( i3 ) mépris sur la nature de l'humeur qu'ils examinaient. En effet, un autre suc que la sève gonfle un autre ordre de vaisseaux, ce sont les vaisseaux propres. D O D A R T avait subodoré cette vérité. Blanche dans les euphorbes, les apocinées, les campanules, etc. ; jaune dans la chélédoine ; résineuse dans les conifères ; sucrée dans l'érable ( acer sacharinum L. ) ; limpide dans la vigne, comme l'eau la plus pure; cette matière coule plus abondante de l'entaille supérieure , et occupe de préférence les vaisseaux de la surface ou les plus voisins des tégumens. La communication des vaisseaux propres avec ceux de la sève, n'était point facile à démontrer : cependant DE LA BAISSE et BONNET y sont parvenus au moyen de procédés très-simples. L'un imprima une couleur violette au suc blanc des euphorbes , en les plongeant dans la teinture de phyttolacca ; l'autre en faisant pomper à des fèves la teinture de garance, en vit l'extérieur prendre une couleur de lilas dont la nuance était plus foncée vers le sommet des tiges Mais si cette substance fluide qui ne ressemble en rien à la sève, est destinée, comme on l'a prétendu, à l'alimentation des racines , pourquoi, dit MAGNOL ( I ) , une plante vivace, un olivier vigoureux coupés près de la terre poussent-ils de nombreux rejetons , quoique les racines privées de toute nourriture dussent périr ? Ce n'est donc pas le suc descendu des feuilles qui nourrit les racines. J'avoue que cette opinion n'est pas dépourvue de vraisemblance. DUHAMEL est pourtant loin de la partager : voici comme il s'exprime à ce sujet au livre «5 de sa physique des arbres. « Si les racines sont ( i ) Hist. de l'Acad. roy. des sc.ences. 1 7 0 9 .