionnels de la santé et de l’éducation,
s’informe sur le trouble etc.
1997 : Création du site Internet : www.tdah.be et du forum de discussion « Tous les enfants
sont différents » - www.forumhyper.net
Décembre 2004 : Naissance « officielle » de l’ASBL TDA/H Belgique qui fonctionne alors
uniquement à l’aide de bénévoles.
Février 2005 : Installation de l’association dans ses bureaux Rue de la Glacière, 24 – 1060
Bruxelles.
Mise en place de permanences hebdomadaires, de groupes de parole mensuels, de sorties
familiales trimestrielles, interventions lors de conférences et formations, organisation de
conférences, mise à disposition de brochures, documentation, livres etc.
81
Octobre 2008 : Engagement d’un premier employé. L’association continue ses actions de
manière plus intensive. Le nombre de bénévoles prêts à s’investir augmente ainsi que le
nombre de projets.
Avril 2010 : Engagement d’un second employé temps plein.
Activités de l’association :
o
Création d'un site Internet www.tdah.be avec de nombreuses informations médicales,
des
témoignages,
des
conseils
ainsi
qu'un
forum
de
discussion :
http://tdahbe.forumdediscussions.net
et
un
profil
facebook :
http://www.facebook.com/tdah.belgique
o
Rédaction, édition et distribution/vente de brochures : guide à l’attention des enseignants
confrontés au TDA/H - guide à l’attention des parents confrontés au TDA/H – le TDA/H à
l’adolescence – « Attention à mon attention ! », une brochure pour expliquer le TDA/H
aux 8 – 12 ans.
o
Dans nos locaux :
• permanence le jeudi de 10 heures à 16 heures : soutien, guidance, information.
• permanence téléphonique : soutien, guidance, information.
• envoi mensuel de notre newsletter à nos abonnés (13.000 abonnés à ce jour).
• information, annonce des activités, conférences, formations etc.
• organisation de groupes de parole pour parents d'enfants TDA/H et pour les adultes
atteints.
• mise en place d'un espace de rencontre ouvert.
• organisation de réunions de bénévoles.
• création d’une bibliothèque.
• organisation de stages pour enfants, adolescents atteints de TDA/H, séances de
psychoéducation.
• Formations pour professionnels de la santé et de l’éducation sur la prise en charge
du TDA/H.
• Formations pour les parents d’enfants atteints de TDA/H.
o
A l’extérieur :
• Organisation de journées récréatives permettant aux personnes TDA/H et à leurs
proches de créer des liens et de partager leur vécu.
• Organisation et animation de nombreuses conférences, notamment dans les écoles.
• Organisation de journées informatives en association avec divers partenaires.
• Formations pédagogiques pour les enseignants.
• Organisation de stages et activités pour enfants TDA/H et aussi pour les parents.
• Mise en place de groupes de parole à divers endroits en Wallonie.
• Participation à des séminaires interdisciplinaires.
• Organisation de rencontres entre professionnels (santé, pédagogie, thérapies).
Description d’une action : stage de psychoéducation pour adolescents atteints de
TDA/H
Nous avons organisé 3 stages de psychoéducation, pour des jeunes d’âges différents
chaque fois : 12-14 ans / 15-17 ans et 10-12 ans.
Le stage durait 4 matinées et accueillait 6 jeunes atteints de TDA/H, animés par une
psychologue et une orthophoniste.
Le prochain aura lieu cet été.
82
Objectifs du stage :
S’informer : Le TDA/H, qu’est-ce que c’est ? Et lui là-dedans ? Quel est l’impact de ce
trouble sur sa vie scolaire et sociale ? Existe-t-il des traitements ? A quoi servent-ils ?
Se sentir moins seul : rencontrer d’autres jeunes qui vivent le même trouble que lui et
partager avec eux ce qu’il vit au quotidien.
Apprendre à mieux se connaître : découvrir ses capacités, ses ressources et ses limites,
pour mieux avancer.
Echanger des outils pour mieux compenser les déficits. Partager des astuces pour mieux
gérer le quotidien à la maison et à l’école.
Développer de meilleures habiletés sociales : apprendre les compétences nécessaires
pour mieux vivre avec et parmi les autres.
Apprendre à mieux gérer l’impulsivité et les frustrations : apprendre à reconnaître ses
émotions, les débordements et échanger des techniques pour mieux les maîtriser.
Type d’activités proposées :
Quizz, improvisation, bricolage, expériences, échanges, jeux…
83
TDA/H et famille, la position des associations de patients
Table ronde internationale avec la participation des représentants
des associations de patients :
• Francine Demers
Association Panda – Canada
L’Association PANDA - MRC Les Moulins fête, cette année, son dixième anniversaire de
fondation.
Nous sommes un organisme communautaire à but non lucratif. Le conseil d’administration
est constitué de 7 administrateurs, qui sont des personnes significatives pour une personne
atteinte de trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou des
intervenants bénévoles sensibilisés à la problématique. Notre corporation a 2 employés soit
une secrétaire-commis-comptable en poste 8 heures hebdomadaire et une responsable des
activités ayant un horaire variable totalisant 30 heures par semaine.
Fondé officiellement en mai 2000 grâce à l’engagement de 7 parents qui souhaitaient faciliter
l’acquisition des connaissances afin que les familles puissent rapidement s’orienter vers des
solutions pour aider leurs enfants en difficulté, soutenu par le centre local de services
communautaires (CLSC) de notre municipalité régionale de comté (MRC) qui nous a
accompagnés par les services d’un organisateur communautaire et d’un psychologue en
santé mentale jeunesse.
Grâce à cette belle équipe, toutes les démarches de fondation ont été effectuées avec
succès. En novembre 2001, la Régie régionale de santé et des services sociaux de
Lanaudière (RRSSSL) nous accordait une subvention financière récurrente. À partir de ce
moment, une employée a été engagée, au début, dans un poste rémunéré 12 heures par
semaine.
Peu à peu, le déploiement s’est réalisé, les liens avec les partenaires du milieu se sont
consolidés et nous sommes entrés dans le réseau communautaire. Participant actif aux
Tables de concertation de la petite enfance, jeunesse, organismes communautaires
autonomes, cliniques (centre hospitalier) et aussi au Regroupement des associations
PANDA du Québec, nous avons vraiment travaillé avec les équipes d’intervenants terrain.
C’est grâce à ces partenariats que nous avons pu réussir, en collaboration avec le PANDA
de la MRC L’Assomption, notre voisine, 3 colloques au cours des 3 dernières années. Vous
trouverez les informations relatives à ces activités en visitant le concours des affiches
associées à cet événement..
L’objectif de ces congrès était de favoriser l’approche multimodale comme moyen favorisant
le développement optimal des capacités de la personne atteinte, le maintien de l’équilibre
familial et surtout la sauvegarde de l’estime de soi.
Chez PANDA – MRC Les Moulins, le volet « développement » se termine, nous entrons
maintenant dans une phase de consolidation des acquis. Des changements sont à entrevoir
au sein de l’équipe de travail. À moyen terme, nous souhaitons engager une intervenante
diplômée pour soutenir les interventions et une personne à la direction qui veillera au bon
fonctionnement administratif de la société.
Permettez-moi de vous introduire à notre mission.
Les principaux objectifs de l’Association sont :
1. De favoriser le regroupement et l’entraide auprès des parents et des proches d’un
enfant ou d’un adulte ayant un TDAH, par des activités telles que des conférences,
des rencontres d’information et d’échange et des ateliers.
2. D’offrir notre contribution aux intervenants afin d’aider à développer et à améliorer
l’aide nécessaire aux personnes ayant un déficit d’attention avec ou sans
hyperactivité.
3. De sensibiliser et informer la communauté relativement à la problématique du TDAH
et de faire connaître les ressources existantes.
84
Depuis environ 3 ans, plusieurs fois par année, nous proposons des ateliers de coaching
parent, en partenariat avec le PANDA de la MRC de l’Assomption. J’en profite pour vous
présenter le contenu.
Rencontre 1
Introduction au TDAH
Sujets abordés :
Présentation des organismes PANDA
Qu’est-ce que le TDAH? - Statistiques - diagnostic
Imagerie du cerveau - Système nerveux central
Explication des neurotransmetteurs - Évolution si non traité
Persistance à l’âge adulte - Interventions multimodales
TDAH chez l’adolescent - TDAH chez l’adulte - Constat
Rencontre 2
Survie 101, partie I & II
Partie I
5 points à compenser : Gestion du temps, de l’espace, de la bougeotte, des émotions et
estime de soi.
Trucs pratiques pour répondre aux 3 premiers points
Partie II
Gestion des émotions et estime de soi
À la fin, on demande aux parents de faire un devoir : réunir la famille et nommer 3 qualités
de chacun
Rencontre 3
Généralement combinée à une rencontre-conférence donnée par un conférencier
chevronné.
Le but à atteindre par cette participation est d’initier les parents à assister à nos conférences.
Rencontre 4
Triumvirat : École, enfant, parent
TDAH et relation avec l’école
L’enfant d’abord - Les devoirs et les leçons
Rappel des difficultés reliées au TDAH
Solutions - Outils pratiques
Ma commission scolaire
Trousse TDAH dans les écoles primaires et secondaires.
La loi sur l’instruction publique - Les plans d’intervention
Rencontre 5
Prendre les longues-vues
Élever sa conscience : élever ou abaisser son enfant?
Mises en situation
Créer un lien privilégié : être dans l’action et non dans la réaction
Apprendre à réparer : 3 renforcements positifs pour un dérapage du parent
Être détecteur de potentiel
Prioriser le lien avec l’enfant
Être un parent engagé
Intégration de la fermeté
Lien d’inclusion et d’exclusion
8 moyens efficaces
Exercices
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Rencontre 6
Un dernier tour de piste
Points à compenser - Particularités possibles - Rappels des points importants
Le sommeil - Rôle du père
Les désordres du système sensoriel - Les points que vous nous avez demandés
Dans le sud de Lanaudière, nous avons la chance d’être appuyées par les sommités qui
interviennent pour le TDAH.
Des conférenciers tels que Dre Annick Vincent, psychiatre qui nous a présenté en mai
dernier la conférence « Le TDAH conjugué au féminin », Le Dr Jacques Leroux qui nous
propose l’introduction au TDAH depuis quelques années déjà, le Dr Martin Gignac qui traite
de la toxicomanie et le TDAH, Dre Christine Laberge qui nous appui aussi par l’animation de
réunions. Nous ne pouvons passer sous silence les conférences-outils données par Dre Line
Massé, psychoéducatrice ou Dre Martine Verreault, psychologue, ou Dr Égide Royer,
psychologue ou Dre Carine Chartrand, psychoéducatrice, ou Dr Michel Gil, psychiatre, ou Dr
Dave Ellemberg, neuropsychologue, Dr Angelo Fallu, psychiatre… et toutes les autres
personnes qui sont venues ou qui viendront.
Nous ne sommes pas seuls, nous avons maintenant une reconnaissance de la
problématique, une expertise en place et une volonté d’améliorer les services pour notre
clientèle cible.
En attendant, nous préparons un colloque familial pour 40 familles, parents et enfants, pour
le 18 septembre 2010, journée du TDAH aux États-Unis.
Si vous voulez voir où nous sommes rendues dans ce projet, n’hésitez pas à communiquer
avec nous par courriel :
Francine Demers – [email protected]
Site Internet : www.pandamrclesmoulins.org
Éliane Goffoy – [email protected]
Site Internet : http://panda.cyberquebec.com
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TDA/H et famille, la position des associations de patients
Table ronde internationale avec la participation des représentants
des associations de patients :
Hélène Ducret – ASPEDAH
Association Suisse romande de parents et d’adultes concernés par le déficit
d’attention/hyperactivité
Depuis 1974, les parents et les professionnels de la santé se préoccupent de la
reconnaissance des problèmes liés à la prise en charge des enfants touchés par le TDA/H
en Suisse. Ils ont créé des associations régionales elpos*, nom utilisé pour désigner le vieux
concept typiquement suisse du dysfonctionnement cérébral mineur chez l’enfant. Dans la
partie francophone de la Suisse, l’Association Aspedah a été créée en 1997. Elle a
rapidement rejoint l’Association faîtière ainsi que le soutien de l’Office Fédéral des
Assurances Sociales OFAS. Les associations régionales totalisent aujourd’hui plus de 3000
membres et l’Aspedah assure son financement par des contributions, des services et des
dons. Elle exclut tous contrats de sponsoring ainsi que toutes acceptations de dons ou
d'autres supports financiers de l'industrie pharmaceutique.
L’Aspedah regroupe avant tout des familles touchées par le TDA/H d’un de leurs proches.
De plus en plus d’adultes nous rejoignent pour obtenir du soutien et l’adresse d’un
spécialiste. Nos bénévoles se font aussi interpeller par des enseignants et des thérapeutes.
Nos buts se situent prioritairement dans le domaine de l’entraide sociale. Le bien de l’enfant
et de la personne concernée est au centre de notre préoccupation L’Association s’efforce
d’apporter un soutien aux parents, aux enseignants et à toute personne ayant un contact
régulier avec des enfants, des adolescents ou des adultes concernés par le TDA/H. Une
permanence téléphonique répond gratuitement aux appels dans chaque région. Des
conseillers compétents s’engagent à traiter toute demande d’une manière objective basée
sur une approche multimodale, globale et individuelle. Cette approche sert également de
base pour le travail d’information auprès de l’opinion publique. L’Aspedah cherche le
partenariat avec les autorités politiques ainsi que les instructions publiques afin de favoriser
l’intégration sociale, scolaire et professionnelle des personnes souffrant du TDA/H.
Des années d’expérience, de l’échange et de collaboration avec des spécialistes permettent
à l’Association de restituer ses compétences acquises dans le domaine des informations
scientifiques, de la recherche, du diagnostic ainsi que de la prise en charge sous forme de
conférences, de formations et de publications.
Objectifs de l’entraide :
o Se comprendre mutuellement en offrant aux parents et aux personnes concernées
une écoute active et une reconnaissance de leurs difficultés
o Offrir un réseau d'échange par le biais des groupes de soutiens régionaux
o Accompagner, orienter et soutenir les parents et toute personne faisant appel à notre
permanence dans leur choix de prises en charges, de thérapies et de traitements
o Travail d’information auprès du public, des autorités et des institutions afin de
favoriser un dépistage et un diagnostic plus précoce du trouble
o Promouvoir la reconnaissance du syndrome et ainsi faciliter une intégration sociale,
scolaire et professionnelle de ceux qui en souffrent
87
o Cultiver les liens avec les professionnels de la santé, les thérapeutes de divers
horizons ainsi que le corps enseignant et les éducateurs dans le but de diffuser des
informations fiables sur les progrès thérapeutiques ainsi que de promouvoir et de
développer des outils d'intervention et des thérapies de rééducation pour les troubles
d'apprentissages et de comportements
Bilan des activités et des projets :
o Permanence téléphonique et secrétariat romand indépendant
o Editions de deux bulletins semestriels et un dossier sur un thème lié au TDAH
o Présence sur le web www.aspedah.ch
o Conférences/manifestations intercantonales
o Congrès national bisannuel sur le TDA/H en collaboration avec l’association
professionnelle SFG-ADHS qui regroupe médecins, psychologues et autres
spécialistes de la recherche et du diagnostic ayant complété une formation
universitaire
o Diverses brochures d’information
o Bibliothèque spécialisée pour membres et étudiants
o Cours et ateliers professionnels pour parents (par exemple « child coaching »)
o Brochure d’information sur le TDA/H avec guide pratique destinée aux enseignants et
éducateurs dans l’enseignement préscolaire et primaire
L’importance de nos actions et de nos missions dans la recherche de partenariat, de
collaboration et de liens privilégiés tant avec les professionnels de la santé que ceux du
corps enseignant peut se résumer dans la citation suivante :
Ce qui concerne tout le monde, tout le monde peut le résoudre.
Chaque tentative individuelle de résoudre ce qui concerne tout le monde, doit
échouer.
Friedrich Dürrenmatt, écrivain suisse
dans la pièce de théâtre « Les
physiciens »
*L’appellation « POS » est utilisée uniquement en Suisse par l’Office Fédéral des
Assurances Sociales (OFAS): Certains enfants atteints de TDA/H remplissent également les
critères de ce qu’on appelle le « syndrome psycho-organique » (POS), dans le sens d’une
infirmité congénitale (Ordonnance sur les Infirmités Congénitales OIC 404), et ont donc droit
à une prise en charge des prestations médicales, thérapeutiques et institutionnelles par
l’Assurance Invalidité (AI). Le diagnostic doit cependant avoir été posé avant l’âge de 9 ans
sans lequel certaines prestations médicales sont soit à la charge de l’assurance maladie soit
à la charge du patient (notamment certains médicaments pour le traitement du TDA/H
adulte)
88
TDA/H et famille, la position des associations de patients
Table ronde internationale avec la participation des représentants
des associations de patients :
• Christine Gétin
Association HyperSupers TDA/H – France
Résumé non communiqué
89
Le TDA/H à travers le monde francophone
Parcours de soin, expérience suisse
Michel Bader - Lausanne
Résumé non communiqué
90
Le TDA/H à travers le monde francophone
Diagnostic, expérience en Belgique
Laurent Victoor - Uccle
Résumé non communiqué
91
Le TDA/H à travers le monde francophone
Prise en charge des patients TDA/H au Canada
Diane Sauriol - Montréal, Québec
« Traitement pharmacologique du TDA/H chez l’enfant, l’adolescent : considérations et
approche québécoise » par Diane Sauriol, M.D, FRCP©, pédopsychiatre, CHUME SainteJustine, 3175 Chemin de la Côte Sainte-Catherine, Montréal, Québec, H3T-1C5, Canada.
L’objectif de cette présentation est de permettre une discussion sur les paramètres qui
encadrent le choix d’un traitement pharmacologique chez l’enfant ou l’adolescent atteint de
TDA/H. Seront également abordés le choix d’outils aidant au suivi pharmacologique, les
modalités d’administration des psychostimulants, les paramètres biologiques à surveiller, les
préoccupations courantes des parents quant aux effets secondaires potentiels. Le tout dans
une perspective de soins telle que pratiquée au Québec.
92
Le TDA/H à travers le monde francophone
Création d’une consultation TDA/H en France
Samuelle Cortese - Tours - France
Résumé non communiqué
93
SESSIONS PARALLELES
94
Session 9 : Traitements non médicamenteux
Remédiation cognitive, fonctiond éxécutives, imagerie cérébrale et
TDA/H
Michel Bader (Lausanne – SUISSE)
Programme psychoéducatif et comportemental pour aider les parents
d’enfants ayant un TDA/H
Line Massé (Trois-Rivières, Québec – CANADA)
Apport des thérapies cognitives et comportementales dans le TDA/H
Gisèle George (Paris – France)
95
Remédiation cognitive, fonctiond éxécutives, imagerie cérébrale et TDA/H
Michel Bader (Lausanne – SUISSE)
Co-auteurs : Nouchine Hadjikhani, Sarah Leopizzi, Blaise Pierrehumbert, Olivier Halfon
Thème : Remédiation cognitive, fonctions exécutives, imagerie cérébrale, plasticité
cérébrale, adolescents, adultes, TDA/H
Les fonctions exécutives représentent une dimension souvent importante des problèmes des
sujets TDA/H de l'enfance à l'âge adulte (Barkley, Nigg, Sonuga-Barke). La remédiation
cognitive est une nouvelle approche des troubles de l'attention et de la mémoire de travail
dans les TDA/H.
Cette recherche investigue l'impact des fonctions exécutives et de la remédiation cognitive
chez des adolescents (12 à 14 ans) et des adultes TDA/H (19 à 30 ans) par rapport à des
sujets contrôles. Le paradigme expérimental utilise un programme informatisé de
remédiation cognitive (Cogmed) sous la forme de 25 séances de training durant une période
de 5 semaines. Cette étude comprend une évaluation de la plasticité cérébrale induite par ce
training cognitif par de l'imagerie cérébrale fonctionnelle et des composantes
neuropsychologiques dans le cadre d'une batterie de tests centrés sur le TDA/H. Une autre
dimension de cette recherche concerne l'investigation des processus de maturation
cérébrale dans les TDA-H.
96
Programme psychoéducatif et comportemental pour aider les parents
d’enfants ayant un TDA/H
Line Massé (Trois-Rivières, Québec – CANADA)
Line Massé1, Martine Verreault2 et Claudia Verret2
Être parent d’un enfant présentant un trouble de déficit d’attention/hyperactivité (TDAH)
soulève de nombreux défis pour les parents. Les recherches indiquent que le TDAH affecte
les interactions de l’enfant avec sa famille et la façon dont les parents vont interagir avec
l’enfant1.
Avec le temps, les parents peuvent développer des pratiques parentales inappropriées et
contre-productives2 qui à leur tour peuvent exacerber les difficultés comportementales de
l’enfant3. Les programmes d’entraînement aux habiletés parentales (PEHP) inspirés de
l’approche comportementale sont reconnus comme étant un des moyens efficaces pour
changer les comportements parentaux4 et sont considérées comme des interventions
probantes dans le traitement du TDAH5. Par ailleurs, la plupart des PEHP adressés aux
parents d’enfants ayant un TDAH portent surtout sur des interventions comportementales
réactives qui visent la réduction des comportements perturbateurs des enfants et le
remplacement de ceux-ci par des comportements plus adéquats en manipulant les
événements qui suivent le comportement ciblé6. Très peu de programmes incorporent des
stratégies comportementales proactives, c’est-à-dire des interventions qui manipulent le
contexte et les événements précédant un comportement cible afin de prévenir l’apparition du
comportement nuisible, de favoriser l’apparition du comportement désiré ou de compenser
les déficits afin qu’ils aient moins d’impacts nuisibles dans la vie du jeune.
L’incorporation de ce type d’intervention semble prometteuse, car dans le contexte scolaire,
ces stratégies ont démontré leur efficacité5. Il en est de même des interventions «
psychoéducatives » qui visent à mieux informer les parents et le jeune sur la nature du
TDAH, sur la médication et la gestion de ses effets secondaires ou des problèmes associés
(problèmes de sommeil, alimentation, etc.). Ces interventions sont rarement incluses dans
les PEHP relevés malgré qu’elles semblent être bénéfiques pour favoriser l’adhésion aux
traitements recommandés et la pro-activité des participants dans leur traitement, qu’ils soient
des parents7 ou des enfants atteints du TDAH8.
De façon novatrice, le programme Mieux vivre avec le TDAH à la maison9 incorpore des
approches comportementales proactives et des interventions « psychoéducative » alliées
aux interventions comportementales réactives. Il est conçu pour aider les parents à
surmonter les difficultés que rencontre leur enfant au quotidien en compensant ses déficits et
en améliorant la gestion de la vie quotidienne tout en favorisant une expérience parentale
positive. Il vise à augmenter la compétence parentale par l’adoption d’attitudes et de
pratiques éducatives favorisant la réduction des comportements inadaptés de leur enfant et
le remplacement de ceux-ci par des comportements plus adéquats. Il vise également à
informer les parents sur la problématique du TDAH (déficits spécifiques, traitements
efficaces, etc.), à les rendre davantage conscients des besoins spécifiques de leur enfant et
à améliorer la qualité de la relation parent-enfant.
Le programme comporte 21 activités d’une durée de deux heures, dont certaines sont
considérées comme incontournables et d’autres optionnelles selon les besoins spécifiques
des parents participants au programme. Différentes stratégies sont utilisées, en particulier
l’enseignement concret, les études de cas, la résolution de problème de groupe, l’approche
collaborative, la valorisation et le renforcement des idées émises par les parents, le
recadrage, le modelage à l’aide de vidéos ou de jeux de rôle, des activités combinées
parents-enfants et l’application auprès de leur enfant de moyens ciblés.
97
Ce programme a été expérimenté dans différents milieux : scolaires, santé et services
sociaux, milieux communautaires. Une recherche qualitative montre une amélioration du
climat familial ainsi qu’un effet sur le reste de la famille, une augmentation du renforcement
et une diminution des punitions de la part des parents et une meilleure communication
familiale10. Une recherche quantitative11,12 montre, que comparativement aux parents du
groupe en attente, les parents ayant participé au programme perçoivent l’encadrement de
leur enfant ayant un TDAH moins difficile à assumer.
Pour ces parents, leur enfant semble présenter moins de comportements liés à
l’hyperactivité, une plus grande adaptabilité à son environnement physique et social, une
meilleure humeur et des comportements plus acceptables. Il semble aussi exiger moins
d’attention de la part de ses parents. De façon globale, la participation semble avoir un
impact positif sur la qualité de la relation parent-enfant13. Des changements significatifs sont
surtout observés pour la perception du soutien parental, le niveau de communication avec
l’enfant et l’établissement de limites. On observe également une amélioration des
comportements des enfants, en particulier les comportements de coopération, d’affirmation
de soi et de responsabilité ainsi qu’une diminution des problèmes d’ajustement associés au
TDAH, comme les problèmes d’attention, de bris des règles et les comportements
agressifs14. La plupart de ces effets se maintiennent 16 semaines plus tard11, 12, 13, 14.
Bibliographie :
1
Barkley, R. A. (2005). Attention-Deficit Hyperactivity Disorder: A Handbook for Diagnosis
and Treatment (3e éd.). New York: Guilford Press.
2
Johnston, C., & Mash, E. J. (2001). Families of children with attention-deficit/hyperactivity
disorder: Review and recommendations for future research. Clinical Child and Family
Psychology Review, 4, 183-207.
3
Daly, B. P., Creed, T., Xanthopoulos, M., & Brown, R. T. (2007). Psychosocial treatments
for children with attention deficit/hyperactivity disorder. Neuropsychology Review, 17,
73-89.
4
Pelham, W. E., Wheeler, T., & Chronis, A. (1998). Empirically supported psychosocial
treatments for attention deficit hyperactivity disorder. Journal of Clinical Child
Psychology, 27, 190-205.
5
Pelham, W. E., & Fabiano, G. A. (2008). Evidence based psychosocial treatments for
attention-deficit/hyperactivity disorder. Journal of Clinical Child & Adolescent
Psychology, 37, 184-214.
6
Massé, L., Lanaris, C., & Couture, C. (2006). Interventions auprès des parents. Dans N.
Chevalier, H. Poissant, M.-C. Guay, A. Achim et P. Lageix (sous la dir. de), Le trouble
déficitaire de l’attention/hyperactivité : Les enjeux en santé et en éducation (p. 255280). Québec : Collection Santé et Société, Presses de l’Université du Québec.
7
Andrew, J. N. (1995). Effects of educating parents about ADHD characteristics and
interventions on subsequent behaviour and their ADHD children. Dissertation Abstracts
International Section A: Humanities and Social Sciences, 56(2-A), 0490.
8
MacKay, L., & Corkum, P. (2006). Evaluation of a demystification workshop for children with
ADHD. Journal of Developmental and Physical Disabilities, 18, 319-332.
9
Massé, L., Verreault, M., & Verret, C. Mieux vivre avec le TDAH à la maison. Programme
pour aider les parents à mieux composer avec le TDAH de leur enfant au quotidien.
Collection Multi-Propulsions. Montréal : Éditions Chenelière Éducation. (Publication
prévue en novembre 2010).
10
Massé, L., & Lanaris, C. (2006). Programme d’intervention multidimensionnelle pour les
élèves présentant un trouble de déficit d’attention/hyperactivité : le point de vue des
acteurs clés. Actes du Congrès de l’EUSARF, Septembre 2005, Université Paris X,
Département des Sciences de l'Éducation
http://netx.u-paris10.fr/eusarf/ActePdf/LanarisMasse.pdf
98
11
Massé, L., Verreault, M., Verret, C., Lageix, P., & Guay, M.-C. (2008). Longitudinal impacts
of a multimodal intervention program addressed to ADHD children and their parents on
the parental stress. Dans C. Canali, T. Vecchiato & J.K. Whittaker. Assessing the
«Evidence-Base» of Intervention for Vulnerable Children and Their Familie (pp. 582584). Padoue, Italie: Fondazione Emmanuela Zancan onlus.
12
Massé, L., Verreault, M., Verret, C., Lageix, P., & Guay, M.-C. (2009). Longitudinal impacts
of a multimodal intervention program addressed to ADHD children and their parents on
children’s social skills and behavior problems. ADHD - Attention Deficit and
Hyperactivity Disorders, 1 (1), 146-147.
13
Verreault, M., Verret, C., Massé, L., Lageix, P., & Guay, M.-C. (Sous presse). Impacts d’un
programme d’interventions multidimensionnel conçu pour les parents et leur enfant
ayant un TDAH sur le stress parental et la relation parent-enfant. Revue canadienne
des sciences du comportement.
14
Verret, C., Massé, L., Verreault, M., Guay, M.-C., & Lageix, P. (En préparation).
Longitudinal impacts of a multimodal intervention program addressed to ADHD children
and their parents on children’s social skills and behavior problems.
Coordonnées :
Line Massé, Ph.D.
Profession: Professeur-chercheur
1
Organisation: Département de psychoéducation, Université du Québec à Trois-Rivières
Adresse: C.P. 500
Code Postal: G9A 5H7
Ville: Trois-Rivières (Québec)
Pays: Canada
Téléphone: 1-819-376-5011, poste 4010
Télécopieur: 1-819-376-5066
Courriel: [email protected]
Martine Verreault, M.Ps., Ph.D.
Profession: Psychologue clinicienne
2
Organisation: Clinique des troubles de l’attention, Hôpital Rivière-des-Prairies
Adresse: 7070 Bl. Perras, Montréal, Québec, H1E 1A4
Téléphone: 514-323-7260, poste 2476
Télécopieur: 514-328-3435
Courriel: [email protected]
Claudia Verret, M.A., Ph.D. (c)
Profession: Éducatrice physique et kinésiologue
2
Organisation: Clinique des troubles de l’attention, Hôpital Rivière-des-Prairies
Adresse: 7070 Bl. Perras, Montréal, Québec, H1E 1A4
Téléphone: 514-323-7260, poste 2866
Télécopieur: 514-328-3435
Courriel: [email protected]
99
Apport des thérapies cognitives et comportementales dans le TDA/H
Gisèle George (Paris – France)
Dr George Gisèle
Pédopsychiatre - Enseignante
Paris, Bordeaux
Le trouble déficitaire de l’attention hyperactivité (TDA-H) est caractérisé essentiellement par
trois grands axes symptomatiques :
Le trouble attentionnel et des fonctions exécutives : les patients ont du mal à maintenir
l’attention focalisée. La réflexion permettant à une action d’être débuté, puis développée et
enfin terminée ne s’exécute pas correctement. Inattentif, et non coordonnées ces patients
passent d’une activité inachevée à une autre et sont rapidement en échec scolaire.
