c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/20 X Physique A PC 2011 — Corrigé Ce corrigé est proposé par Emmanuel Bourgeois (Professeur en CPGE) ; il a été relu par Rémy Hervé (Professeur agrégé à l’université) et Stéphane Ravier (Professeur en CPGE). Ce sujet s’intéresse à l’interaction entre sphères colloïdales diélectriques ou magnétiques. Il se compose de quatre parties. • La première permet d’établir les forces d’interaction qui existent entre deux dipôles électriques ou magnétiques placés dans un champ externe. On démontre les résultats classiques du dipôle électrostatique, pour les appliquer par analogie à l’interaction magnétique dipôle-dipôle. Même si certains résultats sont fournis, la bonne compréhension de cette partie conditionne la suite du sujet. • Ensuite, on étudie l’agrégation de particules colloïdales placées dans un champ magnétique. On détermine les temps caractéristiques associés à l’agrégation et à la diffusion de particules, afin de caractériser l’évolution d’une assemblée de dipôles. Cette partie est la plus longue et la plus difficile ; elle fait appel à des connaissances de mécanique du point et de diffusion des particules. Un bon sens physique est nécessaire pour appréhender correctement les différents phénomènes mis en jeu. • Les deux dernières parties, plus courtes, présentent deux applications des particules colloïdales : les mesures de propriétés élastiques de gels à l’échelle microscopique et les mesures de viscosité d’un fluide, par des méthodes mécaniques. Les résultats de la première partie sont constamment exploités, et seules des connaissances élémentaires en mécanique sont nécessaires. Ce sujet nécessite un bon recul sur la notion de dipôle, ainsi que sur la diffusion de particules. Il est de difficulté variable : par exemple, la troisième partie est abordable dans son intégralité dès la fin de la première année. Comme c’est de plus en plus souvent le cas, la calculatrice était interdite. Pour s’y préparer, il faut s’entraîner à travailler en ordres de grandeurs lors des applications numériques. L’énoncé précisant que des parties sont indépendantes, il faut traiter en priorité ce que l’on maîtrise le mieux, ce qui impose une lecture préalable du sujet dans son ensemble. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/20 Indications Partie I → → I.4 Le dipôle − p2 est placé dans le champ créé par − p1 . Quelle est alors son énergie potentielle ? I.5 Sous l’action d’un champ magnétique, les dipôles magnétiques élémentaires, que sont les atomes ou molécules de la sphère, s’alignent. Partie II II.1 Ne pas chercher à expliciter les forces ici, il faut juste les présenter. Ne pas confondre le champ externe et le champ engendré par un dipôle. II.3 L’approximation est valable si le terme inertiel est négligeable devant un des deux autres. Le comparer ici à la force de frottement. II.4 Utiliser la question I.5, les deux dipôles étant alignés sur l’axe (Oz). II.6 Les particules sont petites et la solution est diluée. Faire le lien avec la norme de l’interaction dipôle-dipôle. II.8 Si la densité particulaire n varie sur une échelle de temps τ d , alors n ∂n/∂t ≃ τd Faire de même avec le terme ∆n. II.9 Quelle est la portée de l’interaction dipolaire ? En déduire la distance moyenne associée au régime diffusif, puis utiliser la question II.4 pour le régime balistique. II.10 Quel est l’ordre de grandeur de la stabilisation énergétique du dipôle ? De l’énergie qui peut lui être communiquée de part l’agitation thermique ? Dans quel cas le régime est-il diffusif ? Balistique ? Partie III III.3 Écrire la condition d’équilibre pour un des cylindres. La simplifier sachant que δ ≪ h. Quelle est l’allure de la courbe B0 2 = f (ε) ? III.5 En quoi la méthode proposée permet-elle d’améliorer la localisation