Well Done Awards_Communiqué de presse

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Communiqué de presse
4 Belges sur 10 ont un niveau limité de littératie en santé
Des exemples concrets d’un manque de littératie en santé et d’initiatives
pour répondre à ce manque
Bruxelles, le 18 octobre 2016 – Avoir une question médicale mais ne pas oser la poser. Ne
pas comprendre un diagnostic. Accorder du crédit à des sources d’information d’origine non
scientifique ou considérer des mythes et des tabous comme unique source de connaissances.
Autant de situations malheureuses qui se produisent encore aujourd’hui, bien plus
fréquemment qu’on ne l’imagine. Quatre Belges sur dix ont du mal à comprendre les
informations délivrées par leur médecin. Comment aider ces patients à agir sur leur santé ?
Les Well Done – MSD Health Literacy Awards récompensent depuis quatre ans déjà les
meilleures initiatives en faveur de la littératie en santé en Belgique. Grâce à cette initiative,
soutenue par 14 acteurs de la santé, plus de 170 projets belges ont été identifiés comme
améliorant le niveau de littératie en santé. Cette année, 54 projets ont été introduits par des
acteurs des soins de première ligne, des acteurs des soins de deuxième ligne, des organismes
publics, des associations de patients et des particuliers. Lors de la cérémonie de remise des
prix des Well Done – MSD Health Literacy Awards ce 18 octobre à l’INAMI, des exemples
concrets d’un manque de littératie en santé et d’initiatives pour répondre à ce manque ont
été récompensés. Les gagnants de la quatrième édition des Well Done – MSD Health Literacy
Awards sont CHRONICARE ASBL/Maison du Diabète “Diabétiques, prenez soin de vos yeux”
(Marche-en-Famenne, Province du Luxembourg), moveUP (Gent) et Sensoa “Zanzu”
(Antwerpen).
4 Belges sur 10 ont un niveau limité de littératie en santé
La littératie en santé (« Health Literacy ») est un terme utilisé pour exprimer la capacité d’un
individu à chercher, comprendre, évaluer et utiliser l’information sur la santé. Ne pas oser
poser des questions sur sa santé, ne pas comprendre un diagnostic, mal interpréter la notice
de médicaments, ou se fier aux sources d’information non validées ou pseudo-scientifiques,
ce sont des problèmes qui arrivent plus souvent qu'on ne le croit, aussi dans notre pays. Ce
qui explique pourquoi la littératie en santé est un meilleur prédicteur du suivi des directives
médicales et de la facilité avec laquelle ces directives sont respectées que l'âge, le sexe, le
niveau d'éducation ou le nombre de sources d'information consultées. Or d’après une étude
réalisée par l’UCL en collaboration avec les Mutualités Chrétiennes en 2014, quatre Belges
sur dix ont un niveau limité de littératie en matière de santé, et une personne sur dix a un
niveau insuffisant pour prendre des décisions éclairées.1 Ces données sont en lien avec des
résultats d’une étude européenne qui démontre que 47,6% des Européens ont un niveau
faible de littératie en santé.2
Une étude réalisée auprès de 405 patients belges atteints d’une affection chronique
(diabète de type 2, asthme ou hypertension), et de 360 soignants (généralistes,
pharmaciens et spécialistes) montre que les médecins ont une perception nettement plus
faible du niveau de littératie en santé de leurs patients que les patients eux-mêmes3. Par
ailleurs, les médecins surestiment la quantité d’informations que les patients tirent d’autres
sources, notamment Internet. Mais la réalité est heureusement différente. Les patients
consultent certes Internet, mais ne s’en servent pas comme principale source d’information
– ce rôle reste malgré tout dévolu aux médecins. L’étude démontre également qu’il existe
une relation importante entre la littératie en santé des patients et le suivi
des recommandations et directives du médecin traitant. Plus le niveau de littératie en santé
est élevé, plus le suivi des directives est considéré comme facile, plus les directives sont
respectées, et moins l'on rencontre de problèmes à cause du non-suivi des directives. Par
conséquent, les patients belges ayant un bon niveau de littératie en santé suivent mieux les
recommandations de leur médecin.
D’autres résultats de l'enquête sont les suivants :
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Les patients belges se considèrent généralement assez bien informés et attribuent à
leur niveau de littératie en santé une note moyenne de 7,7 sur 10. Or, les soignants
ont un autre avis et leur attribuent une note moyenne de 6,8 sur 10.
