Procédure et annonce du diagnostic

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TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE
EVALUATION ET ANNONCE DU
DIAGNOSTIC
...
Dr Vincent KRIEGER, PH
Mme Charlotte SOUMET-LEMAN, psychologue
Service de Psychiatrie Adulte du Pr JOUVENT
Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière
Le 07/03/2013
SOMMAIRE
 Introduction
 Critères diagnostiques
 ADI-R
 ADOS
 Évaluations complémentaires
 Annonce du diagnostic
 Conclusion
INTRODUCTION
Troubles envahissants du
développement selon la CIM-10
 Autisme
infantile
 Autisme atypique
 Trouble désintégratif de l’enfance
 Syndrome d’Asperger
 Trouble envahissant du développement non
spécifié
Autisme infantile

Développement anormal ou altéré manifeste avant
l’âge de trois ans

Perturbation caractéristique du fonctionnement
dans les trois domaines psychopathologiques
caractéristiques :

Interactions sociales réciproques

Communication

Comportement (restreint, stéréotypé et répétitif)
Autisme atypique

Diffère de l’autisme infantile :
-
Age de survenue
- Ne remplit pas l’ensemble des trois groupes de
critères d’un autisme infantile
Syndrome de Rett

Décrit par Andreas Rett en 1966
 Touche les jeune filles
 Mouvements anormaux des mains
 Développement précoce normal
 Réduction de la croissance du périmètre crânien
 Syndrome autistique en âge préscolaire

Pronostic variable (mais mauvais en règle générale)

Gène identifié (MECP2)
Trouble désintégratif de l’enfance

Relativement rare

Premières descriptions en 1908 d’enfants régressant de
façon importante vers l’âge de 2 ans

Tableau d’autisme complet plus tardif (3 à 10 ans)

Aboutit à un tableau d’autisme plus sévère

Probable étiologie génétique
TED-NOS
Recouvre des troubles ressemblant à l’autisme
 Définition par défaut
 La personne doit présenter des anomalies des
interactions sociales
 Et une anomalie dans au moins l’une des deux autres
dimensions autistique (communication ou
comportement répétitif)
 Trouble le plus fréquent

CRITERES DIAGNOSTIQUES
DSM-V

Arrêt de la distinction entre les différentes
catégories

Définition plus dimensionnelle des « troubles du
spectre autistique »

Inclus un gradient de sévérité du trouble
Trouble du spectre autistique

Doit présenter les critères A, B, C et D :

A. Déficits persistants dans la communication et l'interaction sociale sans égard
au contexte, non justifiés par des retards de développement généraux, se
manifestant par la présence des trois éléments suivants :

1. Incapacités de réciprocité sociale ou émotionnelle ; depuis une démarche sociale anormale
jusqu'à l'inaptitude à initier l'interaction sociale, en passant par l'incapacité à entretenir une
conversation avec autrui en raison du manque d'intérêt, d'émotions, d'affect et de réaction.

2. Comportements de communication non verbaux utilisés pour l'interaction sociale déficients ;
depuis des communications verbales et non verbales mal intégrées jusqu'à l'anormalité du
contact visuel et du langage corporel, en passant par l'incapacité à comprendre et à utiliser les
comportements de communication non verbale et au manque total d'expression faciale ou de
gestes pertinents.

3. Incapacité à établir et à entretenir des relations avec les pairs correspondant au niveau du
développement (outre les relations avec les soignants) ; difficultés à adapter son
comportement à différents contextes sociaux, difficultés à partager un jeu imaginatif et à se
faire des amis, absence manifeste d'intérêt pour autrui.
Trouble du spectre autistique (2)

B. Modèles de comportement, activités ou intérêts restreints et répétitifs,
caractérisés par au moins deux des éléments suivants :

1. Discours, utilisation d'objets ou mouvements moteurs stéréotypés ou répétitifs (notamment,
stéréotypies motrices, écholalie, utilisation répétitive des objets ou usage de phrases
idiosyncrasiques).

