Dynamique du manteau terrestre, Géoïde, Tomographie sismique et topographie dynamique 1 - Convection du manteau 2 - Géoïde et tomographie sismique 3 - Modèles de géoïde et de mouvements des plaques http://pageperso.univ-brest.fr/∼grigne C.Grigné - UE Terre Interne 1 1 - Convection Principe de la convection thermique : Gradient de densité instable : • Fluide refroidi en surface • Fluide chauffé par la base et/ou de manière interne ◮ Fluide plus dense en surface qu’en profondeur Froid Chaud C.Grigné - UE Terre Interne 2 1 - Convection Trois modes de transport de la chaleur : • Conduction, • Rayonnement, • Convection. C.Grigné - UE Terre Interne 3 1 - Convection Trois modes de transport de la chaleur : • Conduction, • Rayonnement, • Convection. Convection : mode de transfert de chaleur qui implique un transport de matière. C.Grigné - UE Terre Interne 3 1 - Convection Trois modes de transport de la chaleur : • Conduction, • Rayonnement, • Convection. Convection : mode de transfert de chaleur qui implique un transport de matière. La convection est un processus qui transporte la chaleur plus efficacement que la conduction. C.Grigné - UE Terre Interne 3 1 - Convection Il y a convection quand les propriétés du fluide sont telles que la mise en mouvement du fluide est possible. L’ensemble des propriétés du fluide qui importent pour la convection s’exprime par le nombre de Rayleigh C.Grigné - UE Terre Interne 4 1 - Convection Il y a convection quand les propriétés du fluide sont telles que la mise en mouvement du fluide est possible. L’ensemble des propriétés du fluide qui importent pour la convection s’exprime par le nombre de Rayleigh Ra = α ρ g ∆T d3 κη Termes moteur : Termes frein : α : coefficient de dilatation thermique κ : diffusivité thermique ρ : masse volumique η : viscosité d : épaisseur du fluide ∆T : différence de température entre la base et la surface g : accélération de la pesanteur C.Grigné - UE Terre Interne 4 1 - Convection Il y a convection pour Ra > 1000 (environ). Plus Ra est grand, plus la convection est vigoureuse. • 1000 < Ra < 106 : convection stationnaire, sous la forme de rouleaux 2D • Ra > 106 : convection instationnaire et tridimensionnelle. C.Grigné - UE Terre Interne 5 1 - Convection Il y a convection pour Ra > 1000 (environ). Plus Ra est grand, plus la convection est vigoureuse. • 1000 < Ra < 106 : convection stationnaire, sous la forme de rouleaux 2D • Ra > 106 : convection instationnaire et tridimensionnelle. C.Grigné - UE Terre Interne 5 1 - Convection Il y a convection pour Ra > 1000 (environ). Plus Ra est grand, plus la convection est vigoureuse. • 1000 < Ra < 106 : convection stationnaire, sous la forme de rouleaux 2D • Ra > 106 : convection instationnaire et tridimensionnelle. C.Grigné - UE Terre Interne 5 1 - Convection Il y a convection pour Ra > 1000 (environ). Plus Ra est grand, plus la convection est vigoureuse. • 1000 < Ra < 106 : convection stationnaire, sous la forme de rouleaux 2D • Ra > 106 : convection instationnaire et tridimensionnelle. C.Grigné - UE Terre Interne 5 1 - Convection • Un milieu convectif est encadré, sur ses bords horizontaux, par des couches limites thermiques. 0.0 couche limite thermique δ 0.1 Profondeur 0.3 0.4 0.5 D 0.6 0.7 Profondeur 0.2 0.8 δ 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 Temperature T surf T moy couche limite thermique T bas Température C.Grigné - UE Terre Interne 6 1 - Convection • Un milieu convectif est encadré, sur ses bords horizontaux, par des couches limites thermiques. 0.0 δ 0.1 Ra augmente Profondeur 0.3 0.4 0.5 D 0.6 0.7 Profondeur 0.2 couche limite thermique 0.8 δ 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 Temperature T surf T moy couche limite thermique T bas Température C.Grigné - UE Terre Interne 6 1 - Convection • Un milieu convectif est encadré, sur ses bords horizontaux, par des couches limites thermiques. 