FMI : malgré un PIB en hausse, le Maroc doit faire face à de « gros risques à moyen terme » Dans son étude intitulée « Les pays arabes en transition : perspectives économiques et défis clés », le FMI prévoit à moyen terme une flambée des prix du pétrole ainsi qu’une forte volatilité des marchés financiers mondiaux pouvant ralentir la croissance marocaine. Selon les indicateurs macro-économiques étudiés, les partenaires commerciaux du Maroc pourraient connaître une baisse des exportations, des investissements directs étrangers et des envois de fonds qui affecteraient les comptes courants et budgétaires du Royaume. Une croissance inclusive pour réduire le chômage Pour ce qui est des facteurs internes, les élections législatives prévues en 2016 pourraient retarder les réformes structurelles engagées et par la même, contribuer à ce ralentissement de croissance pour le pays. Malgré des prévisions de croissance satisfaisantes pour 2015 (5%), le FMI tire la sonnette d’alarme car les facteurs ayant contribué à cette hausse risquent de ne pas être au rendez-vous pour l’année suivante. La production céréalière record et la progression de l’activité économique dans certains secteurs ont été à l’origine de ce résultat. En revanche, pour 2016, le FMI reste sur ses gardes à l’échelle internationale. Dans un environnement régional instable et pour se prémunir contre les risques externes, l’institution financière recommande au Maroc d’accélérer ses réformes structurelles visant à s’engager dans une « croissance inclusive » pouvant réduire le taux de chômage. Le Fonds monétaire préconise également d’améliorer le climat des affaires grâce à des mesures permettant de rehausser la compétitivité et d’encourager l’investissement. Malgré une baisse considérable du taux de chômage, passé de 13% en 2000 à 8,7% en 2015, le FMI rappelle que celui des jeunes reste élevé (20,5%). Par ailleurs, des efforts ont été consentis pour réduire le taux de pauvreté mais des efforts restent à faire en matière d’accès à la santé et d’égalité des sexes. Pour se prémunir contre les risques externes et internes, le FMI a établi ces recommandations relatives au Maroc mais également des recommandations mondiales compte-tenu d’une conjoncture économique mondiale difficile. Une mise en garde mondiale Dans son rapport, l’institution monétaire dévoile ses prévisions économiques mondiales, indiquant que la croissance mondiale (3,1 %) serait plus faible cette année que la précédente, 1/2 FMI : malgré un PIB en hausse, le Maroc doit faire face à de « gros risques à moyen terme » et ne connaîtrait qu’une légère accélération à 3,6 % en 2016. Selon Mme Lagarde, les trois ingrédients essentiels pour rehausser la croissance consistent à « gérer les transitions économiques », « prendre en compte les retombées financières » et « promouvoir la coopération internationale ». En ce qui concerne la gestion des transitions économiques, le FMI conseille aux pays de soutenir la demande, d’assurer la stabilité financière, de réaliser des réformes structurelles et d’optimiser spécifiquement les politiques. Deuxièmement, le FMI demande aux pays de prévenir les retombées financières qui devront être en quelque sorte maîtrisées. Pour cela, les banques centrales des pays avancés devraient prendre dûment en compte les retombées que risquent d’avoir leurs décisions. Quant aux pays émergents, ils devraient quant à eux s’efforcer de maîtriser fermement l’envolée du surendettement et des engagements extérieurs des entreprises. Enfin, la troisième recommandation consiste à promouvoir la coopération internationale. Compte tenu de la dimension mondiale des enjeux, le fonds considère cette coopération comme «indispensable». En effet, lors de la présentation du rapport, Madame Lagarde a insisté sur la dimension mondiale et la responsabilité des pays allant des retombées économiques aux crises des réfugiés, sans oublier le développement climatique car « aucu n pays ne peut faire cavalier seul », a-t-elle poursuivi. 2/2