2. Attachement excessif à des routines, modèles de comportement verbal et non verbal ritualisés
ou résistance excessive au changement (notamment rituels moteurs, insistance à suivre le même
trajet ou à manger les mêmes aliments, questionnement répétitif ou détresse extrême face à de
petits changements).

3. Intérêts très restreints, à tendance fixative, anormaux quant à l'intensité et à la concentration
(notamment un attachement marqué ou une préoccupation à l'égard d'objets inhabituels, intérêts
excessivement circonscrits ou empreints de persévérance).

4. Hyper- ou hypo-réactivité à des stimuli sensoriels ou intérêt inhabituel envers des éléments
sensoriels de l'environnement (notamment une indifférence apparente à la douleur, à la chaleur
ou au froid, réponse négative à des sons ou à des textures donnés, le geste de renifler ou de
toucher de façon excessive des objets, fascination pour les lumières ou les objets qui tournent).
Trouble du spectre autistique (3)

C. Les symptômes doivent être présents depuis la petite enfance (mais il
est possible qu'ils se manifestent pleinement seulement au moment où
les demandes sociales dépassent les capacités limitées)

D. Les symptômes mis ensemble limitent et altèrent le fonctionnement
quotidien
Niveaux de gravité du TSA
Niveau de gravité du TSA
Communication sociale
Intérêts restreints et comportements répétitifs
Niveau 3
Nécessite un soutien
très substantiel
Des déficits graves dans les compétences verbales et
non verbales de communication
sociale atteignent sévèrement le fonctionnement;
initiation très limitée des interactions sociales et
réponse minimale
aux avances sociales d'autrui.
Des préoccupations, des rituels fixés et/ou des
comportements répétitifs nuisent considérablement au
fonctionnement à tous les égards. Détresse marquée
lorsque les rituels ou les routines sont perturbés; très
difficile de rediriger des intérêts fixés et le cas
échéant, la personne y retourne rapidement.
Niveau 2
Nécessite un soutien
substantiel
Déficits marqués dans les compétences verbales et
non verbales de communication
sociale; altérations sociales manifestes, en dépit des
mesures de soutien mises en place; initiation limitée
des interactions sociales et réponse réduite ou
anormale aux avances sociales d'autrui.
Les comportements restreints et répétitifs et/ou les
préoccupations ou les intérêts fixés se manifestent
assez souvent pour être remarqués par un
observateur extérieur et pour perturber le
fonctionnement dans une variété de contextes. La
détresse et la frustration se manifestent lorsque les
comportements restreints et répétitifs sont
interrompus; il est difficile de rediriger les intérêts
fixés
Niveau 1
Nécessite un soutien
Sans soutien, les déficits de la communication sociale
causent des incapacités manifestes. Difficulté à
initier des interactions sociales et manifestation
d'exemples concrets de réponses atypiques ou
vaines aux avances sociales d'autrui. Apparent
manque d'intérêt à l'égard des interactions sociales.
Les rituels et comportements restreints et répétitifs
nuisent considérablement au fonctionnement dans un
ou plusieurs contextes. Résistance aux tentatives
d'autrui de mettre fin aux comportements restreints et
répétitifs ou à la redirection d'intérêts fixés.
Evaluation diagnostique

Au CDEAA, hôpital de jour

J1 : évaluation clinique et dépistage (IDE, psychologue,
psychiatre)

J2 : évaluation approfondie (ADI-R, ADOS, WAIS…)

J3 : évaluations cliniques complémentaires (Vineland,
Com-voor, EPOCAA, AAPEP, AAA …)

Restitution
Histoire des troubles

Histoire:
 Familiale
 Neurodéveloppementale
 Troubles du comportement
 Apprentissages et scolarité
 Traitement et interventions thérapeutiques

Crucial pour le diagnostic et les diagnostics différentiels

Moyens d’obtention
 Entretien clinique
 Vidéos/Photographies
 Comptes-rendus précédents
ADI-R

