comédie poitou-charentes saison 2o13.14 centre dramatique national direction Yves Beaunesne comédie poitou-charentes 2 l’annonce faite goldoni à marie 3 éditorial Bob Kennedy disait dans les années 1960 à propos du PIB : « Il ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur éducation, il n’inclut pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages, il mesure tout sauf ce qui rend la vie digne d’être vécue. » Ne donnait-il pas déjà raison à ce qui nous apparaît de plus en plus, à savoir que la démocratie et l’économie de marché semblent avoir fusionné en un organisme prédateur dont l’imagination étroite, indigente, se limite à graviter presque entièrement autour de l’idée de maximiser le profit ? Ce n’est pas étonnant dès lors s’il y a un retour des luttes et des contradictions sociales. Protester, c’est refuser d’être réduit à un zéro et à un silence forcé. Dans ce contexte, il me semble impératif d’opérer une sorte de restauration de la représentation : le monde et la raison moderne peuvent-ils se passer du potentiel de sens contenu dans les grands poèmes théâtraux, sur lequel se fonde notamment la substance éthique des Etats de droit et des sociétés démocratiques ? Il faut réinvestir les récits, les caractères, les personnages et les héros auxquels on peut s’identifier ou s’opposer. Le refus des protestataires devient alors le cri sauvage, la colère, l’humour, l’illumination des femmes, des hommes et des enfants évoqués dans une histoire. L’art doit être une fête qui réunit ce que l’ordre social divise. Il faut des lieux de création et de diffusion qui soient des sanctuaires, dans lesquels les artistes puissent s’exprimer totalement et librement. Mais l’artiste doit aussi aller dans l’espace des publics, pour toucher le plus grand nombre. Introduire l’art dans la vie, c’est donner le goût de fréquenter des œuvres. En favorisant la présence artistique sur les territoires, on assiste à des connexions passionnantes entre des œuvres et des publics qui n’ont pas l’habitude de se fréquenter. Qui ne prend goût pendant l’enfance au livre, au musée ou au théâtre n’a que peu de chances d’en découvrir les plaisirs à l’âge adulte. L’appétit pour la culture, c’est à l’école qu’il s’éveille et se forme. C’est donc une école de spectateurs que nous voulons développer, et pour cela nous voulons encourager les créateurs qui travaillent avec nous, comédiens, metteurs en scène, auteurs à investir d’abord les écoles, puis tous les lieux prêts à dialoguer avec le théâtre, à se sortir d’eux-mêmes, et nous avec eux. Qu’aux temps durs qui courent, le théâtre oppose le droit et la capacité pour chacun de rester vif et inventif. En proposant prioritairement, cette année, des écritures contemporaines. Créations, rencontres avec des créateurs et des œuvres, ateliers de pratiques artistiques : les trois leviers de la démocratisation culturelle seront tenus avec tous les âges de la vie : le jeune public, les collèges, les lycées, les jeunes en formation, les adultes, les anciens. A la ville, dans les quartiers comme à la campagne. Le désir de théâtre ne connaît pas la nuit. Yves Beaunesne 4 5 mot du collectif d’artistes « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ». (Saint-Exupéry) L’Intervention © Guy Delahaye Cette année la Comédie Poitou-Charentes met à l’honneur l’écriture contemporaine. L’écriture est fascinante, elle nous permet d’entretenir des conversations à travers les époques et à travers les pays, ce qui fait que ce que l’homme a découvert une fois, il l’a découvert pour très longtemps. Chacun, face à une œuvre d’art, qu’elle soit théâtre, musique, peinture, poème, peut sentir s’éclairer en lui une sorte de révélation intime. Bien souvent, nous écrivons davantage pour comprendre que pour expliquer. L’écriture et la lecture repoussent la tentation de se laisser envahir par la lassitude, l’ignorance, la bêtise, ombres qui portent le joli nom d’obscurantisme quand on délaisse le désir de connaître. C’est pourquoi nous nous réjouissons de proposer des textes inédits, et par ailleurs, de pouvoir accueillir dans les murs de la Comédie un atelier d’écriture destiné aux amateurs. L’Otage © François Passerini Mais le théâtre, c’est passer de l’acte individuel à une aventure collective où nous portons de l’écrit aux oreilles d’une assemblée. Face à un spectacle, qu’on l’ait aimé ou pas, la profondeur de la discussion qui s’engage avec nos proches à l’issue de la représentation, la qualité de l’échange, est d’une étoffe plus singulière que tout notre plaisant bavardage de la vie de tous les jours. Nous touchons en nous à ces cordes sensibles et résonnantes, ces cordes faites de liens tendus entre les uns et les autres. Quoi que nous cherchions à travers le théâtre – distraction, éclairage, consolation, incandescence, ou que sais-je – gardons vivante cette archaïque manière de vibrer ensemble. Carmen © Guy Delahaye À la vie ! © Philippe Wall Œdipapa © DR Hetero © Nicolas Mahu Né des cheminements et circulations des artistes associés, notre collectif reflète la diversité des univers et des synergies qui se croisent dans un lieu de création. Chaque artiste, à sa manière, amène un vent de curiosité et d’émerveillement, une respiration pour se sentir vivant. Et, à sa manière, répond aux questions que nous nous posons : comment faire pour que l’art contemporain soit accessible au plus grand nombre, sans se demander ce qui va plaire ni donner au public ce qu’on croit qu’il attend ? Comment fabule-t-on sa vie la dernière année de son lycée ? Comment raconter son vécu quand on est à la retraite ? Comment se tissent les liens entre des générations soi-disant éloignées ? Quelle ventilation faut-il imaginer entre le soutien à la création et les différents leviers de l’accès à la culture ? Ce sont des questions de politique culturelle, mais « celui qui ne s’occupe pas de politique ne s’occupe de rien ». (Aristote) Ce que l’on ne peut pas faire tout seul, on peut le faire ensemble. Mettre en commun nos expériences, nos problématiques, produire des spectacles spécifiques qui réinventent une manière d’écrire le spectacle. C’est un challenge pour nous, pour