HÔPITAL MARIN DE HENDAYE TROUBLES DU COMPORTEMENT ET SYNDROME DE PRADER-WILLI: Dr Denise Thuilleaux, Responsable de Pôle: Maladies Rares à expression psychiatrique et troubles du développement 24 Mai 2013 PRÉSENTATION DU SYNDROME Maladie génétique rare impliquant la région chromosomique 15q11-q13 Décrite pour la 1ère fois en 1956 par Prader, Labbhart et Willi Cause la plus fréquente d’obésité syndromique Incidence à la naissance: 1/10.000-25.000 (Estimation en France : 50 cas/an) Prévalence: 1/30.000-50.000 (Estimation en France: 1400 cas) Pas de différence selon sexe, ethnie ou niveau social Sporadique, cas héréditaires exceptionnels Dysfonctionnement hypothalamo-hypophysaire Morbidité complexe: organique et psychiatrique, Adaptation sociale fragile. Retentissement lourd. /2 ÉTIOLOGIE DU SYNDROME -> démontrée en 1985 par la mise en évidence d’une délétion sur le chromosome 15 dans la région 15q11-q13 Chromosome 15 Région soumise à empreinte parentale = Expression paternelle Expression maternelle Expression mixte /3 ASPECTS GÉNÉTIQUES 3 mécanismes génétiques en cause avec dans les 3 cas absence de contribution des gènes de la région SPW d’origine paternelle -Délétion paternelle 70-80% -Disomie maternelle 25-30% Type 1(grande) Type 2 (petite) Atypiques -Défaut d’empreinte 1-2% Anomalies accidentelles dans 98% des cas, pas de risque de récurrence pour autre grossesse Risque de récurrence plus élevé dans les cas de mutation d’empreinte /4 ASPECTS CLINIQUES Deux phases: Période néonatale jusqu’à 2 ans: - Hypotonie majeure avec trouble de la succion-déglutition entrainant des difficultés d’alimentation et de prise de poids - Retard du développement psychomoteur (acquisition de la marche vers 24 mois) - Dysarthrie et difficultés masticatoires - Faiblesse des muscles respiratoires entrainant des infections respiratoires récidivantes chez le jeune enfant - Syndrome dysmorphique discret mais constant au niveau de la face (front étroit, yeux en amande, bouche éversée) associé à des extrémités petites (mains et pieds) /5 ASPECTS CLINIQUES Deux phases: De l’enfance à l’âge adulte : -Dysfonctionnement hypothalamo-hypophysaire : trouble de la satiété, retard de croissance, hypogonadisme central (développement pubertaire incomplet, organes génitaux externes hypoplasiques, retard de la puberté, infertilité), trouble de la régulation thermique, trouble du contrôle émotionnel -Obésité d’installation précoce (dès 2ans), sévère, due à une hyperphagie et à une diminution de la dépense énergétique de base - Déficit intellectuel variable associé à des difficultés d’apprentissage et d’expression orale - Troubles psychologiques et comportementaux, voire troubles psychiatriques majeurs /6 Comorbidités dans le SPW Pathologie Organo-psychiatrique Troubles somatiques - Pathologies endocriniennes et métaboliques Cognitifs - Pathologies cardio-vasculaires Retard léger ou moyen pour la majorité des patients - Pathologies respiratoires QI moyen = 54.2 - Pathologies ostéoarticulaires QIP= 55.6/ QIV= 56.3 Psychiatriques - Perturbation de la personnalité de base - Organisation selon le mode: Impulsif/obsessionnel compulsif/ psychotique - Pathologies dermatologiques et infectieuses Syndrome dysexécutif Trouble de la pensée et de l'adaptation Trouble des émotions et de l'affectivité Trouble du comportement social /7 Principaux troubles psychiatriques observés Prévalence supérieure dans le SPW - Difficulté de classification - Inadaptation des instruments de mesure Pathologie du développement Blocage du développement cognitif-affectif-social à un stade d’évolution immature ou infantile Dysharmonie