Richesse et complexité de la musique de Mendelssohn Trio n°2 de Felix Mendelssohn Faustine Sermier, piano Justin Lamy, violon Constantin Macherel, violoncelle Préambule Souvent, lorsque l’on prononce le nom de Felix Mendelssohn, les premières mots qui viennent à l’esprit pour parler de sa musique sont : « légère ; fine ; jolie; sage ; raisonnable ;… » Tous ces termes peu flatteurs nous laissent donc penser qu ‘il s’agit d’une musique gentille, un peu fade, sans véritable caractère. Mais cela est faux! L’image que l’on a de sa musique est mauvaise et remplie de préjugés. Sa musique est certes très clair et sans excès mais elle est surtout remplie de poésie, de pureté, de surprise, de passion, et de fougue. Cette musique riche en expression m’a aussitôt intéressée. Et le deuxième trio de Mendelssohn a particulièrement retenu mon attention : non seulement par sa grande difficulté technique mais aussi par ses mélodies si belles et si prenantes. De plus, le deuxième trio est très nettement moins connu que le premier trio. Il est toujours resté dans l’ombre de façon injuste et inexpliquée. C’est pourquoi mon intérêt à le travailler a été d’autant plus grand. Justin Lamy, Constantin Macherel et moi même allons tenter le mardi 5 avril à 16h en direct d’espace 2 de l’interpréter à sa plus haute et juste valeur. Programme Trio n°2, en do mineur, opus 66 Felix Mendelssohn Allegro energico e con fuoco Andante espressivo Scherzo. Molto allegro quasi presto Finale. Allegro appassionato Durée : 32’ Biographies Faustine Sermier Faustine Sermier est née en Suisse, à Vevey, en 1991. Très rapidement, elle baigne dans la musique, grâce à son milieu familial. C’est alors qu’à 5 ans, l’envie de commencer le piano se manifeste vivement. Pendant 2 ans, elle suit des cours en privé avec sa voisine Laure Trecani. Puis, à l’âge de 7 ans, elle entre au conservatoire de Vevey, dans la classe de Danielle Fertig. Durant les 3 années qu’elle passe dans sa classe, elle fait de brillants examens qui méritent des récompenses et elle commence à jouer en public. Par la suite, Faustine Sermier quitte le conservatoire de Vevey pour celui de Lausanne. Elle entre dans la classe de Helena Maffli en 2001. Elle y reste jusqu’en 2005. En 2005, elle se présente au concours régional de musique pour la jeunesse, en duo, et obtient le premier prix. Cette même année, elle reçoit son certificat de piano AVCEM avec la mention « excellent avec félicitations ». En 2006, en même temps que ses études gymnasiales, Faustine Sermier commence son bachelor avec le professeur Brigitte Meyer. Elle le termine en 2009, et lors de son concert final, elle est notée 6 sur 6 avec « les félicitations du jury ». Ces trois années là furent des années très riches musicalement; Brigitte Meyer est une grande artiste et un excellent professeur qui a su transmettre toute sa sensibilité. L’année 2009-2010, Faustine Sermier finit les cours théoriques du bachelor et obtient en juin 2010 le titre de son bachelor. Actuellement, Faustine Sermier commence un master de concert et prend des cours avec Christian Favre. Son avenir n’est point encore tracé, mais elle songe sérieusement à se lancer dans les concours, à faire des concerts et tenter une carrière. Justin Lamy Justin Lamy est né le 8 mars 1990 au Canada. Justin commence le violon à l’âge de six ans à l’Académie des Vivaldistes de l’Outaouais, sous la direction de Danielle Sirois.Il poursuit ses études au Conservatoire de Musique de Gatineau dans la classe de BrianBoychuk. Il étudie ensuite auprès de Calvin Sieb, puis de Denise Lupien pendant plus de 7 ans. En 2009, il entre dans la classe de Pierre Amoyal à la HEM de Lausanne. A l'âge de treize ans, il joue en solo avec l’Orchestre du Centre National des Arts. Plusieurs fois boursier au Kiwanis Music Festival d’Ottawa et au Concours de Musique du Canada, il reçoit le prix Piccolo pour l’artiste le plus prometteur au Concours de l’Orchestre du Centre National des Arts, et obtint la première place dans sa catégorie au Concours du Bas-Richelieu en 2007. En 2009, il gagne le prix d’Expression Musicale du Collège Marianopolis de Montréal. De plus, il obtient aussi la deuxième place au Concours de Musique du Canada en 2008. Cette année, il étudie sous la direction de Gyula Stuller, violon solo de l’Orchestre de chambre de Lausanne. Constantin Macherel Constantin Macherel est né le 18 juin à Lausanne. Ses parents sont tous deux musiciens et enseignants. Constantin débute d’ailleurs le violoncelle avec comme professeur sa mère, en 1998. En 2000, il entre au conservatoire de Lausanne dans la classe de Marc Jaermann. En parallèle à ses études musicales, Constantin poursuit sa formation scolaire. Il obtient en 2006 son certificat en voie VSB et sa maturité en 2009. En 2007, Constantin obtient son certificat AVCEM avec les félicitations du jury. Cette même année, il entre dans la classe de Mme Rybicki. A côté de sa formation musicale, Constantin joue fréquemment en concert. Il suit des masters classes : récemment, il suivit des cours avec David Geringas, ancien élève de Rostropovitch. De plus, il a gagné plusieurs prix, notamment dans le cadre du « Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse » et pour la composition en 2006 d’un duo flûte et violoncelle. Présentation de l’oeuvre Mendelssohn était un pianiste extrêmement doué ; ce don l’a amené à accorder à son instrument de prédilection une place prépondérante. Bien sûr, elles sont nombreuses et variées, les pièces pour piano seul. Mais ce qu’il faut remarquer surtout, c’est que les trios, quatuors ou quintettes aiment souvent faire appel au piano et lui offrent une position avantageuse. Retenons prioritairement les deux trios opus 49 et 66, qui sont des oeuvres pianistiquement fort virtuoses. Le premier trio opus 49 est composé en 1839 et connaît un immense succès. Schumann aurait déclaré qu’il s’agissait du plus grand trio jamais écrit. La deuxième trio, dédié à Louis Spohr, est composé en 1845, deux ans avant la mort du compositeur. Malgré sa richesse musicale, il connaît injustement un moindre succès. Le premier mouvement de ce deuxième trio, est un mouvement très fougueux, passionnel et puissant. Déjà, dans ce mouvement, la partie pianistique est très virtuose. Il y a une foule de petites notes extrêmement rapides, essentiellement en doubles croches, beaucoup d’arpèges ascendants et descendants et plusieurs passages en octave. Dans le deuxième mouvement, plus paisible, le piano laisse davantage d’importance au violon et violoncelle. Malgré cela, c’est toujours le piano qui donne le thème principale, mais le violon et le violoncelle le reprennent à chaque fois en l’élargissant, ou en le développant. Pendant ces longues reprises du thème, le piano accompagne alors les deux autres instruments. Le troisième mouvement est un scherzo extrêmement rapide. Ce mouvement est d’une grande complexité pianistique. Les parties du violon et du violoncelle ont de même un grand nombre de difficultés. Les trois instruments doivent jouer tout du long en piano, voir pianissimo, à une vitesse élevée et avec un toucher qui demande de la précision et de la finesse. Pour finir, le quatrième mouvement, retrouve une écriture très dense comme dans le premier mouvement. Ce quatrième mouvement est très intense et fougueux. Il y a de très beaux dialogues entre les trois instruments et un magnifique choral qui survient peu avant la toute fin de l’oeuvre. L’œuvre se conclut par une force, une brillance et une puissance extraordinaires. Richesse et complexité de la musique de Mendelssohn Félix Mendelssohn naît au début du 19ème siècle, en 1809, en pleine ascendance du romantisme. Liszt, Chopin, Schumann naissent également dans ces années. C’est avec ces trois compositeurs essentiellement que le romantisme atteindra son apogée. L’écriture de Mendelssohn, elle, garde manifestement des attaches très conservatrices. Mendelssohn reste proche de la musique de ses prédécesseurs. Il conserve les traditions, la rigueur des formes classiques. Il ne cherche pas à renouveler les grandes formes de la musique. L’écriture nouvelle ainsi que les passions débordantes dans la musique de Liszt lui restent éloignées. Trop de fantaisies et trop d’excès l’offusquent. Mendelssohn se rattache à Bach. IL trouve en lui une pureté, une logique et une clarté harmonique admirables. Mendelssohn s’inspire de Bach en écrivant des préludes et fugues et compose également de la musique religieuse ou vocale tel que des oratorios et des psaumes. Dans son deuxième trio, opus 66,Mendelssohn rend une sorte d’hommage à Bach à la fin du quatrième mouvement par la présence d’un choral. De plus, tout au long de cette œuvre, l’écriture de Mendelssohn est très fluide et très claire harmoniquement. Les changements de tonalités sont distincts et la construction de l’œuvre reste soucieuse de l’héritage des classiques. Autre grande personnalité marquante pour Mendelssohn : Carl Maria von Weber. Mendelssohn le rencontre à l’âge de 12 ans et est profondément ébloui par la musique de ses opéras, qui sont tirés de contes. La musique de C.M von Weber exprime un monde imaginaire, fait de magie, avec des créatures étranges, tel que des elfes. Mendelssohn hérite du goût de Weber pour le romantisme fantastique. Cela s’entend dans sa musique. Nombreuses sont les œuvres qui laissent s’épancher le rêve, la fantaisie, la surprise, l’imaginaire. Dans le troisième mouvement du deuxième trio, on sent cette influence weberienne. C’est un scherzo plein de vivacité et très espiègle. Au delà de l’influence de ces deux grands compositeurs, une originalité trouve sa voie. Mendelssohn parvient à créer un style qui lui est propre. Le charme, la poésie, la finesse sont des traits distinctifs que l’on reconnaît habituellement à ses compositions. Egalement la limpidité et la clarté savent s’imposer : mais sans, pour autant, étouffer la fougue et le sentiment. La netteté n’empêche point le mouvement émotionnel. C’est donc bien cette variété et cette complexité d’expression qui caractérise la musique de Mendelssohn. Et en ce sens, le deuxième trio est une illustration de la plus haute tenue. Contacts Faustine Sermier 077/ 404.10.58 [email protected] Justin Lamy 078/922.72.52 [email protected] Constantin Macherel 077/452.64.36 [email protected]