Fiche 8 : Libre-échange et protectionnisme

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Fiche Cours
Nº : 25008
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche 8 : Libre-échange et protectionnisme
Plan de la fiche
1. Notions de base
2. Problèmes économiques et sociaux
3.Théories et auteurs
4. Repères historiques
La croissance économique dans le monde est-elle mieux assurée par le libéralisme des échanges ou par le protectionnisme ?
Notions de base
Le libre-échange est une théorie développée par Adam Smith et David Ricardo selon laquelle les échanges commerciaux doivent se développer sans obstacle entre les pays afin de favoriser leurs croissances mutuelles.
Le degré ou taux d’ouverture mesure l’importance du commerce extérieur dans l’économie d’un pays. Il se calcule :
Degré de couverture =
Exportation + importation
2
PIB
× 100
Cela permet de connaître le degré d’insertion du pays dans l’économie mondiale.
Le taux de couverture mesure la capacité du pays à financer ses importations grâce aux ressources procurées par les exportations. Il s’obtient par la formule :
Taux de couverture =
Valeur des exportations
Valeur des importations
× 100
Le taux d’équilibre idéal est 100 %. Si le taux dépasse 100 %, cela signifie que le pays s’enrichit grâce aux échanges extérieurs. En
revanche, si le taux est inférieur à 100 %, cela traduit un appauvrissement du pays en raison du commerce mondial.
Les termes de l’échange comparent le prix des produits exportés et importés :
Termes de l’échange =
Indice des prix des produits exportés
Indice des prix des produits importés
× 100
L’indice des termes de l’échange est posé égal à 100 une année de référence donnée. L’année suivante, si l’indice est supérieur à
100, cela signifie que les termes de l’échange s’améliorent : on exporte une quantité moindre de marchandises pour acheter la
même quantité de biens importés.
Si l’indice est inférieur à 100, on observe une dégradation ou détérioration des termes de l’échange : il faut exporter plus de
marchandises pour pouvoir importer la même quantité de biens qu’avant.
Compétitivité. Qualifie la capacité d’un pays ou d’une entreprise à affronter la concurrence. On distingue :
• la compétitivité-prix qui permet d’avoir des prix inférieurs à ceux des concurrents ;
• la compétitivité-structurelle ou « hors prix » qui permet d’affronter efficacement la concurrence parce que le produit, bien
que plus cher, est différent, ou amélioré, ou de meilleure qualité.
Le protectionnisme est une théorie et une politique économique visant à réduire, voire empêcher, l’entrée sur le territoire national de produits d’origine étrangère. Pour ce faire, le pays aura recours à l’instauration :
• de droits de douane qui vont renchérir les produits étrangers et inciter les consommateurs à acheter des produits nationaux ;
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• de contingentements ou de quotas, c’est-à-dire une limitation du nombre de produits à importer dans certains secteurs
comme le textile ou l’automobile ;
• de barrières non tarifaires, c’est-à-dire de réglementations qui sous couvert de santé ou de normes de sécurité visent à interdire la pénétration des produits étrangers.
La contrainte extérieure désigne la dépendance, par le commerce extérieur, du pays vis-à-vis du reste du monde. L’Etat doit
donc être attentif à toute mesure d’ordre économique, social ou fiscal qui pourrait dissuader les investisseurs ou acheteurs étrangers, et qui aurait pour conséquence un ralentissement de la croissance dans le pays.
Le commerce intrabranche désigne les échanges de mêmes produits entre pays, comme les voitures ou les appareils ménagers.
Son développement est, à l’heure actuelle, justifié par les économies d’échelle qu’il entraîne et la montée d’une demande différenciée de produits par les consommateurs, à l’opposé de la standardisation fordiste.
Le commerce intrafirme définit les échanges de produits au sein des multinationales, soit entre filiales et maison mère, soit entre
les différentes filiales.
La division internationale du travail (DIT) traduit la spécialisation de chaque pays dans la production où il est le plus compétitif.
