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Décembre 2016
Vocation du document
Le présent document a été produit par HSBC Global Asset Management afin de partager sa vision de long terme.
Cette vision ne peut à elle seule permettre d’établir une allocation d’actifs. En effet, composer un portefeuille
sur la base de ce document ne saurait aboutir à une solution optimisée ni même diversifiée au regard du
couple rendement/risque. Par ailleurs, avant toute recommandation, il est important de prendre en compte les
spécificités de chaque investisseur et notamment : la nature de ses projets, l’horizon de ses placements, son
appétence au risque, ainsi que la diversification de ses avoirs. Ainsi, la présente communication ne peut constituer
un conseil en investissement ou une recommandation en vue d’acheter ou de vendre des actifs. Elle ne saurait
davantage être considérée comme une recherche en investissements.
Les emprunts d’État mondiaux sont pénalisés
par la victoire de Donald Trump
aux élections américaines
Principales conclusions
Les actions mondiales ont gagné du terrain au mois de
novembre, portées par l’amélioration des statistiques
économiques dans le monde et les anticipations
entourant un plan de relance budgétaire de plus grande
ampleur aux États-Unis
Le compte rendu de la réunion de novembre du Comité
de politique monétaire américain (FOMC) a reconnu
que le scénario d’un relèvement de taux « continuait de
se renforcer »

Si les statistiques macroéconomiques au Royaume-
Uni font preuve de résistance après l’épisode du vote
du Brexit, la Banque d’Angleterre a opté pour un statu
quo sur sa politique monétaire au cours de sa réunion
en novembre, adoptant ainsi une approche davantage
neutre et moins conciliante
La victoire de Donald Trump conforte
notre thématique en faveur
de la « fin de l’austérité budgétaire »
La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles
américaines a renforcé la probabilité d’une politique
budgétaire favorable à la croissance dans le pays et conforte
ainsi notre thématique de « fin de l’austérité budgétaire »
de ces derniers mois. Ces mesures pourraient bien élever
les pressions inflationnistes (en particulier aux États-Unis)
en raison de l’activité macroéconomique cyclique positive
et de la fin des précédents épisodes baissiers des cours
de l’énergie. Dans un environnement de moins en moins
dominé par de la déflation et davantage marqué par de
la reflation*, nous pensons que la stratégie consistant à
garder une sous-pondération des emprunts des principaux
Etats développés reste de mise, notamment car la
performance implicite à long terme est toujours faible
(même après la récente correction).
Dans un contexte moins favorable aux obligations, notre
surpondération d’un panier diversifié d’actifs dits risqués
reste pertinente. Parallèlement, nous avons revu à la
hausse notre exposition aux actions japonaises qui ont
bénéficié de la récente amélioration des statistiques
macroéconomiques dans le pays et de mesures
budgétaires et monétaires proactives de la part des
autorités, nous amenant ainsi à surpondérer les actions
mondiales dans leur ensemble.
*Passage d’une inflation faible voire négative (déflation) vers une inflation
plus importante
Performances des classes d’actifs
Graphique du mois
Novembre 2016
Les rendements des emprunts d’Etat ont de nouveau
grimpé en novembre après la victoire électorale de
Donald Trump
Actions
Matières premières
Obligations
Depuis le début du mois
%
%
2.5
Depuis le début de l’année
2.0
1.0
Or
Pétrole brut WTI
Obligations haut
rendement internationale
Dettes émergentes
Obligations Aggregate
internationales
Bons du Trésor
américain (7-10 ans)
Actions des marchés
émergents
1.5
Actions des marchés
développés
%
35
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
0.5
Jan 15 Avr 15
Juil 15 Oct 15 Jan 16 Avr 16
Rendement des bons du Trésor
américain à 10 ans, gauche
German Bund 10Y Yield, RHS
Toutes les performances sont exprimées en termes de performance totale
(principal et revenus), brute de frais et commissions. Les performances des
actions sont exprimées en devises locales. Les performances des obligations
et des matières premières sont exprimées en USD.
Source : Bloomberg, au 30 novembre 2016.
2
Source : Bloomberg, au 1er décembre 2016
Juil 16 Oct 16
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
Rendement du Bund allemand
à 10 ans, droite
Rendement des emprunts d’Etat
japonais à 10 ans, gauche
Notre positionnement à long terme (> 12 mois) par classes d’actifs
Classe d’actifs
Analyse
Actions
Monde
Facteurs positifs : A long terme, nous prévoyons toujours une rémunération plus élevée des marchés actions
internationaux que des placements de trésorerie ou des emprunts d’État des marchés développés. La reprise
de l’économie mondiale semble s’accélérer, ce qui va dans le sens d’une performance positive des marchés
d’actions sur le long terme. À moyen et long termes, le maintien de politiques monétaires extrêmement
accommodantes et la détermination accrue des pouvoirs publics en matière d’assouplissement budgétaire (en
particulier aux États-Unis) devraient compenser le ralentissement de la croissance chinoise, le durcissement
progressif de la politique monétaire américaine et les incertitudes politiques dans de nombreuses régions. La
revue à la hausse de notre exposition aux actions japonaises, qui ont bénéficié de l’accélération de l’activité
économique mondiale, nous amène à surpondérer les actions mondiales dans leur ensemble.
Risques : Les incertitudes entourant la croissance chinoise et la politique économique américaine sous une
administration Trump (qui induit l’introduction possible de mesures protectionnistes en matière d’échanges
commerciaux), le cycle de resserrement monétaire de la Fed qui arriverait plus rapidement que prévu et la
montée des risques politiques (en particulier en Europe) pourraient déclencher de nouveaux pics de volatilité.
Nous pourrions revoir à la baisse notre opinion en cas de dégradation manifeste et durable des perspectives
économiques mondiales.
États-Unis
Risques : Les valorisations relativement tendues se traduisent par une prime de risque implicite inférieure
à celle constatée sur les autres marchés développés. Les perspectives de politique sous une administration
Trump restent hautement incertaines. Si un scénario « Trump intransigeant » semble plus probable,
notamment avec des répercussions potentiellement négatives à plus long terme sur l’économie américaine,
une rémunération plus importante serait alors nécessaire pour compenser le risque encouru sur les actions
américaines. Parallèlement, la vigueur du dollar américain (dans un contexte d’inflation des salaires) pourrait
prolonger la tendance à la baisse observée sur les bénéfices des entreprises. Une part élevée des bénéfices
des entreprises suggère en outre un faible potentiel de croissance des revenus. Enfin, dans l’hypothèse d’une
hausse de l’inflation sans accélération connexe de la croissance économique, cela impliquerait un durcissement
de la politique de la FED qui serait moins constructif que dans un scénario rassemblant croissance et inflation.
