Chotto Desh - Théâtre de Sète

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Ce document a été composé pour aider enfants et
adultes à profiter au maximum des spectacles de la
saison Jeune Public.
Il est composé :
• de conseils pour profiter de la séance
• d’éléments d’information sur le spectacle
• de ressources annexes
Hélène Villain - Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Chargée des relations avec le public - Jeune Public
04 67 18 53 24 / [email protected]
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ALLER AU SPECTACLE, POURQUOI FAIRE ?
Offrir une ouverture culturelle aux élèves
Apprendre à être un spectateur
Eprouver le plaisir des émotions partagées
Apprendre à décrypter les signes de la représentation
Développer son esprit critique
Le spectateur est actif et construit du sens.
Aller au spectacle, c’est apprendre autrement !
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PROFITER DU SPECTACLE
Entrer dans le théâtre commence bien avant que le noir ne se fasse
dans la salle de spectacles et se poursuit après le tomber de rideau...
Chaque représentation est une expérience unique. Même si l’acteur a déjà joué la pièce une centaine de fois, il la joue
aujourd’hui rien que pour les enfants et les adultes présents. Cela exige du respect de la part de l’acteur envers le
spectateur.
Cela exige autant de respect de la part de chaque spectateur envers l’acteur et envers les autres spectateurs.
Quelques conseils à lire en classe pour bien profiter du spectacle
En arrivant devant la salle, je reste calme et j’écoute attentivement les indications des adultes qui m’accompagnent et
qui m’accueillent.
• Pendant la représentation :
Lorsque la lumière s’éteint, je reste silencieux et prêt à accueillir le spectacle qui va être joué.
Pour ne pas déranger les artistes sur la scène et mes camarades, je ne parle pas avec mes voisins et je ne fais pas de
bruit avec mon fauteuil pendant le spectacle.
Je peux rire, pleurer, chanter, répondre, m’exciter, me laisser emporter ... puis je retrouve mon calme.
Ce que j’ai envie de dire, je le garde dans ma tête pour le dire après le spectacle à mes amis, mon professeur ou aux
comédiens lorsqu’ils m’invitent à parler.
Je remercie l’acteur à la fin de la pièce par mes applaudissements.
• Après la représentation :
Je pense à tout ce que j’ai vu, entendu, compris et ressenti. Je peux en parler avec mes camarades et mon professeur.
Je peux garder une trace de ce moment particulier en écrivant ou dessinant.
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LE SPECTACLE
danse
à partir de 7 ans
Chotto Desh
Akram Khan Company
direction artistique et chorégraphie
Akram Khan
mise en scène et adaptation Sue Buckmaster
(Theatre-Rites)
musique Jocelyn Pook
lumière Guy Hoare
histoires imaginées par
Karthika Nair et Akram Khan
écrites par Karthika Naïr, Sue Buckmaster
Akram Khan
Dates et lieux de tournée
4 représentations
assistant chorégraphe Jose Agudo
conception visuelle Tim Yip
du 14 au 16 mars 2017
Théâtre Molière – Sète
avec Dennis Alamanos ou
Nicolas Ricchini
durée : 55 min
Les horaires sont indiqués dans le dépliant Jeune Public.
Première mondiale en octobre 2015 au DanceEast, Ipswich (Royaume-Uni).
Remerciements particuliers à tous les artistes qui ont contribué à la création originale
de DESH, dont Chotto Desh est tiré.
Production : Claire Cunningham pour AKCT
Coproduction : MOKO Dance ; Akram Khan Company ; Sadler’s Wells (Londres, UK) ;
DanceEast (Ipswich, UK) ; Théâtre de la Ville (Paris, France) ; Biennale de la danse de
Lyon 2016 (France) ; Mercat de les Flors (Barcelone) ; Stratford Circus Arts Centre
Avec le soutien de Arts Council England.
Akram Khan Company est représentée par Sarah Ford Quaternaire
www.quaternaire.org
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À PROPOS...
Dans Chotto Desh, Akram Khan raconte l’histoire
semi-autobiographique d’un jeune homme qui rêve de
devenir danseur, de la Grande-Bretagne au Bangladesh.
En mêlant textes, musiques et vidéos, il fait voyager
le public au coeur de ses souvenirs d’enfance. Le
chorégraphe aborde ainsi tout en poésie la question de
l’identité et des racines dans un monde où les cultures
s’entrechoquent et se nourrissent…
Entre carnet de voyage et autoportrait, Chotto Desh, “petite patrie” en bengali, captive.
Akram Khan nous offre un conte chorégraphique où nous découvrons les rêves et les souvenirs d’un jeune garçon qui
nous emmène en Grande-Bretagne et au Bengladesh, pays d’origine de ses parents. Le chorégraphe raconte le petit
garçon qu’il a été et l’homme qu’il est devenu. Il nous transmet avec simplicité et sensibilité sa quête d’identité à la
fois intime et épique.
Sur scène, le spectacle est total. Entre danse, texte, effets visuels et sonores, le spectateur voyage comme un enfant
dans un pays imaginaire. Dans un décor en mouvement, le danseur grimpe jusqu’à la cime d’arbres fabuleux, s’amuse
avec un éléphant bengali et danse avec la mousson. On retrouve dans ce travail les fondamentaux de la danse traditionnelle indienne kathak : le mélange danse et texte et la virtuosité du mouvement qui soutiennent un récit poétique.
Avec Chotto Desh, le chorégraphe britannique qui a collaboré avec les plus grands, de Peter Brook à Juliette Binoche,
continue de décloisonner la danse en signant ce bijou chorégraphique à destination de petits et grands.