de maturation de chacun des domaines cognitif-affectif -social l’un par rapport aux autres (ex : bon développement cognitif et immaturité affective) Dysharmonie à l’intérieur de chacun d’entre eux Absence de liant entre les différents éléments constitutifs de la personne (intellectuel, affectif, comportemental et social) Pathologie du contrôle et de la régulation compromettent l’adaptation sociale /8 Personnalité sous-jacente PROFIL BASAL ORGANISATIONS DURABLES IMPULSIF 20% des patients COMPULSIF 10% des patients Forme négative pseudo-autistique ETATS AIGUS PSYCHOTIQUE 20% des patients Forme positive avec hallucinations ou idées délirantes /9 PROFIL BASAL Présent chez tous les patients comme le socle constitutionnel de la « personnalité PW » Pour 50% des patients, présent sans autre trouble, pour les autres comme simple sousbassement sur lequel s’articule une organisation plus structurée Troubles cognitifs : RM léger ou moyen, rigidité mentale, déficits neuropsychologiques, pas de sens figuré, absence de sens critique, difficulté avec temps, espace, causalité Troubles psychoaffectifs : Labilité émotionnelle, immaturité, instabilité (fragilité des liens et prévalence de l’émotion sur le sentiment) Sociables mais pas socialisés Troubles du comportement : - Troubles du comportement alimentaire: Hyperphagie (Voisine d’une conduite d’addiction avec dépendance physique et psychique), - compulsions (appropriation, accumulation d’objets ou d’aliments, stockage, collections ), fabulations (suprématie de l’imaginaire, pensée magique, absence de sens de réalité à différencier de la pensée délirante), rituels parasitant vie quotidienne et favorisant lenteur, impossible gestion du temps, désinhibition, absence de pudeur, vulnérabilité, crédulité Autres troubles :Trouble de la vigilance, somnolence diurne (pas toujours en rapport avec apnée du sommeil), grattage : baromètre psychologique / 10 MODE IMPULSIF Tableau clinique dominé par la fréquence et l’intensité des comportements impulsifs (20% des patients) • Incapacité à se remettre en cause • Hyper sensitivité aux jugements d’autrui - Hypersusceptibilité – Méfiance Vécu aigu de l’injustice, de la perte, du manque, de la frustration • Violence verbale, physique à l’égard des objets, des personnes pendant laquelle sujet inaccessible au langage ; en général violence ciblée sur des personnes responsables de la frustration Passage à l’acte réactionnel, en lien avec le contexte, interprétable A opposer à la violence du psychotique, aveugle, ininterprétable sans cible ou démesurée • Dans cas restreints, échappée vers évolution antisociale : la violence devient mode d’expression et d’être, remplace le langage. Contournement de la loi et souvent absence de culpabilité du sujet • Impossibilité d’accepter un règlement / 11 MODE COMPULSIF Tableau clinique dominé par la fréquence et l’intensité des compulsions ritualisées (10% des patients) • Idée obsédante et anxiété ne sont pas toujours manifestes • Absence de conscience de l’absurdité du symptôme et donc de critique ou de lutte intra-psychique • Rituel au premier plan, comme vidé de sa substance, mécanique, répétitif • Compulsion prend le pas sur l’obsession: prédominance des rituels et stéréotypies questionnements en boucle Appauvrissement de la vie psychique centrée sur rituels répétitifs Ralentissement de tous les actes de la vie quotidienne (toilette, habillage) qui doivent obéir à ces rituels Ensemble de troubles s’intégrant dans une personnalité qui n’est pas discordante contrairement aux rituels dans troubles autistiques. Poussés à l’extrême et dans certains