PLAN CLIMAT ENERGIE TERRITORIAL Analyse de la vulnérabilité du territoire de la Communauté d’agglomération du Grand Rodez face au changement climatique Mars 2013 266 place Ernest Granier 34 000 Montpellier Tel : 04 67 55 53 26 www.alternconsult.fr PCET Grand Rodez – Vulnérabilité ~2~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité SOMMAIRE I. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5 II. CONTEXTE CLIMATIQUE....................................................................................................... 7 III. CADRE REGLEMENTAIRE .................................................................................................... 9 III.1. POLITIQUE INTERNATIONALE .................................................................................................... 9 III.1.1. Le protocole de Kyoto ...................................................................................................... 9 III.1.2. L’engagement européen ................................................................................................. 9 III.2. DE LA POLITIQUE NATIONALE VERS UNE POLITIQUE LOCALE ................................................. 10 III.2.1. La France face au changement climatique ................................................................. 10 III.2.2. Les collectivités face au changement climatique ....................................................... 11 IV. METHODOLOGIE ................................................................................................................... 15 IV.1. IV.2. IV.3. V. OBJECTIFS .............................................................................................................................. 15 PRECAUTIONS D’USAGE ......................................................................................................... 15 MISE EN ŒUVRE ..................................................................................................................... 16 L’EVOLUTION DU CLIMAT SUR LE GRAND RODEZ ...................................................... 17 V.1. PRESENTATION DU TERRITOIRE ............................................................................................. 17 V.2. LES SCENARIOS D’EVOLUTION CLIMATIQUE SUR LE TERRITOIRE........................................... 18 V.2.1. Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest et SRCAE Midi-Pyrénées .................................. 18 V.2.2. Analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron ...................................................................... 21 V.2.3. Une modélisation à l’échelle locale .............................................................................. 27 VI. ANALYSE SECTORIELLE DE LA VULNERABILITE DU TERRITOIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ................................................................................................................... 29 VI.1. VI.2. VI.3. VI.4. VI.5. VI.6. VII. LA RESSOURCE EN EAU, SOUS TENSION ................................................................................ 29 LES RISQUES NATURELS, AMENES A S'INTENSIFIER DANS LE FUTUR .................................... 32 LA BIODIVERSITE, UN POTENTIEL ADAPTATIF A PRESERVER ................................................. 37 LA SANTE, SENSIBLE A DE MULTIPLES FACTEURS.................................................................. 41 DES FILIERES ECONOMIQUES SENSIBLES .............................................................................. 44 L’ENERGIE, TOUCHEE A TOUS LES NIVEAUX........................................................................... 48 LES COMPETENCES DU GRAND RODEZ FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE .. 52 LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ............................................................................................ 52 L’EQUILIBRE SOCIAL DE L’HABITAT ............................................................................................. 52 L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE................................................................................................... 52 L’ASSAINISSEMENT ..................................................................................................................... 53 LA PROTECTION ET LA MISE EN VALEUR DE L’ENVIRONNEMENT ................................................ 53 CONSTRUCTION, AMENAGEMENT, ENTRETIEN ET GESTION D’EQUIPEMENTS CULTURELS ET SPORTIFS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ........................................................................................................... 54 CREATION OU AMENAGEMENT ET ENTRETIEN DE LA VOIRIE D’INTERET COMMUNAUTAIRE GESTION DES PARCS DE STATIONNEMENT D’INTERET COMMUNAUTAIRE ........................................................ 54 VIII. VERS UN PLAN D’ACTIONS ................................................................................................ 55 IX. FIGURES ET TABLEAUX ..................................................................................................... 57 X. LEXIQUE ................................................................................................................................. 59 XI. BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 60 ~3~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité ~4~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité I. Introduction La loi Grenelle 2 précise que les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants ont l’obligation d’élaborer un Plan Climat Énergie Territorial « Patrimoine et Compétences ». Le Plan Climat Énergie Territorial (PCET) constitue un document d’orientation stratégique qui définit, à partir d’un bilan des gaz à effet de serre et d’une étude vulnérabilité, des objectifs et des orientations aux horizons 2020 et 2050 en termes de développement des énergies renouvelables, de maîtrise des consommations énergétiques, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique. Le PCET se construit autours de deux axes complémentaires : • L’atténuation soit la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter (atténuer) le changement climatique et l’impact de la hausse du prix de l’énergie, • L’adaptation aux conséquences des évolutions climatiques (hausse températures, évolution des précipitations, fréquence et gravité des inondations,…). des Le présent document constitue l’étude vulnérabilité du PCET de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez et consiste en un état des lieux des impacts du changement climatique sur le territoire à moyen et long terme. Les vulnérabilités et les forces des missions de la Communauté d’Agglomération au regard de ce changement climatique sont identifiées et analysées. Pourquoi réaliser une étude de la vulnérabilité du territoire aux changements climatiques ? Chaque territoire est affecté spécifiquement par le changement climatique selon ses caractéristiques géographiques, économiques et sociales, et selon les impacts physiques locaux du changement climatique attendus1. La vulnérabilité d'un territoire est définie par le GIEC2 comme le degré auquel il risque d'être affecté par des impacts négatifs du changement climatique sans pouvoir y faire face. Pour limiter le changement climatique, réduire à la source les émissions de gaz à effet de serre (GES) doit rester la priorité dans les transports, l’habitat, l’agriculture, le traitement des déchets, la production d’énergie, etc... Mais la machine climatique est difficile à freiner : la durée de vie des GES étant de plusieurs dizaines ou centaines d’années, même si l’on arrive à réduire drastiquement nos émissions, un réchauffement de notre planète est inévitable. Le réchauffement constaté au cours du siècle passé (de l’ordre de +0,7°C) conduit déjà à des évènements extrêmes (sécheresse et inondations, vents violents, déplacement de vecteurs de maladies infectieuses…), qui nécessitent d’être considérés. En l’absence de réaction de l’humanité, l’augmentation potentielle de la température 1 2 CDC Climat, Filiale de la Caisse des Dépôts pour lutter contre le changement climatique Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat ~5~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité mondiale est de l’ordre de + 4 à 6°C . Ces changements engendrent des impacts vécus dès aujourd’hui et qui pourraient se sentir pendant plusieurs centaines d’années. L’étude de vulnérabilité d’un territoire est la première étape qui mène à l’élaboration d’une stratégie d’adaptation indispensable pour faire face aux changements climatiques. Remarque : Nous abordons dans cette étude des éléments relatifs au Climat, et non à la « Météo », dont nous rappelons la différence ci-dessous. Figure 1 Définitions et différences sémantiques entre Météo et Climat ~6~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité II. Contexte climatique L'effet de serre est un phénomène naturel et nécessaire à la vie sur Terre. Naturellement présents dans l'atmosphère terrestre avec principalement de la vapeur d'eau (H2O), du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane (CH4), les Gaz à Effet de Serre (GES) retiennent une large part du rayonnement solaire et permettent ainsi le maintien sur Terre d'une température globale propice à la vie et au développement des espèces vivantes. Figure 2 L’Effet de Serre Néanmoins depuis le début de l’ère industrielle, le développement économique, historiquement fondé sur l'utilisation de sources d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz, etc.), conduit à une augmentation des concentrations de GES et fait peser un risque de modifications climatiques majeures. Aujourd’hui, les émissions anthropiques du seul CO2 sont estimées entre 6 et 8 milliards de tonnes équivalent carbone par an (soit entre 22 et 30 milliards de tonnes de CO2) et sont responsables de 55 % de l’effet de serre additionnel, dans une proportion croissante. Au cours du seul XXIème siècle, la température moyenne sur Terre pourrait augmenter de plusieurs degrés. Lorsque l'on sait que 5°C de différence ont suffi p our passer d'une ère glaciaire au climat tempéré que nous connaissons aujourd'hui, le phénomène de changement climatique et ses conséquences sont à prendre en compte très sérieusement et dès maintenant. ~7~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 3 Trajectoire des températures en fonction des émissions mondiales de GES (Source : PNUE, 2011, 2012 et RAC) Voici quelques exemples marquants d’évènements extrêmes récents3 : • A l’été 2012, la plus grave sécheresse depuis plus d’un demi–siècle a frappé près de 40% de la zone continentale des États-Unis, détruisant 88% de la récolte nationale de maïs. Des incendies de forêt, liés à cette sécheresse, ont ravagé le Colorado. Les conséquences de cet événement climatique extrême intervenu aux États-Unis ont été mondiales : les cours internationaux des denrées alimentaires ont flambé, notamment pour les produits de première nécessité comme le blé, le maïs ou le manioc, menaçant la sécurité alimentaire de centaines de milliers de personne. • Toujours à l’été 2012, la calotte glaciaire a connu sa plus forte fonte depuis le début des relevés exacts, soit 1958. • En fin d’année 2012, c’est la côte Est des États-Unis et New York qui ont été frappées par l’ouragan Sandy. Cette méga-tempête a causé des centaines de morts dans plusieurs pays (notamment en Haïti) et plusieurs milliards de dollars de dégâts. Les scientifiques estiment que la force de l’ouragan a été amplifiée de 5 à 10% par les effets du changement climatique. • En juin 2010, la Russie a été frappée par une vague de chaleur torride, qui a causé d’immenses incendies de forêt, tué des dizaines de milliers de personnes et détruit 40% de la récolte de blé nationale. Cela a contribué à une augmentation du prix alimentaires mondiaux. • La même année, des inondations record au Pakistan ont causé le décès de près de 2000 personnes, 9,5 milliards de dollars de pertes, avec des conséquences sanitaires, économiques et sociales pour 20 millions d’habitants. Ces inondations constituent la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du pays. 3 Protocole de Kyoto : Bilan et perspectives, novembre 2012, Réseau Action Climat France ~8~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité On ne sait pas avec certitude si tel ouragan ou telle tempête a un rapport direct avec le changement climatique. Mais les scientifiques sont formels : les évènements climatiques extrêmes deviendront de plus en plus violents et de plus en plus fréquents sous l’effet du changement climatique. D’autre part, il n’y a pas seulement les évènements extrêmes à appréhender mais aussi les évolutions lentes et progressives qui changeront la donne dans plusieurs dizaines d’années : comme la migration et la disparition progressive de la biodiversité, la disparition d’ici plusieurs dizaines d’années de kilomètres de côtes et d’îles,…Sans chercher à être alarmiste, il faut prendre conscience des risques dès aujourd’hui. La planète ne cesse de nous alerter depuis plusieurs années sur le dérèglement du climat qui s’accélère. Nous ne pouvons attendre pour agir, au risque de provoquer des conséquences désastreuses. Un monde avec un climat réchauffé de +6°C en moyenne serait radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. III. Cadre