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PARCOURS
Akram Khan
Denis Alamanos
chorégraphe
danseur
(en alternance)
Akram Khan est né à Londres en 1974 de parents
bangladais. Il découvre à 7 ans la danse kathak, danse
traditionnelle du nord de l’inde, et participe à 13 ans
au Mahabharata, épopée sanskrite mise en scène par
Peter Brook.
Né en Grèce à Athènes,
Dennis Alamanos débute
très tôt sa formation à
l’École de Musique et
d’Arts des îles Ioniennes.
En parallèle de ses études à
l’École Nationale de Danse
de Grèce, il expérimente
différents styles, y compris la street dance.
Akram Khan se forme ensuite à la danse contemporaine
et crée sa compagnie en 2000. Il collabore avec de
nombreux artistes, comme la danseuse étoile Sylvie
Guillem, l’actrice Juliette Binoche, le chorégraphe et
danseur Sidi Larbi Cherkaoui ou encore la chanteuse
Kylie Minogue.
Dennis Alamanos a collaboré avec la Cocoon Dance
Company en Allemagne et a été assistant de chorégraphie
pour Anton Lachky pour No More Fairytales.
En 2011, il crée le solo DESH, « terre natale » en Bengali,
qui parle de ses racines, de l’Angleterre au Bangladesh.
Le spectacle connaît un grand succès auprès du public
comme de la critique. Akram Khan reprend en 2015
sa pièce pour l’adapter au jeune public et crée Chotto
Desh, « petite patrie », un récit initiatique qui parle de
sa quête d’identité.
Nicolas Ricchini
Danseur
(en alternance)
Né aux Philippines en 1988,
Nicolas Ricchini grandit en
France où il étudie le ballet
et le modern jazz avec le
Ballet de Lyon. C’est à
Barcelone qu’il débute la
danse contemporaine en
travaillant avec Pepe Hevia
Danza en 2009 comme premier danseur et assistant de
direction. Depuis 2010, il développe son propre projet :
la Compagnie Nicolas Ricchini, basée à Barcelone.
En 2011, il commence à travailler en freelance et
collabore avec différents chorégraphes tels que
Fernando Madagan, Tupac Martir, Emma Martin Dance,
Francesc Fernandez ou encore Akram Kahn pour
l’ouverture des Jeux Olympiques de 2012.
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Karthika Naïr
Sue Buckmaster
histoires imagées
mise en scène et adaptation
Venant d’une famille forte d’une tradition de performers,
Sue Buckmaster bénéficie d’un riche héritage théâtral.
Après l’université, elle débute une carrière d’actrice
avant de se tourner vers le théâtre et la marionnette. Ce
choix l’amène à travailler aux côtés de la Czech Puppet
Company Drak, David Glass et à étudier les Arts en Inde
du Sud.
Née en 1972 en Inde dans le Kerala, Karthika Naïr rejoint
la France en 2000 pour y faire ses études et s’installe
à Paris.
Pendant plusieurs années elle travaille comme
productrice de spectacles de danse. En 2009, elle publie
son premier recueil de nouvelles Roulements puis un
conte pour enfants en 2013 : Le tigre de miel, illustré
par Joëlle Jolivet.
Tout au long de cette période, elle collabore avec David
Farr, Complicite, RSC, The National Theatre and Tara
Arts parmi d’autres.
En tant que productrice, elle a collaboré avec Sidi Larbi
Cherkaoui, Damien Jalet, Käfig/Mourad Merzouki, ou
encore le Louvre.
En 1995, Sue Buckmaster fonde Theatre-Rites avec
Penny Bernand. Elle en est la directrice artistique.
Sous sa direction, la compagnie cultive la mixité des
formes et des genres. Elle collabore avec des designers,
plasticiens, vidéastes, musiciens, danseurs, acteurs…
pour des productions destinées au jeune et au très
jeune public.
Guy Hoare
Jocelyn Pook
lumière
musique
Jocelyn Pook est une compositrice versatile. Elle
compose tour à tour pour le théâtre (King Charles III
de Mike Bartlett), la danse (DV8, Shobana Jeyasingh),
le cinéma (Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick ; Le
marchand de Venise de Michael Radford), l’opéra
ou encore des concerts (The Communards, Massive
Attack).
Guy Hoare est designer lumières pour la danse, le
théâtre et l’opéra.
Il a travaillé pour Arthur Pita sur The Metamorphosis ou
encore Mark Bruce sur Dracula qui obtinrent le South
Bank Award for Dance en 2012 et 2014.
Ses travaux pour la danse l’amènent à travailler avec
Rafael Bonachela, Mayuri Boonham, Christopher Bruce,
Theo Clinkard, James Cousins, Dan Daw, Laila Diallo,
Robin Dingemans, Shobana Jeyasingh, Henri Oguike,
Seeta Patel, ou encore Ben Wright.
Forte d’une solide réputation internationale, elle se voit
remettre divers prix comme un Golden Globe, un Olivier
et deux British Composer Awards – dont un pour la
musique de DESH.
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L’UNIVERS DU SPECTACLE
Créé et présenté en 2011, DESH a connu un succès immédiat, accueilli avec enthousiasme tant par le
grand public que par la presse internationale.
Aujourd’hui, Akram Khan Company et Sue Buckmaster (directrice de Theatre-Rites) reprennent ensemble
cette production tant plébiscitée pour l’adapter à un jeune public. Chotto Desh, qui signifie « petite patrie »,
s’appuie sur la qualité unique de Khan de conter une histoire interculturelle en mettant en scène les rêves
et souvenirs captivants d’un jeune homme de la Grande-Bretagne jusqu’au Bangladesh.