Cela peut être dû à ses richesses naturelles ou à sa main-d’œuvre bon marché ou très qualifiée. Cela conduisait les PED à produire
des biens primaires et les pays développés des produits manufacturés.
A présent, on parle d’une nouvelle division internationale du travail car les PED produisent de plus en plus des produits manufacturés demandant un important facteur travail.
Le mercantilisme est une théorie économique des XVIe et XVIIe siècles qui vise à favoriser les exportations du pays tout en limitant les importations. Grâce à cet excédent commercial qui, à l’époque, se réglait en or et en argent, le pays accumule des richesses
qui augmentent sa puissance économique.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), créée en 1964, a pour objet d’améliorer la coopération commerciale entre les pays industrialisés et les pays en développement ou dialogue Nord-Sud. L’une de ses
principales mesures a été d’instaurer un système des préférences généralisées. Les pays industriels accordent une diminution
des droits de douane aux produits manufacturés venant des PED. Mais il n’y a pas de réciprocité et les PED font supporter des
droits de douane aux produits venant des pays industriels.
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a pour objet, depuis sa création en 1944,
d’aider au financement des projets d’industrialisation dans les PED.
Le Fonds monétaire international (FMI), également créé en 1944, a pour objet de veiller à la bonne application des règles du
système monétaire international. Il met à disposition des pays les moyens de financer leurs déficits extérieurs par des Droits de
tirage spéciaux (DTS). Il accorde enfin des crédits aux pays en difficulté économique sous réserve que ces derniers mettent en
place un « ajustement structurel », c’est-à-dire des politiques de restriction du déficit budgétaire ou de baisse des salaires qui sont
critiquées en raison de leurs conséquences sociales.
Le terme « devise » qualifie les monnaies étrangères à la monnaie nationale.
Problèmes économiques et sociaux
Le libre échange, facteur de la croissance mondiale
L’ouverture d’un marché international grâce à la baisse des droits de douane est un stimulant puissant du développement économique des nations :
• l’augmentation de la taille du marché génère des économies d’échelle qui stimulent la croissance des entreprises ;
• la concurrence renforce la recherche de productivité et d’innovation des entreprises ;
• l’importation de produits moins chers de l’étranger améliore le pouvoir d’achat du consommateur qui pourra augmenter sa
demande sur d’autres secteurs de biens et services pour une relance de type keynésien ;
• les importations à meilleur prix sont également un facteur efficace de lutte contre l’inflation, ce que l’on appelle la « désinflation compétitive » ;
• le libre-échange propage la croissance. Un pays dont la croissance se développe est conduit à augmenter ses importations, ce qui
accroît les échanges internationaux et favorise la croissance des autres pays ;
• les transferts de technologie autorisent les PED à démarrer l’industrialisation de leurs secteurs économiques ;
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• l’accroissement des exportations augmente le PIB des pays, développe les infrastructures de transport et stimule les services
liés à la logistique des échanges comme les banques ou les assurances.
Echange inégal et protectionnisme
Le libre-échange favorise cependant les PDEM et aggrave le fossé les séparant des PED.
Les pays industrialisés exportent des produits manufacturés à haute valeur ajoutée, fixent le prix d’achat des produits agricoles et
concentrent leurs investissements directs à l’étranger dans les pays émergents d’Asie au détriment des pays africains.
A l’inverse, les PED exportent des produits primaires à faible valeur ajoutée, donc peu rémunérateurs, ce qui aggrave leur déficit
commercial.
Par ailleurs, les PED subissent une lente dégradation des termes de l’échange, le prix de leurs exportations diminuant alors que
le prix de leurs importations en produits manufacturés augmente.
Afin d’amorcer leur industrialisation, les PED sont alors contraints de s’endetter profondément, mais tout ralentissement de leurs
exportations les met dans l’incapacité de pouvoir rembourser leurs dettes.