L’impulsivité donne l’impression que ces patients s’activent sans penser aux conséquences
de leurs actes. Ils sont sujets à de nombreux accidents car se mettent en danger sans s’en
rendre compte. En milieu familial et social et scolaire, ils sont mal tolérés. Leur papillonnage
permanent, leurs démonstrations physiques donnent à croire qu’ils font tout pour se faire
remarquer et suscitent rapidement un rejet de la part des adultes, de la fratrie et des pairs.
L’hyperactivité est le reflet du trouble attentionnel et de l’impulsivité. Il ne s’agit pas d’une
simple agitation contrôlable par l’enfant. Il ne peut s’arrêter d’être en mouvement, il se sent
dans l’obligation d’être sans cesse en activité.
Le TDAH touche essentielle les jeunes garçons de 6-12 ans. Très rapidement en échec
scolaire et social, ces patients développent des troubles comorbides tels une faible estime
de soi, un trouble oppositionnel, un trouble des conduites…
Les thérapies cognitives et comportementales ont depuis longtemps fait la preuve de leur
efficacité seule ou en association avec un traitement médicamenteux. Le travail s’axe
directement sur les troubles cognitifs, psychologiques et leur retentissement sur l’enfant. Il
fait aussi appel à un travail cognitif et comportemental avec la famille dont le rôle est
primordial dans l’amélioration des troubles. Enfin d’autres partenaires interviennent
orthophonistes, psychomotricien, enseignants en coordination avec le thérapeute.
Cette présentation se propose, de vous familiariser avec ces différentes prises en charge
cognitives et comportementales,
Bibliographie :
- Barkley R.A ( 1997) Defiant children : A clinician's Manual for Assessment and Parent
training. Guilford Press. New York.
- Braswell et Bloomquist (1991) : Cognitive-behavioral therapy with ADDH Children :Child,
Family and school intervention.The Guilford Press. New York
- Mon enfant s’oppose (2006) ; que dire ? que faire ? Eitions O. Jacob. Paris
- Lecendreux M, L’hyperactivité. Editions Solar, 2003
100
Session 10 : TDA/H et pathologies neurologiques
Déficit d’attention et pathologies neuropédiatriques
Pierres Castelnau (Tours – France)
Epilepsie et TDA/H
Michel Vanasse (Montréal, Québec – CANADA)
Evaluation des troubles attentionnels dans l’épilepsie partielle
idiopathique de l’enfant
Alix Ardoint (Amiens – France)
101
Déficit d’attention et pathologies neuropédiatriques
Pierres Castelnau (Tours – France)
Résumé non communiqué
102
Epilepsie et TDA/H
Michel Vanasse (Montréal, Québec – CANADA)
Michel Vanasse, MD, FRCPC * # , Stacey Bélanger MD, PhD., FRCPC #,
Anne Lortie MD, FRCPC *
* Service de neurologie et # Clinique de TDAH, CHU Sainte-Justine, Montréal
Québec, Canada.
L’épilepsie est probablement la condition neurologique qui est le plus fréquemment associée
au TDAH chez l’enfant. Les études les plus récentes à ce sujet font état d’une incidence de
TDAH de 20% à 60% chez les enfants épileptiques. Ceci peut peut-être expliquer, en partie
du moins, pourquoi les enfants épileptiques présentent plus de difficultés d’apprentissage et
de difficultés d’adaptation sociale que leurs pairs.
Ceci soulève la question de l’indication de traiter les enfants épileptiques qui sont aussi
atteints d’un TDAH avec un médicament psychostimulant compte tenu de la possibilité qu’un
tel médicament puisse aggraver l’épilepsie.
On peut aussi se demander si il y a lieu de faire un électroencéphalogramme (EEG) de façon
routinière à tous les enfants chez lesquels on veut prescrire une médication
psychostimulante. Enfin, l’incidence élevée de TDAH chez les enfants épileptiques nous
porte à choisir une médication antiépileptique qui aura le moins de risque de provoquer ou
d’aggraver un TDAH chez ces enfants.
Après une revue de la littérature scientifique, les neurologues et les membres de la clinique
de TDAH du CHU Sainte-Justine en sont arrivés à un consensus à l’effet que :
-
-
il n’y a pas de contre-indication à prescrire un médicament psychostimulant chez un
enfant dont l’épilepsie est bien contrôlée et qui présente un TDAH qui nuit à son
apprentissage ou à sa capacité de socialiser. À notre avis, les psychostimulants
peuvent même être prescrit avec un suivi attentif, chez les enfants qui présentent une
épilepsie rebelle.
il ne nous apparaît pas nécessaire de faire un EEG à tous les enfants chez qui on
prescrit une médication psychostimulante.
certains médicaments antiépileptiques sont à éviter ou à utiliser avec prudence
comme par exemple le phénobarbital et le topiramate alors que selon certains
auteurs, d’autres pourraient améliorer le TDAH chez les enfants épileptiques comme
la carbamazépine et la lamotrigine.
103
Evaluation des troubles attentionnels dans l’épilepsie partielle idiopathique de
l’enfant
Alix Ardoint (Amiens – France)
ARDOINT.A, QUERNE.L, BOUREL-PONCHEL.E, LE MOING.AG, DELIGNIERES.A, DE
BROCA.A, BERQUIN.P.
Service de Neuropédiatrie, CHU Amiens – Place Victor Pauchet – 80054 Amiens Cédex
Groupe de Recherche sur l'Analyse Multimodale de la Fonction Cérébrale
(G.R.A.M.F.C. - EA 4293)
Introduction :
Des problèmes d’attention et de concentration chez les enfants épileptiques sont
fréquemment rapportés avec des répercussions sur leurs apprentissages scolaires. De
nombreux travaux ont mis en évidence, au moyen de tests neuropsychologiques et/ou de
tâches informatisées, des déficits attentionnels dans des épilepsies symptomatiques et
idiopathiques, avec des résultats parfois contradictoires [1,2,3]. Un ralentissement, un plus
grand nombre d’omissions et d’erreurs sont fréquemment retrouvés; déficits également
décrits dans le TDAH de l’enfant [4,5]. Les liens entre TDAH et épilepsie font l’objet d’un
intérêt croissant [5,6]. Surtout que l’utilisation de traitements pharmacologiques, tel que le
méthylphénidate (MPH), longtemps contre-indiqué dans l’épilepsie car suspecté d’abaisser
le seuil épileptogène, parait être actuellement une alternative envisageable pour améliorer
les déficits attentionnels dans cette pathologie [7,8]. Pour tenter de mieux comprendre les
difficultés attentionnelles présentées par des enfants épileptiques, les similarités et/ou
différences avec des enfants TDAH et discuter l’intérêt d’une prise en charge
médicamenteuse par MPH; nous présentons les résultats de trois études
neuropsychologiques menées dans le service de neurologie pédiatrique au CHU d’Amiens.
Etude 1 :
1. Méthode: 17 enfants présentant une épilepsie partielle idiopathique (EPI) (13 EPCT/4
EPO âgés de 6 à 13 ans) ont été évalués sur trois tâches attentionnelles informatisées
normalisées: une épreuve d’attention visuo-spatiale à double choix de réponses «Capture
attentionnelle» [9] ; deux épreuves de la batterie KITAP (une épreuve de temps de réaction
simple «Alerte» et une épreuve d’inhibition motrice«Go/Nogo») [10].
2. Résultats: dans les épreuves « Capture attentionnelle » et « Alerte », l’analyse des Tscores (scores standardisés) indique que, respectivement, 76,5% et 41,2% des enfants ont
des scores dégradés à -1ET (et au-delà) sur les temps de réaction ; 82,4% et 64,7% sur la
variabilité des temps de réponse. Dans la tâche de « Capture attentionnelle », 76,5% ont des
scores dégradés à -1ET (et au-delà) sur les omissions, 35,3% sur les erreurs et 29,4% sur
les anticipations. Dans l’épreuve de « Go/Nogo », 23,5% des enfants ont des scores
dégradés à -1ET (et au-delà) tant sur les omissions que sur les erreurs.
3. Conclusion: les difficultés attentionnelles chez des enfants présentant une EPI sont
marquées par un ralentissement, une variabilité importante et un nombre élevé d’omissions.
Par contre, ils commettent peu d’erreurs et ne semblent pas gêner au niveau du contrôle
inhibiteur. Ces difficultés attentionnelles sont-elles comparables ou non à celles présentées
par des enfants TDAH? Le ralentissement observé chez la plupart des enfants épileptiques
correspond-il à un « ralentissement global » et donc s’observe-t-il également dans d’autres
types de tâches ?
Etude 2 :
1. Méthode: 21 enfants présentant une EPI (17 enfants de l’étude 1 plus 3 EPCT) et 21
enfants présentant un TDAH (diagnostiqués sur les critères DSM-IV), appariés en âge, en
genre et sur l’efficience intellectuelle, sont évalués sur deux épreuves : la tâche « Capture
attentionnelle » et une tâche motrice « Précision visuo-motrice » (batterie NEPSY [11]).
104
2. Résultats (U de Mann-Whitney): dans la tâche de « Capture attentionnelle », les enfants
EPI répondent plus lentement que les enfants TDAH (p<.038).
Ils tendent par contre à faire moins d’erreurs que les enfants TDAH (p<.057). La majorité des
enfants EPI et TDAH ont des scores dégradés (<-2ET) au niveau de la variabilité des temps
de réponse (respectivement: 76,2% et 52,4%) et au niveau des omissions (respectivement:
57,1% et 52,4%) et ils ne se distinguent pas significativement entre eux sur ces deux
paramètres.
Dans la tâche « précision visuo-motrice », les enfants EPI et TDAH ont des scores dans la
norme au niveau de temps de réalisation mais en-dessous au niveau des erreurs
(respectivement à -0,65ET et -0,75ET) et les scores ne sont pas significativement différents
entre les deux groupes.
3. Conclusion: comparativement aux enfants TDAH, les enfants épileptiques sont plus lents
mais font moins d’erreurs dans une tâche attentionnelle. Par contre, ils sont aussi variables
et font autant d’omissions. Dans une tâche motrice, les enfants épileptiques ne se montrent
pas plus lents que les enfants TDAH ni que la population d’enfants de référence. Des déficits
comparables sont observés chez les enfants EPI et TDAH dans l’épreuve attentionnelle. Des
enfants TDAH évalués au CHU d’Amiens, sur cette même épreuve ont eu des performances
significativement améliorées après prise de MPH. Est-ce que cette amélioration peut
également s’observer chez des enfants épileptiques ?
Etude 3 :
1. Méthode: 18 enfants épileptiques (4 EGI, 4 EGNI, 3 EPI, 7 EPNI) et 18 enfants TDAH,
appariés en âge, en genre, et sur l’efficience intellectuelle ; sont évalués sur la tâche de
« Capture attentionnelle » avant et après prise de MPH (2h après).
2. Résultats (ANOVA): les enfants TDAH font significativement plus d’erreurs que les enfants
épileptiques (p<.05) et bénéficient davantage du traitement (p<.001). Les enfants
épileptiques sont significativement plus lents (p<.005) et plus variables (p<.01) que les
enfants TDAH. Le MPH améliore significativement la variabilité (p<.0001) et les temps de
réaction (p<.0001), et ceci de manière comparable dans les deux groupes.
3. Conclusion: les enfants épileptiques et TDAH sont dégradés sur les paramètres de temps
et de variabilité. Ils bénéficient du MPH pour améliorer leurs performances sur ces deux
paramètres de manière comparable.
Conclusion :
L’utilisation de tests informatisés standardisés dans l’évaluation neuropsychologique des
fonctions attentionnelles chez des enfants épileptiques permet d’objectiver et de préciser
leurs déficits. Ils se traduisent par un ralentissement et une variabilité anormalement élevée
de leurs réponses. La notion d’un ralentissement « global » souvent évoqué dans la
littérature parait discutable car non retrouvé dans une tâche purement sensori-motrice. Ce
résultat plaide plutôt en faveur d’un ralentissement de processus de plus haut niveau peutêtre dans la prise de décision ou la programmation de sa réalisation [6,9].
La dégradation au niveau de la variabilité est fréquemment décrite comme étant un des
marqueurs principaux du déficit attentionnel dans le TDAH et serait le reflet de la « labilité
attentionnelle » [12,13]. La prise de MPH améliore sensiblement les temps de réponses et
leur variabilité chez les enfants épileptiques au même titre que chez les enfants TDAH. Le
MPH semble offrir une possibilité thérapeutique intéressante pour aider les enfants
épileptiques qui présentent des troubles attentionnels, dont on sait les répercussions sur les
apprentissages. Des études complémentaires seraient à envisager afin d’évaluer les
bénéfices du MPH en fonction du type d’épilepsie et apprécier son influence sur la qualité de
vie des enfants.
105
Bibliographie :
[1] Deltour, L., Quaglino, V., Barathon, M., De Broca, A., & Berquin, P. (2007). Clinical
evaluation of attentional processes in children with benign childhood epilepsy with centrotemporal spikes (BCECTS). Epileptic Disorder, 9 (4), 424-431.
[2] Kavros, P.M., Clarke, T., Strug, L.J., Halperin, J.M., Dorta, N.J., & Pal, D.K. (2008).
Attention impairment in rolandic epilepsy: systematic review. Epilepsia, 49 (9), 1570-1580.
[3] Sanchez-Carpintero, R., & Neville, B.G.R. (2003). Attentional Ability in Children with
Epilepsy. Epilepsia, 44 (10), 1340-1349.
[4] Querné,L., & Berquin, P. (2009). Distinct response time distributions in ADHD subtypes.
Journal of Attentional Disorder, 13 (1), 66-77.
[5] Semrud-Clikeman M, & Wical B. (1999). Components of attention in children with complex
partial seizures with and without TDAH. Epilepsia., 40, 211-215.
[6] Aldenkamp A, van Bronswijk K, Braken M, Diepman LA, Verwey LE, & van den
Wittenboer G. (2000).A clinical comparative study evaluating the effect of epilepsy versus
TDAH on timed cognitive tasks in children. Child Neuropsychology, 6, 209-217.
[7] Baptista-Neto, L., Dodds, A., Rao, S., Whitney, J., Torres, A. & Gonzalez-Heydrich, J.
(2008). An expert opinion on methylphenidate treatment for attention deficit hyperactivity
disorder in pediatric patients with epilepsy. Expert Opinion Investigation Drugs, 17 (1), 77-84.
[8] Parisi, P., Moavero, R., Verrotti, A., & Curatolo, P. (2010). Attention deficit hyperactivity
disorder in children with epilepsy. Brain & Development, 32, 10-16.
[9] Deltour, L., Barathon, M., Quaglino, V., Vernier, M.P., Despretz, P., Boucart, M., &
Berquin, P. (2007). Children with benign epilepsy with centrotemporal spikes (BECTS) show
impaired attentional control: evidence from an attentional capture paradigm. Epileptic
Disorder, 9 (1), 32-38.
[10] Zimmermann P, Gondan, M., & Fimm B. (2005). KITAP: Tests d’évaluation de
l’attention- version pour enfants. Psytest.
[11] Korkman M, Kirk U, & Kemp S. (2003). NEPSY, Bilan Neuropsychologique de l’Enfant.
Paris : Éditions du Centre de Psychologie Appliquée.
[12] Castellanos, F. X., Sonuga-Barke, E. J., Milham, M. P., & Tannock, R. (2006).
Characterizing cognition in ADHD: beyond executive dysfunction. Trends in Cognitive
Sciences, 10(3), 117-123.
[13] Vaurio, R.G., Simmonds, D.J., & Mostofsky, S.H. (2009). Increased intra-individual
reaction time variability in attention-deficit/hyperactivity disorder across response inhibition
tasks with different cognitive demands. Neuropsychologia, 47, 2389-2396.
106
Session 11 : TDA/H, médecins généralistes, pédiatres, médecins
scolaires
Accompagnement des enseignants pour favoriser l’inclusion scolaire
des élèves ayant un TDA/H
Catherine Lanaris (Gatineau, Québec – CANADA)
Réflexions sur la prise en charge, en pédiatrie ambulatoire, d’enfants
présentant un TDA/H
Richard Baronnet (Pessac - France)
Les nouvelles missions du médecinde famille, du repérage jusqu’au
suivi thérapeutique des « vrais » et des « faux » TDA/H
Jean-Luc Ribeyrolle (Anglet – France)
107
Accompagnement des enseignants pour favoriser l’inclusion scolaire des
élèves ayant un TDA/H
Catherine Lanaris (Gatineau, Québec – CANADA)
Line Massé, Ph.D., Département de psychoéducation, UQTR
Catherine Lanaris, Ph.D., Département des sciences de l’éducation, UQO
Les élèves présentant un TDAH courent de très grands risques de développer des
problèmes d’adaptation scolaire et psychosociale. Une étude effectuée au Québec indique
que le TDAH est présent chez près de 75 % des élèves qui reçoivent des services éducatifs
à l’ordre primaire pour des problèmes de comportement (1).
Malgré la forte prévalence de cette clientèle et les risques d’inadaptation psychosociale et
scolaire qu’elle présente, les enseignants se sentent souvent démunis pour y faire face, car
ils possèdent généralement une faible connaissance du TDAH, ainsi que des interventions à
privilégier pour aider ces enfants ou encore, ont des croyances et des valeurs qui vont à
l’encontre de ces stratégies d’intervention, refusant alors de les appliquer dans leurs milieux
(2). Leur inclusion scolaire de ces élèves constitue ainsi un défi important pour les acteurs
scolaires.
Dans le cadre d’une recherche-action subventionnée par ministère de l’Éducation du Québec
et échelonnée sur une période de trois ans ans, nous avons développé un modèle de
formation/accompagnement offert à des enseignants du primaire afin de favoriser l’inclusion
scolaire de ces élèves ayant un TDAH (3). Le service de soutien vise à mieux outiller les
enseignants à intervenir auprès des élèves présentant un TDAH intégrés en classe ordinaire
et à les aider dans la mise en œuvre des nouvelles pratiques développées. Il comprend des
ateliers de formation continue adressés aux enseignants, des groupes d’analyse des
pratiques, la supervision par Internet et le développement d’outils concrets. Il se base sur
une approche psychoéducative où les enseignants sont informés sur le trouble et ses
impacts sur la vie scolaire des élèves, sur une approche éducative où les enseignants sont
outillés sur les stratégies pédagogiques pouvant favoriser l’apprentissage de ces élèves et
sur une approche comportementale où les enseignants apprennent à mettre en place des
stratégies pour compenser les déficits des élèves et prévenir l’apparition des problèmes
associés (apprentissage, anxiété, opposition) ou des stratégies pour diminuer les
comportements inappropriés.
Dans le cadre de cette présentation, nous décrirons brièvement le service de soutien
développé : rationnel et principes d’intervention, objectifs poursuivis, approches utilisées,
composantes, contenus touchés, activités et outils utilisés.
Par la suite, nous décrivons la méthodologie suivie. Enfin, nous présenterons les principaux
résultats de l’évaluation qualitative par les principaux acteurs ou témoins du projet (16
enseignants, 21 élèves de 3e à 6e année et leurs parents). Des entretiens semi-dirigés,
d’une durée d’environ 45 minutes ont été effectués auprès de chacun des participants un
mois après la fin des rencontres de groupe, soit à la fin de l’année scolaire. Tous les acteurs
expriment une forte satisfaction par rapport au service reçu. Plusieurs impacts positifs
émergent, entre autres une meilleure connaissance des enseignants concernant le TDAH et
une meilleure compréhension des difficultés spécifiques de ces élèves et de leurs besoins,
une meilleure relation avec ces derniers et un meilleur rendement scolaire des élèves. Les
enseignants apprécient particulièrement les moyens proposés pour compenser les déficits
des enfants, mais éprouvent plus difficulté à appliquer les procédés de modification de
comportement. Ils trouvent que les moyens proposés les ont non seulement aidés pour
l’élève ayant un TDAH, mais aussi pour les autres enfants de la classe. Les rencontres ont
renforcé le sentiment d’autoefficacité des enseignants et les ont motivés à mettre en place
les nouvelles pratiques tout en les aidant à modifier leurs attitudes et leurs croyances
inappropriées envers les élèves.
108
Les parents rapportent que les élèves se sentent plus heureux à l’école. Dans le cadre d’un
autre projet de recherche, nous adaptons actuellement ce modèle aux écoles secondaires
(collège).
Bibliographie :
(1) Déry, M., Toupin, J., Pauzé, R., & Verlaan, P. (2004). Frequency of mental health
disorders in a sample of elementary school students receiving special educational
services for behavioural difficulties. Canadian Journal of Psychiatry, 49 (11), 769-775.
(2) Massé, L., Couture, C., & Anciaux, V. (Sous presse). Connaissances et croyances des
intervenants des milieux scolaires, de la santé et des services sociaux à l’égard du
trouble déficitaire de l’attention /hyperactivité. Santé Mentale Québec.
(3) Massé, L., Lanaris, C., Dumouchel, M., & Tessier, M. (2008). Un service de soutien offert
aux enseignants pour favoriser l’inclusion scolaire des élèves présentant un trouble
déficitaire de l’attention/hyperactivité. Dans J. Myre-Bisaillon et N. Rousseau (sous la
dir. de), Les jeunes en grande difficulté: contextes d’intervention favorables (pp. 141165). Québec : Presses de l’Université du Québec, Collection Éducation/Recherche.
109
Réflexions sur la prise en charge, en pédiatrie ambulatoire, d’enfants
présentant un TDA/H
Richard Baronnet (Pessac - France)
Le TDA/H est un trouble complexe, multifactoriel. Une approche multidisciplinaire, comme le
montrent les différents spécialistes intervenant lors de ce congrès, est indispensable.
Le pédiatre a sa place dans la prise en charge de ces enfants et
accompagnement sur le plan familial et pédagogique.
dans leur
En effet la connaissance d’enfants suivis régulièrement, de la situation familiale, du contexte
social, des antécédents médicaux aide au dépistage.
Le diagnostic ne doit pas s’arrêter aux critères du DSM IV ou de la CIM 10. Il faut faire la part
des différents symptômes qui sont souvent intriqués.
Il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance de cette pathologie en particulier pour le
diagnostic de formes idiopathiques ou symptomatiques et pour la recherche de comorbidités.
Lorsqu’un enfant est adressé pour une suspicion de TDA/H, il faudra planifier cette
consultation qui risque d’être longue et si possible pouvoir disposer avant :
•
•
•
•
des bilans déjà réalisés (psychologique , orthophonique….)
de l’observation écrite des enseignants, des parents
d’éventuels questionnaires comportementaux déjà remplis
d’un dossier médical éventuel.
Comme cette situation idéale est rare, plusieurs consultations sont souvent nécessaires.
Ceci est souvent difficile à comprendre par les parents qui ont des demandes urgentes : « on
n’en peut plus, on ne sait pas quoi faire, on a tout essayé, l’école ne le supporte plus… ».
La présence des deux parents est souhaitable mais pas toujours possible.
Lorsque le diagnostic de TDA/H est suspecté et suivant la connaissance qu’aura le pédiatre
de cette pathologie, de sa situation géographique, de son environnement médical il faudra
discuter le recours (pas toujours nécessaire) :
•
•
•
•
•
•
•
•
au centre référent d’un CHU
à un centre médico- psychologique
à un psychologue pour une évaluation psychométrique (suspicion de retard mental
ou de précocité intellectuelle…)
à un neuropsychologue pour des bilans complémentaires en cas de diagnostic
difficile
à un orthophoniste, un psychomotricien surtout en cas de co-morbidité (dyslexie,
dyspraxie..)
à un pédopsychiatre pour un avis sur le plan du diagnostic et de la prise en charge
(thérapie, quel type ?...)
à des médecins spécialistes en particulier pour la réalisation de bilan audio métrique,
d’écoute corticale
dans tous les cas à une consultation hospitalière si une indication de traitement
médicamenteux est envisagée.
110
En cas de traitement médicamenteux il faudra connaître :
•
•
•
•
les différents médicaments disponibles
les contre indications, les éventuelles interactions (avec des antiépileptiques par
exemple..)
les effets indésirables et la surveillance nécessaire
discuter de la nécessité d’un bilan (biologique, cardiologique…) avant de débuter le
traitement.
Le pédiatre, du fait de sa connaissance dans les différents aménagements possibles pour
ces enfants, a également un rôle dans l’accompagnement des parents :
•
•
•
pour les démarches administratives éventuelles (dossier MDPH…)
pour informer et collaborer avec les enseignants, le médecin scolaire lors de réunions
de synthèses entre les différents intervenants et mettre en place des aménagements
pédagogiques
les orienter vers d’éventuels groupes de parole.
Un bon secrétariat est une grande aide pour l’organisation des rendez-vous, le courrier…
Nous illustrerons des situations particulières au travers de cas cliniques :
•
•
•
TDA/H : un diagnostic à ne pas oublier chez les filles
Enfant précoce intellectuellement et TDA/H
Epilepsie et TDA/H.
La prise en charge d’un enfant présentant un TDA/H est un challenge pour le pédiatre avec
de nombreuses difficultés : nécessité de temps, de disponibilité, d’un travail en réseau, mais
celui-ci mérite d’être relevé.
111
Les nouvelles missions du médecinde famille, du repérage jusqu’au suivi
thérapeutique des « vrais » et des « faux » TDA/H
Jean-Luc Ribeyrolle (Anglet – France)
Résumé non communiqué
112
SESSION PLENIERE
113
Développement et prévention des conduites agressives : vers une
perspective épigénétique
Richard Tremblay (Montréal, Québec – CANADA)
Richard E. Tremblay
Professeur à l’Université de Montréal et University College Dublin, chercheur Inserm (U669).
Jusqu’à tout récemment, la plupart des études sur les agressions physiques ont portées sur
les adolescents et sur les adultes. Les études longitudinales réalisées à partir de grands
échantillons d'enfants d'école primaire ont conduit à des résultats inattendus : la fréquence
des agressions physiques diminue entre le moment où les enfants commencent l'école
primaire et celui où ils terminent l'école secondaire. Le phénomène se présente autant chez
les filles que chez les garçons, bien que la fréquence des agressions physiques est
systématiquement plus basse chez les filles, particulièrement à l’adolescence. Cette baisse
de la fréquence des agressions avec l’âge a été observée dans les années 1980 et 1990 au
Canada, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis au moment où le taux d’homicides était en
augmentation (5, 19, 20).
Cette diminution de la fréquence des actes d'agression physique avec l'âge était inattendue
du point de vue de la théorie de l'apprentissage social de l’agression, puisqu'en vieillissant
les enfants étaient exposés à un nombre toujours croissant de modèles d'agression
physique. Des études longitudinales ont également montré qu'il est fort peu probable qu'un
adolescent se mette tout à coup à présenter de sérieux problèmes d'agression physique à
l’adolescence s’il n’avait pas ce problème à l’enfance (3, 4, 12).
Ces découvertes mènent évidemment à une autre question: si la fréquence maximum
d’utilisation des agressions physique chez la plupart des enfants est au début de l’école
primaire, à quel âge les enfants apprennent-ils à agresser physiquement? Jusqu’à très
récemment, peu de chercheurs s’étaient penchés sur l'agression physique avant l'arrivée à
l'école, sans doute pour trois bonnes raisons :
(1) les conséquences des agressions physiques perpétrées par un adolescent de 18 ans
sont généralement plus dramatiques que celles des agressions physiques perpétrées par un
enfant de 3 ans;
(2) la théorie de l'apprentissage social de l'agression nous a menés à croire que les enfants
apprennent à agresser pendant leurs années à l'école parce qu'ils sont plus exposés aux
modèles d'agression que les enfants d'âge préscolaire;
(3) il est plus facile pour les chercheurs d'observer et d'interviewer les enfants d'âge scolaire.
Quelques études longitudinales menées en Amérique du Nord et en Europe au cours des dix
dernières années ont suivi les enfants depuis la naissance et ont renversé notre opinion sur
développement de l’agression physique. Ces études montrent que si les enfants apprennent
effectivement à agresser physiquement en observant des modèles, l'apprentissage se fait
sans doute entre le début et la fin des 24 premiers mois après la naissance parce que la
plupart des mères rapportent que leur enfant a recouru à une forme ou à une autre
d'agression physique avant la fin de la deuxième année de vie (1, 22).
Ceci dit, il y a des différences importantes quant à la fréquence des agressions physiques
chez les jeunes enfants (8, 23). Ces études montrent en effet qu’une majorité d’enfants ont
occasionnellement recours à l’agression physique, qu’une minorité y a recours beaucoup
moins souvent que la majorité, et qu’une autre minorité utilise ces agressions beaucoup plus
souvent que la majorité. Beaucoup d’enfants d’âge préscolaire sont orientés vers des
cliniques pour des problèmes de comportement, principalement parce qu’ils utilisent
fréquemment des agressions physique (11).
114
Ces études longitudinales sur le développement des agressions physiques pendant les
années préscolaires ont montré que la fréquence de ces actes d'agression augmente chez la
plupart des enfants jusqu’à environs 3 ans et demi pour diminuer par la suite de manière
constante.(8) Cependant les différences entre les sexes sont déjà présente au début de la
vie. Moins de filles que de garçons atteignent les niveaux de fréquence les plus élevés, les
filles ont tendance à réduire la fréquence de leurs actes d'agression plus tôt dans la vie et
l’écart entre les garçons et les filles atteint son maximum à l’adolescence (6).
Il est rassurant de constater que la majorité des humains apprennent au cours de l’enfance à
gérer leurs émotions et ne pas recourir à l’agression physique pour régler un problème.
Cependant, ces études longitudinales montrent que la minorité des enfants (de 5 % à 10 %)
qui continuent à manifester des niveaux élevés d'agression physique sont rejetés par les
autres enfants et sont les plus à risque de se livrer à des comportements de violence
physique pendant l'adolescence (2, 5, 12).
Il est à noter que si la fréquence des agressions physiques diminue à partir de la troisième
ou la quatrième année après la naissance, la fréquence des gestes d'agression indirects (ex.
propos désobligeants à l’insu de la personne visée) augmente de façon importante entre
quatre et sept ans et que les filles ont tendance à utiliser cette forme d'agression plus
souvent que les garçons (9).