Dans un mélange de danse, textes, visuels et sons, Chotto Desh met à l’honneur la résilience de l’esprit
humain face au monde moderne et promet une expérience magique, palpitante et poignante pour les
petits comme pour les grands…
Akram Khan Company
Véritable bijou scénique, Chotto Desh parvient à aborder les thèmes sérieux de DESH (la guerre, l’interculturalité, l’autorité, la résilience de l’Homme face à la nature) tout en humour et en poésie.
La danse de l’interprète est fluide, souple, presque féline. Narrative, théâtrale, la chorégraphie fait voyager le public
dans le temps et l’espace, pour un spectacle qui entre en résonnance avec chacun d’entre nous, grand ou petit. Akram
Khan ouvre la porte de ses cultures, afin que le spectateur puisse apercevoir les racines, l’origine du métissage de sa
danse, de ses oeuvres desquelles transparaissent ces influences doubles.
L’interaction avec les projections confère à la pièce une poésie, une magie singulière. Les mouvements sont toujours
harmonieux, légers. Entre univers réel et onirique, Akram Khan signe un spectacle plein de vie. Sa danse emprunte au
contemporain, à la giration et aux petits pas du kathak ; entre Occident et Orient, son langage est unique, gracieux et
virtuose.
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CHAMPS LEXICAL DU SPECTACLE
Danse traditionnelle
Le récit initiatique
« Pratique de danse issue des sociétés préindustrielles.
Différents termes sont également utilisés dans un sens
plus ou moins équivalent, comme danse folklorique,
populaire, vernaculaire, ethnique ou nationale. […] C’est
une danse diversifiée, chaque territoire développant
ses propres formes. Expression d’une communauté,
elle concerne l’ensemble du groupe, même si elle
peut, à l’occasion, en isoler certains membres : jeunes
gens, jeunes filles, hommes, femmes, couples. Elle
est accompagnée de chant ou de musique jouée avec
des instruments traditionnels. Étroitement associée
aux divers moments de la vie quotidienne, elle n’exige
pas de circonstance particulière, et revêt donc tour à
tour diverses fonctions : divertissement, travail, rituel
magique, élément d’une cérémonie, voire spectacle.
Elle est transmise directement d’une génération à
l’autre, oralement ou par imitation. »
Philippe Le Moal, Dictionnaire de la danse,
Larousse, Paris, 2008
Le récit initiatique est un type de récit où l’on suit
l’évolution d’un personnage, qui peut être positive ou
négative, vers la compréhension du monde ou de luimême.
L’une des grandes caractéristiques du récit initiatique
est de confronter le personnage à un certain nombre
d’épreuves et d’obstacles dont il sort transformé dans
sa façon de penser et d’agir.
Le récit initiatique, notamment dans les traditions
africaines ou orientales, est soit un récit raconté dans
un contexte initiatique, ou rite de passage ; soit un récit
racontant le parcours initiatique de quelqu’un.
Le principe de passage d’un état à un autre caractérise
ce type de conte. Il est au coeur de toute expérience
initiatique : l’initié passe d’un état premier et imparfait
à un état de maturité. Il s’élève, éduqué par cette
expérience.
Le récit initiatique traduit l’instabilité d’un monde dans
la mesure où l’univers de l’initié est lui aussi bouleversé.
Il existerait dont un lien de solidarité entre l’individu et
un monde, entraînant la disparition de l’ancien-monde
au moment de l’initiation de l’individu qui l’habitait.
Ce type de narration traduit un élan vers la constitution
de son héros, elle en raconte la transformation.
Durant le récit se forment la personnalité, sont
découvertes les valeurs et les bases culturelles de ce
qui sera in fine l’individu mature.
NB : Ici, la pièce débute avec cette interrogation : « Qui suis-je ? »,
à laquelle la fin répond : « Vous savez qui vous êtes et ce que vous
devez faire ». C’est le chemin – bien qu’exclusivement mental –
parcouru entre les deux qui représente l’initiation du protagoniste.
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LA DANSE KATHAK
Etymologie
Histoire
Le mot « Kathak » signifie conteur et trouve son origine
dans le mot sanscrit « katha » : histoire ou art de
raconter une histoire.
Son origine se situe dans les âges Védiques. À la base
théâtre dansé mimant les récits épiques et sacrés (les
harikatha), le Kathak était un art purement religieux
dansé dans les Temples hindous du Nord de l’Inde.
Le Nord de l’Inde connaissait autrefois de nombreuses
communautés de conteurs. Celle des Kathak ou
Kathakars incorpora peu à peu danse, mime et musique
dans ses représentations. L’expression « Katha Kahe so
Kathak » signifie que quiconque raconte une histoire, en
dansant et chantant est un Kathak.
C’est l’arrivée des Moghols en Inde qui marqua
l’évolution de la danse sacrée vers une danse de Cour.
Entre le XIIe et le XVIIIe siècle, le Kathak était pratiqué
dans les somptueux palais des Empereurs Moghols,
après l’avoir été dans les cours des Maharajas Hindous.
Abandonnant son statut d’art totalement dévotionnel, le
Kathak devint une danse de Cour, un agrément destiné
au loisir de puissants Seigneurs. Il s’enrichit alors
considérablement, puisant des éléments de la culture
persane, et évoluant ainsi en accord avec l’esthétique
de la culture musulmane.
C’est à cette ère que nous devons la forme kathak
telle que nous la connaissons aujourd’hui : subtile et
expressive, beaucoup plus sophistiquée et rapide qu’à
l’origine, ainsi que rythmée par des mouvements de
pirouettes plus complexes.
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Écoles (« Gharana »)
Technique
L’art Khatak s’est fixé dans trois écoles de styles
différents mais qui continuent de s’influencer
mutuellement.
