Cours SES Première ES Chapitre 3 Le financement de l*économie

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Cours SES Première ES Chapitre 3 Le financement de l’économie 2010-2011
Chapitre 3 Le financement de l’économie
1. Des situations financières contrastées
Les agents économiques peuvent avoir :
- une capacité de financement : Epargne > FBCF
- un besoin de financement : FBCF > Epargne
Attention ! Capacités et besoins sont évalués au niveau d’un secteur dans son ensemble. Le secteur des
ménages a une capacité de financement mais certains ménages ont des besoins de financement et doivent
emprunter pour acheter un logement ou consommer.
Le secteur des entreprises et celui des administrations publiques ont généralement un besoin de
financement.
1.1.
L’épargne des ménages
TP pages 84, 85
Activité 1
L’épargne est l’excédent de revenu par rapport à la dépense de consommation. La définition est la même
chez Keynes et dans la comptabilité nationale ce qui montre l’inspiration Keynésienne de la comptabilité
nationale.
L’épargne nationale est la somme de l’épargne des différents secteurs institutionnels. Cependant on
privilégie l’étude de l’épargne des ménages car ceux si ont structurellement une capacité de financement.
On distingue de types d’épargne :
- L’épargne non financière qui est la partie de l’épargne consacrée à l’achat de logement
- L’épargne financière qui est consacrée à des placements financiers. Elle est assimilée à la capacité
de financement.
Activité 2
L’épargne est aussi mesurée en taux
Taux d’épargne = [Epargne brute/ Revenu disponible] ×100
Taux d’épargne financière= [Capacité de financement/ Revenu disponible] ×100
Taux d’investissement immobilier= [FBCF des ménages/Revenu disponible] ×100
En 2005 les ménages avaient épargné 16% de leur revenu disponible.
Entre 1978 et 1987 le taux d’épargne a baissé de 7 points puis il est remonté de 4 points entre 1987 et
2005.
Activité 3
Encadré sur les couvrants de la pensée économique
Voir au dos de la couverture du manuel les principaux économistes
L’analyse économique présente des courants de pensée différents qui peuvent s’opposer entre eux. Parmi
ces courants de pensée on peut en distinguer 2 :
- Le courant des libéraux. Il comprend plusieurs écoles qui se sont succédées depuis le XVIIIe :
■ Les classiques : seconde moitié du XVIIIe à la première moitié du XIXe dont le fondateur est Adam
SMITH (1723-1790)
1
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■ Les néoclassiques : seconde moitié du XIXe à la première moitié du XXe dont un des représentants
est Friedrich VON HAYECK (1899-1992)
■ Les monétaristes : fin du XXe dont le principal représentant est Milton FRIEDMAN (1912-2006)
Les libéraux se caractérisent par leur confiance dans les mécanismes de marché pour réguler l’activité
économique. Ils sont donc opposés à l’intervention économique de l’état.
- Le courant des Keynésiens du nom de John Maynard KEYNES (1883-1946). Sans être opposé à l’économie
de marché, ils considèrent que l’état doit intervenir pour compenser les défaillances du marché.
Libéraux et Keynésiens s’oppose sur l’analyse de l’épargne.
Pour les néoclassiques l’épargne est considérée comme une consommation reportée dans le futur. Comme
les agents économiques sont supposés avoir une préférence pour le présent l’épargne est donc un
sacrifice. L’agent choisi une consommation future au détriment d’une consommation présente. Le prix de
ce sacrifice est le taux d’intérêt versé à l’épargnant. Donc le taux d’intérêt est le facteur qui fait varier
l’épargne. Plus il est élevé plus l’épargne sera élevée.
Pour les Keynésiens l’épargne est l’excédent du revenu sur la consommation donc c’est le revenu qui
constitue le facteur de l’épargne. Plus il est élevé plus l’épargne sera élevée.
Pour KEYNES, le taux d’intérêt joue sur la forme de l’épargne. Les agents ont le choix entre conserver cette
épargne sous forme liquide (encaisses monétaires ou liquidités) ou sous forme de placement. Les agents
ont une préférence pour la liquidité pour 3 motifs :
- Motif de transaction → achat quotidien
- Motif de précaution → faire face aux imprévus qui diminuent le revenu comme le chômage
- Motif de spéculation → la spéculation consiste à acheter un actif (action, devises, matière
premières …) dans le but de le revendre en faisant une plus value (différence entre prix d’achat et
de revente, la plus value est différente du dividende reçu par le titulaire d’une action et elle n’est
pas vraiment un bénéfice car elle ne résulte pas d’une activité de production). Les agents
conservent des liquidités pour profiter d’une occasion de faire une plus value.
Donc pour KEYNES le taux d’intérêt agit sur la part de leur épargne que les agents souhaitent conserver
sous forme liquide. Plus le taux est élevé moins elle sera importante et plus ils souhaiteront placer leur
épargne car la rémunération des placements sera élevée.