tous. Laure Bonnet Thomas Condemine Yves Beaunesne 6 7 l’annonce faite à marie l’annonce faite à marie création Claudel est un de ces cavaliers qui firent, dès le début du xxe siècle, le grand écart sur les côtés de l’échiquier littéraire. Immense voyageur, c’est un écrivain qui est sorti toute sa vie de sa chambre. Il y a chez lui comme une navigation sur une mer démontée. Il a inventé une langue capable de tenir le passé, le présent et le futur ensemble, il a redonné à la langue française des dérapages, du brut, de l’horizon lointain. Je me rappelle ce professeur qui, à la lecture de Animus et anima de Claudel, nous montrait la chair de poule qui couvrait son avant-bras : « Voilà, disait-il, à quoi on reconnaît le théâtre vital ». Sa parole est la chair et le sang donné aux tigres. Première pièce de Claudel à être jouée, elle a été amorcée dès 1892 sous le titre La Jeune fille Violaine, puis remaniée en 1911 pour donner L’Annonce faite à Marie. Au départ, il y a comme un drame domestique autour de la rivalité de deux sœurs : le père soutient Violaine, l’aînée, la mère, Mara, la cadette, qui prend à l’aînée son fiancé. Mais il se passe que Violaine, malgré la déchéance survenue après un baiser donné à un lépreux, prête assistance à sa sœur, et c’est là que tout commence. Poème inspiré par l’enfance orageuse de l’auteur, germé dans la glaise et la tourbe de son Tardenois natal, écrit avec ses tourments charnels autant que mystiques, L’Annonce faite à Marie est le « drame de la possession d’une âme par le surnaturel ». Claudel n’est jamais franchement dans l’orthodoxie religieuse, son catholicisme est beaucoup plus imbibé de rhum qu’on ne le pense, il y a chez lui quelque chose d’hérétique dans le dialogue de la chair et de la tentation. Et au-delà de la tragédie familiale, il y a, comme dans la tradition hébraïque, le sens caché : Claudel a cherché l’irruption du divin dans l’humain et il l’a trouvée dans l’ébriété divine de Violaine, touchée par la passion du Christ. Claudel n’est pas un défenseur du « théâtre des symptômes », un théâtre du constat qui fait état surtout de la seule misère humaine, qui reproduit la violence sans un vrai détournement créatif, qui se contente de faire résonner ses doutes sans porter en lui une forme de reconstruction, de résilience. Sans vouloir additionner les raisons ou les non-raisons d’avoir confiance, il pose la confiance comme un postulat : la peur ne doit pas mener les artistes. Les situations sans solution sont résolues par les fous, les enfants et les amoureux comme Claudel. Il aurait pu faire sienne la devise de Schiller : « Vivez votre siècle, mais ne soyez pas sa créature ». de Claudel mise en scène Yves Beaunesne adaptation et dramaturgie Marion Bernède scénographie Damien Caille-Perret lumières Joël Hourbeigt création musicale Camille Rocailleux costumes Jean-Daniel Vuillermoz maquillages /coiffures Catherine Saint-Sever assistanat à la mise en scène Marie Clavaguera Pratx et Amélie Chalmey distribution Damien Bigourdan, Judith Chemla, Thomas Condemine, Jean-Claude Drouot, Fabienne Lucchetti, Julie-Marie Parmentier et trois musiciens production Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes et de la Ville de Poitiers coproducteurs Le Théâtre d’Angoulême, Le Moulin du Roc à Niort en partenariat avec Les Bouffes du Nord 19 › 21.03.14 TAP, Poitiers 8 9 goldoni goldoni création La Comédie Poitou-Charentes cherchant, sous l’impulsion de son directeur Yves Beaunesne, à mettre en place un cycle de pièces courtes autour des grandes heures du théâtre, il nous revient, à nous artistes associés, de nous rencontrer et de collaborer pour en créer le premier maillon. Nous partageons le désir de créer un spectacle plein d’humour et d’énergie. Nous avons choisi Goldoni car c’est un auteur qui nous intéresse et nous avions envie d’éveiller la curiosité à son égard. Ce petit gros sympathique qui ne connaissait rien aux filles, ce gosse insupportable fugueur et influençable a, de son vivant, vu dix-huit éditions de son théâtre, mis sous presse plus de cent cinquante comédies, réussi a réformer la comédie italienne en en faisant tomber les masques pour l’emporter vers plus de sensibilité et de réalisme. Cet auteur a écrit pour les femmes, pour les gondoliers, pour les marchands laborieux, pour les soubrettes, pour ceux que la misère oblige à en servir d’autres sous les coups de bâtons, et encore pour les femmes, celles qui doivent se marier pour survivre, celles qui rusent, qui se battent, qui crient dans les rues, celles qui cancanent, celles qui jalousent. Il a écrit pour les comédiens des rôles qu’il voulait sur mesure et des mécaniques dramaturgiques complexes et précises. Réfugié en France à la fin de sa vie, pensionné par le Roi, la Révolution coupe ses moyens de subsistance, juste avant d’être reconnu comme un « auteur du peuple » par la République qui souhaite continuer à le pensionner. Le messager arrive trop tard, Goldoni est mort à Paris dans la misère. Son destin offre de multiples portes d’entrées pour créer ce spectacle. Pour le travail d’écriture, Laure Bonnet vise une malicieuse mécanique quant à la forme, et à l’image du travail de Goldoni dans ses œuvres, qui a toujours cherché du côté de la « comédie de caractères » des personnages bien dessinés, dynamiques et drôles. texte de Laure mise en scène Bonnet Thomas Condemine distribution en cours production Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes, la Région Poitou-Charentes et la ville de Poitiers 12.05.14 séance scolaire › Centre socioculturel de la Blaiserie 12.05.14 19h30 › Centre socioculturel de la Blaiserie 13.05.14 19h30 › Centre socioculturel de la Blaiserie 10 11 rendez-vous à la comédie L’art et la culture ne sont pas les souvenirs vieillots d’une France obsolète. Ils sont florissants, ils donnent des lectures du monde, ils ouvrent les esprits et les frontières, ils parlent à toutes les catégories de la société. Prendre à bras-le-corps la modernité artistique dans toutes ses dimensions, c’est accompagner le désir d’autres artistes, c’est être garant du croisement des formes dans le spectacle vivant. « Le dialogue des