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Intégration économique en Afrique
La société civile veut accélérer le processus
La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) et une vingtaine d’associations africaines
ont décidé de créer de la Confédération africaine pour la promotion des relations économiques et financières
(Capref) une ONG africaine qui militera pour la création d’un grand marché économique et commercial
interafricain.
À travers cette structure de réflexion et de concertation, les organisations de la société civile africaine qui ont
participé, hier, au colloque sur l’intégration économique en Afrique organisé par la CCFC au niveau de la
Bibliothèque nationale à Alger, veulent peser dans le processus d’intégration économique en Afrique “en
sensibilisant l’élite africaine”, indique Karim Mahmoudi, président de la Confédération des cadres de la finance.
Pour ces associations, l’intégration régionale peut constituer un moyen important de stimuler une croissance
soutenue et inclusive.
Une majorité d’Africains vit dans des pays dont le marché intérieur est trop petit et trop fragmenté pour pouvoir
réaliser les économies d’échelle nécessaires à la compétitivité sur le marché international. Pour le président de
l’Institut marocain des relations internationales, Jawad Kerdoudi, le continent africain présente un grand
potentiel avec une population qui passera à 2 milliards en 2050, avec une classe moyenne émergente de l’ordre
de 300 millions d’habitants. L’Afrique dispose d’immenses ressources naturelles et a connu un taux de
croissance moyen de 5% durant la dernière décennie. C’est, en partie, ce qui explique l’intérêt grandissant des
pays comme la Chine, les États-Unis, mais aussi le Maroc pour le marché africain. “L’intégration africaine est
absolument nécessaire”, estime Jawad Kerdoudi, plaidant “pour le développement des unions régionales sur le
plan politique, économique et monétaire”.
Le président de l’Institut marocain des relations internationales, Jawed Kerdoudi, tout en saluant l'Union
monétaire ouest-africaine et regrettant le blocage du processus de construction de l’Union du Maghreb, affirme
que “le Maroc tient beaucoup à l’intégration de l’Afrique”. Des banques marocaines sont installées dans
pratiquement 30 pays africains. Air Maroc dessert plusieurs pays africains. Maroc Telecom est installée dans
une dizaine de pays subsahariens. L’ambassadeur de Chine en Algérie, Yang Guangye, pour sa part, a indiqué
que son pays est le premier partenaire commercial de l’Afrique. Il évoque l’explosion des changes commerciaux
entre les deux parties. Le volume des échanges est passé de 10 milliards de dollars en 2000 à 100 milliards de
dollars en 2008. En 2013, le commerce sino-africain a franchi le seuil de 200 milliards de dollars. En 2014, il a
atteint 221,8 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 14%. Yang Guangye relève aussi un
accroissement des investissements. “La crise financière de 2009 a, paradoxalement, stimulé les
investissements chinois en Afrique”, a-t-il indiqué. De 2009 à 2014, les investissements chinois en Afrique ont
augmenté de 20% en moyenne.
Aujourd’hui, l’Afrique est la quatrième destination des investissements chinois. Le stock des investissements
chinois s’élève à 30 milliards. Plus de 2 500 entreprises chinoises sont présentes dans plus de 50 pays africains.
“Selon le FMI, la coopération économique et commerciale avec la Chine contribue à hauteur de 20% dans la
croissance africaine”, souligne Yang Guangye. L’Afrique accuse un retard considérable en matière d’intégration.
Le commerce intrarégional représente 70% en Europe, 50% en Asie, 22% en Amérique latine et seulement 10%
en Afrique. L’ambition des initiateurs du Nepad est la mobilisation des ressources intérieures de l’Afrique pour
l’intégration africaine et la redéfinition des relations de l’Afrique avec les autres pays dans le cadre d’un
partenariat de type nouveau qui tient compte des intérêts de l’Afrique. Par la création de la Confédération
africaine pour la promotion des relations économiques et financières, la société civile africaine veut accélérer le
processus.
M. R.
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