réglementaire III.1. Politique internationale III.1.1. Le protocole de Kyoto C’est pour éviter les risques liés au déséquilibre climatique que la Communauté internationale s'est engagée, en 1992, dans la Convention de Rio, puis plus concrètement en 1997 par le protocole de Kyoto, à diminuer les émissions de GES. Le protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005 proposait pour la première période d’engagement (2005-2012) un calendrier de réduction des émissions des six GES qui sont considérés comme la cause principale du réchauffement climatique constaté ces cinquante dernières années. Il comportait des engagements absolus de réduction des émissions pour 38 pays industrialisés (formant les parties de l’annexe 1 du Protocole de Kyoto), avec une réduction globale de 5,2 % des émissions de CO2 sur la période 2008-2012 par rapport aux émissions de 1990. Alors que le protocole a été la pièce maitresse de la mis en œuvre de la Convention Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques, il connait des limites et les engagements post-Kyoto font l’objet de négociations internationales depuis plusieurs années. L’année 2012 est une année charnière pour l’action internationale contre le changement climatique. Elle marque la fin de la première période d’engagement du protocole. La dernière conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP-18) qui s’est tenu à Doha (Qatar) en fin d’année 2012 a eu pour objectif de mobiliser les 193 pays présents pour le grand accord global prévu pour 2015. III.1.2. L’engagement européen L’Europe s’est fortement impliquée pour la mise en œuvre du protocole de Kyoto avec un objectif initial de réduire de 8% ses émissions d’ici 2012. (D’après les données d’inventaire les plus récentes (2009), les émissions totales de GES dans l’UE-15 ont baissé ~9~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité pour la sixième année consécutive et se sont établies à un niveau inférieur de 12,7% au niveau de l’année de référence - hors affectation des terres et changement d’affectation des terres). Alors que, depuis 1990, l’économie de l’UE-15, en termes de PIB, a connu une croissance considérable (près de 37%), ses émissions GES ont diminué4.) Les pays membres de l’Union Européenne mettent en œuvre depuis 2000 un Programme de lutte contre le changement climatique (PECC, réactualisé en 2005). En 2005, L’Union Européenne est la première région du monde à mettre en place un marché de quotas d’émissions CO2 pour les sites industriels. En 2009, l’Europe adopte son « Paquet-Climat-Énergie » et s’engage aux « 3x20 » à l’horizon 2020 : • Réduire de 20% des émissions de GES par rapport à 1990 • Améliorer de 20% l’efficacité énergétique • Porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale D’autre part, un premier livre vert « Adaptation au changement climatique en Europe » est publié en 2007 par la Commission européenne qui reconnait qu’il ne sera plus possible d’éviter toutes les conséquences du changement climatique et qu’il est donc nécessaire de développer des stratégies d’adaptation. La Commission a ensuite publié en 2009 un livre blanc « Adaptation au changement climatique : vers un cadre d’action européen ». Elle y présente un cadre d’action européen ayant pour objectif la prise de mesures réduisant la vulnérabilité de l’Union Européenne, avec une mise en œuvre des actions prévue à partir de 2013. III.2. De la politique nationale vers une politique locale III.2.1. La France face au changement climatique Le Programme National de lutte contre le changement climatique (2000) définit la politique Climat de la France qui repose sur deux axes complémentaires : l’atténuation (la réduction des émissions des GES) et l’adaptation (aux conséquences du changement climatique). La France a instauré un plan d’action national afin de respecter son engagement envers le protocole de Kyoto : Le Plan Climat 2004-2012. En 2005, la France a affirmé que la lutte contre le changement climatique était une priorité énergétique au niveau national et s’est fixé comme objectif une réduction de 75% de ses émissions d’ici 2050, soit le « Facteur 4 ». La stratégie nationale d’adaptation a été validée par le Comité Interministériel pour le Développement Durable le 13 novembre 2006. Elle retient les principes suivants pour la mise en œuvre de l’adaptation : 4 Rapport de la commission au Parlement Européen et au Conseil – Progrès accomplis dans la réalisation des objectifs assignés au titre du protocole de Kyoto – COM(2011)624final – 7.10.2011 ~ 10 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité • le souci de l’équité, qui exige d’associer toutes les collectivités et catégories socioprofessionnelles susceptibles de subir les conséquences du changement climatique ; • l’anticipation des situations de crise, autant que cela sera possible ; • le fait que le recours aux dispositifs d’assurance, privés ou publics, est important pour la gestion du risque climatique mais que ce recours devra être complété d’actions de diminution des risques pour éviter de retarder des décisions d’adaptation nécessaires ; • le fait que les aides et les subventions ne doivent pas conduire à faire perdurer des situations sans issue, mais plutôt favoriser les évolutions et les diversifications économiques dans une optique de développement durable ; • le souci d’articulation avec l’atténuation ; • la recherche d’actions présentant d’autres avantages, en dehors du changement climatique Le Grenelle de l’Environnement est un ensemble de rencontres politiques organisées au niveau national en 2007, visant à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement durable, dont la question du climat. Il donna lieu dans un premier temps à un projet de loi dit « Grenelle I » adopté en 2009, puis au « Grenelle II », qui détaille les modalités d'application du Grenelle I par objectif, chantier et secteur. Le Grenelle de l’Environnement a renforcé le rôle à jouer par les collectivités dans ces questions et a instauré la création des Schéma Régionaux Climat-Air-Énergie (SRCAE) et l’obligation pour les grandes collectivités territoriales et EPCI (de plus de 50 000 habitants) d’élaborer un Plan Climat Énergie Territorial (PCET) portant sur des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Le Plan National d’Adaptation au changement climatique prévu par la loi Grenelle I, a été finalisé en juin 2011. Il est le premier plan de cette ampleur publié dans l’Union européenne. Il a pour objectif de présenter des mesures concrètes, opérationnelles pour préparer, pendant les cinq années suivantes, de 2011 à 2015, la France à faire face et à tirer parti de nouvelles conditions climatiques. Ce plan fixe plus de 200 actions sur des sujets aussi divers que la lutte contre les inondations et l’adaptation des zones littorales, la préservation de la ressource en eau, l’évolution des forêts, etc…. Il doit être décliné dans les SRCAE et les PCET. III.2.2. Les collectivités face au changement climatique La loi Grenelle 2 a renforcé les dispositifs locaux : Les PCET deviennent obligatoires pour les régions, les départements, les communautés urbaines, les communautés d'agglomération ainsi que les communes ou communautés de communes de plus de 50 000 habitants. Les PCET doivent être compatibles avec les objectifs et les orientations du SRCAE. ~ 11 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Sur le volet « qualité de l'air », la loi Grenelle 2 renforce les Plans de Protection de l'Atmosphère (PPA), en particulier pour réduire les niveaux de particules et d'ozone dans les centres urbains, dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants. Les documents d'urbanisme doivent à présent prendre en compte les problématiques liées au changement climatique. De plus, les SCoT et PLU doivent prendre en compte les PCET. Ces modifications doivent intervenir à l'occasion de la révision des documents d'urbanisme, et en tout état de cause au plus tard le 1er janvier 2016. Des bilans d'émissions GES sont devenus obligatoires pour l'État, pour les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants, pour les personnes morales de droit public de plus de 250 personnes, et pour les entreprises privées de plus de 500 salariés. C’est dans ce contexte de politique climat national renforcé par le Grenelle Environnement que la Région Midi-Pyrénées a élaboré son SRCAE et que le PCET du Département de l’Aveyron est en cours d’élaboration. III.2.2.1. Le SRCAE Midi-Pyrénées La Région Midi-Pyrénées a dans un premier temps engagé un PCET en 2009 dans le cadre d’une lutte contre le changement climatique effective depuis 2000. En accord avec la réglementation nationale (Loi Grenelle), elle a depuis élaboré son Schéma régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie. Le SRCAE constitue le cadre de référence régional en matière d’énergie et de qualité de l’air. Il présente les orientations à suivre par les collectivités sur le territoire, notamment à travers leurs PCET. Le SRCAE Midi-Pyrénées a été adopté en juin 2012. Le document est évolutif : les données recensées dans ce schéma ont vocation à être réévaluées d'ici 5 ans, tout comme les objectifs et les orientations fixés dans ce document. Les travaux on été menés autour des deux grands axes de la politique climatique : l’atténuation et l’adaptation. Ainsi, le volet adaptation révèle que de nombreux secteurs (en particulier agriculture, filière forestière, tourisme et énergie) ou territoires sont climatodépendants ou impactés. Les principaux enjeux significatifs identifiés pour le Grand Sud-Ouest vis-à-vis des conséquences du changement climatique sont : ~ 12 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Les stratégies d’atténuation et d’adaptation du territoire aux changements climatiques sont complémentaires. Ainsi 5 objectifs stratégiques interreliés sont déterminés par le SRCAE : Les 5 objectifs stratégiques du SRCAE Midi-Pyrénées 1. Réduire les consommations énergétiques (sobriété et efficacité énergétiques) 2. Réduire les émissions de gaz à effet de serre 3. Développer la production d’énergies renouvelables 4. Adapter les territoires et les activités socio-économiques face aux changements climatiques 5. Prévenir et réduire la pollution atmosphérique Nous retenons l’objectif stratégique consacré à l’adaptation des territoires aux changements climatiques suivant : « Adapter les territoires et les activités socioéconomiques face aux changements climatiques ». L’objectif général énoncé dans le SRCAE est « que chacun pense à se projeter dans l’avenir et que, pour chaque projet, réflexion de nouvelle organisation, de doctrine, etc., la question de sa durabilité dans le cadre du climat de demain soit posée ». Bien que cet objectif soit difficilement quantifiable, il est demandé que les informations sur le climat passé et prévisible soient mises à disposition, ainsi que les initiatives intéressantes. En revanche, chaque secteur climato-dépendant concerné par une orientation est à surveiller. De nombreux indicateurs peuvent être listés, comme autant de points d'alerte. ~ 13 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Les indicateurs liés à l’objectif (SRCAE) Trois types d'indicateurs sont à envisager : sur le changement climatique : • séries de données météorologiques en différents points de la région • indicateurs de l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (Communauté de Travail des Pyrénées) sur le suivi de la prise en compte de mesures d'adaptation : • documents d'urbanisme et PPR faisant référence à une problématique d'adaptation au changement climatique (DREAL) permettant d'apprécier l'interdépendance de nos territoires et activités avec les conditions climatiques, alimentant la réflexion et la prise de conscience : • volumes des prélèvements d'eau par types d'usage (Agence de l'eau AdourGaronne) • indicateurs sur les activités climato-dépendantes (fréquentation touristique, autres indicateurs à construire) • indicateur caractérisant l’îlot de chaleur : différence de température, en période de canicule, entre le centre des agglomérations de Midi-Pyrénées, et la périphérie de celles-ci Les orientations spécifiques à l’objectif « Adapter les territoires et les activités socio-économiques face aux changements climatiques » du SRCAE sont les suivantes : 35ada Sensibiliser les structures, les populations et les institutions à la nécessité de s’adapter aux changements climatiques 36ada Prendre en compte les évolutions des risques naturels dues aux changements climatiques, en particulier dans un contexte de canicules ou autres événements extrêmes plus intenses/fréquents, afin de protéger les populations et les biens, et préserver leur qualité de vie 37ada Préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques, en anticipant les conflits d’usage 38ada Adapter les filières économiques très climato-dépendantes, soit les filières agricole, forestière, touristique et la production d'énergie 39ada Pérenniser la capacité d'adaptation de la biodiversité III.2.2.2. Le PCET de l’Aveyron Le Département de l’Aveyron réalise actuellement son Plan Climat avec un volet sur la vulnérabilité du territoire départemental au changement climatique. Trois scénarii calqués sur les travaux de modélisation du GIEC ont été comparés pour trois horizons temporels ~ 14 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité