perspective Le Resident Assessment InstrumentHome-Care (RAI-Domicile) : ce que le médecin de premier recours doit savoir Suite à la décision de l’Association suisse des services d’aide et de soins à domicile d’adopter le Resident Assessment Instrument (RAI), le RAI-Domicile est progressivement implémenté dans tous les services de soins à domicile de Suisse. Sur la base d’une évaluation globale standardisée (Minimum Data Set), la méthode RAI permet non seulement d’établir un plan de prise en charge individualisé, mais également de suivre des indicateurs qualité concernant la prise en charge des person­ nes, financer les soins en fonction des profils, et planifier les ressources au niveau du système de soins. Cet article décrit les cinq étapes du processus RAI-Domicile et discute les avantages, le potentiel, et les limitations de la méthode RAI. Rev Med Suisse 2011 ; 7 : 2176-83 S. Monod T. Hongler T. Castelli P. Clivaz-Luchez C. Büla The Resident Assessment Instrument Home care : what primary care physician needs to know Following the decision of the Swiss Associa­ tion for Home Care Services to adopt the Re­ sident Assessment Instrument (RAI), the RAIHome Care is gradually implemented in all home care services in Switzerland. Based on a comprehensive geriatric assessment, the RAI not only allows to establish an individua­ lized plan of care, but also generates quality indica­tors and a case-mix classification sys­ tem that helps financing and planning resour­ ces. This article describes the five steps of the RAI-Home Care process and discusses the strengths, future and limitations of the RAI. introduction Depuis sa création, l’Association suisse des services d’aide et de soins à domicile (ASSASD) s’est engagée à ce que ses mem­ bres utilisent le même instrument d’évaluation des personnes dont elles assurent le suivi. Après un recensement des instru­ ments disponibles, l’ASSASD a décidé, en 2003, d’adopter le Resident Assessment Instrument (RAI) dans sa version «Home-Care» (domicile). Le RAI vient des Etats-Unis. En 1983, suite à des problèmes liés à la prise en charge de patients, le Congrès a mandaté un consortium de recherche pour définir des standards de prise en charge des résidants en établissement de long séjour. Le Resident Assessment Instrument1 est issu de leur travail et a été conçu afin de pouvoir générer, sur la base d’une évaluation globale structurée et fiable de la per­ sonne âgée, des indicateurs qualité de prise en charge dans ces établissements.2 Suite au RAI long séjour (RAI-Institution), d’autres versions ont été élaborées, dont le RAI pour les soins à domicile (RAI-Home-Care).3 Aujourd’hui, la famille RAI compte une quinzaine d’instruments, conçus pour différents lieux de soins (ré­ adaptation, soins aigus, soins palliatifs, etc.) et groupes de patients (psychiatri­ques, avec handicap intellectuel, etc.). C’est un groupe international de chercheurs et cliniciens qui gère la société à but non lucratif interRAI (www.interrai.org). Cette société détient les droits d’auteur de la méthode RAI et garantit la rigueur de son utilisation. Suite à la décision de l’ASSASD, le RAI-Home-Care américain a été adapté au paysage helvétique. Le RAI-Domicile Suisse a vu le jour en 2004 et est progressive­ ment implémenté dans tous les services d’aide et de soins à domicile de notre pays. Les médecins de premier recours seront ainsi de plus en plus souvent con­ frontés aux résultats issus de cet instrument. Il apparaît nécessaire que nous en connaissions la structure et l’utilisation, de façon à s’approprier les données qui en découlent. Cet article a pour but d’expliquer la méthode RAI, de mettre en évi­ dence ses avantages, son potentiel, et ses limitations. méthode rai : bien plus qu’un simple outil d’évaluation Le RAI, quelle que soit sa version (domicile, institution, soins aigus ou autre), est bien plus qu’un simple recueil de données médicales et fonctionnelles au­ 2176 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 novembre 2011 16_23_36009.indd 1 03.11.11 09:01 Plan d’intervention Allocation des ressources Evaluation Indicateurs de qualité Au domicile du patient •Réalisation du MDS-domicile avec le client •Enregistrement des données Evaluation standardisée Mesure des résultats Figure 