Homéopathie : la solution aux acouphènes

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Docteur Alain COMBET
Spécialiste O.R.L. Homéopathe.
Homéopathie :
la solution aux acouphènes
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À Martine, mon épouse, artiste peintre ayant
connu les affres de cette pathologie qu’elle a
souhaité exorciser, une fois guérie, par le tableau
qui figure en couverture de cet ouvrage.
À mon fils Anthony qui m’a aidé dans la
conception de cet ouvrage.
A Mr le Professeur Bernard Guerrier (CHU de
Montpellier) sans lequel ma carrière eût été toute
autre.
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Si l’homéopathie est une chimère elle tombera
d’elle-même.
Si elle est au contraire un progrès, elle se
répandra malgré toutes nos mesures de préservation.
Philippe Guizot.
Ministre de Louis-Philippe.
1835
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Introduction
1. Définition
Si le terme « acouphène » est connu du corps
médical depuis plusieurs siècles il n’en est pas de
même du grand public pour qui ce terme n’est devenu
familier que depuis une vingtaine d’années. À noter
par exemple que ce mot ne figurait pas encore en
1976 sur le Petit Larousse.
Dans l’esprit de bien des gens il semble encore que
seuls les sifflements aient droit à cette terminologie. Les
descriptions sont en effet nombreuses et variées, allant
du bruit de cocotte-minute, d’un jet de vapeur, d’un
bruissement de feuilles, de bruits de cascades, de
conques marines, de moteurs de réfrigérateurs, à celui
de cloches, tous ces sons ayant en commun de n’être
perçus que par la seule personne souffrant de cette
affection. Oublions cependant les patients entendant des
voix, des paroles, des chansons, qui seront, elles, du
ressort d’un psychiatre !
Ces bruits peuvent être permanents ou
intermittents, d’intensité et de fréquence variables.
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On classera à part les acouphènes objectifs qui
peuvent être perçus à l’auscultation par le médecin et
qui en général sont en relation avec un problème
vasculaire.
On peut noter dès à présent que les bruits à type
de sifflements seront plutôt en faveur d’un problème
d’’oreille interne, les bruits graves quant à eux
concernant plutôt l’oreille moyenne.
Quant à la gêne occasionnée elle sera très variable
selon les individus, certains s’en accommodant fort
bien (80%), d’autres finissants sous antidépresseurs.
Quoi qu’il en soit, il existera toujours une solution
une fois le diagnostic étiologique posé pour éliminer
cette pathologie ou du moins la rendre supportable.
L’évolution, quant à elle, est fort capricieuse : j’ai
moi-même consulté, pour tout autre chose, des
personnes atteintes d’acouphènes durant plusieurs
années, lesquels avaient disparu un beau matin
comme ils étaient arrivés !
En résumé nous garderons la définition du Petit
Larousse :
Nom masculin du grec akouein (entendre) et
phainesthai (paraitre) : perception généralement
erronée d’une sensation sonore. (Bourdonnement,
sifflement, grésillement.)
2. Historique
Les premières traces d’acouphènes remontent à
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2500 ans avant Jésus-Christ en Egypte. Un papyrus
décrivait plusieurs maladies de l’oreille parmi
lesquelles « un bruit ressemblant à une tempête dans
l’oreille que l’on traite avec une décoction de roseau,
de lotus, d’herbes et d’huiles ».
1500 ans avant J.-C. en Inde des documents de
l’époque décrivent les acouphènes comme des
symptômes provenant de troubles importants et font
déjà la distinction entre bourdonnement et tintement.
Dans la Grèce antique (400 ans av. J.-C.),
Hippocrate mentionne également les acouphènes et
Aristote quant à lui va déjà décrire le masquage dans
son ouvrage « Problemata physica » ayant déjà la
notion qu’un bourdonnement cesse quand un son
plus fort chasse le plus petit.
À l’époque gréco-romaine Pline l’Ancien
proposera une concoction à base de vin et de miel,
Galen, créateur de l’École de Médecine d’Alexandrie,
une mixture à base d’huile de ricin et de vinaigre.