0.0 δ 0.1 Ra augmente Profondeur 0.3 0.4 0.5 D 0.6 0.7 Profondeur 0.2 couche limite thermique 0.8 δ 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 Temperature T surf T moy couche limite thermique T bas Température • Plus Ra est grand, plus les couches limites thermiques sont fines : dT est donc plus fort dans ces couches. le gradient thermique dz C.Grigné - UE Terre Interne 6 1 - Convection • Quand Ra augmente, C.Grigné - UE Terre Interne dT dz augmente également. 7 1 - Convection • Quand Ra augmente, dT dz augmente également. • Loi de Fourier : le flux de chaleur en 1D s’écrit q = k C.Grigné - UE Terre Interne dT dz (k : conductivité thermique) 7 1 - Convection • Quand Ra augmente, dT dz augmente également. • Loi de Fourier : le flux de chaleur en 1D s’écrit q = k dT dz (k : conductivité thermique) ◮ Le flux de chaleur est donc d’autant plus grand que Ra est grand. (Plus un fluide convecte vigoureusement, plus sa perte de chaleur est efficace.) C.Grigné - UE Terre Interne 7 1 - Convection Flux de chaleur en fonction de Ra : Flux adimensionné 25 20 15 10 5 103 104 105 106 Nombre de Rayleigh C.Grigné - UE Terre Interne 8 1 - Convection Flux de chaleur en fonction de Ra : Flux adimensionné 101 100 103 104 105 106 Nombre de Rayleigh C.Grigné - UE Terre Interne 8 1 - Convection Flux de chaleur en fonction de Ra : Flux de chaleur adimensionné : Nombre de Nusselt Flux adimensionné 101 • Nu = qobs qconductif • log(N u) ∼ 100 103 104 105 Nombre de Rayleigh C.Grigné - UE Terre Interne 1 3 log(Ra) 106 ◮ N u ∼ Ra 1/3 8 1 - Convection Pour le manteau terrestre : la viscosité est mal connue (comprise entre 1020 et 1023 Pa.s) α = 5.10−5 K−1 1.2e+09 Nombre de Rayleigh ρ = 4000 kg.m−3 ∆T = 2000 K 1e+09 κ = 8.10−7 m2.s−1 8e+08 6e+08 4e+08 2e+08 0 1020 1021 1022 1023 Viscosité, Pa.s C.Grigné - UE Terre Interne 9 1 - Convection Pour le manteau terrestre : la viscosité est mal connue (comprise entre 1020 et 1023 Pa.s) 109 α = 5.10−5 K−1 Nombre de Rayleigh ρ = 4000 kg.m−3 ∆T = 2000 K 108 κ = 8.10−7 m2.s−1 107 106 1020 1021 1022 1023 Viscosité, Pa.s C.Grigné - UE Terre Interne 9 1 - Convection • Le manteau terrestre est chauffé de manière interne, et non pas seulement par la base. C.Grigné - UE Terre Interne 10 1 - Convection • Le manteau terrestre est chauffé de manière interne, et non pas seulement par la base. Ra=105 H=0 Profil de température 1.0 1.00 0.8 Profondeur 0.75 0.50 0.25 0.6 0.4 0.2 0.5 1.0 1.5 2.0 0.0 −0.50 −0.25 0.00 0.25 0.50 Température −0.50 −0.25 0.00 0.25 0.50 Température C.Grigné - UE Terre Interne 10 1 - Convection • Le manteau terrestre est chauffé de manière interne, et non pas seulement par la base. Ra=105 H=5 Profil de température 1.0 1.00 0.8 Profondeur 0.75 0.50 0.25 0.6 0.4 0.2 0.5 1.0 1.5 2.0 0.0 −0.50 −0.25 0.00 0.25 0.50 Température −0.50 −0.25 0.00 0.25 0.50 Température C.Grigné - UE Terre Interne 10 1 - Convection • Le manteau terrestre est chauffé de manière interne, et non pas seulement par la base. Ra=105 H=10 Profil de température 1.0 1.00 0.8 Profondeur 0.75 0.50 0.25 0.6 0.4 0.2 0.5 1.0 1.5 2.0 0.0 −0.50 −0.25 0.00 0.25 0.50 Température −0.50 −0.25 0.00 0.25 0.50 Température C.Grigné - UE Terre Interne 10 1 - Convection • Le manteau terrestre est chauffé de manière interne, et non pas seulement par la base. Chauffage par la base Chauffage interne • Chauffage par la base : même quantité de chaleur transportée par les panaches chauds et les panaches froids. • Chauffage interne pur : panaches froids descendants, et remontée passive (sans panaches chauds). Pas de couche limite thermique à la base. C.Grigné - UE Terre Interne 10 1 - Convection Ra = 106 et H = 30 (adimensionné) 1.0 0.5 0.5 1.0 1.5 2.0 −0.50 −0.25 0.00 0.25 2.5 3.0 3.5 4.0 0.50 Temperature ◮ Les structures froides dominent ◮ Pas de panaches chauds montant → remontée passive C.Grigné - UE Terre Interne 11 1 - Convection et H = 30 (adimensionné) Température adimensionnée Ra = 106 