Faculté des Sciences d’enseignement Economiques et de Gestion Gestion (FASEG) Conférences des Institutions et de Recherches Economiques et de en Afrique (CIEREA) Programme de troisième Cycle Inter-Universitaire en Economie (PTCI) sixième promotion : Option : MONNAIE FINANCE BANQUE Devoir d’économie du développement : croissance et développement Présenté par : Dieynaba DIALLO, Fatou FAYE, Serigne Mohamadoul Abib FALL 1 CHAPITRE 5 : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT SECTION I : APERCU SUR LES THEORIES DE LA CROISSANCE La croissance économique est généralement définie comme l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues de la dimension et de la structure d’une économie. Cette dimension, à l’echelle de la nation, est mesurée par deux indicateurs: le Produit Interieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB). Evaluation du Produit National Brut : avantages et limites L’analyse à laquelle procèdent Kuznets et Chenery est expérimentale. Ils rapellent que le PNB est la somme de la valeur des produits finis et de services générés par une société pendant une année donnée, à l’exclusion des biens intermédiaires (biens utilisés à la production d’autres biens), en incluant les salaires et les profits engrangés a l'étranger. Le Produit Intérieur Brut est semblable au PNB, si ce n’est qu’il inclut tous les revenus générés à l’intérieur des frontières d’un pays, y compris ceux des résidents étrangers, mais exclut les salaires et les profits gagnés par les ressortissants du pays à partir des sources étrangères. Pour qu’il y ait croissance, il faut non seulement qu’il y ait augmentation de la production, mais aussi que ce mouvement ascendant soit durable et non aléatoire (on parle parfois de croissance pour traduire le mouvement d’augmentation de la production à court terme, le terme approprié dans ce cas est expansion). La croissance s’accompagne de changements de structure, des modifications des conditions de production : investissement en hausse, modification des qualifications de la main d’oeuvre, incorporation du progrès technique par les machines nouvelles, nouvelles habitudes de 2 consommation, modifications des anticipations des entrepreneurs, et s’accompagne également des mutations sectorielles. Approche par le produit L'approche par le produit présente certains avantages. En effet, elle permet d’englober la totalité de l’activité économique nationale dans statistiques resumées et cohérentes : elle offre une technique rationnelle pour aditionner des tendances différents. Si elle présente des avantages, la notion de PIB comporte également des inconvénients inportants en particulier, lorsqu’il s’agit de comparer des schémas de développement d’un grand nombre de pays en développement. La première limite est relative à la disponibilité des données dans certains secteurs tels que l’artisanat, l’argriculture. Dans une économie où coexistent deux secteurs : un secteur traditionnel et un secteur moderne comme c’est le cas dans la plupart des pays en développement, la collecte des données fiables pose un gros problème. Seules les enterprises industrielles et minières offrent des statistiques relativement fiables. En outre, des problèmes de méthodologie de base font aussi obstacle. La méthode de calcul approprié du PNB consiste à totaliser tous les biens et services qui, produits par un pays, sont ensuite vendus sur le marché. Or pour additionner des produits différents, deux possibilités s’offrent: - soit appliquer le prix auquel les produits sont vendus sur le marché, - soit appliquer le coût de tous les facteurs de production. IL faut signaler que plusieurs apports utiles à la société sont exclus du PNB ; par exemple, une large part de la production agricole sert à la consommation des membres de ce secteur d’exploitation et n’atteint jamais le marché. Ces difficultés de mesure du PNB rendent cette méthode quelque peu arbitraire et donc les conclusions qui en découlent ne peuvent être fiables. Pour comparer l’évolution du PNB de plusieurs pays il est commode de prendre une monnaie de référence : c’est le dollar en général. Pour y parvenir, on utilise le Taux de Change Officiel (TCO). Par ailleurs les taux