distincts moyennés sur une période de trente ans centrée sur les années 2030, 2050 et 2080. L’ensemble du PCET est en cours et l’entrée en vigueur est prévue à l’automne 2013. IV. Méthodologie IV.1. Objectifs A travers cette analyse de la vulnérabilité du territoire aux effets du changement climatique, la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez souhaite initier une démarche prospective qui alimentera l’élaboration d’un plan d’actions pour une stratégie d’adaptation cohérente intégrant l’ensemble des enjeux sectoriels (eau, risques,…) propres au territoire. Cette approche est basée sur des analyses bibliographiques et des dires d’experts sur les connaissances actuelles des conséquences du changement climatique déjà observées, et projetées via la comparaison de scénarios prospectifs. Un diagnostic de vulnérabilité permet d’identifier et distinguer les signes observables d’un problème et son origine. Ce diagnostic de vulnérabilité au changement climatique permet d’une part d’évaluer qualitativement la vulnérabilité du territoire, et d’autre part de hiérarchiser ce niveau de vulnérabilité. Cette étude a ainsi pour vocation de sensibiliser et mobiliser sur l’importance du volet « adaptation » du Plan Climat, en mettant en valeur les enjeux prioritaires constatés. IV.2. Précautions d’usage Nous attirons votre attention sur les nombreuses incertitudes qui accompagnent l’évaluation des enjeux. L’exercice ne consiste en aucun cas à prévoir l’avenir mais à donner les éléments clés et les points de vigilance pour mieux anticiper les conséquences probables de l’évolution du climat sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez. Il s’agit de donner les éléments d’exploration de futurs possibles et de l’analyse des interrelations entre les modélisations de l’évolution du climat et les éléments du territoire étudié. Par ailleurs, alors que des simulations de l’évolution du climat sont effectuées à l’échelle des régions voir des départements, il est très difficile d’apporter des précisions à une échelle plus fine comme une communauté d’agglomération ou une ville. C’est au regard de son contexte régional voir départemental que l’analyse de la vulnérabilité du territoire du Grand Rodez est effectuée. Les modélisations sont faites à l’échelle planétaire (modélisations du GIEC), puis régionalisées par Météo-France pour obtenir un modèle Français. Une descente à l’échelle statistique s’opère ensuite pour avoir un climat moyen local à une maille donnée. La difficulté majeure pour définir la vulnérabilité, puis une politique d’adaptation, au changement climatique pour un territoire réside dans le traitement de l’incertitude. On identifie trois niveaux d’incertitude5 : • 5 l’incertitude sur le scénario global d’évolution du climat : le phénomène de changement climatique n’aura pas les mêmes conséquences selon le scénario ADEME ~ 15 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité d’émissions de gaz à effet de serre et donc d’augmentation de la température moyenne du globe qui se réalise (+2°C ?, +4°C ?) ; • l’incertitude sur la façon dont les différents scénarios globaux se traduisent à l’échelle locale : la manière dont le changement climatique va affecter la fréquence et l’intensité de certains évènements climatiques extrêmes dans certaines régions géographiques varie selon les modèles climatiques à l’échelle locale ; • l’incertitude sur la réponse des grands cycles (par exemple l’eau), des écosystèmes (par exemple la forêt) et des sociétés (par exemple l’évolution démographique) aux changements globaux et locaux du climat. IV.3. Mise en œuvre La présente étude est le résultat d’une part de l’analyse bibliographique des études existantes (SRCAE, analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron, SCoT,…), et d’autre part la consultation de « l’expertise collective locale », à travers la rencontre des acteurs internes et externes à l’institution (ARPE, ADEME, Agence de l’Eau Adour-Garonne, ORAMIP,…). Voici les quatre étapes de la méthodologie employée : Figure 4 Méthodologie employée et étapes de l’analyse de la vulnérabilité du territoire du Grand Rodez aux changements climatiques ~ 16 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité V. L’évolution du climat sur le Grand Rodez V.1. Présentation du territoire La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez se situe en Région Midi-Pyrénées, dans le Département de l’Aveyron, au cœur d’un espace rural, vaste et de faible densité. Le territoire du Grand Rodez bénéfice d’un climat océanique humide influencé par un climat de montagne. Comme le reste du Département, le territoire est généralement sujet à des étés chauds et des hivers froids. Le territoire du Grand Rodez se décompose en 65% de surfaces agricoles, 19% de surfaces constructibles et 16% de zones naturelles. L’Agglomération se compose de 8 communes et s’étend sur plus de 19 000 hectares. Elle compte 55 932 habitants en 2010. Rodez, préfecture de l’Aveyron, est une des quatre aires urbaines du Département. Commune Figure 5 6 Surface (ha) Nb habitants Druelle 3600 2043 Luc-la-Primaube 2685 5892 Le Monastère 673 2201 Olemps 1400 3300 Onet-le-Château 4000 11639 Rodez 1118 25 974 Sainte-Radegonde 3000 1715 Sébazac-Concourès 2600 3168 6 Surface et nombre d’habitant des communes de l’agglomération du Grand Rodez INSEE, recensement 2010 ~ 17 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 6 V.2. Les 8 communes du La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez (source : Grand Rodez) Les scénarios d’évolution climatique sur le territoire V.2.1. Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest et SRCAE Midi-Pyrénées Un important travail de diagnostic a été effectué pour le compte de la DATAR dans la cadre de l’étude MEDCIE7 Grand Sud-Ouest en 2010, sur lequel la Région et l’Etat se sont appuyés pour élaborer le SRCAE de Midi-Pyrénées. Il ressort de l’étude dans un premier temps que la région Midi-Pyrénées est déjà touchée. On relève en effet des anomalies de température, avec une hausse des maximales estivales particulièrement marquée depuis le début des années 1990. Le Sud-Ouest a ainsi subi une hausse de 1,1 °C des températures moyennes au cours du XXe siècle. 7 Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest, 2010 – Stratégies territoriales d'adaptation aux changements climatiques dans le Grand Sud-Ouest, Sogreah ~ 18 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Au cours de cette étude, Météo-France a mené une analyse du climat futur dans le Grand Sud-Ouest selon plusieurs scénarios (optimiste, médian, pessimiste). Elle met en avant des modifications significatives aux horizons 2030 et 2050 sur l’ensemble du territoire. Ci-dessous sont présentés les résultats extraits du SRCAE de la Région Midi-Pyrénées : Augmentation des températures moyennes annuelles Selon les différents scénarios, d'ici 2030, les écarts à la référence (moyennes recensées sur la période 1971-2000) pourraient s'échelonner entre +0,8 et +1,4 °C. Des écarts qui se creusent à l'horizon 2050, atteignant +1,8 à +2,2 °C selon les scénarios « médian » et « pessimiste », tandis que le scénario «optimiste » demeure dans des écarts similaires à ceux de 2030. Il est important de noter que malgré une tendance générale au réchauffement dans l'ensemble du Grand Sud-Ouest pour le XXIe siècle, cette augmentation des températures n'empêchera pas la survenue de vagues de froid : des phénomènes exceptionnels qui posent d'autres types de défis en termes d'adaptation. 5,5°C Figure 7 Moyenne des températures estivales selon le scénario médian aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) Intensification des épisodes de canicule en été La canicule de 2003 risque de devenir un événement banal en Midi-Pyrénées dans les décennies à venir. C'est en effet en été, et principalement dans le centre du Grand Sud-Ouest, que la hausse des températures pourrait être la plus marquée en France, avec des écarts à la référence de +1,2 à +1,8 °C à l'horizon 2030, et po uvant atteindre +3,5 °C dans le centre de la région d'ici 2050. Ces écarts pourront être très nettement supérieurs à ceux projetés pour l'hiver. Ils pourront se traduire par des épisodes plus fréquents de canicule. À l’horizon 2030, les trois scénarios sont homogènes et mettent en avant une sensibilité de l’Ouest du territoire régional, alors que les espaces de montagne des Pyrénées et du Massif central semblent relativement épargnés. ~ 19 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Pour l’horizon 2050, le découpage territorial resterait globalement le même, avec un renforcement des tendances amorcées en 2030 et une réduction des zones épargnées. 900 jours Figure 8 Nombre de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule selon le scénario médian aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) Amplification des sécheresses Une diminution modérée, mais généralisée, des précipitations annuelles moyennes pourrait être à prévoir à l'horizon 2030. Une baisse qui serait encore plus marquée en été à l'horizon 2050, affectant plus particulièrement l'Ouest du territoire. Ce phénomène aurait des conséquences directes sur la sensibilité du territoire aux sécheresses. À l'horizon 2030, le Grand Sud-Ouest devrait ainsi passer 10 à 30 % du temps en état de sécheresse, avec des pics très localisés atteignant 40 % (contre 10 à 15 % à l'heure actuelle). D'ici 2050, selon les scénarios « médian » et « pessimiste », une majorité du territoire passerait au moins 30 % du temps en état de sécheresse, ce pourcentage pouvant s'élever à 70 % sur certaines zones géographiques pendant la période estivale, notamment les Pyrénées. ~ 20 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité 80% Figure 9 Pourcentage du temps passé en état de sécheresse selon le scénario médian aux horizons 2030,2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) V.2.2. Analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron Le Conseil Général de l’Aveyron a mené une analyse de la vulnérabilité de son territoire face aux changements climatiques dans le cadre de son PCET. L’étude présente dans un premier temps les constats actuels du climat, puis l’analyse et la comparaison de 3 scénarios de l’évolution climatique pour trois horizons temporels 2030, 2050 et 2080. Nous présentons ci-après les résultats de cette étude sur le département de l’Aveyron. Les constats actuels Évolution de la température Le département de l’Aveyron dispose de 5 stations de relevés de température suffisamment longs pour étudier le climat, réparties sur son territoire (Brommat, SallesCuran, Millau, Huparlac, Quins). Météo France a réalisé une analyse de ces 5 stations et des données collectées. La station de Brommat a été prise comme référence pour décrire l’évolution des températures dans le département. ~ 21 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 10 Évolution des températures moyennes constatées sur la station de Brommat (source : Météo-France). Valeurs moyennes pointées en noir ; droite de tendance tracée en rouge et moyenne glissante sur 15 ans en jaune. En 60 ans, les températures moyennes ont augmentées environ de +1,2°C (Indice de confiance : 0.247). Les températures baissent à partir des années 1950 jusqu’au début des années 1970 puis une croissance assez nette suivie d’une légère stagnation, voire une décroissance, peut être observée sur les dernières années. Ainsi entre 1970 et 2010, les températures moyennes ont augmenté d’environ 2,16°C . Cette augmentation est supérieure à celle du territoire français et similaire à celle du Sud-Ouest. En descendant au niveau saisonnier, les tendances sont toujours positives et semblent un peu plus marquées sur l’hiver et l’été. Cette hausse moyenne des températures s’accompagne d’une baisse du nombre de journées avec gel sur un pas de temps identique et d’une hausse du nombre de journées estivales (c’est-à-dire les jours où la température excède 25°C). Figure 11 Évolution du nombre de journées estivales et du nombre de jours avec gel (source : Météo-France) Évolution de la pluviométrie ~ 22 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Le département de l’Aveyron est un département relativement homogène en termes de pluviométrie à l’exception du Nord-Est qui présente des volumes de précipitation plus importants et du Sud avec des volumes plus faibles. Figure 12 Pluviométrie moyenne sur la période 1971-2000 (Source : MEDCIEDATAR) Les relevés pluviométriques sur la commune de Montbazens ont été choisis comme référence. Figure 13 Évolution de la pluviométrie en Aveyron depuis 1972 (source : MétéoFrance) ~ 23 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité D’après la Figure 13, la pluviométrie a augmenté entre les périodes 1961-1980 et 1980-2000. La tendance au cours des 50 dernières années met en évidence un déséquilibre entre la saison agricole (plus arrosée) et la saison de recharge (tendance négative). Un déséquilibre entre les quatre saisons classiques est à noter, avec une augmentation significative au cours du printemps et de l’automne, et une tendance à la baisse ou à la stabilisation des précipitations hivernales et estivales. Cette figure montre la tendance de la diminution de pluviométrie en hiver de moins 3,7% en moyenne entre 1981 et 2000. En hiver, la pression sur la ressource en eau est moins forte, mais c’est