1. Méthode Resident Assessment Instrument près d’une personne âgée. La méthode RAI est une procé­ dure complète qui comprend : • une grille d’évaluation structurée, le Minimum Data Set (MDS), qui permet de recueillir des données d’excellente qualité en termes de fiabilité et de validité.4,5 • Un logiciel qui génère des échelles et des tableaux d’alarme qui permettent de faire une liste des problèmes et partant de là, de rédiger un plan d’intervention. • Un manuel de l’utilisateur qui contient en particulier des guides d’analyse par problème et contribue à la formation des professionnels. • Des indicateurs qualité qui permettent de suivre et d’éva­ luer les effets d’une intervention chez un patient, de faire des comparaisons transversales entre services d’aide et de soins à domicile (benchmarking) ou encore de faire des comparaisons chronologiques (en fonction du temps, dans le même service d’aide et de soins à domicile, par exem­ ple). • Un système de case-mix (Ressource Utilization Group) qui permet d’identifier des groupes de patients iso-consomma­ Prise de décision Au CMS •Génération des échelles et du tableau d’alarme •Lecture du Guide d’analyse par domaine d’inter vention (GAD) Au CMS •Définition du Plan d’interven tion •Impression du Catalogue des prestations Réalisation Au domicile du patient •Réalisation de l’intervention Evaluation Au CMS/ Domicile •Evaluation Figure 2. Le processus de la méthode Resident Assessment Instrument – Domicile teurs de ressources et de faire des projections en termes de planification de services de santé. Ainsi, sur la base d’une évaluation globale standardisée, la méthode RAI permet non seulement d’établir un plan de prise en charge individualisé, mais également de suivre des indicateurs qualité,6 financer les soins en fonction des profils, et planifier les ressources au niveau du système de soins (figure 1). La diffusion internationale des instruments dans une trentaine de pays permet même des comparai­ sons internationales.7,8 En outre, un des intérêts majeurs des instruments de la fa­ mille RAI est qu’ils partagent le même langage et sont compa­ tibles entre eux. Ils permettent, en théorie, un transfert d’in­ formation d’un lieu de soins à un autre et entre les différents Figure 3 Minimum Data Set 2178 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 novembre 2011 16_23_36009.indd 2 03.11.11 09:01 partenaires du réseau.9 Ils peuvent ainsi contribuer à la conti­ nuité des soins. En Suisse, certains établissements mé­dicosociaux utilisent déjà la version «Institution» du RAI et la mise en réseau de l’information entre institutions de long séjour et services d’aide à domicile pourrait être mise en fonction. rai-domicile-suisse : comment est-il utilisé ? Le RAI-Domicile-Suisse est un processus qui se déroule en cinq étapes (figure 2) : 1. une évaluation globale et multidimensionnelle de la per­ sonne et le recueil de données sur le formulaire Minimum Data Set (MDS). 2. L’analyse des échelles de performance et du tableau d’alarme et la lecture des guides d’intervention par do­ maine. 3. La définition du plan d’intervention et la saisie du cata­ logue de prestations. 4. La réalisation des prestations. 5. L’évaluation des résultats. Ces cinq étapes sont reprises en détail ci-après. Tableau 1. Domaines évalués dans le Minimal Data Set, nombre d’items par domaine et exemples d’items * : Modifications dans la version 2009 ; ** : le terme de client, qui pourrait être remplacé par bénéficiaire, a été choisi par l’Association Suisse des aides et soins à domicile et c’est la raison pour laquelle il est utilisé en Suisse. Domaines évalués Nombre d’items Exemples d’items A.Information concernant 2 l’évaluation • Date • Raison de l’évaluation (première évaluation, changement de l’état du client**, etc.) B. Cognition 4* • Mémoire à court terme, mémoire procédurale • Facultés cognitives pour les décisions courantes • Signes d’état confusionnel C.Communication/ audition 2 • Capacité du client à se faire comprendre • Audition D.Vision 1 • Vision E. Humeur et comportement 2 • Signes de dépression, d’anxiété ou de tristesse F. Fonction sociale 4 • Relations et activités sociales (fréquences des hobbies, visites, etc.) • Changement dans les activités sociales au cours des trois