Alexandre de Tralles (570 av. J.-C.) mettra en
cause dans l’apparition des acouphènes l’état
psychologique du sujet ainsi que les maladies
antérieures. Il est l’auteur d’un traité de médecine en
12 livres dont l’un d’entre eux est exclusivement dédié
à la tête.
Eustache, éminent anatomiste qui décrira la
trompe éponyme, fait également état de la notion
d’acouphènes qui seraient dus à des mouvements de
« vapeurs » dans la tête.
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Il faudra attendre le début du XVIe siècle pour
que Paracelse mentionne l’importance d’un bruit
environnant excessif comme étant susceptible de
contribuer à l’apparition d’un acouphène.
Du Verney (Professeur d’anatomie) publie en
1683 le Traité de l’organe de l’ouïe un livre
entièrement consacré à l’étude des maladies de
l’oreille. C’est le premier du genre. Il y est développé
une théorie selon laquelle l’acouphène constitue une
variante du fonctionnement de l’oreille soumise à la
stimulation d’un bruit extérieur.
Il avait également remarqué que les acouphènes
objectifs pouvaient être entendus par une tierce
personne se trouvant près du patient. Il décrit les
hautes fréquences comme siégeant au sommet de la
cochlée et les basses à la base.
Au XVIIIe siècle, l’anatomiste Italien Cogugno
démontre l’inverse et découvre que le labyrinthe est
rempli non pas d’air comme on le croyait de manière
générale, mais de liquide. Cette avancée bouleversa
totalement les perspectives en matière de physiologie
de l’audition.
Laennec, inventeur du stéthoscope utilisera
l’instrument qu’il avait mis au point, dans l’auscultation
de l’oreille du patient souffrant d’acouphènes.
Itard médecin et chirurgien français écrit en 1821
le premier traité de pathologie O.R.L. en langue
française : « le traité des maladies de l’oreille et de
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l’audition ». Il est à l’origine de la sonde toujours
utilisée actuellement par les médecins thermaux afin de
traiter les otites séreuses grâce aux insufflations
tubaires consistant à envoyer du gaz thermal en plaçant
la sonde devant l’orifice de la trompe d’Eustache.
Il utilisa également des techniques de masquage
de l’acouphène avec des résultats parfois
impressionnants. Une patiente fut ainsi guérie en
passant plusieurs mois dans un moulin !
En 1854, Rayer décrivit un bruit pulsatile
occipital, synchrone aux battements cardiaques,
clairement identifié comme étant d’origine vasculaire.
En 1883 Urbantschitsch réintroduit la notion de
masque en démontrant que ce dernier dépendait plus
de l’intensité du son que de sa fréquence, mais que
toutefois les basses fréquences avaient un effet plus
important que les sons aigus.
En 1947, Saltzmann et Ersner recommandèrent
l’usage de prothèses auditives pour masquer
l’acouphène. Certaines bandes fréquentielles de la
parole, ou même le bruit environnant, aidaient en
effet le patient à ne plus entendre son acouphène.
Dans les années 1960, l’acouphénométrie
continua à se préciser, notamment grâce aux travaux
de M. Portmann.
En résumé, on voit donc que bien avant
l’apparition du MP3 les acouphènes étaient déjà
présents dans la pathologie humaine même si notre
mode de vie actuel nous expose tout particulièrement
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à une multitude de nuisances sonores ou
électromagnétiques fort préjudiciables à nos oreilles.
3. Généralités
Il s’agit d’une affection excessivement fréquente
touchant plusieurs millions de personnes en France
(plus de 3 millions) ce qui laisse préjuger du nombre
incroyable de personnes atteintes d’acouphènes dans
le monde (32% de la population aux USA)
Cette
affection
semble
toucher
sans
discrimination aussi bien l’homme que la femme et
présente un pic de fréquence entre 50 et 60 ans.