une période qui est importante pour la recharge en eau des nappes phréatiques. Évolution des sècheresses agricoles On caractérise l’évolution de l’humidité des sols à partir d’une analyse climatologique (méthode de « réanalyse »). Les occurrences de sécheresse modérées augmentent un peu moins sur le Sud-Ouest du département que sur le Nord-Ouest. En revanche, les sècheresses sévères, moins fréquentes que les précédentes, ont tendance à revenir plus régulièrement sur le Sud-Est que le Nord-Ouest. Figure 14 Évolution de l’indice de sècheresse des sols en Aveyron depuis 1959 (source : Météo-France) Les scénarii climatiques Trois scénarii de l’évolution du climat issus des travaux de modélisations du GIEC ont été étudiés pour le territoire de l’Aveyron : optimiste, médian et pessimiste. Les résultats des ~ 24 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité simulations ont été cartographiés pour trois horizons temporels distincts moyennés sur une période de 30 ans sur les années 2030, 2050 et 2080. Une modélisation climatique n’ayant pas pour vocation de faire des prévisions mais bien d’apporter les premiers éléments de sensibilisation sur les impacts du changement climatique sur le territoire, il a été choisi de présenter le scénario le plus général et le plus équilibré à savoir le scénario A1B (modèle ARPEGE V4.6 de Météo France) pour lequel ont été observées les évolutions des paramètres suivants : Paramètres étudiés Unités retenues Température Écart à la référence en degrés Précipitations Écart à la référence en pourcentage Canicule Nombre cumulé de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule Sécheresse Pourcentage du temps passé en situation de sécheresse sur une période de 30 ans La référence correspond à la période 1971-2000. ~ 25 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 15 Évolution des températures, des précipitations, des durées de canicule et de sécheresse sur le département de l’Aveyron à horizon 2030, 2050 et 2080 (Scénario A1B – modèle ARPEGE V4.6 de Météo France) Situation à court terme - 2030 En 2030, les évolutions climatiques simulées sur le département seraient encore très limitées. La hausse de la température n’est pas de nature à entraîner des conséquences significatives. Des disparités apparaitraient selon les saisons avec une variation plus marquée en été (+1,6 à 1,8°C). Les précipitations p ourraient évoluer très peu. Il est à noter que certains scénarios simulent même une légère augmentation de la pluviométrie moyenne annuelle. Cependant pour la période hivernale, tous s’accordent sur une baisse globale pouvant attendre les 10%. L’augmentation des vagues de chaleur traduites en jours de canicule commencerait à se faire sentir à l’ouest du département. Situation à moyen terme - 2050 La hausse de températures moyennes annuelles se creuserait un peu plus pour atteindre +1,8°C avec là encore une forte variatio n en période estivale de +2,2°C. L’évolution des précipitations serait très peu sensible par rapport à 2030. Par contre les phénomènes de vague de chaleur s’intensifieraient assez significativement et de façon très hétérogène sur le territoire. Une augmentation progressive d’Est en Ouest pourrait être maintenant clairement visible. Situation à long terme - 2080 Une hausse globale entre +3°C et +3,5°C ne serait p as sans conséquence sur les activités du territoire et le bien-être de ses habitants. De plus les températures moyennes de saison pourraient être largement chamboulées avec notamment des températures estivales pouvant augmenter jusqu’à +4°C. ~ 26 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité L’évolution de la pluviométrie ne serait pas négligeable avec une baisse jusqu’à 30% légèrement plus marquée en hiver. Sachant que la saison de recharge des nappes phréatiques s’étale de septembre à mars, ces données donnent une idée de la disponibilité en eau et des enjeux à venir notamment pour les secteurs les plus demandeurs tels que l’agriculture, l’énergie ou encore les usages domestiques. A noter également l’apparition d’importantes disparités sur le département avec un gradient de diminution Sud-Est / NordOuest. Quant à la problématique de la sécheresse elle se renforcerait sur tout le territoire avec notamment des conséquences sur le secteur agricole et sur les risques de feux de forêt. En bref Alors que ces quarante dernières années, la température sur le territoire du département a connu une hausse de 2,16°C (1°C de pl us que la moyenne nationale), les modélisations de l’évolution du climat révèlent que l’Aveyron pourrait gagner 3°C au minimum d’ici 2080. Les précipitations pourraient être en baisse de 10 à 30%, et le phénomène de sécheresse s’accroître dans une proportion de 40 à 60%, avec jusqu’à 300 jours de canicule sur un cycle climatique (30 ans – soit 10 jours consécutifs de canicule/an). V.2.3. Une modélisation à l’échelle locale Voici les résultats des simulations de l’évolution des températures et des précipitations à horizon 2030 et 2080 avec l’outil de modélisation SCAMPEI8 pour la ville de Rodez. Il s’agit bien sûr d’un exercice prospectif qui donne des éléments sur des tendances probables. La simulation est basée sur le scénario du GIEC-A1B (modèle LMDZ), la période de référence est 1961-1990. Evolution T° 2000-2080 à Rodez 25,0 T° max : + 5,2 °C 20,0 15,0 T° min : + 3,4°C 10,0 5,0 0,0 Actuelle 2030 2080 Figure 16 Évolution tendancielle des températures diurnes maximales et minimales à Rodez en 2030 et 2080 (source : modélisation SCAMPEI) 8 SCAMPEI : Scénarios Climatiques Adaptés aux zones de Montagne : Phénomènes extrêmes, Enneigement et Incertitudes, CNRM - GAME ~ 27 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Evolution des précipitations 2000-2080 à Rodez mm - 27% annuel 300 250 200 actuel 2030 150 2080 100 50 0 automne Figure 17 été hiver printemps Évolution prospective des précipitations à Rodez en 2030 et 2080 (source : modélisation SCAMPEI) Ces résultats pour la ville de Rodez confortent les tendances sur le département de l’Aveyron présentant une augmentation probable de la température (max : +5,2°C / min : +3,4°C) et une modification probable des précipitat ions (-27%) à horizon 2030 et 2080. ~ 28 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité VI. Analyse sectorielle de la vulnérabilité du territoire face au changement climatique Pour l’ensemble des thèmes identifiés, nous rappelons les enjeux au niveau régional et/ou départemental, puis les spécificités à l’échelle du territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez. VI.1. La ressource en eau, sous tension La conjugaison d'un réseau hydrographique dense et de deux châteaux d’eau (Pyrénées et Massif central) dotent Midi-Pyrénées d’une ressource en eau abondante. Malgré tout, le territoire régional connaît des déficits chroniques en été : avec de faibles pluies, certains cours d’eau subissent des étiages sévères à des périodes où la ressource est fortement sollicitée, notamment pour l’irrigation agricole. Une étude menée sur le bassin Adour Garonne prévoit une diminution possible du niveau des nappes et des débits de l’ordre de 16% en hiver, jusqu’à 36% en été, et une baisse de 25% des débits d’étiage. Ainsi les pénuries d’eau déjà révélées durant certaines périodes de l’année risquent de s’aggraver. La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez ne semble pas être dans une situation critique à première vue, elle bénéficie des ressources en eau du Massif Central. Le territoire est alimenté pour l’eau potable exclusivement en eaux de surface, acheminée sur plusieurs dizaines de km (30 à 70 km selon la source). Il est desservi par trois structures9 : Le Syndicat d’AEP de Rignac Montbazens, qui alimente tout l’Ouest de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, (captages sur le plateau de l’Aubrac) Le Syndicat d’AEP du Ségala, qui aliment le sud Est de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez (lacs du Lévézou) - La régie municipale de la Commune de Rodez (captages de sources de Mauriac – Lévézou) ; pour cette dernière, la demande d'autorisation et de protection réglementaire est en cours. Cependant, les usages qui dépendent de la ressource en eau sont multiples : l'irrigation des cultures, la production d'énergie en amont (hydroélectricité) et en aval (nucléaire), certains processus industriels, le tourisme (rivières, lac à proximité), le traitement des rejets d’eaux usées, l'approvisionnement en eau potable, etc… La combinaison de certains facteurs avec le changement climatique aura des impacts encore mal connus sur la disponibilité de cette ressource (croissance démographique, changement d’occupation des sols,…). Il y aura très probablement un renforcement des conflits d’usage déjà existants, surtout lors de la période estivale. Par ailleurs, le changement climatique pourrait aussi altérer la qualité de l'eau (augmentation de la température des cours d’eau, moindre dilution des polluants,…), ce qui aurait des conséquences économiques (coût des traitements de l’eau) et sur la biodiversité locale. Que ce soit en termes de quantité ou de qualité, le changement climatique risque d’accentuer les pressions existantes. 9 SCoT ~ 29 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité La rivière Aveyron et plusieurs affluents traversent le territoire. L’état écologique actuel de la plupart des masses d’eau du territoire est dégradé par des pressions domestiques, hydromorphologiques ou agricoles10. Globalement, les cours d’eau traversant le territoire sont fortement anthropisés et nécessitent des améliorations importantes au niveau de l’hydromorphie. Neuf ont un objectif de bon état écologique 2021, trois ont un objectif de bon état pour 2027. Les principales menaces et opportunités liées à la ressource en eau sont récapitulées dans le tableau ci-dessous. Menaces et opportunités pour la ressource en eau Menace / Opportunité (M) - Étiage plus sévère et assecs plus fréquents - Baisse de la pluviométrie sur certaines périodes (modélisations incertaines sur les précipitations) et augmentation des périodes de sécheresse (M) Diminution de la capacité de dilution des polluants du fait des faibles débits d'étiage, réchauffement de l'eau Conséquences pour le territoire et ses habitants Conflit d'usage : AEP, industrie, production d'énergie (hydroélectricité, refroidissement des centrales), agriculture, tourisme. Facteurs d’accentuation - La multiplication des captages et l’anthropisation des cours d’eaux - L’insuffisance de la protection des points de captage (eau potable) La question se pose autant sur la quantité que sur la qualité de l’eau selon les usages. Augmentation de la pollution, eutrophisation, développement de bactéries dans l'eau pour l’AEP, du milieu naturel, pour les activités touristiques,… La pollution des eaux liée aux activités anthropiques (O) Prise de conscience Multiplication des mesures de l’ensemble des de préservation de la menaces liées au ressource en eau changement climatique sur la quantité et la qualité de l'eau Tableau 1 Menaces et opportunités pour la ressource en eau sur le territoire du Grand Rodez 10 Convention-cadre Adour Garonne 2012-2014. ~ 30 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 18 État des masses d’eau superficielles du territoire de l’Agglomération du Grand Rodez, aout 2011 (source : Agence de l’eau Adour Garonne) La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez a notamment signé une convention-cadre avec l’Agence de l’Eau Adour Garonne sur la période 2012-2014, en faveur de l’eau et des milieux aquatiques. Le bassin versant de la rivière Aveyron, quant à lui, fait l’objet d’un contrat de rivière. Une association de préfiguration vient d’être créée et associe les 3 structures compétentes depuis Séverac-le-Château jusqu’à Najac, dont le Grand Rodez. ~ 31 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 19 État et objectifs des masses d’eau du territoire de l’Agglomération du Grand Rodez (source : Convention Cadre avec l’Agence de l’eau Adour Garonne, 2012-2014) La question de la ressource en eau est centrale, car elle est présente dans l’ensemble des secteurs d’activités du territoire, et des compétences de l’agglomération : développement économique, aménagement du territoire, social, politique de la ville, assainissement, protection et mise en valeur de l’environnement. Ainsi, la protection de la ressource en eau doit être prise en compte dès aujourd’hui, car elle concerne à la fois le court, moyen et long terme. Cependant, les données existantes et la connaissance actuelle ne permettent pas de bien prendre en compte la vulnérabilité de la ressource en eau face au changement climatique. Le manque de connaissance du débit « naturel », du fait de la forte anthropisation des cours d’eaux rend l’analyse plus difficile. VI.2. Les risques naturels, amenés à s'intensifier dans le futur Pour certains risques, comme le retrait-gonflement des argiles ou les feux de forêt, les évolutions sont assez bien comprises. En revanche, pour les inondations fluviales et les tempêtes, l'incertitude est beaucoup plus importante. Les communes de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez ont déjà subi des tempêtes et des inondations avec coulées de boue. ~ 32 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité INSEE Commune Tempête Inondations et coulées de boue 1 12090 Druelle 