du centre des sphères ? Pourquoi la mesure de la distance entre les deux sphères s’en trouve-t-elle meilleure ? Partie IV IV.1 Faire un schéma : l’angle entre les deux dipôles est ϕ et leur distance 2 a. Que devient le couple si l’on s’écarte d’une position d’équilibre ? IV.2 Décomposer le couple donné pour faire apparaître le terme de friction étudié dans la partie II. Quel est le mouvement du dimère ? IV.4 Pour déterminer η, il suffit de mesurer ϕ en régime permanent. Comment peuton visualiser la direction du champ tournant ? IV.5 Comment doit évoluer le couple magnétique avec la fréquence pour que le dipôle puisse suivre le champ ? Qu’arrive-t-il au couple magnétique si ϕ > π/4 ? Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K 3/20 Publié dans les Annales des Concours Interactions dipolaires entre particules colloïdales I. Interaction dipôle-dipôle −−→ → I.1 Avec les notations ci-contre, au point M tel que OM = r − er , le potentiel et le champ électrique créés par une charge q ponctuelle placée en O sont respectivement V(M) = 1 q 4 π ε0 r et − → E (M) = − → er z M r O 1 q − → er 4 π ε0 r 2 y x − → Les lignes de champ, courbes telles que E y soit tangent en tout point, sont donc des droites passant par O. Quant aux surfaces équipotentielles, elles vérifient V(M) = Cte , soit r = Cte : ce sont des sphères de centre O, d’autant plus resserrées que l’on s’en rapproche. Ligne de champ Équipotentielle q >0 q <0 Rappelons que le potentiel et le champ électrostatiques sont liés par −−→ → − E = − grad V Ils vérifient les propriétés suivantes, qui sont valables quelle que soit la distribution de charges : • les surfaces équipotentielles sont orthogonales aux lignes de champ ; • la norme du champ augmente si les équipotentielles se resserrent ; • les lignes de champ convergent vers les charges négatives et divergent des charges positives ; • le champ est orienté dans le sens des potentiels décroissants. On peut également donner une expression intrinsèque (indépendante du choix des coordonnées) du résultat : −−→ → − 1 q q OM V(M) = et E (M) = −→ −−→ 3 4 π ε0 k − 4 π ε 0 OMk kOMk Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K 4/20 Publié dans les Annales des Concours I.2 D’après le principe de superposition, le potentiel z créé par la distribution {O(−q), P(+q)} en M s’écrit V(M) = VP (M) + VO (M) r′ 1 q 1 q P(+q) = − ′ θ r 4 π ε0 r 4 π ε0 r δ −−→ −→ −−→ Or, r′ = kPMk = kPO + OMk O(−q) 1/2 = δ 2 − 2 δ r cos θ + r2 ϕ 1/2 δ cos θ δ 2 ′ r = r 1−2 + 2 r r x On se place dans le cadre de l’approximation dipolaire r ≫ δ. Ainsi, δ cos θ ′ r ≃r 1− r 1 1 δ cos θ d’où ≃ 1 + r′ r r Alors, le potentiel électrostatique créé par le dipôle en M est 1 q δ cos θ V(M) = 4 π ε0 r2 → → que l’on réécrit en introduisant le moment dipolaire − p = qδ− ez V(M) = M y 1 p cos θ 4 π ε0 r 2 Le champ électrostatique en M vérifie − → −−→ ∂V − 1 ∂V − 1 ∂V − → → E = − grad V = − er − eθ − e→ ϕ ∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ donc Er = 2 p cos θ 4 π ε0 r 3 Eθ = p sin θ 4 π ε0 r 3 Eϕ = 0 Les lignes de champ du dipôle sont représentées ci-contre. Qualitativement, on construit cette figure en notant que le lignes partent de la charge +q pour revenir vers −q, deux lignes ne pouvant se croiser. − → p La décroissance du potentiel en 1/r2 (et donc du champ en 1/r3 ) est caractéristique d’une distribution dipolaire. On peut directement obtenir des informations en utilisant les propriétés de symétrie et d’invariance de la distribution de charges : − → • le plan (O, → e ,− e ) est un plan de symétrie de la distribution de charge, r θ donc du champ qui est un vecteur polaire, ce qui impose Eϕ = 0 ; • la distribution est invariante par rotation autour de l’axe (Oz) : V et → − k E k ne dépendent pas de ϕ. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .