La particule libre en mécanique quantique En mécanique quantique, l état d une particule ponctuelle est décrit par une fonction d onde (on se limitera ici au cas à une dimension) Position et vitesse d une particule quantique L équation de Schrödinger générale Description probabiliste : Une mesure de position donnera le résultat à près avec la probabilité densité de probabilité : Chapitre 2 Evolution dans le temps : Si la particule est libre, c est-à-dire n est soumise à aucune force, ni aucune mesure, l évolution de est donnée par Joseph Fourier 1768-1830 William R. Hamilton 1805-1865 Evolution selon l’équation de Schrödinger En intégrant l’équation de Schrödinger !" +" -" # on obtient : #############$%#&'%()'%#*$## #############$%#&'%()'%#*$######################$,################ #############*$#./%012$#32'4/40506,$## #########$%#&'%()'%#*$## QCM ! Questions centrales du cours d’aujourd’hui Que trouve-t-on quand on mesure la vitesse ou l impulsion d une particule quantique ? Il s’agit d’un résultat probabiliste comme pour la position La densité de probabilité où pour l’impulsion est donnée par est la transformée de Fourier de Quelle est l'équation de Schrödinger en présence d un potentiel Notion d’opérateurs "position", "impulsion", et "énergie" Peut-on connaître à la fois la position et l impulsion d une particule ? Les "relations d'incertitude" ou inégalités de Heisenberg. ? Des séries de Fourier à la transformation de Fourier Fonction périodique de classe 1. La transformation de Fourier Convergence uniforme, Peut-on exprimer une fonction non périodique comme une somme «bcontinueb» d exponentielles oscillantes ? ? 1768-1830 Si oui, comment trouver La transformation de Fourier, du cours de maths au cours de physique connaissant Trois propriétés cruciales de la TF pour la physique (I) Connaissant , on calcule en utilisant Maths en tronc commun : la TF est définie dans L1 (fonctions sommables) Inversement, peut-on reconstruire Physique : la TF est définie dans L2 (fonctions de carré sommable) : sans dimension, x = longueur, si on connaît sa TF OUI ! "Formule d'inversion" de la TF 1D : = Joule.seconde p = impulsion On utilise aussi l espace S de Schwartz : fonctions décroissant plus vite que toute puissance de x à l infini ? On dit par convention que est la TF directe de et que est la TF inverse de => se souvenir de la valeur du signe dans position (TF inverse) TF impulsion (TF directe) ? Trois propriétés cruciales de la TF pour la physique (II) TF Dérivation et transformée de Fourier La TF est une isométrie pour l espace L2 TF Trois propriétés cruciales de la TF pour la physique (III) TF On part de et on suppose qu on peut dériver sous le signe intégral (OK dans l espace S) par rapport à x : On en déduit la TF de la dérivée de Notation compacte: l est également : Notation compacte: Dérivation dans l’espace des impulsions La dérivation par rapport à dans l espace des impulsions correspond à une multiplication dans l espace des positions, par le facteur : !" +" -" 7" ########### ## ############### ## ] est normée, alors Dérivation par rapport à = multiplication par TF [ Si [ ] TF dans l espace des positions dans l espace des impulsions Pourquoi Fourier ? Mathématicien, physicien, égyptologue, diplomate... Professeur à l'Ecole Polytechnique, succède à Laplace (1797) Préfet de l'Isère en 1802, Académie des Sciences en 1817 Travaux sur la propagation de la chaleur, sur l'effet de serre... Longtemps critiqué pour son manque de rigueur mathématique, complètement "réhabilité" au 20e siècle. Joseph Fourier 1768-1830 Equation de la chaleur => Equation de Schrödinger en temps complexe => La TF permet de transformer des équations différentielles en équations algébriques Résolution de l’équation de Schrödinger (particule libre) On se donne comme condition initiale la fonction d’onde à l’instant t=0 : et on cherche la solution Résolution de l’éq. de Schrödinger (particule libre) - suite à tout instant t Une fois connue la transformée de Fourier de l’équation de Schrödinger : on peut en déduire à tout t par transformation de Fourier inverse : On utilise la transformation de Fourier c’est-à-dire : La TF de l’équation de Schrödinger est donc : Cette équation s’intègre facilement : "Condition initiale" : Méthode générale de résolution de l’équation de Schrödinger libre ! Remarque : Transformation de Fourier et distribution en impulsion Proposition : si une particule est dans l’état de probabilité pour son impulsion est : , alors la distribution TF Est-ce raisonnable ? 