pluralités produit le changement » (Edgar Morin). La première mission d’un CDN est le soutien à la création, sous toutes ses formes : nous l’organisons notamment autour de nos désirs de compagnonnage et de nos propositions de regards croisés. Avec comme priorité, cette année, l’écriture contemporaine. el m misanthrope Cie Sans titre Production El M est un texte écrit par Laure Bonnet, artiste associée de la Comédie Poitou-Charentes, en compagnonnage avec la Cie Sans Titre production. Autour de ce Misanthrope particulier, Anne Morel met en scène 5 interprètes : comédienne et comédien, musicienne, rappeur, clown, Hélène Vieilletoile, Vincent Hesay, Pascale Bertomier, Mathias Gourdot, et Patrick Authier. « L’action se déroule non pas dans les salons de Célimène mais dans le bar où se produit Céliman star montante de la musique. Ce soir-là, Alceste ou plutôt Altesse pousse la porte du bar. Altesse c’est l’atrabilaire amoureuse. Elle fait partie des invisibles, elle veut un monde juste, un amour pur, inouï, impensable. Entre elle et Céliman une histoire d’amour passionnelle. Arsinoé est là aussi, ici on l’appelle Sissi. Son souci : trouver le grand amour et le père de son futur bébé. Alceste, lui, également est présent, le producteur de jeune talent, le détecteur d’étalon, il sait faire briller les diamants... Et puis Phil Philinte ou Philomène on ne sait pas trop, il /elle est aussi là ce soir. Il /elle est propriétaire du bar et ami(e) d’Alceste. « On ne doit pas comprendre le monde, on doit uniquement y trouver sa place .» Einstein Cinq personnages qui se questionnent sur leur place dans le monde et leur rapport à l’amour. Altesse et Céliman, deux êtres séparés par leur rapport au monde. L’un est dehors l’autre dedans. Comment être dans le monde ? Comment aimer ? C’est quoi réussir sa vie ? Sont les questions qui habitent notre EL M. spectacle théâtral et musical coproduction Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National, théâtre de Bressuire, Maison des 3 Quartiers avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, la Région Poitou-Charentes, le ville de Poitiers, le Département de la Vienne 06.11.13 19h30 07 et 08.11.13 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu antigone Théâtre des quartiers d’Ivry (lire p. 14 dans la rubrique Collèges au spectacle) 22.11.13 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu ylajali Cie Incandescence Un jeune homme marche dans les rues d’une ville, avec une couverture sous le bras. Souffrant d’inanition prolongée et mis à la porte de son logis, il recherche désespérément quelque chose à manger. Envers et contre tout, le jeune homme tente de survivre, lutte pour conserver sa dignité. Il se démène, il se cogne aux murs, il marche et marche encore à travers les mêmes rues, rencontrant les mêmes personnes, s’asseyant ou s’allongeant sur le même banc. Il marche dans son cerveau. Nous pénétrons dans les « fils embrouillés du réseau de ses nerfs ». Passé et présent s’enchevêtrent de manière troublante. Fantasmes, souvenirs, projections, réalité, rêves... Ses soliloques et sa narration sont entrecoupés d’interventions drolatiques et dramatiques des autres personnages qu’il rencontre au gré de son errance : policiers, clochards, employés et bourgeois. Tous incarnés par la même personne, le Vieil Homme. Et puis il y a une jeune femme, mystérieuse et imposante, en qui il reconnaît « Ylajali », qui personnifie pour lui une sorte d’amour idéal et de lumière lui redonnant vie. Entre les trois figures se met en place un drame souterrain, une danse lancinante, tragicomique, avec en arrière-fond, la Faim qui ronge et dévore le personnage principal. Qu’est-ce qui fait marcher le Jeune Homme ? La Faim est-elle une allégorie de la Vie ou de la Mort ? Qui est Ylajali ? de Jon Fosse d’après le roman Faim de Knut Hamsun traduction Gabriel Dufay et Camilla Bouchet © L’Arche Editeur mise en scène Gabriel Dufay distribution Gabriel Dufay, Muranyi Kovacs, Jean-Paul Wenzel et Antoine Bataille au piano musique Antoine Bataille collaboration artistiques Pauline Masson scénographie Soline Portmann assistant scénographie Benjamin Perrot création lumières Thierry Fratissier création costumes Inès Dufay regard chorégraphique Corinne Barbara régie générale / plateau Mariam Rency régie lumières Sébastien Marc conseiller artistique Jérôme Bocquet administration El Mostafa Iklil production Compagnie Incandescence coproduction L’apostrophe – scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Théâtre des célestins avec l’aide à la production dramatique de la DRAC Île de France avec le soutien de l’Adami et de la Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National ce texte a reçu l’aide à la création du Centre National du Théâtre (CNT) l’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté www.arche-editeur.com remerciements Michel Archimbaud, Michel Bataillon, Katharina von Bismarck, Jean-Pierre Dufay, Laurent Lalanne, Guri Skoklefald et Charles Tordjman 30.01.14 19h30 31.01.14 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu kassandra fukushima Cie Jacques Kraemer (lire p. 15 dans la rubrique Collèges au spectacle) 13.02.14 20h30 › Maison des 3 Quartiers lys martagon Cie Les Veilleurs (lire p. 14 dans la rubrique Collèges au spectacle) 15.05.14 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu 12 13 les rendez-vous jeune public L’art révèle à l’enfant l’immensité qui l’entoure et qui l’habite. Dans son souci de construire une école du spectateur qui commence dès le plus jeune âge, car « aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années », le Comédie Poitou-Charentes soutient depuis un an la Cie Drü qui proposera une étape de travail de son projet destiné au jeune public, et présentera aussi cette saison une création pour les enfants de la compagnie picto-charentaise Métromouvance. l’hirondelle trouvera t-elle le printemps ? Cie DRÜ « De retour d’un long voyage, trois acteurs ont rapporté avec eux l’histoire d’Hirondelle. Ils vont rassembler toutes leurs astuces pour donner vie à ce récit : contant, interprétant, manipulant, dansant et chantant cette fable avec