Par contre, les médecins surestiment, globalement, la propension des gens à chercher
des renseignements sur leur maladie ailleurs (principalement sur des sites Internet
spécialisés en matière de santé), en sus des informations transmises par le médecin
lui-même.
En réalité, seulement 34% des patients chroniques belges cherchent, de temps à
autre, un complément d’information sur leur maladie. Pas seulement sur Internet,
mais aussi à la pharmacie.
91% des pharmaciens disent que les patients les consultent pour obtenir des
renseignements sur la tolérance, les risques, les contre-indications, les dosages, le
traitement et le mode de vie.
94% des pharmaciens jugent qu’ils ont un rôle à jouer dans la transmission
d’informations au patient (pour lui fournir plus d’explications, des détails pratiques,
des indications complémentaires sur les dosages…).
Il existe une grande différence de perception entre les patients et les médecins quant
à l’influence de l’information que les patients se procurent ailleurs. Le soignant pense,
Source: https://www.uclouvain.be/477330.html
European Health Literacy Survey 2011 (HLS – EU)
Étude de marché réalisée par Medistrat à la demande de MSD auprès de 130 médecins généralistes, 120 pharmaciens et 88 spécialistes
(cardiologues, pneumologues, diabétologues) de juillet à début octobre 2015.
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plus que le patient, que les renseignements recherchés influencent réellement le suivi
de la maladie.
La plupart des patients se fient en premier lieu aux informations fournies par les
professionnels de la santé formés (médecins, spécialistes, pharmaciens), une majorité
(66%) ne cherche pas d'information supplémentaire.
Seulement 1 patient sur 4 consulte Internet ou des magazines spécialisés pour des
informations supplémentaires, et seule une petite minorité (15%) se fie
aux informations provenant d'autres patients ou associations de patients, ou de la
mutuelle (7%)
Le nombre et la variété des sources d'information consultées par les patients n’est
pas liée de manière significative au niveau (rapporté) de littératie en santé.
174 projets belges qui contribuent à la littératie en santé
Pour répondre au défi que pose la littératie en santé, 14 acteurs du secteur de la santé en
Belgique s’engagent à mettre en lumière cette problématique : les associations de médecins
généralistes (SSMG, Domus Medica), l’Association Pharmaceutique Belge (APB), la Ligue
Cardiologique Belge, la Fondation contre le cancer, l’Union Nationale des Mutualités Libres,
la partie néerlandophone de l’Union Nationale des Mutualités Socialistes (Nationaal
Verbond van Socialistische Mutualiteiten), les Mutualités Chrétiennes, l’Union Générale
des Infirmier(e)s de Belgique, le réseau Zorgnet, l’Association Belge des Syndicats Médicaux
(AbSym/BVAS), l’Office des Pharmacies Coopératives de Belgique (OPHACO), Reflexion
Medical Network (groupe média) et le laboratoire pharmaceutique MSD Belgium.
Les Well Done – MSD Health Literacy Awards existent depuis 2013 et ont pour but
d’encourager les meilleures initiatives visant à promouvoir et à récompenser la littératie en
santé en Belgique. Au total, 174 projets ont déjà été soumis aux Well Done – MSD Health
Literacy awards, et démontrent la nécessité d’accorder de l’importance à l’amélioration du
niveau de littératie en santé en Belgique. L’initiative peut compter sur le soutien de l’Institut
National Assurance Maladie-Invalidité (INAMI), de Clotilde Léal-Lopez, députée Fédération
Wallonie-Bruxelles, et Karin Jiroflée, députée fédérale.
« Notre société évolue complètement vers la prise en charge intégrée et l’e-santé, ce qui est
une bonne nouvelle. Mais c’est aussi un défi. Le consentement éclairé, l'accès au fichier
électronique, l'autonomisation et l’autogestion : ce ne sont pas des mots buzz, mais un défi
pour s’assurer que tout le monde suive ce changement », commente Ri De Ridder, directeur
général de l'INAMI.
