Rappel sur la clinique de l’infection urinaire et des prostatites et place de la biologie dans le diagnostic de ces infections Dr. Souha Hannachi Service de médecine interne HMPIT Epidémiologie Infections fréquentes Prévalence femme > homme Femme : Début de l’activité sexuelle Grossesse Post ménopause Homme > 50 ans Enfant : Penser à une malformation !! Terminologie La terminologie d’IU haute ou basse a été abandonnée On parle actuellement d’IU simple, IU à risque de complication et IU grave But : prendre en considération les facteurs de risque de complication Définitions IU simple : survenant chez une femme sans facteur de risque de complication IU à risque de complication : survenant chez des patients ayant au moins un facteur de risque pouvant rendre l’infection plus grave et le traitement plus complexe SPILF 2015 Facteurs de risque de l’IU Toute anomalie organique ou fonctionnelle de l'arbre urinaire Sexe masculin Grossesse Sujet âgé Immunodépression grave Insuffisance rénale chronique sévère (clairance < 30 ml/min) Le diabète, même insulino-dépendant, n’est plus considéré comme un facteur de risque de complication! SPILF 2015 Définitions IU grave : toute IU associée à un critère de gravité sepsis grave choc septique indication de drainage chirurgical ou interventionnel Colonisation urinaire : présence d’un micro-organisme dans les urines sans manifestations cliniques associées Pas de seuil de bactériurie (sauf chez la femme enceinte, seuil de bactériurie≥105 UFC /ml) Cystite aigue simple Infection de la paroi vésicale Signes cliniques : Brulures et douleurs à la miction Pollakiurie Mictions impérieuses ± Hématurie (30% des cas) + absence de signes en faveur d’une vulvo-vaginite Cystite aigue simple Seule la BU est recommandée!!! Cystite aigue à risque de complication Signes cliniques : Signes d’irritation vésicale ± Signes cliniques témoignant d’une anomalie urologique sous-jacente (dysurie) Cystite aigue du sujet âgé Présentation pauci symptomatique Episode d’incontinence urinaire aiguë inexpliquée Chutes Troubles de l’appétit Augmentation de la dépendance Confusion Altération de l’état général Cystite aigue à risque de complication Examens complémentaires : BU ECBU systématiquement Cystite aigue récidivante Survenue d’au moins 4 épisodes pendant une période de 12 mois Facteurs de risque de récidive : Activité sexuelle Utilisation de spermicides Première IU avant l’âge de 15 ans Antécédent d'IU dans la famille au premier degré (mère, sœur, fille) Facteurs supplémentaires chez les femmes ménopausées : prolapsus vésical - incontinence urinaire - résidu vésical post-mictionnel - déficit en oestrogènes Cystite aigue récidivante Examens complémentaires : BU ECBU systématiquement (IU récidivantes / rechutes) Au cas par cas : mesure du résidu post-mictionnel, débimétrie urinaire, uroscanner ou à défaut échographie, cystoscopie, cystographie, évaluation gynécologique Pyélonéphrite aigue simple Infection aigue du bassinet et du tissu interstitiel du rein Signes cliniques : Fièvre, frissons Douleurs de la fosse lombaire (typiquement unilatérales, à irradiation descendante vers les organes génitaux, spontanées ou provoquées par la palpation ou la percussion de la fosse lombaire, avec éventuellement un empâtement à la palpation) Signes urinaires Des signes digestifs Pyélonéphrite aigue simple Examens complémentaires : BU ECBU systématiquement (avant tout traitement ATB) PNA à risque de complication Examens complémentaires : BU ECBU systématiquement (avant tout traitement ATB) HC NFS CRP Urée, créatinine Echographie rénale ± uroscanner Prostatite aigue Signes cliniques : Syndrome infectieux : fièvre, frissons, sensation de malaise, myalgies Symptômes urinaires : brûlures mictionnelles, pollakiurie, impériosité mictionnelle, dysurie Douleurs pelviennes, périnéales, urétrales, péniennes, parfois rectales Prostate douloureuse au toucher rectal Prostatite aigue Examens complémentaires : BU ECBU systématiquement (avant tout traitement ATB) CRP NFS Echographie rénale et vésico-prostatique Techniques de réalisation de la BU et de l’ECBU Réalisation de la BU Recueil des urines du milieu du jet dans un récipient sec et propre Tremper la BU dans des urines fraîchement émises La lecture doit se faire à température ambiante, 1 ou 2 minutes (selon les tests) après le trempage Respect des délais de péremption et des conditions de conservation des BU Réalisation de l’ECBU Lavage des mains Toilette de la région urétrale ou vulvaire par application d’un antiseptique (d’un seul geste d’avant vers l’arrière chez la femme) puis rinçage au sérum physiologique Recueil des urines du milieu de jet dans un récipient stérile Acheminement rapide au laboratoire / 4° pendant 24 heures maximum Le prélèvement doit être effectué si possible au moins 4 h après la miction précédente pour permettre un temps de stase suffisant dans la vessie