Activité 4
Quel est l’effet de l’épargne sur l’activité économique ?
Il faut distinguer un effet à long terme et un effet à court terme.
Les néoclassiques insistent sur l’effet positif à long terme :
Epargne
Investissement
Gain de productivité**
Croissance
L’épargne sert à financer des investissements soit directement (épargne des entreprises) soit
indirectement (épargne mis à la disposition des entreprises selon des modalités à voir dans le point 2 du
chapitre : intermédiaires financiers ou marchés de capitaux). Ces investissements permettent
d’augmenter le facteur capital (achat de nouveaux équipements) et de réaliser des gains de productivité
c'est-à-dire d’augmenter l’efficacité des facteurs de production. Cela entraine une augmentation de la
croissance économique. Cet effet est mis en évidence par les libéraux. Cependant il faut un certain temps
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pour que se produise cet effet. A court terme l’épargne à un effet négatif sur la croissance. Cet effet est
mis en évidence par les Keynésiens.
Excès d’épargne
Diminution de la consommation des ménages
Offre de biens et de services supérieure à la demande
Ralentissement de la croissance
Baisse des besoins de main d’œuvre
Chômage
La politique économique doit trouver un équilibre entre l’incitation à l’épargne pour favoriser la croissance
à long terme et la limitation de celle-ci pour éviter de la freiner à court terme
1.2.
Les besoins de financement des administrations publiques
Voir TD sur la dette publique
2. Le financement des agents économiques
2.1.
-
-
Les différents modes de financement
Financement interne ou externe :
o Financement interne : à partir de l’épargne des agents → autofinancement
o Financement externe : à partir de capitaux provenant d’agents extérieurs
Financement direct ou indirect
o Financement indirect ou intermédiation
Agent à capacité de financement
Epargne
Intermédiaires
financiers
Crédit
Agent à besoin d financement
L’avantage de ce type de financement est que la banque rend compatibles les horizons temporels différents des
épargnants et des emprunteurs. Les épargnants ont un horizon temporel court. Ils veulent pouvoir disposer de
liquidité quand ils le souhaitent. Au contraire les emprunteurs ont un horizon temporel long car ils veulent pouvoir
disposer de capitaux sur le long terme. La banque se finance grâce aux dépôts à court terme des agents
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économiques. Cependant les déposants étant nombreux la banque fait le pari que tous les déposants de retireront
pas leur argent en même temps. Grâce à ces dépôts elle peut financer des crédits à long terme et rendre compatible
les horizons temporels. Il faut ajouter, comme cela a été vu dans le chapitre précédent que ce sont les crédits qui
font les dépôts et non l’inverse car la banque crée de la monnaie à l’occasion des crédits qu’elle accorde.
o Financement direct
Agent à capacité
de financement
Agent à besoin de
financement
Achat du titre
Emission et vente d’un titre
Cet échange se fait sur le marché des capitaux
-
Financement par endettement ou par capitaux propres
o Par endettement : l’agent à besoin de financement contracte une dette qui donne lieu à
remboursement et paiement d’intérêt.
o Par capitaux propres : le financement provient des actionnaires ou de l’agent lui-même donc
il n’y a pas de remboursement
Le schéma suivant résume les différents modes de financement et leurs relations
Les différents
modes de
financement
Financement
Interne ou
par autofinancement
Externe
Indirect ou
Intermédié
Direct ou
Désintermédié
Par
l’épargne
Endettement
Capitaux
propres
Monétaire
Par
émission
d’obligation
s
Non
Monétaire
Emission
de titres
financiers
2.2.
Les marchés de capitaux
Documents 18, 19, 20 pages 80, 81
4
Par
émission
d’actions
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
Les titres échangés sur les marchés de capitaux
Titre : représente un droit qui peut être de différente nature :
o Les actions : titre qui représente un droit de propriété sur une entreprise. L’action donne le
droit de participer aux grandes décisions concernant la vie de la société prises lors des
assemblées d’actionnaires : désignation des dirigeants par exemple. Elle donne aussi le droit
de recevoir une partie des bénéfices distribués : les dividendes
La somme des actions est appelé le capital de la société.
Seules les grandes entreprises se financent par émission d’actions
o Les obligations : titre qui représente un droit de créance. Elle donne droit au
remboursement à l’échéance et au versement d’intérêt. Elles peuvent êtres émises par les
entreprises ou les états. Dans ce cas on parle de bon du trésor. Les obligations peuvent être
à plus ou moins long terme.
 Marché primaire et secondaire
o Marché primaire : marché sur lequel sont émis les nouveaux titres : nouvel emprunt
obligataire ou nouvelle augmentation de capital
o Marché secondaire : marché sur lequel sont échangés les titres déjà émis. Il permet
d’assurer la liquidité des titres puisque les titulaires peuvent les échanger contre des
liquidités sur ce marché. Concernant les actions il permet de modifier la répartition du
capital des sociétés. C’est sur ce marché que se font les Offre Publique d’Achat. Par cette
procédure une société annonce publiquement qu’elle désire acheter les actions d’une autre
société pour en prendre le contrôle.