2. La distribution en impulsion d une particule quantique 1) On a vu que est normée si est normée, donc 2) On a vu que . La quantité est donc indépendante du temps, comme attendu pour une particule libre. 3) Est-ce conforme à l’intuition qu’on a d’une vitesse ou d’une impulsion ? Classiquement, une fois connue la trajectoire de la particule, on définit l impulsion de la particule par : Retrouve-t-on ce résultat au niveau quantique pour les valeurs moyennes ? ? Impulsion moyenne d une particule libre quantique Au niveau quantique, on sait calculer l évolution de la position moyenne de la particule en fonction du temps : Un résultat utile pour la suite du cours Comment s exprime en fonction de TF ? On réécrit cette valeur moyenne sous la forme : x x isométrie : TF TF dérivation : Trouve-t-on si on définit par ? Retour à la question : d où le résultat: Démonstration pour les densités de probabilités ? ? L évolution de la position moyenne de la particule est donnée par On injecte alors l évolution donnée par l équation de Schrödinger Intégration par parties en supposant que tend vers 0 quand A l instant , la particule a pour fonction d onde Méthode de temps de vol : la particule évolue pendant un temps t suffisamment long de sorte que (on peut montrer que quand ) L à vérifier en exercice (ne pas oublier que est normée) cf. diapo précédente La relation attendue est vérifiée ! Si , la distribution de position reproduit la distribution de vitesse (ou d'impulsion) initiale, et on trouve qu'elle s'identifie bien à L analyse rigoureuse de ce problème est faite au chapitre 2, 6 (hors programme) Position et impulsion en mécanique quantique Valeur moyenne de la position : Valeur moyenne de l impulsion : 3. Opérateurs position, impulsion, énergie Structure commune en terme d opérateur : multiplication par L équation de Schrödinger générale x fois la dérivation par rapport à x Nous généraliserons plus tard cette structure à toute quantité physique Retour sur l équation de Schrödinger pour une particule libre Nous avons vu que l évolution de la fonction d onde libre était régie à une dimension par l équation : L équation de Schrödinger en présence d un potentiel V(x) Nous allons garder la structure d une particule en incluant dans toutes les contributions à l énergie de la particule : cinétique et potentielle x Cette équation peut se réécrire en utilisant l opérateur impulsion avec ou encore Principe 2 (cas général) L équation de Schrödinger qui régit l évolution de la fonction d onde d une particule de masse m en mouvement dans le potentiel V(x) s écrit : avec avec est l opérateur «bénergie cinétiqueb», qui coïncide ici avec l énergie totale car aucun potentiel n est pris en compte Equation de Schrödinger = lien temps - énergie : opérateur énergie totale ou «bHamiltonienb» Ecriture explicite : Equivalent quantique du principe fondamental de la dynamique (Newton) Pourquoi Hamilton ? Mathématicien, physicien, astronome irlandais Parlait 10 langues à 12 ans 1805-1865 4. Inventeur des quaternions, contributions majeures à l analyse vectorielle et à l algèbre linéaire (th. de Cayley-Hamilton) Paquets d ondes Effectue la synthèse entre l'optique ondulatoire et l'optique géométrique Inégalités de Heisenberg Après Lagrange, il reformule la mécanique de Newton La mécanique newtonienne correspond à la même limite que l'optique géométrique par rapport à l'optique ondulatoire optique géométrique optique ondulatoire mécanique newtonienne ? Interprétation « physique » de la TF Premier amphi : on a vu l onde de de Broglie associée à une particule d impulsion , mais cette onde n est pas normalisée Aujourd hui : toute fonction d onde normalisée peut s écrire Les paquets