de Matt Hartley, mise en scène Eva Provence DISTRIBUTION Mise en scène : Eva Provence Co-direction d’acteurs : Michel Grand Comédiens : ACTE I Eve Anne Jade - Cassie / Eva Provence - Joanne / Maxime Dambrin - Colin ACTE II Margot Luciarte - Lauren / Sarah Pasquier - Jessica / Antoine Sarrazin -Tom / Clovis Fouin - Jack ACTE III Céline Martin-Sisteron - Amy / Franck Andrieux - Terry Traduction : Séverine Magois (éditions Théâtrales) Scénographie & illustrations : Juliette Minchin Lumière : Roman Mesroua Vidéo : Inès Sieulle Création musicale : Pierre Jouan Traduite par Séverine Magois avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, pièce lauréate 2013 des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre, Brûler des voitures est publiée aux éditions Théâtrales. Elle obtient en 2014 l'Aide à la création du Centre national du Théâtre. La pièce n'a encore jamais été mise en scène ni en Angleterre, ni en France. La bourse d’aide au montage de la pièce est attribuée à Eva Provence. Résumé Matt Hartley met en scène trois tranches de vie, comme trois huis clos, qui s’enchaînent et s’enchevêtrent sans jamais se rencontrer. Pourtant, les situations inquiétantes traversées par les personnages les unissent malgré leurs différences et accentuent la fragilité de leurs existences. A travers ces trois tableaux, l’auteur dépeint une société sans idéal, malade et absurde où les personnages, en perte de vitalité, s’abiment. L’irruption de l’inattendu ébranle ces destins trop prévisibles. Face aux turpitudes de la vie les personnages s’accrochent à leur propre vérité souvent illusoire et dangereuse. Seule la jeune réfugiée, à la destinée encore vierge, crie l’espérance et le désir de vivre. L’orchidée saura-t-elle s’échapper de ses fers, se dépêtrer de la fange dans laquelle elle s’est éclose et qui la colle ? Au sein d’une vision en triptyque de notre société, la loi du plus fort semble imposer sa domination face à une démocratie en perte d’horizon, dont l’essence est frelatée par les bons sentiments. Formée aux lettres et au théâtre en hypokhâgne et khâgne au Lycée Fénelon à Paris, aux Ateliers Blanche Salant et Paul Weaver, à la Susan Batson Studio à New York et au cours Héros Limite dirigé par Chloé Dabert et Sébastien Eveno, Eva co-écrit avec Pierre Jouan le s p e c t a c l e C o m m e n t j ’a i regardé le derrière de mon oeil et le met en scène dans le cadre d’une carte blanche avec les promotions 2015 et 2016 du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Pianiste formée au Conservatoire Hector-Berlioz, Eva joue et chante. Passée par Libération et Le Figaro, où elle publie plusieurs articles culturels, elle aime écrire. Elle travaille actuellement sur l’écriture de la prochaine création de la compagnie Hématome: Junkspace, librement inspirée de l’essai de l’architecte, Rem Koolhaas. DOSSIER DE PRESSE La jeune et talentueuse exploratrice Eva Provence part à la conquête de producteurs Explorer des images jusqu’à la scène Au printemps dernier, nous vous présentions la jeune Eva Provence Benson, mais n’y reste pas. La mise en scène l’attire particulièrement : et son projet ambitieux : créer la première mondiale de Brûler des « J’aime beaucoup entreprendre et le faire concrètement. On voitures du dramaturge anglais Matt Hartley ! Soutenue par Michel apprend en faisant. C’est pourquoi je n’ai fait qu’un an à l’école Grand, Laura Benson, Sophie Loucachevsky, Hervé van der Meulen Blanche Salan. Je voulais et j’aime le terrain. » Elle part aux États-Unis ou encore Matt Harley lui-même, elle vient d’achever fructueusement pour y tourner quelques courts-métrages et suivre les cours de sa campagne de financements pour la scénographie finale du Susan Batson dont la méthode est proche de l’Actors Studio ; elle se spectacle. Rien ne semble pouvoir l’arrêter : elle s’apprête lie alors d’amitié avec le photographe Daniele Duella qui, encore dorénavant à entrer en résidence, le 26 septembre prochain, au aujourd’hui, accompagne ses projets. CENTQUATRE Paris. Portrait d’une exploratrice courageuse. Mise à jour : 20 septembre 2016. Découvrez d'autres articles sur ce sujet sur www.professionspectacle.com | 1 La jeune et talentueuse exploratrice Eva Provence part à la conquête de producteurs En 2011, elle intègre l’atelier Blanche Salant, où enseigne Laura À son retour en France, en 2014, elle intègre l’atelier Chloé Dabert. Des idées jaillissent constamment en elle, ainsi qu’une envie irrésistible de mettre en scène des images qu’elle aime. Elle rencontre fortuitement un vieil ami de lycée, Pierre Jouan : « On s’est revu et on a écrit Comment j’ai regardé le derrière de mon œil en moins de trois mois. » Œuvre hybride et expérimentale, cette pièce présente sept tableaux sur le rêve, conçus autour d’un lieu Franco-américaine, avec des origines norvégiennes que soulignent