Paradoxalement, même si ce sont les garçons qui sont les plus à risque de violence
physique, les principaux facteurs de risque de la violence des garçons se retrouvent chez les
mères. En effet, mis à part le faible revenu, les principaux facteurs de risque d’avoir de
sérieux problèmes d’agression au cours de la petite enfance sont le niveau d’éducation de la
mère, la fréquence de ses problèmes de comportement à l’adolescence, une première
grossesse en bas âge et la consommation de tabac pendant la grossesse (20). Les études
qui prennent en compte les facteurs génétiques et environnementaux suggèrent de multiples
interactions gène-environnement, dont des effets important de l’environnement prénatal et
post-natal sur l’expression des gènes (18, 20).
Ces résultats ont plusieurs implications importantes pour la prévention de la violence
physique à tous les âges et pour le soutient à donner aux parents et aux enfants dès le
début de la vie.
Premièrement, parce que c’est à la petite enfance que les enfants apprennent à utiliser des
alternatives à l’agression physique, c’est à cette période qu’on doit soutenir ceux qui ont des
difficultés à apprendre ces alternatives, autrement ils seront à haut risquent de devenir des
agresseurs physiques chroniques à l’école primaire et secondaire. Les problèmes de
développement de la communication verbale suivent la même logique. Ils apparaissent à la
petite enfance et l’absence de soutien intensif à cette période aura des conséquences
désastreuses avec l’âge. D’ailleurs les enfants qui ont des problèmes de comportement à la
petite enfance ont plusieurs autres problèmes dont le développement du langage.
Deuxièmement, étant donné les indications très claires de transmission intergénérationnelle
des difficultés à contrôler l’expression de ses émotions, il est probable qu’un soutient des
jeunes familles à risque dès la première grossesse aura des effets bénéfiques à long terme
sur les comportements violents, comme sur le développement du langage, le succès à
l’école et la santé en général de tous les enfants des parents qui ont eux même une longue
histoire de difficultés d’adaptation (20). Le fait que les garçons soient largement plus à risque
de violence physique chronique alors que ce sont les caractéristiques des mères qui sont les
facteurs de risque les plus important conduit à la conclusion qu’il faut aider les jeunes filles
qui sont en difficulté d’adaptation, même si elles ne sont pas violente, parce qu’elle sont à
haut risque de reproduire une nouvelle génération de garçons violents et de filles en difficulté
sérieuse d’adaptation. La première grossesse d’une jeune fille qui a échoué à l’école et qui
vit en situation de pauvreté devrait attirer au moins autant de ressources des services
publiques que les ressources investies pour un adolescent violent.
115
D’ailleurs les résultats de l’étude de Côté (7) publiée dans ce numéro et de quelques essais
cliniques randomisés célèbres vont dans ce sens (14, 17).
Ces conclusions rejoignent les nombreux travaux sur les origines développementales de
plusieurs maladies physiques tels les problèmes cardiovasculaires, l’obésité et certaines
formes de cancer. Il est clair que le développement fœtal, particulièrement dans une
perspective épigénétique, prépare le fœtus à vivre dans un certain type d’environnement. Le
développement de tous les organes (incluant le cerveau) des fœtus de mères mal
alimentées, stressées, et en mauvaise santé les prépare à vivre dans un environnement
adverse (10). De plus, ces conditions de vie adverse se maintiennent généralement durant la
petite enfance. Il est probable que le soutient intensif et à long terme des jeunes femmes
enceinte qui ont une longue histoire d’adversité aura des effets bénéfiques à long terme
autant pour la santé physique que pour la santé mentale de la mère et de l’enfant.
Finalement, comme l’agression physique est une réaction spontanée que les humains
apprennent à contrôler au cours de l’enfance, nous sommes tous à risque d'y recourir de
nouveau si nous nous retrouvons dans une situation difficile qui semble ne pouvoir se régler
que par la force physique. C’est ce mécanisme par défaut qui explique probablement
pourquoi tant de crimes violents sont commis par des gens qui n'ont pas une histoire
d'agression physique chronique, et pourquoi tant de conflits intrafamiliaux, entre groupes
ethniques ou religieux, entre classes sociales et nations conduisent à la violence physique.
Cette violence des « gens normaux » existe bel et bien, mais elle est différente de la
violence des individus qui ont des problèmes d’agression physique chronique parce qu’ils
n’ont pas fait l’apprentissage du contrôle de cette forme extrême de communication pendant
leur enfance.
Les politiques qui favorisent une éducation de qualité pendant la jeune enfance ont depuis
longtemps réduit l'incidence des cas de violence chronique de même que le niveau général
d'agression physique au sein de nos sociétés modernes (19).
Pour le bien être de tous il importe d’en faire bénéficier les parents et les enfants moins
fortunées qui ont besoin d’un soutient particulier. Mais, il faut aussi des politiques qui visent à
maintenir des environnements empreints de paix partout dans la société pour prévenir que
des réactions agressives primitives ne percent la mince couche de civilité que la majorité des
humains acquièrent en vieillissant.
116
POSTERS
117
Poster 1
AGERANIOTI-BÉLANGER Stacey
Les recommandations Canadiennes par rapport à l'évaluation du risque
cardiaque chez les enfants et les adolescents qui reçoivent une
pharmacothérapie pour le TDAH
CHU Sainte-Justine - Montréal
Auteur : Stacey Ageranioti Bélanger
Co Auteurs : Andrew Warren, Richard Hamilton, Claire Gray
Thème : Les recommandations Canadiennes par rapport à l'évaluation du risque
cardiaque chez les enfants et les adolescents qui reçoivent une pharmacothérapie pour le
TDAH
Les décisions en matière de réglementation et les documents scientifiques au sujet de la
prise en charge du trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) soulèvent des
questions quant à l'innocuité des médicaments et à l'évaluation convenable à effectuer avant
le traitement afin de déterminer la pertinence d'une pharmacothérapie. Ce constat est
particulièrement vrai en présence de cardiopathies structurelles ou fonctionnelles. Cette
communication contient l'analyse des données disponibles, y compris les publications
révisées par des pairs, des données tirées du site Web de la Food and Drug Administration
des États-Unis au sujet des réactions indésirables déclarées chez des enfants qui prennent
des stimulants, ainsi que des données de Santé Canada sur le même problème. Des lignes
directrices consensuelles sur l'évaluation pertinente sont proposées d'après l'apport des
membres de la Société canadienne de pédiatrie, de la Société canadienne de cardiologie et
de l'Académie canadienne de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, qui possèdent
notamment des compétences et des connaissances précises tant dans le secteur du TDAH
que de la cardiologie pédiatrique. Le document de principes présenté prône une anamnèse
et un examen physique détaillés avant la prescription de stimulants et s'attarde sur le
dépistage des facteurs de risque de mort subite. Un questionnaire pour repérer les enfants
potentiellement vulnérables à une mort subite (quel que soit le type de TDAH ou les
médicaments utilisés pour le traiter) est présenté.
118
Poster 2
AGERANIOTI-BÉLANGER Stacey
Le traitement aux acides gras oméga 3 chez les enfants avec un TDAH
: Une étude double insu contrôlée
CHU Sainte-Justine - Montreal
Auteur : Stacey Ageranioti Bélanger
Co-auteurs : Michel vanasse, Schohraya Spahis, Marie-Pierre Sylvestre, Sarah Lippé,
François l'heureux, Parviz Ghadirian, Catherine-Marie Vanasse, Emile Levy
Thème : L'utilisation des acides gras omégas 3 chez les enfants ayant un trouble de déficit
de l'attention avec hyperactivité
Historique: Même si plusieurs essais cliniques ont porté sur les répercussions des acides
gras polyinsaturés (AGPI) n-3 chez les patients ayant un trouble de déficit de l'attention avec
hyperactivité (TDAH), on n'a pas toujours évalué les modifications à la composition
plasmatique de l'AGPI après l'administration d'un supplément de n-3. De plus, il n'existe
aucun rapport sur l'efficacité de l'AGPI n-3 chez les jeunes canadiens ayant un TDAH.
Objectif: L'objectif de l'étude était de déterminer la composition des acides gras (AG) ainsi
que l'efficacité et l'innocuité du supplément d'AGPI n-3 sur les symptômes cliniques du
TDAH d'enfants canadiens français du primaire.
Patients et Méthodologie: Vingt-six enfants TDAH réparti en deux groupes (A et B) ont
participé à une étude aléatoire transversale unilatérale à double insu de 16 semaines.
Pendant la première phase, le groupe A a reçu le supplément d'AGPI n-3 et le groupe
B, de l'AGPI n-6 (huile de tournesol) comme placebo. Pendant la deuxième phase, le groupe
B a reçu le supplément d'AGPI n-3 actif, qui a été maintenu dans le groupe A.
La composition d'AG et le profil lipidique pendant les deux phases de l'étude ont été
étudiées.
Conclusions: Un sous-groupe d'enfants ayant un TDAH qui ont pris le supplément d'AGPI n3 ont réussi à contôler leurs symptômes et à maintenir ce contrôle. Ces données soutiennent
également l'innocuité et la tolérabilité de l'AGPI n-3, mais les changements observés étaient
limités dans le profil d'AG des Canadiens français ayant un TDAH.
119
Poster 3
ARDOINT Alix
Evaluation des troubles attentionnels dans l’épilepsie partielle
idiopathique de l’enfant
CHU Amiens - Service de Neuropédiatrie
Auteur : ARDOINT.A
Co-auteurs : QUERNE.L, BOUREL-PONCHEL.E, LE MOING.AG, DELIGNIERES.A,
de BROCA.A, BERQUIN.P
Thème : Troubles Attentionnels
neuropsychologiques informatisés
;
Epilepsie
partielle
idiopathique
;
Tests
Groupe de Recherche sur l'Analyse Multimodale de la Fonction Cérébrale (G.R.A.M.F.C.- EA
4293) Service de Neuropédiatrie – CHU d'Amiens, Place Victor Pauchet – 80054 Amiens
Cédex – France
Des difficultés attentionnelles sont fréquemment rapportées chez les enfants épileptiques y
compris dans les épilepsies partielles idiopathiques considérées comme « bénignes » [1,2].
Nous présentons les résultats des évaluations neuropsychologiques de dix sept enfants
présentant une épilepsie partielle idiopathique (13 EPCT et 4 EPO) suivis au CHU d’Amiens
sur le WISC-IV et trois épreuves informatisées normalisées d’attention visuelle (une épreuve
de « Capture attentionnelle » [3], deux épreuves « Alerte » et « Go/Nogo » de la batterie
KITAP [4,5]).
Tous les enfants ont une efficience intellectuelle normale (>70) et présentent en moyenne de
moins bons scores sur les indices de mémoire de travail et de vitesse de traitement (ICV :
m=104,8+/-16 ; IRP : m=98,1+/-14,3 ; IMT : m=83,8+/-18,6 ; IVT : m=85,8+/-13,4). Dans les
épreuves « Capture attentionnelle » et « Alerte », les résultats indiquent que les enfants
épileptiques répondent avec lenteur (respectivement 76,5% et 41,2% ont des temps de
réponse inférieurs à -1ET) et présentent une grande variabilité des temps de réponse
(respectivement : 82,4% et 64,7% ont une variabilité inférieure à -1ET). Dans l’épreuve de «
Capture », les enfants épileptiques commettent principalement des omissions (76,5% ont
des scores inférieurs à -1ET) pouvant être en partie expliquée par leur lenteur. En revanche,
ils sont moins déficitaires au niveau des erreurs et des anticipations (respectivement 35,3%
et 29,4% ont des scores inférieurs à -1ET). Dans l’épreuve de « Go/Nogo », les enfants
épileptiques font peu d’erreurs et d’omissions (sur ces deux paramètres : 23,5% des enfants
ont des scores inférieurs à -1ET).
Dans cette étude, les enfants présentant une épilepsie partielle idiopathique évalués sur des
tâches informatisées présentent un ralentissement, une grande variabilité et font beaucoup
d’omissions. Par contre, ils commettent peu d’erreurs et d’anticipations.
Plusieurs auteurs évoquent un ralentissement général du traitement des informations chez
les enfants épileptiques pouvant contribuer notablement à leurs difficultés d’apprentissage.
Ce ralentissement semble s’accompagner également d’une grande variabilité considérée
comme étant un marqueur de la labilité attentionnelle et que l’on observe fréquemment chez
les enfants avec un TDA/H [6]. L’utilisation de tests informatisés pour évaluer les troubles
attentionnels parait pertinente.
120
[1] Deltour, L., Quaglino, V., Barathon, M., De Broca, A., & Berquin, P. (2007).
Clinical evaluation of attentional processes in children with benign childhood epilepsy with
centro-temporal spikes (BCECTS). Epileptic Disorder, 9 (4), 424-431.
[2] Kavros, P.M., Clarke, T., Strug, L.J., Halperin, J.M., Dorta, N.J., & Pal, D.K. (2008).
Attention impairment in rolandic epilepsy: systematic review. Epilepsia, 49 (9), 1570-1580.
[3] Deltour, L., Barathon, M., Quaglino, V., Vernier, M.P., Despretz, P., Boucart, M., &
Berquin, P. (2007). Children with benign epilepsy with centrotemporal spikes (BECTS) show
impaired attentional control: evidence from an attentional capture paradigm.
Epileptic Disorder, 9 (1), 32-38.
[4] Zimmermann P, Gondan, M., & Fimm B. (2005). KITAP: Tests d’évaluation de l’attentionversion pour enfants. Psytest.
[5] Bedoin, N., Herbillon, V., Lamoury, I., Arthaud-Garde, P., Ostrowsky, K., De
Bellescize, J., Kéo Kosal, P., Damon, G., & Rousselle, C. (2006). Hemispheric lateralization
of cognitive functions in children with centrotemporal spikes. Epilepsy &
Behavior, 9, 268-274.
[6] Castellanos, F. X., Sonuga-Barke, E. J., Milham, M. P., & Tannock, R. (2006).
Characterizing cognition in ADHD : beyond executive dysfunction. Trends in Cognitive
Sciences, 10(3), 117-123.
121
Poster 4
ARDOINT Alix
Etude des troubles attentionnels dans l’épilepsie partielle idiopathique
et le TDAH de l’enfant
CHU Amiens - Service de Neuropédiatrie
Auteur : ARDOINT.A
Co-auteurs : QUERNE.L, BOUREL-PONCHEL.E, LE MOING.AG, DELIGNIERES.A,
de BROCA.A, BERQUIN.P
Thème : Troubles Attentionnels ; Epilepsie partielle idiopathique; TDAH
Groupe de Recherche sur l'Analyse Multimodale de la Fonction Cérébrale (G.R.A.M.F.C. EA 4293)
Service de Neuropédiatrie – CHU d'Amiens, Place Victor Pauchet – 80054 Amiens Cédex
Plusieurs études indiquent que les enfants TDAH sont ralentis, très variables et commettent
plus d’erreurs que des enfants contrôles dans des tâches attentionnelles informatisées [1].
Chez des enfants présentant une épilepsie partielle idiopathique, il est retrouvé également
un ralentissement et un plus grand nombre d’erreurs et d’omissions commises dans des
épreuves attentionnelles [2,3,4]. Nous avons comparé les performances de ces deux
groupes d’enfants sur une même tâche d’attention visuelle pour mieux comprendre leurs
difficultés attentionnelles, leurs particularités et/ou similarités.
Vingt et un enfants présentant une épilepsie partielle idiopathique (17 EPCT et 4 EPO) et 21
enfants avec un TDAH appariés sur l’âge (respectivement, m=9,5+/-2,2 et m=9,4+/-2,2), le
sexe (9 filles et 12 garçons dans chaque groupe) et sur l’ICV au
WISC-IV (respectivement : m=104,4+/-15,5 et m=102,1+/-15,6) sont comparés sur une
épreuve informatisée de « Capture attentionnelle » (tâche visuo-spatiale à double choix avec
distracteurs) et sur leurs résultats au WISC-IV.
Il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes sur les indices ICV, IMT et IVT
du WISC-IV. Par contre, une différence significative est retrouvée pour l’IRP (Mann- Whitney
: p<.049) ; cet indice est en moyenne plus faible chez les enfants TDAH (m=90,8+/-15,7) que
chez les enfants épileptiques (m=98,6+ :-13,4). Dans le groupe d’enfants épileptiques, ce
sont les indices de mémoire de travail et de vitesse de traitement qui sont les plus faibles
(respectivement : m=83,4+/-17,8 et m=86,2+/-13,2). Dans le groupe TDAH, c’est l’indice de
mémoire de travail qui est le plus faible (m=81,4+/-16,5). Dans l’épreuve de « Capture
attentionnelle », nous retrouvons une différence significative entre les deux groupes sur les
temps de réponse (Mann-Whitney : p< .038), les enfants épileptiques sont plus lents pour
répondre que les enfants TDAH (respectivement : m=623,1+/-164,8 et m=524+/-159,2).
Nous observons une tendance sur les erreurs (Mann-Whitney : p<.057), les enfants TDA/H
ont tendance à commettre plus d’erreurs que les enfants épileptiques (respectivement:
m=11+/-7,1 et m=8+/-8,2). Dans le groupe d’enfants épileptiques, un effet significatif du
distracteur sur les temps de réaction est observé (t de Student : p<.007). Cet effet est non
significatif dans le groupe d’enfants TDAH. Il n’y a pas de différence significative entre les
deux groupes pour les omissions et pour les indices de variabilité des temps de réponse. Par
rapport à la moyenne des enfants sains de même âge, la variabilité est déficitaire (< à -2ET)
chez 76,2% des enfants épileptiques et 52,4% des enfants TDAH, les omissions sont
déficitaires chez 57,1% des enfants épileptiques et
52,4% des enfants TDAH.
122
Les résultats de cette étude semblent indiquer que les enfants présentant une épilepsie
partielle idiopathique se distinguent des enfants avec un TDAH par un ralentissement plus
important, une plus grande sensibilité aux distracteurs et une tendance à faire moins
d’erreurs. Par contre, ils seraient tout aussi variables et feraient autant d’omissions. Les
enfants épileptiques et les enfants TDAH présentent des performances similaires concernant
les paramètres les plus sensibles aux troubles attentionnels et notamment la variabilité [5].
[1] Querné, L., & Berquin, P. (2008). Distinct response time distributions in ADHD subtypes.
Journal of Attentional Disorder, 13 (1), 66-77.
[2] Deltour, L., Barathon, M., Quaglino, V., Vernier, M.P., Despretz, P., Boucart, M., &
Berquin, P. (2007). Children with benign epilepsy with centrotemporal spikes (BECTS) show
impaired attentional control: evidence from an attentional capture paradigm. Epileptic
Disorder, 9 (1), 32-38.
[3] Deltour, L., Querné, L., Vernier-Hauvette, M.P, & Berquin, P. (2008). Deficit of
endogenous spatial orienting of attention in children with benign epilepsy with centrotemporal
spikes (BECTS). Epilepsy Research, 79 (2-3), 112-119.
[4] Sanchez-Carpintero, R., & Neville, B.G.R. (2003). Attentional Ability in Children with
Epilepsy. Epilepsia, 44 (10), 1340-1349.
[5] Castellanos, F. X., Sonuga-Barke, E. J., Milham, M. P., & Tannock, R. (2006).
Characterizing cognition in ADHD : beyond executive dysfunction. Trends in Cognitive
Sciences, 10(3), 117-123.
123
Poster 5
AUGY Jennifer
TDA/H de l’adulte et troubles addictifs :
Quel repérage ? Quelle prise en charge ?
CHU - Nantes
Auteur : J. Augy , Interne de spécialité, psychiatrie. Pôle Universitaire d’Addictologie et de
Psychiatrie Pavillon Louis-Philippe Hôpital Saint-Jacques, 85, rue Saint-Jacques, F-44093
Nantes Cedex 1. Tel : 02.40.84.61.16 Fax : 02.40.84.61.18 Courriel :
Co-auteurs : M. Grall-Bronnec, Psychiatre, Praticien Hospitalier; A. Sauvaget, Psychiatre,
Chef de Clinique des Universités - Assistant des Hôpitaux; J.L. Vénisse, Psychiatre,
Professeur des Universités, Praticien Hospitalier.
Thème : Trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité de l'adulte et Addictions
Le Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H) de l’adulte concernerait, d’après les
études récentes de prévalence, 4 à 5% des adultes (1). Le TDA/H est désormais considéré
comme une pathologie neuro-développementale dont les formes syndromiques et les
expressions symptomatiques vont évoluer avec l’âge du patient.
Ainsi, l’hyperactivité et l’impulsivité vont s’abraser au profit de l’inattention, symptôme
prédominant de l’adulte.
L’altération de la qualité de vie des patients, du fait du TDA/H, est manifeste avec une
atteinte plus particulière de leurs compétences socioprofessionnelles (2). La prévalence sur
la vie entière des comorbidités psychiatriques, dont les troubles addictifs, serait de 80% chez
les sujets souffrant d’un TDA/H (3). En effet, la présence d’un TDA/H, multiplie par deux le
risque relatif de développer une addiction (4). Actuellement, les études explorent le lien de
causalité entre le TDA/H, l’atteinte des circuits dopaminergiques et noradrénergiques du
cortex frontal et préfrontal, et les troubles addictifs.
Ainsi, l’un des enjeux actuels semble porter sur le diagnostic de TDA/H chez des patients
adultes venant en consultation d’addictologie, afin de leur proposer une prise en charge
adaptée.
Les écueils cliniques sont nombreux du fait des comorbidités psychiatriques associées au
TDA/H qui peuvent soit en masquer complètement la symptomatologie, soit présenter des
similarités cliniques, comme l’impulsivité et les troubles cognitifs retrouvés à la fois dans le
TDA/H et les troubles addictifs.
Cependant, les troubles addictifs des adultes souffrant de la comorbidité TDA/H –Addiction
sont particuliers à bien des plans : on relèvera ainsi le choix du produit, le mode de
consommation (fréquence des consommations, quantités consommées, âge de début) (3),
mais aussi les effets recherchés (5). Ces spécificités, associées à une analyse diachronique
précisant la chronologie d’apparition des symptômes du TDA/H par rapport à ceux du trouble
addictif, permettront d’aboutir à une forte suspicion de TDA/H.
Les échelles d’auto-évaluation des symptômes, rétrospectifs et actuels et de la qualité de
vie, ainsi que la recherche d’antécédents familiaux ajouteront des éléments au faisceau
d’arguments en faveur d’un TDA/H primaire aux troubles addictifs.
La conduite à tenir thérapeutique sera alors guidée d’une part, par les conséquences de la
maladie en terme de qualité de vie, et d’autre part par le type de produit objet de
dépendance.
124
Les psychostimulants, dérivés des amphétamines, ont leur place dans la prise en charge
d’adultes TDA/H présentant une comorbidité addictive, sans pour autant favoriser
l’émergence d’une nouvelle addiction (6). D’autres molécules peuvent aussi être utilisées ou
associées, telle que l’atomoxétine.
Enfin, les thérapies cognitivo-comportementales sont aussi à considérer comme de
potentiels leviers diagnostiques et thérapeutiques (7).
Nous proposons donc de discuter, à partir de ces éléments, des différentes stratégies
diagnostiques et thérapeutiques spécifiques et possibles pour la prise en charge d’un adulte
présentant l’association comorbide TDA/H et troubles addictifs.
Bibliographie :
(1). Wong ICK, Asherson P, Bilbow A, Clifford S, Coghill D, DeSoysa R, Hollis C,
McCarthy S, Murray M, Planner C, Potts L, Sayal K, Taylor E. Cessation of attention deficit
hyperactivity disorder drugs in the young (CADDY)- a pharmacoepidemiological and
qualitative study. Health Technology Assessment 2009; 13 (50): 1-160.
(2). Blondeau C, Rénéric J.-P, Martin-Guehl C, Bouvard M. Le trouble déficit de
l’attention/hyperactivité à l’âge adulte : concept, tableau clinique, stratégies diagnostiques et
thérapeutiques. Annales Médico-Psychologiques 2009; 167: 234–242.
(3). Adler LA, Guide F, Irons S, Rotrosen J, O’Donnell K. Screening and Prevalence of
ADHD in Adult Patients with Comorbid Substance Use Disorder at a Residential Treatment
Facility. Postgraduate Medicine 2009 ; 12 (5).
(4). Biederman J, Wilens TE, Mick E, Spencer TJ. Psychoactive substance use disorders in
adults with attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD): effects of ADHD and psychiatric
comorbidity. American Journal of Psychiatry 1995;152:1652-58.
(5). Bizzarri JV, Rucci P, Sbrana A, Miniati M, Raimondi F, Ravani L, Massei GJ, Milani F,
Milianti M, Massei G, Gonnelli C, Cassano GB. Substance use in severe mental illness: selfmedication and vulnerability factors. Psychiatry Research 2009; 16 : 88-95.
(6). Bukstein O. Substance Abuse in Patients With Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder.
The Medscape Journal of Medicine 2008; 10 (1): 24.
(7). Knouse LE, Cooper-Vince C, Sprich S, Safran SSA. Recent developments in the
psychosocial treatment of adult ADHD. Expert Review of Neurotherapeutics 2008; 8
(10):1537-1548.
125
Poster 6
BEDECARRAX Mayalen
Intervention métacognitive et comportementale auprès d'enfants TDAH,
proposition d'une prise en charge multimodale
dans le cadre d'une thérapie de groupe
Nevers
Auteur : M. BEDECARRAX
Co-auteur : C.BRIARD
Thème : Intervention métacognitive et comportementale auprès d'enfants TDAH, proposition
d'une prise en charge multimodale dans le cadre d'une thérapie de groupe
Le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ayant une prévalence
estimée entre 5% et 9% chez les enfants d'âge scolaire, est considéré comme un problème
majeur de santé publique. Les déficits cognitifs de ces enfants, sur le plan attentionnel et
exécutif, ont un impact à la fois sur les apprentissages scolaires et le comportement. Il est
alors nécessaire de proposer des programmes d’intervention efficaces ayant des axes
thérapeutiques multiples.
Les méthodes de prise en charge qui ont été jusqu'à présent validées se sont attachées à
travailler de façon isolée, sur ces difficultés. Cornoldi et col. (1999) ont montré qu'un travail
sur la méta-mémoire pouvait améliorer les performances mnésiques d'enfants TDAH. Les
effets d'une prise en charge métacognitive sur les apprentissages scolaires ont également
été rapportés chez des enfants (Galbiati, 2009 et Larkin, 2009). Par ailleurs, les prises en
charge éducatives,
via la formation de groupes de parents ont montré leur efficacité concernant les troubles du
comportement de l'enfant TDAH (Barkley, 2000). D'autre part, les prises en charge basées
sur la relaxation seraient également un moyen efficace pour améliorer la capacité des
enfants à gérer leurs comportements (Dunn FM, Howell RJ. 1982)
Cette brève revue de littérature nous montre l'intérêt des rééducations basées sur la
métacognition dans la prise en charge des troubles des apprentissages scolaires, fréquents
chez les TDAH. Mais elle montre également l'importance des programmes rééducatifs
impliquant les parents, notamment pour toutes les difficultés d'ordre comportemental et
social. Actuellement, la prise en charge de l'enfant TDAH manque de globalité, faute de
programme s'étant attachée à travailler en même temps sur différents axes. Trouver un
programme offrant une prise en charge plus globale permettrait d'alléger les temps de soins
des patients et améliorerait leur qualité de vie.
Ce projet a pour but de tester les bénéfices d'une intervention multimodale travaillant sur les
compétences métacognitives, mais aussi sur la gestion des comportements et l'amélioration
des habiletés sociales via un programme proposant des séances en groupe, en collaboration
avec les parents.
Un groupe de 4 garçons âgés de 7 à 10 ans présentant un profil de TDAH sont recrutés au
sein du service de pédopsychiatrie du Centre Hospitalier de Nevers. Ils présentent des
compétences intellectuelles dans la norme. Parallèlement à cette rééducation en groupe,
deux enfants bénéficient d'un traitement médicamenteux, et un enfant bénéficie d'une prise
en charge neuropsychologique individuelle.
Leurs compétences attentionnelles et exécutives sont évaluées au début du programme par
des tests standardisés (TEA-CH, NEPSY, Tour de Londres, Appariement d’Images).
126
D’autre part nous avons relevé des mesures comportementales à travers l’échelle
d’Achenbach (CBCL). Cette évaluation sera reproposée à la fin du programme et 3 mois
après, afin d'attester des effets à court et moyen terme.
Ce programme comporte 12 séances d'une heure, auxquelles le petit groupe de 4 enfants
participera une fois par semaine. Cette activité se déroule au sein de l'unité
CATTP (Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) du service de pédopsychiatrie du
Centre Hospitalier de Nevers. A ces séances seront ajoutées des travaux personnels à faire
à la maison avec les parents. Cet ensemble de séances sera précédé d'une réunion de
présentation du programme aux enfants et à leurs parents.
Nous faisons l'hypothèse que notre intervention aura pour effet d'améliorer les capacités
attentionnelles et exécutives chez les enfants participants au programme.
Nous nous attendons également à une généralisation des acquisitions, à la fois sur les
capacités d’apprentissage et sur le comportement, et ce avec un maintien de effets dans le
temps.
BIBLIOGRAPHIE :
Comoldi, C, Barbieri,A, Gaiani,C, Zocchi,S (1999) Strategic Memory Deficits in
Attention Deficit Disorder with Hyperactivity Participants: the Role of Executive Processes.
Journal article by Developmental Neuropsychology, Vol. 15, 1999
Dunn,F.M, Howell, R.J (1982) Relaxation training and its relationship to hyperactivity in
boys. J Clin Psychol 38:92-100. Galbiati, S., Recla, M., Pastore, V., Liscio, M. Bardoni, A
Castelli, E., et al. (2009)
Attention remediation following traumatic brain injury in childhood and adolescence.
Neuropsychology, 23(1), 40-49.
127
Poster 7
BENJELLOUN Ghizlane
TDAH et troubles de l’attachement
CHU Ibn Rochd - Casablanca, Maroc
Auteur : Ghizlane BENJELLOUN
Thème : TDAH
Benjelloun ghizlane pédopsychiatre
Responsable de l’unité de pédopsychiatrie de Casablanca
Unité de Pédopsychiatrie, Hôpital d’Enfants, CHU Ibn Rochd rue Mohamed El Faidouzi,
Casablanca, Maroc
tel : 00212661097281 - fax : 00212522271718
[email protected]
Les facteurs périnataux ont souvent été cités en tant que facteur de risque chez les enfants
TDAH.
Certaines études récentes ont formulé l’hypothèse que un trouble de l’attachement pouvait
également constituer un facteur périnatal de risque dans ce trouble.(2)
La présence d’au moins un trouble de l’environnement maternel précoce était
significativement associée à l’appartenance au groupe TDAH, mais non au temps de
réaction.(3)
Nous apportons ici des vignettes cliniques qui confortent cette hypothèse avec discussion
des liens théoriques psychopathologiques entre ces deux entités.