contextes, troubles pouvant évoluer vers / 12 organisation psychotique MODE PSYCHOTIQUE tableau clinique dominé par la désorganisation psychotique des idées, des affects et des comportements : (20% des patients ) • Meilleur niveau intellectuel ou d’expression verbale • Ambivalence, discordance étrangeté, impénétrabilité • Dysphorie – Alternance excitation, prostration avec perte de lien avec le réel • Refus alimentaire possible ou au contraire ingestion massive critique d’aliments ou de boisson • Passage à l’acte auto ou hétéro-agressifs sans lien avec le contexte (tentative de suicide, automutilations, fugues), imprévisible et sans cause apparente et sans cible particulière • Accumulation d’actes absurdes représentant un danger pour la personne ou son environnement • Idées délirantes avec ou sans hallucinations. A différencier des fabulations imaginatives idéique et émotionnelle, incohérence, bizarrerie, 2 formes : prédominance des symptômes négatifs (repli, stéréotypies) ou positifs (idées délirantes, hallucinations) / 13 LES ETATS AIGUS Etats dépressifs : -> Réactionnels à une situation d’échec, de désillusion (décalage entre attentes en particulier professionnelles et possibilités réelles), de refus de la maladie, de peur de l’avenir Humeur triste, repli, baisse d’activités, hypersomnie, auto-dévalorisation, idées d’incapacité, idées suicidaires, automutilation, conduites à risque -> Concerne plus particulièrement les patients de bon niveau Etats délirants (bouffée délirante) : -> Contexte anxiogène (ex: séparation) Idées délirantes+ hallucinations - Thèmes persécution Etats anxieux -> Réactionnels à une situation de manque, de perte, d’imprécision, de flou Majoration du comportement de grattage, questionnements en boucle, insomnie Etats d’agitation -> Réactionnels à une frustration, un changement non préparé, etc… Agressivité verbale et physique à l’égard des objets et des personnes Peut aller jusqu’à la crise clastique / 14 Organisation des tableaux cliniques en strates Les états durables Strate 1 Strate 2 Les états aigus Profil basal Impulsif Compulsif Psychotique + Psychotique - Strate 3 Agitation Dépression Délire Anxiété / 15 Principales Conduites à risque Absorption de produits non comestibles (toxiques, périmés) et risque de fausse-route Fugues (aucune notion de distance- abstraction des notions de danger) Comportement auto-agressif: - Auto-mutilations (cutanées par grattage ou scarification, anorectales(saignements répétitifs, anémie) - Tentatives de suicide (ou menaces de TS) Comportement hétéro-agressif - A l’égard des objets (destruction minime ou majeure, déclenchement de feu,…) - A l’égard des personnes (autres patients ou personnel) / 16 Les troubles du comportement alimentaire dans le PWS: un trouble de la régulation de l’appétit ou une compulsion comportementale? L’hyperphagie est systématique, voisine d’une conduite d’addiction avec dépendance physique et psychique Recherche d’aliments , même non appropriés (aliments congelés, poubelles, aliments pour animaux,…) mais rarement de produits non alimentaires stratégies cognitives très élaborées pour obtenir de la nourriture Sans limitation morale: chapardages, fabulations, déni Aucune efficacité des thérapies médicamenteuse, contre-indication et danger de la chirurgie, limite d’une psychoéducation,.. Seul moyen efficace: empêcher l’accès à la nourriture Présence d’autres comportements compulsifs: collectionnisme, accumulation,… / 17 Hypothèses physiopathologiques: - Déficit hypothalamique (déficit satiété) - Hyperghrélinémie (hormone Orexigène) - Déficit en Ocytocine (hormone anorexigène) Ghreline