Séminaire MSH : « Sur le syncrétisme mythologique » (resp. M-Benedetta Collini, P. Auraix-Jonchière). Ce séminaire, qui s’ouvrira en mai 2011, devrait s’inscrire dans les programmes de la Maison des Sciences de l’Homme. Le présent séminaire envisage un travail autour de la notion de syncrétisme dans différentes disciplines, pour trouver des concepts et des méthodologies qui puissent se révéler opérationnels dans l’analyse littéraire des mythes. Journées prévues : 1. Le syncrétisme au carrefour des sciences humaines : 27 mai 2011 2. Le syncrétisme en littérature : parcours diachronie : 30septembre 2011 3. Le syncrétisme en littérature : le XIXe siècle, illustrations : 27 septembre 2011 4. Le syncrétisme en littérature : le XXe siècle, illustrations : 30 mars 2012 (Ce calendrier, provisoire, peut être conçu comme extensible.) La notion de syncrétisme demeure encore aujourd’hui très indéterminée ; le terme trouve son emploi principal dans le cadre de l’histoire et de la science des religions, pour lesquelles il indique un mélange d’éléments structurels, cultuels et doctrinaires (une anthologie des articles les plus représentatifs sur le syncrétisme dans l’histoire des religions se trouve dans Anita Maria LEOPOLD, Jeppe Sinding JENSEN (dir.), Syncretism in religion, New York, Routledge, 2004). Le concept s’est ensuite étendu à d’autres champs d’étude, et il est désormais habituellement employé dans la théologie, l’anthropologie, la philosophie, l’histoire de l’art et de la musique, contextes dans lesquels il reçoit parfois des connotations plutôt négatives. Avec le changement de domaine d’étude, le mot, assez imprécis dès ses origines, s’est élargi jusqu’à désigner synonymiquement la prédisposition de l’esprit humain à mélanger des concepts de provenance différente pour les faire fusionner en une nouvelle unité, à l’intérieur de laquelle on peut toutefois encore apercevoir les apports originaires. Dans son acception la plus vaste, il résume la structure de l’imaginaire dans laquelle les principes d’analogie et de similitude prévalent (coïncidant ainsi avec les “structures antiphrastiques” du “régime nocturne” de l’imaginaire identifiées par Gilbert DURAND, Les structures anthropologiques de l’Imaginaire. Introduction à l’archétypologie de l’Imaginaire, Paris, PUF, 1960). Pourtant le syncrétisme, tant comme terme technique que comme concept, n’a pas eu un grand succès dans les études littéraires : aucun texte spécifique ne s’occupe du syncrétisme en littérature, bien que le problème soit parfois évoqué dans les travaux de mythocritique ou dans des études spécifiques, souvent en concurrence avec la notion de coalescence proposée par Anne Geisler-Szmulewicz (Anne GEISLER-SZMULEWICZ, Le mythe de Pygmaglion au XIXe siècle. Pour une approche de la coalescence des mythes, Paris, Champion, 1999). Le séminaire se déroulera autour de trois axes de travail, qui pourraient coïncider avec trois demi-journées. Le premier se propose d’enquêter sur les différentes interprétations et utilisations du syncrétisme dans des disciplines des sciences humaines comme la science des religions, la philosophie, l’anthropologie, la sociologie, les arts plastiques ou la musique. Dans un second temps, la réflexion se concentrera sur la littérature, en deux temps : il s’agira d’abord d’envisager une recherche diachronique en s’attardant sur les époques qui connaissent le plus considérable essor de cette structure (Antiquité et Hellénisme, Renaissance, XIXe siècle, mais aussi la littérature francophone contemporaine) ; enfin, la dernière étape sera consacrée à des études de « cas » de syncrétisme mythologique au XIXe siècle, en portant une attention particulière aux raisons qui poussent les auteurs à avoir recours à ce procédé.