leur(s) étrange(s) personnalité(s)... Un peu déglingues et surtout passionnées ! Tout commence par le défi du tsar Bouboutchko, lancé à tous les hommes du pays : « Celui qui réussira à se faire aimer de ma fille, celui qui d’amour arrivera à faire rougir ses joues, celui-là pourra se marier avec elle, qu’il soit prince ou mendiant ». Mais séduire la Princesse Hirondelle ne sera pas une mince affaire. Dotée d’une fortune considérable, certes, mais surtout d’un fort caractère, la princesse porte un regard lucide, cynique et relativement désespéré sur les hommes et leurs artifices ; ses prétendants devraient peut-être y réfléchir à deux fois ! À l’ombre de son arbre, seuls les oiseaux semblent la faire rêver. Dans ce pays fantastique aux influences russes, se joue une quête d’amour : doute, peur, échec, mensonge, espoir et joie jalonnent le parcours de la princesse. Dans ce pays fantastique, si proche de la réalité, trouvera-t-elle celui qui aura le pouvoir de lui donner des ailes ? L’hirondelle trouvera-t-elle le printemps ? est une pièce à la fois romantique et grinçante, un spectacle tout public, affranchi de tout didactisme. » Marie Baxerres texte Marie Baxerres mise en scène Marie Baxerres et Scott Koehler distribution en cours François Ortéga, Romain Pellet et Marie Baxerres musique Guillaume Mika scénographie Maximilien Pellet et Steven Coeffic production Drü coproduction Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National avec le soutien de l’association Beaumarchais-SACD 25.11.13 séance scolaire › présentation de travail 25.11.13 19h30 › entrée libre › Centre d’Animation de Beaulieu dors mon petit enfant Cie Métromouvance Trois personnages, trois figures, trois anges, sont quelque part et nulle part à la fois. Ils tentent d’apprivoiser le monde, de se rassurer, d’apaiser leurs angoisses et d’appréhender le phénomène de leur propre existence… Nous vous proposons de voyager dans un monde intermédiaire à travers 4 points cardinaux, 4 éléments (la terre, l’eau, l’air et le feu). Dans ce parcours initiatique interactif, le « petit » spectateur se prendra à grandir avec l’histoire et le « grand » à ressentir ce qui reste d’enfant en lui. Notre création tend à se saisir d’un texte, qui n’a d’enfantin que le titre, pour lui adjoindre une forme théâtrale qui permette aux enfants d’en accepter le contenu mystérieux et poétique. Le Théâtre des mots vient de trouver corps, l’esprit de Fosse : l’invisible donne matière à l’imaginaire de chacun… texte Jon Fosse (traduit du norvégien par Terje Sining, L’Arche Éditions) mise en scène Dominique Terrier distribution Marie Ragu, Bruno Lecoq, Marion Berthier, Alice Geairon costumes / travail plastique Chantal Rousseau musique Pink Floyd (à l’étude) assistant artistique Marc Marchand coproduction Le Gallia Théâtre, Scène Conventionnée à Saintes (17), Théâtre de Thouars, Scène Conventionnée (79) avec le soutien de la Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté www.arche-editeur.com 26.01.14 16h › Centre d’Animation de Beaulieu 27.01.14 séances scolaires › Centre d’Animation de Beaulieu 14 15 collèges au spectacle La Comédie Poitou-Charentes a décidé de mettre au cœur de ses préoccupations les questions d’éducation artistique à destination des collégiens. Ainsi, en partenariat avec la Maison des 3 Quartiers, cette saison, nous proposerons 3 spectacles aux collégiens accompagnés de temps de rencontres avec les collégiens et d’un temps de formation / rencontre à destination des professeurs de collège. antigone Théâtre des quartiers d’Ivry Antigone : « Quel crime si terrible ai-je commis ? J’ai voulu donner à mon frère une simple sépulture ? Ceci est, je le crois, tout à mon honneur. Et tous ceux qui m’entendent voudraient applaudir si la terreur ne les contraignait à se taire. Voilà bien le signe de la tyrannie : elle peut dire et faire tout ce qui lui plaît. » « Pourquoi une Antigone palestinienne ? Parce que la pièce parle de la relation entre l’être humain et la terre, de l’amour que tout individu porte à sa terre natale, de l’attachement à la terre. Parce que Créon, aveuglé par ses peurs et son obstination, interdit qu’un mort soit enterré dans le sol qui l’a vu naître. Et parce qu’il condamne Antigone à être emmurée. Parce qu’enfin, après les prophéties de Tirésias et la mort de son propre fils, Créon comprend enfin son erreur et se résout à réparer l’injustice commise. Malgré une fuite effrénée des âmes vers la folie et l’anéantissement, la pièce de Sophocle est un chant d’amour et d’espoir, une symphonie des sentiments, un météore précieux et brillant incrusté dans le noir du ciel et qui semble vouloir repousser l’ombre même de la mort, en attisant notre goût pour la lutte et pour la vie. » Adel Hakim de Sophocle mise en scène Adel Hakim scénographie et lumière Yves Collet spectacle en arabe (surtitré en français) musiques Trio Joubran texte arabe Abdel Rahman Badawi texte français Adel Hakim costumes Shaden Salim construction décor Abd El Salam Abdo collaboration ateliers Jipanco vidéo Matthieu Mullot et Pietro Belloni avec les acteurs du Théâtre National Palestinien : Hussam Abu Eisheh, Alaa Abu Garbieh, Kamel Al Basha, Mahmoud Awad, Yasmin Hamaar, Shaden Salim, Daoud Toutah coproduction Théâtre National Palestinien, Théâtre des Quartiers d’Ivry avec l’aide du Consulat Général de France à Jérusalem, du Centre Culturel Français Chateaubriand, du service de coopération italien du Ministère des Affaires Extérieures, du TAM et du Groupe des 20 théâtres en Île-de-France. 