et structures cortico-limbiques Emotions : -module des fonctions hypocampiques : facilitation de la reconnaissance des sites de stockage de nourriture/mémoire spatiale ,interaction avec l’ocytocine Récompense, plaisir : -active les neurones dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale VTA -stimule la prise alimentaire quand injectée dans la VTA -↑ turnover dopamine dans le noyau accumbens Gouts, saveurs : -induit la préférence pour les aliments sucrés / 18 Hypothèses physiopathologiques Troubles du comportement dans le SPW -labilité émotionelle +++ -déficit de compréhension des codes sociaux, manque d’empathie et de théorie de l’esprit -anxiété , répétitions, stéréotypies Ocytocine -manque de confiance , fidelité -accès de colère Troubles du comportement alimentaire -obsession de la nourriture, anticipation des repas, -food craving et recherche de nourriture, stockage -préférence pour le sucré et les hydrates de carbone, -durée du repas prolongé -déficit de satiété Ghreline Ocytocine / 19 Service spécialisé Prader-Willi: Bilan de nos 13 années d’expérience / 20 Historique Novembre 1999 : Démarrage projet Prader-Willi et syndromes apparentés (2 lits) et montée en charge progressive jusqu’à 16 lits fin 2004 Décembre 2004 : Intégration dans le Centre de Référence Prader-Willi labellisé par le Ministère de la Santé (coordonateur Pr TAUBER - CHU Toulouse) Novembre 2009: Evaluation favorable des 5 ans du CR PW par les experts de l’HAS Décembre 2009: Passage de 16 à 24 lits PW en SSR Adolescents-adultes (13F/11M) Mars 2012 Service SSR inclus dans 2 Centres Intégrés pour la prise en charge de l’obésité sévère Pitié-Salpêtrière et CHU Toulouse (5 Centres Intégrés au niveau national) / 21 Liens et réseaux Centre de référence Centres intégrés Obésité Association Prader-Willi France Hôpital Marin d’Hendaye IPWSO / 22 Présentation de notre projet Constitution d’1 groupe de 24 patients porteurs d’une même maladie rare pour des séjours de 1 mois minimum chaque année si possible Intérêt pour les patients - Bénéficient d’une PEC spécifiquement adaptée (somatique et psychiatrique) - Interactions positives entre les patients et restauration d’un lien social souvent inexistant - Relations de confiance avec des soignants connaissant leur pathologie Intérêt pour les soignants - Enrichissement de l’observation clinique - Amélioration de la qualité de la prise en charge - Spécialisation et expertise reconnue - Contribution à la recherche clinique Intérêt pour les familles - Répit réparateur pendant la durée du séjour - Soutien psychologique - Accompagnement psycho-social entre les séjours Expérience unique: seule structure hospitalière en France à accueillir en Soins de Suite et Réadaptation (SSR) des adolescents et adultes PW / 23 Objectifs du séjour Prise en charge et accompagnement d’une maladie rare chronique: Evaluer- Soigner-Dépister-Prévenir Régulation des problèmes de santé de poids et de comportement Soutien et répit des familles et des autres institutions par un relais complémentaire Travail spécifique de séparation avec les parents dans le passage à l’âge adulte Préparation d’une nouvelle orientation ou d’un nouveau projet de vie / 24 Principes fondateurs du projet Le projet thérapeutique repose sur une prise en charge globale de la personne par une équipe multidisciplinaire MEDICALE SOMATIQUE PSYCHIATRIQUE SOCIALE SPORTIVE PSYCHOLOGIQUE Personne Globale DIETETIQUE REEDUCATIVE Ergo-kiné-psychomot. SOIGNANTE Projet de Soins et de vie Individualisé EDUCATIVE / 25 Evolution des accueils de 1999 à 2012 Depuis 13 ans: accueil de 265 S.P.W et 50 