derniers mois G.Aide de l’entourage 3 • Situation des aidants principaux (ne peuvent plus continuer leur aide, expriment de l’épuisement, etc.) • Type d’aide fournie par l’entourage H.Status physique 6 et fonctionnel • Activités instrumentales de la vie quotidienne • Activités de base de la vie quotidienne • Monter/descendre les escaliers • Endurance I. Continence 3 • Continence des urines • Continence des selles J. Diagnostics médicaux • Liste des diagnostics médicaux 1 K. Problèmes de santé 6* • Problèmes de santé (diarrhée, perte d’appétit, difficultés d’endormissement, etc.) • Douleurs • Chutes (au cours des trois derniers mois, risque de chute) L. Etat nutritionnel, 7* hydratation • Taille/poids • Etat buccodentaire • Perte de poids M.Problèmes de peau et des 4 pieds • Escarres • Ulcères N.Environnement • Logement (dangerosité à cause de problèmes d’éclairages, sols, salle de bain, accessibilité, etc.) 1 O.Utilisation de services 2 • Services professionnels au cours des sept derniers jours (aide-soignante, infirmière, physiothérapeute, professionnels etc.) 7 • Nombre, liste P. Médicaments • Préparation • Médicaments psychotropes et analgésiques • Suivi médical des médicaments (contrôle de la liste des médicaments par un médecin au cours des six derniers mois) Q.Evaluation d’ensemble 2 • Santé autoévaluée par le client • Changement global du degré d’indépendance du client depuis trois mois R. Responsabilités, directives 2 • Représentant légal/thérapeutique • Directives anticipées S. Signature et date • Date et signature 1 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 novembre 2011 16_23_36009.indd 3 2179 03.11.11 09:01 Figure 4. Exemple de présentation des échelles de performance Etape 1 : Réalisation d’une évaluation globale de la personne et recueil de données du Minimum Data Set L’évaluation globale et multidimensionnelle de la person­ ne se fait, sauf exception, au domicile du patient, en présence si possible d’un proche. L’évaluation peut être conduite sur une ou plusieurs visites chez le patient dans un délai de sept jours ouvrables. Dans le canton de Vaud, c’est un(e) infirmier (-ère), ou un(e) ergothérapeute formé(e) à la méthode RAI, qui réa­ lise l’évaluation et remplit une grille appelée le Minimum Data Set (MDS) (figure 3). Cette grille est structurée en sec­ tions, qui chacune correspond à un domaine particulier et contient un certain nombre d’items. Les domaines évalués, le nombre d’items par domaine et quelques exemples d’items sont décrits dans le tableau 1. Le MDS permet de recueillir de manière fiable des données concernant l’état de santé et l’état fonctionnel de la personne au cours des trois derniers jours. Il recueille également des informations sur les aidants formels et informels. Le professionnel qui réalise l’évaluation recherche l’in­ formation la plus complète et la plus fiable possible, si né­ cessaire en faisant appel au médecin traitant. Mais l’infir­ mier(-ère) ou l’ergothérapeute pourra également se fier à sa propre observation pour coter certains items (par exemple pour juger de la présence de troubles de la marche). Le temps de réalisation d’un MDS est d’environ une heure. Etape 2 : Analyse des échelles de performance et du tableau d’alarme, lecture des guides d’intervention par domaine A partir des données entrées dans le MDS, le logiciel RAI Tableau 2. Echelles de performance : description, valeurs seuils et items du Mimimum Data Set utilisés pour calculer les scores MDS : Mimimum Data Set ; AVQ : activités de la vie quotidienne ; AIVQ : activités instrumentales de la vie quotidienne. Echelles de performance 2180 Description Items du MDS utilisés pour le calcul du score • Indice de quantité d’aide nécessaire pour les AVQ Echelle des AVQ (activités de base de la vie quotidienne) • Score de 4 (indépendance dans les AVQ) à 15 (dépendance dans les AVQ) • Mobilité dans le lit • Transfert • Manger, boire • Utilisation des toilettes Echelle des AIVQ (activités • Indice de performance dans les activités instrumentales instrumentales de la vie de la vie quotidienne • Score de 0 (indépendance totale dans les AIVQ) quotidienne) à 6 (dépendance dans toutes les AIVQ) • Préparation des repas • Faire le ménage • Gestion de l’argent • Gestion des médicaments • Usage du