Profil horizontal de température à mi−hauteur 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 C.Grigné - UE Terre Interne 0 1 2 3 4 Position x (adimensionnée) 11 1 - Convection Ra = 106 et H = 30 (adimensionné) Vitesse adimensionnée Profil horizontal de vitesse verticale à mi−hauteur 500 0 −500 −1000 −1500 0 1 2 3 4 Position x (adimensionnée) C.Grigné - UE Terre Interne 11 1 - Convection Le mouvement d’un fluide est contrôlé par 3 équations de conservation : • Conservation de la masse, • Conservation de la quantité de mouvement, • Conservation de l’énergie. C.Grigné - UE Terre Interne 12 1 - Convection Le mouvement d’un fluide est contrôlé par 3 équations de conservation : • Conservation de la masse, • Conservation de la quantité de mouvement, • Conservation de l’énergie. Pour un fluide incompressible très visqueux (nombre de Prandtl infini) (ρ =constante sauf pour le terme de poussée d’Archimède de la quantité de mouvement): →→ − • Masse : ∇.− v =0 → − → − − → → • Quantité de mouvement : 0 = − ∇P + ∇.τ + ∆ρ − g → − ∂T − +→ v . ∇T = −k∇2 T + H + . . . • Energie : ρCp ∂t C.Grigné - UE Terre Interne 12 1 - Convection Le mouvement d’un fluide est contrôlé par 3 équations de conservation : • Conservation de la masse, • Conservation de la quantité de mouvement, • Conservation de l’énergie. Pour un fluide incompressible très visqueux (nombre de Prandtl infini) (ρ =constante sauf pour le terme de poussée d’Archimède de la quantité de mouvement): →→ − • Masse : ∇.− v =0 → − → − − → → • Quantité de mouvement : 0 = − ∇P + ∇.τ + ∆ρ − g → − ∂T − +→ v . ∇T = −k∇2 T + H + . . . • Energie : ρCp ∂t Pour la convection thermique : les variations de densité sont liées aux variations de température ∆ρ = ρ − ρ0 = −ρ0 α (T − T0 ) C.Grigné - UE Terre Interne 12 1 - Convection • On peut adimensionnaliser ces équations, c’est-à-dire écrire chaque grandeur X sous la forme X = X ∗ [X] - X ∗ : grandeur X sans dimension - [X] : ordre de grandeur, avec dimension, de X C.Grigné - UE Terre Interne 13 1 - Convection • On peut adimensionnaliser ces équations, c’est-à-dire écrire chaque grandeur X sous la forme X = X ∗ [X] - X ∗ : grandeur X sans dimension - [X] : ordre de grandeur, avec dimension, de X • On peut alors montrer que la conservation de la quantité de mouvement s’écrit → − → ∗ − − → − 0 = − ∇P ∗ + ∇.τ − Ra T ∗ → ez C.Grigné - UE Terre Interne → (− ez orienté vers le haut) 13 1 - Convection • On peut adimensionnaliser ces équations, c’est-à-dire écrire chaque grandeur X sous la forme X = X ∗ [X] - X ∗ : grandeur X sans dimension - [X] : ordre de grandeur, avec dimension, de X • On peut alors montrer que la conservation de la quantité de mouvement s’écrit → − → ∗ − − → − 0 = − ∇P ∗ + ∇.τ − Ra T ∗ → ez → (− ez orienté vers le haut) • Le mouvement du fluide est alors contrôlé par les variations de température T ∗ et le nombre de Rayleigh. C.Grigné - UE Terre Interne 13 1 - Convection • Les équations de conservation de la masse et de la quantité de mouvement (équations de Navier-Stokes) donnent accès à la vitesse du fluide quand on connaît les anomalies de densité ∆ρ et la structure en viscosité (η) du milieu. →→ − - Masse : ∇.− v =0 → − → − - Quantité de mouvement : 0 = − ∇P + − → ∇.τ |{z} → +∆ρ − g − =f (η,→ v) 4 inconnues : vx , vy , vz et P 4 équations (1 masse + 3 quantité de mouvement) C.Grigné - UE Terre Interne 14 1 - Convection Simplification : • L’équilibre important dans l’équation de conservation de la quantité de mouvement est → − → → ∇.τ = η ∇2 − g v ∼ ∆ρ − | {z } si η constante • On considère une portion anormalement dense (∆ρ) de taille h, qui s’enfonce dans le fluide. C.Grigné - UE Terre Interne 15 1 - Convection Simplification : • L’équilibre important dans l’équation de conservation de la quantité de mouvement est → − → → ∇.