Pour contrer ce déséquilibre des échanges, certains PED ont mis en place des mesures protectionnistes. Elles ont pour effet de
protéger, par des barrières douanières, l’industrialisation des jeunes secteurs de leurs économies.
Mais des mesures protectionnistes, à des niveaux divers, sont également prises par les pays industriels aux fins :
• de protéger des industries sur le déclin suite à la concurrence des pays à bas salaires ;
• de maintenir une activité économique jugée indispensable, comme la politique agricole commune pour l’Europe ou la sauvegarde
d’un secteur stratégique pour la défense d’un pays ;
• de rééquilibrer une balance commerciale déficitaire ;
• de maintenir des emplois et lutter contre l’augmentation du chômage.
Il convient cependant de noter que l’accroissement de mesures protectionnistes aurait pour conséquence de générer un freinage
de l’innovation, de réduire les économies d’échelle des entreprises et, à terme, d’entraîner par la contraction des échanges un
ralentissement mondial de l’économie.
Mesure et règlement des échanges internationaux
La balance des paiements, établie par la Banque de France, retrace l’ensemble des opérations d’échange entre la France et le reste
du monde. Elle comprend trois comptes :
Le compte des transactions courantes. Il comptabilise trois types d’opérations :
• les échanges de marchandises, dans ce que l’on appelle la balance commerciale ;
• les échanges de services (transports, activités de conseil, flux touristiques) ;
• les revenus et transferts, comme les salaires rapatriés de l’étranger ou les dons versés aux PED.
Le compte de capital reprend des opérations de remise de dette aux PED ou les opérations d’acquisition de brevets.
Le compte financier retrace l’ensemble des opérations d’Investissements directs à l’étranger (IDE), les achats d’actions ou obligations étrangères par des Français et les avoirs de réserve que détient la Banque de France, comme l’or ou les devises.
Le solde excédentaire ou déficitaire de la balance des paiements sera régularisé suivant les règles en vigueur du système monétaire
international. Le règlement des échanges entre nations a fait l’objet d’une longue évolution. Le rôle d’un système monétaire consiste à assurer une création monétaire suffisante pour accompagner le développement des échanges. Historiquement la monnaie s’est
imposée comme reposant sur l’or et, au XIXe siècle, le système de l’étalon or ou gold standard se caractérise par :
• un règlement des paiements internationaux par l’envoi d’or entre pays ou dans la monnaie du pays créancier ;
• une définition de chaque monnaie par référence à son poids d’or qui entraîne un système de taux de change fixe des monnaies
entre elles. Si par hypothèse, le franc a une valeur de deux milligrammes d’or et le deutsche Mark un milligramme, il faudra convertir
deux deutsche Marks pour obtenir un franc.
On appellera alors dévaluation l’action par l’Etat de réduire la référence or de sa monnaie : dans notre exemple, au lieu de deux
milligrammes d’or, le franc ne vaudra plus qu’un milligramme.
On parlera de réévaluation pour le phénomène inverse : toujours dans notre exemple, le franc représentera désormais trois ou
quatre milligrammes d’or.
En 1944, la conférence de Bretton Woods réaménage le système monétaire sous le nom de gold exchange standard. Les monnaies sont toujours référencées par rapport à leur poids d’or mais, ceci est nouveau, elles peuvent aussi se définir par rapport au
dollar. Ce dernier étant toujours référencé à l’or, le système reste globalement identique et les taux de change demeurent fixes.
Les règlements entre pays peuvent désormais se réaliser soit en or, soit en dollars. L’émission de monnaie par les pays s’effectue à
partir de leur encaisse or et de leur encaisse dollar.
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Mais la création excessive de dollars par rapport à l’encaisse or des Etats-Unis rend peu à peu illusoire la référence à l’or de cette
monnaie. Le 15 août 1971, le président Nixon supprime alors la convertibilité officielle du dollar en or, mais le dollar reste la devise
de référence du système.
Les accords de la Jamaïque de 1976 officialisent l’abandon des taux de change fixes au profit des taux de change flottants.