1 12133 Luc 1 12146 Monastère 1 2 12174 Olemps 1 1 12176 Onet-le-Château 1 4 12202 Rodez 1 3 12241 Sainte-Radegonde 1 2 12264 Sébazac-Concourès 1 1 Éboulement de terrain 1 Figure 20 Nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles en lien avec le climat pour les communes de l’agglomération du Grand Rodez depuis 1982 (source : d’après la bdd GASPAR de prim.net) Le retrait-gonflement des argiles Le retrait-gonflement des argiles est lié à l'alternance de précipitations (fortes ou classiques) avec des périodes de sécheresse. Les sols argileux se rétractent, ce qui provoque des dommages (fissures) sur les habitations, principalement les logements individuels. Ce risque ne présente pas de danger vital, mais il a des conséquences économiques importantes. La Région Midi-Pyrénées est particulièrement concernée par ce type de catastrophe naturelle, dont le coût global pour les assurances s'est élevé à 3,9 milliards d'euros sur la période 1989-2003. L’aléa retrait-gonflement des argiles semble nul à faible sur le territoire du Grand Rodez avec quelques zones à risque moyen. Par ailleurs, aucun arrêté de catastrophe naturel concernant cet aléa n’a été déclaré depuis 1982. ~ 33 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 21 Carte du risque de retrait-gonflement des argiles sur l’agglomération du Grand Rodez (source : www.argile.fr, BRGM) Les feux de forêt A l’échelle de la Région, la mission interministérielle mandatée sur le sujet en 2010 conclue que ce risque va s'intensifier dans les territoires qui y sont déjà exposés – ce qui est le cas de certaines zones de Midi-Pyrénées. On devrait aussi observer une propagation de l'aléa vers le Nord et en altitude, avec l'apparition de nouvelles zones concernées. En Aveyron, le total des feux inventoriés de 1992 à 2003 correspondent à 2 729 ha, principalement dans les Grands Causses, les vallées du Tarn et de la Truyère. Bien que les incendies de forêt soient beaucoup moins meurtriers que la plupart des catastrophes naturelles, ils n’en restent pas moins très coûteux en termes d’impact humain, économique, matériel et environnemental. Grâce à la prise en compte des conditions météorologiques, l’indice de feu Météo (IFM) indique le risque global d’incendie en synthétisant le danger d’éclosion et le danger de propagation. ~ 34 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 22 Nombre de jours ou l’Indice Forêt Météo est supérieur à 14 (Source : Mission interministérielle sur l’extension des zones sensibles aux feux de forêts, 2010) Le massif forestier est peu important sur le territoire du Grand Rodez. Du fait d’une faible exposition au risque, l’agglomération est peu vulnérable aux feux de forêt. Il convient cependant d’entretenir et de surveiller les espaces boisés présents. Les inondations fluviales L’incertitude sur le lien entre changement climatique et inondations fluviales est considérable. Les observations sur le XXe siècle ne permettent pas de dégager de signal marqué de leur évolution. Mais il est fort probable que l’intensité et l'occurrence de ces événements s’accroissent sous l'effet du changement climatique. La vulnérabilité à l'aléa inondation est, au-delà des facteurs climatiques, directement liée aux activités humaines, et principalement à l'occupation des sols, qui modifie la capacité d'infiltration de l'eau. Urbanisation croissante en zone inondable et déprise agricole sont autant de facteurs qui, au cours du XXIe siècle, accroîtront la vulnérabilité des populations et des biens. En Midi-Pyrénées, une grande partie des cantons est exposée au risque inondation. Sur 293 cantons, 83 sont considérés comme vulnérables. Dans certains, plus de 60 % de la population est installée en zone inondable. Au total, 10,9 % de la population midipyrénéenne serait exposée à ce risque. Les modifications des caractéristiques du climat et l’évolution de la couverture forestière d’altitude devraient entraîner une aggravation des risques en montagne (érosion, mouvements de terrain, avalanches, crues torrentielles). Une attention particulière doit être apportée à la clientèle touristique face aux risques naturels. La figure suivante présente les Plans de prévention du risque d’inondation (PPRI) qui couvrent les communes de l’Aveyron : L’agglomération du Grand Rodez est concernée par un PPRI approuvé. Il existe un Plan de surfaces submersibles, qui vaut Plan de prévention des risques d’inondation, de la vallée de l’Aveyron (datant de 1964). Pour les vallées de l’Auterne/Fontanges, un Plan de préventions des risques naturels a été prescrit par le préfet de l’Aveyron fin 1996, il est en cours d’élaboration. ~ 35 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Grand Rodez Figure 23 Communes pour lesquelles un plan de prévention du risque d’inondation est approuvé ou prescrit en 2011 (source : PCET Aveyron – Direction départementale des territoires) Le territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez est traversé par plusieurs cours d’eau dont la rivière Aveyron. La rivière Aveyron est classée rivière sensible, et tous les abords des principaux cours d’eau présentent des zones inondables11. En particulier, les communes de Rodez, Onet le Château et le Monastère sont considérées comme des communes présentant des risques d’inondation, susceptibles d’engendrer, selon la nature du sol, glissement de terrain et érosion des sols. 11 SCoT ~ 36 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 24 Inondations de 2003 – Communes de Rodez, Le Monastère et Onet le Château (Source : DDT (M. Burzala)) Menaces et opportunités liées aux risques climatiques Menace / Opportunité (M) Retrait-gonflement des argiles Conséquences pour le territoire et ses habitants Destruction d'infrastructures et bâtiments, pertes de vie humaines Facteurs d’accentuation Construction sur sols argileux, constructions non adaptées (M) Hausse du risque d’incendies (fréquence et intensité) Destruction d'infrastructures et bâtiments, pertes de vie humaines, pertes agricoles Construction proche des zones boisées (M) Hausse du risque d’inondations (fréquence et intensité) Destruction d'infrastructures et bâtiments, pertes de vie humaines, pertes agricoles Imperméabilisation des sols, construction en zone inondables, destruction des barrières naturelles (arbres,…) Tableau 2 Menace et opportunités liées aux risques climatiques sur le territoire du Grand Rodez Les menaces des risques naturels concernent essentiellement les compétences de l’agglomération où la composante infrastructure est présente : aménagement de l’espace, habitat, équipements culturels et sportifs, voiries, infrastructures et réseaux de télécommunication. VI.3. La biodiversité, un potentiel adaptatif à préserver Le département de l’Aveyron dispose d’une richesse biologique importante. Celle-ci est cependant fragilisée par l’homme, notamment via les pressions sur les milieux aquatiques liées aux pollutions agricoles et anthropiques (assainissement et industrie). La hausse des températures a également un impact sur les aires de répartition et les cycles de vie des espèces (floraison, mouvements migratoires,…). En effet les espèces ont tendance à se déplacer vers le Nord pour des conditions climatiques plus favorables. Pour chaque degré supplémentaire, il est considéré que l’aire de répartition des espèces migre vers le Nord de ~ 37 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité 200 à 300 km en latitude et de 150 m en altitude. Cette modification de la biodiversité, bien que sa capacité d’adaptation soit encore méconnue, aura des répercussions sur le secteur agricole, et pourra amener à l’extinction d’espèces endémiques (avec des conséquences éventuelles sur la santé et le tourisme). Le territoire du Grand Rodez est situé au cœur d’un espace riche en biodiversité et en milieux naturels remarquables mais sensibles aux effets des changements climatiques, tels que les zones humides et les écosystèmes forestiers. La biodiversité est rendue encore plus vulnérable par les nombreuses pressions humaines (urbanisation qui morcèle les habitats, assèchement des zones humides,…) qu’il faut limiter. En effet, les études pour le PLH ont pu mettre en évidence par exemple une tendance à l’extension de l’habitat sur le territoire12 (17 secteurs d’extension contre 3 secteurs d’intensification en 2006). Figure 25 Secteurs d’extension et d’intensification de l’habitat sur le territoire du Grand Rodez (source : PLH 2012) Les principales ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique) dans les environs proches du territoire du Grand Rodez concernent le Causse Comtal (20 900 ha), le massif des Palanges, les cours d’eau de l’Aveyron et du Viaur13. Elles couvrent aussi la Lande de la Combe (pelouse steppique, 13 ha), la Devèze de Floyrac (pelouse sèche) et l'étang d'Is (3,38 ha) sur Onet-le-Château et le Marais d’Engulières (9,2 ha) sur Druelle. Les communes couvertes par Natura 2000 sont : Onet-le-Château (site 1222- Causse Comtal), et Sébazac-Concourès (site 1222- Causse Comtal, 27 espèces d’orchidées). D’autre part le 12 Rapport du Programme Local de l’habitat 2012-2018 du la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez 13 SCoT ~ 38 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité PLU (Plan Local de l’Urbanisme) du Grand Rodez compte plusieurs dizaines d’hectares d’espaces boisés. Figure 26 Prise en compte des grands équilibres ente espaces urbains et espaces naturels (source : SCoT) Les zones humides, actuellement inventoriée par l’agglomération, sont d’importants réservoirs de biodiversité (30% des espèces végétales et 50% des espèces d’oiseaux remarquables ou menacés en dépendent ; elles accueillent la plupart des reptiles et des batraciens). Le tableau ci-après présente les principales menaces et opportunités accentuées par le changement climatique qui pèsent sur les espaces naturels et la biodiversité sur le territoire du Grand Rodez. ~ 39 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Menaces et opportunités pour la biodiversité Menace / Opportunité (M) Augmentation de la fréquence et de l'intensité des risques naturels (incendies, …) (M) - Réchauffement des eaux de surfaces - fortes pluies - étiages plus sévères (M) Chaleur, stress hydrique,… (O) Prise de conscience de l'importance des espaces naturels Tableau 3 Conséquences pour le territoire et ses habitants Destruction de l'habitat entrainant le déclin d'espèces locales Augmentation des risques de pollution (pesticides, eutrophisation, bactéries) entrainant le déclin ou l'extinction d'espèces locales - Surmortalité et déplacement de certaines essences d’arbres - Réduction de l'aire de répartition de certaines espèces (animales et végétales) - Développement d'espèces invasives résistantes à des températures plus élevées - Déclin et extinction d'espèces locales - Valorisation de la biodiversité et des espaces naturels - Développement de l'écotourisme Facteurs d’accentuation Pression anthropique sur les espaces naturels (urbanisation, fragmentation du territoire, effets indirects de la pollution sur les populations végétales et animales…) Pression de pollutions issues des activités anthropiques sur les eaux de surfaces - Pression anthropique sur les espaces naturels - Pollution aux organochlorés et PCB - Protection des espèces bioindicatrices et suivi scientifique de l’évolution des espèces sentinelles de l’environnement : lichens, abeilles,… - Sensibilisation / formation / éducation à la préservation de la biodiversité domestique Menaces et opportunités pour la biodiversité sur le territoire du Grand Rodez On retrouve l’importance de la biodiversité dans plusieurs compétences de l’agglomération comme l’aménagement de l’espace, et la protection et la mise en valeur de l’environnement, qui contribuent toutes deux à l’attractivité du territoire, notamment vis-à-vis de l’activité touristique. ~ 40 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité VI.4. La santé, sensible à de multiples facteurs Les événements extrêmes liés au climat (feux de forêt, inondations, etc.) peuvent entrainer des conséquences sanitaires significatives : - - blessures directes et décès : noyades en cas d’inondations, brûlures ou affections respiratoires en cas de feux de forêt, etc. ; destructions de logements ; contamination de l’eau ; dommages aux infrastructures sanitaires et aux voies de communication pouvant entrainer la difficulté d’accès des services de secours aux lieux du sinistre ou à certaines populations isolées ; effets psychologiques, troubles somatiques, anxiété, dépressions à plus long terme : ces effets sont les plus difficiles à cerner Cependant le principal impact du changement climatique sur la santé concerne l’exposition de la population (habitants et touristes) aux fortes chaleurs. Bien qu’en 2003, les effets de la canicule, entre le 14 juillet et le 30 août, n’aient pas engendré de décès sur la commune de Rodez, les jours de canicule devraient se multiplier. Les zones urbaines ont une sensibilité particulière, liée à deux facteurs qui se combinent : le phénomène d’'îlot de chaleur urbain et la pollution atmosphérique. L'îlot de chaleur urbain est un microclimat spécifique aux villes, qui est caractérisé par l'excès des températures au sol en comparaison des zones rurales qui l'entourent. La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez dont 19% de son territoire est constructible (ni espace agricole, ni espace naturel) est potentiellement concernée, notamment via la ville de Rodez. Cependant, la ville est une ancienne cité médiévale, située en hauteur avec une circulation de l’air importante qui semble limiter ce phénomène. Par ailleurs les fortes chaleurs favorisent la concentration d’ozone dans l’air et de nombreux polluants atmosphériques. A la demande de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, l’Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées (ORAMIP) a réalisé une évaluation de la pollution à proximité des principaux axes de circulation de l’agglomération en 2011. L’étude14 a entre autre mis en évidence que les concentrations en dioxyde d’azote et en benzène en situation de proximité trafic sont relativement élevées, mais restent cependant dans la majorité des cas inférieures aux valeurs limites pour la protection de la santé. D’autre part, l’ONERC prévoit sur le territoire français une recrudescence des maladies infectieuses notamment des maladies à vecteurs : celles transmises par les moustiques, par exemple. Le changement climatique risque en effet de modifier l'aire de répartition de ces vecteurs, avec une extension vers le Nord et en altitude. Il n’est pas possible de prédire exactement la situation future de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez mais ce risque est à prendre en compte. De même, les allergies devraient aussi connaître une hausse importante, les pollens étant fortement impactés par le changement climatique (allongement de la durée de pollinisation, extension vers le Nord de certaines plantes allergisantes, …). 