22.11.13 séance scolaire à destination des collégiens 22.11.13 › 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu kassandra fukushima Cie Jacques Kraemer Kassandra retrace son histoire, celle d’une princesse troyenne devenue prophétesse, ayant annoncé, sans être crue, la série des catastrophes engendrées par la Guerre de Troie, puis embarquée comme esclave par Agamemnon et assassinée par la Reine Clytemnestre. Au seuil de la mort, elle « voit » la catastrophe nucléaire vers laquelle la folie de la possession et du pouvoir conduit l’espèce humaine. Le spectacle ambitionne d’être lyrique, philosophique, tragique, lié au personnage de Kassandra (issu de la tragédie grecque), et à l’évocation de la dernière en date (il y en aura d’autres, forcément !) des catastrophes atomiques ; après Hiroshima et Nagasaki, après Tchernobyl, voici Fukushima… Ceci concerne fortement notre pays où la densité des réacteurs est la plus forte du monde. S’adossant au plus antique et mythologique, ce théâtre veut évoquer un des sujets les plus « brûlants » de notre temps. Il se veut mise en garde contre la folie capitaliste, appel, en creux, à l’amour et à la raison ; un théâtre politique au sens élevé du terme, dans l’esprit fondateur des Tragiques grecs. de Jacques Kraemer librement inspiré d’Eschyle mise en scène Jacques Kraemer avec Sophie Neveu et la voix de Christiane Cohendy 10 › 14.02.14 séances scolaires à destination des collégiens › Maison des 3 Quartiers 13.02.14 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu Au cœur de la vallée, dans la cité, Lys rencontre Démétrio qui règne sur le bitume avec un club de golf. Le soir, elle retrouve une mère essoufflée par un quotidien qui lui échappe, une mère qui a encore laissé « sa tête dans le tiroir de son bureau ». Loin de ces réalités, Lys, elle, contemple. Elle observe. Elle voudrait rallier ceux qu’elle aime à sa cause. De sa bouche apparaît un monde vivant, joyeux et beau, loin des réalités que vivent ceux qui l’entourent. La réalité du monde du travail pour sa mère, la réalité du petit écran et des grands ensembles urbains pour Démétrio. lys martagon Cie Les Veilleurs de Sylvain « On oublie vite de voir juste ce qui nous entoure. » Sylvain Levey, Lys Martagon distribution Julien Anselmino, C’est une invitation à changer notre regard sur les choses que lance Lys Martagon, quatorze ans, « 157 cm de bas en haut pas moins pas plus ». La jeune fille comble les silences, remplit les vides et ne cesse de nommer les choses, de dire des mots. Trop de mots pour qui ne regarde pas autour de lui, pour qui a depuis longtemps oublié de juste regarder ce qui l’entoure... Levay Mise en scène Émilie Le Roux assistante à la mise en scène Fanny Duchet Théo Kerfridin, Kim Laurent, Anne Rauturier construction / décoration Tristan Dubois, Fleur Lemercier éclairagiste Éric Marynower 15.05.14 20h30 › Centre d’Animation de Beaulieu 16.05.14 séance scolaire à destination des collégiens › Centre d’Animation de Beaulieu 16 17 territoire en chantiers La décentralisation et la démocratisation culturelles sont des instruments d’émancipation et de développement pour nos régions. Elles constituent des marqueurs de la circulation de la parole entre concitoyens : la culture est un plaisir de qui s’apprend et se transmet. Faire de la création un bien commun, mettre au centre du processus éducatif le désir et l’imaginaire, c’est donner le choix et c’est aussi décentrer socialement et artistiquement par la force de la médiation culturelle. Après nos deux premières saisons riches en découvertes, nous mettons sur pied de nouvelles propositions de rencontres entre nos créations et le territoire rural et urbain picto-charentais sous forme de chantiers à partager. stage à destination des élèves du conservatoire à rayonnement régional (CEPIT) et en envol Du roman au plateau avec Dostoievski, stage encadré par Thomas Condemine. stage à destination des metteurs en scène professionnels Guillaume Lévêque, metteur en scène, responsable du département « mise en scène » à l’ENSATT (Lyon), stage mise en scène. « Omniprésente depuis longtemps maintenant, adulée ou méprisée jusqu’à la confondre avec une vague émanation d’idées générales ou d’opinions – autant de mots qui appartiennent, pourtant, au domaine de la communication plutôt qu’à celui de l’art ou de l’artisanat – la mise en scène continue, encore et toujours, de faire question. Mais qu’en est-il, au fond, de sa pratique ? Comment appréhender ce qui doit demeurer un acte plutôt qu’un discours, sans sombrer pour autant dans l’ornière infantile et solitaire du créateur sans tâche, inspiré par on ne sait qui ou on ne sait quoi… ? Plus simplement encore, qu’en est-il exactement du travail réel et quotidien d’un metteur en scène – et plus particulièrement celui en jeu lors de la répétition ? Ce stage pariera sur l’existence d’un domaine propre et irréductible à la mise en scène, et misera gros sur la recherche et l’élucidation de certaines cohérences – qu’elles soient interprétatives, spatiales ou révélées dans et par la direction d’acteurs. Parce qu’il ne pourra s’agir du ridicule de délivrer des recettes et partant ainsi toujours d’un texte, il nous restera à établir des questions communes afin que puissent émerger les multiplicités singulières. » Guillaume Lévêque 2 › 20.12.14 Comédie Poitou-Charentes journée inter lycées La Comédie propose chaque année une journée de rencontres, débats, spectacles aux lycéens de la Région. Cette année, nous proposerons aux lycéens de découvrir l’univers de Jon Fosse avec deux compagnies : Cie Incandescence avec le spectacle Ylajali de Jon Fosse, mise en scène Gabriel Dufay, et Cie Métromouvance avec le spectacle Dors mon petit enfant de Jon Fosse, mise en scène Dominique Terrier. 31.01.14 › Centre d’Animation de Beaulieu rencontres d’auteurs Nous entamons une réflexion autour des écritures contemporaines et la mise en place d’un laboratoire dédié aux auteurs en partenariat avec l’A, Agence Culturelle du Poitou-Charentes et l’Union des Foyers Ruraux à Lezay. Le premier week-end de laboratoire se déroulera en mai 2014. Le « Bureau des auteurs » de la Médiathèque de la Blaiserie est une collection dédiée au théâtre qui comprend 2000 textes de théâtre (contemporain et classique) et 220 DVD. La recherche est facilitée grâce au classement par auteur mais aussi par nombre de personnages. La collection est consultable sur le catalogue de la Médiathèque : www.bm-poitiers.fr Régulièrement, des « Coups de théâtre à la Blaiserie » (lectures de textes) sont organisées pour tous les publics. ateliers de sensibilisation Tout au long de l’année, les équipes artistiques liées aux créations prennent le temps de la rencontre avec les publics. Pour un bord plateau, pour une initiation au théâtre, pour une découverte des métiers du spectacle. le dis donc en ballade La Comédie Poitou-Charentes s’associe à la Cie La Martingale pour un Dis Donc. Pour cette première expérience du Dis Donc à Poitiers, nous lirons L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel. Créé en 2010 par Jérôme Rouger et Patrick Ingueneau (Cie La Martingale – www.lamartingale.com), le Dis Donc est un atelier de lecture théâtral au principe simple : lire ensemble une pièce de théâtre, sans spectateur. L’essentiel n’est pas la qualité de la lecture, mais bien de permettre à chacun d’éprouver le théâtre par la lecture à voix haute, en toute simplicité. Inscription gratuite mais obligatoire. Lieu communiqué sur inscription. 