Bibliographie :
John Bowlby, theorie de l’attachement
(2) Les enjeux de l'évaluation du trouble déficitaire attentionnel avec hyperactivité (TDAH) : à
propos de deux cas d'enfants
V. Aubron, G. Michel, D. Purper-Ouakil, S. Cortese and M.-C. Mouren
Neuropsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
(3)Corrélats cognitifs et relationnels associés aux troubles de l’attention avec/sans
hyperactivité T. Abou-Abdallah, J.-M. Guilé , C. Menusier, M. Plaza and D. Cohen
Neuropsychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
128
Poster 8
BENNOUNA GREENE Medhi
Evolution des prescriptions de méthylphénidate en Alsace
durant la période 2004-2009
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Résumé non communiqué
129
Poster 9
BERNADET Sabrina
Conduites à risques chez des adolescents TDAH : Influence de la
personnalité
Université Victor Segalen, U.F.R. Sciences de l'Homme, Laboratoire de
Psychologie Santé et Qualité de Vie, EA4139 - Bordeaux
Auteur : Sabrina Bernadet
Co-auteurs : Maria Tsougkou, Diane Purper-Ouakil, Stéphanie Bioulac, Jean-Philippe
Rénéric, Manuel Bouvard, Marie-Christine Mouren, Grégory Michel
Thème : Conduites à risques
Introduction :
La consommation de substances psycho-actives et les comportements antisociaux
représentent les Conduites à Risques (CAR) les plus étudiées à l’adolescence (Junger-Tas
et al., 1996 ; Walker et al., 1996 ; Legleye et al., 2006). Ces pratiques sont souvent
associées au trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) (Biederman &
Jellinek, 1998 ; Flory et Lynam, 2003 ; Ohlmeier et al., 2008).
Dans une approche dimensionnelle, certaines recherches évoquent l’implication élective de
la symptomatologie hyperactive/impulsive (Hawkins et al., 1998). D’autres études se sont
intéressées aux facteurs de personnalité et ont révélé l’implication, en population générale,
d’une forte recherche de sensation dans les CAR (Peersen, 2006 ; Michel et al., 2009).
Pourtant, peu de travaux ont combiné l’étude des formes cliniques du TDAH et de la
personnalité dans les conduites à risques des adolescents.
Objectif :
Evaluer l’implication des facteurs individuels (tempérament, caractère) dans les CAR
d’adolescents présentant un TDAH selon la forme clinique du trouble.
Méthodologie :
Population : 100 adolescents âgés entre 12 et 18 ans présentant un TDAH.
Outils :
- Adolescents : Questionnaire exploratoire sur 5 types de conduites à risques :
comportements antisociaux, sport à risques, prise de risques en véhicule motorisé, jeux
dangereux, conduites de consommation (alcool, tabac, produits illicites) et JTCI (Junior
Temperament and Character Inventory) évaluant des dimensions de tempérament et de
caractère (Asch et al., 2009)
- Parents : Kiddie Sads (K-SADS, Puig-Antich & Chambers, 1978) évaluant les troubles
psychiatriques.
Résultats préliminaires et attendus :
Actuellement, parmi nos 40 patients, 24 présentent un TDAH de forme mixte, 12 un TDAH
de forme inattentionelle et 4 un TDAH de forme hyperactive/ impulsive. La forme mixte et la
forme inattentionnelle du TDAH sont plutôt associée à la pratique de jeux dangereux (71% et
58%) et la forme hyperactive/impulsive à la pratique de sports à risques (75%). Chez les
adolescents présentant un TDAH de forme inattentionnelle, une moindre aversion pour le
danger est associée à une fréquence élevée de conduites à risques.
130
Chez les adolescents présentant un TDAH de forme mixte, c’est l’immaturité individuelle et
sociale, une forte recherche de nouveauté et une grande dépendance aux gratifications
sociales qui sont associées à une fréquence élevée de conduites à risques.
Quelle que soit la forme clinique du TDAH, une forte recherche de nouveauté est
significativement impliqués dans la co-occurrence de plusieurs types de CAR. En effet, sur
l’ensemble de notre échantillon, les facteurs de personnalité expliquent significativement
mieux l’engagement dans des CAR que la forme clinique du TDAH. Ainsi, une forte
recherche de nouveauté, des difficultés à poursuivre un objectif en situation de fatigue ou de
frustration, et une moindre aversion pour le danger sont significativement impliqués dans la
fréquence des CAR et la co-occurrence de plusieurs types de ces conduites.
Conclusion :
Ces résultats préliminaires nécessitent d’être approfondis mais soulignent déjà l’importance
de prendre en compte les facteurs individuels pour appréhender les conduites à risques chez
des enfants présentant un TDAH. Cette approche dimensionnelle permet de considérer les
conduites à risques comme relevant d’un fonctionnement individuel spécifique et non
simplement comme les manifestations symptomatiques d’un trouble avéré tel que le TDAH.
Cette hypothèse permettrait, dans une perspective préventive, de proposer à ces
adolescents des moyens appropriés et sécures de réguler leurs émotions, leur besoin
d’activation, de découverte.
131
Poster 10
BILLARD Catherine
TDA/H : Approche pluridisciplinaire longitudinale croisée de 36 enfants
Hôpital bicêtre - Kremlin Bicêtre
Auteur : Catherine Billard
Co-auteurs : J Chambry, M Guinard, E Lacaze, ME Idiart, A Cohen de Lara, F Delteil-Pinton
Thème : évaluation conjointe neuropsychologique et psychodynamique ; suivi
En dépit de la littérature internationale, il persiste de nombreuses questions concernant la
prise en charge du TDA/H. L’utilisation du Méthylphenidate (MPH) est consensuelle dans la
littérature internationale et les bénéfices sont démontrés dans l’étude MTA (Multimodal
Treatment Study of ADHD). Cependant le suivi à 8 ans de cette cohorte remet en question la
persistance du bénéfice du MPH, et interroge sur la prise en compte d’autres facteurs.
Les conceptions sont controversées en France entre une approche neurobiologique, et une
approche psychogénique, le MPH est peu utilisé et il n’existe pas de référentiel sur les
psychothérapies. Notre étude longitudinale prospective neuropsychologique et projective
cherche à éclairer ces divergences.
36 enfants d’âge primaire répondant aux critères du DSM-IV de TDA/H, non traités, ont
bénéficié de 4 évaluations initiales (T0) :
- neuropédiatrique (Questionnaires de Conners et Achenbach, scores de lecture et
orthographe)
- pédopsychiatrique (co-morbidité psychiatrique selon les critères du DSM-IV ; hypothèse
structurale selon la CFTMEA, appréciation d’une fragilité narcissique, des interactions
parents/enfant)
- neuropsychologique (WISC, attention et fonctions exécutives par Fe-Psy, CTP-2,
Nepsy)
- psychodynamique (Rorscharch et épreuves thématiques)
· un projet thérapeutique associant MPH et psychothérapie selon les résultats
· l’évolution à 1 an (T1) par la même évaluation clinique et neuropsychologique qu’à T0.
Lors de l’évaluation initiale, les moyennes des scores des questionnaires (attention /
hyperactivité / impulsivité), des tests attentionnels et exécutifs sont déficitaires par rapport
aux normes. Les scores d’attention et des fonctions exécutives sont pathologiques chez tous
les enfants sauf 2, avec un profil individuel variable, et sont peu corrélés aux questionnaires.
Une co-morbidité selon l’axe I touche la majorité des enfants, principalement à type de
troubles anxieux (57%), troubles oppositionnels et de conduites (26%). Une fragilité
narcissique est retrouvée chez 46% des enfants, une organisation de la personnalité limite
chez 30% selon le pédopsychiatre et 58% selon l’interprétation des projectifs. Les scores
attentionnels ne diffèrent pas selon l’existence d’une co-morbidité pédopsychiatrique. Seuls
le QIP et l’indice de variabilité du CTP-2, sont plus déficitaires lorsque les projectifs évoquent
une organisation « limite » suggérant la fluctuation de leur pensée.
Le suivi a été réalisé chez 31 enfants. La situation artificielle créée par le refus du MPH par
les parents et/ou professionnels de 11 enfants a permis de comparer leur évolution à celle
des 20 traités. La psychothérapie, proposée chez 28 enfants a été effectuée seulement chez
19. La comparaison appariée des scores à T0 et T1 des questionnaires montre une
amélioration significative sous MPH, sauf en ce qui concerne l’anxiété et le comportement
délictueux, alors que ces 2 scores ont été les seuls améliorés dans le groupe sans MPH.
132
La comparaison appariée a montré, sous MPH, une amélioration de tous les scores des
tests neuropsychologiques sauf l’impulsivité et la planification, alors qu’aucun score n’a été
amélioré chez les enfants non traités. L’analyse de variance confirme une interaction groupepériode au bénéfice du MPH sur les scores de mémoire des chiffres, temps de réaction du
FePsy, indice de variabilité du CTP-2 et vigilance, interaction qui reste significative si les
résultats des projectifs sont introduits en facteur covariant.
L’évaluation neuropsychologique complète les questionnaires, précise le profil du déficit
attentionnel et exécutif et permet de suivre l’évolution. Les tests projectifs et l’entretien
psychiatrique, retrouvent une organisation limite chez la moitié des enfants, précisent la comorbidité psychopathologique variable d’un enfant à l’autre et fournissent les bases du projet
psychothérapeutique. Le MPH a donné les bénéfices escomptés. Le groupe sans MPH a
gardé le même déficit attentionnel à un an, soulignant les effets négatifs des divergences
idéologiques. Les bénéfices discutés des thérapies comportementales suggèrent une
évaluation rigoureuse des bénéfices des thérapies analytiques.
133
Poster 11
CAMPOY Mélanie
Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité et addiction
aux jeux video chez l’enfant
Saint-Jean d'Illac
Auteur : CAMPOY Mélanie
Co-auteurs : Stéphanie Bioulac, Manuel Bouvard, Grégory Michel
Thème : TDAH et addiction aux jeux vidéo
Cadre théorique :
L’addiction aux jeux vidéo est de plus en plus importante chez les enfants et les adolescents.
Il n’existe pas encore de consensus autour de cette addiction, ni de critère diagnostic bien
validé pour évaluer l’addiction aux jeux vidéo. Un enfant présentant un Trouble Déficitaire de
l’Attention avec Hyperactivité (TDAH), pourrait être à risque de développer une dépendance
aux jeux vidéo (Bioulac & al. 2007). Dans la littérature scientifique, il existe quelques
données sur l’addiction aux jeux vidéo, mais il reste encore de nombreux points sans
réponse. Peu d’études s’intéressent à la variabilité interindividuelle. Ainsi, il parait utile, au
sein de la population de joueurs « addicts » d’appréhender cette variable.
Objectifs :
L’objectif de ce travail, est de mettre en évidence des profils de consommateurs de jeux
vidéo dans une population clinique (présentant un TDAH avéré) et dans une population
générale chez des enfants et adolescents âgés de six à douze ans. Ces profils de
consommateurs de jeux vidéo seraient en lien avec des caractéristiques individuelles
différentes (comorbidités, comportements, émotions, tempérament).
Méthodologie :
L’échantillon se compose de 160 enfants et adolescents âgés de six à douze ans au total,
répartis en deux groupes.
Groupe 1 : enfants et adolescents présentant un TDAH (N=80) issus du Centre de
Consultations Spécialisées de l’hôpital Charles Perrens, Service du Pr Bouvard.
Groupe 2 : Enfants et adolescents issus d’une population générale (milieu scolaire) :
population témoin (N=80). Nous utilisons des auto et hétéro-questionnaires remplis par les
enfants et leurs parents.
Chaque participant est évalué dans divers domaines : les problèmes associés aux jeux vidéo
(Problem Video Game Playing, PVP, Tejeiro et al., 2002), l’anxiété sociale (Echelle d’anxiété
multidimensionnelle d’anxiété sociale, MASC, March, 1997), le fonctionnement émotionnel
(Emotionality Activity Sociability, EAS, Gasman et al., 2002), et le niveau d’anxiété (State
Trait Anxiety Inventory, STAI, Spielberger, 1983). L’hyperactivité est évaluée par les parents
à l’aide de l’échelle de Conners (Conners, 1997). D’autres Hétéro-questionnaires sont
utilisés permettant une évaluation des comportements agressifs (Overt Aggression Scale,
OAS, Kafantaris et al., 1996), de la personnalité (Junior Temperament Character Inventory,
JTCI, Asch et al., 2009), et de divers comportements (Child Behaviour Checklist, CBCL,
Achenbach, 2001).
134
Résultats attendus :
Les conduites d’abus et / ou de dépendance aux jeux vidéo seraient plus importantes dans
la population clinique (enfants et adolescents présentant un TDAH avéré) que dans la
population témoin (milieu scolaire).
Des profils de consommateurs de jeux vidéo seraient différents au sein de la population
clinique et générale en fonction de la symptomatologie internalisée (anxiété) et externalisée
(ex : TDAH, violence). Des caractéristiques émotionnelles et tempéramentales seraient
impliquées dans certaines modalités de consommation des jeux vidéo.
Mots clés :
Addiction, jeux vidéo, TDAH, comportement, personnalité, enfance, adolescence
135
Poster 12
CLEMENT Céline
Approche dimensionnelle de l'efficacité du programme de Barkley
chez des enfants et des adolescents
IUFM - Strasbourg
Auteur : Stéphane Hauth-Charlier
Co-auteurs : Hortense Hamm, Dr. Sonja Finck, Pr.Michel Fischbach, Pr. Céline Clément
Thème : Traitements non médicamenteux - Approche familiale
Le Trouble Déficitaire de l’Attention / Hyperactivité est défini dans une approche catégorielle
au travers de deux symptomatologies, soit l’inattention et l’hyperactivité/impulsivité.
Cependant les concomitances sont fréquentes, en particulier avec le Trouble des Conduites
ou le Trouble Oppositionnel avec Provocation. D’une façon générale, les troubles du
comportement, qui affectent de façon importante la vie sociale de l’enfant ou de l’adolescent
avec un TDA/H, sont fréquents.
La fréquence des concomitances rend l’approche dimensionnelle particulièrement pertinente.
Celle-ci considère les dimensions comportementales sur un continuum de sévérité et/ou de
fréquence allant du normal au pathologique.
Appuyant cette approche, la prise en charge du trouble ne se limite d’ailleurs pas aux
symptômes considérés dans l’approche catégorielle puisque le traitement de choix du TDA/H
est une approche combinée, alliant traitement pharmacologique et psychosocial.
Parmi les traitements psychosociaux, le programme d’entraînement aux habiletés parentales
(PEHP) de Barkley (1997) est le programme de choix.
Les évaluations de l’efficacité des PEHP visent le plus souvent une comparaison
intrapopulation clinique avant et après traitement. L’originalité de notre étude est de préciser
si le nombre et l’intensité des comportements perturbateurs peuvent, au-delà d’une simple
baisse, s’apparenter à ceux d’un groupe d’enfants témoins, au terme de la mise en place
d’un PEHP. Il n’existe à notre connaissance aucune étude comparant les comportements
perturbateurs des enfants tout-venant, considérés comme une norme, à ceux des enfants
avec un TDA/H.
Le groupe expérimental est composé de douze familles d’enfant présentant un TDA/H.
Les enfants (une fille et onze garçons) sont âgés de 6;6 ans à 13;5 ans (moyenne de
10;0 ans). Durant l’étude, 10 enfants sur 12 ont suivi un traitement pharmacologique par
psychostimulant. Le groupe témoin est apparié sur le groupe expérimental en un pour un à
partir des caractéristiques des enfants.
L’évolution des comportements perturbateurs des enfants et adolescents a été évalués,
avant et après la mise en place des 10 séances du programme de Barkley. L’évaluation des
comportements perturbateurs a été réalisée à l’aide du Questionnaire des situations à la
maison Barkley. Celui-ci permet aux parents de préciser le nombre et l’intensité des
comportements perturbateurs dans diverses situations de la vie quotidienne.
Tout d’abord les données recueillies confirment l’efficacité de notre adaptation française du
programme de Barkley (Hauth-Charlier et Clément, 2009). Dans le groupe expérimental,
entre les phases de pré- et post traitement, il peut être observé une baisse significative de la
fréquence et l’intensité des comportements perturbateurs chez les enfants de collège, alors
que chez les enfants de primaire, l’intensité diminue de façon non significative, et la
fréquence reste stable.
136
Par ailleurs, après le PEHP, les différences entre les données des enfants avec un TDA/H et
celles des enfants tout-venant, restent le plus souvent statistiquement significatives.
Cependant, l’intensité et la fréquence des comportements perturbateurs évaluées chez les
jeunes patients avec un TDA/H se rapprochent de celles observées chez les enfants toutvenant. Ceci est mis particulièrement en évidence par le fait que les données se présentent
sous forme d’escaliers : TDA/H avant traitement > TDA/H après traitement > témoins.
Notre étude confirme l’efficacité d’un PEHP mené en structure hospitalière pour les parents
d’enfants avec un TDA/H. En contradiction avec les données de la littérature, l’efficacité du
PEHP est élevée même chez les adolescents. Par ailleurs, les données confirment qu’une
approche dimensionnelle du TDA/H, mettant en avant le continuum sur lequel toutes les
dimensions du trouble peuvent être placées, est tout à fait complémentaire de l’approche
catégorielle. L’approche dimensionnelle permet en effet de mettre en avant l’efficacité du
traitement en relativisant les troubles du comportement dans le TDA/H.
137
Poster 13
COUSTE Florence
Qualité de vie et satisfaction d’enfants et adolescents
sous méthylphénidate : étude allemande
SHIRE FRANCE - Boulogne Billancourt
Auteur : Manfred Döpfner
Département de psychiatrie pour enfants et adolescents, Université de Cologne, Allemagne
Co-auteurs : Dieter Breuer (Département de psychiatrie pour enfants et adolescents,
Université de Cologne, Allemagne, Aribert Rothenberger (Département de psychiatrie pour
enfants et adolescents, Université de Göttingen, Allemagne)
Thème : Observatoire TDAH / methylphénidate
Objectifs :
Le méthylphénidate (MPH) est considéré comme le médicament de référence pour le
traitement symptomatique du TDAH. Dans le cadre d’études cliniques, les formulations de
seconde génération à libération prolongée (MPH-LP), administrées une fois par jour, se sont
avérées aussi efficaces que plusieurs doses de la formulation à libération immédiate (MPHLI). L’effet du MPH sur les symptômes du TDAH a été décrit dans de nombreuses études ;
en revanche, les effets du MPH sur la qualité de vie (QdV), en particulier pour la prise en
charge de routine, n’ont pas encore été étudiés. En outre, la satisfaction, relative au
traitement par MPH n’a fait l’objet d’aucune étude.
Méthode :
Une étude ouverte a été conçue pour évaluer l’efficacité et la tolérabilité d’Equasym XLTM
(Méthylphénidate) en Allemagne. Sur la base d’un diagnostic établi selon les critères ICD 10
et DSM IV, 169 spécialistes du TDAH ont inclus 852 enfants d’âge scolaire (de 6 à 17 ans)
atteints de TDAH, à qui on avait prescrit du méthylphénidate à libération prolongée,
Equasym XLTM. Au cours d’une période d’observation maximale de 3 mois, les médecins,
les parents, les enfants et les enseignants ont rempli des questionnaires en débute d’étude
(t1), après 1 à 3 semaines (2) et après 6 à 12 semaines (t3) suivant la première
administration du médicament, en donnant des informations sur les symptômes du TDAH, la
tolérabilité, la QdV et la satisfaction relative au traitement. Outre la réduction des symptômes
et la tolérabilité, la QdV et la satisfaction relative au traitement ont été évaluées par les
parents et les patients à t1 et t3, en utilisant différentes versions du questionnaire KINDL® 617 ans et un nouveau questionnaire d’évaluation de la satisfaction relative au traitement
(SAMS).
Résultats :
Des baisses significatives des symptômes ont été observées avec Equasym par rapport au
traitement pris avant Equasym d’après les notations données par les médecins, mais
également les parents, les enseignants et les enfants. Le nouveau questionnaire SAMS a
présenté une bonne cohérence interne. La QdV et la satisfaction relative au traitement ont
augmenté entre t1 et t3. Des analyses de corrélation ont indiqué des corrélations modérées
entre la satisfaction, la QdV et la baisse des symptômes.
Conclusions : Le passage à Equasym XLTM permet de réduire les symptômes du TDAH,
d’améliorer la qualité de vie et d’obtenir une bonne satisfaction relative au traitement.
138
Poster 14
DAVIDSON Christine / MASO Philippe
TDHA et dépendances aux produits et aux comportements
MD Consultation - Genève – Suisse
Auteurs : Christine Davidson et Philippe Maso
Thème : Traitement spécifique proposé et évaluation
Nous sommes une Institution de Santé privée à Genève qui nous occupons de personnes
souffrant de problèmes de dépendances aux produits ou aux comportements (à l’exception
des cures de maintenances à la méthadone). Nos patients présentent également des
comorbidités psychiatriques essentiellement sous forme de troubles anxieux, dépressifs,
obsessionnels compulsifs et troubles de personnalité.
Nous offrons des soins uniquement en ambulatoire. Actuellement, nous avons 550 patients
en traitement, et une moyenne de 20 nouvelles demandes de soins par mois.
Nous nous sommes rendu compte depuis 2002 que les utilisateurs de cocaïne qui utilisaient
ce produit pour se calmer présentaient des signes cliniques significatifs pour TDHA.
Nous savons, à travers différentes études, que la présence d’un TDHA est un facteur de
risque important d’abus de substances et nous avons également constaté que lors de TDHA,
l’abus de substances est plus précoce, plus chroniques et plus grave.
Nous avons donc décidé de dépister tous les nouveaux cas avec un problème de
dépendances quel qu’il soit dépendances au produit mais également dépendance à un
comportement.
En effet, nous avons également constaté sur le plan clinique la présence du TDHA sur des
personnes ayant un problème de dépendance comportementale telle que le jeu pathologique
ou les troubles alimentaires...
En 2009 sur 182 nouveaux patients présentant un problème de dépendance, 121 soit les 2/3
présentaient un TDHA confirmé tant sur le plan clinique qu’avec les questionnaires
d’évaluation standardisés.
Ce chiffre est nettement plus élevé que dans la littérature. Cette prévalence importante du
TDHA nous a amené depuis 2002, à développer une approche spécifique tant sur le plan
médicamenteux que sur le plan psychothérapeutique de type TCC (Thérapie CognitivoComportementale).
Lors de cette présentation seront développées et débattues les hypothèses de l’importance
de cette prévalence. Sera également présenté le modèle de prise charge spécifique proposé
à notre population.
139
Poster 15
DELAVENNE Eloïse
Trouble Déficit de l'Attention / Hyperactivité
chez les cocaïnomanes : étude descriptive
Martinique
Auteur : Héloïse Delavenne
Co-auteurs : Nicolas Ballon, Aimé Charles-Nicolas, Jérôme Lacoste
Thème : Trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité et addiction
Introduction :
Le Trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité est une comorbidité fréquente des troubles
addictifs. Entre 15 à 25% des patients ayant un trouble addictif souffrent également de
TDAH. Cela correspond à 3 à 6 fois la prévalence du TDAH en population générale.
L'objectif de notre étude était d'estimer la prévalence du TDAH parmi une population
d'usagers de cocaïne/crack en demande de soin à la Martinique et de comparer les données
addictologiques et sociales des usagers en fonction de la co-occurrence d’un TDAH.
Méthode :
Durant 15 mois, tous les patients consultant pour une dépendance ou un abus à la
cocaïne/crack dans une unité d'addictologie ont été inclus. Aucun patient n'a été exclu,
même en présence de comorbidité somatique ou psychiatrique. Les critères du DSM-IV ainsi
que les résultats à l'échelle de WURS ont été utilisés pour établir le diagnostic de TDAH. Le
test du Chi-2 ainsi que les tests de type Mann Whitney ont été utilisés pour comparer les
moyennes et les variables quantitatives.
Résultats :
A la fin de l'étude, 46 cocaïnomanes (44 hommes et 2 femmes) ont été inclus.
10 (21.7%) remplissaient les critères du DSM-IV pour un TDAH persistant à l'âge adulte. Le
pattern de consommation de cocaïne était significativement différent dans les 2 groupes: Les
cocaïnomanes hyperactifs dépensaient presque 3 fois plus d'argent par semaine pour la
cocaïne par rapport aux cocaïnomanes non hyperactifs (p=0.008).
Tous les cocaïnomanes hyperactifs utilisaient préférentiellement le crack en pipe, alors que
53% des cocaïnomanes non hyperactifs utilisaient cette voie d'administration (p=0.02).
Les cocaïnomanes hyperactifs débutaient en moyenne 2 ans plus tôt la consommation de
cannabis (p=0.27), et ils avaient un niveau scolaire moindre (une année de moins) par
rapport aux cocaïnomanes non hyperactifs (p=0.21), cependant ces résultats n'atteignaient
pas le seuil de significativité.
Discussion :
Dans notre étude, 21.7% des cocaïnomanes présentaient un TDAH persistant à l'âge adulte.
Cette prévalence est comparable à celles retrouvées dans la littérature.
Les cocaïnomanes hyperactifs de notre étude avaient un pattern de consommation de
cocaïne plus sévère par rapport aux cocaïnomanes non hyperactifs avec des quantités de
cocaïne plus importantes et une voie d’administration préférentielle par inhalation en pipe
entrainant une absorption massive.
D'autres études sont nécessaires afin d'améliorer la prise en charge de cette comorbidité.
140
Poster 16
DELISLE Anne-Marie
Ateliers expérientiels de développement pour jeunes adultes
raccrocheurs, aux prises avec TDA/H
PANDA BLSO - Mirabel
Auteur : Anne-Marie Delisle
Co-auteur : Caroline Gagné
Thème :
Ateliers d'adultes raccrocheurs ayant un tdah , en milieu scolaire
Ateliers expérientiels de développement pour jeunes adultes raccrocheurs, aux prises avec
un TDA/H.
A-M Delisle1 C. Gagné2 P. Mauger3
1. Psychoéducatrice et consultante clinique pour l’organisme PANDA BLSO
2. Psychologue, agente de développement pour l’organisme PANDA BLSO
3. Enseignante au Centre de formation continue des patriotes CFCP
Objectif général :
À la fin des ateliers, l’adulte sera en mesure d’établir des liens entre ses responsabilités
d’apprenante ou d’apprenant et la réussite de ses apprentissages.
Les objectifs spécifiques de l’atelier sont de permettre aux participants de :
• Comprendre davantage ce qu’est le déficit de l’attention et de quelles façons cela affecte
leur vie (scolaire, sociale, personnelle, professionnelle) ;
• Développer une meilleure connaissance de soi et auto-évaluation et de ses capacités en
situation d’apprentissage ;
• Explorer et développer des stratégies d’adaptation personnelles et de les mettre en
pratique en milieu naturel ;
• Vivre une expérience de groupe positive en milieu scolaire, dans un cadre respectueux de
leurs besoins et capacités spécifiques et motivant ;
• Se mettre en action par rapport à leur projet de vie (scolaire, professionnel ou personnel) ;
• Sensibiliser les membres du personnel sur le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans
hyperactivité.
Moyens :
Les moyens retenus pour rencontrer nos objectifs sont en constante adaptation avec le vécu
de chacun des groupes.
Organisation de la salle de classe :
Afin de maximiser la situation d’apprentissage et de répondre aux besoins et capacités
spécifiques des participants ayant un trouble de déficit d’attention, une importance est portés
à l’organisation de la salle de classe.
Structure de l’atelier :
La structure de l’atelier est bâtie en tenant compte de la théorie de l’apprentissage
expérientielle. Une attention particulière est portée aux intelligences multiples et aux divers
modes d’entrée des informations (auditif, visuel, kinesthésique,…).
141
Importance accordée à la relation :
Une importance particulière est apportée à la relation d’attachement entre les participants et
entre les participants et les animatrices. Pour ce faire, des règles de base (respect de soi et
des autres) sont établies au départ des ateliers et suivies tout au long du processus.
Matériel pédagogique :
- Activités API actualisation du potentiel intellectuel (expérientiel) Matériel visuel, tactile,
kinesthésique, auditif, proprioceptif et vestibulaire.
- Questionnaire d’auto-évaluation
- Outils de réflexion
- Textes informatifs (anxiété, procrastination, relaxation, l’attention, stratégies pour adultes
TDA/H)
Équipe d’animation :
L’équipe d’animation est composée de trois intervenantes :
- La psychoéducatrice qui assure le contenu des ateliers.
- La psychologue qui assure le climat du groupe
- L’enseignante ressource qui tient le rôle de balise.
Grande flexibilité :
Une grande flexibilité est fort importante afin d’ajuster les contenus ou les façons de faire
selon les besoins des participants. Elle permet également de considérer toute situation
comme une situation d’apprentissage.
Retombées :
- Diminution de la fréquence et/ou de l’intensité des symptômes d’inattention, d’impulsivité ou
d’hyperactivité auto-observés chez l’ensemble des participants;
- Meilleure connaissance de soi, de ses forces et des difficultés à travailler;
- Sentiment d’appartenance au groupe;
- Plus grande cohésion du groupe (relations interpersonnelles positives);
- Prise en charge du vécu scolaire;
- Premiers examens tentés et réussis depuis une longue période;
- Adoption de stratégies et d’outils en situations scolaire et personnelle;
- Intérêt pour poursuivre les ateliers l’an prochain;
- Bouche à oreille positif à l’intérieur de l’école;
- Intérêt et questions des enseignants sur la démarche.
Bibliographie :
• AUDY, P. (1992) A.P.I. une approche visant l’actualisation du potentiel intellectuel,
Rouyn-Noranda, UQAT, Éditions APIH, 60 p.
• AUDY, P. (1991) Recueil d’outils pour faciliter la médication. UQAT. 204 pages.
Gendreau, Gilles. (2001). Jeunes en difficultés et intervention psychoéducative. Ed.
Sciences et culture. 430 pages.
Massé, Line. (février 2008). Formation : Mieux aider les élèves ayant un TDA\H.
Professeur de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Sousa, David A. (2006). Un cerveau pour apprendre… différemment. Ed. Chenelière
éducation. 170 pages.
Ruph, F. (1993) La médiation des stratégies cognitives; manuel pratique pour préparer des
leçons de médiation dans le cadre du Programme en efficience cognitive de l’UQAT. Rouyn,
UQAT, 201p.