syndromes apparentés = 315 patients EVOLUTION DES ACCUEILS TEMPORAIRES - UF4 Apparentés - 1999 à 2012 Mai 2013 : FilePatients activePrader-Willi de 196etSPW + 35 syndromes apparentés = 231 patients 250 patients nouveaux patients connus total Nombre de séjours 235 230 224 Durée moyenne des séjours en 2012 : 34.7 jours 200 183 158 159 1 séjour /an 150 Nombre de séjours par patient en 2012: 135 patients 137 130 107 100 81 77 60 61 51 50 41 72 73 57 46 53 53 139 98 99 89 4 patients 823 séjours/an 80 83 59 43 Une26soixantaine de demande d’hospitalisation de 17patients 24 24 non connus 23 20 20 19 21 18 32 8 19 13 154 113 116 44 /an 112 patients 2 séjours 105 90 160 28 29 11 6 / 26 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Origine des patients Recrutement National Régions les plus représentées: Région Parisienne, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Rhône-Alpes Région Parisienne 20% Autres 26% Midi-Pyrénées 11% Nord 2% Sur 198 patients SPW Aquitaine 4% PACA Bretagne 6% 5% Pays de la Loire 6% Centre 7% Rhône-Alpes 13% 39 patients adressés par PSL 3 patients adressés par Necker 37 patients adressés par Toulouse 36 patients adressés par les centres de compétence (les + représentés ; Lyon, Angers, Bretagne, Marseille) ~ 60% des patients adressés par CR et CP / 27 Lieux d’hébergement et de Prise en charge Lieux d’hébergement Domicile personnel 4% Psychiatrie 2% Foyers et internats 40% Famille 54% Prise en charge Absence de stucture d'accueil ou de projet 25% ESAT 28% En cours de formation générale (lycée, CAP) 2% IM E 13% Autres structures médicosociales (M AS, FAM , Foyer de vie, foyer occupationnel, CAJ) 32% / 28 Caractéristiques des patients recrutés Diagnostics génétiques des patients SPW Disomie 16% Délétion 64% Total supposé Anomalie de méthylation sans délétion 12% 33% Type1 64% Type 2 Disomie 28% 3% Atypique Sans diagnostic 3% Anomalie de méthylation 2% Autres (défaut d'empreinte ou translocations) 3% 97% des patients ont un diagnostic génétique confirmé (contre 45% en 2006) / 29 Caractéristiques des patients recrutés Age des patients SPW 120 110 100 80 55 60 40 18 20 11 4 0 <20 ans 20-29ans 30-39 40-49 >50 ans Classe d’âge la plus représentée de 20 à 30 ans / 30 Caractéristiques des patients recrutés IMC des patients SPW Normal (<25) 3% obésité morbide 3 (>50) 25% Surpoids (25-30) 10% obésité modérée (30-35) 16% obésité morbide 2 (45-50) 11% obésité sévère (35-40) 14% obésité morbide 1 (40-45) 21% 71% d’obésité sévère et morbide (IMC>35) 57% d’obésité morbide dont 25% d’obésité morbide extrême (IMC>50) Groupe total (n=198): IMC moyen 42 Groupe Age: / 31 17-25ans: IMC moyen 40 26-34ans: IMC moyen 43 35-56ans: IMC moyen 44 Problèmes Somatiques Etude de la cohorte de 198 patients SPW 100% 87% 90% 80% 70% 70% 60% 61% 50% 40% 41% 36% 28% 30% 20% 27% 25% 19% 16% 11% 8% m ie re id é to i ys As th m e /i ns Ap uf fis D sp re an ce lip ira tip on s C En ur é at io si n e TA D ia b èt e H ty p e2 ïd ie yp ot hy H so m du né e s ro m ei l es m ed è m ph o Sc ol io se Ly Lé si on s de gr O bé at ta g sit e é 10% 0% Hypogonadisme quasi constant Erysipèles et Entorses fréquents répétitifs et difficilement quantifiables Perturbations assez fréquentes du bilan hépatique / 32 Problèmes somatiques en fonction de l’âge 100% 93% 93% 17-25 ans 90% 80% 26-34 ans 35-56 ans 80% 79% 71% 69% 70% 61% 60% 59% 54% 51% 49% 50% 40% 34% 32% 30% 44% 41% 39%39% 25% 26% 25% 22% 19% 20% 25% 22% 18% 18% 16% 20% 16% 14% 13% 10% 4% 15% 14% 7% 4% /I R As at tip on s C th m e io n sie ur é id é lip ys D En m ie TA ty p èt e ia b D H e2 e hy yp ot H so du s né e m ph Ly ro