Facteurs positifs : Une réforme de l’imposition des sociétés, un assouplissement de la règlementation et
la relance budgétaire dans le cadre de l’administration Trump présentent un potentiel de hausse pour les
bénéfices. En outre, la reprise durable de l’économie américaine et la politique de la Fed tournée vers la
croissance continuent de favoriser les actions américaines.
Royaume-Uni
Facteurs positifs : L’économie britannique se montre bien plus résistante à l’issue du vote sur le Brexit
en juin que ce à quoi s’attendaient initialement les marchés. La dégringolade de la livre sterling (GBP) au
lendemain du vote pourrait soutenir les cours des actions britanniques, les entreprises du pays réalisant une
part relativement importante de leurs bénéfices à l’étranger. Les signes de stabilisation des prix des matières
premières devraient également soutenir le marché britannique, vu son exposition importante au secteur des
ressources naturelles.
Risques : La croissance de l’économie britannique devrait ralentir à moyen terme compte tenu des incertitudes
accrues liées au résultat du référendum. Nous pensons toutefois qu’un assouplissement de politique monétaire
et budgétaire permettrait d’atténuer cet impact.
Facteurs positifs : Nous privilégions les actions de la zone euro en raison de leurs primes de risque implicite
plus élevées et du potentiel de remontée des bénéfices. Le cycle de reprise économique est en effet moins
avancé que dans d’autres régions. L’environnement monétaire est toujours favorable grâce au programme
d’achats d’actifs de la BCE.
Zone euro
Risques : Le résultat du référendum britannique soulève des interrogations quant à l’avenir du projet européen.
Cette situation pourrait miner la confiance des marchés à l’égard de la région et peser sur ses perspectives
de croissance. Un ralentissement du PIB britannique pourrait également pénaliser les exportations de la zone
euro, le Royaume-Uni étant un important partenaire commercial. D’autre part, la politique monétaire pourrait
devenir moins accommodante si l’inflation augmente plus vite que prévu, ou si la BCE s’inquiète publiquement
des effets perturbateurs de son programme d’achat d’actifs. La région est toujours confrontée à des obstacles
extérieurs, comme la stagnation des échanges commerciaux internationaux et l’accès de faiblesse de la part
de partenaires commerciaux clés dans les régions émergentes. Enfin, les conséquences du référendum italien
à propos de la réforme constitutionnelle pourraient engendrer de nouvelles incertitudes sur le front politique,
tout comme les élections française, allemande et néerlandaise en 2017.
3
Japon
Facteurs positifs : Nous sommes désormais davantage optimistes quant aux perspectives de croissance à
court terme du Japon, les récentes statistiques macroéconomiques ayant créé de bonnes surprises tandis
que le dernier plan de relance budgétaire du gouvernement devrait se révéler favorable. Parallèlement, la BoJ
pourrait se montrer proactive et accroître ses achats d’actions pour assouplir sa politique puisqu’il lui sera
difficile d’augmenter ses achats d’obligations souveraines japonaises, sans parler de l’étroitesse du marché
des obligations privées
La politique monétaire extrêmement accommodante de la BoJ pourrait faire progresser les bénéfices par
action du marché japonais. Avec son plan de « contrôle de la courbe des taux » lancé en septembre, la Banque
centrale devrait apaiser en partie les inquiétudes entourant l’impact des taux négatifs sur les bénéfices du
secteur financier, un cadre qui lui permettra d’abaisser plus facilement ses taux (déjà négatifs). Dans ce
scénario, le yen pourrait continuer de se déprécier et stimuler la valeur des bénéfices réalisés à l’étranger. En
termes relatifs, les valorisations et les primes de risque sont selon nous attractives. Parallèlement, grâce à leur
trésorerie abondante, les entreprises japonaises vont pouvoir augmenter leurs dividendes ou racheter leurs
propres actions.
Risques : La dynamique bénéficiaire a récemment ralenti en raison d’un contexte international défavorable et
de fondamentaux très en deçà des attentes sur le marché intérieur. L’évolution du yen reste incertaine malgré
l’adoption d’une politique de taux d’intérêt négatifs par la Banque du Japon fin janvier, ce qui constitue un
risque majeur pour les entreprises japonaises exportatrices. Enfin, les achats d’actions de la BoJ peuvent faire
craindre que la Banque centrale ne devienne un actionnaire majoritaire sur le marché boursier nippon.
Marchés
émergents
Facteurs positifs : Les actions des marchés émergents présentent un attrait particulier pour les investisseurs
dont la devise de référence est celle d’un pays développé (USD, GBP ou EUR). Nous prévoyons en effet
une appréciation à plus long terme des devises émergentes. Cela dit, nous restons sélectifs s’agissant des
valorisations des actions des marchés émergents, d’autant plus que les rendements des emprunts d’État
restent élevés. Nous privilégions en outre les pays dont les fondamentaux macroéconomiques sous-jacents
sont solides et capables de résister face à des politiques commerciales protectionnistes. L’Asie est notre
région de prédilection : les perspectives de performance y semblent plus élevées, notamment grâce à un
environnement économique toujours porteur ; certains pays émergents d’Europe affichent également un profil
intéressant.
Risques : Les marchés pourraient manifester une certaine volatilité à court terme. Des incertitudes subsistent
en effet quant à la trajectoire de durcissement de la politique de la Fed, à la probabilité de mesures commerciales
plus protectionnistes, au rythme d’ajustement de l’économie chinoise et à la solidité de l’économie mondiale
en général. Dans le même temps, le nouvel accès de faiblesse des prix des matières premières représente un
risque pour les pays exportateurs de matières premières.
Facteurs positifs : La hausse de la croissance nominale, conjuguée à une reflation modeste, une baisse des
taux d’intérêt réels et un redressement des marges devraient se traduire par une amélioration des bénéfices et
de la rentabilité des entreprises asiatiques (hors Japon), en particulier pour les marchés et secteurs disposant
d’une marge plus importante pour de nouvelles dépenses d’investissement. La stabilisation de l’activité et le
redressement de l’environnement des entreprises sont confrontés à des turbulences structurelles ainsi qu’à
une montée des incertitudes portant sur l’économie, les politiques menées et les situations politiques. Les
dividendes sont stables, voire en hausse, grâce à la croissance robuste des flux de trésorerie disponible, à la
solidité des bilans et aux niveaux élevés de la trésorerie rapportée à la capitalisation boursière. Les ROE* des
entreprises asiatiques (hors Japon) ne pourront toutefois poursuivre leur amélioration durablement que dans
le cas d’une utilisation plus efficace des trésoreries. Selon nos indicateurs de performance attendue à long
terme, les valorisations semblent être raisonnables et le risque correctement intégré dans les cours. Certains
marchés présentent un potentiel de revalorisation dû aux réformes structurelles.