spécifique, un grand salon rond privé, tapissé de masques vénitiens : les traits de son visage et la blondeur de sa chevelure, Eva Provence « On a écrit quelque chose d’un peu décadent et de léger, est née et a grandi à Paris. Sa formation artistique croise la danse, le complètement adapté à cette pièce ». Douze acteurs sur scène, dont piano et le chant, avant de rencontrer, en classes préparatoires à Bertrand Burgalat et Bertrand de Roffignac en maître de cérémonie Fénelon, le théâtre. Elle abandonne tout pour se consacrer à cet « art e affublé d’un costume du XIX siècle. total ». Eva Provence évoque cette aventure comme une étape importante dans l’apprentissage de son métier de metteur en scène : « Ça m’a beaucoup aidé de tout construire, d’éprouver comment les choses se On n’avait jamais créé ensemble : je suis jeune et il a l’expérience. passent. L’enjeu n’était pas que ce soit une forme finie, mais au C’est ce qui fonctionne bien dans notre duo... nous n’avons jamais été contraire un lieu d’exploration continuelle. » La jeune artiste éprouve en désaccord ! » La scénographe Juliette Minchin, diplômée de le besoin de mettre sur pied une véritable pièce. l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, rejoint De Michel Grand à Matt Hartley : l’enthousiasme conquérant Deux rencontres déterminantes marquent cette année 2014 et lui permettent d’envisager ce nouveau projet : le comédien Michel Grand, « celui avec qui j’aime le plus travailler » ; Brûler des voitures du dramaturge britannique Matt Hartley. Une personne et un texte. L’évidence d’un horizon à explorer. Le texte ne suscite pourtant pas immédiatement son enthousiasme : « Au début, je le trouvais étrange, abrupt et presque trop quotidien. Au fur et à mesure que j’ai travaillé le texte, j’en ai perçu la force dramaturgique, éprouvant l’envie de l’explorer autrement. » Elle casse la dimension trop quotidienne, en ne laissant rien au hasard. À regarder sa présentation du 30 mars dernier, on perçoit qu’aucune parole prononcée n’est désormais anodine. « Derrière le quotidien, qui est finalement le piège de cette pièce, il y a tout l’énigmatique : le quotidien disparaît dans la dimension de tragédie contemporaine que j’essaie d’insuffler. » Matt Hartley Eva Provence crée la compagnie Hématome au début de l’été 2015 et demande à Michel Grand de l’accompagner dans son projet : « a u s s i t ô t l ’a v e n t u r e . D e s e p t e m b r e à d é c e m b r e , i l s prennent le temps d’auditionner près d’une cinquantaine de comédiens pour les neuf rôles que contient la pièce. Le casting commence concrètement le travail de mise en scène : « Nous avons pris notre temps, afin que le choix de chaque comédien soit une direction claire pour notre pièce. Ce texte a suscité l’enthousiasme de tous les comédiens sans exception ! » Parmi les comédiens : Franck Andrieux, Margot Luciarte, Cédric Zimmerlin, Sarah Pasquier, Antoine Sarrazin et Eve Anne Jade. Après un travail de trois semaines en janvier, à l’issue duquel ils la perte d’horizon de la génération Y, dont le dramaturge fait partie. tournent leur bande- annonce, la jeune compagnie présente une humour qui s’estompe progressivement pour laisser jaillir l’horreur mise en espace au LB Studio, le 16 février 2016, en présence de la dans sa plus banale cruauté – comme une preuve par l’absurde des traductrice Séverine Magois et de la metteuse en scène Sophie théories de Hannah Arendt. Ce quotidien écrasant se fond Loucachevsky. Le dramaturge Matt Hartley, qui y assistait lui-même à effectivement dans cette « tragédie contemporaine » désirée par la cette présentation par Skype, nous confie : « C’est vivant et osé. metteuse en scène, jusqu’à l’infime lueur, une « épave de la lumière » Autant de dimensions que j’embrasse avec grand plaisir ! » – pour reprendre une expression chère à Léon Bloy – que nous ne Au cœur du drame de la génération Y Les 29 et 30 mars, Eva Provence et Michel Grand présentent une Cette génération ne reconnaît aucune croyance ; c’est parce qu’il n’y a pas de sens qu’ils ont recours à quelque chose d’addictif, de la drogue à la violence. » La maturité d’Eva Provence, portée par les conseils de Michel Grand, est palpable dans l’évolution des trois actes de la pièce : elle porte l’évolution tragique à travers l’humour du dramaturge anglais, dévoilerons pas. Appel aux producteurs pour une création mondiale version de 40mn au studio Laura Benson de Montreuil. Nous Après deux semaines de travail en juin et une campagne de sommes aussitôt frappés par la qualité du travail proposé par cette financement participatif réussie concernant la scénographie finale du jeune artiste de 24 ans. Autour d’un fait divers, la mort d’un garçon spectacle, Eva Provence et sa troupe s’apprêtent à entrer en renversé par une voiture qui aussitôt prend la fuite, trois actes se résidence