La technique Kathak est caractérisée par un langage
complexe :
• Tatkar : frappes de pieds, « footwork » rythmique
rapide réglé sur un cycle complexe de temps
La Jaipur, où l’accent est mis sur les tours et les rythmes
des pieds.
• Bhramaris : pirouettes rapides
La Lucknow, où ce sont les expressions des émotions, la
finesse des gestes et du mime qui sont mis en évidence.
• Abhinaya : poétique d’expression
La Banaras, où prédominent les vigoureux martellements
de pieds, les improvisations de virtuosité rythmique
dans les dialogues avec les percussions, ainsi que les
paran 1 dansés de manière puissante.
Avec beaucoup d’importance accordée aux rythmes, la
danse se construit autour de paroles rythmiques (bols),
qui sont accompagnées au tabla ou au pakhawaj 2, et
sont récitées par le danseur avant qu’il ne les interprète
avec les frappes de pieds et ses 200 clochettes autour
des chevilles. La représentation est donc un dialogue
virtuose entre le percussionniste et le danseur.
L’orchestre est souvent complété par le sitar ou le
sarod qui est assez similaire, le sarangi 3, le dilruba ou
l’esraj 4, l’harmonium, la flûte de bambou bansuri et
d’autres encore.
• Mudras : langage gestuel des mains
1
Évocations de divinités de la mythologie hindoue
2
Percussions typiques de la musique hindoustani
3
Instrument à cordes d’origine arabe
4
Deux instruments en quelque sorte à mi-chemin du sarangi (simple) et du sitar (plus complexe)
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INTERVIEW DE KARTHIKA NAÏR
Qu’est-ce qui vous a amenée à écrire ?
J’ai suivi une formation supérieure en journalisme. Je travaillais en même temps comme pigiste pour un quotidien
national en Inde. Mais j’ai changé de filière à 24 ans en découvrant les métiers de gestion de spectacle. Durant plusieurs
années après mon arrivée en France je n’ai pas écrit, j’étais absorbée par les études, puis par le travail et la vie. Mais, à
un moment donné, l’univers sonore de ma jeunesse m’a manqué, vivement : en Inde, on est presque toujours entourés
de multiples langues, certaines que l’on ne connaît même pas. Il y en a une vingtaine, officielles, et des milliers de
dialectes. C’est cette soif de retrouver d’autres sonorités, et surtout ma première langue, l’anglais, qui m’a poussée à
écrire. La poésie me semblait la forme la plus apte à retracer le mouvement des pensées. Elle ressemble à une danse
des mots. Presqu’au même moment, j’ai commencé ma collaboration avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui. J’étais
productrice, mais Larbi m’a invitée à co-signer des textes avec lui, et à écrire sur ses spectacles. Donc le champ
d’écriture s’est élargi.
Le spectacle est inspiré d’un livre pour enfants que vous avez écrit, Le Tigre de Miel. Avant ce livre, vous avez publié
de la poésie. Qu’est ce qui vous a poussé à écrire pour le jeune public ?
Le Tigre de Miel n’était pas, au départ, conçu comme un livre. Je l’avais imaginé pour DESH, l’ancêtre de Chotto Desh.
Dans DESH, il y a six histoires enchevêtrées, comme un pull tricoté en différentes couleurs. Le Tigre de Miel est un
conte que j’ai inventé, en me servant du paysage réel des forêts mangroves de Sundarban, qui se trouve entre l’Inde et
le Bangladesh, et deux figures de mythologie régionale, la déesse Bonbibi et le démontigre Dakkhin-Rai. Ce conte était
le lien entre Akram Khan et sa nièce Eeshita (personnage inventé pour le spectacle), qui ne voulait pas apprendre le
bangla, la langue de ses grandparents.
Akram racontait le conte pour qu’elle s’intéresse à cette culture si riche en mythes et légendes, pour qu’elle souhaite
enfin parler le bangla. On avait décidé depuis le départ que la séquence allait se jouer sans mots, avec seulement
l’animation, la danse et la musique. J’ai donc écrit un texte extrêmement visuel, afin que l’animateur puisse le réaliser
sans avoir visité la région. Une de mes éditrices en Inde a vu les premières pages de mon scénario, et elle a adoré
l’histoire. Elle était convaincue que Le Tigre de Miel devrait devenir un livre illustré pour enfants. Elle a aussi insisté que
je termine le conte. Je n’avais pas encore écrit la fin.
Dans DESH, on ne racontait pas tout, le conte s’arrête au moment où le tigre apparaît, pour garder le suspens, et pour
pousser la nièce à demander la suite de l’histoire. Dans Chotto Desh, comme vous allez voir, c’est différent, le spectacle
reprend bien plus des éléments du Tigre de Miel. Chotto Desh a été créé quatre ans plus tard, quand le livre existait
déjà. Dans Chotto Desh, le fil narratif est distinct, le but aussi, ce n’est pas le personnage d’Akram qui raconte Le Tigre
de Miel, c’est le personnage de sa grand-mère, à un Akram enfant.
Dans Le Tigre de Miel, la nature (et son respect) est très importante, est-ce pour vous une valeur fondamentale à
transmettre dans une société qui en est coupée ?
Dans toute société actuelle à vrai dire. On n’a qu’une planète et on fait très peu pour la protéger, hélas. Par ailleurs,
cette terre, ces océans, ils ne sont pas qu’à nous. C’est un héritage que l’on partage avec bien d’autres espèces, plantes
et animaux. On n’a aucun droit de les détruire ainsi. Ces préoccupations deviennent plus claires et urgentes dans un
écosystème aussi vulnérable que les forêts mangroves de Sundarban, car les effets sont immédiatement visibles,
palpables : des inondations, la perte de la terre, la disparition de maintes espèces, la famine, la mort...