Asie (hors Japon)
ECE**
et Amérique
latine
Risques : Les nombreux doutes relatifs aux mesures de politiques monétaires et les incertitudes politiques
mondiales pourraient pénaliser les fondamentaux macroéconomiques et des sociétés. Dans un contexte
globalement marqué par une montée de la rhétorique anti-mondialisation, la victoire de Donald Trump aux
élections présidentielles américaines induit le risque d’une politique commerciale davantage protectionniste et
de retombées négatives sur les chaînes logistiques mondiales/asiatiques. En raison des politiques réflationnistes
américaines, un durcissement monétaire plus marqué constitue un autre risque car il entrainerait une hausse
des rendements obligataires, inciterait des pressions sur les devises asiatiques (hors Japon) et accentuerait
les sorties de capitaux, inquiétudes qui pourraient se traduire par des politiques plus restrictives de la part des
banques centrales de la région. De plus, la fragilité de la croissance mondiale, le regain d’inquiétudes vis-àvis des perspectives économiques et de politiques chinoises, la volatilité des cours des matières premières
et les événements politiques régionaux/nationaux sont autant de risques supplémentaires. Le niveau élevé
de l’endettement, les inquiétudes liées à la qualité des actifs bancaires et l’affaiblissement de l’efficacité des
politiques monétaires dans certains pays présentent également des menaces.
Facteurs positifs : À plus long terme, nous prévoyons le maintien de différentiels de croissance positifs par
rapport aux marchés développés. La nature relativement fermée de l’économie brésilienne protège le pays
face à un éventuel renforcement du protectionnisme des politiques commerciales dans le monde.
Risques : A plus court terme, ces marchés sont sensibles au risque de contraction de la liquidité mondiale ;
la baisse des prix des matières premières pourrait également rester un sérieux handicap pour les pays
producteurs. Enfin, les tensions géopolitiques sont exacerbées et imprévisibles, et les fondamentaux
politiques et macroéconomiques internes restent médiocres dans de nombreux pays, notamment au Brésil.
Parallèlement, le Mexique est particulièrement vulnérable à une politique commerciale de type « Trump
intransigeant ».
*ROE : Return on Equity - Rentabilité des fonds propres : résultat net / fonds propres. Ratio permettant de mesurer la rentabilité
du capital investi par les actionnaires
** ECE : Pays d’Europe Centrale et de l’Est
4
Emprunts d’État
Risques : Globalement, les rendements des emprunts d’État (qui concernent en majorité les marchés
développés de référence) sont encore trop faibles selon nous. La forme plutôt plate des courbes de taux et
la faiblesse extrême des rendements limitent considérablement le potentiel de performance, et les primes
d’échéance sont quasi nulles. Si le plan de relance budgétaire est remis au goût du jour, il est possible que le
récent et soudain revirement des rendements persiste. Dans un tel scénario, nous ferions toutefois preuve
de prudence.
Monde
États-Unis
Facteurs positifs : Les emprunts d’État continuent de jouer un rôle important pour la diversification des
portefeuilles ; ils réduisent également la volatilité des portefeuilles diversifiés. Les cours pourraient bénéficier
d’un nouveau soutien si la pratique des taux d’intérêt négatifs se propage à d’autres banques centrales, ou si
les pressions déflationnistes refont surface. Par ailleurs, les tendances entraînant une « stagnation séculaire
» sont puissantes (vieillissement des populations, faiblesse de la productivité et de l’investissement) et le
nombre d’actifs dits « sûrs » est limité, tandis que le cycle de relèvement des taux de la Fed devrait être très
progressif, même en tenant compte d’un revirement de politique sous une administration Trump. Ce qui laisse
à penser que la normalisation des rendements obligataires pourrait prendre plusieurs années. Enfin, si les bons
du Trésor américain indexés sur l’inflation (TIPS) nous semblent toujours attractifs par rapport aux obligations
nominales des pays développés, l’écart s’est resserré après la hausse des points morts d’inflation.
Risques : Selon nous, les prix des bons du Trésor américain intègrent actuellement des hypothèses trop
pessimistes quant aux perspectives économiques des États-Unis. Le marché du travail américain atteint le
plein emploi (ou s’en approche), tandis que l’inflation sous-jacente progresse. Avec des rendements toujours
bas (et des rendements réels qui le sont encore plus), nous préférons sous-pondérer cette classe d’actifs et
privilégier les actifs dits risqués tels que les actions, le crédit à haut rendement et la dette émergente.
Facteurs positifs : Un assouplissement de la politique monétaire pourrait favoriser la classe d’actifs sur le court
à moyen terme si la croissance américaine déçoit ou si l’inflation, après avoir progressé, venait à stagner. Cela
étant, le marché anticipe d’ores et déjà un environnement monétaire très accommodant. Les emprunts d’État
conservent un avantage en termes de diversification, aspect important dans un environnement de volatilité.
Royaume-Uni
Risques : Les perspectives de performances des Gilts britanniques (Bons du Trésor) sont aussi très faibles.
Bien qu’il soit désormais très probable que l’économie britannique ralentisse au cours des prochains trimestres,
toute nouvelle compression des rendements sera probablement compensée par une hausse de l’inflation
après la chute récente de la livre sterling, et par la possibilité d’un rebond de la croissance à moyen terme.
En termes relatifs, nous préférons donc généralement les actifs dits « risqués » aux emprunts d’État, qui sont
perçus comme des valeurs refuge.
Facteurs positifs : Maintenant qu’elle a redéployé son plan d’assouplissement quantitatif (QE) et rapproché
ses taux du niveau zéro, la Banque d’Angleterre va probablement maintenir une politique accommodante
pendant une période prolongée.
Risques : Les obligations du cœur de l’Europe nous paraissent elles-aussi surévaluées.
Zone euro
Japon
Marchés
émergents
Facteurs positifs : La prolongation du programme d’achats d’actifs de la BCE au-delà de mars 2017 peut offrir
un nouveau soutien au marché sur le court terme. Parallèlement, les tensions inflationnistes sous-jacentes
et les anticipations d’inflation à long terme dans la région restent extrêmement modestes, ce qui devrait
permettre de maintenir une politique monétaire ultra-accommodante pendant encore un certain temps.
Risques : Avec des rendements toujours légèrement négatifs jusqu’à l’échéance 10 ans, les emprunts d’État
japonais nous paraissent surévalués. Le QE actuellement en place est un facteur de soutien, mais la BoJ
pourrait revoir son engagement à maintenir les rendements à 10 ans aux niveaux actuels, et compte tenu des
achats déjà très importants de JGB (obligations gouvernementales japonaises), la Banque devra peut-être faire
incursion sur d’autres classes d’actifs pour continuer d’assouplir sa politique.