ïd i m m ei l es dè m se ol io Sc oe Ap Lé sio ns de O bé gr at ta si té ge 0% / 33 on e de nc e TA 20% od ès e ss a H 25% Ar th r cr oi TT nn es e 10% or m ro ïd ie th y lin ue s I 26% H es tiq s VN lle in su ia bé se xu e 28% on es 30% an t id on 45% or m or m 50% H H Traitements somatiques 44% 40% 35% 25% 25% 16% 15% 14% 7% 5% 0% / 34 Traitements somatiques en fonction de l’âge 60% 50% 17-25 ans 26-34 ans 46% 45% 35-56 ans 45%46% 53% 44% 41% 40% 30% 37% 41% 37% 37% 28% 25% 27% 25% 19% 20% 25% 22% 19% 19% 19% 13% 10% 10% 7% 4% 1% 2% HT A G H du ra nt en fa nc e Ar th ro dè se G H on es TT nn es th yr oï di e in su lin e ue VN I an tid ia bé tiq av ec Ho rm Ho rm on es se xu el le s 0% / 35 Profil cognitif des patients SPW Répartition des QI pour 154 patients testés de notre cohorte 60% 51% 50% 40% 37% 30% 20% 10% 7% 5% 0% Sévère (QI<40) Moyen (35-49) Léger (50-69) Borderline à Normal (>70) déficit cognitif Corrélations avec génotype QI Perf DEL > QI Perf DIS Total QI Verb DIS > QI Perf DIS Verbal Performance / 36 Répartition des patients selon tableaux psychopathologiques 51% Profil Basal unique + Impulsif 21% + Compulsif + Psychotique 10% 18% PROFIL BASAL 100% / 37 Corrélations entre génotype et profils psychiatriques 100 90 Délétion Disomie Pourcentage patients selon génotype 80 70 70 60 50 37 40 30 29 23 20 12 10 10 11 8 0 Profil Basal Organisation Impulsive Organisation Compulsive Organisation Psychotique / 38 Prise en charge des troubles psychiatriques Généralités Avant d’être curatif, traitement des troubles psychiatriques préventif La qualité de la relation thérapeutique implique : le respect empathique de la personne la connaissance approfondie de son syndrome la volonté de bonne communication entre les professionnels Autorité bienveillante qui inspire en retour la confiance du patient = condition fondamentale de toute réussite. Pas de « recette » spécifique pour chaque situation et chaque symptôme Une observation cependant concernant l’hyperphagie : La majorité des personnes sont soulagées de ne pas être confrontées à la nourriture car, quels que soient leur niveau intellectuel et leur état affectif, elles ne peuvent y résister et demandent à être protégées / 39 Pharmacologie Chaque patient présente en moyenne 4 lignes de prescriptions (min 0 -max 13) • modulation du traitement en relais plutôt qu’en initiation de prescription sauf en cas de problèmes aigus intercurrents (état dépressif, crise d’agressivité, état délirant). • pas d’essais cliniques évaluant l’efficacité d’un traitement sur une cohorte de patients assez significative à ce jour, ni d’essais comparatifs de plusieurs traitements entre eux. « carte de soins et d’urgence » remise à chaque patient, avec conseils de bonnes pratiques pour les praticiens non spécialistes ( exemple: proscrire l’utilisation de benzodiazépines injectables à cause de leur effet dépresseur respiratoire) • posologies des psychotropes pas calculées en fonction du poids, faibles posologies souvent efficaces • Tout symptôme doit être rattaché à un tableau clinique qui détermine le type de traitement choisi (exemple: geste agressif traité différemment selon qu’il est réactionnel à un contexte ou déconnecté de l’environnement dans le cadre d’une structure psychotique) / 40 Traitements par psychotropes 80% Groupe total * Délétion Disomie 70% * p≤0.05 (chi2) ** p≤0.01 (chi2) 60% ** 50% ** 40% 30% 20% * 10% 0% Tous Psychotropes Neuroleptiques antipsychotiques Anti-dépresseurs Anxiolytiques Thymorégulateurs Psychostimulant Hypnotiques Données extraites de la pharmacie sur 154 patients PW (Muriel Silvie et Alice