17.03.14 19h ouvert à tous › durée 2h 18 19 territoire en chantiers atelier régulier d’écriture Nouveau ! La Comédie vous donne rendez-vous tous les mois pour un atelier d’écriture mené par Laure Bonnet, auteure associée à la Comédie Poitou-Charentes. « Je propose aux amateurs curieux de se frotter à leur désir d’écriture en buvant une tasse de thé un atelier mensuel tous les 3èmes lundi du mois de 19h à 23h entre septembre et juin, soit 10 séances. L’objectif est de produire sur l’année un texte de 10 à 20 pages : nouvelle, pièce en un acte, scénario de court-métrage... Chaque séance aura deux parties : une première partie de réflexion autour d’un point « technique » (construire un personnage, un plan, un dialogue, une description...), et la deuxième partie sera consacrée à la découverte de l’avancée du travail de chacun, accompagnée de conseils individualisés pour poursuivre le texte. Ces séances d’ateliers ne seront pas des moments pour écrire, ou peu. Les temps d'écriture devront se prendre à part. L’université Inter-âges propose une conférence autour de Claudel et L’Annonce faite à Marie. Je vous invite donc à vous inscrire et à venir la tête vide et un crayon en poche dès le 16 septembre. » Laure Bonnet Claudel et L’Annonce faite à Marie : une dramaturgie « novatrice ». Inscriptions par téléphone dès le 2 septembre. tarifs : étudiants, demandeurs d’emploi 150 € pour l’année tout public 200 € pour l’année Chaque participant sera invité au spectacle de son choix organisé par la Comédie dans la saison et pourra prétendre au tarif réduit de 9 € pour les autres spectacles. conférences / débats Camille et Paul Claudel, deux figures de la modernité Intervenants Didier Gaudichon, conservateur au musée La Piscine de Roubaix et spécialiste de la fin du xixème siècle et Yves Beaunesne, directeur de la Comédie Poitou-Charentes, metteur en scène. En écho à L’Annonce faite à Marie mis en scène par Yves Beaunesne cette saison, la Comédie Poitou-Charentes et le musée Sainte Croix proposent une conférence sur les parcours artistiques de Camille et de Paul Claudel. 13.03.14 18h30 › auditorium du Musée Sainte Croix › entrée libre sur réservation Conférencière : Françoise Dubor On connaît Claudel catholique, mais avec L’Annonce faite à Marie, on peut le découvrir sous un tout autre visage, moins connu : il est l’auteur qui a réécrit chacune de ses pièces, influencé par la peinture dans ses pièces, qui a relevé le défi de l’irreprésentable et a pris au sérieux les enjeux de la scène en tenant compte des dernières nouveautés technologiques de son temps. Il superpose plusieurs scènes, dans son écriture même, qui existent simultanément et travaillent toutes de concert, s’interpénètrent et se répondent, en fondant un dialogue dramatique d’autant plus moderne et novateur qu’il ne touche pas qu’au discours mais aussi aux formes. Cette conférence évoquera la mise en scène proposée par Yves Beaunesne et exposera les spécificités de cette pièce que Claudel a réécrite, fait plus rare, tout au long de sa vie. Informations et inscriptions : Université Inter-âges, Pascale Lucquiaud 05 49 45 33 83 20.03.14 14h › entrée libre sur réservation lieu à determiner collecte de récits en milieu rural Après avoir sillonné le département des Deux-Sèvres avec le spectacle À la Vie ! en 2013, Laure Bonnet débutera une nouvelle collecte de récits en milieu rural au printemps 2014 auprès du personnel soignant. partage de l’outil La Comédie Poitou-Charentes développe une politique de mise à disposition de la salle de répétition à destination des compagnies de la Région. Elle propose également aux compagnies et aux maisons de quartiers de Poitiers des prêts de matériel technique. Dans le cadre des soutiens à la création, nous accueillerons cette saison les compagnies Sans Titre Production, Drü et Métromouvance. La Comédie accueillera également en résidence de création la compagnie lauréate du festival Passe-Portes 2013 festivals Chaque saison, la Comédie Poitou-Charentes s’implante en milieu rural en s’associant à un festival de la Région Poitou-Charentes. Après le Nombril du Monde en 2011 et Passe-Portes en 2012, les discussions vont bon train avec de nombreux partenaires du territoire pour la saison 2013-2014. comédie poitoucharentes en bus S’ancrer sur un territoire, c’est aussi savoir ce qui existe ailleurs… La Comédie Poitou-Charentes propose chaque année une sortie lors de reprises de spectacles ou de créations à ne rater sous aucun prétexte. Après On ne badine pas avec l’amour à la Comédie Française et Carmen à l’Opéra Bastille, la Comédie vous réservera une surprise pour la saison à venir dont elle vous fera part au début de l’année. 20 21 au répertoire à la vie ! de Laure Bonnet Pour construire ce spectacle, j’ai rencontré et interviewé 103 personnes dans les DeuxSèvres, en résidence soit dans des maison de retraite, soit dans des structures type centres sociaux-culturels. J’ai voulu faire connaissance, et aborder le passé, le présent et le futur. Qu’est-ce qu’ils ont reçu et qu’est-ce qu’ils aimeraient laisser ? Comment voient-ils le monde dans lequel ils vivent ? Qu’est-ce qui les fait rire ? Comment, en l’espace d’une vie, on est passé du lavoir au salaire pour la femme, de la faux à l’ordinateur, du fermage au GAEC… Comment ils ont construit, inventé, lutté, aimé. Je leur ai demandé ce qui rend heureux et « C’est quoi la vie ? » question colonne vertébrale du projet. J’ai construit une mosaïque d’extraits de toutes ces réponses, comme autant de pièces d’un puzzle qui cherche au final à dessiner un croquis mouvant et sensible d’une vision de la vie, de leurs vies qui renvoient à nos vies. Avec l’aide du musicien Eric Proud (présent sur le plateau avec son accordéon et sa guitare électrique, symboles de deux époques), des comédiens Maïa Commère et Rémi Labrouche, et sous un éclairage fabriqué par Baptiste Lechuga, nous célébrons à notre manière cette merveille indéfinissable, parce que « putain !