τ = η ∇2 − g v ∼ ∆ρ − | {z } si η constante • On considère une portion anormalement dense (∆ρ) de taille h, qui s’enfonce dans le fluide. • La contrainte visqueuse est τ = 2 η ε̇ (ε̇ : taux de déformation) C.Grigné - UE Terre Interne 15 1 - Convection Simplification : • L’équilibre important dans l’équation de conservation de la quantité de mouvement est → − → → ∇.τ = η ∇2 − g v ∼ ∆ρ − | {z } si η constante • On considère une portion anormalement dense (∆ρ) de taille h, qui s’enfonce dans le fluide. • La contrainte visqueuse est τ = 2 η ε̇ (ε̇ : taux de déformation) v • Ceci peut s’écrire τ = η , où d est la largeur sur laquelle le fluide est d déformé. C.Grigné - UE Terre Interne 15 1 - Convection Simplification : • L’équilibre important dans l’équation de conservation de la quantité de mouvement est → − → → ∇.τ = η ∇2 − g v ∼ ∆ρ − | {z } si η constante • On considère une portion anormalement dense (∆ρ) de taille h, qui s’enfonce dans le fluide. • La contrainte visqueuse est τ = 2 η ε̇ (ε̇ : taux de déformation) v • Ceci peut s’écrire τ = η , où d est la largeur sur laquelle le fluide est d déformé. • Cette contrainte visqueuse est en équilibre avec la poussée d’Archimède de la portion qui s’enfonce : p = ∆ρ g h. C.Grigné - UE Terre Interne 15 1 - Convection • Contrainte visqueuse ∼ poussée d’Archimède C.Grigné - UE Terre Interne 16 1 - Convection • Contrainte visqueuse ∼ poussée d’Archimède •τ ∼ p ⇐⇒ C.Grigné - UE Terre Interne η v d ∼ ∆ρ g h 16 1 - Convection • Contrainte visqueuse ∼ poussée d’Archimède •τ ∼ p ⇐⇒ η v d ∼ ∆ρ g h • La vitesse d’enfoncement v est alors telle que : v ∼ C.Grigné - UE Terre Interne ∆ρ g h d η 16 1 - Convection • Contrainte visqueuse ∼ poussée d’Archimède •τ ∼ p ⇐⇒ η v d ∼ ∆ρ g h • La vitesse d’enfoncement v est alors telle que : v ∼ ∆ρ g h d η ◮ Une telle vitesse, qui découle de l’équilibre entre résistance visqueuse et poussée d’Archimède, est une vitesse de Stokes. C.Grigné - UE Terre Interne 16 1 - Convection Vitesse de Stokes : v ∼ ∆ρ g h d η • Exemple : vitesse d’enfoncement d’une plaque plongeante dans le manteau. C.Grigné - UE Terre Interne 17 1 - Convection Vitesse de Stokes : v ∼ ∆ρ g h d η • Exemple : vitesse d’enfoncement d’une plaque plongeante dans le manteau. • Le manteau autour de la plaque plongeante est déformé, sur une largeur approximativement égale à l’épaisseur du manteau supérieur : d = 700 km. C.Grigné - UE Terre Interne 17 1 - Convection Vitesse de Stokes : v ∼ ∆ρ g h d η • Exemple : vitesse d’enfoncement d’une plaque plongeante dans le manteau. • Le manteau autour de la plaque plongeante est déformé, sur une largeur approximativement égale à l’épaisseur du manteau supérieur : d = 700 km. • La plaque lithosphérique fait environ 100 km d’épaisseur (h = 100 km). C.Grigné - UE Terre Interne 17 1 - Convection Vitesse de Stokes : v ∼ ∆ρ g h d η • Exemple : vitesse d’enfoncement d’une plaque plongeante dans le manteau. • Le manteau autour de la plaque plongeante est déformé, sur une largeur approximativement égale à l’épaisseur du manteau supérieur : d = 700 km. • La plaque lithosphérique fait environ 100 km d’épaisseur (h = 100 km). • Si la plaque fait environ 200 K de moins que le manteau environnant : ∆ρ = ρ0 α∆T ≃ 3500 × 5.10−5 × 200 ≃ 35 kg.m−3 C.Grigné - UE Terre Interne 17 1 - Convection Vitesse de Stokes : v ∼ ∆ρ g h d η • Exemple : vitesse d’enfoncement d’une plaque plongeante dans le manteau. • Le manteau autour de la plaque plongeante est déformé, sur une largeur approximativement égale à l’épaisseur du manteau supérieur : d = 700 km. • La plaque lithosphérique fait environ 100 km d’épaisseur (h = 100 km). • Si la plaque fait environ 200 K de moins que le manteau environnant : ∆ρ = ρ0 α∆T ≃ 3500 × 5.10−5 × 200 ≃ 35 kg.m−3 ◮v ≈ 8.1022 η en cm/an C.Grigné - UE Terre Interne 17 1 - Convection Vitesse de Stokes : v ∼ ∆ρ g h d η • Exemple : vitesse d’enfoncement d’une plaque plongeante dans le manteau. 