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Mais le danger existe partout, et c’est à nous, chacun, d’agir. Nos gestes, petits et grands, comptent. Ils comptent
beaucoup. Par ailleurs, nous avons la chance de vivre dans des démocraties où nos voix ont une valeur, un poids sur les
actions de nos gouvernements. Au Bangladesh, où la démocratie reste fragile, le citoyen a beaucoup moins de marge
de manoeuvre. Il y a juste un mois, les gouvernements indiens et bangladais ont validé un projet de construction d’une
centrale électrique dans cette zone protégée. Cette construction sera désastreuse pour des milliers de riverains, d’animaux et des kilomètres entiers de forêts.
Comment avez-vous rencontré Akram Khan et comment s’est passé le travail d’écriture à plusieurs ?
On s’est rencontré il y a dix ans, pendant une tournée de zero degrees, un superbe duo d’Akram Khan et de Sidi Larbi
Cherkaoui. Peu après, j’ai rejoint Sidi Larbi Cherkaoui, et donc nos chemins se croisaient souvent. Dans DESH, le travail
à six mains était un vrai bonheur, c’était un mode de fonctionnement à la fois structuré et souple. Pendant la première
étape de conception narrative, c’était juste Akram et moi. On apportait chacun plein de propositions, que ce soit des
épisodes politiques ou historiques, ou des souvenirs de famille étendue.
Ensuite, on a créé des scènes floues, parfois seuls, parfois ensemble, et on les a testées dans un studio avec Akram et
des comédiens. Sur une douzaine ou plus, on en a retenu six, dont Le Tigre de Miel qui était la première complètement
aboutie (car il a tout de suite fallu démarrer la réalisation en bande animée). Puis, Akram a demandé à Polar Bear,
un super poète-slammeur, et moi de développer ensemble toutes les autres séquences. Nous avons donc écrit des
sketchs modulaires, comme un jeu de Lego, qu’Akram pouvait ensuite monter comme il voulait. Akram les a pris, et il
les a transmués magnifiquement, en ajoutant le mouvement, la musique, le décor et la lumière, réalisés par nos autres
collaborateurs, tous remarquables. Il a aussi trouvé le fil rouge idéal (les dialogues entre lui et le personnage de son
père) avec sa dramaturge. Il a passé deux mois à chorégraphier, mettre en scène et répéter le spectacle. Je l’ai rejoint
avant la première à Leicester. On a retravaillé des petits détails, et changé la fin au dernier moment. C’était intense mais
passionnant. Chotto Desh est une adaptation de DESH, donc le cadre était déjà présent. Sue Buckmaster, la metteure en
scène, a retenu les séquences qu’elle a trouvées plus à même pour un jeune public, proposé quelques changements,
et m’a demandé de lui tisser une version «complète» avec tous ces fils, anciens et modifiés. Il y a certaines choses qui
ont nécessairement dû changer, dont le personnage d’Akram, et ses souvenirs.
Chotto Desh raconte l’histoire d’un homme qui partage ses racines entre deux pays et deux cultures, c’est un peu
votre histoire aussi ?
DESH contient beaucoup plus de mon histoire que Chotto Desh. Mon père, officier dans l’armée indienne, a combattu
pour la libération du Bangladesh. Adolescente, j’ai vécu sur la frontière entre l’Inde et le Bangladesh pendant la fin
du régime militaire bangladais. Je garde aussi des souvenirs de l’oppression de minorités et leur lutte pour la justice
que DESH évoque. Ces parties de DESH me touchent de près, tout autant que la tristesse de la grandmère dont les
petits-enfants refusent de parler la langue maternelle. Chotto Desh rend les histoires un peu plus intimes, et bien plus
romancées (surtout par rapport à Akram, et cette enfance mise en exergue) ; c’est devenu une histoire de générations,
et le tiraillement entre l’héritage et le désir personnel de liberté. C’est aussi une très bonne chose, car c’est une réalité
que vivent beaucoup de jeunes aujourd’hui. Le spectacle donne de l’espoir, le dernier message de la grand-mère est si
libérateur : va chercher tes rêves.
(Extrait)
19
Le Tigre de Miel
Karthika Naïr & Joëlle Jolivet
Actes Sud, 2013
Conte dit et illustré sous vos yeux
Tout au fond d’une mangrove,
si belle et mystérieuse
qu’on l’appelait Sundarban,
« la forêt merveilleuse »,
vivaient des milliers et des milliers d’abeilles.
Elles fabriquaient un miel doré et riche,
dont tous les animaux et la terre elle-même
se délectaient. Il y avait aussi un petit garçon
aux cheveux noirs en baguettes de tambour,
appelé Shonou, qui en raffolait tellement
qu’il bouleversa l’équilibre
de la forêt et provoqua la colère
de Celui-dont-on-tait-le-nom…
20
INTERVIEW DE SUE BUCKMASTER
Pouvez-vous décrire le processus de création de Chotto Desh, les avantages et les défis ?
