Ecole Polytechnique de Tunisie Université de Carthage SEMINAIRE MASE Modélisation et Analyse Statistique et Economique Modèle dynamique de la relation système financier-croissance : Rôle du pouvoir et de la confiance dans la monnaie. Sabri BEN MOUSSA CREPA, Paris-Dauphine Résumé: Ce travail défend l’idée qu’un système financier optimal, c’est celui qui parvient de constituer, à la fois, une bonne mémoire pour produire la meilleure qualité de confiance et une bonne anticipation afin d’avoir la meilleure dose du pouvoir. Pour cela, ce système doit être capable, à chaque fois, de sonder l’état actuel instantané de ce couple (pouvoir/confiance) dans l’économie concernée. La problématique s’intéresse à la relation entre réel-financier ou croissance-système financier. Nous considérons que la croissance est une combinaison d’une anticipation, une accumulation et une division du travail. Tout cela articulé autours de la routine, résultat du rapport pouvoir/confiance. C’est cela qui mène à la formation d’une forme institutionnelle donnant vie à ce processus, le système financier. La nature de ce système dépendra essentiellement de la nature de la monnaie qu’il entretient. Cela se traduit par une tension permanente entre deux forces : effet liquidité/effet revenu, stock/flux, réserve/transaction, mémoire/anticipation, offre/demande, accumulation/spécialisation, ou contrainte/liquidité. Le choix de la nature de la monnaie, et donc, par récurrent le système financier, est un choix, en réalité, éminemment politique. Notre méthodologie consiste en une triple approche. Une approche cognitive, pour l’analyse individuelle, une approche évolutionniste pour l’analyse collective, et une approche régulationniste pour l’analyse holindividualiste (sans pour autant minimiser l’importance de la réflexion institutionnaliste ou historique). Nous prétendons qu’une compréhension linéaire de la relation croissance-système financier est insuffisante à cause de sa complexité. Une approche plus systémique de la relation s’est avérée indispensable. Par exemple dans notre compréhension de la monnaie, outre l’approche classique, orthodoxe et structurofonctionnelle, nous avons jugé intéressant d’avoir une approche, plus hétérodoxe et transdisciplinaire, en ayant recours à une compréhension anthropologique, essentiellement. Notre conclusion peut être déclinée en deux temps. Si la croissance est présentée comme une accumulation maximale, alors la monnaie doit être assimilée plus à une contrainte. Dans ce cas, c’est le mécanisme de la mémoire qui est le plus important si on se trouve dans un paradigme de la demande, et c’est le mécanisme de l’anticipation qui devient plus important si paradigme de l’offre. Le deuxième temps est celui où la croissance est considérée plutôt comme une spécialisation optimale. Dans ce cas c’est la conclusion complètement à l’opposé du premier temps qui est valable. Cette conclusion dénote de l’importance de l’arbitrage entre les deux paradigmes offre et demande où c’est la variable investissement qui est déterminante pour le premier et la variable consommation pour le second. Cet arbitrage sera fait selon deux choses : la nature de la relation entre monnaie et consommation (complémentaire ou supplémentaire) et la nature du contenu de la contrainte (monétaire ou budgétaire). Cette distinction entre accumulation /spécialisation, nous mène à dire qu’il existe un cycle, qualifié d’englobé, dans la dynamique de la croissance. La distinction pouvoir/confiance, définit un cycle, plus englobant, de la croissance. La combinaison de ces différents cycles va exiger différentes formes de système financier (oscillant entre fractionnée et homogène). Sur un plan, plus concret, ceci est une réponse à la gestion de la double problématique (éternelle) : quoi faire de l’argent ? Comment en faire ? La conclusion principale est que c’est la politique financière qui chapote la politique monétaire et économique. Ce chapotage est dû à ce que la finance est à l’économie, ce que l’esprit (ou l’aliment) est au corps. Cette interaction est dictée par deux dynamiques : une majeure, qui part d’une règle individuel cognitive à une règle collective réglementaire (c’est la transformation de l’effet de liquidité en effet de revenu et inversement) ; une mineure, dans le sens opposé, transformant la contrainte budgétaire en contrainte monétaire et inversement. Amphi Ibn Khaldoun Vendredi 02 Novembre 2012 à 15 h à l’Ecole Polytechnique de Tunisie. Pour soumettre une proposition de présentation, contacter Rim Lahmandi-Ayed, e-mail : [email protected] tel : 71774 611, poste 278. Pour toute information, contacter Nada Ben Elhadj, e-mail : [email protected]