téléphone • Faire les courses Echelle de performance • Indice de performance cognitive cognitive • Score de 0 (absence de trouble cognitif) (Cognitive performance scale) à 6 (trouble cognitif très sévère) • Si valeur M 2, un trouble cognitif doit être suspecté • Mémoire à court terme • Facultés cognitives pour les décisions courantes • Se faire comprendre • Manger, boire Echelle de dépression • Indice de dépression (Depression rating scale) • Score de 0 (absence de signes dépressifs) à 4 (plusieurs signes dépressifs) • Si valeur M 2, une dépression doit être suspectée • Colère perpétuelle envers soi-même ou envers les autres • Peurs qui semblent non fondées • Souci constant de sa propre santé (hypocondrie) • Visage exprimant tristesse, douleur, inquiétude Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 novembre 2011 16_23_36009.indd 4 03.11.11 09:01 calcule des échelles de performance et émet des signaux d’alarme selon des algorithmes préétablis. Quatre échelles de performance sont systématiquement cal­ culées sur la base des données du MDS (figure 4). Il s’agit de scores d’activités de la vie quotidienne de base et ins­ trumentales, d’un score de performance cognitive et d’un score de dépression. Les échelles de performance, les va­ leurs seuils et les items du MDS utilisés pour calculer ces scores sont résumés dans le tableau 2. Le logiciel RAI identifie également des problèmes qui nécessiteraient une intervention spécifique (domaine d’in­ tervention) et émet un tableau d’alarme (figure 5). Ce tableau d’alarme met en évidence des problèmes de santé ou fonc­ tionnels, tels que «chutes», «santé buccale» ou «douleurs», mais mentionne également des problèmes en lien avec la prise en charge («fragilité du système d’aide informel», «gestion des médicaments») ou des besoins de prestations («potentiel de réadaptation dans les Activités de la vie quotidienne (AVQ)», «risque d’institutionnalisation»). A chacune des rubriques du tableau d’alarme correspond un guide d’analyse par domaine d’intervention (GAD) dans le ma­ nuel RAI-Domicile-Suisse. Il s’agit de petits chapitres dans Figure 5. Exemple de tableau d’alarme Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 novembre 2011 16_23_36009.indd 5 2181 03.11.11 09:01 lesquels le problème est décrit et des stratégies d’inter­ vention sont proposées. Trente guides d’analyse sont à disposition dans le RAI-Domicile-Suisse. Etape 3 : Définition du plan d’intervention et catalogue de prestations Sur la base des données du MDS traitées par le logiciel RAI et des guides d’analyse par domaine d’intervention (GAD), le professionnel peut définir des objectifs de prise en charge et construire un plan d’intervention spécifique pour le patient. Le professionnel détermine ainsi les prestations concrètes qui seront réalisées afin de répondre aux objec­ tifs fixés et les notifie à l’aide du catalogue de prestations. Il mentionne également à quel moment la prestation devra être évaluée. Etapes 4 et 5 : Réalisation des prestations et évaluation des résultats Les prestations sont ensuite fournies par le Service d’aide et de soins à domicile conformément au plan d’interven­ tion. Les prestations sont évaluées dans les délais préala­ blement fixés. L’évaluation de la prestation pourra se faire de deux manières. Soit très ciblée, par exemple lorsque le pro­ fessionnel voudra évaluer si un protocole visant à aider le patient à se souvenir qu’il doit boire aura permis de rédui­ re le risque de déshydratation, soit plus globalement lors de la réalisation d’un nouveau MDS trois ou six mois plus tard (selon les règles OPAS). Limites Comme pour toute évaluation globale, l’utilisation de la méthode RAI nécessite un investissement majeur de la part des professionnels et implique un effort de formation ini­ tiale important si l’on veut obtenir les meilleures garanties de qualité. le rai-domicile : bénéfices et implications pour les médecins traitants L’implémentation du RAI-Domicile dans les services d’aide et de soins à domicile va considérablement changer la manière de travailler des professionnels et améliorer la prise en charge des personnes âgées recourant aux soins à domicile.5,6 Certains syndromes gériatriques, banalisés et souvent encore considérés comme une fatalité (incontinence