Avec la création de Chotto Desh, c’était la première fois que je travaillais sur un matériel chorégraphique déjà existant
pour l’adapter pour un public plus jeune. Respecter l’original et en même temps créer une nouvelle version pour
enfants a été à la fois un défi et une source d’inspiration. La pièce originelle DESH pouvait être parfois éprouvante
dans son contenu, en référence au contexte politique et historique du Bangladesh. Les références politiques ont été
adoucies, mais pas éliminées. Je ne crois pas à une attitude condescendante envers le jeune public. Cependant je ne
voulais pas non plus les accabler avec une réalité qui est, j’espère, moins présente dans leur propre sphère sociale. En
même temps, je pense aussi que tous les jeunes ont une conscience plus profonde des tensions raciales et culturelles
qui se développent au sein de notre société et qu’ils ont besoin de quelque chose qui les aide à réfléchir sur l’impact
que cela peut avoir sur eux et leurs familles. C’était excitant et inspirant, comme la pièce se développait à partir d’un
travail original qui était déjà extrêmement réussi et magique. C’était aussi une occasion pour réutiliser une partie des
moyens qui avaient été développés pour DESH, comme par exemple l’animation projetée en direct qui fait référence à
une histoire mythique du Bangladesh ou encore des éléments du beau décor conçu par Tim Yip. C’était l’occasion de
développer l’utilisation du mythe et de la narration, ainsi que l’utilisation des objets et la danse en tant que forme plus
abstraite et poétique pour représenter la complexité de nos dilemmes actuels liés aux sensibilités et tensions culturelles,
tout en rendant ce travail accessible à un plus vaste public. Il semblait tout à fait opportun et important de partager le
magnifique travail d’Akram avec un public plus large, surtout dans un moment où la diversité culturelle est un sujet
délicat, et où considérer la carrière artistique comme une vraie possibilité ou comme un mode d’introspection devient
un choix toujours plus difficile pour beaucoup de jeunes. La chorégraphie d’Akram Khan est minutieusement travaillée
dans les détails et révèle un talent extraordinaire. Par conséquent, trouver des danseurs culturellement distincts qui
pouvaient interpréter la pièce et prendre le rôle d’Akram sur scène a représenté un vrai défi. Une fois qu’on a rencontré
Nicolas Ricchini et Dennis Alamanos, notre parcours a pris un nouvel élan. Les deux sont des danseurs/interprètes
incroyables et ils se sont consacrés entièrement au processus, insufflant vie à cette nouvelle version de la pièce. C’était
un plaisir de collaborer avec eux et le spectacle a déjà été très applaudi au Royaume-Uni.
Quels aspects avez-vous pris en considération pour adapter la pièce originale DESH aux enfants ?
C’était important de faire des recherches avec les jeunes spectateurs pour comprendre avec quelles parties de DESH
ils pouvaient s’identifier. Évidemment l’importance de se concentrer sur les expériences d’enfance du personnage
principal est devenue très claire, en même temps d’autres aspects étaient aussi à considérer, comme l’intérêt des
enfants pour la technologie des portables, et les tensions qui peuvent exister entre enfants et parents, dont la plupart
ont des origines culturelles mixtes, sur comment les enfants passent leur temps. Tous leurs commentaires ont influencé
le contenu de Chotto Desh : l’utilisation de la conversation téléphonique comme structure ; l’utilisation du mythe et
de la chaise comme métaphores, ainsi que l’intégration des personnages de la grand-mère et du père afin de pouvoir
explorer le pouvoir des messages entre générations, transmis aux enfants à leur jeune âge ; la pression et les plaisirs
de grandir dans une société multiculturelle.
(Extrait)
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LES PISTES DE TRAVAIL
AVANT LE SPECTACLE :
I / Susciter la curiosité
Avec le titre
Donner seulement le titre (et sa traduction) aux élèves et leur proposer une question ouverte comme « Que vous évoque
ce titre ? », « Que peut vouloir dire ce titre ? ».
(Ce travail peut être complété par un travail sur les différents sens des mots du titre, à l’aide d’un dictionnaire selon le
niveau.)
Après ce travail, poser une question du type « à votre avis, qu’allons-nous voir ? De quoi va parler ce spectacle ? ».
Toutes les hypothèses sont les bienvenues, et vous n’êtes pas obligés de valider ou d’invalider les propositions des
élèves.
Avec l’affiche ou le visuel
Un visuel du spectacle (comme celui choisit pour illustrer la programmation, par exemple) peut permettre d’imaginer
aussi ce qu’ils vont voir. Partir de la description simple de l’image (ce que je vois) pour aller vers l’interprétation de
l’image (ce qu’elle évoque (sentiments, symboles, etc.)).
II / Travail de recherche autour de l’univers et des motifs du chorégraphe
• Faire une petite recherche biographique sur le chorégraphe : quelles sont ses racines, sa culture ?
Pour vous aider : voir l’onglet « Chorégraphe » sur le site de Numéridanse consacré à Akram Khan.
• Situer le Bangladesh : à partir d’un atlas, d’une carte du monde, repérer le Bangladesh ; puis l’Angleterre et tracer
un trait pour relier ces deux pays.
III / Une approche par l’écriture ou l’invention
• L’autoportrait : inventer un court autoportrait, évoquant des figures familiales et son pays ou sa région d’origine,
en tentant d’expliquer en quoi ces origines ont marqué sa propre personnalité, ses goûts ou ses habitudes, etc. Ce
petit texte pourra commencer par « J’aime » ou « Je suis (...) parce que … »
• Un dialogue : écrire une petite scène de théâtre dont les personnages seront le père et le fils. Le dialogue commence
par ces mots du père : « Tu as seize ans. Prends tes responsabilités et regarde la réalité ». Le fils lui, veut rester dans
ses rêves et tente d’expliquer pourquoi.
• Le conte initiatique : à partir d’une de cette proposition suivante, inventer la suite de l’histoire.
- Il était une fois, un petit garçon qui vivait dans un pays lointain avec ses parents.
Son père était cuisinier et voulait toujours que son fils l’aide. Mais lui voulait danser.
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IV / Une approche par la pratique
• La foule : former un groupe très serré et tenter de se frayer un chemin, en variant les rythmes et les niveaux.
Puis : rejouer la même situation dans tout l’espace, sans le groupe serré mais avec le souvenir des mouvements quand
l’on se trouve dans la foule.
