Dans sa traque à la résistance aux antibiotiques, l`EPFL marque des

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Dans sa traque à la résistance aux
antibiotiques, l'EPFL marque des points
tance à plusieurs traitements à la fois. qu'ailleurs en Europe, car médecins et
Santé
En collaboration avec l'UNIL et
le CHUV, les chercheurs mettent
au point un test permettant
d'évaluer en quelques minutes
le comportement des germes
face à un traitement
La résistance des bactéries aux antibioti-
ques n'en finit pas de préoccuper les
scientifiques: globalement, le phénomène progresse, et les spécialistes craignent de se retrouver un jour face à un
germe devenu impossible à éradiquer.
Les chercheurs tentent donc de prévenir
cette catastrophe par diverses approches. Une équipe de l'EPFL, qui travaille
en collaboration avec l'UNIL et le CHUV,
vient de publier dans Nature Nanotech«C'est le stade
très préliminaire
d'une observation
intéressante»,
estime Giorgio
Zanetti, du CHUV.
nology ses travaux sur un outil permet-
tant de déterminer rapidement si une
«En dix minutes, on peut tester dix anti- vétérinaires ont freiné sur les prescripbiotiques différents.»
tions. Mais on peut faire mieux: «En
Suisse romande, on consomme plus
Encore qu'un prototype
d'antibiotiques qu'en Suisse alémaniL'outil de l'EPFL n'en est encore qu'au que, relève Jacques Schrenzel. Si les
stade de prototype. «Ça va prendre deux traitements sont vraiment utiles dans
à trois ans pour que tous les problèmes certains cas, il faudrait être beaucoup
soient réglés», estime le scientifique. Il plus économes dans d'autres.» Ou,
faudra alors trouver une méthode de comme l'ont martelé les Français, plus
fabrication industrielle permettant la gros consommateurs d'Europe: «Les
production de cet outil à prix abordable. antibiotiques, c'est pas automatique.»
Dans la communauté médicale, on sa- En parallèle aux recherches sur de
lue ces recherches: «Il est extrêmement nouveaux médicaments, Giorgio
intéressant de pouvoir accélérer la détec- Zanetti conseille donc au grand public
tion d'une résistance, confie Giorgio Za- de «ne pas mettre la pression sur le
netti, spécialiste des maladies infectieu- médecin pour obtenir des antibiotises et chef du Service de médecine pré- ques». Car certaines infections comme
ventive hospitalière du CHUV. Plus vite les sinusites n'en nécessitent pas. En
on arrivera à cerner à quel antibiotique la tout cas pas dans un premier temps.
bactérie réagit, et plus vite on pourra em- biotique à large spectre touche aussi des
ployer un traitement ciblé.» Car un anti- bactéries qui n'ont rien à voir avec l'infection, ce qui augmente le nombre de miPrévention
crobes susceptibles de développer des
Il faut modérer
la prise d'antibios
résistances. «Cet outil diagnostique peut
être très utile en cas d'infection très sévère où l'on ne doit pas perdre de temps»,
estime pour sa part Jacques Schrenzel,
bactérie résiste aux antibiotiques.
Ce système utilise un minuscule leLa résistance aux antibiotiques de
vier en silicium sur lequel on dépose des
nombreuses bactéries augmente. En
bactéries. S'il bouge, celles-ci sont vivan-
Suisse, c'est le cas pour la très
tes. Sinon, elles ont été anéanties par commune Escherichia coll. Or, si la
l'antibiotique. Ce petit «plongeoir» d'un
plupart de ses souches sont inoffensidixième de millimètre est sensible à des
ves, certaines peuvent provoquer
vibrations de l'ordre du... millionième gastro-entérites, infections urinaires
de millimètre, et ses micromouvements
ou encore une septicémie.
sont détectables grâce à un laser. «Ce qui
L'insensibilité des microbes aux
est intéressant, c'est qu'on peut avoir traitements résulte parfois de germes
une réponse très rapide, explique Gioétrangers. «Il y a en Inde des bactéries
vanni Dietler, directeur de l'Institut de qui résistent à tout. Heureusement
physique des systèmes biologiques de elles sont rares en Suisse», note
l'EPFL. Avec la méthode traditionnelle,
Jacques Schrenzel, chef du Laborail faut faire une culture, et ça peut durer toire de bactériologie aux Hôpitaux
douze à vingt-quatre heures pour une universitaires de Genève (HUG). Cette
bactérie normale, et jusqu'à trente jours résistance vient surtout de l'utilisation
pour la tuberculose.» Autre avantage: le
d'antibiotiques. Dans notre
dispositif permet d'éprouver la résis- abusive
pays, la situation est meilleure
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des bactéries E cou i sont résistantes
aux antibiotiques de la famille des
quinolones en Suisse. Il y a vingt ans,
le taux était d'environ 5%.
«Il y a en Inde des
bactéries qui résistent
à tout. Heureusement
elles sont rares
en Suisse»
Jacques Schrenzel, chef du
Laboratoire de bactériologie aux HUG
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ploitable. La difficulté réside notamment
responsable du Laboratoire de bactério- dans la façon d'isoler la bactérie pour la
logie aux HUG (Hôpitaux universitaires mettre sur le levier», objecte Jacques
Schrenzel. «C'est le stade très prélimide Genève).
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gnostic de routine. De plus, le dispositif
permet de voir si la bactérie réagit ou
non à l'antibiotique, mais ne dispense
pas d'identifier au préalable à quelle bac-
Les deux spécialistes temporisent naire d'une observation intéressante, térie on a affaire.»
toutefois: «Cette méthode nécessite pas souligne pour sa part Giorgio Zanetti, du Caroline Rieder
mal de réglages en amont pour être ex- CHUV. On est encore très loin du dia-
A l'EPFL, Giovanni Longo (à g.), Sandor Kasas (à l'arrière-plan) et Giovanni
Dietler développent le «plongeoir» pour tester les bactéries. ALAIN HERZOG
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