Les accents, tréma et cédille

publicité
Les accents, tréma et cédille
Objectif : Comprendre ce que signifie l’accentuation (accents, cédille, tréma) : c ‘est un
signe graphique qui sert, soit à indiquer des différences dans la prononciation des voyelles,
soit à distinguer deux mots d’écriture identique.
1. Les accents
On ne met pas d'accent sur une voyelle suivie d'une consonne doublée ou d'un
«x»:
- essayer, exigence.
Les mots commençant par des- ne prennent pas d'accent sur le « e » de ce
préfixe quand le mot qui sert à les construire commence par un « s » puisqu’il y
a doublement de consonne.
Ex : desserrer, dessaler, dessouder...
mais : désespérer, désherber, désaltérer, désaffecter, déshonorer...
Exceptions :
- châsse, châssis,
- que je crûsse (imparfait du subjonctif du verbe croître).
Exemples de mots ne prenant pas d'accent, y compris ceux dont le radical en
prend un :
- appas (pluriel de appât), assener (mais tu assènes) ;
- bateau, Benelux, boiter (synonyme de claudiquer, ne pas confondre avec une
boîte), boiteux ;
- ça (de cela), chalet, chapeau (mais château), chapitre (mais épître), cime,
Clemenceau, cote (synonyme de cotation), coteau (mais la côte) ;
- diesel, diffamer (mais infâme), drolatique (mais drôle) ;
- express (mais faire exprès) ;
- fantomatique (mais fantôme), fibrome, futaie (mais vin vielli en fût) ;
- gaiement, gaieté (gaîté ne se dit plus), gaine, gangrener (mais la
gangrène), gnome, goitre, gracier, gracieux, gracile (mais la grâce et la
disgrâce) ;
- hache, havre (mais hâve) ;
- indu (mais indûment), infamant, infamie (mais infâme) ;
- à jeun (mais jeûner et le jeûne), jeune (de jeunesse),
- mat (terme du jeu d’échecs, mais le mât d'un bateau), moelle, moelleux,
moellon (mais poêle, poêlon) ;
- Nigeria ;
- psychiatre ;
- racler (mais bâcler), ratisser (mais râteau, râtelier), receler (mais il recèle),
reclus, repartie (réponse), revolver, ruche ;
- sur (aigre), surir, symptomatique (mais symptôme), syndrome ;
- tache (souillure), tatillon (mais tâter) ;
- Venezuela, Vietnam, vilenie ;
- zone...
2. L'accent aigu
L'accent aigu ne peut se mettre que sur la voyelle « e ».
- café, féerie, musée...
- goéland, goélette, goémon, poésie, israélien...
3. L'accent circonflexe
a. Règle générale
L'accent circonflexe peut se placer sur toutes les voyelles sauf le « y ».
- noirâtre, tempête, abîme, dôme, flûte...
b. L'accent circonflexe indique souvent la disparition d'un « e » ou plus souvent
d'un « s »
- âge s'écrivait autrefois eage ;
- tête s'écrivait autrefois teste ;
- forêt, forestier ;
- vêtement, vestimentaire ;
- hôpital, hospitalier ;
- fenêtre, défenestrer.
c. Il coiffe les voyelles de certains mots afin d'éviter une confusion
- la tâche (travail) à distinguer de la tache (salissure) ;
- crû (participe passé de croître) à distinguer de cru (verbe croire et adjectif) ;
- dû (adjectif, du verbe devoir) à distinguer de l'article du (contraction de « de le ») ; il ne
prend un accent circonflexe qu'au masculin singulier (due, dues et dus) ;
- mûr (adjectif) à distinguer de mur (substantif) ;
- sûr (adjectif = certain) à distinguer de sur (préposition et adjectif signifiant aigre).
d. Autres cas
- le « o » des pronoms possessifs : le nôtre et le vôtre (à distinguer des adjectifs
possessifs : notre et votre) ;
- le « i » des verbes en -aître et -oître, lorsque le « i » est suivi d'un « t » : il disparaît, il
croît...
Egalement : je croîs (verbe croître) pour le différencier de je crois (verbe croire).
- le « i » de 3 mots en -ître : bélître, huître, épître.
- le « a » du suffixe -âtre, marquant la dépréciation : grisâtre, douceâtre...
- mais pas sur -iatre : pédiatre, psychiatre.
- les voyelles de certaines terminaisons verbales : nous saisîmes, nous reçûmes, vous
chantâtes, qu'il chantât, qu'il eût chanté, il fût venu...
Attention : Dans certains cas, le tréma l’emporte sur l'accent circonflexe : nous haïmes,
qu'il haï.
4. L'accent grave
a. Règle générale
L'accent grave ne peut se mettre que sur le « a » et le « u » pour éviter la confusion entre
deux mots, et sur le « e » pour en préciser la prononciation.
b. Sur le « a » et le « u »
Il ne change pas la prononciation.
- à = préposition, à distinguer de a = forme du verbe avoir ;
- çà = adverbe, à distinguer de ça = pronom démonstratif ;
- là = adverbe, à distinguer de la = article ou pronom ;
- deçà, delà, holà, voilà ;
- déjà ;
- où = pronom relatif ou adverbe de lieu, à distinguer de ou =conjonction de coordination.
c. Sur le « e »
- règlement, mais réglementation, réglementer et réglementaire.
Lorsque l'accent grave apparaît en fin de mot, le mot est terminé par « s » :
- après, près, exprès, auprès, très...
- abcès, procès, excès, succès, congrès, progrès...
- dès = préposition (à distinguer de des = article).
Il apparaît en milieu de mot quand la voyelle de la syllabe suivante est un « e » muet :
- mystère, enlèvement...
- trèfle, lèpre...
5. Le tréma
Le tréma est un signe que l'on place au-dessus des voyelles « e », « i », « u »,
pour indiquer que la voyelle qui les précède immédiatement doit être prononcée
séparément.
a. Sur le « e »
- aiguë, ambiguë, exiguë, contiguë, ciguë, canoë, Israël, Noël...
Exceptions : goéland, goélette, goémon, moelle, poêle, poème, poésie, israélien...
b. Sur le « i »
- ambiguïté, exiguïté, aïeul, faïence, égoïste, haïr, maïs, ouïe, inouï, coïncider, coïnculpé...
Exceptions : coincer, Saigon, séquoia, Hanoi, oui, ouistiti, éblouir...
c. Sur le « u »
- Saül, Esaü.
6. La cédille
La cédille se place sous le « c » uniquement devant les voyelles « a », « o » et
« u » pour former le son « se ».
- maçon, façade, déçu.
Exception : douceâtre.
L’essentiel
Les accents, le tréma et la cédille sont des signes graphiques qui servent à noter
des différences de prononciation des voyelles ou d’une consonne ou qui
permettent de distinguer deux mots d’écriture identique mais de sens différent.
L’accent aigu n’existe que sur la voyelle « e ».
L’accent grave peut être positionné sur toutes les voyelles sauf le « y ».
L’accent circonflexe apparaît sur un mot dont une lettre a disparu : forestier > forêt.
Les trémas se placent sur les voyelles « e », « i », « u », lorsqu’elles sont
précédées d’une autre voyelle ; ils permettent de savoir que les deux voyelles
concernées doivent être prononcées séparément.
La cédille se place sous la consonne « c » lorsqu’elle est placée devant « a »,
« o », « u » ; elle est destinée à signaler que la syllabe doit se prononcer avec le
son « se ».
Téléchargement