Les réseaux personnels et sociaux : vers une pratique novatrice en DI-TED En septembre 2010, en Montérégie, un homme présentant une Trisomie 21 est retrouvé sans vie auprès du cadavre de son frère aîné. C’est un membre de la famille qui a découvert les victimes plusieurs jours après leur décès. Des mesures de soutien plus adéquates, telles que des visites régulières auprès de l’homme handicapé et de son frère auraient certainement pu éviter une telle tragédie. Ce drame démontre la nécessité d’améliorer le soutien des clientèles plus vulnérables, dont font partie les personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble envahissant du développement (TED). La présence de mesures autour de ces personnes permettrait vraisemblablement d’éviter des situations fâcheuses. Par mesures, on entend, notamment, le développement d’un réseau personnel et social, une pratique novatrice en lien avec les clientèles vulnérables, telle que la clientèle DI-TED. Un individu présentant une DI ou un TED est plus à risque de vivre isolé socialement, ce qui le rend davantage vulnérable et susceptible de vivre des situations de violence et d’abus de toutes sortes (Mercier, 2005). Outre les préjugés sociaux, quelques facteurs augmentent les situations d’isolement social, tels que le fait de présenter des troubles de la communication ou du langage, une DI plus sévère (Johnson et al., 2010), des troubles graves du comportement (Lamoureux-Hebert, Morin, & Crocker, 2010) ou des déficits au plan des habiletés sociales (Duvdevany, 2008). Développer un réseau personnel et social, c’est entourer l’individu ciblé de personnes pouvant lui prodiguer un soutien social adéquat et varié. Les membres du réseau social peuvent être la famille, des collègues, des employés, bref toute personne prête à donner de son temps. Les recherches reconnaissent maintenant le besoin de développer et de maintenir un réseau personnel et social pour se sentir inclus dans la société (Johnson, Douglas, Bigby, & Iacono, 2010). Avoir un réseau personnel et social comporte des retombées positives pour les individus présentant une DI ou un TED. Un réseau social adéquat apporte des changements dans les comportements adaptatifs, au plan de l’habileté à interagir avec les autres (ForresterJones, Jones, Heason, & Di'Terlizzi, 2004). De plus, le fait d’avoir un réseau personnel et social influence positivement le fonctionnement social, l’estime de soi, la santé mentale et la qualité de vie (Forrester-Jones et al., 2004). Enfin, cela permet à la personne de recevoir un soutien émotionnel et matériel nécessaire (Nugent & Lunsky, 2002). Toutes ces retombées viennent réitérer la nécessité de développer les réseaux personnels et sociaux pour ces clientèles, d’autant plus que leurs réseaux sont pour la plupart restreints. En effet, leurs réseaux se limitent souvent à la famille, aux employés et aux autres personnes ayant une DI (Forrester-Jones et al., 2004; Johnson et al., 2010; Robertson et al., 2001). Des façons de faire ont déjà été mises de l’avant afin de développer des réseaux personnels et sociaux pour les personnes présentant une DI ou un TED. Vrais copains Canada et Planned Lifetime Advocacy Network (PLAN) en sont des exemples. Ici-même au Pavillon du Parc, un projet pilote pour réaliser une telle initiative a été mis sur pied en septembre 2010. La phase d’évaluation qui s’amorce devrait permettre d’outiller les intervenants quant aux meilleures pratiques en lien avec la facilitation du développement des réseaux personnels et sociaux dans un contexte d’intervention spécialisée. http://www.bestbuddies.ca/ http://www.plan.ca Par Aurélie Courchesne, stagiaire de recherche