… la vie... même si j’ai dit qu’il faudrait la reprendre à l’envers, c’est quand même merveilleux. » Laure Bonnet. texte et mise en scène Laure Bonnet, d’après une collecte de paroles anonymes dans les Deux-Sèvres musicien Eric Proud distribution Maïa Commère et Rémi Labrouche création lumière Baptiste Lechuga durée forme courte 1h, forme complète 1h30 production Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes, de la Ville de Poitiers et du Conseil général des Deux Sèvres avec le soutien de La Maison Pour Tous de Aiffres, l’Union Régionale des Foyers Ruraux à Lezay, des centres socioculturels de Nueil les Aubiers et de Mauléon ainsi que les EHPAD de Mougon, Coulonge sur l’Autize, Ménioute et Lezay. l’intervention de Victor Hugo Marcinelle et Edmond forment un couple amoureux mais miséreux. Marcinelle est dentellière, Edmond peint des éventails. Ils n’ont à se partager qu’un morceau de pain et le souvenir douloureux de leur petite fille, morte à l’âge de deux ans parce que le médecin n’est pas arrivé à temps. « On ne se presse pas pour les pauvres. » Et c’est cette même pauvreté qui met leur amour à rude épreuve. La pièce s’ouvre ainsi sur une scène de jalousie mutuelle : il lui reproche de regarder avec un peu trop d’attention les beaux hommes riches ; elle a peur qu’il ne cède au charme des belles toilettes d’une de ces dames, n’ayant elle-même rien à lui offrir, si ce n’est la vue de sa robe de toile souillée… La rupture de leur couple est proche quand font irruption dans leur vie Mlle Eurydice, chanteusedanseuse de théâtre, et son baron du moment, le riche et excentrique M. Gerpivrac. Marcinelle et Edmond sont alors tous deux tiraillés entre la fidélité à leurs origines modestes faites de bonheurs simples, et l’attrait éblouissant d’une vie luxueuse que leur fait entrevoir cette nouvelle rencontre. mise en scène Yves Beaunesne genre théâtre spectacle tout public à partir de 12 ans durée 1h15mn distribution Mélissa Barbaud, Damien Bigourdan, Laure Bonnet, Philippe Faure accordéoniste Eric Proud collaboration artistique Marion Bernède scénographie Damien Caille-Perret costumes Jean-Daniel Vuillermoz création maquillages / coiffures Catherine Saint-Sever création lumières Jérémie Papin œdipapa ou comment porter les crimes de ses pères de Laure Bonnet Une jeune femme, seule en scène, nous raconte, avec l’aide de ses marionnettes, l’histoire tragique de sa famille, les Labdacides. Et quelle histoire ! Elle est Ismène, petite sœur d’Antigone et fille d’Œdipe. Chacun sait ce qui fut prédit à celui-ci : « Tu assassineras ton père et coucheras avec ta mère », et ce qu’il advint de cette prédiction… On sait moins en revanche qu’« Œdipe » signifie en grec « pieds enflés », car son père les lui fit transpercer avec une pointe de fer avant de l’abandonner aux bêtes sauvages. Cela afin de conjurer la prophétie. Guidés par la jeune Ismène, qui se fera tour à tour narratrice, interprète et marionnettiste, nous marcherons dans les pas du fils de Laïos, au gré des pérégrinations de ses pieds meurtris. Le metteur en scène et scénographe Damien CaillePerret a imaginé une installation où les marionnettes déambulent sur une table ronde comme le monde, à l’image du périple d‘Œdipe. Avec lui, nous irons à la rencontre d’hommes, d’oracles, de devins et de chimères sur les traces de la malédiction familiale. Au plateau également, un poste de télévision nous rapportera les dernières rumeurs de ces temps mythologiques. genre théâtre spectacle tout public à partir de 12 ans durée 40 min texte, jeu et manipulation Laure Bonnet mise en scène, marionnettes, scénographie, vidéo, musiques additionnelles Damien Caille-Perret construction du décor Patrick Poyard spectacle de la compagnie des Têtes en Bois coproduit et créé au Nouveau Théâtre / CDN de Franche-Comté production déléguée Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National roméo et juliette de William Shakespeare Au plus proche du texte du génial William Shakespeare, c’est une version bilingue plongée dans la « belgitude » avec des Capulet flamands et des Montaigu wallons. Je pars du rapport d’amour-haine qui existe depuis des décennies entre les deux communautés belges pour extrapoler à partir de ce laboratoire microcosmique européen qu’est la Belgique avec son Prince. Pour raconter l’histoire universelle que Shakespeare a écrite autour des personnalités complexes de Roméo, sorte d’ado pré-Hamlet, et Juliette, une si jeune femme qui a un désir de connaître démesuré. Deux tout jeunes gens qui naissent dans des familles aisées et rivales, mais où il y a plus d’épines que de pétales. Des Capulet du Nord, sans doute de nouveaux riches au bon sens trempé dans un réalisme issu de décennies de lutte pour l’identité flamande, des Montaigu du Sud empêtrés dans les privilèges d’une vieille aristocratie wallonne à la française. Des langues différentes mais une même lutte contre les occupants espagnols, français, hollandais, allemands... Et surtout un même partage, entre fourmis et cigales, des grands courants spirituels et artistiques qui ont traversé l’histoire de leur pays et que Shakespeare n’aurait pas reniés : l’expressionisme, le surréalisme, le fantastique… Mais des voisins qui s’entre-déchirent malgré leurs bonnes volontés. Même tout petit, le pays de la capitale de l’Europe reproduit l’éternel conflit entre le nord et le sud… C’est l’exploration de l’attirance humaine pour la chute, liée à la liberté en un lien terriblement secret et dangereux. Mais, surtout, il y a dans la pièce un paradoxe assez phénoménal, qui tient à l’énergie cathartique que porte le motif tragique : la