• L’animalité : trouver un déplacement qui évoque un animal (par exemple le tigre, l’éléphant, le serpent, etc.)
• Les chaises : un élève et une chaise. Expérimenter des situations, mouvements, postures avec une chaise en
variant les niveaux (dessous, dessus, à côté ; sur le ventre, sur le dos, etc.) avec des arrêts sur image.
Akram Khan varie ainsi entre la danse traditionnelle indienne appelée kathak et la danse contemporaine. On pourra
montrer des images de cette danse traditionnelle et regarder le théma consacré aux différents styles de danse :
http://numeridanse.tv/fr/thematiques/34_des-genres-et-des-styles.
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APRÈS LE SPECTACLE :
• On peut demander ce qu’ils ont retenu de la pièce et ce qu’elle leur a raconté en s’inspirant par exemple des traces
(cf. document joint)
• Animer un débat autour du spectacle
Pour sortir du simple « j’ai aimé /je n’ai pas aimé », il peut être intéressant de déplacer son questionnement.
Dans un premier temps, proposer une question ouverte comme « Qu’avez-vous vu ? Qu’avez-vous entendu ? » et laisser
les élèves s’exprimer en intervenant le moins possible. Peu à peu, ils vont reconstituer « l’histoire », les détails des uns
complétant ceux des autres. Très vite vont se mêler à leurs paroles l’évocation d’émotions et de sensations. Celles-ci
peuvent aussi émerger en leur demandant : « Qu’avez-vous ressenti ? » ou si nécessaire « Qu’avez-vous ressenti à tel
moment ? »
On pourra aussi les amener à se questionner sur la manière dont un spectacle peut nous toucher et/ou changer notre
regard sur nous et sur le monde, en leur demandant, par exemple : « En quoi ce spectacle parle-t-il de ma vie ? De
moi ? Du monde qui m’entoure ? »
De plus, une réflexion sur l’esthétique du spectacle peut être menée. Elle peut passer par une représentation d’une
image ou d’un moment du spectacle, sous la forme d’un dessin. Ce travail peut être prolongé par un échange sur les
choix du metteur en scène: après avoir reconstitué ensemble l’espace scénique, la classe peut s’interroger sur
le choix du décor (épuré, rempli d’objets), des objets ou des images (et de leur valeur symbolique), des costumes,
des ambiances créées par les lumières, des sons et/ou de la musique, du jeu des comédiens (voix, gestes, corps et
déplacements, etc.).
Enfin, les élèves peuvent terminer en exprimant (à l’oral ou par écrit) ce qu’ils ont aimé ou pas dans ce spectacle en se
servant des idées mises en commun précédemment.
Dessiner un moment ou une image qui reste en mémoire peut être plus facile pour certains. On peut aussi envisager
de créer une affiche du spectacle.
• À partir des entrées suivantes, évoquer à l’oral ou à l’écrit, des traces, des souvenirs, des images du spectacle qui
pourront être le lieu d’un échange.
- Une image
- Une parole
- Un moment
- Une lumière
- Un personnage
- Un déplacement
- Un objet
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RESSOURCES NUMÉRIQUES
Sur numeridanse.tv
La minute du spectateur sur Akram Khan
http://www.numeridanse.tv/fr/video/4364_la-minute-du-spectateur-akramkhan
Les vidéos d’Akram Khan sur numeridanse.tv
http://www.numeridanse.tv/fr/video/3468_six-seasons/
http://www.numeridanse.tv/fr/video/569_gnosis
Les Thémas, section Apprendre et comprendre
Thema Espace scénique
http://www.numeridanse.tv/fr/thematiques/160_lespace-scenique
Thema autour de l’exposition Corps Rebelles
http://www.numeridanse.tv/fr/themas/121_danses-dailleurs
http://www.numeridanse.tv/fr/themas/119_la-danse-virtuose
Thema La danse à la croisée des arts
http://www.numeridanse.tv/fr/themas/16_la-danse-a-la-croisee-des-arts
Thema Des genres et des styles
http://www.numeridanse.tv/fr/themas/35_des-genres-et-des-styles
Tous les Themas !
http://www.numeridanse.tv/fr/themas
Pour aller plus loin :
Le site de la compagnie :
http://www.akramkhancompany.net/
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BIBLIOGRAPHIE
Ressources documentaires
Le tigre de miel de Karthika Naïr (illustrations de Joëlle Jolivet, traduction de Dominique Vitalyos ; ed. Hélium, 2013.L)
auteure qui a co-écrit le conte de la pièce avec Akram Khan.