Désormais le cours de chaque monnaie se détermine quotidiennement en fonction de l’offre et de la demande, ce qui traduit la plus
ou moins grande santé économique d’un pays. Plus on va investir dans un pays et acheter ses produits, plus la demande de monnaie
fera augmenter son cours. En revanche, une réduction des investissements et des achats de biens fera baisser le cours.
L’Europe et l’intégration économique
L’intégration économique définit la création d’institutions entre Etats pour développer leurs relations commerciales. On distingue,
du système le moins contraignant au plus contraignant :
• la zone de libre-échange : les pays qui la constituent suppriment les droits de douane et toute mesure restrictive dans les
échanges de leurs produits. Mais chaque nation conserve ses tarifs douaniers vis-à-vis des pays n’appartenant pas à la zone de
libre-échange. On peut citer par exemple l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), créé en 1994 entre les Etats-Unis, le
Canada et le Mexique ;
• l’union douanière ajoute à la suppression des droits de douane entre pays membres la mise en place d’un tarif extérieur commun vis-à-vis des pays non-signataires de l’union. La Communauté économique européenne, créée par le traité de Rome en 1957,
prit d’abord la forme d’une union douanière ;
• le marché commun, avec l’adoption de l’Acte unique en 1986, ajoute à la libre circulation des marchandises entre pays membres
celle des capitaux, des services et des personnes ;
• l’union économique, avec le traité de Maastricht en 1992, créé une monnaie unique, l’euro, et une coordination des politiques
économiques et budgétaires des Etats membres.
Les avantages apportés par l’intégration européenne sont :
• une augmentation de la pression concurrentielle qui pousse les entreprises à réaliser les restructurations économiques nécessaires ;
• une suppression, grâce à la monnaie unique, des coûts de conversion et du risque de change qui favorise la compétitivité des
entreprises et une baisse des prix pour les consommateurs ;
• la constitution d’un marché plus vaste, permettant aux entreprises de réaliser des économies d’échelle ;
• la construction d’une grande puissance économique qui, sous l’autorité de la Banque centrale européenne, devrait faire de l’euro
une monnaie de plus en plus utilisée comme monnaie de réserve ;
• cette stabilisation monétaire apportée par l’euro doit également conduire à une politique de taux d’intérêt modérés, générateurs
d’investissements pour les entreprises.
En revanche, certains inconvénients doivent être mentionnés :
• les conditions préalables à la création de la zone euro ont conduit les gouvernants à pratiquer une politique de rigueur et de lutte
contre l’inflation qui a réduit la croissance et développé le chômage ;
• la création de la BCE ne permet plus aux Etats membres d’utiliser l’arme monétaire pour réguler la conjoncture économique ;
• la politique budgétaire, à présent encadrée par le Pacte de stabilité d’Amsterdam, limite la capacité des Etats à lutter contre le
ralentissement de la croissance et le développement du chômage ;
• l’ouverture à des pays dotés de structures économiques variées peut générer sur le court terme des délocalisations.
Théories et auteurs
La théorie de l’avantage absolu a été exposée par Adam Smith dans son livre Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations paru en 1776. Chaque pays, selon lui, doit se spécialiser dans la production des biens où il possède un avantage absolu,
c’est-à-dire où les coûts du travail sont moins élevés qu’à l’étranger. Il serait en effet absurde qu’un pays produise ce qu’il peut
acheter moins cher à l’étranger.
« Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut
bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons
quelque avantage. »
Théoricien du libre-échange, Adam Smith est cependant favorable à l’instauration d’un protectionnisme dans deux cas : « Le premier,
c’est quand une espèce particulière d’industrie est nécessaire à la défense du pays. […]
Le second cas dans lequel il sera avantageux, en général, de mettre quelque charge sur l’industrie étrangère pour encourager l’industrie nationale, c’est quand le produit de celle-ci est chargé lui-même de quelque impôt dans l’intérieur. »
David Ricardo, dans Des Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), va plus loin qu’Adam Smith en développant la théorie
de l’avantage comparatif. Dans son exemple célèbre du commerce du drap et du vin entre l’Angleterre et le Portugal, il démontre que :
• si un pays connaît des avantages absolus pour plusieurs produits, il doit se spécialiser à ne fabriquer que le bien où il est comparativement le meilleur ;
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• si un pays n’a pas d’avantage absolu, son intérêt est quand même de se spécialiser dans la production du bien où il est comparativement le moins désavantagé.