24 • Le manteau autour22de la plaque plongeante est déformé, sur une largeur 20 égale à l’épaisseur du manteau supérieur : d = 700 km. approximativement 18 Vitesse, cm/an • La plaque lithosphérique fait environ 100 km d’épaisseur (h = 100 km). 16 14 • Si la plaque fait environ 200 K de moins que le manteau environnant : ∆ρ = ρ0 α∆T ≃ 123500 × 5.10−5 × 200 ≃ 35 kg.m−3 ◮v ≈ 8.10 η 22 10 8 6 en cm/an 4 2 0 1021 1022 1023 Viscosité, Pa.s C.Grigné - UE Terre Interne 17 1 - Convection Connaissant les anomalies de densité dans le manteau, on peut calculer le mouvement dans le manteau. Les anomalies de densité sont connues • par la tomographie sismique, • par les reconstructions de tectonique des plaques pour connaître la position des plaques plongeantes. ◮ Modèles instantanés de dynamique du manteau C.Grigné - UE Terre Interne 18 1 - Convection du manteau 2 - Géoïde et tomographie sismique 3 - Modèles de géoïde et de mouvements des plaques C.Grigné - UE Terre Interne 19 2 - Géoïde • Géoïde : surface équipotentielle du champ de pesanteur correspondant au niveau moyen des océans. C.Grigné - UE Terre Interne 20 2 - Géoïde • Géoïde : surface équipotentielle du champ de pesanteur correspondant au niveau moyen des océans. • Anomalie du géoïde : écart d’altitude entre le géoïde et l’ellipsoïde de référence. C.Grigné - UE Terre Interne 20 2 - Géoïde → − − • Le géoïde est une surface équipotentielle : → g = − ∇φ C.Grigné - UE Terre Interne 21 2 - Géoïde → − → • Le géoïde est une surface équipotentielle : − g = − ∇φ → • Le champ de gravité − g est perpendiculaire aux équipotentielles Surfaces équipotentielles g C.Grigné - UE Terre Interne 21 2 - Géoïde → − → • Le géoïde est une surface équipotentielle : − g = − ∇φ → • Le champ de gravité − g est perpendiculaire aux équipotentielles Surfaces équipotentielles g • Le géoïde est la surface équipotentielle de champ de gravité qui correspond à la surface moyenne des océans • L’anomalie du géoïde se calcule en mètres et est la différence entre l’ellipsoïde de référence et le géoïde C.Grigné - UE Terre Interne 21 2 - Géoïde Interprétation du géoïde Surface de l’eau • 1 bosse : excès de masse • 1 creux : déficit de masse Anomalie de masse Interprétation à différentes longueurs d’onde : • A petites longueurs d’onde : unités lithosphériques • A grandes longueurs d’onde : anomalies profondes, dans le manteau C.Grigné - UE Terre Interne 22 2 - Géoïde • Géoïde et anomalie de gravité sont des informations complémentaires sur la répartition des masses dans la Terre. C.Grigné - UE Terre Interne 23 2 - Géoïde • Géoïde et anomalie de gravité sont des informations complémentaires sur la répartition des masses dans la Terre. • Force gravitationnelle entre deux masses : F = (r : distance entre les deux masses). G m1 m2 Accélération de la pesanteur : F = mg donc g = r2 GMT r2 . Une anomalie de gravité dépend donc de la distance r à une anomalie de masse en 1/r2 . C.Grigné - UE Terre Interne 23 2 - Géoïde • Géoïde et anomalie de gravité sont des informations complémentaires sur la répartition des masses dans la Terre. • Force gravitationnelle entre deux masses : F = (r : distance entre les deux masses). G m1 m2 Accélération de la pesanteur : F = mg donc g = r2 GMT r2 . Une anomalie de gravité dépend donc de la distance r à une anomalie de masse en 1/r2 . • Potentiel de gravité : Φ = − GMT r Le géoïde (surface équipotentielle) peut donc “voir” des profondeurs plus grandes qu’une anomalie de gravité. (pour r > 1, 1/r > 1/r 2 ) C.Grigné - UE Terre Interne 23 2 - Géoïde WGS84 −100 −75 −50 −25 0 25 50 75 100 Anomalie du géoide, m C.Grigné - UE Terre Interne 24 2 - Géoïde WGS84 −100 −75 −50 −25 0 25 50 75 100 Anomalie du géoide, m C.Grigné - UE Terre Interne 24 2 - Géoïde Spectre du géoïde : C.Grigné - UE Terre Interne 25 2 - Géoïde Spectre du géoïde : • Géoïde représenté en terme d’harmoniques sphériques (équivalent des transformées de Fourier sur une sphère) C.Grigné - UE Terre Interne 25 2 - Géoïde Spectre du géoïde : • Géoïde représenté en