14 Étude des émissions issues du trafic routier sur l’agglomération de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez et de l’impact sur la qualité de l’air, 2011, ORAMIP ~ 41 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Selon leurs caractéristiques, notamment l’âge, des sous-groupes de la population sont plus sensibles à la pollution de l’air ou aux allergies. C’est pourquoi il faut prendre en compte que l’Agglomération gagne des personnes âgées15, qui sont une part de la population plus sensible à la chaleur et aux pollutions de l’air, mais aussi d’autres populations sensibles telles que les personnes asthmatiques et les enfants. Figure 27 Variation communale des ménages actifs et des ménages de retraités entre 2001 et 2006 – zone d’emploi de Rodez (source : convention territoriale d’agglomération du Grand Rodez, DGI 2001/2006) Enfin, la dégradation de la qualité de l’eau aggravée par les effets du changement climatique peut avoir des impacts directs sur la santé humaine. Le territoire du Grand Rodez est alimenté en eau potable depuis des eaux de surface qui subiront directement les effets du changement climatique (augmentation de la température des cours d’eau, moindre dilution des polluants,…). Cette dégradation de la qualité de l’eau entraînerait une hausse du coût de traitement afin d’assurer sa potabilité. Menaces et opportunités pour la santé de la population Menace / Opportunité (M) Augmentation de la température estivale avec phénomène d'îlot de chaleur en ville (limité sur l’agglomération) Conséquences pour le territoire et ses habitants -Inconfort d'été, augmentation de la mortalité estivale - Aménagements et habitats inadaptés aux nouvelles conditions climatiques -Augmentation de l’utilisation des - Population âgée, enfants et personnes asthmatiques 15 Facteurs d’accentuation INSEE / rapport du Programme Local de l’habitait 2012-2018 du la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez ~ 42 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité climatiseurs et augmentation de la vulnérabilité de la population liée au vieillissement (M) Augmentation de la température -> accentuation de la pollution de l'air (particules, NO2, ozone,…) -Atteinte/dépassements éventuelles des valeurs réglementaires d’Ozone Trafic routier (M) Augmentation de la température -> développement des vecteurs (ex : chikungunya) Augmentation des maladies à vecteurs - Insuffisance de communication sur les précautions et bons gestes à adopter contre la prolifération (M) Augmentation de la température -> allongement de la saison de pollinisation et augmentation de la faculté de pollinisation des plantes Développement des maladies respiratoires et des allergies Population non avertie des risques et déjà sensible par d’autres facteurs au quotidien (tabagisme, mauvaise qualité de l’air intérieur dans les logements, usage de vaporisateurs désodorisants non recommandés…) (M) Baisse de la ressource en eau et de sa qualité pour la boisson (concentration des polluants, développement de bactéries et de pathogènes avec l’augmentation de la température de l’eau) - Augmentation des maladies liées à l’eau - Augmentation des coûts de traitement Pression sur les ressources en eau plus importante en été lorsque celles-ci sont au plus bas (O) Augmentation de la température hivernale Diminution de la mortalité hivernale (dans une moindre proportion que la hausse de la mortalité estivale) Tableau 4 -Augmentation des maladies respiratoires, cardiovasculaires et allergènes Menaces et opportunités pour la santé de la population du territoire du Grand Rodez La santé et le bien-être des habitants et des touristes est au cœur des préoccupations des collectivités de manière générale. Des actions à l’échelle du territoire sont indispensables pour assurer la protection des personnes, notamment à travers les ~ 43 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité compétences d’aménagement du territoire et d’habitat accompagnées d’actions de sensibilisation et d’accompagnement en cas de période de grand froid et/ou de grande chaleur. VI.5. Des filières économiques sensibles A l’échelle de la Région Midi-Pyrénées, le changement climatique devrait avoir un impact plus ou moins marqué sur les différentes branches d'activité, avec une prédominance dans les secteurs de l'agriculture et du tourisme, particulièrement climato-dépendants, qui sont très développés sur ce territoire. Agriculture et filière forestière Sur le territoire du Grand Rodez, l’agriculture vivante de montagne et l’élevage est perceptible sur tout le territoire et prolonge la tradition d’un milieu rural à vocation économique et non pas seulement pittoresque et touristique16. L’activité agricole dominante est l’élevage ovin et caprin. Les superficies agricoles utiles s’élèvent à un peu moins de 13 000 ha, soit environ 65% de la superficie totale. Elle a diminué de 8% en 20 ans. Elles constituent essentiellement des terres dédiées à l’élevage (prairie, fourrage). L’agglomération est située dans la région agricole du Ségala. Ses 8 communes font partie des zones dites défavorisées. Elles sont classées soit en zone Piémont (Rodez, Sébazac), soit pour les 6 autres communes en zone de montagne. Libellé de commune Surface total commune (ha) Superficie agricole utilisée 2010 (ha) Rapport SAU/surface totale 2010 Cheptel 2010 en unité de gros bétail Orientation technicoéconomique de la commune 2010 Druelle 3600 2331 65% 3257 Autres herbivores Luc-la-Primaube 2685 2063 77% 3076 Bovins mixte Le Monastère 673 490 73% 645 Ovins et caprins Olemps 1400 583 42% 737 Autres herbivores Onet-le-Château 4000 2846 71% 2948 Ovins et caprins Rodez 1118 211 19% 296 Ovins et caprins SainteRadegonde 3000 1910 64% 2166 Ovins et caprins SébazacConcourès 2600 1997 77% 1810 Ovins et caprins Figure 28 16 Principales caractéristiques agricoles du Grand Rodez (source : agreste 2010) SCoT ~ 44 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité D’autre part, le massif forestier est peu important sur le territoire du Grand Rodez. Il est localisé soit sur les terrains accidentés, à forte pente, où l’activité ne peut être pratiquée mécaniquement, soit sur les terrains arides. Superficie toujours en herbe Superficie labourable Superficie Landes improductibles Superficie boisée Figure 29 Les espaces agricoles et boisés du territoire du Grand Rodez (Source : SCoT) Les principaux facteurs climatiques influençant l’évolution des rendements agricoles sont l’augmentation des températures, la hausse des concentrations en CO2 de l’atmosphère, les pluies intenses qui ravagent les cultures et la disponibilité de l’eau. Dans l'élevage et pour la sylviculture, l'augmentation de la concentration en CO2 devrait favoriser la croissance des prairies et de certaines forêts françaises à moyen terme (avec des essences plus ou moins adaptées à ces conditions). Mais la sensibilité des prairies (et des forêts) à la sécheresse est aussi extrêmement forte de façon générale. L’ensemble de ces éléments amène à de plus faibles rendements des prairies, avec un accroissement de la demande en irrigation. Ainsi dans le secteur de l’élevage, les agriculteurs peuvent être contraints à utiliser leur stock dès l’été ou acheter du fourrage. Selon l'étude CLIMFOUREL de l'INRA, les rendements nets de l'élevage devraient au final diminuer. ~ 45 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Le changement climatique est aussi susceptible de générer un impact commun à l'agriculture et à la sylviculture via notamment des hivers plus doux : comme pour la santé humaine, il devrait favoriser les parasites, les insectes vecteurs de maladies animales et les ravageurs. Menaces et opportunités pour l’agriculture Menace / Opportunité (M) - baisse de l’approvisionnement en eau (cf. partie Ressource en Eau) et augmentation des périodes de sécheresse : conséquences sur les systèmes hydrologiques - Augmentation de la température de l’air (M) Érosion des sols Conséquences pour le territoire et ses habitants - Stress hydrique pour les cultures -> baisse de la productivité et des rendements, notamment des cultures servant à l’alimentation des animaux d’élevage Facteurs d’accentuation - Système d’irrigation actuel non optimal (fuites/pertes d’eau) - Impact sur le confort des animaux et sur leur alimentation (pousse de l'herbe dans les prairies, fourrage) -> Baisse de la productivité et de la qualité des produits issus de l'élevage (teneurs en vitamines,…) Baisse de la qualité des sols -> baisse de la productivité et des rendements - Culture et travail des terres (M) Modification des saisons de croissance et des aires de culture Risque que les espèces cultivées ne soient plus adaptées au climat local -> baisse de la productivité et des rendements - La tendance à la monoculture, nombre de variétés faible et standardisé (M) Prolifération des maladies à vecteurs, nouveaux parasites Développement des maladies pour les cultures végétales et les animaux -> baisse de la productivité et des rendements ~ 46 ~ - Risque accru si pas d’entretien des prés PCET Grand Rodez – Vulnérabilité (M) Augmentation de la température hivernale (O) Augmentation de la concentration en CO2 de l'atmosphère - Augmentation du risque de dégât lié au gel tardif (à cause d'une levée de dormance avancée) et meilleure survie des insectes ravageurs -> baisse de la productivité et des rendements Production végétale stimulée (jusqu’à un certain seuil) (O) Potentiel de production d'énergies renouvelables agricoles (agrocarburants, valorisation des effluents agricoles, photovoltaïque sur les toitures des hangars agricoles) Possible accroissement de la production des ENR agricoles (O) Revalorisation du rôle "écologique" de l'agriculture Protection des prairies, préservation des ressources en eau, limitation de l’étalement urbain,… Tableau 5 Menaces et opportunités pour l’agriculture sur le territoire du Grand Rodez Alors que des évènements ponctuels (sécheresse, orages de grêle,…) affecteront tout de suite les productions agricoles, c’est sur le moyen et long terme que l’augmentation progressive de la température de l’air et des phénomènes accompagnant auront des conséquences notables (et peut-être irrémédiables) sur les productions agricoles. L’agriculture n’est pas une compétence directe de l’agglomération. Cependant, elle a la possibilité d’intégrer ces enjeux dans les réflexions d’aménagement du territoire (à travers les outils tels que les SCoT,…). Actuellement, l’agglomération identifie et cartographie les zones humides présentes sur son territoire afin d’en tenir compte dans la révision n°5 de son PLU. Ces zones humides remplissent, entre autres, une fonction économique en maintenant des zones de pâturage complémentaire pour l’agriculture lors des sécheresses. Le Tourisme L’Agglomération du Grand Rodez est au pied d’une chaîne de montagne, dans un espace rural avec un riche patrimoine culturel et naturel. L’évolution du confort climatique pour les touristes (fortes chaleurs,…) amène à envisager des redistributions de flux touristiques en été, favorables au Nord de la France et aux zones de montagne, au détriment du Sud et des destinations urbaines ou situées à l'intérieur des terres. Il est probable que l’Agglomération bénéficie de ce flux touristique supplémentaire, à condition ~ 47 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité d’avoir les conditions et les structures d’accueil adaptées (suffisamment de place, accueil à l’abri des risques d’inondation,...). Cependant, l’attrait du territoire passe par la qualité de ses paysages et sa richesse en biodiversité. Si ces derniers sont impactés (disparition des espaces naturels, érosion de la biodiversité,…), on peut envisager des conséquences néfastes