Lapeyrade) Corrélation statistiquement significative entre génotype de disomie maternelle et prise d’antipsychotiques (+ d’1 patient disomique sur 2 est traité par neuroleptique) / 41 Psychothérapie Psychothérapie individuelle possible mais avec réserves : difficultés d’introspection et faiblesse de l’élaboration psychique du sujet face à la violence des affects. Ecoute primordiale : relation de confiance qui permet au patient de ressentir un vrai apaisement à exprimer sa différence et la singularité de son vécu Connaissance de la maladie fondamentale pour comprendre vécu du patient Psychothérapie de groupe (groupe de parole hebdomadaire) plus efficace permet la régulation des problèmes personnels et inter personnels en traitant les contenus émotionnels et affectifs des relations Les thérapeutes encadrant le groupe deviennent les médiateurs de la communication et permettent une reformulation / 42 Prise en charge institutionnelle «orthèse psychique» = cadre rassurant où tous les protagonistes ont une place et une mission symbolique définies, avec une continuité protégeant de l’instabilité pulsionnelle. Dans ce cadre très contraignant, les patients ont paradoxalement un vécu inhabituel de liberté Engagement contractuel des patients au respect des règles institutionnelles qui posent les limites et la loi symbolique Volonté collective de valoriser et positiver toutes les ressources des patients dans un éventail très diversifié d’activités. / 43 Prise en charge intra et extra hospitalière Séjours à l’Hôpital Marin = élaboration d’un projet de vie associé au projet de soins Rythme des séjours établi au cas par cas : 2 séjours/an nécessaires régulation des problèmes de poids et de comportement Bénéfice maintenu si relais pris par les familles, décloisonnement de tous les intervenants et réseau autour du patient. Nécessité d’un suivi extra hospitalier : - orientation vers Centres de Référence ou Centres de Compétence régionaux - rôle de conseil et de soutien pour les familles : aide à la mise en place de service à la personne (infirmiers, auxiliaires de vie, éducateurs,..) - échanges avec les professionnels concernés : médecins, diététiciens, référents éducatifs du secteur médico-social par appels téléphoniques, envoi de documents et d’outils pédagogiques, / 44 Recherche - Collaborations Convention de coopération établie avec CHU Toulouse janvier 2009 Objectifs : Favoriser recherche clinique par l’élaboration de projets communs Aide au diagnostic génétique (tarif préférentiel) Favoriser les échanges médicaux et paramédicaux Convention bipartite avec l’université de Bordeaux 2 (Juillet 2011) permettant l’accueil d’étudiants en master ou en thèse. Thèse en cours Mr Johann Chevalère. Rédaction d’un chapitre de l’ouvrage d’Arnaud Basdevant intitulé « Médecine et chirurgie de l’obésité » Chapitre « Soins de suite pour les obésités génétiques » (D. Thuilleaux) Contribution à la rédaction des aspects psychiatriques du PNDS (Programme National de Diagnostic et de Soins de l’HAS) – Janvier 2012. / 45 Travaux de Recherche Publications Hendaye: • A neuropsychological assessment of frontal cognitive functions in PWS Mai 2007 Journal of Intellectual disability Research • Cognitive profile in a large French cohort of adults with PWS: differences between genotypes Mars 2010 Journal of Intellectual disability Research • Behavioral Profile of Adults with Prader-Willi Syndrome : Differences between genotypes Soumis en cours de révision dans Journal of Autism and Developmental Disabilities • Medical and psychosocial features in a large cohort of adults with PraderWilli : experience from