Facteurs positifs : Le nouveau dispositif de « contrôle de la courbe des taux » mis en place par la BoJ va
atténuer la volatilité et réduire le risque de hausse des rendements à court terme. Dans le même temps, le
Gouverneur de la Banque centrale, Haruhiko Kuroda, a fait savoir que les réductions de taux (qui s’établissent
déjà à -0,1 %) pourraient être amenées à jouer un rôle central dans les prochaines décisions de l’institut
d’émission.
Facteurs positifs : Selon nous, le rendement offert par les emprunts d’État des marchés émergents les rend
attractifs par rapport aux emprunts d’État des marchés développés. De plus, nous pensons que les devises
des marchés émergents vont continuer de s’apprécier durablement, ce qui conforte notre décision de ne pas
couvrir cette position.
Risques : Les écarts de rendement de l’univers des titres de créance des marchés émergents risquent de
se creuser dans un contexte de durcissement de la politique monétaire américaine. Les obligations des pays
émergents dont les besoins de financement externe sont importants sont particulièrement en danger. Les
obligations sensibles aux échanges commerciaux sont quant à elle soumises au risque d’un protectionnisme
renforcé.
5
Emprunts
d’entreprise
Marchés
internationaux
des obligations
investment grade
(IG)
- titres Investment Grade
en USD
- titres Investment Grade
en EUR et GBP
Marchés
internationaux
des obligations à
haut rendement
Or
Facteurs positifs : Les entreprises conservent des bilans solides et les taux de défaut sont faibles. En outre,
comparé à ce qu’offrent d’autres classes d’actifs, les primes de rendement semblent toujours attractives en
valeur relative malgré leur nette diminution depuis le début de l’année.
Risques : Nous conservons un positionnement neutre sur la classe d’actifs en raison du risque d’un
durcissement de la politique monétaire de la Fed.
Facteurs positifs : L’écart de rendement entre les emprunts d’entreprise investment grade libellés en USD et
ceux libellés en EUR est important. Les titres américains pourraient surperformer, sous réserve d’une sélection
prudente.
Risques : A court terme, l’amélioration des valorisations relatives des obligations libellées en USD est
compensée par le risque d’un durcissement plus marqué de la politique de la Fed. La maturation du cycle des
crédits est plus avancée aux États-Unis qu’en Europe, où le cycle ne fait que s’amorcer.
Facteurs positifs : Les emprunts d’entreprises en euro et en livre sterling devraient continuer de bénéficier
du soutien des plans d’achats de titres de la BCE et de la Banque d’Angleterre. Par ailleurs, dans la zone euro,
les statistiques les plus récentes suggèrent une amélioration progressive des conditions de crédit, alors que
les taux de défaut restent à des niveaux faibles. Les valorisations conservent cependant des niveaux neutres.
Risques : La conjoncture économique pourrait se dégrader si la croissance mondiale se révèle inférieure aux
attentes. Indépendamment des effets de change, les entreprises britanniques exposées à l’économie nationale
risquent de subir des coûts d’emprunt plus élevés (leurs obligations se déprécieront) si la croissance du
Royaume-Uni ralentit, sachant qu’un assouplissement de politique monétaire peut compenser cette évolution.
Facteurs positifs : Les défauts sont encore relativement peu nombreux et se confineront probablement aux
secteurs liés aux matières premières. Certains segments de l’univers du crédit restent selon nous relativement
attractifs, par exemple les obligations américaines à haut rendement de courte échéance (qui permettent de
capter le risque de crédit tout en minimisant le risque de duration lié au probable durcissement de ton de la
Fed).
Risques : Les taux de défaut devraient continuer à augmenter cette année avant d’atteindre un probable pic
début 2017, et risquent de s’étendre à d’autres secteurs que ceux en lien avec les matières premières. Cela
souligne à notre sens la nécessité de se montrer sélectifs au sein de cette classe d’actifs et de privilégier les
émetteurs de qualité. Comme les titres IG, les prix des obligations à haut rendement pourraient être volatils à
court terme, le marché se préparant à un durcissement de la politique monétaire américaine.
Facteurs positifs : La Fed ne devrait que très progressivement relever ses taux, limitant ainsi le coût
d’opportunité de la détention d’actifs ne générant pas de rendements. La montée des anticipations d’inflation
pourrait stimuler la demande de couverture d’inflation.
Risques : Un relèvement plus rapide que prévu des taux de la Fed pourrait entraîner une nouvelle hausse de
l’USD.
Autres matières
premières
Facteurs positifs : La croissance de la demande pétrolière reste dynamique. Le marché pourrait donc poursuivre
son resserrement à court terme, dans un contexte de baisse modérée de l’offre hors OPEP (Organisation des
pays exportateurs de pétrole) après une période caractérisée par des investissements faibles dans le secteur.
L’annonce au mois de novembre d’une réduction de la production des pays de l’OPEP devrait par ailleurs se
révéler positive. La proposition par Donald Trump d’augmenter les dépenses d’infrastructures aux États-Unis
devrait donner un coup de pouce à la demande des métaux industriels.
Risques : La situation de suroffre pourrait perdurer sur les marchés pétroliers si la croissance de la demande
ralentit, que la production américaine se maintient et que l’OPEP ne parvient pas à réduire sa production.
L’évolution des cours des métaux industriels reste tributaire du rythme de rééquilibrage de l’économie chinoise
et de la croissance mondiale.
Placements
immobiliers
Facteurs positifs : Les prix des actions immobilières ont chuté ces derniers mois en partie à cause des craintes
entourant le relèvement des taux, ce qui s’est traduit par une hausse des taux de dividendes. Nos prévisions
des loyers restent toutefois globalement inchangées. Nous pensons toujours que les sociétés immobilières
mondiales présentent un potentiel de performance à long terme intéressant comparé aux rendements des
emprunts d’État de référence des marchés développés.
Risques : La perspective d’une hausse de taux pourrait continuer de pénaliser les sociétés immobilières
cotées. La décision du R.-U. de quitter l’Union européenne a nui aux perspectives d’augmentation des loyers,
notamment sur le marché du centre de Londres, et accru les incertitudes quant à la demande locative future.