urinaire, troubles cognitifs ou chutes), vont être mis en évi­ dence par les tableaux d’alarme et les soignants vont être amenés à considérer de nouvelles pistes de prise en charge. La mise en œuvre de mesures de prévention du déclin fonctionnel sera favorisée, notamment par l’identification précoce des besoins de réadaptation dans les activités de base de la vie quotidienne. Le RAI va donc contribuer à la formation des profession­ nels de ces services et cela ne sera pas sans conséquences sur leur relation avec les médecins traitants. En effet, ces derniers seront probablement de plus en plus sollicités par des professionnels pertinents et désireux de mettre en œuvre des stratégies décrites dans les guides d’analyse du RAI. Ils viendront, de manière appropriée, discuter de pro­ blèmes dans des domaines jusqu’ici réservés au corps mé­ 2182 dical (gestion des médicaments, estimation du besoin de réadaptation ou d’investigations supplémentaires). Il apparaît donc important que les médecins s’appro­ prient également le RAI et puissent bénéficier des résultats de l’évaluation multidimensionnelle de leur patient. Si tel est le cas, le RAI deviendra un véritable outil de communi­ cation entre services de soins à domicile et médecins trai­ tants, dans l’intérêt du patient. C’est dans cette optique que le Service de gériatrie et réadaptation gériatrique du CHUV, l’AVASAD (Association vaudoise des aides et soins à domicile) et l’APROMAD (As­ sociation pour la promotion de la santé et le maintien à do­ micile) ont développé un projet qui vise non seulement à aider les référents des centres médico-sociaux de la région lausannoise à interpréter les données fournies par les MDS et structurer un plan d’intervention, mais également à com­ muniquer les résultats de l’évaluation aux médecins trai­ tants. conclusion L’implantation du RAI est une opportunité majeure pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge des per­ sonnes âgées bénéficiant de soins à domicile. D’un point de vue clinique, le RAI permet au professionnel de struc­ turer son évaluation, identifier des problèmes et construire un plan d’intervention qui vise à freiner le déclin fonction­ nel et favoriser le maintien à domicile de la personne. D’un point de vue du suivi des institutions prestataires de soins, le RAI permet de recueillir des données valides et fiables qui permettent non seulement de réaliser un suivi de la qualité des prestations fournies, mais aussi de suivre et planifier les besoins de la population âgée, notamment en termes de besoins de services. Enfin, d’un point de vue de santé publique, la mise en réseau des différents RAI (RAIDomicile, RAI-Institution et RAI-Soins aigus par exemple) pourrait permettre à l’avenir de contribuer à la continuité des soins et construire un véritable système d’information utile à la planification du système de santé. Adresses Dr Stéfanie Monod Pr Christophe Büla Service de gériatrie et réadaptation gériatrique CHUV, 1011 Lausanne [email protected] Drs Thomas Hongler et Tatiana Castelli AVASAD – Association vaudoise d’aide et de soins à domicile Route de Chavannes 37 1014 Lausanne Dr Patrizia Clivaz-luchez APROMAD – Association pour la promotion de la santé et le maintien à domicile En Budron C7 1052 Le Mont Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 novembre 2011 16_23_36009.indd 6 03.11.11 09:01 Implications pratiques Le Resident Assessment Instrument (RAI) sera progressivement implémenté dans tous les services de soins à domicile de Suisse > Le RAI-Domicile fait partie d’une famille d’instruments qui partagent tous le même langage et peuvent être utilisés en réseau > Le RAI est un processus qui comprend un recueil de don- nées sur le Minimum Data Set, l’analyse d’échelles et de tableaux d’alarme, et la structuration d’un plan d’intervention à l’aide de guides d’analyse > Le RAI va contribuer significativement à la formation des professionnels des services de soins à domicile dans le domaine de l’identification des syndromes gériatriques > Le RAI devrait devenir un véritable outil de communication entre les services d’aide à domicile et les médecins de premier recours Bibliographie 1 Hawes C, Morris JN, Phillips CD, et al. 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