Vincent, Annick. (2005) Mon cerveau a encore besoin de lunettes. Edition Impact. 93 pages.
142
Poster 17
DEMERS Francine
OSBL + TDAH = PANDA (Québec)
Association de parents PANDA - MRC des Moulins
Québec
Auteur : Éliane Goffoy
Co-auteur : Francine Demers
Thème : OSBL + TDAH = PANDA (Québec)
Éliane Goffoy, Coordonnatrice Association de parents PANDA – MRC de l’Assomption
Francine Demers, Responsable des activités, Association de parents PANDA – MRC des
Moulins
Association de parents PANDA - MRC des Moulins
737, rue de la Soeur-Marie-Rose Terrebonne (Québec) J6V 1P1 Canada
Tél. : (450) 654-1153 – Fax : (450) 654-7379
[email protected]
Les PANDA du sud de Lanaudière se sont mobilisés afin de mettre sur pieds des colloques
sur le TDAH. Le but visé par ces événements est de favoriser l’approche multimodale auprès
de la clientèle. L’affiche présentée souligne 3 volets d’éléments essentiels à l’atteinte des
buts visés par la mise sur pied des colloques.
143
Poster 18
DÉRY Marie-Pier
Le portrait neuropsychologique de jeunes adultes présentant un TDA/H
Université du Québec - Trois-Rivières
Auteurs : Marie-Pier Déry, D.Ps. (cand.) & Pierre Nolin, Ph.D.
Thème : Neuropsychologie et TDA/H
Depuis l’arrivée du DSM-IV, le portrait clinique constitué essentiellement d’inattention, de
désinhibition et d’hyperactivité porte désormais l’appellation de Trouble Déficitaire de
l’Attention avec/sans Hyperactivité (TDA/H).
Certaines études ont mis en évidence un dysfonctionnement des fonctions exécutives, un
ensemble de processus cognitifs permettant d’orienter les comportements vers un but en
tenant compte du contexte et qui siègent dans le lobe frontal, chez une clientèle TDA/H
(Vincent, A., 2007). Plus précisément, le lobe préfrontal et les ganglions de la base sont
responsables, en parti, de la régulation de l’attention et de l’activité comportementale
(Gignac, M., 2005).
Ainsi, des atteintes de ses structures entraîneraient de l’inattention, de l’hyperactivité et de
l’impulsivité. Par contre, il est à noter que plusieurs auteurs s’entendent pour dire que
d’autres structures pourraient être impliquées dans le TDA/H tels que les lobes temporaux,
les lobes pariétaux, les structures limbiques (plus particulièrement l’amygdale et
l’hippocampe) puisqu’ils sont impliqués dans l’intégration et la représentation de l’espace
(Gignac, M., 2005). Aussi, le système réticulé et le thalamus pourraient être de la partie
puisqu’ils contribuent au filtrage de l’attention et à la conservation d’une attention soutenue
(Gignac, M., 2005).
De plus, les circuits attentionnels antérieurs et postérieurs pourraient, eux aussi, être
impliqués puisque les structures postérieures s’occupent de la sélection de l’attention et des
réactions face à de nouveaux stimuli (Gignac, M., 2005).
À la lumière de ces études neurobiologiques, la présente recherche porte sur diverses
mesures neuropsychologiques afin de vérifier si un portrait cognitif est décelable chez une
population de jeunes adultes ayant une impression ou un diagnostic de TDA/H. Le groupe
expérimental était majoritairement constitué de patients présentant un diagnostic de TDA/H
émis par un omnipraticien. La cohorte est constituée de 14 sujets référés pour une
évaluation neuropsychologique par leur établissement scolaire. Ce groupe était constitué de
5 hommes et 9 femmes. L’étendue de l’âge allant de 17 à 25 ans. L’ensemble des candidats
devait éprouver des problèmes au niveau de l’attention, de la distraction et de l’impulsivité.
Tous les participants étaient inscrits à un programme d’étude de niveau collégial. Ces sujets
ont été évalués avant la prise d’une médication.
Selon les variables, pour lesquelles entre 11 et 13 sujets ont été retenus, certains tests se
sont montrés pertinents. Globalement, lorsque l’on considère les moyennes, on constate que
le groupe expérimental éprouve des problèmes dans les parties complexes des tests
d'attention (Trails (Delis-Kaplan-Executive-Function-System (D-KEFS)) et PASAT), mais non
dans les tests simples de l'attention. À l’opposé certains obtenaient une vitesse de traitement
basse (Test d’annulation de Weintraub et Mesulam), mais ne commettaient pas d'erreurs.
Pour sa part, le Stroop (D-KEFS) ne montrait pas de problèmes d'inhibition. Dans cette
lignée, il n'y a pas de problèmes (ou peu par comparaison à l'attention) dans les fonctions
exécutives (Fluence verbale et graphique (D-KEFS), 20 questions (D-KEFS) et Tour de
Londres – Drexel University (2e édition)).
144
La visuo-construction est très déficitaire par rapport à la moyenne. La mémoire visuelle et
verbale est conservée et il n'y a pas de dysfonctions frontales en mémoire verbale (i.e. pas
de persévération et d'intrusion). Par contre, lorsque l’on regarde les écarttypes, on observe
une grande variabilité entre les sujets, certains étant très en dessous la moyenne attendue et
d'autres au-dessus de la moyenne.
Conclusion :
Etant donné l’étendue des résultats, les interprétations basées sur les moyennes ne peuvent
servir à dégager des conclusions solides. Puisque le diagnostic de TDA/H chapeaute trois
sous-types dont les tableaux cliniques sont forts différents, il n’est pas surprenant de
constater des portraits neuropsychologiques hétérogènes. La solution réside peut-être dans
l’étude séparée des différents sous-types, sans les prendre pour un groupe homogène
puisqu’ils n’en sont pas un.
145
Poster 19
DUTRAY Benoît
Comorbidité TDAH et trouble réactionnel d’attachement
Centre Hospitalier Rouffach - Soultz-Haut-Rhin
Auteur : Dr Benoit Dutray, Pédopsychiatre, CH de Rouffach, 68250 Rouffach
Co-auteurs : Dr Johanne Boivi, Pédopsychiatre, CHU Sainte Justine Montréal, QC, Canada
Thème : présentation orale; comorbidité du TDAH
Objectif :
A partir de leur pratique clinique de consultants en pédopsychiatrie auprès d’enfants de 6 à
12 ans placés en milieu substitut et ayant vécu des situations adverses (centre jeunesse de
Montréal, Québec, Canada et foyers de l’enfance, Haut-Rhin, France) les auteurs proposent
de décrire de manière intégrative les modalités d’évaluation, de diagnostique et la
planification des soins pour les enfants présentant de manière comorbide des signes
cliniques de TDAH et de trouble réactionnel d’attachement.
Méthode :
Nous avons réalisé une revue de la littérature récente (descriptions cliniques, études
rétrospectives épidémiologiques et pharmacologiques) sur la comorbidité du TDAH et du
TRA en recherchant des outils pour différencier les deux diagnostiques, pour décrire cette
comorbidité et pour des recommandations pharmacologiques et psychoéducatives.
Résultats :
La littérature montre que les liens de comorbidité entre TDAH et trouble réactionnel
d’attachement sont complexes (Pliska 2009). Le TDAH est le plus souvent abordé avec un
modèle neurobiologique et le TRA avec un modèle développemental.
Cela a pu amener à des questions sur comment faire la différence chez un enfant ayant vécu
des situations adverses répétées entre un TDAH et un trouble d’attachement.
Des auteurs se demandent aussi si les symptômes de TDAH ne sont pas seulement
secondaires au TRA.
Des études suggèrent que les traumatismes graves répétés peuvent aggraver les
symptômes d’hyperactivité, d’impulsivité et la dysrégulation émotionnelle des enfants
présentant un TDAH (Ford 2000).
Plusieurs auteurs ont soulevés les risques d’un diagnostic erroné de TDAH face à des
symptômes d’impulsivité et d’hyperactivité chez les enfants ayant vécus des situations
adverses répétées et/ou placés en dehors de leurs familles ou chez les enfants adoptés et
ayant vécu des situations de carence institutionnelle précoce (Kreppner 2001, Stevens 2008,
Sonuga-Barke 2008).
Des auteurs rapportent que le TDAH n’est pas causé par l’exposition traumatique ou les
vécus adverses (Wozniak 1999), d’autres études ont montré l’absence de liens entre TDAH
et abus (McLeer 1994) des auteurs enfin décrivent que le TDAH et le TRA présentent bel et
bien des similitudes symptomatiques
(Clarke 2002).
146
Conclusion :
Ces dernières années ont vu se développer des modèles de la petite enfance associant des
approches intégratives, complexes et heuristiques; les données issues des neurosciences
sur le développement du cerveau, les études sur l’attachement, la psychophysiologie des
systèmes de stress et la psychopathogénèse permettent de définir la santé mentale
adaptative infantile comme « l’expression la plus précoce de stratégies flexibles pour faire
face à la nouveauté et au stress qui sont inhérents aux réactions humaines » (Shore, 2001).
A partir d’un modèle intégratif, associant les aspects du développement, les éléments
neurobiologiques et psychopathologiques nous illustrerons par des exemples cliniques la
complexité de la comorbidité TDAH avec TRA et proposerons des stratégies thérapeutiques.
Bibliographie :
1. Clarke L, Ungerer J, Chahoud K, Johnson S, Stiefel I, 2002, Attention deficit hyperactivity
disorder is associated with attachment insecurity. Clinical Child Psychology and Psychiatry,
7(2), 179-198
2. Ford J, Racusin R et al., Child Maltreatment, other Trauma Exposure, and Posttraumatic
Symptomatology among Children with Oppositional Defiant and Attention Deficit
Hyperactivity Disorders, Child Maltreatment, 2000, 5, 205-17
3. Kreppner J, O’Connor T, Rutter M, 2001, Can inattention/overactivity be an institutional
deprivation syndrome?, Journal of Abnormal Child Psychology, 29:6, 513-528
4. McLeer S, Callaghan M, Henry D, Wallen J,1994 Psychiatric disorders in sexually abused
children, JAACAP; 33(3): 313-9
5. Pliszka SR, 2009, Treating ADHD and comorbid disorders, The Guilford Press, 242 p
6. Shore A. N., 2001, Effects of a secure attachment relationship on right brain development
affect regulation, and infant mental health, Infant Mental Health Journal,
22 (1-2), 7-66
7. Sonuga-Barke EJ, Rubia K, Inattentive/overactive children with histories of profound
institutional deprivation compared with standard ADHD cases: a brief report, Child Care
Health Dev, 2008 ; 34(5) : 596-602
8. Stevens SE, Sonuga-Barke EJ, Kreppner JM, Inattention/overactivity following early
severe institutional deprivation: presentation and associations in early adolescence, J
Abnorm Child Psychol, 2008 ; 36(3) : 385-98
9. Wozniak J,Crawford M.H.,Biederman J,Faraone S.V.,Spencer T.J.,Taylor A., et al.,
1999, Antecedents and complications of trauma in boys with ADHD: Findings from a
longitudinal study. Journal of the American Academy of Child and Adolescent psychiatry,
38,48-55
147
Poster 20
DUTRAY Benoît
Enfants et adolescents présentant un syndrome d’Asperger
et un trouble de déficit d’attention
Centre Hospitalier Rouffach - Soultz-Haut-Rhin
Auteur : Dr Benoit Dutray Pédopsychiatre, CH Rouffach - 68250 Rouffach
Co-auteur : Laure Wolgensinger Psychologue, Centre Ressource Autisme, pôle enfants
Antenne 68 - 68250 Rouffach
Thème : présentation orale; comorbidité syndrome d'asperger et TDAH
Objectif :
Les auteurs souhaitent proposer une description utilisable à l’école et au domicile d’outils
pédagogiques et psychoéducatifs en complément de la pharmacothérapie pour les enfants
et adolescents avec un syndrome Asperger présentant aussi un trouble déficitaire
d’attention.
Méthode :
Nous avons effectué une revue de la littérature sur les 10 dernières années décrivant les
modalités de traitement pour les patients présentant une comorbidité Asperger-TDAH.
Résultats :
Il existe un nombre important de modèles et d’outils pédagogiques et psychoéducatifs pour
aider ces patients, se basant sur les principes habituels du traitement du TDAH et proposant
des stratégies spécifiques pour les patients atteints d’un syndrome d’Asperger.
Conclusion :
Les études suggèrent qu’au moins 75% des enfants Asperger ont un diagnostique
additionnel de trouble déficitaire d’attention (Attwood 2008).
Les outils que nous avons identifiés apportent du support pour les différentes difficultés
attentionnelles présentés par les enfants et adolescents avec un syndrome Asperger
(attention sélective, soutenue, partagée).
Attwood T., 2008, Le syndrome d’asperger, De Boeck, 447pp
148
Poster 21
ESTINGOY Pierrette
De la difficulté du diagnostic de TDA/H chez le jeune adulte atteint
de troubles de l’humeur
Centre Hospitalier Le Vinatier Bron - Décines
Auteur : Dr Pierrette ESTINGOY
Co-auteur : Delphine FABRE
Thème : Démarche diagnostique différentielle (ou additionnelle) et impact sur la prise en
charge des jeunes adultes
L’existence possible d’un trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDA/H), avec
prédominance de trouble attentionnel, passé inaperçu se pose désormais chez les jeunes
adultes consultant pour des troubles de l’humeur.
Or la démarche diagnostique reste particulièrement délicate, tant au plan clinique qu’au plan
neuropsychologique du fait de l’intrication des critères retenus au plan international. Outre
l’analyse synchronique de l’évaluation clinique, des questionnaires et les tests
psychométriques, il convient en effet de reprendre sur un axe diachronique les données
issues de la biographie auprès du patient et de son entourage.
La grande difficulté est alors de distinguer la source des dimensions cliniques observables.
L’anxiété, la dépression, l’impulsivité, la labilité émotionnelle, l’instabilité psychomotrice et
comportementale, sont en effet de possibles réactions adaptatives à un TDA/H évolutif
masqué mais aussi les prémices d’un authentique trouble de l’humeur de l’adulte justifiant
d’un traitement différencié.
C’est donc à partir de l’analyse de cinq situations cliniques remarquables que les auteurs se
proposent de discuter de l’intérêt du bilan neuropsychologique complémentaire (notamment
tests mesurant l’attention soutenue, tests d’inhibition des distracteurs) pour les jeunes
adultes présentant des manifestations polymorphes de la lignée thymique, et aussi de ses
bénéfices en termes de psychoéducation et d’alliance thérapeutique.
149
Poster 22
ETCHEGOYEN Kattalin
Les fonctions exécutives dans le TDAH : évaluation avec la BADS-C
Auteurs : K.Etchegoyhen, A.Hacques, M. Bouvard
Etchegoyhen Kattalin, Orthophoniste, Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et
l'Adolescent, Centre de Consultations Spécialisées, 121 rue de la Béchade, 33076
Bordeaux
Anelise Hacques, Etudiante Mémoire de fin d'Etudes Orthophonie, Université Victor Segalen
Bordeaux 2
Bouvard Manuel, Professeur des universités/Praticien hospitalier, Service Universitaire de
Psychiatrie de l'Enfant et l'Adolescent, Centre de Consultations Spécialisées, 121 rue de la
Béchade, 33076 Bordeaux
Thème : Evaluation des fonctions exécutives dans le TDA/H. Utilisation d'un nouvel outil :
BADS-C
Les données récentes de la littérature mettent en évidence un profil dysexécutif associé au
TDA/H. Cette association entraîne chez l'enfant des perturbations importantes sur le plan
des apprentissages. L'attention et les fonctions exécutives, processus sous-jacents aux
apprentissages, sont déficitaires chez les enfants TDA/H et méritent d'être évaluées afin
d'orienter au mieux leur rééducation.
Cependant il existe peu d'outils étalonnés capables de révéler un dysfonctionnement exécutif
dans le quotidien de l'enfant TDA/H de 7 à 12 ans.
C'est pourquoi nous avons traduit et utilisé une batterie anglaise décrite comme plus
écologique que les tests utilisés historiquement: la Behavioral Assesment of Dysexecutive
Syndrome for Children (BADS-C) auprès d'enfants TDA/H (un groupe avec traitement, un
groupe sans traitement) de 7 à 12 ans et d'enfants contrôles recrutés dans la population
générale. Notre objectif était d'explorer le fonctionnement exécutif des enfants TDA/H,
comparativement à celui des enfants ordinaires et d'appréhender les liens entre attention,
apprentissage et fonctions exécutives.
Nos résultats montrent chez les enfants TDA/H non seulement des performances inférieures
au groupe contrôle mais un profil particulier de développement des fonctions exécutives. Ils
mettent en évidence des corrélations significatives entre fonctions exécutives et attention
sélective et divisée et les tâches fréquemment proposées à l'école telles que la copie de
figure complexe.
Mots clés : Enfants, TDA/H, Fonctions exécutives, Apprentissage, Evaluation.
150
Poster 23
FOUQUE Thierry
Corps, sensation, hyperactivité
C.H.U. de Nîmes
Auteur : Thierry Fouque
Thème : Psychopathologie de l'hyperactivité
Nous partons de l'hypothèse que l'enfant hyperactif ne peut faire silence de son corps, son
corps est en effet bruyant des sensations corporelles produites par le mouvement qui l'agite
en permanence. À l'inverse de l'enfant « sage » qui peut tendre tout son effort vers un but,
l'instable s'éparpille, se disperse et oublie ce qu'il doit faire. Il paraît ainsi incapable de se
contenir, de se rassembler physiquement et psychiquement pour un faire orienté vers un but.
L’enfant instable resterait fixé ou régresserait à une « mobilité centrée sur les sensations et
le plaisir du mouvement pour lui même » au détriment d’une motricité mise au service d’un
projet spatial, une action finalisée sur le milieu (A. Bullinger).
Le mouvement ne semble plus tourné vers la réalisation ou la relation mais semble
fonctionner « à vide », juste pour les perceptions qu’il auto-engendre (sensations
proprioceptives, coenesthésiques, tactiles).
Cette modalité particulière de fonctionnement, viendrait témoigner de la difficulté pour
l’enfant instable de faire tenir une image corporelle stable et il serait de fait, dans le risque
permanent de voir sa continuité d'être menacée, à défaut de pouvoir actualiser en
permanence son ressenti corporel.
Par son agitation, l’enfant instable tenterait ainsi de faire exister une enveloppe corporelle et
un corps au risque sinon de l’effondrement et de la perte de la continuité d’exister.
L'enfant instable, hyperactif doit ainsi constamment se rassurer quant à l'intégrité de son
corps et de son lien à l'objet. La fragilité du narcissisme, la défaillance dans la constitution
d'une peau psychique rendent alors insupportable le silence du corps. La motricité joue alors
un rôle de protection vis-à-vis du risque d'effondrement narcissique et des angoisses
archaïques qui s'y rapportent.
Ceci est à rapprocher des travaux de D. Anzieu sur le Moi Peau, mais aussi des travaux d’E.
Bick sur la seconde peau musculaire.
Tout cela va bien sûr profondément remanier l’économie libidinale du sujet, l’intégration des
pulsions, et la relation d’objet.
Par ailleurs, si le corps est cet outil engagé autant dans la relation à l'autre que dans
l'appropriation des savoirs sur le monde qui nous entoure, alors nous mesurons combien le
fonctionnement particulier de l'enfant hyperactif va venir perturber sa relation aux
apprentissages mais aussi aux autres. Nous tenterons ainsi de faire le lien avec un certain
nombre de troubles comorbides que l'on trouve fréquemment associés à l'hyperactivité
(troubles des apprentissages, trouble relationnel, trouble oppositionnel, troubles émotionnels.
Risque par rapport aux addictions…)
151
Poster 24
GADDOUR Naoufel
Les manifestations d’hyperactivité chez les enfants
en difficulté scolaire
C.H.U. F. Bourguiba – Monastir, Tunisie
Auteur : Gaddour Naoufel
Co-auteurs : Missaoui S, Gorchen S, Haddad S, Gaha L
Thème : Troubles de l'apprentissage
Introduction :
L’association entre les manifestations d’hyperactivité et les difficultés scolaires est fréquente
et pose souvent la question de la nature de l’association : cause ou conséquence.
Méthodologie :
Un échantillon représentatif de 287 enfants en difficulté scolaire des niveaux de 1ére et
3ème années de base a été convié à une évaluation multidisciplinaire neurologique et
mentale dans le cadre d’un projet national de recherche. 180 ont répondu.
L’évaluation mentale a été faite par des pédopsychiatres en référence au DSM IV, avec
l’appui de l’interview diagnostique MINI-kid et de la Child BehaviorChecklist(CBCL).
Résultats :
Chez 17% des enfants concernés, des manifestations gênantes d’hyperactivité ont été
observées, mais un diagnostic de TDAH n’a concerné que 13%, en majorité la forme
hyperactivité-impulsivité dominante.
Conclusion :
Cette forte comorbidité mérite d’être mieux explorée pour la recherche d’éventuels liens
étiologiques et impose une recherche systématique des TDAH associé aux difficultés
scolaires pour éviter leurs complications.
Bibliographie :
Cantwell DP, Baker L. Association between attention deficit hyperactivity disorder and
learning disorder. Journal of Learning Disabilities 1991; 24: 88-95
Kimberly J, Saudino R, Plomin .Why are Hyperactivity and Academic Achievement
Related? .Child Development, May/June 2007; 78 (3), 972 – 986
152
Poster 25
GAUTHIER Bruno
Évaluation du TDA/H et de troubles associés à l'aide du profil exécutif
chez l’enfant d’âge scolaire
Hôpital Rivière-des-Prairies - Montréal
Auteur : Bruno Gauthier, neuropsychologue
Co-auteurs : Véronique Parent, Professeure et neuropsychologue; Philippe Lageix,
pédopsychiatre
Thème : Neuropsychologie et diagnostic différentiel du TDA/H
Introduction :
La recherche indique que le trouble déficit de l’attention/hyperactivité
(TDA/H) relève d’une dysfonction exécutive, qu’il s’accompagne le plus souvent de diverses
pathologies et que ses différents sous-types reflètent différentes étiologies (Barlkey, 2006).
Par exemple, les sous-types mixte (TDAH) et inattentif (TDA) présenteraient des problèmes
de comportement et des déficits cognitifs distincts (Barkley, 2006; Nigg, 2001).
Certaines études n'observent cependant qu’un faible écart entre les sous-types de TDA/H (p.
ex., Chhabildas & al., 2001), ce qui s'explique en partie par la variabilité et la fiabilité des
épreuves utilisées en recherche (Sergeant et al., 2002). Par ailleurs, la tâche de fluidité
graphique est fréquemment utilisée en clinique afin de mesurer le statut exécutif, et pourrait
s’avérer utile dans l’évaluation du TDA/H.
L’épreuve du 5-point-test (Regard & al., 1982) offre non seulement des propriétés
psychométriques intéressantes (Fernandez & al., 2008), mais permet chez l’adulte de
distinguer une condition neurologique d’une condition psychiatrique ainsi qu’une lésion
frontale d’une lésion non frontale (Lee, 1997).
La présente étude examine l’utilité d’une épreuve de fluidité graphique inspirée du 5-pointtest dans le diagnostic différentiel du TDA/H chez l’enfant d’âge scolaire.
Méthodologie :
Cinquante enfants âgés entre 8 et 12 ans sont recrutés à la Clinique des troubles de
l'attention de l'Hôpital Rivière-des-Prairies à Montréal. Chacun a bénéficié d’une évaluation
pédopsychiatrique incluant un protocole standard d’évaluation comportementale et cognitive
visant le diagnostic différentiel du TDA/H. Les mesures comportementales ici retenues
comprennent les réponses du parent au questionnaire ARS-IV (DuPaul & al., 1998), ceci afin
d’identifier un TDA/H, puis d’en distinguer le sous-type (TDA vs TDAH). Le questionnaire
ASEBA pour parents (Achenbach & Rescola, 2000) permet ensuite d’identifier la présence
d’un problème associé de comportement internalisé ou externalisé. Au niveau cognitif, le
Test de Fluidité Graphique (TGF) comprend quatre mesures évaluant la mémoire de travail
verbale et non verbale, l’autorégulation et la planification. Ces mesures une fois combinées
offrent un portrait global des fonctions exécutives.
Hypothèses et analyses :
Une première série d’analyses descriptives et corrélationnelles
vise à caractériser la population étudiée et à spécifier le profil exécutif des différentes
problématiques. Une seconde série d’analyses prédictives vérifie la capacité du TFG à
identifier un TDA/H, à distinguer ses sous-types et à détecter un trouble de comportement
internalisé ou externalisé.
153
Discussion :
Les résultats de cette étude seront discutés dans le cadre de l'utilité du profil cognitif et
exécutif dans le diagnostic du TDA/H (p. ex., Guay et al, 2006). Le TGF pourrait permettre
d’augmenter la valeur prédictive de l’évaluation neuropsychologique des différents troubles
de l’attention et de mieux caractériser ceux-ci et leurs problèmes associés, ouvrant ainsi la
voie à des recommandations et des pistes d’intervention pertinentes pour l’enfant.
Bibliographie :
Achenbach, T. M. & Rescola, L. A. (2000). Manual for the ASEBA School-Age Forms and
Profiles. Burlington: University of Vermont, Research Center for Children, Youth, and
Families. Barkley, R. A. (2006). Attention-Deficit Hyperactivity Disorder. A Handbook for
diagnosis and treatment (3d ed). New York: Guilford Press. Chhabildas, N., Pennington, B.
F., & Willcutt, E. G. (2001). A comparison of the neuropsychological profiles of the DSM-IV
subtypes of ADHD. Journal of Abnormal Chids Psychology, 29 (6), 529-540.
DuPaul, G. J., Power, P. J., Anastopoulos, A. D., & Reid, R. (1998). ADHD Rating Scale IV:
Checklist, Norms, and Clinical Interpretation. New York: Guilford Press. Fernandez, A. L.,
Moroni, M., Carranza, J. M., Fabbro, N., & Lebowitz, B. (2008). Reliability of the Five-Point
Test. The Clinical Neuropsychologist, 23(3), 501-509.
Guay, M.-C., Lageix, P., & Parent, V. (2006). Proposition d’une démarche évaluative du
TDAH. Dans N. Chevalier, M.-C. Guay, A. Achim, P. Lageix, & H. Poissant (sous la dir. de),
Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. Soigner, éduquer, surtout valoriser (pp.
3-16). Québec : Presses de l’Université du Québec. Lee, G. P., Strauss, E., Loring, D. W.,
McCloskey, L., Haworth, J. M., & Lehman, R. A.W. (1997). Sensitivity of figural fluency on
the five-point test to focal neurological dysfunction. The Clinical Neuropsychologist, 11(1),
59-68. Nigg, J. T. (2001). Is ADHD a disinhibitory disorder? Psychological Bulletin, 127 (5),
571-598. Regard, M., Strauss, E., & Knapp, P. (1982). Children’s production on verbal and
non-verbal fluency tasks. Perceptual and Motor Skills, 55, 839-833. Sergeant, J. A., Geurts,
H., & Oosterlaan, J. (2002). How specific is a deficit of executive functioning for attentiondeficit/hyperactivity disorder? Behavioral Brain Research, 130, 3-28.
154
Poster 26
GONON François
L'hypothèse d'un déficit de dopamine à l'origine du TDAH
est-elle fondée ?
CNRS UMR 5227 - Bordeaux
Auteur : François Gonon
Thème : Neurophysiologie du TDAH
Les psychostimulants (amphétamine, méthylphénidate) soulagent les symptômes de la
plupart des enfants souffrant du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et
tout particulièrement le déficit d'attention. Ils inhibent la recapture neuronale de la dopamine
et augmentent ainsi le taux extracellulaire de dopamine ce qui facilite la neurotransmission
mettant en jeu la dopamine.
Ces deux faits représentent depuis 40 ans le principal argument mis en avant pour justifier
l'hypothèse d'un déficit de dopamine à l'origine du TDAH. La faiblesse de cet argument avait
été dénoncée dès 1978: les psychostimulants augmentent l'attention chez les enfants
souffrant du TDAH, mais aussi chez les enfants sains et les adultes bien portants.
J'ai analysé dans un article récent l'ensemble des arguments avancés à l'appui de
l'hypothèse dopaminergique et conclu que cette hypothèse n'était pas fondée (Gonon, 2009).
Premièrement, les études d'imagerie cérébrale qui ont tenté de mesurer chez des patients
TDAH le taux de dopamine extracellulaire par déplacement d'un radio-traceur lié aux
récepteurs dopaminergiques D2 ont abouti à des résultats contradictoires.
Deuxièmement, l'observation la plus robuste d'une anomalie génétique parmi les éléments
de la transmission dopaminergique, concerne un polymorphisme dans l'exon 3 du gène
codant pour le récepteur dopaminergique D4. L'allèle 7R de ce gène est plus fréquent (23 %)
chez les enfants souffrant du TDAH que chez les enfants sains (17 %). Cette différence est
considérée comme statistiquement significative par la plupart des méta-analyses, mais elle
ne permet pas d'affirmer qu'un dysfonctionnement dopaminergique est à l'origine du TDAH.
Troisièmement, les psyschostimulants inhibent aussi la recapture de la noradrénaline et les
inhibiteurs spécifiques de cette recapture (atomoxétine, désipramine) sont aussi efficaces
que les psychostimulants vis-à-vis des symptômes du TDAH.
Quatrièmement, la maladie de Parkinson résulte d'un déficit de dopamine facilement
objectivable par imagerie cérébrale (ce qui n'est pas vrai pour le TDAH) et la L-DOPA
représente le traitement de choix de cette maladie alors qu'elle est totalement inefficace
dans le TDAH.
Cinquièmement, les études d'imagerie cérébrale fonctionnelle montrent des différences entre
patients TDAH et personnes saines. Ces différences sont quantitativement minimes et
statistiquement significatives seulement en termes de population. Elles concernent de
nombreuses régions du cerveau et ne se résument pas à un déficit d'activité, certaines
régions étant plus actives chez les patients TDAH. La plupart de ces régions ne reçoivent
aucune innervation dopaminergique.
155
Il est donc exclu que le TDAH corresponde à un déficit d'activité dans une ou quelques
régions cérébrales délimitées et rien ne prouve que la dopamine joue un rôle substantiel
dans ces différences complexes. Enfin sixièmement, plusieurs centaines d'études sur les
modèles animaux du TDAH ont suggéré un lien entre dopamine et TDAH.