terme d’harmoniques sphériques (équivalent des transformées de Fourier sur une sphère) C.Grigné - UE Terre Interne 25 2 - Géoïde Spectre du géoïde : • Géoïde représenté en terme d’harmoniques sphériques (équivalent des transformées de Fourier sur une sphère) • Lien entre degré et longueur d’onde : λ = C.Grigné - UE Terre Interne 2π RT ℓ 25 2 - Géoïde Spectre de la corrélation entre géoïde et topographie (Christophe Vigny) : C.Grigné - UE Terre Interne 26 2 - Géoïde Spectre de la corrélation entre géoïde et topographie (Christophe Vigny) : • Aux hauts degrés (= courtes longueurs d’onde) : topographie et géoïde sont bien corrélés → pour ℓ > 10, le géoïde voit les unités peu profondes, lithosphériques. • Pas de corrélation ou anti-corrélation pour ℓ < 5. C.Grigné - UE Terre Interne 26 2 - Géoïde Anomalie du géoide, m 100 −100 −75 −50 −25 0 25 50 75 50 0 −50 100 Anomalie du géoide, m −100 0 45 90 135 180 225 270 315 360 Longitude C.Grigné - UE Terre Interne 27 2 - Géoïde Remarque : Comparaison Terre et Vénus Géoïde Topographie m km C.Grigné - UE Terre Interne 28 2 - Géoïde Remarque : Comparaison Terre et Vénus Géoïde Topographie m km C.Grigné - UE Terre Interne 28 2 - Géoïde Remarque : Comparaison Terre et Vénus • Vénus : les hauts topographiques correspondent à des bosses du géoïde. Bonne corrélation entre topographie et géoïde. • Terre : aux faibles degrés ( = grandes longueurs d’onde), pas de corrélation entre topographie et géoïde C.Grigné - UE Terre Interne 28 2 - Géoïde Remarque : Comparaison Terre et Vénus • Vénus : les hauts topographiques correspondent à des bosses du géoïde. Bonne corrélation entre topographie et géoïde. • Terre : aux faibles degrés ( = grandes longueurs d’onde), pas de corrélation entre topographie et géoïde ◮ Découplage entre la lithosphère et le manteau profond (Asthénosphère de faible viscosité) C.Grigné - UE Terre Interne 28 2 - Géoïde Géoïde C.Grigné - UE Terre Interne Tomographie 29 2 - Géoïde Géoïde Tomographie Anomalie de densité positive Creux du géoide C.Grigné - UE Terre Interne 29 2 - Géoïde Géoïde Tomographie Anomalie de densité positive Creux du géoide ◮ Anti-corrélation entre géoïde et tomographie à grande longueur d’onde. C.Grigné - UE Terre Interne 29 2 - Géoïde Les anomalies de géoïde à grandes longueurs d’onde sont en lien avec la convection du manteau terrestre. C.Grigné - UE Terre Interne 30 2 - Géoïde Les anomalies de géoïde à grandes longueurs d’onde sont en lien avec la convection du manteau terrestre. L’interprétation n’est pas directe : C.Grigné - UE Terre Interne 30 2 - Géoïde Les anomalies de géoïde à grandes longueurs d’onde sont en lien avec la convection du manteau terrestre. L’interprétation n’est pas directe : • Une anomalie de densité crée une courbure de la surface de la Terre (= topographie dynamique). • Cette courbure, par rapport à l’anomalie de départ, joue en sens inverse sur l’anomalie de gravité, et tend donc à l’annuler. C.Grigné - UE Terre Interne 30 2 - Géoïde Les anomalies de géoïde à grandes longueurs d’onde sont en lien avec la convection du manteau terrestre. L’interprétation n’est pas directe : • Une anomalie de densité crée une courbure de la surface de la Terre (= topographie dynamique). • Cette courbure, par rapport à l’anomalie de départ, joue en sens inverse sur l’anomalie de gravité, et tend donc à l’annuler. • Exemple : une anomalie positive de densité ’tire’ la surface de la Terre vers le bas, ce qui crée un trou et donc une anomalie négative. C.Grigné - UE Terre Interne 30 2 - Géoïde Les anomalies de géoïde à grandes longueurs d’onde sont en lien avec la convection du manteau terrestre. L’interprétation n’est pas directe : • Une anomalie de densité crée une courbure de la surface de la Terre (= topographie dynamique). • Cette courbure, par rapport à l’anomalie de départ, joue en sens inverse sur l’anomalie de gravité, et tend donc à l’annuler. • Exemple : une