au CENTQUATRE Paris, le 26 septembre prochain. Rien ne referment systématiquement sur le couple, dans l’intimité semble lui résister. Les appuis ne manquent pas : outre Matt Hartley bouleversée par un extérieur hors-cadre, qui n’existe que par les et les personnes déjà mentionnées, Eva Provence a reçu le soutien intéressants effets esquissés par le metteur en scène : « Au cœur de de Hervé van der Meulen et de Sophie Loucachevsky. la sclérose de la société contemporaine, dans laquelle les milieux ne se rencontrent pas sinon par un fait divers indirect, Matt Hartley décrit Que peut-elle désirer de plus ? « Nous recherchons des producteurs et des programmateurs, afin que la pièce puisse être jouée dès l’automne prochain. Si nous avons plusieurs pistes sérieuses, notamment dans le nord de la France, nous avons néanmoins besoin de soutiens concrets pour nous permettre d’aller au bout. » Son exploration attend encore des producteurs courageux et soucieux de soutenir une jeune artiste prometteuse, pour atteindre la scène. Eva Provence s’enthousiasme : « La pièce n’a jamais été jouée, même pas en Angleterre... Il s’agit donc d’une création mondiale ! » Un honneur et une exigence pour cette exploratrice talentueuse. Pierre MONASTIER Lire – Matt HARTLEY, Brûler des voitures, trad. Séverine Magois, Éditions Théâtrales, 2013, 112 p., 14€. Contact : brulerdesvoitures.hematome -@- gmail.com. Télécharger le Découvrez d'autres articles sur ce sujet sur www.professionspectacle.com | 6 Matthew Hartley ou l’art d’embrasser les réalités les plus diverses 2) Quels sont vos thèmes de prédilection ? Comment notre environnement influence notre comportement. Et parce que je suis Britannique – les classes sociales. 3) Quelle est la problématique majeure qui vous habite en ce Né en 1980, Matt Hartley grandit au nord de l’Angleterre, dans les environs de Sheffield. Après des études de théâtre à l’université de Hull, il se forme à l’écriture dramatique au Royal Court de Londres. Auteur de près d’une vingtaine de pièces de théâtre, il s’est vu décerné plusieurs prix, dont celui Bruntwood consacré aux jeunes auteurs, pour 65 Miles. Nous l’avons interviewé alors que sa pièce Burning Cars s’apprête à être créée en France – une première mondiale – par Eva Provence et sa jeune compagnie Hématome. 1) Comment êtes-vous arrivé au théâtre et quelles furent vos influences ? En étudiant le théâtre à l’Université, j’ai découvert que j’aimais beaucoup de nouvelles pièces et l’art de la narration théâtrale. Je fus moment ? L’isolement et l’inégalité. 4) Quel est votre processus d’écriture ? Je n’ai pas de processus strict : une idée initiale, un premier jet approximatif, enfin de nombreuses réécritures. 5) En 2011, vous avez travaillé pour la Royal Shakespeare Company : 400 après sa mort, que peut encore nous apporter William Shakespeare ? Embrasser le langage, l’imagination et la notion d’échelle dans notre travail. influencé par une vague de dramaturges britanniques 6) Quels liens personnels et professionnels entretenez-vous avec la contemporains tels que David Grieg, Gregory Burke, Simon France ? Stephens et Anthony Neilson, ainsi que de grands modernes comme Miller et Ayckbourn. Je continue également d’être influencé par mes pairs : des écrivains comme Alice Birch, Alistair McDowell, Sam Holcroft et Lucy Kirkwood. Je ne parle pas français. J’aurais aimé, j’en veux à mon professeur. Sinon, mes rapports avec la France passent principalement par le dur travail et l’esprit tenace de Séverine Magois ; Découvrez d'autres articles sur ce sujet sur www.professionspectacle.com | 1 10) Quels conseils lui donneriez-vous ? Matthew Hartley ou l’art d’embrasser les réalités les plus diverses Embrasser humour et humanité. elle a été un immense soutien, autant pour moi que pour les pièces (Remerciements à Adrienne de la Fuente pour l’aide à la traduction) que j’ai écrites. 7) Dans Burning cars, vous mêlez étroitement l’humour et l’horreur dans le quotidien de vos personnages : pourquoi une telle association ? Parce que, du point de vue de la dramaturgie, ils forment une paire parfaite. Les gens, dans des circonstances extrêmes, agissent de la plus étrange des manières. 8) La pièce n’a jamais été mise en scène à ce jour : qu’est-ce que vous éprouvez à l’idée que la création mondiale ait lieu outreManche ? Ça me fait plaisir ! Je me réjouis qu’elle ait trouvé une audience avec laquelle elle résonne. 9) Vous avez pu voir une étape du travail en cours mené par la jeune Eva Provence : qu’en pensez-vous ? J’ai vu des extraits. C’est vivant et osé. Autant de dimensions que j’embrasse avec grand plaisir. Critique Matt HARTLEY, Brûler des voitures, trad. Séverine Magois, Éditions Théâtrales, 2013, 112 p., 14€. Propos recueillis par Pierre MONASTIER Découvrez d'autres articles sur ce sujet sur www.professionspectacle.com | 3