Cependant, examinées dans leur ensemble, ces études n'aboutissent pas à un tableau
cohérent d'un déficit de dopamine. Par exemple, parmi les modèles les mieux validés, les
souris transgéniques n'exprimant plus le transporteur de la dopamine sont hyperactives et
calmées par les psychostimulants alors que leur taux extracellulaire de dopamine est 5 fois
plus élevé que chez les souris témoins.
Conclusion :
Dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas éthique de mettre en avant l'hypothèse
d'un déficit de dopamine pour justifier le bien fondé du traitement par les psychostimulants.
C'est une faute d'autant plus grave que les bénéfices à long terme de ce traitement n'ont
jamais été démontrés.
En effet, les enfants souffrant du TDAH présentent à long terme un risque accru de
toxicomanie, délinquance et échec scolaire.
Les études nord américaines récentes montrent que le traitement par les psychostimulants
n'a aucun effet, en positif comme en négatif, vis-à-vis de ces risques à long terme (voir
références dans Gonon, 2009). Gonon F (2009) The dopaminergic hypothesis of attentiondeficit/hyperactivity disorder needs re-examining. Trends in Neuroscience 32(1):2-8.
156
Poster 27
GUYADER Nathalie
Ajouter une composante motivationnelle accélère le déclenchement
des saccades chez les TDA/H
Grenoble
Auteur : Guyader Nathalie
Co-auteurs : Malsert J., Chauvin A., Hauger J.C., Marendaz C., et Laurent A
Thème : Contexte
Compte-tenu du caractère fronto-striatal du trouble TDA/H, des études ont utilisé
l’oculomotricité (tâche d’anti-saccades [AS]) pour estimer les fonctions exécutives de base
(inhibition et activation volontaires) des personnes TDA/H (Rommelse et al., 2008).
Dans une tâche AS, le sujet doit, à l’apparition d’une cible périphérique, porter rapidement
son regard non pas sur la cible mais dans l’hémichamp visuel controlatéral, à une position
miroir. Réussir cette tâche requiert d’inhiber la saccade réflexe vers la cible et de
programmer / exécuter rapidement la saccade volontaire à l’opposé dite anti-saccade. La
littérature converge sur un déficit des personnes TDA/H dans leur capacité à inhiber la
saccade réflexe, mais sont plus contradictoires quant à leur capacité à initier rapidement
l’antisaccade (Munoz et al., 2003 vs. Hanish et al., 2006).
L’inhibition et l’activation saccadiques mettent en jeu différentes aires frontales : le cortex
préfrontal dorsolatéral et l’opercule frontal d’une part, et le champ oulaire frontal d’autre part
(ainsi que le cortex pariétal pour la programmation spatiale) (Müri & Nyffeler, 2008).
Par ailleurs, même si la littérature n’est pas consensuelle, les données en imagerie indiquent
pour les TDA/H un déficit affectant le cortex cingulaire antérieur (Bush, Valera et Seidman,
2005), qui entretient un lien intime avec la circuiterie exécutive de contrôle (Milea et al.,
2003) et avec celle émotionnellemotivationnelle.
Objectifs :
Le but de l’expérience est double.
D’une part, nous testons à nouveau les capacités d’inhibition des TDA/H en utilisant une
tâche d’AS modifiée dans laquelle sont manipulées les capacités d’inhibition d’une saccade
réflexe vers une cible 1 et les latences d’exécution d’une saccade réflexe (et non plus
volontaire) vers une cible 2 (à l’opposé de la cible 1). Cette apparition de la cible 2 entraîne
chez une population contrôle adulte plus d’erreurs d’inhibition.
D’autre part, nous testons, l’effet d’une consigne d’identification de cible, entendue ici
comme une composante motivationnelle. Les sujets doivent identifier la cible 2. Les données
obtenues chez l’adulte tout venant montrent une diminution importante de la latence
saccadique réflexe lorsque le sujet doit identifier la cible (Trotter & Pratt, 2005 ; Marendaz et
al., 2007; Guyader et al.,2010). La consigne d’identification réduit-elle la latence saccadique
chez les enfantsadolescents contrôles et TDA/H ? Améliore-t-elle le contrôle saccadique des
TDA/H ?
Expérience :
Un groupe expérimental (7 TDA/H : 6 garçons et 1 fille âgés de 14,3 ans ± 1 an, suivis en
pédopsychiatrie par le Dr A. Laurent) et un groupe contrôle (7 garçons appareillés en âge)
sont testés.
157
Un essai se déroule ainsi : après une fixation centrale deux cibles périphériques se suivent,
la première (60 ms à 10 degrés angulaires à gauche ou à droite) et la seconde (1 s) dans le
champ visuel controlatéral de la première (toujours 10 degrés angulaires). La tâche du sujet
est d’ignorer la cible 1 et d’aller rapidement porter son regard sur la cible 2 a) soit pour
l’identifier (‘6’ ou ‘9’), b) soit pour la localiser (gauche ou droite). L’expérience comprend deux
phases expérimentales (contrebalancées entre les sujets) en fonction de la consigne.
Résultats :
On retrouve le fait que les TDA/H commettent plus d’erreurs d’inhibition que les contrôles
(42% vs. 18%), et contrairement à Munoz et al. mais en accord avec Hanish et al., leurs
latences saccadiques ne diffèrent pas de celles des contrôles. Comme pour l’adulte, avoir à
identifier la cible diminue fortement les latences saccadiques dans les deux groupes (~38
ms). Cependant, cette consigne n’améliore pas le contrôle saccadique des TAD/H. Afin de
mieux comprendre pourquoi, nous poursuivons ces expériences avec davantage de sujets
expérimentaux et avec un paradigme isolant mieux les différentes facettes du contrôle et de
l’exécution saccadiques.
Références :
Bush, G., Valera, E.M., Seidman, L.J. (2005). Biological Psychiatry, 57 (11), 1273-1284.
Guyader, N., Malsert, J., and Marendaz, C. (2010). Psychological Research, 74(1), 12-20.
Hanisch, C., Radach, R., Holtkamp, K., Herpertz-Dahlmann, B., and Konrad, K. (2006).
Journal of Neural Transmission, 113, 671–684.
Marendaz, C., Guyader, N, and, Malsert, J, (2007). Revue de Neuropsychologie 17(1),
1-35. Milea, D., Lehericy, S., Rivaud-Pechoux, S., Duffau, H., Lobel, E., Capelle, L.,
Marsault, C., Berthoz, A., and Pierrot-Deseilligny, C. (2003). Neuroreport, 14(2), 283-287.
Munoz, D. P., Armstrong, I. T., Hampton, K. A., and Moore, K. D. (2003). Journal of
Neurophysiology, 90, 503-514. Müri, R.M, and Nyffeler, T. (2008). Brain and Cognition,
68(3), 284-92. Rommelse, N.N., Van der Stigchel, S., and Sergeant, J.A. (2008). Brain and
Cognition, 68(3), 391-414.
158
Poster 28
HAUTH-CHARLIER Stéphane
Évaluation de l’adaptation française du PEHP de Barkley
pour les parents d’enfant ayant un TDA/H : étude prospective
Faculté de Psychologie - Université de Strasbourg
Auteur : Stéphane Hauth-Charlier
Doctorante et psychologue
Laboratoire Psychologie des Cognitions EA 4440 Faculté de psychologie 12 rue Goethe F67000 Strasbourg
tél : +33 (0)3 68 85 19 43 fax : +33 (0)3 68 85 19 46
[email protected]
Co-auteurs : Dr. Sonja Finck#, Pr. Michel Fischbach*, Pr. Céline Clément*
* Université de Strasbourg
# Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Pédiatrie I
Le Trouble Déficitaire de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H) est caractérisé par une inattention,
une impulsivité et une hyperactivité. De plus, les enfants touchés manifestent fréquemment
des comportements désobéissants, provocateurs voire agressifs.
Si le TDA/H et les comportements associés entraînent une altération du fonctionnement
scolaire et social, ce sont les comportements perturbateurs qui entravent le plus la
dynamique familiale et le fonctionnement parental.
En effet, les parents sont démunis face à la récurrence des comportements perturbateurs de
leur enfant, et ne parviennent la plupart du temps pas à les gérer, développant des stratégies
éducatives inefficaces voire contreproductives. Aujourd’hui le traitement pharmacologique
(i.e. par psychostimulant) est le plus largement préconisé. Or, s’il permet une amélioration
des symptômes du TDA/H, il présente certaines limites nécessitant la considération d’une
autre perspective thérapeutique.
En ce sens, les Programmes d’Entraînement aux Habiletés Parentales (PEHP) constituent
une approche de choix, alternative ou complémentaire au traitement pharmacologique. Le
PEHP de Barkley (1997) est le plus diffusé et étudié. Ce programme psychoéducatif vise la
formation des parents à des stratégies éducatives adaptées aux problématiques de leur
enfant, permettant une amélioration du bien-être parental et familial souvent mis à mal dans
ces familles.
L’objectif de cette étude est d’évaluer auprès de parents d’enfant ayant un TDA/H, l’efficacité
de notre adaptation française du PEHP de Barkley (Hauth-Charlier & Clément, 2009). Bien
que ce PEHP soit déjà mis en place dans 5 services de soins en France, à notre
connaissance, il n’a pas encore été évalué empiriquement.
Or, la démarche d’évaluation répond d’un souci éthique pour proposer la meilleure qualité de
soins aux patients et à leur famille. Nous visons une diminution des comportements
perturbateurs des enfants, du stress parental, des problématiques dépressives rencontrées
par les parents, et une amélioration de la satisfaction conjugale.
Le PEHP a été évalué auprès de 12 familles d’enfant ayant un TDA/H. Les enfants sont âgés
de 6;6 ans à 13;5 ans (moyenne 10;0 ans). Dix enfants sont traités par psychostimulant. Au
total 22 parents ont participé aux 10 séances du PEHP, soit 10 couples parentaux et 2
mères divorcées.
159
Plusieurs questionnaires ont été remplis par les parents avant et après la conduite du PEHP.
Le questionnaire des situations à la maison de Barkley apprécie la fréquence et l’intensité
des comportements perturbateurs des enfants. L’inventaire de dépression de Beck (BDI)
mesure les problématiques dépressives potentiellement présentes chez les parents. L’indice
de stress parental (ISP) évalue le stress vécu par les parents quant au fonctionnement de
leur enfant, leur propre fonctionnement, et le niveau de stress global. Le questionnaire
d’adaptation à la vie conjugale (QAVC) estime la satisfaction conjugale des couples.
L’analyse des données comparant les mesures pré- et post-traitement révèle une diminution
significative de l’intensité des comportements perturbateurs des enfants, mais pas de leur
fréquence. Une diminution tendancielle de la moyenne des notes au BDI est observée. À
l’ISP, la moyenne des notes diminue significativement pour l’échelle de l’enfant et l’échelle
globale, mais aucune différence n’est constatée pour l’échelle du parent. L’analyse du QAVC
ne révèle aucun changement.
Une mesure de suivi réalisée, auprès de certains parents, 3 mois après la fin du PEHP, met
en évidence un maintien des effets bénéfiques concernant l’intensité des comportements
perturbateurs et le stress parental lié au fonctionnement de l’enfant.
Notre étude valide l’efficacité de notre adaptation française du PEHP de Barkley, celui-ci
entraînant une augmentation des comportements adaptés des enfants et un rehaussement
du bien-être parental et familial. Afin d’affiner l’évaluation du PEHP, des comparaisons avec
3 groupes contrôles (i.e. parents d’enfant ayant un TDA/H suivant une autre thérapie, ne
suivant aucune thérapie familiale, ou des parents d’enfant tout-venant) sont actuellement
menées.
Bibliographie :
American Psychiatric Association (2004). Diagnostic and statistical manual of mental
disorders (text rev.). Washington, DC : APA.
Barkley R. A. (1997). Defiant Children : A clinician’s manual for assessment and parent
training (2nd ed.). New York : Guilford Press.
Barkley, R. A., Edwards, G., Laneri, M., Fletcher, K., & Metevia, L. (2001). The efficacy of
problem-solving communication training alone, behavior management training alone, and
their combination for parent–adolescent conflict in teenagers with ADHD and ODD. Journal
of Consulting and Clinical Psychology, 69, 926–941.
Chronis, A. M., Jones, H. A., & Raggi, V. L. (2006). Evidence-based psychosocial treatments
for children and adolescents with attention-deficit/hyperactivity disorder. Clinical Psychology
Review, 26, 486-502.
Hauth-Charlier, S. & Clément, C. (sous presse). Programmes de formation aux habiletés
parentales pour les parents d’enfant avec un TDA/H : Considérations pratiques et
implications cliniques. Pratiques Psychologiques.
Hauth-Charlier, S. & Clément, C. (2009, Juin). Validation du programme de Barkley (1997)
auprès d’une population française. 70° Congrès Annu el de la Société Canadienne de
Psychologie. Montréal : Canada.
Patterson, G. R, De Baryshe B. D., & Ramsey E. (1989). A developmental perspective on
antisocial behavior. American Psychologist, 44, 329-335.
Saiag, M.C., Bioulac, S., & Bouvard, M. (2007). Comment aider mon enfant hyperactif ?
Paris : Odile Jacob.
160
Poster 29
HOUDA Hjiej
Aspects cliniques et sociodémographiques d’enfants TDAH
en consultation de pédopsychiatrie au Maroc
Hopital Ibn Rochd, Unité de psychiatrie de l'enfant, Casablanca - Maroc
Auteur : Dr Hjiej Houda
Co-auteur : Dr Ghizlane Benjelloun
Thème : TDA/H
Ce travail est une étude descriptive des patients diagnostiqués TDA/H reçus en consultation
dans l’unité de pédopsychiatrie de casablanca.
Nous nous proposons de détailler les caractéristiques socio-démographiques, cliniques de
tous les patients reçus depuis la création de cette unité (la première au Maroc).
Ce recul de 24 mois nous permettra de constater de façon statistiquement fiable les aspects
communs ou particuliers des enfants TDAH avec des données comparables dans d’autres
structures internationales de consultation en pédopsychiatrie.
Nous pourrons formuler des hypothèses sur la coloration culturelle de ce trouble au Maroc.
Références :
1- Executive Function in Adolescence Among Children with Attention- Deficit/Hyperactivity
Disorder in Taiwan. Gau, Susan Shur-Fen MD. Journal of Developmental & Behavioral
Pediatrics. Span J Psychol. 2009 Nov;12(2):496-505.
2- Understanding discipline in families of children with attention-deficit/hyperactivity disorder:
a structural equation model.Miranda A,Universitat de València, Facultad de Psioclogía, Dpto
de Psicología Evolutiva y de la Educación.
3- Características de comorbilidad en los diferentes subtipos de trastorno por déficit de
atención con hiperactividad Julio César Flores Lázaro Benemérita Universidad Autónoma de
Puebla (México) Psicothema 2009. Vol. 21, nº 4, pp. 592-597
161
Poster 30
HUTCHISON France
PedaYOGA - une technique efficace pour les enfants hyperactifs
Gatineau - Canada
Auteur : France Hutchison
Thème : Gestion du stress, de l'anxiété, de l'hyperactivité et des apprentissages des enfants
C'est à titre d'enseignante au primaire et au préscolaire que France Hutchison a commencé
ses classes. Mère de trois enfants, dont un qui est dysphasique, elle a eu la chance de
travailler en collaboration avec plusieurs spécialistes afin d'offrir à sa fille une éducation
mieux adaptée au caractère spécifique de son développement.
Par la suite, France s'est spécialisée dans l'éducation des enfants ayant des troubles
d'apprentissage, pour aujourd'hui, en tant que coach éducationnel, se consacrer à
l'accompagnement et à la formation des parents et enseignants ayant des enfants à besoins
spéciaux.
Elle a lancé en octobre 2009, une trousse pour enseignants. Pedayoga conçu spécialement
pour favoriser la concentration, l'apprentissage et la relaxation des enfants. PedaYOGA est
maintenant intégré dans plusieurs écoles et garderies du Québec.
De plus, elle a développé des projets dans les classes d'enfants présentant des déficiences
intellectuelles et les progrès furent incroyables. PedaYOGA est une technique simple et
efficace qui peut être intégrée dans les classes. Les enfants ainsi que les enseignants
ressentiront les bienfaits.
Cette conférence offrira un survol de la technique et des résultats observés chez les enfants.
Visitez www.pedaGO.ca/france afin d'obtenir de plus amples renseignements au sujet de
l'auteure.
162
Poster 31
JAYET Sylvie
Epilepsie et TDAH dans un centre accueillant des enfants
présentant une épilepsie
Centre de Toul-Ar-C'hoat - Chateaulin
Auteur : Sylvie JAYET
Co-auteur : Annie LE GUEN
Thème : Observation de l’évolution de la population accueillie, Comparaison des différentes
prises en charge proposées aux jeunes ayant uniquement une épilepsie avec ceux ayant
simultanément une épilepsie et un TDAH , Observation de l'évolution des jeunes présen
Depuis 1959, le centre de Toul-Ar-C'Hoat (TAC) accueillent des enfants et des adolescents
atteints d'épilepsie. Réservé à ses débuts aux garçons, le centre s'est en 1981 ouvert à la
mixité. Aujourd'hui, il offre à ces jeunes un lieu de soin, d'éducation et de scolarisation.
Cependant, depuis 10 ans environs, certains professionnels avaient l'impression que les
jeunes accueillis à TAC présentaient de plus en plus de troubles du comportement, troubles
qu'ils auraient bien eu envie d'appeler hyperactivité.
De ce constat et dans un souci d'améliorer la prise en charge proposée aux jeunes, un
groupe de travail pluridisciplinaire s'est constitué en Septembre 2004. Il avait pour objet
d’étude l'observation de l’évolution de la population accueillie mais également l'analyse des
différentes prises en charge qui lui étaient proposée. Nous avons donc dans un premier
temps décidé de mettre de coté le terme d'hyperactivité au profit de celui de Troubles De
l'Attention avec Hyperactivité (TDAH) pour lequel il existait un consensus, au moins français,
sur la définition au travers du DCM IV.
Actuellement, cette équipe existe encore et n'a cessé de faire évoluer ses questionnements,
sa réflexion et ses pistes de travail.
163
Poster 32
KEDDAD Karim
Risque de traumatisme chez l’adulte atteint de trouble déficitaire
de l’attention/hyperactivité
Shire France - Boulogne-Billancourt
Auteur : Leslie Montejano (Thomson Reuters, Cambridge, Massachusetts, USA)
Co-auteurs : Rahul Sasane (Global Health Economics and Outcomes Research, Shire
Development Inc, Wayne, Pennsylvania, USA), Paul Hodgkins (Global Health Economics
and Outcomes Research, Shire Development Inc, Wayne, Pennsylvania, USA), Dan Huse
(Thomson Reuters)
Thème : TDAH
Objectif : évaluer le risque de traumatisme lié au trouble déficitaire de
l’attention/hyperactivité (TDAH) a partir des informations issues d’une base de données
d’entreprise
Méthode :
A l’aide de la base de données commerciale MarketScan Commercial Claims and
Encounters de la societe Thomson Reuters, des patients âgés de 18 à 64 ans présentant un
diagnostic de TDAH (N = 31 752) ont été appariés en termes d’équivalence démographique
et d’informations disponibles é des temoins non atteints de TDAH (N = 95 256) (3:1) ou é
des témoins dépressifs (N = 29 965) (1:1).
Les patients TDAH ont également été stratifiés en fonction de leur observance au traitement:
cohortes de patients observants (MPR [Medication Possession Ratio] ≥ 0,8 ; N = 8654),
partiellement observants (0,3 ≤ MPR < 0,8 ; N = 5233) et non-observants (MPR< 0,3 ; N =
4007). Le risque de traumatisme a ete compare entre les groupes de janvier a decembre
2006. Les analyses multivariées ont permis de contrôler les différences thérapeutiques entre
les groupes restants après l’appariement.
Resultats :
Les taux de traumatisme eéaient plus éleves chez les patients TDAH que chez les témoins
sans TDAH (21,6 % versus 15,7 %, P<0,001) et que chez les témoins atteints de dépression
(21,4 % versus 20,5 %, P=0,0085). Ils etaient également plus éleves chez les patients
observants comparé aux patients partiellement observants (22,8 % versus 20,3 %,
P=0,0004) et aux patients non-observants (22,8 % versus17,8 %, P<0,001). Les analyses
multivariées ont montré que le risque de traumatisme était plus fort dans le groupe TDAH
que dans le groupe sans TDAH (odds ratio [OR] : 1,3194, P<0,01) et que dans le groupe
atteint de dépression ([OR] : 1,1263, P<0,01). Il était egalement plus élevé chez les patients
observants et partiellement observants que chez les non-observants ([OR] : 1,2633 et [OR] :
1,644, respectivement, P<0,01).
La comorbidité de la dépression, de l’anxiété et de l’usage de drogues annoncait un risque
accru de traumatisme dans le groupe TDAH par rapport aux groupes témoins (P<0,01), ainsi
que chez les patients observants/partiellement observants par rapport aux non-observants
(P<0,01), avec un ordre de grandeur supérieur ou égal à celui du groupe TDAH seul.
164
Conclusion :
Les patients atteints de TDAH ont un risque pluséeleve de traumatisme que les patients
comparables sans TDAH ou avec dépression, ce qui suggère un retentissement important
de la maladie tant en termes de sécurité professionnelle que de dépenses de sante.
165
Poster 33
KEDDAD Karim
TDAH chez l’adulte aux États-Unis : comparaison de 2 méthodes
d’évaluation de la prévalence
Shire France - Boulogne-Billancourt
Auteur : Leslie Montejano (Thomson Reuters, Cambridge, Massachusetts, USA)
Co-auteurs : Rahul Sasane (Global Health Economics and Outcomes Research, Shire
Development Inc, Wayne, Pennsylvania, USA), Paul Hodgkins (Global Health Economics
and Outcomes Research, Shire Development Inc, Wayne, Pennsylvania, USA), Dan Huse
(Thomson Reuters, Cambr)
Thème : TDAH adulte
Objectif :
Valider les estimations de prévalence du trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité
(TDAH) chez l‘adulte à partir de données sur les demandes de remboursement de frais
médicaux aux États-Unis
Méthodes :
Une base de données commerciale (MarketScan® de Thomson Reuters (données
d’entreprises uniquement) a été utilisée afin d'estimer la prévalence annuelle du TDAH chez
l'adulte de 2002 à 2007. Les patients (18-64 ans) répondant aux critères diagnostiques du
TDAH (Classification Internationale des Maladies, 9ème révision [CIM-9-MC]) à au moins 2
reprises en 12 mois ont été comptabilisés chaque année qu’un diagnostic de TDAH a été
posé/qu’une demande de remboursement de frais de santé indiquant un TDAH a été
effectuée.
Ces taux de prévalence ont été comparés aux taux issus d’une étude épidémiologique
américaine qui a évalué la prévalence du TDAH chez l’adulte à l'aide des informations
obtenues dans le cadre des entretiens cliniques de l’étude américaine National Comorbidity
Survey Replication (NCS-R) en 2005.
Résultats :
Les données MarketScan ont révélé que la prévalence des adultes américains diagnostiqués
TDAH ou recevant un traitement pour ce trouble était de 1,24 pour 1000 individus assurés en
2002 avec une augmentation du nombre de cas chaque année et un chiffre trois fois plus
conséquent en 2007 (4,02 pour 1000). L’étude a montré que la proportion femmes/hommes
atteints de TDAH augmentait chaque année et que la prévalence pour 1000 augmentait plus
rapidement chez les 18-24 ans que chez les 25-64 ans.
La prévalence du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité était supérieure à celle
du trouble déficitaire de l’attention sans hyperactivité. En revanche, l’étude NCS-R montrait
une prévalence du TDAH plus élevée (44 pour 1000) en 2005 chez les 18-44 ans avec un
nombre supérieur d'hommes diagnostiqués TDAH. Les estimations de prévalence issues de
notre étude ont augmenté lorsque les différences entre les études ont été corrigées par
amplitude d’âge (18-64 versus 18-44 ans ; 4,59 pour 1000) et nombre de diagnostics (2
contre 1 ; 5,03 pour 1000). Dans l’étude NCS-R, seuls 10,9 % des individus diagnostiqués
recevaient un traitement.
De ce fait, le nombre de patients traités dans l’étude NCS-R (4,976 pour 1000) est proche
des 4,02 pour 1000 obtenus à partir de l’analyse des demandes de remboursement de frais
de santé.
166
Conclusion :
l’évaluation de la prévalence du TDAH chez l’adulte à partir de données issues de demandes
de remboursement de frais de santé par des patients diagnostiqués ou sous traitement est
similaire à celle obtenue à partir d’entretiens cliniques, ce qui valide l’utilisation de ce type de
données dans l’estimation de la prévalence.
167
Poster 34
KEDDAD Karim
Caractéristiques des traitements psychostimulants selon leur durée
d’action chez les patients TDAH
Shire France - Boulogne-Billancourt
Auteur : Laura L. Christensen (Health Economics and Outcomes, i3 Innovus, Ann Arbor,
Michigan, USA)
Co-auteurs : Rahul Sasane (Global Health Economics and Outcomes Research, Shire
Development Inc., Wayne, Pennsylvania, USA), Carolyn Harley (Health Economics and
Outcomes, i3 Innovus, Palo Alto, California, USA), Paul Hodgkins (Global Health Economics
and Outcomes Res
Thème : TDAH (traitements)
Objectif :
La prise en charge du trouble déficitaire de l’attention/hyperactivite (TDAH) associe
généralement thérapie comportementale et traitement pharmacologique. La mise en place
du traitement implique fréquemment plusieurs ajustements therapeutiques, tant sur la nature
du psychostimulant que sur sa posologie. Une prise en charge optimale du TDAH se doit par
conséquent de réduire au maximum ces tatonnements thérapeutiques dont les
consequences sont lourdes sur nos systemes de santé. La présente etude americaine a
examiné les différences de persistance, d’observance, d’augmentation et de switch
therapeutiques chez des patients atteints de TDAH recevant des psychostimulants à courte
duree d’action (CDA), moyenne durée d’action (MDA) et longue durée d’action (LDA).
Méthodes :
Les patients etaient sous traitement de première intention (N=47 018), ages ≥ 6 ans, avaient
recu ≥ 1 traitement psychostimulant entre janvier 2004 et septembre 2006 et ont bénéficié
d’une couverture sante de maniere continue 6 mois avant leur premiere prescription et 1 an
apres celle-ci. La persistance thérapeutique a ete définie comme le nombre de jours passés
par un patient sous traitement initial. L’observance correspondait au nombre de jours de
traitement initial recu divise par le nombre total de jours de persistance. Le switch
therapeutique etait défini comme la proportion de patients ayant changé pour un traitement
de durée d’action différente. L’augmentation thérapeutique correspondait a la prescription
d’un nouveau traitement pour le TDAH de duree d’action differente et administre de maniere
concomitante au traitement initial. Les comparaisons statistiques ont été réalisees à l’aide
d’un test F a partir de l’analyse de variance unidimensionnelle (one-way ANOVA) pour les
moyennes de variables continues et à l’aide du test du khi-deux pour les proportions de
variables dichotomiques.
Résultats :
Les patients recevant des psychostimulants à longue duree d'action (LDA) montraient une
persistance thérapeutique plus longue (LDA : 239,5 versus MDA : 185,6 versus CDA : 186,7
jours, P<0,0001) et une observance a leur traitement plus longue (LDA : 0,56 versus MDA :
0,47 versus CDA : 0,43, P<0,0001) par rapport aux patients recevant des psychostimulants
MDA ou CDA. Par rapport aux utilisateurs de traitements CDA et MDA, les patients sous
traitements LDA montraient un taux de switch plus faible (LDA : 6,8 % versus MDA : 11,8 %
versus CDA : 12,6 %, P<0,0001) et un taux d’augmentation plus faible également (LDA : 9,8
% versus MDA : 10,5 % versus CDA : 13,1 %, P<0,0001).
Conclusion :
Les resultats obtenus avec les psychostimulants LDA par rapport aux psychostimulants CDA
ou MDA, à savoir un allongement de l'observance et de la persistance, ainsi qu'une baisse
du taux de switch et de l’augmentation therapeutique, constituent des facteurs essentiels
pour un usage efficace des ressources therapeutiques dans le traitement du TDAH.
168
Poster 35
KHAROUBI Omar
Protective effect of Wormwood on lead induced neurotoxicity
Universite d'Es Senia - Departement de biologie - Algérie
uteur : Kharoubi Omar
Co-auteurs : Slimani M., Aoues A.
Thème : neurotoxicité du plomb
Lead is a ubiquitous and a potent neurotoxicant causes several neurophysiological and
behavioral alterations. Considering the vulnerability of the developing brain to Pb
neurotoxicity, this study was carried out to investigate the effects of Pb exposure on brain
regions acetylcholinesterase (AchE) and monoamino oxidase (MAO) enzymes activities and
on behavioral changes. Wister rat were exposed to 750 ppm of lead acetate in the drinking
water for 11-weeks after weaning, and treated by Artemisia Absinthium L. (wormwood)
extract (200 mg.kg-1 body weight) for 4-weeks.
The activities of AchE and MAO were determined in the hypothalamus, hippocampus, cortex
and striatum of male rat; and general/ Locomotors activity was evaluated in the open-field
test. Results indicated a significant decrease in AchE activity in intoxicated group (Pb)
compared to untreated group (as contral) (hypothalamus: -12%, hippocampus: -57%,
cerebral cortex: -18% and striatum: - 43%) and in MAO activity (hypothalamus: -29%,
hippocampus: -41%, cerebral cortex: -28% and striatum: -51%) respectively, with decrease
crossing test score and increase sniffing test score.
After, wormwood extract administration, the activity of AchE and MAO were significantly
increased in all brain region compared to Pb group, but were significantly lower than control.
The locomotors activity was reduced compared to Pb group.
These data suggest that administration of wormwood extract for 4-weeks protect against the
lead acetate-induced change in behavioral and neurobiochemical parameters changes.
169
Poster 36
LALLEMAND Stéphanie
Performances de patients TDA/H adultes et de sujets témoins
à des tests d'attention et de fonctions executives
170
Poster 37
LANGEVIN René
Trouble déficit de l’attention/hyperactivité, photopériode,
agitation nocturne et diurne
University of Alberta - Edmonton
Auteur : René Langevin
Co-auteurs : Jerry Toupin, Jean Ramdé
Les facteurs bioenvironnmentaux sont souvent évoqués afin d’expliquer le trouble déficit de
l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants (Bélanger, Vanasse,
Beliveau, Jamoulle, Lippé, Pâquet, Pelletier, & Vanasse, 2008).