Les gagnants des Well Done – MSD Health Literacy Awards 2016
« Avec plus de projets soumis par rapport aux années précédentes et une meilleure qualité des
projets soumis, cette quatrième édition des Well Done – MSD Health Literacy Awards montre
que le secteur de la santé a la volonté d’aborder le problème de niveau de littératie en santé »,
explique Stephan Van den Broucke, président du jury et professeur de psychologie de la santé
et prévention (UCL) et expert en littératie en santé.
Le jury a récompensé les projets suivants :
Catégorie First Line Award
Cette catégorie a trait à tous les acteurs des soins de première ligne (médecins
généralistes, infirmiers à domicile, pharmaciens, kinésithérapeutes, …).
GAGNANT : CHRONICARE ASBL/Maison du Diabète – Diabétiques, prenez soin de vos yeux
(Marche-en-Famenne, Province du Luxembourg)
Le personnel éducatif des Maisons du diabète s’est aperçu que les patients diabétiques ne
sont conscients de l'importance de consulter de manière préventive un ophtalmologue. Leur
projet vise le dépistage en intégrant une consultation de l’ophtalmologue, dans le processus
d’éducation du patient afin de le conscientiser et l'informer sur sa santé. Ce projet de
dépistage comprend 3 ateliers : un atelier éducatif, un dépistage, de la rétinopathie suivi par
le médecin généraliste et une mesure de l'HbA1C ; ainsi qu’une campagne de communication
et l'organisation de 3 conférences portant sur “le diabète et les yeux", données par des
médecins spécialistes pour les patients.
« Le projet Chronicare est un bel exemple de la façon dont, à travers la collaboration
multidisciplinaire, une complication sous-estimée du diabète peut être portée à l'attention et
être intégrée dans un parcours d’accompagnement », explique le professeur Stephan Van den
Broucke.
Catégorie Specialty Care Award
Cette catégorie a trait à tous les acteurs des soins de deuxième ligne tels les
médecins-spécialistes ou des acteurs hospitaliers.
GAGNANT : moveUP (Gand)
Ce projet est né dans le cadre d'un programme à la Vlerick School, et a été développé par des
étudiants. L'idée du projet est née d'une chute de la grand-mère de l'un des initiateurs qui
nécessitait lun soutien à domicile et des conseils personnalisés pendant sa revalidation.
Convaincus qu’un programme de soins médicaux sous la forme d’un business plan aiderait à
répondre aux besoins d’informations des patients, les étudiants ont décidé de poursuivre le
plan et de lancer moveUp. Ce projet a pour objectif de donner au patient un aperçu plus
complet de son état de santé pendant sa rééducation.
“Move-Up est une initiative qui a été vraiment mise en place bottom-up, où les besoins
expérimentés par les patients ont été traduits dans un business plan pour répondre aux
besoins d'information des patients revalidés”, explique le professeur Stephan Van den
Broucke.
Catégorie Community Award
Cette catégorie a trait à des initiatives qui ont été prises par des organismes
publics, des associations de patients et des particuliers.
GAGNANT : Sensoa – Zanzu (Anvers)
Pour les professionnels de la santé qui travaillent avec les migrants plus vulnérables, il est très
difficile de parler de santé sexuelle avec ces derniers, à cause de la barrière de la langue, des
connaissances limitées en matière de santé et/ou de la culture. Sensoa a développé un outil
visuel pratique pour faciliter les discussions en groupe et individuelles sur ce thème. Les
migrants qui cherchent de l’information sur leur santé sexuelle, et qui trouvent peu
d'informations dans leur langue maternelle, peuvent consulter dès maintenant le site web
Zanzu.be. Ce site web aide non seulement les migrants vulnérables (nouveaux arrivants,
demandeurs d'asile et réfugiés) dans l'autogestion de leur santé sexuelle, c’est aussi un outil
pour les professionnels de la santé qui les accompagnent.
« Le site Zanzu.be est très accessible, il aide les migrants vulnérables à eux-mêmes assumer la
responsabilité de leur santé sexuelle, et c’est un outil utile pour les professionnels de la santé
qui les accompagnent dans ce domaine », explique professeur Stephan Van den Broucke.
Pour en savoir plus sur les Well Done – MSD Health Literacy Awards, rendez-vous sur
www.welldoneawards.be
Cette initiative est soutenue par l’Institut National Assurance Maladie-Invalidité (INAMI).
Contacts pour la presse :
Alexia Baum [email protected] +32 (0)478 81 99 40
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