On comprend ainsi aisément que se soient créés
des associations, des sites et des forums de discussion
sur Internet, chaque patient pouvant faire état de son
vécu, de ses expériences et des différents traitements
qui lui auront été apportés.
4. Rappel Anatomophysiologique
4.1. Anatomie
Sans entrer dans des détails qui ne
déboucheraient sur rien sur le plan thérapeutique, du
moins pour le moment, il paraît utile de faire un
rappel très simple de l’anatomie de l’oreille et de la
physiologie de l’audition.
On distingue trois parties :
Premièrement : l’oreille externe allant du pavillon
jusqu’au tympan, constituée essentiellement par le
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pavillon cartilagineux et le conduit auditif externe,
formation osseuse tapissée par de la peau.
Deuxièmement : l’oreille moyenne constituée par le
tympan et la chaîne des osselets (marteau, enclume,
étrier), le tympan créant une barrière entre l’oreille
externe et l’oreille moyenne mais surtout une frontière
histologique entre la peau du conduit auditif externe et
la muqueuse de l’oreille moyenne. (Caisse du tympan.)
À noter, et nous verrons que cela a son
importance, l’existence de deux petits muscles (au
niveau du marteau et au niveau de l’étrier) qui jouent
un rôle dans la protection de l’oreille interne lors
d’agression sonores.
Troisièmement : l’oreille interne proprement dite
ou cochlée, à partir de laquelle partira le nerf auditif
vers le cerveau. On notera au passage que toute
pathologie au niveau de l’une de ces trois formations
pourra être la source d’acouphènes.
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4.2. Physiologie
Les ondes sonores correspondant à
phénomènes pressionnels vont entraîner
vibrations au niveau du tympan, lequel va
transmettre par le biais de la chaîne des osselets
fenêtre ovale située à l’entrée de la cochlée.
des
des
les
à la
Ces ondes vont entraîner un mouvement au
niveau du liquide contenu dans le labyrinthe,
mouvements qui vont causer des vibrations au niveau
des cils vibratiles des cellules auditives, ce qui aura
pour effet d’engendrer un différentiel de potentiel et
la génération d’un courant électrique constituant
l’influx nerveux qui partira à son tour par le biais du
nerf auditif vers le cortex cérébral.
5. Notions d’audiométrie
5.1. Audiométrie tonale
D’après l’ouvrage Audiologie pratique (Professeur
Legent) l’audiométrie tonale liminaire consiste à
étudier les seuils minima d’audition pour la voie
aérienne à l’aide d’écouteurs et par la voie osseuse à
l’aide d’un vibrateur.
On pourra étudier :
1. La conduction aérienne
2. La conduction osseuse
3. L’écart entre les deux : le Rinne audiométrique
5.1.1. Conduction Aérienne
Grâce au casque audiométrique, différents sons
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vont être envoyés dans chacune des deux oreilles à des
intensités variables de façon à trouver le seuil
d’audition minimum perçu par le patient
correspondant aux différentes fréquences, qui se
situent entre le 125 et le 8000 Hertz.
Il existe d’autres appareils permettant d’enregistrer
des fréquences supérieures mais ces tests ne sont pas
effectués de façon courante par les O.R.L, ce qui est
probablement regrettable étant donné que l’on
découvrirait des pathologies débutantes et pourrait
peut-être expliquer des difficultés de compréhension
chez des personnes ayant des audiométries
apparemment normales !
Lorsqu’il existe une différence importante
d’audition entre les deux oreilles, il conviendra de
pratiquer un masking c’est-à-dire de masquer la
meilleure des deux oreilles en envoyant un son
continu et cela de façon à éviter une courbe fantôme.
Cette courbe fantôme consistant dans le fait que
le patient croit de toute bonne foi entendre du côté de
l’oreille testée alors que c’est l’oreille controlatérale
bien meilleure en qualité auditive qui perçoit le son
transmis par la boîte crânienne.
5.1.2. Conduction osseuse
Un vibrateur est posé sur la mastoïde et
l’opérateur va tester à différentes intensités des
fréquences allant du 250 Hertz ou 4000 Hertz.
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