Entretien semi-structuré s’adressant aux parents

93 items répartis en 6 sections







Informations générales
Histoire du développement précoce
Communication et langage
Développement social et jeu
Intérêts et comportements inhabituels
Difficultés non spécifiques, aptitudes inhabituelles, questions
complémentaires
Génère un diagnostic CIM-10/DSM-IV
ADI-R

Deux algorithmes


Algorithme diagnostic
Algorithme actuel

Perd de sa pertinence à l’âge adulte (biais de mémoire, enjeu
d’un souvenir de bonne qualité)

A confronter au diagnostic clinique (vérification du
diagnostic, intérêt de recueil d’information)

Problème de « sur-diagnostic » avec les personnes
présentant un retard mental profond
ADOS

Entretien semi structuré avec la personne pour
évaluer:
- la communication
- l’interaction sociale
- les comportements stéréotypés et intérêts restreints
- l’utilisation imaginative du matériel

Constitué d’activités standardisées permettant
d’observer les comportements importants pour le
diagnostic
ADOS

4 modules interdépendants selon le niveau de
développement et de langage expressif de la
personne

Modules 1 et 2 : Sujet en mouvement

Modules 3 et 4 : Sujet au bureau et échanges
verbaux nécessaires
WAIS-IV

Evaluation de l’efficience intellectuelle globale

4 indices : ICV, IRP, IMT, IVT

Eléments complémentaires concernant les capacités
d’intelligence sociale (Subtest compréhension)

Participe au diagnostic différentiel
EVALUATIONS COMPLEMENTAIRES
VINELAND

Evaluation multidimensionnelle

Âge de développement concernant





la communication
La socialisation
L’autonomie
La motricité
Fait ressortir les points forts et les points faibles de la personne dans
chacun des domaines et adapter les nouvelles acquisitions possibles à
envisager
EVALUATIONS COMPLEMENTAIRES
COM-VOOR

Vise à évaluer le niveau de communication réceptive de
la personne avec autisme.

Accés aux compétences de représentation

Recommandations sur la mise au point d’un
programme de communication augmentative ou
alternative.
EVALUATIONS COMPLEMENTAIRES
EPOCAA

Évaluation qualitative et quantitative des comportements
problèmes chez l’adulte avec autisme dans son environnement
quotidien.

13 domaines comportementaux en 198 items.

Adapter et mesurer en continu les modalités d’accompagnement
EVALUATIONS COMPLEMENTAIRES
AAPEP

S’adresse à des personnes autistes présentant un retard mental
modéré à sévère.

Evalue les compétences nécessaires à un fonctionnement
harmonieux en communauté (compétences et comportement
professionnel, communication fonctionnelle, comportement
interpersonnel, autonomie)

Résultats combinant l’observation directe, l’apport des parents et
des professionnels accompagnant la personne

Vise à l’élaboration d’un programme individualisé.
ANNONCE DU DIAGNOSTIC

Information


De la personne concernée
De la famille
Problèmes de compréhension de la personne et de
son entourage
 Dynamique familiale et environnementale à prendre
en compte :
 Conflits familiaux (séparations)
 Institutions
 Précarité du suivi médical

ANNONCE DU DIAGNOSTIC
 Information
la plus objective possible
(difficultés, compétences, avancées des
connaissances)
 Repérer les enjeux
du diagnostic dans la
famille (culpabilité, fratries)
 Inciter à
adapter le milieu de vie et
l’accompagnement social
CONCLUSION

L’autisme est une catégorie diagnostique « récente »
dont les critères évoluent

Le diagnostic à l’âge adulte nécessite une
observation clinique de la personne concernée mais
aussi une enquête vie entière
CONCLUSION

Nécessité de confronter les outils standardisés à la
clinique

L’annonce du diagnostic commence dès la première
consultation

Restitution objective prenant en compte les enjeux
du diagnostic
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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