Si ces dernières hypothèses renvoient à des facteurs explicatifs tels que la consommation
d’alcool ou de tabac durant la grossesse, rares sont celles qui traitent de facteurs liés aux
saisons, au climat voire à la zone géographique dans la quelle vivent les enfants atteints de
ce trouble. Pourtant, il est bien établi que certains facteurs environnementaux comme le froid
et la lumière jouent un rôle non négligeable dans l’éthiopathogénie des troubles de l’humeur
tel que le trouble affectif saisonnier (TAS) (Haffen, & Sechter, 2006).
Puisque le TDAH est rarement isolé et que 25 % des enfants qui en sont atteints présentent
également des troubles de l’humeur (Pliszka, 2009), nous avons décidé d’étudier le TDAH
dans un endroit où le temps de lumière chute drastiquement à l’automne soit à Edmonton
Alberta. Cette ville canadienne qui se situe au 53037 degrés de latitude nord voit son temps
de photopériode passer de 18 heures (à la fin juin) à 8 heures (à la fin décembre).
Dans ces conditions, nous avons entrepris une étude exploratoire sur l’influence de la
photopériode saisonnière sur l’agitation motrice tant diurne que nocturne chez un groupe
d’enfants aux prises avec un TDAH.
L’échantillon final comportait quinze (15) enfants franco-albertains, soit trois (3) filles et
douze (12) garçons, dont l’âge variait de 7 à 9 ans (M = 8.13 ans). Les sujets ont été répartis
en deux groupes cliniques et en un groupe contrôle.
Le premier groupe clinique était constitué de cinq (n=5) sujets diagnostiqués TDAH et
médicamentés aux psychostimulants. Le second groupe clinique était également formé de
cinq (n=5) sujets diagnostiqués TDAH. Par contre, ces sujets ne prenaient pas de
psychostimulant au moment de l’expérimentation.
Enfin, le groupe contrôle était composé de cinq (n=5) sujets ne présentant aucun signe de
TDAH ou autres psychopathologies. L’étude reposait sur un devis expérimental comportant
deux (2) temps de mesure. L’intensité de l’agitation diurne liée au TDAH a été évaluée par
les enseignants titulaires à l’aide de la version française du Strengths and Weaknesses of
ADHD-symptoms and Normalbehaviors ratings Scale (SWAN-F) (Robaey, Amre, Schachar,
& Simard, 2007) au (T1), c’est-à-dire au premier jour de l’expérimentation. Les mouvements
nocturnes des sujets furent évalués à l’aide de l’actimétrie. Quant à la qualité du sommeil
des sujets, elle fut appréciée à l’aide d’un agenda de sommeil. Ces deux dernières mesurent
furent réalisées pendant cinq (5) jours consécutifs au moment où la durée de la photopériode
était à son plus bas soit, à la fin de décembre 2008. La durée de la photopériode a été
déterminée grâce aux données disponibles sur le site Internet d’Environnement Canada. Les
mêmes procédures (T2) ont été reproduites à la fin juin 2009 lorsque la durée de la
photopériode était à son maximum.
171
Les analyses statistiques préliminaires non paramétriques suggèrent qu’une baisse de
photopériode en décembre entraine une augmentation des mouvements nocturnes et
diurnes chez les sujets ayant un TDAH. En revanche, l’augmentation de la photopériode en
juin suscite une diminution des mouvements nocturnes et diurnes chez ces mêmes sujets.
Ces résultats sont discutés à la lueur des recherches expérimentales dans ce domaine.
Références :
Bélanger, S., Vanessa, M., Béliveau, M.C., Jamoulle, O., Lippé, S., Pâquet, H., Pelletier,
G., & Vanesse, C.M. (2008). Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Montréal : CHU Sainte-Justine.
Haffen, E. & Sechter, D. (2006). Les dépressions saisonnières. Paris : John Libbey.
Pliszka, S. (2009). Treating ADHD and Comorbid Disorders: Psychosocial and
psychopharmacological Interventions. New York: Guilford Press. Robaey P, Amre D,
Schachar R, Simard L, (2007). French version of the Strengths and Weaknesses of ADHD
Symptoms and Normal Behaviors (SWAN-F) questionnaire J Can Acad Child Adolesc
Psychiatry, 5, 80-89.
172
Poster 38
LEPAGE-HAMEL Jennifer
Les fonctions attentionnelles des enfants présentant un trouble
envahissant du développement
Trois-Rivières, Québec - Canada
Auteur : Jennifer Lepage-Hamel, B. Sc., candidate au doctorat (D. Ps)
Université du Québec à Trois-Rivières 3351, boul. Des Forges C.P. 500 Trois-Rivières,
Québec G9A 5H7 Canada
Tél. : (819) 376-5011 ou 1-800-365-0922 – Fax : (819) 376-5210
[email protected]
Co-auteur : Annie Stipanicic, M.Ps. Ph.D., professeure-chercheure
Thème : L’évaluation de l’attention chez des enfants ayant un trouble envahissant du
développement
Plusieurs études démontrent que les personnes présentant un trouble envahissant du
développement (TED) ont des difficultés au niveau de l’attention (Grodberg et Kolevzon,
2009; Mottron et al., 2005). Même qu’une grande proportion de ces enfants aurait un
diagnostic comorbide de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Dans l’étude de Sinzig et al., (2008) près de la moitié du groupe d’enfants TED présentait
également les signes du TDAH selon le DSM-IV. L’évaluation neuropsychologique des
fonctions attentionnelles chez ce groupe d’individus semble d’une grande pertinence en
raison de leurs déficits connus dans ce domaine.
Le but de l’étude est donc de dresser le profil attentionnel des enfants ayant un TED en ce
qui concerne l’attention soutenue, sélective et divisée. Pour ce faire, un groupe de 10
enfants, âgés entre 8 et 12 ans, présentant un TED sans déficience intellectuelle se verra
administrer une batterie de tests neuropsychologiques mesurant les habiletés,
attentionnelles.
Un groupe contrôle de 10 enfants typiquement développés appariés selon l’âge et le sexe
aura également à réaliser les mêmes tests. Les tests administrés sont les suivants : le Vigil
Continuous Performance Test (Cegalis, Bowlin et Cegalis, 1993); le sous-test Attention
auditive du NEPSY (Korkman, Kirk et Kemp, 1998); la tâche du Color-Word Interference Test
du D KEFS (Delis, Kaplan et Kramer, 2001); le sous-test Attention visuelle (sélective) du
LEITER-R (Roid et Miller, 2002); les sous-tests Recherche dans le ciel, Coups de fusil et
Faire deux choses à la fois du TEA-Ch (Manly, et al., 1999).
En plus, les parents de ces enfants auront à remplir l’Échelle d’évaluation du Connersrévisée, version longue (Conners, 2000). Ces tests permettront de mesurer spécifiquement
l’attention soutenue, l’attention sélective et l’attention divisée en modalité visuelle et auditive.
Les résultats préliminaires portent à croire que les enfants présentant un trouble envahissant
du développement ont une fragilité au niveau de ces trois types d’attention.
Le profil attentionnel qui se dégagera de ces résultats permettra de mieux comprendre le
fonctionnement de ces enfants dans leur vie quotidienne et d’adapter des interventions
spécifiques à leurs déficits.
173
Bibliographie :
Cegalis, J. A., Bowlin, J. et Cegalis, S. (1993). VIGIL/W: User technical Manual. Hollis,
NH: Forthought Ltd. Conners, C. K. (2000). Conners’ Rating Scales-revised. Toronto:MultiHealth System. Grodberg, D.M. et Kolevzon, A. (2009) «ADHD symptoms in autism
spectrum disorder». Primary Psychiatry, vol 16 (1), p.35. Korkman, M., Kirk, U. et Kemp, S.
(1998). The NEPSY: a developmental neuropsychological assessment. San Antonio: The
Psychological Corporation. Manly, T., Robertson, I. H, Anderson, V. et Nimmo-Smith, I.
(1999). The Test of Everyday Attention for Children. Cambridge, UK: Thames Valley Test
Company. Mottron, L., Ménard, E., Soulières, I. et Dawson, M. (2005). « L'évaluation
cognitive dans les troubles envahissants du développement sans déficience intellectuelle ».
Revue Québécoise de Psychologie, vol 26 (3), p. 219-238. Roid, G. H. et Miller, L.J. (2002).
Leiter International Performance Scale-revised. Illinois: Stoelting Co. Sinzig, J., Bruning, N.,
Morsch, D. et Lehmkuhl, G. (2008). « Attention profiles in autistic children with and without
comorbid hyperactivity and attention problems». Acta Neuropsychiatrica, vol 20 (4), p.207215.
174
Poster 39
M'BAREK Nadia
La rémédiation cognitive chez l’enfant à TDA/H :
les effets de la guidance métacognitive
Laboratoire Le Lutin - Chatillon
Auteur : Nadia M'barek
Co-auteurs : H. BOUMLAK, C. TIJUS, N. GADDOUR, N. JABNOUNI, J. BAHRI, L. GAHA
Thème : Troubles des apprentissages
Les TDA/H se caractérisent par l'inattention, l’hyperactivité et par l'impulsivité. Ces troubles
peuvent être traités par la remédiation cognitive qui est une prise en charge non
médicamenteuse et un traitement rééducatif pour restaurer les fonctions neurocognitives
altérées (Barkley, 1997 ; Slate, Meyer, Burns & Montgomery, 1998 ; O'connell, Bellgrove,
Dockree, & Robertson, 2006)) pour améliorer les fonctionnements attentionnel, mnésique et
langagier.
Nous rapportons les résultats d’une étude qui a été menée pour examiner les effets de la
remédiation cognitive chez l’enfant souffrant d’un TDA/H et, plus particulièrement, pour
examiner les effets d’une guidance méta-cognitive (Penses-tu avoir bien compris l’exemple ?
Penses-tu que tu as été assez concentré ?) qui visent la réflexivité afin d’améliorer les
performances en guidant le patient pour qu’il soit plus attentif, plus concentré et qu’il puisse
développer des stratégies.
42 enfants ont participé à ce travail dont un groupe contrôle (14 enfants sains de 7 à 16 ans)
et un groupe expérimental (28 enfants TDA/H de 7 à 16 ans divisé en deux groupes : 14
enfants ont reçu des consignes alors que les 14 autres non pas reçu de consigne).
Les enfants ont été pré-testés et post-testés (TMT et double barrage de Zazzo). Les enfants
du groupe expérimental ont effectué 48 séances de remédiation cognitive sur l’attention et la
concentration (A&C), le raisonnement logique (RL) et l’attention divisée (AD).
Les résultats ont montré que globalement on observe une amélioration des performances
attentionnelles (amélioration des temps de passation pour le TMT, amélioration en réponse
correcte et en temps d’exécution pour le Zazzo).
Nous avons également noté que la remédiation cognitive permet d’améliorer certains
processus attentionnels, notamment l’attention divisée, l’attention soutenue, l’attention
sélective, ainsi que les processus de raisonnement logique et la capacité de juger des
analogies.
En ce qui concerne la guidance métacognitive, nous avons noté qu’elle peut être plus
favorable pour certaines tâches telle que le raisonnement logique (RL), et handicapante pour
d’autres tâches (A&C). Elle permet surtout d’améliorer les performances chez les patients les
plus jeunes (7 à 9 ans) pour l’attention divisée et le raisonnement logique.
La recherche se poursuit en définissant les types de guidance métacognitive et leur moment
d’intervention auprès de l’enfant.
175
Bibliographie :
Barkley, R. A (1997). ADHD and the nature of Self-Control. New York: Guilford Press,
1997. Slate, S.E., Meyer, T.L., Burns W.J., & Montgomery D.D. (1998). Computerized
Cognitive Training for Severely Disturbed Children with ADHD, Behavior Modification, 22, 3,
415-437. O'connell, R. G., Bellgrove, M. A., Dockree, P. M. & Robertson, I. H. (2006).
Cognitive remediation in ADHD: Effects of periodic non-contingent alerts on sustained
attention to response. Neuropsychological Rehabilitation, 16(6), 653-665.
176
Poster 40
MANDON Virginie
TDA/H et délinquance
Centre Hospitalier Charles Perrens - Bordeaux
Auteur : Virginie MANDON
Co-auteur : Cédric GALERA
Le TDA/H , trouble psychiatrique fréquent de l'enfance persistant à l'âge adulte dans un
grand nombre de cas, interfère avec le développement normal de l'individu et est souvent
comorbide avec les troubles externalisés.
L'altération du fonctionnement des sujets souffrant d'un TDA/H dans le domaine des
performances académiques et professionnelles, dans le domaine relationnel, familial et
social, peut se compliquer d'abus de substances addictives et de comportements
antisociaux. Les études longitudinales ont montré que les individus présentant un TDA/H
sont plus à risque de manifester des conduites délictueuses.
La multitude des comorbidités, principalement avec le trouble des conduites, crée une
situation complexe où il est difficile de déterminer l'influence de chaque trouble sur le devenir
social et le risque de délinquance. Une des trajectoires les plus péjoratives est représentée
par l'incarcération.
Dans notre étude clinique, nous nous sommes intéressés à la prévalence du TDA/H parmi
de jeunes adultes de sexe masculin incarcérés. A notre connaissance, aucune étude
similaire n'a été réalisée en France. Les résultats ont confirmé notre hypothèse de départ,
qui était une surreprésentation du TDA/H en milieu pénitentiaire. Cette étude appuie les
données de la littérature et souligne la nécessité de dépister et de traiter les personnes,
enfants et adultes, souffrant d’un TDA/H.
177
Poster 41
MARIEN Pauline
Trouble Déficit de l'attention/Hyperactivité et troubles associés
chez des sapeurs-pompiers
Université Victor Segalen Bordeaux 2, Laboratoire EA 4139 - Bordeaux
Auteur : MARIEN Pauline
Co Auteurs : AUVERT Laurence, PORRAS Joanna, MICHEL Grégory
Thème : TDA/H chez l'adulte
INTRODUCTION :
Le Trouble Déficit de l'attention/hyperactivité (TDA/H) est un trouble neurocomportemental
altérant tant les processus cognitifs, comportementaux que le bien-être psychologique de
l’individu (Blondeau et coll., 2009 ; Tripp et Wickens, 2009). Son taux de prévalence serait de
4 % chez les adultes (Sobanski et coll., 2008).
Dans 8 à 85% des cas, il persisterait après l’enfance (Barkley et coll., 2002). Il serait
fortement associé aux troubles anxiodépressifs, aux conduites à risques et de consommation
(Arias et coll., 2008 ; Chao et coll., 2008 ; Cumyn et coll., 2009 ; Kollins, 2008 ; Mc Gough et
coll., 2005). De par son effet additif, il affecterait considérablement le fonctionnement humain
pouvant donc induire des comportements dangereux tant pour la personne que pour son
entourage. C’est l’une des raisons pour lesquelles il nous semble important d’évaluer
l’incidence de ce trouble sur l’individu au travail en fonction des caractéristiques
professionnelles auxquelles il doit répondre.
Ainsi, notre travail concernera les Sapeurs-Pompiers (SP) dont la profession peut exposer
l’individu i) soit à une succession de situations génératrices d’éprouvés intenses (sports,
interventions…), comme c’est le cas pour les Non Officiers (NO) ; ii) soit à un travail plus
organisationnel voire managérial pour les Officiers (O) De plus, hormis la comorbidité avec
les troubles susmentionnés, très peu d’études se sont intéressées à la relation que pouvait
avoir ce trouble avec le stress professionnel chronique et donc le Burn Out (BO).
OBJECTIF :
Repérer les liens entre Trouble Déficit de l'attention/Hyperactivité et symptômes associés
selon le grade des SP.
METHODOLOGIE :
200 SP répartis en 96 NO et 104 O ayant respectivement une moyenne d’âge de 29,8 ans
(ET=6,3) et de 45,2 ans (ET=8,9) ont rempli i) un questionnaire sociodémographique ; ii)
l’Enquête de Stress Professionnel adaptée aux Sapeurs-Pompiers (ESP-SP ; Marien, Auvert
et Michel, 2009) ; iii) l’ASRS-V1 qui est un questionnaire de dépistage du TDAH ; iv) le
General Health Questionnaire (GHQ-28 ; De mont-marin et coll., 1993) ; v) le Deta/Cage
permettant de détecter les conduites de consommation excessives en termes d’alcool
(Organisation Mondiale de la Santé) ; vi) le Maslach Burn Out Inventory (MBI ; Dion et
Teissier, 1994).
RESULTATS :
Le taux de prévalence du TDA/H serait de 5,2 % pour les NO et de 2,8% pour les O. Suite à
une analyse de corrélation avec le logiciel SPSS 17, les relations suivantes ont été repérées
i) TDA/H et épuisement émotionnel (EE) quel que soit le grade ; ii) symptôme « impulsivité »
avec la réduction de l'accomplissement de soi (BO) ; les symptômes anxiodépressifs et les
conduites de consommation en termes d'alcool chez les O (p<0,01).
178
DISCUSSION :
Cette étude exploratoire montre que le taux de prévalence des SP souffrant de TDA/H
varierait selon le grade et donc selon les exigences professionnelles induisant un travail
opérationnel plus ou moins dense. Cette différence professionnelle influerait également sur
la co-occurrence du TDA/H avec d'autres troubles. En effet, les officiers souffriraient
davantage de symptômes psychopathologiques comorbides (anxiété, dépression, BO,
conduites de consommation) que les non officiers (BO).
Ces résultats nous amènent à penser que les caractéristiques professionnelles des NO
apporteraient davantage de gratifications que celles des O. En effet, la stimulation induite par
le travail opérationnel ainsi que le travail en équipe et la proximité avec le public leur
permettraient de retrouver un certain état homéostatique.
Ce qui ne serait pas le cas pour les O dont le travail les confrontent à de plus grandes
pressions organisationnelles. Ainsi, un officier atteint de ce trouble aurait moins d'exutoire à
sa portée et serait plus confronté au regard de ses pairs pouvant le considérer comme
quelqu’un d’instable, ne s’intéressant pas aux autres (n’écoute pas, coupe la parole…).
Dépister ce trouble permettrait de prévenir l’émergence de certains symptômes et des
conséquences associées. Ceci favoriserait donc la santé et la sécurité au travail par
l’intermédiaire de la mise en place de traitement adapté variant selon la comorbidité des
troubles.
179
Poster 42
MICHEL Renaud
L'hyperactivité, trouble de la temporalité ?
Vers une possible restauration du temps transitionnel
Laboratoire de psychologie clinique et de psychopathologie
Université Paris Descartes - Paris
Auteur : MICHEL Renaud
Co-auteur : LECOURT, Edith
Thème : Résultats des effets de la communication sonore temporalisée auprès de 48
enfants pris en charge entre 2006 et 2009
Notre recherche de doctorat s'est déroulé entre 2006 et 2009. Nous souhaitons en présenter
les principaux résultats. Trois modes d'évaluation ont été choisis :
- méthode test-retest (outils psychométriques)
- méthode longitudinale clinique (grille C.C.C. de temporisation et de temporalisation de
l'action)
- méthode longitudinale linguistique (étude de la temporalité dans le langage).
Nous avons mis en place pendant trois ans des prises en charge de musicothérapie auprès
de 48 enfants hyperactifs âgés de 7 à 11 ans, au comportement impulsif et agité, souvent
enclins à la violence. Deux hôpitaux et un centre médico-psychologique nous ont permis de
mener ces expériences à visée thérapeutique. Notre étude repose sur l'analyse de 415
séances d'une durée de 30 minutes.
Chez les enfants hyperactifs, le mouvement corporel, première source d'expression
langagière et émotionnelle, est étroitement associé au terrain du symptôme.
L'intentionnalité gestuelle perdant alors de sa consistance et de sa reconnaissance par
l'environnement. Chez ces enfants, le comportement était souvent saisi d'un sentiment
d'insécurité assez permanent, venant se refléter à travers des conduites souvent qualifiées
de "chaotiques", d' "insupportables", ou d' "imprévisibles".
Si, chez ces enfants, l'agir vient avant tout traduire une détresse affective, il a semblé
essentiel de leur proposer des solutions pour réinvestir l'initiative créative des gestes
corporels, et notamment à travers leur sensibilité au rythme musical.
Les prises en charge ont suivi le référentiel de la musicothérapie analytique de groupe,
passant par l'improvisation sonore. Un des principes essentiels est de redonner au corps son
ancrage symbolique, de permettre à l'expérience kinesthésique de susciter l'émotionnel et la
sphère représentative, à des fins de communication. La méthode a été adaptée pour créer
des effets de temporalisation et de temporisation de l'action, en référence aux travaux de
Quartier.
Au vu des résultats obtenus, la clinique du rythme est apparue comme une voie efficace
pour renforcer les enveloppes sonore, rythmique, temporelle et narrative, rendant possible :
- La représentation de l'action, du temps et de la transformation (Gibello)
- La décondensation de ce que Fraisse appelait le présent psychologique, chaque moment
retrouvant la trace d'un passé signifiant et la force d'anticipation, favorisant l'ouverture aux
délais et la dimension du projet, tout se passant comme si, effectivement "la musique
creus[ait] le temps" (Imberty).
180
Il a été intéressant d'observer que les processus cognitifs séquentiels, de nature audivoverbale, linéaire et temporelle, défaillants chez ces enfants figés dans l'immédiateté, ont été
nettement optimisés sous l'effet de la prise en charge. Cela n'a pas été le cas en ce qui
concerne les processus simultanés.
Les capacités d'attention et d'imitation ont également été améliorées de façon significative
(p<0.05), et de façon plus marquée dans le registre auditivo-verbal que dans le registre
visuo-spatial.
Certaines conduites cliniques (grille TT) représentent des marqueurs d'évolutions très
pertinents. Par exemple, la fermeture des yeux et la symbolisation autour de l'accordage
sont deux des 64 indices les plus significatifs.
L'évolution langagière a été caractérisée par l'emploi progressif de nouveaux modes
temporels supportant la trace et l'anticipation des expériences, l'emploi d'un discours fondé
sur l'hypothèse se développant par ailleurs au profit de l'intégration de l'imprévisibilité.
La violence relevant toujours d'une certaine instantanéité, l'appréhension possible de la
durée, de la vitesse et de la succession des phénomènes sont apparus comme les
corollaires d'une baisse de l'impulsivité et de la possibilité de traiter les conflits sans sombrer
dans le passage à l'acte. Le conflit est progressivement devenu supportable, marquant le
passage possible de la violence à l'agressivité, suivant l'idée d'un continuum entre
destructivité et créativité.
Ainsi, c'est la dialectique du rythme au sein des interactions, la question de la mise en sens
aperceptive des micro et des macro rythmes (surprises et constantes), notions introduites
par Marcelli, qui a représenté notre principal levier thérapeutique.
Que ce rapport perturbé au temps se place du côté de l'étiologie des troubles ou du côté de
ses conséquences, -Gibello parle de dyschronie, comme un trouble majeur de la
symbolisation du temps- l'axe de la temporalité est donc apparu donc comme une voie
originale et opérante pour aider cette population à retrouver des activités somatopsychiques
liantes, temporalisées, à l'opposé de ce mode de réponse détruisant les liens et le choix
réflexif, appelé violence.
La restauration de ce que plusieurs auteurs appellent le "temps transitionnel" a donc été
rendue possible.
181
Poster 43
NAZARI Mohammad Ali
Déficit précoce dans l’intégration des informations chez l'enfant TDAH
Etude par potentiels évoqués
Université de Tabriz Tabriz - Iran
Auteur : Mohammad Ali NAZARI
Co-auteurs : Fabrice WALLOIS, Patrick BERQUIN, Pascal MISSONNIER, Ardalan AARABI,
Damien DEBATISSE, Alain de BROCA
Thème : pathologies neurologiques
Objectif :
Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) n’est pas une
maladie mais un syndrome, une entité nosologique touchant préférentiellement les garçons,
correspondant à un ensemble de symptôme associant inattention et troubles
comportementaux à type d’hyperactivité et impulsivité (Berquin, 2005). À ce jour, aucun
mécanisme exact n’a été identifié comme étant la cause unique. Les perturbations
neurologiques ont été interprétées comme résultant d’une perturbation primaire du cerveau
conduisant au développement du TDAH (Smoot et al., 2007).
D'autres études sur le fonctionnement du cerveau ont mis en évidence des ‘patterns’ altérés
de fonctionnement neuronal chez les TDAH (Barry et al., 2003a, 2003b). Des études
récentes ont décrites des modifications des composantes tardives des potentiels évoqués
dans les régions frontales durant des tâches de Go/Nogo chez le TDAH (Barry et al., 2003b).
Notre objectif était de déterminer si les activités correspondant au codage des informations
visuelles sont également modulées par les désordres attentionnels.
Méthodes :
Des EEG en haute résolution ont été enregistrées chez 15 enfants TDAH qui remplissaient
les critères du DSM-IV et 15 enfants appariés, constituant le groupe contrôle, durant une
tâche Go/Nogo équiprobable au cours d’un test de performance continues (CPT-AX). Les
composantes P100 et N200 des potentiels évoqués ont été évaluées durant les stimuli Go et
Nogo. SwLORETA a été utilisée sur chaque composante pour localiser leurs sources
cérébrales.
Résultats :
Les enfants TDAH présentaient peu de réponses Go correctes et beaucoup d’omissions. Par
comparaison aux contrôles, ces enfants présentaient une augmentation de la latence de la
P100 et de la N200 et une diminution de l’amplitude de la P100 dans les tâches Nogo. De
plus, la latence de la P100 était allongée pour les conditions Nogo comparées aux conditions
G0. La source de la P100 était localisée dans les aires occipitales. Une considérable
diminution de l'activité électrique précoce a été trouvée chez les enfants TDAH, en particulier
dans la condition Nogo.
Conclusion :
Ces résultats suggèrent un déficit visuel précoce dans l’intégration des informations
visuelles, localisées dans la partie occipitale chez les enfants TDAH.
182
Bibliographie :
Berquin, P. (2005a). Le trouble déficitaire d’attention avec hyperactivité: aspects
neurofonctionnels. Paediatrica, 16 (6). Barry, R. J., Clarke, A. R., & Johnstone, S. J. (2003a).
A review of electrophysiology in attention-deficit/hyperactivity disorder: I. Qualitative and
quantitative electroencephalography. Clin Neurophysiol, 114(2), 171-183. Barry, R. J.,
Johnstone, S. J., & Clarke, A. R. (2003b). A review of electrophysiology in attentiondeficit/hyperactivity disorder: II. Event-related potentials. Clin Neurophysiol,
114(2), 184-198. Smoot, L. C., Boothby, L. A., & Gillett, R. C. (2007). Clinical assessment
and treatment of ADHD in children. Int J Clin Pract, 61(10), 1730-1738.
183
Poster 44
NOLIN Pierre
La réalité virtuelle comme nouvelle technologie pour l’évaluation
des enfants et des adultes TDAH
Université du Québec - Trois-Rivières, Québec
Auteur : Pierre NOLIN
Co-auteur : Annie STIPANICIC
Thème : Évaluation neuropsychologique du TDAH
La neuropsychologie clinique revêt un caractère de grande importance dans l’étude du
TDAH car elle permet une évaluation valide des difficultés cognitives de la personne.
En effet, en plus d’objectiver les déficits de l’attention, elle permet de mettre en lumière un
portrait complet qui couvre l’ensemble des fonctions cognitives, allant de la perception aux
fonctions exécutives, en passant par toutes les fonctions instrumentales comme les praxies
et les gnosies, sans oublier la mémoire et l’apprentissage.
Bien que l’évaluation neuropsychologique soit bien reconnue dans le monde clinique et
scientifique, il demeure toutefois des questionnements quant à sa capacité à révéler
comment une personne utilise ses fonctions cognitives dans le contexte de la vie réelle.
Cette approche, orientée sur l’évaluation en vie quotidienne est appelée « approche
écologique » en neuropsychologie. C’est ici que la technologie de la réalité virtuelle prend
toute son importance, car, d’une part, elle permet de tester les capacités cognitives d’une
personne tout en collectant de données valides prises par un ordinateur et, d’autre part, elle
permet de simuler un environnement semblable à la vie réelle tout en conservant les qualités
de l’évaluation traditionnelle. Elle revêt ainsi un caractère écologique et standardisé et elle
conduit à des résultats scientifiquement probants (Schultheis & Rizzo, 2001; Zhang et al.,
2002). La réalité virtuelle permet à un usager de naviguer et d’interagir en temps réel «
comme dans la vraie vie », avec des objets et des environnements tridimensionnels simulés
par ordinateur (Riva, 2009) et ses avantages sont multiples (Schultheis & Rizzo, 2001; Riva,
2000; Tarr et al., 2002). La technologie de la réalité virtuelle en contexte d’évaluation
neuropsychologique est encore très peu utilisée, ce qui apparaît donc novateur dans ce
champ de pratique. Le but de cette communication est de présenter les avantages de la
réalité virtuelle en termes de validité de la mesure et de représentativité du fonctionnement
cognitif d’une personne dans la vie de tous les jours.
Des travaux récents démontrent par ailleurs la pertinence de cette approche auprès de
diverses clientèles Rose et al., 2005; Schultheis & Rizzo, 2008), dont entre autre les enfants
TDAH (Adams et al, 2009). Deux environnements virtuels, développés par la firme Digital
MediaWorks Inc, seront présentés. Il s’agit de la ClinicaVR : Classroom et de la ClinicaVR
:Apartment.
Le premier environnement simule une classe où l’enfant doit exécuter des tests d’attention
qui sont présentés au tableau, tout en résistant aux distractions visuelles et sonores incluses
dans l’environnement virtuel.
Le second environnement est constitué d’un appartement et s’adresse aux adultes. Ces
derniers doivent exécuter des tâches d’attention qui sont présentées à l’écran de la télévision
du salon.
184
Ces environnements virtuels permettent de recueillir le nombre de bonnes et de mauvaises
réponses aux tests de l’attention, ainsi que les temps de réaction et les mouvements de tête,
ces derniers reflétant les comportements d’exploration et d’inhibition du participant dans
l’environnement virtuel.
Par le biais d’études de cas, la présentation permettra de voir comment ces deux
environnements virtuels peuvent bonifier l’évaluation des fonctions de l’attention et de
l’inhibition chez les enfants et les adultes ayant un TDAH.
Bibliographie :
Adams, R., Finn, P., Moes, E., Flannery, K., & Rizzo, A.A. (2009). Distractibility in
attention/deficit/hyperactivity disorder (ADHA): The virtual reality classroom. Child
Neuropsychology, 15, 120-135.