Ainsi, le libre-échange peut s’ouvrir à tous les pays, même à ceux n’ayant pas d’avantage absolu, et apporter une croissance mutuelle
entre les nations.
La théorie des dotations en facteurs de production est aussi appelée théorème ou modèle HOS, du nom des économistes
qui l’ont énoncée, Elie Hecksher, Bertil Ohlin et Paul Samuelson. Selon eux, chaque pays doit se spécialiser dans la production
économique en fonction des facteurs dont il dispose en plus grande quantité : richesse en matières premières, travail ou capital.
L’Australie, richement dotée en terres, exportera des produits agricoles et importera des biens manufacturés d’Angleterre, bien
pourvue en facteur capital.
On trouve là l’origine de la division internationale du travail. A terme, selon Samuelson, cela conduira à une égalisation des facteurs de production entre pays.
Le paradoxe de Leontief (1906-1980). En application du modèle HOS, les Etats-Unis, richement dotés en facteur capital, auraient
dû exporter des biens à forte intensité capitalistique et importer des biens plus intensifs en facteur travail. Or l’étude du commerce
extérieur des Etats-Unis par Leontief montre paradoxalement que, de 1947 à 1952, les exportations américaines sont intensives
en facteur travail et les importations intensives en capital.
Le « protectionnisme éducateur » de Friedrich List (1789-1846). Dans son livre Système national d’économie politique (1840),
List défend l’idée qu’un commerce entre nations ne peut développer un enrichissement mutuel que si les pays sont de puissance
économique comparable. Sa « théorie des industries naissantes » a donc pour objet de protéger provisoirement celles-ci de la
concurrence par une barrière douanière pour éviter leur disparition. Mais, une fois réalisée l’industrialisation de ces secteurs, le
protectionnisme peut être levé et faire place au libre-échange.
Les explications théoriques récentes concernant le développement des échanges internationaux mettent l’accent sur :
• l’importance de l’avancée technologique qui permet à certains pays d’être des leaders dans le commerce mondial ;
• le développement du commerce intrabranche justifié par le besoin de différenciation des produits de la demande mondiale.
Repères historiques
Le développement international des échanges a toujours existé car aucun pays ne peut vivre replié sur lui-même, en autarcie. Mais
l’établissement, dès l’Antiquité, de nombreuses taxes et péages renchérit le prix des marchandises. Il faut attendre 1846 pour voir
en Angleterre la première application du libre-échange. Il s’agit de la suppression des corn laws ou lois sur le blé qui protégeaient le
blé anglais des importations étrangères par des droits de douane élevés. Puis ce fut le traité de commerce franco-anglais en 1860
sous Napoléon III qui libéralisa, pendant quelques années, les échanges commerciaux entre ces deux pays.
Mais la France revient au protectionnisme dès 1892 avec les lois Meline instaurant des droits élevés sur les importations de produits agricoles.
La crise de 1929 entraîne un retour général du protectionnisme dans les Etats. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que commence à se dessiner une internationalisation des échanges, avec en particulier le plan Marshall qui développe
l’aide américaine auprès de nombreux pays.
Jusqu’en 1974, on assiste à une très forte augmentation des échanges mondiaux. Puis la crise du système monétaire international
et les chocs pétroliers ont ralenti cette croissance. Depuis les années quatre-vingt-dix, le commerce mondial est à nouveau en
croissance et présente la caractéristique d’un très fort développement des échanges de services lié à l’essor du tourisme, des
assurances et des transports.
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