anomalie positive de densité ’tire’ la surface de la Terre vers le bas, ce qui crée un trou et donc une anomalie négative. + Excès de masse = Effet dynamique Creux du géoide courbure des interfaces C.Grigné - UE Terre Interne 30 2 - Géoïde (G.F. Davies, Dynamic Earth, Cambridge Press) C.Grigné - UE Terre Interne 31 2 - Géoïde L’amplitude et le signe de l’anomalie de géoïde dépendent des flexures des différentes interfaces. Ces flexures (topographie dynamique) dépendent • de la profondeur de l’anomalie de masse, • du nombre de couches considérées dans le manteau, • du contraste de densité, • et du contraste de viscosité entre chaque couche. C.Grigné - UE Terre Interne 32 2 - Géoïde Richards and Hager, 1984; G.F. Davies, 1999 : • Pour un manteau uniforme, avec une anomalie de masse positive proche de la surface, la surface de la Terre est défléchie vers le bas, créant une anomalie négative. Mais cette anomalie étant en surface, son effet est le plus important : anomalie de géoïde légèrement positive. C.Grigné - UE Terre Interne 33 2 - Géoïde Richards and Hager, 1984; G.F. Davies, 1999 : • Pour un manteau uniforme, avec une anomalie de masse positive proche de la surface, la surface de la Terre est défléchie vers le bas, créant une anomalie négative. Mais cette anomalie étant en surface, son effet est le plus important : anomalie de géoïde légèrement positive. • A l’inverse, si une anomalie de masse positive est profonde, l’effet de la déflection de la surface domine : anomalie de géoïde légèrement négative. C.Grigné - UE Terre Interne 33 2 - Géoïde Richards and Hager, 1984; G.F. Davies, 1999 : • Pour un manteau uniforme, avec une anomalie de masse positive proche de la surface, la surface de la Terre est défléchie vers le bas, créant une anomalie négative. Mais cette anomalie étant en surface, son effet est le plus important : anomalie de géoïde légèrement positive. • A l’inverse, si une anomalie de masse positive est profonde, l’effet de la déflection de la surface domine : anomalie de géoïde légèrement négative. • Pour un manteau inférieur plus visqueux que le manteau supérieur, et une anomalie située dans le manteau inférieur : c’est le manteau inférieur qui subit le plus la déformation, et la limite noyau-manteau qui est défléchie. Comme elle est éloignée de la surface, son effet sur le géoïde est faible : anomalie du géoïde légèrement positive. C.Grigné - UE Terre Interne 33 2 - Géoïde (Hager, 1984) C.Grigné - UE Terre Interne 34 1 - Convection du manteau 2 - Géoïde et tomographie sismique 3 - Modèles de géoïde et de mouvements des plaques C.Grigné - UE Terre Interne 35 3 - Modèles Les modèles qui calculent les anomalies du géoïde obtenues à partir d’anomalies de masse dans le manteau (connues par la tomographie sismique) • résolvent les équations de Navier-Stokes pour calculer le mouvement du manteau, • en déduisent les flexures des interfaces, • et calculent le géoïde obtenu. Modèles dits instantanés de dynamique du manteau. C.Grigné - UE Terre Interne 36 3 - Modèles Résultats de tels modèles (e.g. Richards and Hager, 1984, 1989 etc.) : • Le manteau inférieur est 10 à 100 fois plus visqueux que le manteau supérieur. Valeur souvent préférée : 30 fois plus visqueux. C.Grigné - UE Terre Interne 37 3 - Modèles Résultats de tels modèles (e.g. Richards and Hager, 1984, 1989 etc.) : • Le manteau inférieur est 10 à 100 fois plus visqueux que le manteau supérieur. Valeur souvent préférée : 30 fois plus visqueux. • Il est très difficile d’expliquer le géoïde si le manteau inférieur est anormalement plus dense que le manteau supérieur. C.Grigné - UE Terre Interne 37 3 - Modèles Résultats de tels modèles (e.g. Richards and Hager, 1984, 1989 etc.) : • Le manteau inférieur est 10 à 100 fois plus visqueux que le manteau supérieur. Valeur souvent préférée : 30 fois plus visqueux. • Il est très difficile d’expliquer le géoïde si le manteau inférieur est