6
Les emprunts d’État mondiaux sont pénalisés
par la victoire de Donald Trump aux élections
américaines
Les actions mondiales se sont appréciées
en novembre après la victoire de Donald
Trump aux élections américaines, portées
par l’espoir d’une relance budgétaire de
plus grande ampleur aux États-Unis
Les publications économiques américaines
du mois de novembre ont conforté le
scénario d’un relèvement de taux en
décembre en dépit du « choc d’incertitudes »
suscité par l’élection de Trump
Les actions mondiales se sont appréciées en novembre,
soutenues par l’espoir d’une relance budgétaire de plus grande
ampleur aux États-Unis après la victoire de Donald Trump aux
élections présidentielles et par l’amélioration des statistiques
économiques. L’indice MSCI AC World a clôturé le mois en
hausse de 1,90 % (en devise locale). Aux États-Unis, les
attentes entourant un coup d’accélération des dépenses en
infrastructures, des réductions d’impôt et un assouplissement
de la règlementation – des mesures proposées par Donald Trump
– ont stimulé l’optimisme des investisseurs et permis au S&P
500 de gagner 3,40 %. Au Japon, le Nikkei a surperformé durant
le mois (+5,10 %), principalement grâce à l’accès de faiblesse
du yen face à la montée du dollar américain, le billet vert ayant
gagné du terrain en raison des anticipations grandissantes pour
un cycle de resserrement monétaire agressif, mais tout de
même progressif. Sur le vieux continent, l’Euro Stoxx 50 a sousperformé (-0,10 %), pénalisé par les corrections des secteurs
défensifs (consommation de base, services aux collectivités),
effaçant ainsi ses gains réalisés dans le secteur financier
du fait de la pentification de la courbe de taux (soutenant les
perspectives de rentabilité pour le secteur bancaire).
Aux États-Unis, les publications de statistiques en novembre ont
une nouvelle fois attesté d’une économie américaine solide. Les
données de l’indice PMI ISM d’octobre ont révélé une reprise
de la composante manufacturière et, bien que l’indice non
manufacturier s’inscrive en légère baisse sur la période, il reste
solidement ancré en territoire positif, avec une moyenne mobile
sur douze mois proche de 55. Le marché de l’emploi poursuit
également sur sa lancée haussière, le rapport sur l’emploi du
mois d’octobre ayant indiqué la création de 161 000 emplois
non agricoles, et les révisions des deux mois précédents ont été
augmentées de 44 000 nouveaux emplois.
Parallèlement, les actions des marchés émergents ont vivement
sous-performé celles des pays développés durant le mois,
avec une chute de 2,30 % de l’indice MSCI EM. La correction
s’explique en grande partie par la hausse des anticipations
entourant le resserrement à court terme de la Fed et la montée
d’un protectionnisme commercial à la suite de l’élection de
Donald Trump. L’indice Shanghai Composite s’est toutefois bien
comporté (+4,8 %), la récente annonce du ralentissement des
marchés immobiliers ayant soutenu les entrées de capitaux vers
les marchés boursiers.
Par ailleurs, en dépit d’un dollar américain fort, les cours pétroliers
du WTI et du Brent s’inscrivent en hausse sur le mois. La majorité
de leurs gains a pu être générée le 30 novembre après l’entente
de l’OPEP pour réduire sa production d’1,2 millions de barils par
jour (mb/j) et atteindre 32,5 mb/j ; les pays non membres de
l’OPEP tels que la Russie ont également convenu de réduire leur
production (de 600 000 b/j).
La plupart des marchés des emprunts d’État des pays
développés ont de nouveau nettement baissé (hausse des
rendements) en novembre, la victoire électorale de Donald
Trump ayant insufflé une nouvelle montée des anticipations
d’inflation et un relèvement des taux américains en décembre.
Plus particulièrement, les bons du Trésor américain se sont
effondrés (hausse de 55 pb des rendements à 10 ans, à 2,38 %),
tandis que leurs homologues italiens ont sous-performé leurs
pairs européens (+33 pb, à 1,99 %) à l’approche du référendum
italien sur la réforme constitutionnelle du 4 décembre. (toutes
les statistiques ci-dessus sont datées du 30 novembre en devise
locale, performance des cours entre le 1er et le 30 novembre).
7
Parallèlement, les ventes au détail ont gagné 0,80 % en octobre
par rapport au mois précédent, surpassant les anticipations
de 0,60 % (après un mois de septembre à 1,0 % après avoir
été revu à la hausse). Sur une note positive, les révisions à la
hausse des chiffres d’août et septembre ont compté une plus
grande contribution positive de la part des dépenses liées à la
consommation des ménages dans la deuxième estimation
du PIB au T3, laquelle a été revue à la hausse de 0,3 points, à
3,20 % en glissement trimestriel annualisé. L’indicateur de
confiance des consommateurs du Conference Board, qui a
atteint un nouveau pic d’après-crise en novembre, conforte le
scénario d’une consommation robuste aux États-Unis grâce à la
vigueur continue du marché de l’emploi et de la dynamique de la
croissance des salaires (graphique 1).
Graphique 1 : Le resserrement du marché de l’emploi américain se
traduit par une hausse plus marquée des salaires, soutenant ainsi
les dépenses des consommateurs
En %, en glissement annuel
5.0
4.0
3.0
2.0
1.0
0.0
08
09
10
11
12
13
14
15
16
Salaire horaire moyen américain (BLS)
Indice de la croissance des salaires de la Fed d’Atlanta
Source : Bloomberg, au 1er décembre 2016
Novembre a aussi été marqué par la victoire de Donald Trump aux
élections présidentielles américaines. À ce stade, son calendrier
politique reste hautement incertain, ce qui pourrait peser sur
la demande totale en raison notamment d’un affaiblissement
des dépenses en capital. Néanmoins, l’épisode du Brexit nous
apprend que les répercussions à court terme d’un tel « choc
d’incertitudes » peuvent être minimes alors même que les
perspectives de croissance à plus long terme sont soutenues par
une plus grande probabilité de politiques budgétaires davantage
favorables à la croissance, orientées vers des réductions d’impôt
et une hausse des dépenses en infrastructures. Les pressions
inflationnistes qui en résultent pourraient se traduire en un cycle
de resserrement légèrement plus agressif de la part de la Fed que
ce à quoi nous nous attendions initialement, mais nous pensons
toujours que tout relèvement de taux sera particulièrement
progressif. Nous n’avons toutefois aucun doute sur le fait que
l’environnement devienne moins favorable aux emprunts d’État.
A l’issue de sa réunion en novembre, le FOMC a reconnu que le
scénario d’un relèvement de taux « continuait de se renforcer ».
Ainsi, une hausse de taux en décembre semble à ce stade quasi
certaine en raison de l’amélioration des statistiques, du recul de
la volatilité sur les marchés financiers après l’élection de Donald
Trump et de la montée des anticipations d’inflation du marché.
Nous pensons toujours que, conformément à ses prévisions, la
Fed procèdera en 2017 à deux relèvements de taux de 25 pb
chacun.