Riva, G. (2009). Virtual reality: An experiential tool for clinical psychology. British
Journal of Guidance & Counselling, 37(3), 337-345. Riva, G. (2000). Virtual reality in
rehabilitation pf spinal cord injuries: a case report. Rehabilitation psychology, 45 (1), 81-88,
2000. Rose, F.D., Brooks, B.M., & Rizzo, A.A. (2005). Virtual reality in brain damage
rehabilitation: Review. CyberPsychology & Behavior, 8(3), 241-262.
Rizzo,A.A., Buckwalter, J.G. van der Zaag, C. (2002). Virtual Environment Applications for
Neuropsychological Assessment andRehabilitation, In Stanney, K. (Ed.) Handbook of
Virtual Environments, L.A. Earlbaum: New York. pp. 1027-1064. Schultheis, M. T., Rizzo, A.
A. (2008). Emerging technologies in practice and research. In J.E Morgan & J.H. Ricker
(Eds). Textbook of clinical neuropsychology, pp 848-865. New York: Psychology Press.
Schultheis, M. T., Rizzo, A. A. (2001). The application of virtual reality technology in
rehabilitation. Rehabilitation psychology. Vol 46 (3). 296-311.
Zhang L., Abreu, B.C., Masel, B., Scheibel, R.S., Christiansen, C.H., Huddleston, N.,
Ottenbacher, K.J.. (2001). Virtual reality in the assessment of selective cognitive
function after brain injury. American journal of physical medicine and rehabilitation. Vol. 80
(8), 597-604.
185
Poster 45
OP DE BEECK Pascale
L'intégration scolaire chez un enfant ayant un TDA-H :
adaptation ou individualisation pédagogique ?
EESCF Kain - Baudour
Auteur : Pascale Op de Beeck
Thème : TDA-H et troubles cognitifs
Destinée jusqu'à présent à des enfants présentant un handicap moteur ou sensoriel,
l'intégration s'adresse progressivement à d'autres enfants dits "extraordinaires". V..., petit
garçon de 8 ans, est porteur d'un TDA-H diagnostiqué en octobre 2009. En référence au
DSM-IV, 6 critères relatifs à la sphère "inattention" sont présents. V...redouble actuellement
le CP au sein d'une classe accueillant les niveaux CP/CE1 de l'enseignement fondamental
en Belgique.
A l'issue d'un bilan pluridisciplinaire (psychométrique, orthophonique et neuropsychologique),
un processus d'intégration a été mis en place.
Le principe général de celui-ci consiste en un accompagnement pédagogique et/ou
paramédical de l'élève dans le cadre des cours de l'enseignement ordinaire.
Le type d'intégration est fonction de sa durée (temporaire/permanente) et de sa forme
(partielle/totale). Tous ces paramètres sont déterminés par les différents partenaires du
projet : l'école d'enseignement spécialisé, l'école d'enseignement ordinaire, les CPMS des 2
établissements, les parents de l'enfant. Depuis novembre 2009, V...bénéficie de 4 heures
hebdomadaires de rééducations orthophoniques.
Cette communication visera :
1) A décrire de manière tant qualitative que quantitative la problématique de l'enfant.
Sur base des modèles récents du fonctionnement cognitif, diverses évaluations ont été
réalisées. Elles sont le résultat d'hypothèses qui émanent de schémas de type "arbre
décisionnel".
2) A définir les objectifs thérapeutiques : existe-t-il des priorités ? Pourquoi ?
3) A expliciter la nature multimodale des rééducations.
4) A préciser la signification d'un partenariat enseignant/orthophoniste. Comment les 2
champs d'action s'articulent-ils? Doit-on parler d'adaptation ou d'individualisation
pédagogique?
Cette expérience novatrice en matière d'intégration suppose une réelle synergie des
différents intervenants autour de l'enfant "acteur".
Seule l'adhésion de chacun à cette philosophie consensuelle nous semble garante de la
réussite d'un tel projet.
186
Poster 46
PEPIN Michel
Le développement de l'attention chez des enfants de 6 à 15 ans
de divers milieux culturels
Psychologie, Université Laval – Québec, Canada
Auteur : Michel Pépin
Co-auteurs : Pierre Laporte, Michel Loranger, Marguerite Lavallée et Araceli Otero
Thème : L'évaluation des capacités attentionnelles
Cette étude examine le développement des capacités attentionnelles chez des enfants de 6
à 15 ans provenant de divers milieux culturels. Le plus souvent, le diagnostic de TDAH est
basé uniquement sur l’observation de comportements dans divers milieux.
Nous croyons que l’évaluation des capacités attentionnelles pourrait être utile et
complémentaire pour mieux comprendre la problématique du trouble déficitaire de l’attention.
C’est à cette fin que nous avons développé le Test informatisé des fonctions attentionnelles
(TIFA, Pépin, Laporte et Loranger, 2006).
Lors d’une première vaste étude de normalisation du TIFA, 1302 sujets âgés de 6 à 12 ans
et provenant de 4 milieux culturels différents (France, Mexique, Canada anglais et Canada
français) ont été évalués ; le TIFA, disponible en français, anglais et espagnol,, évalue, en
mode visuel et auditif, les capacités attentionnelles suivantes : alerte et temps de réaction,
attention soutenue, attention sélective, attention partagée et contrôle attentionnel.
Les résultats des analyses statistiques indiquent que les capacités attentionnelles fluctuent
significativement avec l’âge, ce qui était évidemment attendu. Par ailleurs, ni le genre ni les
milieux culturels considérés ici n’ont eu un effet significatif sur les performances
attentionnelles. Les résultats montrent également que les capacités attentionnelles les plus
simples semblent totalement développées vers 11-12 ans alors que les capacités plus
complexes pourraient continuer de s’améliorer après l’âge de 12 ans.
Une deuxième étude fut entreprise pour tenter de mieux situer les limites développementales
des capacités attentionnelles en fonction de l’âge; 453 nouveaux élèves âgés de 13 à 15
ans, provenant du Canada anglais et français, ont été évalués à l’aide du TIFA. Les résultats
montrent que toutes les capacités attentionnelles semblent entièrement développées à l’âge
de 15 ans.
Lors de notre communication, ces résultats seraient discutés dans le contexte de l’utilisation
des mesures de capacités attentionnelles en tant que complément d’information lors de
l’établissement du diagnostic de trouble déficitaire de l’attention.
187
Poster 47
PIRE MARIE
TDA/H, estime de soi et conscience de soi
Université Catholique de Louvain – Engis, Belgique
Auteur : Marie Pire, PhD. Student, UCL
Co Auteurs : Nady van Broeck, PhD, Professor, UCL
Thème : Le TDA/H chez l’enfant et l’adolescent
Au coeur des préoccupations actuelles, le trouble de déficit de l’attention/hyperactivité
(TDA/H) fait couler beaucoup d’encre, et pour cause… Désordre aux multiples visages, le
TAD/H souffre de nombreuses conséquences et comorbidités au quotidien. Parmi celles-ci,
un faible niveau d’estime de soi est régulièrement relevé (Edbom, Granlund, Lichtenstein, &
Larsson, 2008; Shaw-Zirt, Popali-Lehane, Chaplin, & Bergman, 2005).
Cependant, ce constat semble discuté, certaines études montrant des résultats plus
nuancés, voire opposés, allant de niveaux d’estime de soi variables selon la présence de
certains facteurs comorbide (Bussing, Zima, & Perwien, 2000; Ek, Westerlund, Holmberg, &
Fernell, 2008), à des niveaux d’estime de soi similaires entre sujets TDA/H et sujets
contrôles (Presnell, 2000).
D’autre part, de nombreuses études présentent une tendance des enfants TDA/H à
surévaluer leurs performances (« biais d’illusion positive ») (Beach, 2003; Hoza, Pelham,
Dobbs, Sarno Owens, & Pillow, 2002; Owens, 2002), ce qui constituerait un mécanisme de
protection concernant leur perception d’eux-mêmes, face aux nombreuses situations dans
lesquelles ils sont susceptibles de se trouver confrontés à un sentiment d’inadéquation et de
manque de compétence (Ohan & Johnston, 2002).
La présente étude s’attache à l’exploration d’un lien entre le niveau d’estime de soi et le
niveau de conscience de soi chez des jeunes TDA/H. Une corrélation négative est postulée
entre les deux variables. Ainsi, plus la conscience de soi serait élevée chez les sujets
TDA/H, plus ceux-ci seraient susceptibles d’avoir une faible estime d’eux-mêmes, leur biais
d’illusion positive étant mis à mal face à une conscience élevée d’eux-mêmes, et donc
également des leurs difficultés.
L’estime de soi est évaluée au moyen de « l’échelle d’estime de soi » de Rosenberg (1969)
et la conscience de soi, par « l’échelle de conscience de soi » (ERCS-22) de Pelletier et
Vallerand (1990). Les groupes TDA/H et contrôles sont constitués sur base d’un diagnostic
préalablement établi, ainsi que de la version française de la « SNAP-IV parent rating scale »
(Swanson, Nolan & Pelham, 1983). Le testing est réalisé au moyen d’un questionnaire en
ligne, posté sur différents forums internets dédiés au TDA/H. L’échantillon est constitué de
20 jeunes TDA/H (10-18 ans) pour le groupe clinique et de 20 jeunes « tout venants », pairés
avec les sujets du groupe clinique du point de vue de l’âge, pour le groupe contrôle.
Les résultats de l’étude seront présentés, ainsi que des suggestions pour la suite de la
recherche avec des échantillons plus larges, composés de jeunes avec différents sous-types
du trouble et de groupes contrôles.
188
Poster 48
QUERNE Laurent
Effets du méthylphénidate sur l’attention chez des enfants épileptiques
et des enfants TDAH
CHU d’Amiens - Service de Neuropédiatrie
Auteur : Querne Laurent
Co-auteurs : Delignière, A, Ardoint, A. Bourel- Ponchel, E., de Broca, A., et Berquin, P.
Groupe de Recherche sur l'Analyse Multimodale de la Fonction Cérébrale (G.R.A.M.F.C.
- EA 4293)
CHU d'Amiens, Service de Neuropédiatrie - Place Victor Pauchet - 80054 Amiens Cédex
Thème : Troubles Attentionnels ; Epilepsie ; TDAH ; méthylphénidate
Les difficultés attentionnelles sont les troubles cognitifs les plus fréquemment rencontrés
chez les enfants épileptiques et certains présentent les mêmes symptômes que ceux
rencontrés dans le Trouble Déficitaire d’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Le
méthyphénidate (MPH) est le traitement pharmacologique le plus souvent prescrit dans le
TDAH mais il demeure encore peu utilisé chez les enfants épileptiques.
Or, il est démontré que le MPH ne suscite pas d’aggravation de l’épilepsie lorsque celle-ci
est stabilisée et peut améliorer les symptômes de type TDAH chez ces enfants (pour revue
[1]). A ce jour, l’impact du MPH sur les fonctions attentionnelles chez l’enfant épileptique
présentant des troubles de type TDAH a été peu étudié (voir cependant [2]).
L’objectif de l’étude vise à comparer l’efficacité du MPH sur les capacités attentionnelles
chez 18 enfants épileptiques (6 à 13 ans) ayants des difficultés attentionnelles et 18 enfants
TDAH non-épileptique appariés en genre, en âge et pour leur efficience intellectuelle. Les
capacités attentionnelles sont évaluées au moyen d’une tâche visuospatiale à choix avec ou
sans distracteur visuel. Chaque enfant de l’étude a réalisé la tâche de capture attentionnelle
une fois sans traitement et deux heures après l’administration du MPH.
Les données ont été analysées au moyen de quatre ANOVAs réalisées respectivement sur
les erreurs, les temps de réponses, la variabilité des temps de réponses et la distractibilité
(effet du distracteur sur les temps de réponse) obtenues à la capture attentionnelle avec
comme facteur inter-sujets le groupe (Epileptique/TDAH) et comme facteur intra-sujets le
MPH (off-MPH/on-MPH). L’analyse des erreurs a montré un effet simple du groupe (p<.0.5)
et du MPH (p<.0001) ainsi qu’une interaction groupe-MPH (p<.005). Les enfants épileptiques
font significativement moins d’erreurs que les enfants TDAH. Le MPH atténue le taux
d’erreur dans les deux groupes mais de façon significativement plus marquée dans le groupe
d’enfants TDAH non-épileptique que dans le groupe d’enfants épileptiques. Les ANOVAs
réalisées sur les temps de réponse, la variabilité et la distractibilité indiquent des effets du
groupe (p<.0005, p<.01, et p=.09, respectivement) et du MPH (p<.0001, p<.0001, et p<05,
respectivement) sans que ces facteurs intéragissent de façon significative entre eux.
Ces résultats montrent :
(1) que le groupe d’enfants épileptiques est plus lent, plus variable et tend à être plus
distractible que celui des enfants TDAH,
(2) que le MPH améliore significativement ces paramètres dans les deux groupes et (3) que
le bénéfice du MPH ne diffère pas significativement entre les groupes.
Ces résultats confirment que le MPH peut atténuer les déficits attentionnels chez des enfants
épileptiques qui présentent des troubles de type TDAH [2].
189
Le bénéfice dû au MPH est similaire à celui observé chez des enfants TDAH nonépileptiques. La variabilité des réponses lors des tâches expérimentales constituant un des
marqueurs les plus sensibles des déficits attentionnels
[3], il est intéressant de constater que le MPH atténue de façon très significative la variabilité
des temps de réponses recueillis lors de la tâche attentionnelle chez les enfants épileptiques
comme chez les enfants TDAH.
Références :
[1] Baptista-Neto, L., et al. (2008). Expert Opin Investig Drugs, 17(1), 77-84.
[2] Semrud-Clikeman, M. & Wical, B. (1999). Epilepsia, 40(2), 211-215.
[3] Castellanos, F.X., et al. (2005). Biological Psychiatry, 57,
1416-1423.
190
Poster 49
RACHIDI Linda
TDA/H et comorbidités :
Analyse des données de l’Unité de Pédopsychiatrie de Casablanca
CHU IBN ROCHD – Casablanca, Maroc
Auteur : Linda Rachidi
Co-auteurs : S.Dorhmi ; G.Benjelloun
Thème : TDA/H et comorbidités
Le TDA/H est un trouble rencontré rarement isolément dans la population infantojuvénile.
Ce sujet suscite l’intérêt croissant des professionnels vu l’intérêt clinique, thérapeutique, et
l’impact sur le pronostic de l’enfant.
Selon les données internationales on retrouve des pourcentages élevées de comorbidités,
essentiellement avec les troubles de conduite avec agressivité, troubles oppositionnels avec
provocation, les troubles anxieux et les troubles spécifiques des apprentissages scolaires.
Nous proposons à travers, l’analyse des données d’enfants TDA/H reçus à l’unité de
pédopsychiatrie de Casablanca, recensés depuis février 2008,d’étudier les comorbidités
retrouvées dans notre population et de les comparer aux données de la littérature.
Bibliographie :
1- Developmental psychopathology: Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD).
Schmidt S, Petermann F. BMC Psychiatry. 2009 Sep 17;9:58.
2- Comorbid problems in ADHD: degree of association, shared endophenotypes, and
formation of distinct subtypes. Implications for a future DSM. Rommelse NN, Oosterlaan J. J
Abnorm Child Psychol. 2009 Aug;37(6):793-804.
3- ADHD subtypes and comorbid anxiety, depression, and oppositional-defiant disorder:
differences in sleep problems. Mayes SD, Parvin M. J Pediatr Psychol. 2009 Apr;34(3):32837. Epub 2008 Aug 1.
191
Poster 50
ROMO Lucia
L’hyperactivité comme facteur de risque de développer une addiction :
le cas du jeu compu
Laboratoire Evaclispy UFR SPSE Université Paris Ouest
Nanterre La Défense
Auteur : Lucia Romo
Co-auteurs : E DeNichols, C Legauffre, A Morvannou, C Lucas,
Thème : Comorbidité addictions
La présence d’un trouble déficit d’attention/hyperactivité représente, selon certaines études,
un facteur de risque pour développer une pathologie addictive à l’âge adulte.
Des facteurs comme les problèmes cognitifs, les problèmes de concentration et d’attention
ainsi que l’impulsivité peuvent expliquer les difficultés dans la gestion des situations à risque
et les problèmes de planification.
Dans une étude préliminaire réalisée en 2009 sur 100 sujets joueurs recrutés dans des
points de jeu, et en utilisant l’ASRS, nous avons retrouvé 8% de personnes qui présentaient
un problème de jeu pathologique et 18% de jeu problématique (selon la SOGS, une échelle
de dépistage du jeu compulsif). La moyenne d’âge était de 43 ans pour les joueurs
pathologiques.
Les personnes avec un score élevé de TDA/H présentaient des scores plus élevés à la
SOGS, plus d’antécédents familiaux et des revenus plus faibles.
Nous observons, de plus, une corrélation positive (r=.70) entre les scores à l’ASRS et à la
SOGS, donc entre les questionnaires de TDA/H et de jeu pathologiques utilisés.
Nous considérerons que le TDA/H est une pathologie à dépister parmi les personnes
présentant un problème d’abus ou dépendance à un produit ou une dépendance sans
substance, car les répercussions sociales et familiales peuvent être très importantes.
192
Poster 51
SOPPELSA Régis
Spécificité de l'évaluation psychomotrice dans le dépistage du TDA/H
Université Paul Sabatier - UFR STAPS Toulouse
Auteur : Régis Soppelsa
Co-auteurs : Jérôme Marquet-Doléaca, Régis Soppelsaa, Jean-Michel Albareta, b
a
Institut de Formation en Psychomotricité, Faculté de médecine de Rangueil, Université de
Toulouse, 133 route de Narbonne, 31062 Toulouse
b
Laboratoire Adaptation Perceptivo-Motrice et Apprentissage, EA 3691
Le psychomotricien est amené à rencontrer des enfants souffrant d'un TDA/H dans plusieurs
circonstances. Il peut être sollicité par un médecin afin de confirmer un diagnostic ou
recevoir en première intention et rechercher les signes cliniques et les éléments mesurables.
Dans ces deux cas de figure, l’examen psychomoteur sera incontournable. La différence
essentielle tiendra dans le caractère plus général de la batterie d'outils proposée si le
diagnostic n'est pas encore posé afin d'envisager les divers diagnostics différentiels.
Ce bilan se compose d'épreuves normées, standardisées, valides et fidèles. Tous ces outils
ne peuvent être administrés qu'à la lumière des modèles théoriques explicatifs actuels
concernant le TDA/H (Barkley, 1997 ; Sonuga-Barke, 2003). La connaissance de la
sémiologie ainsi que des champs déficitaires dans cette affection permettront d'envisager de
façon exhaustive les types de tests à utiliser. Les champs mesurés classiquement sont : les
fonctions attentionnelles (soutenue, divisée, sélective), l'impulsivité ou inhibition, les
fonctions exécutives (mémoire de travail, planification), l'agitation motrice.
De multiples épreuves sont actuellement à disposition du praticien, le choix se fera en
fonction de certains critères comme l'âge de passation, l'ancienneté des étalonnages, la
familiarité avec l'outil.
Références :
Barkley, R. A. (1997). ADHD and the nature of self-control. New York: Guilford Press.
Sonuga-Barke, E. J. S. (2003). The dual pathway model of AD/HD: an elaboration of neurodevelopmental characteristics. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 27, 593-604.
193
Poster 52
SOPPELSA Régis
Apport de la psychomotricité dans la prise en charge pluridisciplinaire
du sujet atteint d'un TDAH
Université Paul Sabatier - UFR STAPS Toulouse cedex 09
Auteur : Régis Soppelsa
Co-auteurs : Jérôme Marquet-Doléaca, Régis Soppelsaa, Jean-Michel Albareta, b
a
Institut de Formation en Psychomotricité, Faculté de médecine de Rangueil, Université de
Toulouse, 133 route de Narbonne, 31062 Toulouse
b
Laboratoire Adaptation Perceptivo-Motrice et Apprentissage, EA 3691
Le psychomotricien est, depuis l'élaboration de son décret de compétence, un des
spécialistes de l'instabilité psychomotrice de l'époque, nommé TDA/H plus récemment. Le
psychomotricien, outre son rôle lors de l'évaluation (dépistage ou élaboration du profil
neuropsychologique), trouve toute sa spécificité dans l'accompagnement du sujet TDA/H.
L'évolution du vocable s'est assortie d'une évolution des concepts et c'est à la lumière de ces
derniers que l'action psychomotrice sera pensée. Le modèle de Sonuga-Barke (2003) intègre
à la fois le modèle de Barkley (1997) sur le déficit d'inhibition et les fonctions exécutives et
son propre modèle sur l'aversion du délai (1992). Ce modèle à deux voies sera le point
d'appui de notre action thérapeutique biaxiale : une action sur les éléments sémiologiques
bruyants (agitation motrice, impulsivité d'action, ruptures attentionnelles) et une action sur les
symptômes discrets (facteurs internes : inhibition cognitive, planification, mémoire de travail,
temporalité).
C'est en envisageant le sujet selon cette double approche que nous allons chercher à
améliorer son adaptation au milieu naturel en tentant : (1) d'amener les comportements
perturbateurs à un niveau tolérable par l'environnement, (2) de lui fournir des méthodes
d'autocontrôle afin d'augmenter son autonomie dans le travail académique et dans ses
relations sociales.
Références :
Barkley, R. A. (1997). ADHD and the nature of self-control. New York: Guilford Press.
Sonuga-Barke, E. J. S. (2003). The dual pathway model of AD/HD: an elaboration of neurodevelopmental characteristics. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 27, 593-604.
Sonuga-Barke, E. J. S., Taylor, E., Sembi, S., & Smith, J. (1992). Hyperactivity and delay
aversion: I. The effect of delay on choice. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 33(2),
387-398.
194
Poster 53
SPERANZA Mario
Etude du profil neurocognitif des enfants TDAH
avec ou sans troubles oppositionnels
Centre Hospitalier de Versailles - Service de Pédopsychiatrie
Le Chesnay
Auteur : Speranza Mario
Co-auteurs : Basile Gonzales, Mélanie Blot
Thème : Evaluation neuropsychologique
OBJECTIF :
La littérature scientifique sur les dysfonctionnements neurocognitifs des enfants TDAH avec
comorbidité avec un trouble oppositionnel avec provocation (TOP) est relativement réduite
pour permettre de considérer cette forme clinique comme une entité différenciée ou une
forme plus sévère de TDAH sans comorbidité associée.
L’objectif de cette étude était d’explorer les dysfonctionnements attentionnels et exécutifs de
deux populations appariées d’enfants TDAH en fonction de la présence d’une comorbidité
TOP.
MÉTHODE :
Un échantillon d’enfants présentant un diagnostic de TDAH de type mixte a été comparé à
un échantillon d’enfants appariés présentant un TDAH comorbide avec un TOP. Les
diagnostics de TDAH et de TOP ont été obtenus à l’aide de la K-SADS. La sévérité et le
profil clinique ont été étudiés par l’ADHD-RS et les échelles de Conners.
Le profil neurocognitif a été évalué avec la batterie informatisée des fonctions attentionnelles
et exécutives KITAP qui explore plusieurs dimensions exécutives : l’alerte, la flexibilité,
l’attention soutenue, l’attention divisée, l’inhibition et le balayage visuel. Une comparaison
des résultats aux différentes épreuves des deux échantillons cliniques a été suivie par une
analyse discriminante.
RESULTATS et DISCUSSION :
L’échantillon clinique était composé de 15 enfants TDAH et 15 enfants TDAH+TOP avec un
âge moyen de 7.8 (1.8).
La comparaison des deux échantillons cliniques aux différentes épreuves attentionnelles et
exécutives montre des spécificités neurocognitives en fonction des composantes évaluées
avec un effet de sévérité chez les enfants TDAH+TOP.
Ces résultats pointent l’intérêt de prendre en compte la comorbidité TOP dans l’évaluation
clinique des enfants TDAH en termes diagnostics et thérapeutiques.
BIBLIOGRAPHIE :
Kaufmann L. et al., Predictive validity of attentional functions in differentiating children with
and without ADHD: a componential analysis. Developmental Medicine & Child Neurology,
2010. Luman M et al. Inhibition, reinforcement sensitivity and temporal information
processing in ADHD and ADHD+ODD: evidence of a separate entity? J Abnorm Child
Psychol. 2009 Nov;37(8):1123-35.
195
Poster 54
THOUMY Anne-Laure
Utilisation du questionnaire Child Bipolar Questionnaire (CBQ)
dans une population TDA/H
Centre Hospitalier Charles Perrens- Bordeaux
Auteur : Anne-Laure Thoumy
Thème : Overlap symptomatologique entre Troubles bipolaires et TDA/H chez l'enfant et
l'adolescent
Pour de nombreux auteurs, il existe un recouvrement de symptômes (« overlap ») dans la
présentation clinique des épisodes maniaques et hypomaniaques, avec la symptomatologie
de type mixte, ou l’hyperactivité du TDA/H. Ce phénomène est particulièrement observé
chez l’enfant et l’adolescent (Biederman et al, 2002, Geller et al, 2004).
L’irritabilité, l’impulsivité, la labilité émotionnelle peuvent orienter vers l’un ou l’autre des
diagnostics. L’évaluation clinique est difficile dans ce cas, et le choix thérapeutique
médicamenteux important.
Différentes approches sont proposées dans l’évaluation du trouble bipolaire et du TDA/H :
catégorielle, dimensionnelle, et plus récemment tempéramentale. Il existe plusieurs outils
traduisant ces approches se présentant sous la forme d’auto ou d’hétéro questionnaires.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la symptomatologie thymique maniaque et
hypomaniaque que présente ou a présenté un échantillon de population TDA/H. Nous avons
pour cela utilisé différents questionnaires représentant les approches catégorielle,
dimensionnelle et tempéramentale. Plus particulièrement, nous avons contacté le Dr D.
Papolos afin d’utiliser un questionnaire qu’il a élaboré dans l’évaluation du trouble bipolaire
chez l’enfant : le Child Bipolar Questionnaire (2006).
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Poster 55
WAGENER Bastien
Troubles de l’attention et relaxation
Angers
Auteur : Bastien Wagener*
Co-auteurs : Christophe Boujon**, Benoît Fromage***
*Doctorant en psychologie, Université d’Angers, Laboratoire de Psychologie ; UPRESEA
2646
[email protected]
** Maître de Conférence en Psychologie cognitive, Université d’Angers, Laboratoire de
Psychologie ; UPRES- EA 2646
*** Professeur de Psychologie du développement, Université d’Angers, Laboratoire de
Psychologie ; UPRES- EA 2646
Université d’Angers 11 bd Lavoisier - 49 045 Angers cedex 01
Laboratoire PPI (Processus de pensée et interventions), UPRES EA 2646
Tel. : 02 41 20 95 89
Thème : Processus attentionnels, relaxation et TDA/H, traitement non médicamenteux
L’attention est un processus psychologique caractérisé par son aspect sélectif et l’intensité
avec laquelle il se focalise sur un ou plusieurs stimuli. L’attention permet ainsi de se
concentrer sur certains éléments au détriment d’autres, et nécessite d’être maintenue dans
le temps pour effectuer des activités complexes. L’intensité et la capacité de concentration
de l’attention fluctuent en fonction de paramètres autant psychologiques (motivation, intérêts,
état émotionnel, etc.) que physiologiques (état d’éveil, état de santé, etc.).
Dans le trouble du déficit de l’attention / hyperactivité(TDA/H) on note une faible attention
soutenue, la distractibilité, l’impulsivité et l’hyperactivité (American, Psychiatriac Association,
2000). On peut donc considérer que le phénomène de dispersion de l'attention qui est
central dans le TDA/H serait l'amplification du processus naturel de baisse de la focalisation
et qu'à ce titre il est accessible à l'aide d'une méthodologie psychophysiologique comme la
relaxation.
La relaxation constitue en effet un mode d’intervention sur le processus attentionnel et plus
particulièrement sur l’inhibition des stimuli non appropriés et l’augmentation de la focalisation
sur les éléments pertinents (Cahn & Polich, 2006). Elle semble donc être une méthode
d’intervention possible sur le TDA/H.
Notre travail porte spécifiquement sur l’étude du phénomène de dispersion attentionnelle
chez les jeunes adultes en situation d’apprentissage. Cette dispersion entraînant un moins
bon suivi de ses objectifs et une moins bonne régulation de soi au cours de l’apprentissage.
Dans le cadre de nos recherches, nous avons formé un groupe de jeunes adultes à une
méthode de relaxation particulière, le training autogène (Schultz, 2003), tandis qu’un groupe
contrôle n’a été soumis à aucune formation. Le training autogène est facile à acquérir et
permet une pratique en totale autonomie après une phase d’apprentissage. Les deux
groupes ont réalisé une tâche de raisonnement et d’attention à deux reprises à 3 mois
d’intervalle (la première passation a été effectuée avant le début de la formation à la
relaxation). Nous avons pu observer une auto-régulation et des performances de focalisation
de l’attention en augmentation significative chez les personnes ayant été formées à la
relaxation, contrairement au groupe contrôle.
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Ainsi, le training autogène permet de travailler spécifiquement sur l’attention et sa dispersion.
Il possède également un effet bénéfique sur d’autres troubles dont la comorbidité avec le
TDA/H est importante (anxiété, stress, dépression, irritabilité ; Brook & Boaz, 2005).
En mettant progressivement le patient sur la voie de la pratique autonome, elle pourrait
constituer une aide importante dans la vie quotidienne de ce dernier (Goldbeck & Schmid,
2003), en améliorant ses compétences et en lui permettant de mieux s’autoréguler. La
relaxation se présente donc comme une voie d’intervention non médicamenteuse
prometteuse dans le traitement du TDA/H.
Références bibliographiques :
American Psychiatric Association. (2003). Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux (2 ed., text révisé). Paris : Editions Masson.
Brook, U. & Boaz, M. (2005). Attention deficit and hyperactivity disorder (ADHD and learning
disabilities (LD): adolescents perspective. Patient Education and Counseling,
58(2), 187-191.Cahn, B.R., & Polich, J. (2006). Meditation States and Traits: EEG, ERP, and
Neuroimaging Studies. Psychological Bulletin, 132(2), 180-211. Goldbeck L, Schmid K.
(2003). Effectiveness of autogenic relaxation training on children and adolescents with
behavioral and emotional problems. Journal of the American Academy of Child & Adolescent
Psychiatry, 42(9), 1046-54. Krampen, G. (1996). Evaluation of the effectiveness of Autogenic
Training in Gerontopsychology. European Psychologist, 1(4), 243-254. Schultz, J.H., (2003).
Le training autogène. Paris : PUF (Publication originale : 1958)
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