Date: 08.07.2013 Lausanne 24 Heures 1001 Lausanne 021/ 349 44 44 www.24heures.ch Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 33'654 Parution: 6x/semaine N° de thème: 525.4 N° d'abonnement: 1073491 Page: 25 Surface: 46'765 mm² Dans sa traque à la résistance aux antibiotiques, l'EPFL marque des points tance à plusieurs traitements à la fois. qu'ailleurs en Europe, car médecins et Santé En collaboration avec l'UNIL et le CHUV, les chercheurs mettent au point un test permettant d'évaluer en quelques minutes le comportement des germes face à un traitement La résistance des bactéries aux antibioti- ques n'en finit pas de préoccuper les scientifiques: globalement, le phénomène progresse, et les spécialistes craignent de se retrouver un jour face à un germe devenu impossible à éradiquer. Les chercheurs tentent donc de prévenir cette catastrophe par diverses approches. Une équipe de l'EPFL, qui travaille en collaboration avec l'UNIL et le CHUV, vient de publier dans Nature Nanotech«C'est le stade très préliminaire d'une observation intéressante», estime Giorgio Zanetti, du CHUV. nology ses travaux sur un outil permet- tant de déterminer rapidement si une «En dix minutes, on peut tester dix anti- vétérinaires ont freiné sur les prescripbiotiques différents.» tions. Mais on peut faire mieux: «En Suisse romande, on consomme plus Encore qu'un prototype d'antibiotiques qu'en Suisse alémaniL'outil de l'EPFL n'en est encore qu'au que, relève Jacques Schrenzel. Si les stade de prototype. «Ça va prendre deux traitements sont vraiment utiles dans à trois ans pour que tous les problèmes certains cas, il faudrait être beaucoup soient réglés», estime le scientifique. Il plus économes dans d'autres.» Ou, faudra alors trouver une méthode de comme l'ont martelé les Français, plus fabrication industrielle permettant la gros consommateurs d'Europe: «Les production de cet outil à prix abordable. antibiotiques, c'est pas automatique.» Dans la communauté médicale, on sa- En parallèle aux recherches sur de lue ces recherches: «Il est extrêmement nouveaux médicaments, Giorgio intéressant de pouvoir accélérer la détec- Zanetti conseille donc au grand public tion d'une résistance, confie Giorgio Za- de «ne pas mettre la pression sur le netti, spécialiste des maladies infectieu- médecin pour obtenir des antibiotises et chef du Service de médecine pré- ques». Car certaines infections comme ventive hospitalière du CHUV. Plus vite les sinusites n'en nécessitent pas. En on arrivera à cerner à quel antibiotique la tout cas pas dans un premier temps. bactérie réagit, et plus vite on pourra em- biotique à large spectre touche aussi des ployer un traitement ciblé.» Car un anti- bactéries qui n'ont rien à voir avec l'infection, ce qui augmente le nombre de miPrévention crobes susceptibles de développer des Il faut modérer la prise d'antibios résistances. «Cet outil diagnostique peut être très utile en cas d'infection très sévère où l'on ne doit pas perdre de temps», estime pour sa part Jacques Schrenzel, bactérie résiste aux antibiotiques. Ce système utilise un minuscule leLa résistance aux antibiotiques de vier en silicium sur lequel on dépose des nombreuses bactéries augmente. En bactéries. S'il bouge, celles-ci sont vivan- Suisse, c'est le cas pour la très tes. Sinon, elles ont été anéanties par commune Escherichia coll. Or, si la l'antibiotique. Ce petit «plongeoir» d'un plupart de ses souches sont inoffensidixième de millimètre est sensible à des ves, certaines peuvent provoquer vibrations de l'ordre du... millionième gastro-entérites, infections urinaires de millimètre, et ses micromouvements ou encore une septicémie. sont détectables grâce à un laser. «Ce qui L'insensibilité des microbes aux est intéressant, c'est qu'on peut avoir traitements résulte parfois de germes une réponse très rapide, explique Gioétrangers. «Il y a en Inde des bactéries vanni Dietler, directeur de l'Institut de qui résistent à tout. Heureusement physique des systèmes biologiques de elles sont rares en Suisse», note l'EPFL. Avec la méthode traditionnelle, Jacques Schrenzel, chef du Laborail faut faire une culture, et ça peut durer toire de bactériologie aux Hôpitaux douze à vingt-quatre heures pour une universitaires de Genève (HUG). Cette bactérie normale, et jusqu'à trente jours résistance vient surtout de l'utilisation pour la tuberculose.» Autre avantage: le d'antibiotiques. Dans notre dispositif permet d'éprouver la résis- abusive pays, la situation est meilleure Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques des bactéries E cou i sont résistantes aux antibiotiques de la famille des quinolones en Suisse. Il y a vingt ans, le taux était d'environ 5%. «Il y a en Inde des bactéries qui résistent à tout. Heureusement elles sont rares en Suisse» Jacques Schrenzel, chef du Laboratoire de bactériologie aux HUG ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 50496877 Coupure Page: 1/2 Date: 08.07.2013 Lausanne 24 Heures 1001 Lausanne 021/ 349 44 44 www.24heures.ch Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 33'654 Parution: 6x/semaine ploitable. La difficulté réside notamment responsable du Laboratoire de bactério- dans la façon d'isoler la bactérie pour la logie aux HUG (Hôpitaux universitaires mettre sur le levier», objecte Jacques Schrenzel. «C'est le stade très prélimide Genève). N° de thème: 525.4 N° d'abonnement: 1073491 Page: 25 Surface: 46'765 mm² gnostic de routine. De plus, le dispositif permet de voir si la bactérie réagit ou non à l'antibiotique, mais ne dispense pas d'identifier au préalable à quelle bac- Les deux spécialistes temporisent naire d'une observation intéressante, térie on a affaire.» toutefois: «Cette méthode nécessite pas souligne pour sa part Giorgio Zanetti, du Caroline Rieder mal de réglages en amont pour être ex- CHUV. On est encore très loin du dia- A l'EPFL, Giovanni Longo (à g.), Sandor Kasas (à l'arrière-plan) et Giovanni Dietler développent le «plongeoir» pour tester les bactéries. ALAIN HERZOG Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 50496877 Coupure Page: 2/2