L’activité économique de la zone euro
montre des signes d’accélération, même
si les risques politiques restent élevés
dans la région
En Europe, un certain nombre d’indicateurs avancés sont
encourageants, notamment en ce qui concerne les indices
PMI préliminaires de novembre, l’indice composite ayant gagné
0,80 points pour atteindre 54,10, son plus haut niveau depuis
décembre 2015. L’amélioration s’explique principalement par
la composante des services, vraisemblablement soutenue
par la croissance continue du marché de l’emploi dans la
région. L’indice manufacturier a lui aussi enregistré une légère
hausse. Dans l’ensemble, compte tenu des autres récentes
surprises économiques positives, le contexte est favorable aux
perspectives de croissance de la zone euro pour le 4e trimestre
et nous pourrions observer une légère accélération par rapport
au trimestre précédent (qui affichait 0,30 % en glissement
trimestriel annualisé) (graphique 2).
Graphique 2 : À défaut d’être spectaculaire, la croissance de la zone
euro est stable, bien que l’inflation reste bien en-deçà de l’objectif
fixé par la BCE
En %, en glissement trimestriel
1
3
2
0
1
-1
0
-2
-3
En %, en glissement annuel
4
-1
-2
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
PIB zone euro, gauche
Moyenne trimestrielle de l’inflation du CPI zone euro, droite
Source : Bloomberg, au 1er décembre 2016
8
Néanmoins, les risques politiques restent une source
importante d’incertitudes dans la région. Le référendum en
Italie sur la réforme constitutionnelle du 4 décembre constitue
la plus grande préoccupation à court terme étant donné que
la plupart des sondages suggèrent un rejet des réformes.
Si le Premier ministre Renzi essuyait une défaite cuisante, il
pourrait démissionner de ses fonctions, ce qui génèrerait une
période d’instabilité politique. La croissance et la confiance des
investisseurs à court terme pourraient alors en être pénalisées
dans une économie qui bat d’ores et déjà de l’aile. En 2017, les
prochaines élections générales aux Pays-Bas, en France et en
Allemagne pourraient donner des résultats surprenants.
En ce qui concerne la politique monétaire, les solides données
économiques et les anticipations d’une hausse de l’inflation
officielle en 2017-2018 – dans un contexte marqué par un récent
accès de faiblesse de l’euro – sont des arguments convaincants
en faveur d’un retrait progressif du programme de rachats
d’actifs de la BCE. La politique monétaire pourrait toutefois rester
accommodante compte tenu des risques politiques à venir et
du recul des problématiques de pénurie après la correction des
emprunts d’État en novembre.
À mesure que l’activité britannique
continue de défier les attentes d’un
ralentissement, la Banque d’Angleterre
adopte un biais neutre
Les statistiques économiques au Royaume-Uni font toujours
preuve de résistance dans un environnement post-Brexit : les
ventes au détail sous-jacentes du mois d’octobre (hors carburant
pour automobiles) ont gagné +2,0 % en glissement annuel,
portant la croissance annuelle à son taux le plus élevé depuis avril
2002 (7,60 % en glissement annuel) grâce à la confiance toujours
élevée des consommateurs (Figure 3). Sans surprise, la Banque
d’Angleterre a opté pour un statu quo sur sa politique monétaire
lors de sa réunion de novembre, annonçant qu’ « il y a des limites
à ce qui peut être toléré en matière de dépassement de l’objectif
d’inflation » et suggérant ainsi une approche davantage neutre.
À l’avenir, les pressions inflationnistes liées à la récente chute
de la livre sterling devraient pénaliser les revenus réels et, par
conséquent, la consommation. Nous pourrions également
assister à un ralentissement des investissements des entreprises
(qui ont agréablement surpris au T3, avec +0,90 % par rapport au
trimestre précédent). Parallèlement, le Communiqué d’Automne
du 23 novembre a révélé un modeste plan de relance budgétaire
sous la forme d’un Fonds national d’investissement pour la
productivité (Productivity Investment Fund) de l’ordre de 23
milliards de livres, qui s’intéressera au logement, aux transports,
aux communications numériques ainsi qu’à la R&D. Néanmoins,
d’importantes réductions des dépenses publiques sont toujours
d’actualité et continuent de ce fait de peser sur la croissance de
ces prochaines années.
Graphique 3 : La croissance annuelle des ventes au détail au
Royaume-Uni atteint actuellement des sommets non égalés depuis
plusieurs années grâce à la confiance élevée des consommateurs
En % en glissement annuel,
moyenne mobile sur 3m
7
6
5
4
3
2
1
0
-1
13
14
15
16
Confiance des consommateurs au R.-U. (GFK), gauche
Ventes au détail au R.-U. (hors carburant automobiles), droite
Indice, moyenne mobile
sur 3m
10
0
-10
-20
-30
-40
12
Source : Bloomberg, au 1er décembre 2016
Les chiffres du PIB japonais du troisième
trimestre sont supérieurs aux attentes,
mais la demande privée reste faible
La croissance du PIB japonais au T3 s’est révélée supérieure aux
attentes (+2,20 % en glissement trimestriel annualisé, consensus
à + 0,80 %). Cette progression s’explique en grande partie par la
performance des exportations nettes, qui ont contribué à hauteur
de + 1,70 points à la croissance, tandis que la demande intérieure
privée reste faible, avec +0,20 % annualisés en glissement
trimestriel. Plus inquiétant encore, le déflateur du PIB – la plus
grande mesure de l’inflation – a reculé de 1,30 % durant le
trimestre, signant sa première baisse depuis le T2 2013 (à l’époque
où Haruhiko Kuroda était nommé gouverneur de la BoJ).
Après trois années de réformes structurelles et d’importants
efforts en matière de politiques budgétaire et monétaire pour
relancer l’économie, les résultats positifs n’ont pas été constatés
immédiatement. La croissance des salaires s’est néanmoins
accélérée depuis le début de l’année 2015 et progresse en moyenne
de près de 3,0 % par an en termes réels. En outre, le plan de relance
budgétaire à grande échelle dévoilé par le gouvernement au mois
d’août (jusqu’à 28 000 milliards de yens sur les deux prochaines
années) pourrait aider à libérer les investissements privés.
Dans ce contexte, la BoJ n’a guère intérêt à modifier à court
terme son approche visant à « contrôler la courbe de taux » et
à maintenir une politique extrêmement accommodante, même
une fois que l’inflation aura atteint son objectif de 2 %. Le 17
novembre, après les pressions à la hausse exercées sur les
rendements obligataires à l’aube de la victoire électorale de
Donald Trump, la BoJ s’est proposé d’acheter pour un montant
illimité des emprunts d’Etat japonais à deux et cinq ans dans
l’intention de stabiliser les rendements. Aucune offre n’a
finalement été soumise, l’annonce s’étant révélée suffisamment
convaincante pour plafonner les rendements (graphique 4).
