ESSI1 – Fiche électronique : Méthode des mailles - Explication et justification du dipôle de Thévenin pour les circuits linéaires (Jean-Paul Stromboni, 1999) Méthode des mailles pour la mise en équation des circuits linéaires. Vérification du théorème de Thévenin Introduction Dans une branche linéaire d’un circuit électronique, la relation entre courant i et tension v est donnée par : v e r i . Pour un réseau électronique linéaire constitué de B branches et N noeuds organisés en M mailles dépendantes, la relation courant tension dans une branche quelconque du réseau est linéaire également, qu’elle soit exprimée avec les composants eL , rL de la v eL rL i ou qu’elle soit exprimée à partir de toutes les autres branches du réseau soit v eTh rTh i avec les éléments du dipôle équivalent de Thévenin eTh , rTh . branche Ce résultat découle de la mise en équation des réseaux électroniques linéaires par la méthode « des mailles » présentée ci-dessous, et illustrée dans un cas particulier. eTh rTh i eL rL i i eTh eL rTh rL v eTh rL eL r rTh rL Réseau linéaire B-1 branches N noeuds rTh , eTh N1 i r v e N2 Méthode des mailles On se trouve devant un réseau de composants linéaires, résistances, condensateurs, inductances, sources de tension et de courant, on procède méthodiquement comme suit : 1. comptabiliser les B branches B1 , B2 ,... BB , et les N noeuds N1 , N 2 , ... N N à la jonction des branches. Il faudra écrire M B ( N 1) équations indépendantes sur M mailles indépendantes. 2. choisir un arbre, sous-graphe de N 1 branches reliant les N noeuds. Les M branches non utilisées dans l’arbre (ou liens) permettent de définir M mailles ou boucles indépendantes contenant chacune un lien et un seul. Par ce procédé, on obtient M équations indépendantes définissant l’état électrique du réseau. 3. écrire donc M fois la loi des mailles, on a choisi comme inconnues M courants, un par maille, les équations du réseau prennent alors la forme linéaire V R I où V et I sont des vecteurs de M composantes et R est une matrice M M . La 1 solution s’obtient en inversant la matrice R , soit I R V . 4. Une conséquence de la linéarité de cette formulation est la suivante : la relation entre courant et tension dans une branche quelconque du réseau peut être calculée à partir des B 1 autres branches sous la forme linéaire v r i e , c’est le dipôle équivalent de Thévenin. On vérifie et on illustre sur l’exemple suivant. Illustration Le réseau suivant comptabilise 5 branches, 3 noeuds, et donc 3 liens ou mailles. L’arbre choisi utilise les branches deux et quatre. La branche i est constituée d’un générateur de tension ei ESSI1 – Fiche électronique : Méthode des mailles - Explication et justification du dipôle de Thévenin pour les circuits linéaires (Jean-Paul Stromboni, 1999) et d’une résistance ri . On choisit les trois mailles constituées de B1 et B2 pour la première, B3 , B2 , B4 pour la seconde, et B5 , B4 pour la troisième. Les variables définissant l’état électrique du réseau sont alors les trois courants i1 , i3 , i5 . On écrit donc trois fois la loi des mailles, ce dont on tire les équations du réseau, sous forme matricielle. M B N 1 3 (1) e1 e2 ( r1 r2 )i1 r2i3 ( 2) e4 e3 e2 ( r3 r2 r4 )i3 r2i1 r4i5 (3) e5 e4 ( r4 r5 )i5 r4i3 D’où la forme matricielle V RI : r2 e1 e2 r1 r2 r2 r3 r4 e3 e4 e2 r2 e e 0 r4 5 4 r3 0 i1 r4 i3 r4 r5 i5 R (r1 r2 ) R11 r2 R12 le déterminant de R : R21 R31 R22 R32 , R23 R33 r1 e1 r2 N2 e2 e3 Pour inverser et résoudre ce système, notons R11 1 1 1 R adj( R) R12 R R R13 i1 N1 e5 r4 i3 e4 i5 N3 en notant Rij le sous déterminant obtenu en supprimant la ligne i et la colonne r5 j de la 1 R11 (e1 e2 ) R21 (e3 e4 e2 ) R31 (e5 e4 ) . R R R R On en tire : i1 ( r1 r2 (1 12 )) e1 e2 21 ( e3 e4 e2 ) 31 ( e5 e4 ) qui peut être noté R11 R11 R11 sous la forme suivante : i1 ( r1 rTh ) e1 eTh où l’on peut vérifier que rTH est indépendant de r1 et eTh de e1 . Cela signifie donc que le reste du réseau, les quatre branches B2, B3, B4, B5 peuvent être réduites au dipôle de Thévenin, eTh en série avec rTh . On vérifiera à la fois : v1 i1r1 e1 eTh rTh i1 . matrice R . Ainsi, i1 par exemple vaut i1 Application numérique : ri 1, ei 1V , i 1,2,3,4,5 Ce calcul est réalisé dans le script Maple maille.mws, on trouve R 8 et R11 5, R22 4, R33 5, R12 R21 2, R32 R23 2 , d’où 5 2 1 1 R 1 2 4 2 et on en déduit i1 0.5 A, i3 1A, i5 0.5 A 8 5 1 2 Quant au dipôle de Thévenin équivalent aux branches 2, 3, 4, et 5 entre les bornes il vient en appliquant les résultats précédents : rTh 3 2.8 2 0.8 et eTh 2.8V . Vérification : i1 0.5 A 5 1 0.6 1.6 N1 et N 2 ,