sur le développement économique des activités touristiques locales à moyen terme. Menaces et opportunités pour le secteur touristique Menace / Opportunité (M) - Augmentation de la température/ inconfort thermique - Baisse de la quantité et de la qualité de la ressource en eau - Risques climatiques Conséquences pour le territoire et ses habitants - Baisse de l’attractivité de certaines zones (villes, aires près des rivières,…) entrainant une baisse de la fréquentation touristique - Pressions sur les besoins en eau potables et les activités liées à l’eau Facteurs d’accentuation - Culture du risque différente de la pat des touristes, population moins bien informée - Infrastructures (campings,…) dans zones à risques - population touristique âgée plus vulnérable - augmentation des activités liées à l’eau - surfréquentation des bords d’eau (O) Augmentation de l’inconfort moindre que dans les régions situées au sud (Littoral) Tableau 6 VI.6. Augmentation de la fréquentation du fait de la redistribution du flux touristique Milieu rural Menaces et opportunités pour le tourisme sur le territoire du Grand Rodez L’énergie, touchée à tous les niveaux Il est fort probable que le territoire du Grand Rodez ait à faire face aux mêmes risques que le reste de la Région et de la France vis-à-vis de l’énergie : • Une forte hausse de la consommation estivale, liée à l’augmentation des besoins en rafraichissement. D’autant plus important si le cadre est propice aux îlots de chaleur (milieu urbain). • Des difficultés à assurer la production d’hydroélectricité et nucléaire alimentant le territoire. La baisse des débits associée à la hausse des températures de l'eau devrait affecter la source froide des centrales nucléaires. La baisse des débits aura aussi un impact direct sur l'hydroélectricité. D'autant que cette baisse interviendra justement aux saisons chaudes, où la demande devrait subir de fortes hausses, rendant difficile le maintien des équilibres offredemande, malgré la présence d’énergies renouvelables sur le territoire. ~ 48 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité • Pour les autres sources d'énergies renouvelables, de grandes incertitudes demeurent : on s'attend à une possible hausse du potentiel solaire, mais l'évolution de la nébulosité est encore mal connue. L'incertitude est aussi très importante sur l'évolution du régime des vents pour l'éolien dont le département de l’Aveyron est déjà équipé à hauteur de 193 MW / an. La ressource en boisénergie éventuelle pourrait être affectée par le changement climatique. • Une plus forte sensibilité de la distribution de l’énergie aux risques naturels. En effet, si par exemple plus de tempêtes ont lieu, la distribution d’électricité risque d’être perturbée par des chutes d’arbres. La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez doit se sentir concernée. Le mix énergétique de la production d‘électricité consommé sur le territoire est le même qu’à l’échelle de l’Aveyron : hydroélectricité, nucléaire, éolien, photovoltaïque et biomasse (à vérifier). L’énergie hydroélectrique est le premier secteur de production d'électricité en Aveyron : 2860 MW17, soit 12,5 % de la production hydroélectrique nationale. Le Département compte au total 17 barrages principalement situés sur les bassins de la Truyère et du Tarn. En ce qui concerne l’énergie éolienne, 88 mâts d'éoliennes sont implantés en Aveyron et produisent 193,2 MW par an. Les simulations sur les évolutions de pluviométrie effectuées dans le cadre de l’analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron, révèlent une diminution de la capacité de production hydroélectrique du territoire. Par ailleurs, l’ONERC prévoit une baisse de près de 15% au niveau national d’ici à 2050. Figure 30 Installations hydrauliques concédées ou autorisées sur le département de l’Aveyron (Source : service SIG du Conseil Général de l’Aveyron) 17 Site web de la préfecture de l’Aveyron (Aveyron.gouv.fr) ~ 49 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Menaces et opportunités pour le secteur de l’énergie Menace / Opportunité (M) Diminution des débits et raréfaction de la ressource en eau Conséquences pour le territoire et ses habitants - Baisse du potentiel de la production hydroélectrique en amont Facteurs d’accentuation - Augmentation de la demande en énergie en été due à la hausse de l'utilisation des climatiseurs - Augmentation de certains usages de l’eau en été (irrigation, tourisme,…) (M) Augmentation de la température de l’air -Fragilisation des lignes de transport (coupures électriques) - Sensibilité des lignes de transport aux températures environnantes - Dépendance de l’agglomération au transport d’électricité depuis les sites extérieurs - Augmentation des consommations des équipements de rafraichissement et pour certains de leur efficacité (M) Augmentation de la température de l’eau (M) Augmentation de la fréquence et de l'intensité des risques naturels (inondations, incendies,…) Diminution de l’efficacité des équipements géothermiques de la production d’énergie et augmentation de leur consommation d’électricité -Dommages sur les infrastructures de production d‘énergie et de transport et distribution d’électricité -Réduction des ressources biomasse pour la production d’énergie -Augmentation des impacts CO2 liée à la remise en état des biens et équipements dégradés par les inondations (logements, véhicules….) et le réseau de transport de l’électricité ~ 50 ~ Les infrastructures exposées aux risques PCET Grand Rodez – Vulnérabilité (O) La pression sur les énergies primaires actuelles (dont l’hydraulique) Tableau 7 Favorise le recours aux énergies renouvelables autre que hydrauliques (solaire, bois) Menaces et opportunités pour le secteur de l’énergie sur le territoire du Grand Rodez L’agglomération n’a pas de compétence directe en matière d’énergie mais travaille activement avec les partenaires du secteur (SIEDA, …) en soutenant notamment les actions de maîtrise de l’énergie, qui devront être amplifiées à court terme. ~ 51 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité VII. Les compétences du Grand Rodez face au changement climatique Le développement économique L’agglomération a le rôle de sécurisation des aménagements tels que les zones d'activités industrielles, commerciales, tertiaires, artisanales, touristiques, portuaires ou aéroportuaires d'intérêt communautaire risquant d'être impactés par certaines conditions extrêmes, à prendre en compte et à anticiper. L’équilibre social de l’habitat L’agglomération pourrait être de plus en plus sollicitée dans l'avenir pour soutenir les populations les plus vulnérables en matière d’habitat et de confort vis-à-vis de la chaleur notamment. Elle pourrait être amenée par exemple à aider les populations vulnérables à s’équiper (isolation) contre le chaud et le froid (hivers toujours aussi rudes mais sur une période probablement plus courte). Attention : les climatiseurs sont une « fausse solution » : ils apportent de la fraicheur mais contribuent à augmenter la température de l’air extérieur, et entrainent une augmentation de la consommation d’électricité pour les foyers, et donc un besoin en production d’électricité en été problématique. L’aménagement de l’espace En tant que gestionnaire de plusieurs aménagements et infrastructures (Zones d'Aménagement Concerté d’intérêt communautaire, parcs d’activités, transport urbains à l’intérieur du périmètre communautaire, pôles d’échanges multimodaux, réseaux cyclables) l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant impacter le bâti et le fonctionnement, ainsi que le confort des usagers notamment vis-à-vis des fortes chaleurs (abris ombragés, points d’eau,…). ~ 52 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Les outils d’aménagements du territoire : des leviers d’actions pour la stratégie d’adaptation du territoire Le Grand Rodez est un interlocuteur privilégié des collectivités et des métiers de l’aménagement et de l’urbanisme. Il doit renforcer son rôle pour intégrer les questions énergétiques et de lutte contre le changement climatique dans les outils de planification et d’aménagement comme les SCoT, PLU,… Les SCoT et les PLU sont des outils qui permettent de mettre en place de vrais leviers d’actions pour les différentes préoccupations du Grenelle de l’environnement comme réduire les émissions du territoire, développer les énergies renouvelables et adapter le territoire aux conséquences du changement climatique. Dans le cadre de l’adaptation du territoire au changement climatique, les leviers réglementaires peuvent apparaître au niveau de18 : les risques (évaluer la vulnérabilité, interdire des projets de construction dans des zones exposées) ; les transports (anticiper l’augmentation des pics de pollution) ; l’aménagement du territoire et l’urbanisme (atténuer l'effet des ilots de chaleur urbain en renforçant la nature en ville, et en réintroduisant l'eau dans la ville ; intégrer la préservation de la biodiversité domestique et des terres agricoles en tenant compte des changements climatiques ; anticiper les conflits d'usage autour de l'eau, encourager le choix de certaines espèces de végétation) ; le bâtiment (favoriser l'amélioration du confort d'été dans les constructions neuves ou existantes et promouvoir la végétalisation des toitures et des murs ; favoriser l'utilisation des matériaux adaptés aux risques de retrait-gonflement des argiles dans les nouvelles constructions). L’assainissement L’agglomération est gestionnaire des réseaux et des équipements destinés à la collecte, au transport, à l’épuration des eaux usées, à la gestion des boues, et des réseaux et des équipements pour la collecte, le transport et le traitement les eaux pluviales. Elle devra donc prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant impacter les infrastructures, et les phénomènes physiques pouvant impacter le bon fonctionnement des processus de traitement des eaux usées et/ou pluviales (augmentation de la fréquence des fortes pluies, augmentation de la température,…). La protection et la mise en valeur de l’environnement L’agglomération participe à la lutte contre la pollution atmosphérique et devra donc anticiper sa probable augmentation liée à l’augmentation de la température. 18 DREAL ~ 53 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité De même que pour toutes les infrastructures dont le Grand Rodez est gestionnaire, l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant impacter les infrastructures en lien avec la gestion des déchets telles que les déchèteries. L’agglomération est chargée de la restauration et de l’entretien des cours d’eau. Ces dernières années, l’agglomération s’est fixée pour objectif de réduire sur son territoire l’impact du piétinement des cours d’eau par le bétail, et de limiter ainsi l’érosion des berges, l’atteinte au lit des rivières ainsi que la qualité physico-chimique des eaux. Ces travaux sont menés dans une recherche d’amélioration de « bonne gouvernance » en respectant les caractères hydro-morphologique et écologique du cours d’eau. Elle a donc pour rôle d’anticiper les impacts du changement climatique sur les cours d’eau (modification de la biodiversité, favorisation de la continuité écologie avec le maintien des ripisylves, de la qualité écologique des masses d’eau, assecs en été, l’augmentation des risques d’inondations fluviales,…). Construction, aménagement, entretien et gestion d’équipements culturels et sportifs d’intérêt communautaire De même que pour toutes les infrastructures dont le Grand Rodez est gestionnaire, l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant impacter les équipements culturels et sportifs, ainsi que le confort des usagers (notamment estival). Création ou aménagement et entretien de la voirie d’intérêt communautaire - gestion des parcs de stationnement d’intérêt communautaire De même que pour toutes les infrastructures dont le Grand Rodez est gestionnaire, l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant impacter les parcs de stationnement, ainsi que le confort des usagers (notamment estival). Dans le cadre des aménagements des zones d’activités, l’agglomération devra adapter ses choix d’espèces végétales à l’adaptation au changement climatique afin de maîtriser les risques sur la santé lié à la faculté de pollinisation des plantes. ~ 54 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité VIII. Vers un Plan d’actions Du fait des connaissances aujourd’hui sur la question du changement climatique, des obligations réglementaires et de la réalité des conséquences vécues sur le territoire, La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez doit agir pour la préservation de son territoire : les espaces naturels et la biodiversité, le bien-être et la sécurité de la population et le maintien des activités économiques. Les enjeux liés aux activités économiques du territoire et à son aménagement doivent faire prendre conscience de l’importance de la thématique des conséquences du changement climatique et de la politique d’adaptation, dans le développement de la Communauté d’Agglomération. « Si nous n’agissons pas, les coûts et les risques du changement climatique dans leur ensemble représenteront l’équivalent d’une perte d’au moins 5% du PNB de la planète chaque année. Si on prend en compte un éventail plus large des risques et des