Graphique 4 : L’annonce de la BoJ d’acheter pour un montant
illimité des emprunts d’Etat japonais à deux et cinq ans a permis de
plafonner les rendements
%
0.00
Annonce de la BoJ
-0.05
-0.10
-0.15
-0.20
-0.25
-0.30
03/10/16
13/10/16
23/10/16
02/11/16
12/11/16
En dépit de la correction des actifs des
marchés émergents après la victoire de
Trump, de bonnes raisons nous incitent à
rester optimistes
Le résultat surprenant des élections présidentielles américaines
s’est traduit par une correction des actifs émergents au mois
de novembre, dans un contexte marqué par la montée des
anticipations relatives à un relèvement prochain des taux de la
Fed. Les marchés émergents, dont les besoins de financement
externe et leurs niveaux de dette en dollars sont importants
(à l’instar de la Turquie par exemple), ont été particulièrement
touchés. Cette correction a été d’autant plus marquée par les
craintes d’un renforcement du protectionnisme commercial
aux États-Unis, le Mexique et la Chine figurant au cœur
des préoccupations. Dans l’hypothèse toutefois que la Fed
poursuive un processus de resserrement ultra-progressif et que
le protectionnisme commercial soit limité (avec la possibilité
de négocier des accords extra-américains), nous maintenons
notre projection de croissance des marchés émergents pour
les années à venir. L’inflation, qui approche de son objectif dans
de nombreux pays émergents, offre également aux autorités
monétaires une certaine marge de manœuvre.
En Chine, les récentes statistiques économiques indiquent
toujours une dynamique de croissance globalement stable, la
demande intérieure affichant une certaine résilience, après plus
d’un an marqué par des mesures politiques et une croissance
rapide du crédit. La croissance du PIB réel semble en bonne voie
pour atteindre l’objectif de 6,5 à 7,0 % pour 2016. La fin de la
déflation de l’indice des prix à la production (IPP) est un facteur
positif pour la rentabilité des entreprises manufacturières, car il
contribue à la stabilisation de la croissance et limite les risques
financiers à court terme.
Sans surprise, la Banque centrale mexicaine a relevé de 50 points
de base son taux du financement à un jour (5,25 %) en novembre,
faisant ainsi écho à trois précédentes initiatives cette année
pour maintenir les anticipations d’inflation au même niveau. Les
politiques isolationnistes de Trump – notamment la renégociation
éventuelle de l’ALENA – constituent d’importants obstacles
potentiels aux perspectives compte tenu des étroites relations
économiques qu’entretiennent le Mexique et les États-Unis.
De même, les inquiétudes liées à l’inflation importée en raison
de la faiblesse de la lire ont contraint la Banque centrale de
Turquie à resserrer sa politique monétaire pour la première fois
depuis janvier 2014, relevant respectivement de 50 pb (à 8,00 %)
et 25 pb (à 8,50 %) le taux de référence des prises en pension et
le taux d’emprunt à un jour. Si cette décision a dans un premier
temps soutenu lalivre, de nouvelles inquiétudes politiques ont
fait surface après le vote du Parlement européen en faveur d’un
gel des négociations concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE.
Parallèlement, les statistiques économiques brésiliennes de
ce mois sont dans leur ensemble conformes aux prévisions,
l’inflation en octobre s’inscrivant en baisse de 0,6 points, soit
à 7,90 % en glissement annuel. Le contexte de faible inflation
a permis à la Banque centrale de réduire de 25 pb le taux Selic
pour la deuxième fois consécutive, à 14,00 %. L’assouplissement
monétaire est favorable à la croissance, mais l’apparition d’une
nouvelle polémique politique, cette fois-ci autour du président
Temer, sème le doute quant à la mise en œuvre du calendrier de
réformes dans le pays.
Le 8 novembre, le gouvernement indien a supprimé le statut
légal des cours des billets de banque à forte valeur nominale
(86 % des liquidités en circulation) avant de les remplacer par de
nouvelles coupures, dans l’intention de lutter contre l’argent noir
et la circulation de faux billets. Cette initiative, qui s’est soldée
22/11/16
Rendement des emprunts d’Etat japonais à 5 ans
Rendement des emprunts d’Etat japonais à 2 ans
Source : Bloomberg, au 1er décembre 2016
9
par une pénurie de liquidités dans l’économie, a mis un coup de
frein à de nombreuses transactions. La Reserve Bank of India
(RBI) a en effet été contrainte d’intervenir pour absorber l’excès
de liquidité bancaire en raison d’une flambée des dépôts du
secteur bancaire. Les répercussions économiques à court terme
engendrées par cette mesure devraient se traduire par une
baisse des dépenses discrétionnaires et de l’investissement.
Le marché de l’immobilier, qui permet historiquement de
conserver des biens non comptabilisés, pourrait lui aussi être
impacté. Le ralentissement de l’activité économique devrait
néanmoins être en grande partie gérable, et la croissance
entamera vraisemblablement un retour à la normale en 2018. À
moyen et long termes, cette mesure devrait en outre contribuer
à améliorer la transparence, accroître la conformité fiscale,
formaliser l’activité économique, accélérer l’inclusion financière
et favoriser le passage à l’économie numérique.
Nous continuons de privilégier les actifs
dits « risqués », la victoire électorale de
Trump confortant notre thématique de
« fin de l’austérité budgétaire »
La victoire de Donald Trump aux élections américaines renforce
les perspectives de politiques budgétaires favorables à la
croissance, qui devraient stimuler les pressions inflationnistes
dans une économie déjà soutenue par un marché du travail serré
et une hausse des salaires. Ce contexte conforte en outre notre
thématique de « fin de l’austérité budgétaire » au niveau mondial.
Avec une performance implicite à long terme des emprunts
d’État des pays développés encore faible, le maintien d’une
sous-pondération stratégique sur cette catégorie d’actifs garde,
10
à nos yeux, tout son sens. Néanmoins, nous reconnaissons
toujours que la normalisation des rendements obligataires devrait
être lente en raison de l’important phénomène de « stagnation
séculaire » et des déséquilibres entre l’offre et la demande,
tandis que la Fed devrait poursuivre avec son approche ultraprogressive.
Dans ce contexte marqué par la montée des pressions
inflationnistes et dont la croissance mondiale est soutenue
par une plus grande coordination des politiques budgétaires et
monétaires, nous continuons de privilégier la surpondération
d’un panier d’actifs dits risqués, composé d’actions (notamment
européennes et de certains pays émergents disposant de
fondamentaux macroéconomiques solides) ainsi que d’obligations
émergentes libellées en devise locale, dans le contexte d’un
portefeuille multi-actifs bien diversifié et dans une optique
stratégique à long terme. Parallèlement, nous avons revu à la
hausse notre exposition aux actions japonaises qui ont bénéficié
de la récente amélioration des statistiques économiques dans
le pays et de mesures budgétaires et monétaires proactives de
la part des autorités, ce qui nous conduit à surpondérer dans
l’ensemble les actions mondiales.