a dedicated centre in France. En cours de soumission / 46 Travaux de Recherche en collaboration CHU Toulouse : Oxytocin may be useful to increase trust in others and decrease disruptive behaviours in patients with Prader-Willi syndrome: a randomised placebocontrolled trial in 24 patients. Orphanet Journal of Rare Diseases (mai 2011) Université de Bordeaux 2 de Psychologie cognitive: Assessment of executive functions in Prader-Willi Syndrome and relationship with intellectual level. en cours de soumission dans Journal of Applied Research in Intellectual Disabilities. Pitié-Salpêtrière : Growth Hormone Therapy for Children and Adolescents with Prader-Willi Syndrome Is Associated with Improved Body Composition and Metabolic Status in Adulthood. JCEM (Fev. 2013) / 47 Perspectives 2013 2012-2013 : Projet d’essai clinique avec CR –PSL (Investigateur : O. Bonnot) « Etude randomisée en double aveugle de l’efficacité du Topiramate à 200 mg sur les symptômes d’irritabilité - impulsivité, d’hyperphagie et d’automutilation dans une population de patients SPW sur 8 à 12 semaines. » 2013 –2015 : suite essai clinique pilote OT avec CR Toulouse (investigateur : M. Tauber) « Effets de l’ocytocine à court et moyen terme sur le métabolisme cérébral chez des patients adultes SPW » / 48 Quelques réflexions… Notre philosophie du soin : soins physique et psychique étroitement associés à la dimension de plaisir et de qualité de vie (cadre, vie relationnelle, etc…) Rythme et durée des séjours établis à la carte : 2 séjours/an nécessaires mais rarement possibles (long délai d’attente, durée de séjour maximum 2 mois) Différenciation nécessaire entre notre accueil SSR et des soins aigus somatiques ou psychiatriques relevant du MCO. Inadaptation de notre structure à ces phases aigües. Nécessité de définir avec le patient les objectifs du séjour et des inter-séjours pour avoir un suivi sous la forme d’un contrat. / 49 Quelques réflexions… Bénéfice maintenu si relais pris par les familles et les institutions et décloisonnement de tous les intervenants et du réseau autour du patient. Contribution à l’élaboration d’un projet de vie : dans la majorité des cas ne pourra pas conduire à l’autonomie et à un travail dans un milieu ordinaire du fait des troubles de l’adaptation sociale (même avec bon niveau de formation) Difficulté observée de la prise en charge somatique et psychiatrique des adultes en ambulatoire (Rupture de soins au cours de la transition Pédiatrie-Adultes, carence d’évaluation du SAS, etc,…) / 50 Nos projets Augmentation du nombre de lits afin de répondre à la demande grandissante ; Organisation de séjours d’évaluation systématiques pour les adolescents en période de transition pédiatrie-adultes pour optimiser l’orientation et le projet de vie des adolescents ; Lits d’hospitalisation rapidement disponibles pour prévenir les crises et éviter les ruptures de soin ; Hospitalisations longue durée pour les situations d’obésité mettant en jeu le pronostic vital ou en vue d’interventions chirurgicales pour lesquelles l’obésité peut être une contre-indication à l’anesthésie. / 51 Avec la collaboration de : Dr Geneviève DEMEER, Médecin polyvalent référent Mme Martine GIRAUD-DU-POYET, Cadre du Pavillon Bretonneau Dr Joseba JAUREGI, Psychiatre Dr Alice LAPEYRADE, Assistante Pharmacie Mme Virginie LAURIER, Attachée de recherche clinique Dr Fabien MOURE, Médecin polyvalent référent Dr Muriel SILVIE, Chef de Service Pharmacie Mme Julie TRICOT, Psychologue L’EQUIPE SOIGNANTE et MULTIDSCIPLINAIRE du Pavillon Bretonneau et tous les acteurs du Projet PW à l’Hôpital Marin de Hendaye. / 52