DANSE KATHAK
https://www.youtube.com/watch?v=VNRu4cuMGHs
https://www.youtube.com/watch?v=PAaw4Tm4QOI
GNOSIS, D’AKRAM KHAN : UN KATHAK CONTEMPORAIN
numeridanse.tv http://numeridanse.tv/fr/video/569_gnosis
YouTube https://www.youtube.com/watch?v=A-Gl3rVm7SQ
RECITS INITIATIQUES
• Poucette de Toulaba, Daniel Picouly et Olivier Tallec d’après le conte d’Andersen - Rue du Monde, 2005
• Adieu Veïa !, Antonie Schneider - Nord-Sud, 1998
• Méchante, Nadja - L’École des Loisirs, 1998
• L’enfant des sables, Nadja - L’École des Loisirs, 1992
• Le petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry - Reynald et Hitchcock, 1943
SITE DE LA COMPAGNIE
http://www.akramkhancompany.net
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LES CONSEILS DE LECTURE DE KARTHIKA NAÏR POUR LES JEUNES SPECTATEURS :
• Os Court ! de Jean-Luc Fromental et Joëlle Jolivet
• Arion et le Dauphin de Vikram Seth
• Mon voyage inoubliable : Un artiste indien hors de chez lui de Bhajju Shyam
ET PUIS, POUR DES JEUNES SPECTATEURS QUI ONT PLUS DE DIX ANS :
• Haroun et la Mer des Histoires de Salman Rushdie
• À la Croisée des Mondes : la trilogie de Philip Pullman
• L’Horloge du Temps de Jeanette Winterson
• La Fin des Dieux de Antonia Susan Byatt
• Le Château de Hurle de Dianne Wynne Jones (qui à été adapté par Hayao Miyazaki avec Le Château Ambulant)
• Le Tigre de Miel écrit par Karthika Naïr et illustré par Joëlle Jolivet
AUSSI :
• LA MINUTE DU SPECTATEUR consacrée à Akram Khan sur maisondeladanse.com
• LA VIDÉO d’Akram Khan Les six saisons sur Numeridanse.tv
• LE WEBDOC Devenir spectateur de danse sur Numeridanse.tv
• LES THEMAS La danse virtuose et La danse à la croisée des arts sur Numeridanse.tv
• L’EXPOSITION Corps rebelles au Musée des Confluences (Lyon)
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EXTRAITS DE PRESSE
« Chotto Desh est l’adaptation pour les enfants (et leurs familles) de Desh, le très prisé (et primé) solo d’Akram Khan.
Chotto Desh, qui signifie « petite patrie », est l’histoire semi-autobiographique d’un jeune homme rêvant de devenir un
danseur.
Une conversation téléphonique avec l’opérateur de douze ans d’un centre d’appel, embarque notre protagoniste dans
un voyage au coeur de ses souvenirs d’enfance. Les voix-off narrent l’histoire, alors que le public quitte l’Angleterre
pour les rues chaotiques du Bangladesh et la forêt imaginaire des contes de son enfance. La gestuelle claire du danseur
offre une interprétation des mots facilement accessible, autant pour les enfants que pour les adultes.
À travers la danse, les accessoires, le son et les animations, les personnages de Chotto Desh prennent malicieusement
vie.
En peignant un visage sur le haut de son crâne puis en se penchant vers le public, le danseur devient le père de Khan
– un homme de petite taille. Un jeune Khan espiègle ravit le jeune public avec son refus charmeur de s’asseoir sur sa
minuscule petite chaise blanche. Tout ce qu’il veut, c’est danser et il ne peut se calmer que grâce aux contes de sa
grand-mère. Les animations, comme des illustrations tirées d’un livre d’images, donnent vie à la forêt enchanteresse
de son histoire. Derrière l’écran en gaze, dans son monde imaginaire, le danseur rencontre des éléphants, grimpe au
sommet des arbres…
Chotto Desh associe danse et théâtre pour un résultat magique. Son histoire réconfortante qui nous parle de nos
relations au passé, de famille et, plus important encore, de l’importance de trouver notre propre voie, captivera petits
et grands. »
Rachel Elderkin – The Stage
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EXTRAITS DE PRESSE
« Dans un monde multiculturel, il peut être difficile de dire ce qu’est ou où est notre « chez-soi ». Est-ce où nous naissons ? Où nous vivons à cet instant ? Ou bien est-ce où nos racines sont ancrées ? Qu’est-ce que « chez-soi » peut bien
signifier en 2015, finalement, alors que les cultures fusionnent et se confondent entre elles ?
Le Chotto Desh de la Compagnie Akram Khan célèbre ce qui fait de nous ce que nous sommes (les histoires qui nous
définissent, et les histoires dont nous héritons à travers notre culture) dans un monde moderne qui peut se révéler
déroutant et flou.
En collaboration avec le Moko Dance et la metteure en scène Sue Buckmaster (Theatre-Rites), Akram Khan élève la
simple narration vers une magnifique chorégraphie et une animation onirique. Cette collaboration mène à un excitant
mélange de danse et de théâtre, simple mais d’une chaleur et d’une innocence touchantes.
« Chotto Desh » signifie petite patrie, un endroit difficile à définir pour le jeune anglais. Avec des racines au Bangladesh
et aux Philippines mais une maison en Angleterre, pas facile de dire d’où on est réellement. En voyageant entre
Angleterre et Bangladesh, le public se met à suivre les rêves du personnage de devenir danseur ; à explorer la myriade
de souvenirs et de contes entremêlés et pleins de magie alors que la forêt prend vie dans son esprit. Opérant un saut
dans le temps, l’espace et la réalité, le public entre dans son propre rêve.
Le timing est au point et la pièce en parfait équilibre entre mouvement et réalisme, abstrait et simplicité.
Nicholas Ricchini danse avec une énergie et une grâce telles qu’il parvient à transformer jusqu’à l’espace, faisant du
mouvement-même le narrateur, l’incarnation de ce qui crée les images dans nos têtes. Il répond aux voix-off et aux
animations avec une précision et une curiosité à tomber par terre.
La chorégraphie est organique, terrestre et impulsive. Mélangée avec le charme mystique de l’animation, elle est
comme un aperçu du Livre de la Jungle à la pleine lune.
Comme toujours, Sue Buckmaster prend le pouls du jeune public et le tient engagé jusqu’au bout, qu’il soit fasciné par
les possibilités des mouvements, les décors et lumières enchanteurs ou encore par un éclat d’humour.
Chotto Desh est une brillante aventure où se fondent contes et réalité, qui fait découvrir aux enfants et à leurs aînés la
magie de la danse.
Ce solo laisse place à l’imagination de chacun et nous encourage tous à réfléchir à nos propres histoires, notre propre
« chez-soi ». »
Camilla Gurtler – A Younger Theater
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