Graphiques économiques et de marché Données macroéconomiques
1. L’indice PMI manufacturier mondial s’inscrit en légère hausse,
la zone euro enregistrant la meilleure progression
2. Les statistiques économiques de la plupart des grandes régions
ont surpris à la hausse en novembre
Indice
75
60
45
30
15
0
-15
-30
-45
-60
-75
Jan 16
60
55
50
45
Jan 14
Juil 14
Jan 15
Juil 15
Indice PMI manufacturier mondial
Indice PMI manufacturier de la zone euro
Jan 16
Juil 16
Indice PMI manufacturier de la Chine
En milliers
350
300
250
200
150
100
50
0
11
Oct 16
4. La consommation américaine reste en bonne voie, et les ventes au
détail se sont récemment accélérées dans un contexte de confiance
élevée des consommateurs
En %, en glissement annuel,
moyenne mobile sur 3mois
5.0
12
13
14
15
16
Moyenne mobile sur 6 mois
5. Le secteur industriel de la zone euro qui avait ralenti récemment
a montré des signes de redressement
1
52
0
50
-1
48
-2
-3
46
-4
44
13
14
15
16
95
4.0
90
3.5
85
3.0
80
2.5
75
13
14
15
16
Ventes détail « core » (gauche)
Indice du sentiment des consommateurs
de l’Université du Michigan (droite)
En %, en glissement annuel
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
12
13
54
2
100
70
6. L’inflation de la zone euro devrait s’intensifier durant les prochains
mois sous l’effet de l’accélération de l’inflation du secteur de l’énergie
Indice, moyenne
mobile sur 6mois
En %, en glissement annuel,
moyenne mobile sur 6mois
3
Indice
4.5
2.0
Variation des emplois (hors agriculture) (en rythme annuel)
12
Juil 16
Indice de surprise économique de CitiGroup pour les États-Unis
Indice de surprise économique de CitiGroup pour pour la zone Euro
Indice de surprise économique de CitiGroup pour la Chine
Indice de surprise économique de CitiGroup pour le Japon
Indice PMI manufacturier ISM
des États-Unis
3. Le rapport sur l’emploi aux États-Unis a révélé la création de 161 000
nouveaux emplois non agricoles en octobre, avec des révisions à la
hausse des deux mois précédents
Avr 16
14
15
En %, en glissement annuel
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-5
-6
-7
16
Bénéfices industriels chinois (gauche)
Indice des prix à la production (droite)
Production industrielle zone euro, gauche
PMI manufacturier zone euro, droite
13
7. Les bénéfices industriels chinois ont bénéficié de l’assouplissement
de la déflation des prix à la production cette année
En %, en glissement annuel
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
12
13
14
15
8. La croissance annualisée de 2,2 % (en glissement trimestriel) du
Japon au T3 s’explique principalement par la vive contribution positive
des exportations nettes
En %, en glissement annuel
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-5
-6
-7
16
Contributions à la croissance du PIB réel japonais
%
(en glissement trimestriel, taux annuel corrigé des variations saisonnières)
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
Q3 15
Q4 15
Consommation privée
Exportations nettes
Consommation publique
Bénéfices industriels chinois (gauche)
Indice des prix à la production (droite)
Q1 16
Q2 16
Q3 16
Investissements fixes
Evolution des stocks
Graphiques économiques et de marché Marchés financiers
1. Les actions mondiales se sont appréciées en novembre, soutenues
par l’espoir d’une relance budgétaire de plus grande ampleur aux
États-Unis après la victoire de Trump
2. La victoire de Donald Trump aux élections américaines a permis
de propulser le S&P 500 à de nouveaux records en novembre...
Indice recalculé
(4 janv. 2016 = 100)
100
110
Rebasé à 100 en janv. 2016
115
110
100
105
100
90
95
90
85
Jan 16
Mar 16
MSCI AC World
Mai 16
Juil 16
MSCI World (DM)
Sep 16
80
Jan 16 Fev 16 Mars 16 Avr 16 Mai 16
S&P 500
Nikkei 225
FTSE 100
Nov 16
MSCI EM
3. ... tandis que les attentes d’une relance budgétaire aux États-Unis ont
stimulé les anticipations d’inflation à long terme aux États-Unis et dans
la zone euro...
4. ... ce qui a entrainé une pentification de la courbe de taux et soutenu
les perspectives de rentabilité à l’égard du secteur bancaire
Indice
275
%
3.5
250
3.0
2.5
225
2.0
200
1.5
1.0
12
Juin 16 Juil 16 Août 16
Euro STOXX 50
Shanghai Composite
Points de base
180
160
140
120
100
80
60
175
Jan-15 Avr-15 Juil-15 Oct-15 Jan-16 Avr-16 Juil-16 Oct-16
Indice des banques S&P500, gauche
Rendement des emprunts américains à 10 ans moins rendement à 2 ans, droite
13
14
15
16
Anticipations d’inflation aux États-Unis (5 ans/5 ans), éch. de gauche
Anticipations d’inflation dans la zone euro (5 ans/5 ans), éch. de gauche
Objectif d’inflation de la Fed et de la BCE
14
5. Le dollar américain a bondi en novembre en raison des anticipations
croissantes d’un relèvement de taux par la Fed en décembre
%
100
%
102
6. La livre turque a sous-performé les autres devises émergentes
en raison de l’apparition de nouveaux risques politiques et de la
détérioration des statistiques économiques
Rebasé à 100 au 1er janv. 2016
130
125
120
115
110
105
100
95
90
85
80
Jan 16
100
98
50
96
94
0
92
Mar 16
Mai 16
Juil 16
Sep 16
Nov 16
% de chance que la Fed relève son taux le 14 déc. 2016, gauche
Dollar américain (Indice DXY), droite
7. Les spreads des emprunts d’État italiens se sont récemment creusés
à l’approche du référendum sur la réforme constitutionnelle du mois
de décembre
Spread des emprunts à 10 ans
par rapport au Bund (pb)
250
1,000
100
500
50
0
%
12
10
8
6
4
2
0
-2
1,500
150
14
15
Espagne, gauche
16
Italie, gauche
Mai 16
Juil 16
Sep 16
Nov 16
Rouble russe
Réal brésilien
8. L’écart de valorisation entre les actions et les emprunts d’État des
pays développés n’a quasiment pas évolué depuis le début de l’année
Spreads des emprunts à 10 ans
par rapport au Bund (pb)
2,000
200
Mar 16
Rand sud-africain
Lire turque
Peso colombien
0
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
Ratio prévisionnel bénéfices/cours de l’indice MSCI World
moins rendement à 10 ans des TIPS américains
Moyenne
Grèce, droite
Sources : Bloomberg, HSBC Global Asset Management. Données à la clôture des marchés, le 30 novembre 2016.
Les résultats passés ne constituent en aucun cas une garantie des performances futures.
15
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