anormalement plus dense que le manteau supérieur. • Pour expliquer le géoïde lié aux zones de subduction, il faut que les plaques plongeantes atteignent au moins 1000 km de profondeur. C.Grigné - UE Terre Interne 37 3 - Modèles Remarque : ces modèles donnent accès à des contrastes de viscosité (ex.: différences entre manteau inf. et sup.), et non à des viscosités absolues. • Les déformations des interfaces sont dues aux contraintes visqueuses C.Grigné - UE Terre Interne 38 3 - Modèles Remarque : ces modèles donnent accès à des contrastes de viscosité (ex.: différences entre manteau inf. et sup.), et non à des viscosités absolues. • Les déformations des interfaces sont dues aux contraintes visqueuses σ ∼ η C.Grigné - UE Terre Interne v d 38 3 - Modèles Remarque : ces modèles donnent accès à des contrastes de viscosité (ex.: différences entre manteau inf. et sup.), et non à des viscosités absolues. • Les déformations des interfaces sont dues aux contraintes visqueuses σ ∼ η Vitesse v de type vitesse de Stokes : v ∼ C.Grigné - UE Terre Interne v d ∆ρ g h d η 38 3 - Modèles Remarque : ces modèles donnent accès à des contrastes de viscosité (ex.: différences entre manteau inf. et sup.), et non à des viscosités absolues. • Les déformations des interfaces sont dues aux contraintes visqueuses σ ∼ η Vitesse v de type vitesse de Stokes : v ∼ v d ∆ρ g h d η σ ∼ ∆ρ g h C.Grigné - UE Terre Interne 38 3 - Modèles Remarque : ces modèles donnent accès à des contrastes de viscosité (ex.: différences entre manteau inf. et sup.), et non à des viscosités absolues. • Les déformations des interfaces sont dues aux contraintes visqueuses σ ∼ η Vitesse v de type vitesse de Stokes : v ∼ v d ∆ρ g h d η σ ∼ ∆ρ g h • Les déformations dépendent donc de ∆ρ et non de η directement. C.Grigné - UE Terre Interne 38 3 - Modèles Remarque : ces modèles donnent accès à des contrastes de viscosité (ex.: différences entre manteau inf. et sup.), et non à des viscosités absolues. • Les déformations des interfaces sont dues aux contraintes visqueuses σ ∼ η Vitesse v de type vitesse de Stokes : v ∼ v d ∆ρ g h d η σ ∼ ∆ρ g h • Les déformations dépendent donc de ∆ρ et non de η directement. • Les contrastes de η jouent sur quelles interfaces sont défléchies et à quel point. C.Grigné - UE Terre Interne 38 3 - Modèles • Modèles instantanés de dynamique du manteau : utilisent des anomalies de densité (tomographie) pour calculer l’écoulement du manteau. • Il existe des modèles calculant non seulement le géoïde mais aussi la vitesse en surface. Exemple : Ricard et Vigny, 1989, Mantle dynamics with induced plate tectonics. C.Grigné - UE Terre Interne 39 3 - Modèles Ricard et Vigny, 1989 : • Calcul sur une sphère. • Equations pour une sphère “auto-gravitante” : − − → ∇.→ v = 0 (conservation de la masse) → − → − → → 0 = − ∇P + η ∇2 − v + ∆ρ − g + ρ ∇U (quantité de mouvement) ∇2 U = −4π ∆ρ G C.Grigné - UE Terre Interne (Equation de Poisson; U : potentiel de gravité) 40 3 - Modèles Modèle sans plaques : C.Grigné - UE Terre Interne 41 3 - Modèles Modèle avec 2 plaques (2 hémisphères) : C.Grigné - UE Terre Interne 42 3 - Modèles Sans plaques C.Grigné - UE Terre Interne Avec plaques 43 3 - Modèles C.Grigné - UE Terre Interne 44 3 - Modèles C.Grigné - UE Terre Interne 45 3 - Modèles Ricard et Vigny, 1989 : • Modèle instantané de dynamique du manteau, • utilisant les anomalies de densité du manteau données par la tomographie sismique, • en considérant un manteau simple à trois couches (lithosphère + manteau sup. + manteau inf.), • avec 11 plaques à la surface. ◮ Reproduit bien les vitesses des plaques, et les grands traits du géoïde. C.Grigné - UE Terre Interne 46 3 - Modèles C.Grigné - UE Terre Interne 47 3 - Modèles WGS84 −100 −75 −50 −25 0 25 50 75 100 Anomalie du géoide, m C.Grigné - UE Terre Interne 48 3 - Modèles WGS84 −100 −75 −50 −25 0 Anomalie négative du géoide, m C.Grigné - UE Terre Interne 48