d’ondes La phrase classique Considérons une particule au point avec l’impulsion doit être remplacée par : Considérons une particule dans l’état de TF avec une densité de probabilité en position avec une densité de probabilité en impulsion est une superposition d ondes de de Broglie représente l amplitude de l onde + + dans ce développement = paquet d ondes , centrée autour de centrée autour de L exemple d un paquet d ondes «bgaussienb» Les calculs de TF peuvent être menés analytiquement avec les gaussiennes Deux cas limites intéressants du paquet gaussien Le paquet quasi-monocinétique : Il y a alors beaucoup d oscillations de avec une amplitude similaire car moyenne : écart-type : Quelle est la fonction d onde On retrouve une onde plane dans la limite correspondante ? Le paquet bien localisé : moyenne : L impulsion est alors mal définie : écart-type : Pour ce paquet d ondes gaussien, on a toujours : : un paquet ne peut pas être à la fois bien localisé et quasi-monocinétique Les inégalités de Heisenberg Signification physique des inégalités de Heisenberg On voit sur le cas du paquet d’ondes gaussien qu’une bonne localisation en x se « paye » par une mauvaise localisation en p et réciproquement. Est-ce général ? OUI ! Distribution de probabilité pour la position de la particule : Distribution de probabilité pour l impulsion de la particule : On a toujours : Trois dim, vrai pour chaque axe: cf. PC L’inégalité de Heisenberg signifie que : A. le produit de la résolution des mesures de x et de p doit être plus grand que B. il est impossible de préparer une particule dans un état où sa position et son impulsion sont simultanément arbitrairement bien définies C. le paquet d’onde s’étale Signification physique des inégalités de Heisenberg L’inégalité de Heisenberg signifie que : A. le produit de la résolution des mesures de x et de p doit être plus grand que B. il est impossible de préparer une particule dans un état où sa position et son impulsion sont simultanément arbitrairement bien définies C. le paquet d’onde s’étale On considère 2N particules toutes préparées dans le même état 5. La stabilité de la matière assurée par les inégalités de Heisenberg Mesure de la position sur N particules Mesure de l impulsion sur N particules Ces histogrammes ne peuvent pas être simultanément arbitrairement étroits L instabilité de la matière «bclassiqueb» (1) La «bcatastropheb» du rayonnement classique pour un atome : un électron tournant autour d un noyau est accéléré, L instabilité de la matière «bclassiqueb» (2) Puissance rayonnée par une charge accélérée (cf. cours d électromagnétisme antérieur) : une charge accélérée rayonne. : accélération Dans le modèle planétaire classique, l électron en rotation autour du noyau finit par «btomberb» sur ce noyau. Un électron en mouvement circulaire uniforme de rayon r et de pulsation énergie potentielle : équilibre des forces : énergie cinétique : énergie totale : c : vitesse de la lumière � ωr �3 δE Perte relative d énergie sur un tour : = 4π ∼ 4π √ |Etot | c ωr = e/ mr Valeur typiques : La perte relative d énergie par tour est faible ( ), mais l électron fait tours par seconde En un temps de l ordre de l électron devrait tomber sur le noyau ! , � e2 /r mc2 �3/2 La stabilité de la matière «bquantiqueb» La taille de «bl orbiteb» de l électron qui minimise son énergie totale quantique classique Les atomes sauvés par les inégalités de Heisenberg Confiner une particule dans une région d étendue L «bcoûteb» de l énergie cinétique : Minimum de On a donc Quand la taille L de «bl orbiteb» tend vers 0, ce coût en énergie cinétique l emporte sur le gain en énergie potentielle En résumé Distribution de probabilité pour la position et pour l impulsion TF Structure opératorielle : Opérateur position : Opérateur impulsion : Equation de Schrödinger générale : Opérateur énergie ou «bHamiltonienb» atteint pour Raisonnement non rigoureux, mais qui donne bien (à un facteur numérique ¾ près) le rayon de Bohr, c est-à-dire la taille de l état fondamental de l atome d hydrogène Dans cet état fondamental, l atome ne peut pas rayonner d énergie