impacts, les estimations des pertes pourraient atteindre jusqu’à 20% du PNB ou plus » Sir Nicholas Stern, 2006 L’adaptation au changement climatique est définie comme « l’ensemble des ajustements des systèmes naturels ou humains réalisés en réponse aux changements du climat pour en limiter les impacts négatifs et en maximiser les effets bénéfiques ». L’objectif de la stratégie d’adaptation que la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez doit entreprendre est de réduire l’exposition et la vulnérabilité du territoire et de ses habitants aux aléas climatiques. Il y a différentes manières de s’adapter à une situation qui s’avère de plus changeante dans le temps. • L’adaptation « spontanée » en réaction à un risque clairement identifié ayant fait des dommages. N’étant pas précédée d’une analyse globale des risques, elle peut mener à une « maladaptation ». Elle résulte d’une urgence à réagir rapidement. • L’adaptation « planifiée » afin d’anticiper le risque, il s’agit pour la collectivté d’intégrer le facteur « changement climatique » dans les politiques publiques et de limiter par là la maladaptation. Des mesures existent aujourd’hui sur le territoire (par l’Agglomération, les communes ou d’autres acteurs) mais ne sont pas menées avec l’étiquette « Adaptation au changement climatique ». En effet, le changement climatique accentue des phénomènes existants naturels et/ou que les activités anthropiques ont fait naître (pollution de l’eau,…). Aujourd’hui, il est fait référence au développement durable de façon générale, sans traiter la question spécifique des conséquences du changement climatique. Le rôle de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez avec ses partenaires locaux est donc d’alerter et initier les mesures et les politiques nécessaires et appropriées pour réellement faire face à la situation changeante. ~ 55 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Face à l’incertitude dans le choix d’adaptation - les impacts du changement climatique sur un territoire donné, sa vulnérabilité et ses capacités futures d'adaptation - Comment décider? Les mesures peuvent être classées selon quatre catégories définies à partir du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) : • Améliorer la Connaissance • Intégrer l’adaptation dans les politiques publiques existantes pour renforcer la Gouvernance • Informer la société sur le changement climatique afin que chacun puisse s’approprier les enjeux et agir • Favoriser l’émergence de solutions Techniques Il est possible d’identifier ensuite les mesures suivantes : • dites « sans regret », qui restent bénéfiques même si le risque contre lequel elles ont été prises ne se réalise pas • dites « flexibles », qui s'adaptent d'emblée à plusieurs scénarios climatiques, ou qui peuvent être modifiées assez facilement à un coût faible, en fonction des nouvelles informations disponibles • dites « Gestion de crise », qui permettent de se préparer à des situations d’urgence qui n’ont pas pu être évitées par les actions précédentes ~ 56 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité IX. Figures et tableaux FIGURES Figure 1 Définitions et différences sémantiques entre Météo et Climat ................................................ 6 Figure 2 L’Effet de Serre ............................................................................................................................... 7 Figure 3 Trajectoire des températures en fonction des émissions mondiales de GES (Source : PNUE, 2011, 2012 et RAC) ................................................................................................................................ 8 Figure 4 Méthodologie employée et étapes de l’analyse de la vulnérabilité du territoire du Grand Rodez aux changements climatiques.............................................................................................................. 16 Figure 5 Surface et nombre d’habitant des communes de l’agglomération du Grand Rodez .......... 17 Figure 6 Les 8 communes du La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez (source : Grand Rodez) 18 Figure 7 Moyenne des températures estivales selon le scénario médian aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010)......................................................................................... 19 Figure 8 Nombre de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule selon le scénario médian aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) ............................................ 20 Figure 9 Pourcentage du temps passé en état de sécheresse selon le scénario médian aux horizons 2030,2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) ..................................................... 21 Figure 10 Évolution des températures moyennes constatées sur la station de Brommat (source : Météo-France). ................................................................................................................................................... 22 Figure 11 Évolution du nombre de journées estivales et du nombre de jours avec gel (source : Météo-France) .................................................................................................................................................... 22 Figure 12 Pluviométrie moyenne sur la période 1971-2000 (Source : MEDCIE-DATAR) .................. 23 Figure 13 Évolution de la pluviométrie en Aveyron depuis 1972 (source : Météo-France) ................ 23 Figure 14 Évolution de l’indice de sècheresse des sols en Aveyron depuis 1959 (source : MétéoFrance) 24 Figure 15 Évolution des températures, des précipitations, des durées de canicule et de sécheresse sur le département de l’Aveyron à horizon 2030, 2050 et 2080 (Scénario A1B – modèle ARPEGE V4.6 de Météo France) ............................................................................................................................................... 26 Figure 16 Évolution tendancielle des températures diurnes maximales et minimales à Rodez en 2030 et 2080 (source : modélisation SCAMPEI) ........................................................................................... 27 Figure 17 Évolution prospective des précipitations à Rodez en 2030 et 2080 (source : modélisation SCAMPEI) 28 Figure 18 État des masses d’eau superficielles du territoire de l’Agglomération du Grand Rodez, aout 2011 (source : Agence de l’eau Adour Garonne) ................................................................................. 31 Figure 19 État et objectifs des masses d’eau du territoire de l’Agglomération du Grand Rodez (source : Convention Cadre avec l’Agence de l’eau Adour Garonne, 2012-2014) .................................. 32 Figure 20 Nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles en lien avec le climat pour les communes de l’agglomération du Grand Rodez depuis 1982 (source : d’après la bdd GASPAR de prim.net) ............ 33 Figure 21 Carte du risque de retrait-gonflement des argiles sur l’agglomération du Grand Rodez (source : www.argile.fr, BRGM) ....................................................................................................................... 34 Figure 22 Nombre de jours ou l’Indice Forêt Météo est supérieur à 14 (Source : Mission interministérielle sur l’extension des zones sensibles aux feux de forêts, 2010) ..................................... 35 Figure 23 Communes pour lesquelles un plan de prévention du risque d’inondation est approuvé ou prescrit en 2011 (source : PCET Aveyron – Direction départementale des territoires) ........................... 36 Figure 24 Inondations de 2003 – Communes de Rodez, Le Monastère et Onet le Château (Source : DDT (M. Burzala)) ............................................................................................................................................. 37 Figure 25 Secteurs d’extension et d’intensification de l’habitat sur le territoire du Grand Rodez (source : PLH 2012) ........................................................................................................................................... 38 ~ 57 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité Figure 26 Prise en compte des grands équilibres ente espaces urbains et espaces naturels (source : SCoT) .................................................................................................................................................. 39 Figure 27 Variation communale des ménages actifs et des ménages de retraités entre 2001 et 2006 – zone d’emploi de Rodez (source : convention territoriale d’agglomération du Grand Rodez, DGI 2001/2006) 42 Figure 28 Principales caractéristiques agricoles du Grand Rodez (source : agreste 2010) ............... 44 Figure 29 Les espaces agricoles et boisés du territoire du Grand Rodez (Source : SCoT) ............... 45 Figure 30 Installations hydrauliques concédées ou autorisées sur le département de l’Aveyron (Source : service SIG du Conseil Général de l’Aveyron) ............................................................................. 49 TABLEAUX Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Menaces et opportunités pour la ressource en eau sur le territoire du Grand Rodez ... 30 Menace et opportunités liées aux risques climatiques sur le territoire du Grand Rodez37 Menaces et opportunités pour la biodiversité sur le territoire du Grand Rodez .............. 40 Menaces et opportunités pour la santé de la population du territoire du Grand Rodez 43 Menaces et opportunités pour l’agriculture sur le territoire du Grand Rodez.................. 47 Menaces et opportunités pour le tourisme sur le territoire du Grand Rodez................... 48 Menaces et opportunités pour le secteur de l’énergie sur le territoire du Grand Rodez 51 ~ 58 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité X. Lexique ADEME AEP ARPE CDC Climat CNUCC CNRM COP DDT EPCI GAM GES GIEC INRA INSEE MEDCIE ONERC ONU ORAMIP PCET PECC PLH PLU PNACC PNUE PPA PPR PPRI PRC PRQA RAC SCAMPEI SCoT SIG SRCAE ZNIEFF Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie Adduction d’eau potable Agence Régionale Pour l’Environnement Filiale de la Caisse des Dépôts pour lutter contre le changement climatique Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques Centre National de Recherche Météorologiques Conférence des parties à la Convention cadre Direction départemental des territoires Établissements publics de coopération intercommunale Groupe d’étude de l’Atmosphère Météorologique Gaz à effet de serre Groupement d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat Institut National de Recherche Agronomique Institut National de la Statistique et des Études Économiques Mission d'Étude et de Développement des Coopérations Interrégionales et Européennes Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique Organisation des nations Unies Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées Plan Climat Énergie Territorial Programme Européen sur le Changement Climatique Programme Local de l’Habitat Plan Local d'Urbanisme Plan National d’Adaptation au Changement Climatique Programme des Nations Unies pour l’Environnement Plan de protection de l’atmosphère Plan de prévention des risques Plan de Prévention du Risque Inondation Plan Régional pour le Climat Plan Régional de la Qualité de l'Air Réseau Action Climat Scénarios Climatiques Adaptés aux zones de Montagne : Phénomènes extrêmes, Enneigement et Incertitudes Schéma de Cohérence Territoriale Système d’Information Géographique Schéma Régional Climat Air Énergie Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique ~ 59 ~ PCET Grand Rodez – Vulnérabilité XI. Bibliographie • Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Convention-Cadre entre la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez et l’Agence de l’Eau Adour Garonne 2012-2014 • Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Rapport Développement Durable • Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Rapport de présentation du Schéma de Cohérence Territoriale • Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Révision du programme Local de l’Habitat 2012-2018 • Conseil Général de l’Aveyron, 2013, Analyse de vulnérabilité du territoire du Département de l’Aveyron aux changements climatiques • Conseil Régional de Midi-Pyrénées, 2012, Schéma Régional Climat Air Énergie • MEDCIE, 2008, Étude des effets du changement climatique sur le Grand Sud Ouest • Ministère de l’agriculture, 2010, Recensement agricole • ORAMIP, 2011, Étude des émissions issues du trafic routier sur l’agglomération du Grand Rodez et de l’impact sur la qualité de l’air • Réseau Action Climat, 2012, Protocole de Kyoto : Bilan et perspectives Sites internet • Agreste : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/ • Base de cartographie sur l’aléa retrait-gonflement des argiles du BRGM : www.argile.fr • Base de données GASPAR, site web « ma commune face aux risques » : http://macommune.prim.net/gaspar/ • CDC Climat : http://www.cdcclimat.com/ • Climfourel : http://climfourel.agropolis.fr • Grand Rodez : http://www.grand-rodez.com • Grenelle de l’Environnement : www.legrenelle-environnement.fr • INSEE : http://www.insee.fr • SCAMPEI / CNRM-GAM : http://www.cnrm.meteo.fr/scampei • Système d’information sur garonne.eaufrance.fr/carto l’Eau du Bassin ~ 60 ~ Adour Garonne : http://adour-