MINISTERE DE L’EDUCATION INSPECTION D’ACADEMIE DE THIES LYCEE TAIBA – I.C.S. / MBORO ________________________________________________________________ ____________________ A l’aide d’un exposé clair, structuré et illustré, décrire les mécanismes par lesquels les lymphocytes T4 interviennent dans la réponse immunitaire spécifique Introduction Les réactions immunitaires spécifiques qui se déclenchent lorsque du non-soi est détecté par le système immunitaire, dépendent de diverses catégorie de cellules. Nous examinerons les mécanismes par lesquels les lymphocytes T4 (LT4), une catégorie de lymphocytes caractérisés par la présence simultanée de récepteurs T et de récepteurs CD4 sur leur membrane, interviennent dans ces réponses. Nous étudierons successivement leur intervention dans la phase d’induction, dans la phase d’amplification et dans la mémoire immunitaire afin de montrer que cette catégorie de lymphocytes joue un rôle central dans les réactions immunitaires spécifiques qu’elles soient à médiation cellulaire ou humorale. Phase d’induction Toute réaction immunitaire spécifique est déclenchée par la reconnaissance d’un antigène. Elle est assurée par des LT4 par un mécanisme dit de double reconnaissance. Celui-ci implique à la fois le récepteur T, une molécule de surface propre aux LT, et le marqueur CD4, caractéristique des LT4. Cet assemblage moléculaire permet aux LT4 de reconnaître un antigène à condition qu’il soit associé aux molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) d’une cellule présentatrice d’antigène (CPA). Le récepteur T est une protéine membranaire formée par l’association de deux chaînes polypeptidiques différentes ( une région constante et une région variable. Les parties constantes permettent l’ancrage de la molécule dans la membrane du lymphocyte tandis que les parties variables reconnaissent spécifiquement un antigène et permettent au LT de s’y lier (schéma 1). Structure et fonctionnement du récepteur T 1 Ainsi, chaque clone de LT ne reconnaît qu’un seul antigène mais on parle de double reconnaissance car l’antigène doit être lié aux molécules HLA caractérisant le soi pour être reconnu : les antigènes libres ne peuvent être reconnus par les LT. La reconnaissance d’un antigène à la surface d’une CPA stimule les LT4 qui se multiplient. Phase d’amplification Elle commence par l’expansion clonale des LT4 stimulés par la CPA sous l’action d’une cytokine (interleukine 1) ce qui correspond à la prolifération du clone possédant le récepteur spécifique de l’antigène reconnu. Cette phase conduit à la formation d’une population de LT auxiliaires (LTh, h pour " helper ") dont les fonctions diffèrent selon qu’il s’agit d’une réaction à médiation cellulaire ou d’une réaction à médiation humorale. Réactions à médiation cellulaire Dans les réactions à médiation cellulaire, les LTh stimulent une autre catégorie de LT, les LT cytotoxiques (LTc) qui interviennent comme effecteurs de ce type de réponse. Sous l’action d’une cytokine (interleukine 2), le clone de LTc correspondant au même antigène prolifère. Une autre cytokine (un interféron) produite par les LTh active en outre leurs propriétés cytolytiques. Réactions à médiation humorale Les LTh interviennent aussi dans les réactions à médiation humorale. Ils amplifient la réponse humorale en stimulant les lymphocytes B (LB) qui se transforment alors en plasmocytes sécréteurs d’anticorps. Les mécanismes de stimulation sont comparables à ceux mis en œuvre lors de la reconnaissance de l’antigène avec notamment la sécrétion de cytokines mais il peut y avoir aussi un contact direct entre LTh et LB par l’intermédiaire du récepteur T et du CMH. 2 Mémoire immunitaire Certains LT4 sont des lymphocytes " mémoire ". Issus selon toute vraisemblance des clones de LT4 stimulés lors de la reconnaissance des divers antigènes, ils constituent une population très réactive lors d’un contact ultérieur avec l’antigène permettant une réponse immunitaire plus efficace. Le schéma suivant résume l’ensemble de ces données. (Schéma 2). Schéma 2. Place des lymphocytes T4 (Taux) dans les réactions immunitaires Conclusion Ainsi, les lymphocytes T4 interviennent à toutes les étapes des réactions immunitaires spécifiques à l’exception de la phase effectrice qui correspond à la destruction de l’antigène. Les mécanismes mis en jeu reposent principalement sur leurs propriétés de reconnaissance spécifique des déterminants antigéniques liés au CMH présentés par d’autres cellules et sur leur capacité à synthétiser et sécréter des messagers chimiques intercellulaires, les cytokines. Ils jouent donc un rôle stratégique, tragiquement illustré par l’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine), infection au cours de laquelle le virus les détruit, aboutissant à un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) dans lequel les défenses immunitaires finissent par disparaître. 3