Les bactéries font de la résistance

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Les bactéries font de la résistance
Après avoir révolutionné le traitement des maladies
infectieuses, les antibiotiques semblent aujourd'hui
marquer le pas. Dans le monde de l'infiniment petit, les
bactéries ne s'avouent jamais vaincues. Ainsi, le
phénomène de résistance de ces dernières est de plus
en plus répandu.
La France est l’un des pays où l’on consomme le plus d’antibiotiques. Ces produits sont utilisés pour lutter
contre les infections bactériennes… et non contre les virus.
Souvent les antibiotiques sont des composés dérivés de substances isolées dans la nature. La pénicilline, par
exemple, fut découverte par hasard par Sir A. Flemming en 1928 lorsqu’il voulut comprendre pourquoi les
bactéries qu’il cultivait dans son laboratoire étaient mortes. Il se rendit finalement compte qu’une moisissure du
genre Penicillinum fabriquant naturellement la pénicilline s’était introduite dans ses boîtes de culture !
Aujourd’hui, il existe un grand nombre d’antibiotiques dont les modes d’action sont variés. Certains agissent sur
la paroi ou la membrane des bactéries provoquant ainsi leur destruction. D'autres vont agir au niveau de la
machinerie des bactéries pour bloquer leur développement et leur survie. Enfin, certains antibiotiques agissent
directement au niveau de leur ADN pour empêcher leur division et leur prolifération.
Pour être efficace, un antibiotique doit arriver jusqu’à la bactérie. L’antibiotique doit ensuite pénétrer dans la
bactérie sans y être détruit ou modifié. Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, la bactérie est résistante à
cet antibiotique.
Les bactéries se défendent contre l’action des antibiotiques :
en se rendant imperméables à leur pénétration ;
en produisant des enzymes capables de les inactiver ;
en modifiant leur structures internes (cibles des antibiotiques).
Ces caractéristiques dépendent du génome de la bactérie. Ce génome peut déjà posséder le programme de ces
caractères ou l’acquérir par contact avec d’autres bactéries. Il existe ainsi deux types de résistances : des
résistances naturelles et des résistances acquises.
La résistance naturelle est programmée dans le génome bactérien. Les modifications génétiques responsables
de résistance acquise sont chromosomiques. Elles préexistent à l’utilisation de l’antibiotique, elles se
transmettent d’une génération à la suivante dans le clone bactérien, elles n’intéressent qu’un antibiotique ou
qu’une famille d’antibiotiques à la fois.
La résistance acquise est consécutive à des modifications de l’équipement génétique de la bactérie. Il s’agit le
pus souvent de petits fragments de chromosomes que la bactérie acquiert lors d’un contact avec une autre
souche bactérienne de la même espèce ou d’une espèce différente. Ce type de résistance est fréquent (plus de
80% des résistances acquises), il se transmet entre bactéries cohabitant dans un même milieu, et peut
concerner plusieurs antibiotiques, voire plusieurs familles d’antibiotiques, entraînant une polyrésistance.
D’après : Anne Decoster, enseignante à la faculté de médecine de Lille. (http://anne.decoster.free.fr/)
Et http://www.doctissimo.fr
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