puissance de ces jeunes gens contient une force spirituelle qui permet de ne pas désespérer du monde. de William Shakespeare mise en scène Yves Beaunesne distribution Laurens Aneca, Simon Baetens, François Beukelaers, Evelien Bosmans, Matilde Casier, Olivier Constant, Bien De Moor Patrick Descamps, Sophia Leboutte, Thomas Mustin, Els Olaerts, Gilian Petrovski, Chris Thys, Mout Uyttersprot traduction (avec la participation de Alain Van Gruchten) adaptation et dramaturgie Marion Bernède scénographie Damien Caille-Perret assistante scénographie Johanna Daenen création lumières Jérémie Papin création musicale MLCD (My Little Cheap Dictaphone) avec la participation de Elke de Mey création costumes Jean-Daniel Vuillermoz stagiaire costumes Mathilde Giraudeau son Jean-Damien Ratel création coiffures et maquillages Catherine Saint-Sever assistanat à la mise en scène Marie Clavaguera Pratx, Sébastian De Witte, Amélie Chalmey travail corporel Jean Gaudin direction technique Baptiste Bussy régie générale et son Olivier Pot régie lumière Pascal Laajili régie plateau Eric Capuano habilleuse Catherine Bénard production Comédie Poitou-Charentes – Centre Dramatique National avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes et de la Ville de Poitiers coproduction Le Théâtre de la Place à Liège, Le Grand Théâtre de Luxembourg, Le Centre Dramatique National des Alpes – Grenoble avec le soutien de L’Atelier Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve ces quatre spectacles sont disponibles en tournée 22 23 la comédie en région novembre 06 à 19h30, EL M-Misanthrope, Cie Sans titre production, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 07 › 08 à 20h30, EL M-Misanthrope, Cie Sans titre production, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 19 › 21 Roméo et Juliette Théâtre de la Coupe d’Or, Rochefort 22 Antigone de Sophocle, collèges au spectacle, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 22 à 20h30, Antigone de Sophocle, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 25 L’Hirondelle trouvera t-elle le printemps, Cie DRÜ, séance scolaire, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 25 à 19h30, L’Hirondelle t rouvera t-elle le printemps, Cie DRÜ, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers décembre mars informations pratiques décembre 02 › 20 Stage professionnel de mise en scène dirigé par Guillaume Lévêque, Poitiers 11 › 12 Création de L’Annonce faite à Marie, scène nationale d’Angoulême 17 Le Dis Donc en ballade, en partenariat avec la Cie La Martingale, Poitiers 19 › 21 L’Annonce faite à Marie, TAP, scène nationale de Poitiers 25 › 26 L’Annonce faite à Marie, La Coursive, scène nationale de la Rochelle tarifs 17 › 18 Roméo et Juliette, L’Apostrophe, Cergy-Pontoise janvier 26 à 16h, Dors mon petit enfant, Cie Métromouvance, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 27 Dors mon petit enfant, Cie Métromouvance, séances scolaires, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 30 à 19h30, Ylajali de Fosse, Cie Incandescence, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 31 à 20h30, Ylajali de Fosse, Cie Incandescence, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 31 Dors mon petit enfant, Cie Métromouvance et Ylajali, Cie Incandescence, journée inter lycées, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers février 10 › 14 Kassandra Fukushima Cie Jacques Kraemer, collèges au spectacle, Maison des 3 Quartiers, Poitiers 13 à 20h30, Kassandra Fukushima Cie Jacques Kraemer, Maison des 3 Quartiers, Poitiers 18 › 20 Roméo et Juliette, scène nationale d’Angoulême mai 12 Goldoni, séance scolaire, centre socioculturel de la Blaiserie 12 › 13 à 19h30, Goldoni, centre socioculturel de la Blaiserie 15 à 20h30, Lys Martagon, Cie Les Veilleurs, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 16 Lys Martagon, Cie Les Veilleurs, collèges au spectacle, Centre d’Animation de Beaulieu, Poitiers 23 › 24 L’Annonce faite à Marie, Moulin du Roc, scène nationale de Niort 3,50 € Bourses Spectacles 7 € Adhérents Beaulieu, étudiants, demandeurs d’emploi 9 € Adhérents maisons de quartiers, TAP, intermittents du spectacle, groupes, séniors 15 € Plein tarif abonnement 3 spectacles 18 € Adhérents Beaulieu, étudiants, demandeurs d’emploi 23 € Adhérents maisons de quartiers, TAP, intermittents du spectacle, groupes, séniors 40 € Plein tarif la comédie en tournée octobre 03 › 12 Roméo et Juliette, Théâtre de la Place, Liège 15 › 25 Roméo et Juliette, Salle Aula Magna / Atelier Théâtre Jean Vilar – Louvain la Neuve novembre 12 › 13 Roméo et Juliette, Grand Théâtre du Luxembourg, Luxembourg 25 › 26 Roméo et Juliette, NTGent, Gand 29 Roméo et Juliette, Le Prisme, Elancourt l’équipe directeur janvier Yves Beaunesne 07 › 31 Roméo et Juliette, Le Public, Bruxelles administratrice Isabelle Hermann février directeur technique 01 › 15 Roméo et Juliette, Le Public, Bruxelles mars 27 › 28 Roméo et Juliette, Le Bateau Feu, Bray Dunes / Dunkerque avril 15 L’Annonce faite à Marie Comédie Poitou-Charentes, Théâtre en Dracénie, Draguignan juin 24 › 30 L’Annonce faite à Marie, Théâtre des Bouffes du Nord, Paris juillet 1 › 20 L’Annonce faite à Marie, Théâtre des Bouffes du Nord, Paris er plus d’informations comedie-pc.fr Baptiste Bussy médiatrice culturelle Karen Talbi chargé de la diffusion et des relations avec le public Benjamin Bedel comptable Véronique Chauvineau secrétaire Véronique Epistolin L’équipe remercie les artistes et les techniciens intermittents du spectacle qui œuvrent à ses côtés tout au long de la saison. Comédie Poitou-Charentes Centre Dramatique National 66, boulevard Pont-Achard 86000 Poitiers tél. 05 49 41 43 90 fax 05 49 41 03 73 email [email protected] www.comedie-pc.fr conception graphique : malte martin atelier graphique assisté par vassilis kalokyris impression : moutot photographie 4e de couverture : Roméo et Juliette © Guy Delahaye La Comédie Poitou-Charentes est soutenue par : DRAC Poitou-Charentes – Ministère de la Culture et de la Communication Région Poitou-Charentes Ville de Poitiers comédie poitou-charentes 24 centre dramatique national direction Yves Beaunesne