Le prix des titres dépend de l’offre et de la demande et fait l’objet d’une cotation publique.
La valeur d’une obligation dépend du taux d’intérêt des nouvelles obligations. Si ce taux est
plus faible la valeur des anciennes obligations augmente et inversement.
La valeur des actions dépend des résultats anticipés des sociétés.
 Capitaux à court terme et capitaux à long terme
o Marché des capitaux à court terme : on l’appelle le marché monétaire, sur ce marché sont
émis uniquement des titres de créance à court terme (donc pas d’action) ou TCN (Titre de
Créance Négociable
o Marché des capitaux à long terme : on l’appelle marché financier ou bourse, on y trouve les
actions et les obligations
 Marché des capitaux et marché des changes
Les marchés de capitaux se confondent avec le marché des changes sur lequel s’échangent des devises.
Ces différents marchés sont aujourd’hui interdépendant avec la mondialisation financière c'est-à-dire
l’augmentation des échanges de capitaux entre les économies.
2.3.
Les tendances contemporaines du financement de l’économie
Document 22 page 82
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Ces 30 dernières années le financement de l’économie mondiale a connu un bouleversement radical. Ce
bouleversement est marqué par le développement très important des marchés de capitaux. On est passé
d’une économie dite d’endettement à une économie dite de marché de capitaux.
Dans une économie d’endettement les agents à besoin de financement ont recours essentiellement au
financement externe indirect c'est-à-dire par l’intermédiaire des intermédiaires financiers. A l’inverse dans
une économie de marchés de capitaux les agents à besoin de financement se finance en priorité sur les
marchés de capitaux par émissions de titres. Cette évolution est le résultat du développement des marchés
de capitaux.
Pour quelles raisons est on passé d’une forme d’économie à l’autre ?
-
-
L’économie d’endettement est supposée être plus inflationniste car le financement se fait en
grande partie à partir de la création monétaire. Celle-ci est considérée comme un facteur de
l’inflation. A l’inverse le financement dans une économie de marché de capitaux est fondé sur
l’épargne préalable des agents à capacité de financement donc sans création monétaire.
Le coût de financement est plus faible dans une économie de marché de capitaux car il n’y a pas
d’intermédiaire financier à rémunérer.
Le financement permet de réaliser des investissements qui sont à l’origine de la croissance. La
question est de savoir quels investissements doit on financer ? Dans les économies d’endettement
l’état intervient pour orienter les investissements. Pour les économistes libéraux l’état est moins
efficace que les marchés et les marchés de capitaux sont supposés être plus efficaces pour allouer
(=répartir) les capitaux vers les activités les plus favorable à la croissance.
Ce passage s’est accompagné d’autres évolutions :
-
Une déréglementation des activités financières c’est à dire un recul du rôle de l’état est une
libéralisation des ces activités.
Une globalisation des activités financières c'est-à-dire l’augmentation des opérations financières
internationales. A l’inverse, dans les économies d’endettement les opérations financières se
déroulaient essentiellement dans le cadre national.
Quel est le rôle des banques dans cette économie de marché de capitaux ?
Document 25 page 83
Lecture : En 2006, 59 % du financement était réalisé par les intermédiaires financiers.
Cette part a diminué de 20 points depuis 1978. Cela illustre le phénomène de désintermédiation c'est-àdire le recul du financement direct caractéristique du passage d’une économie d’endettement à une
économie de marché financier.
Cependant les banques assurent encore presque 60 % du financement de l’économie. C’est le cas des
ménages mais aussi des PME qui n’ont pas accès aux marchés de capitaux du fait de leur taille.
Document 24 page 82
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La structure du bilan des banques s’est modifiée en 20 ans. A l’actif on constate que la part des crédits a
été divisé par 2 et au passif que la part des dépôts de la clientèle a été divisé par 3. Cela ne signifie pas que
le montant a diminué mais que par rapport au total du bilan la part a diminué. Ces évolutions montrent
que l’activité traditionnelle des banques qui consiste à recevoir des dépôts et à accordé des crédits occupe
une place moins importante.
A l’inverse on constate que du coté de l’actif comme du coté du passif la part des titres a augmenté. Du
coté du passif il s’agit des titres émis par la banque pour se financer et du coté de l’actif il s’agit des titres
que possède la banque.
Cette évolution montre que le rôle des banques n’a pas reculé dans le financement de l’économie. Il s’est
transformé. Elles ont réorienté leur activité vers les marchés financiers.
Le développement des marchés de capitaux s’est accompagné d’une instabilité plus importante qui se
traduit par la multiplication des crises financières. La dernière crise, la plus grave, a débuté en 2008 et a
pour origine le développement des subprimes aux Etats-Unis. Elle sera étudiée dans le cadre du travail sur
le roman de Fabrice Humbert, La fortune de Sila.
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