de change des pays en développement subissent fréquemment de fortes distorsions. Enfin la prise en compte des biens non échangeables, c’est-à3 dire ne donnant pas lieu aux échanges internationaux, dans le calcul du PNB pose un problème de méthodologie. Néanmoins, on peut surmonter ce problème de comparaision entre pays en calculant le taux de change fondé sur la Parité des Pouviors d’Achat. En outre l’évolution des prix et le choix d’une année de base peuvent biaiser l’évaluation du PNB selon que l’on utilise les prix enrégistrés telle ou telle année La production arachidière ou rizicole du Sénégal peut augmenter brusquement du fait de nouvelles conditios climatiques ou d’une hausse des cours de ces deux produits, accroisssant ainsi la production nationale, mais cet accroissement de la production, qu’un hazard climatique ou une chute des cours peuvent effacer le lendemain, n’est synonyme de croissance. On parlera de croissance si l’augmentation de production est le fait de nouvelles techniques, de l’amélioration des qualifications de travail, d’investissements supplémentaires, etc. Le développement économique dans les PVD Les pays en voie de développement ont aussi connu une croissance économique rapide après la Seconde Guerre mondiale. Dans le groupe des économies à revenu intermédiaire (où le revenu par habitant se situait entre 600 et 6 000 dollars en 1990), le PIB par habitant a pu croître en moyenne de 2,3% entre 1965 et 1989. Mais dans cette tranche hétérogène, on trouve des situations très contrastées : dans la période considérée, la croissance par habitant fut négative au Sénégal et au Pérou (respectivement –0,7% et – 0,2%), alors qu’elle était forte en Malaisie (+4%) ou en Corée du Sud (+7%). A côté des facteurs de dynamisme ou de blocage propres à l’histoire, à la géographie et à la structure sociopolitique de chaque société, la poussée démographique a joué un rôle important. En effet, un accroissement trop èlevé de la population réduit considérablement les effets à court terme de la croissance économique sur le niveau de développement du pays : ainsi, la population du Sénégal augmentait de 2,9% par an entre 1965 et 1980, alors que dans le même temps, le PIB ne progressait que de 2,1%; le niveau de vie moyen des sénégalais ne pouvait donc que se détériorer. On retrouve le même phénomène dans la plupart des pays en voie de développement à faible revenu (revenu par tête inférieur à 500 dollars en 1990) mais à forte croissance démographique, comme le Congo, Madagascar ou la Mauritanie 4 I – Les théories de la croissance Le monde des théories de la croissance est varié et complexe avec beaucoup de nuances dans les formulations. Tous les théoriciens, quelles que soient leurs sensibilités particulières partagent : -une analyse du sous- developpement menee en termes quantitatifs et d’économiste ; -une approche méthodologique de modélisation du processus de croissance économique ; -une politique économique de croissance non pas optimum, mais celle qui pourrait être la plus souhaitable parmi celles qui sont possibles. L’analyse de ces trios élèments permet d’evaluer les contours des théories qui portent à la fois les instruments et les politiques économiques. L’approche quantitative se veut une analyse du sous-dévéloppement qui se fonde exclusivement sur des critères quantitafiables. Pour beaucoup d’auteurs, cette méthode presente au moins deux avantages. D’une part, face à l’extrême enchevêtrement des faits, la théorie doit privilégier ceux qui sont les plus édifiants, les plus décisifs, finalement ceux qui peuvent être quantifiables. Cette caractéristique finit par leur conférer une valeur intrinsèque incontestable. D’autre part, la demarche mettant en avant des faits mesurables, répond à un souci d’objectivité et d’impartialité doctrinale car en définitive, elle se borne à rassembler des faits, à faire un bilan des certitudes. Elle pourrait alors pense-t-on fournir une base commune à tous les économistes, quelle que soit leur orientation idéologique. Cet empirisme a fait qu’en fin de compte, cette forme d’analyse a permis de rassembler un materiau statistique extrêment appréciable sur les pays en voie de développement. De cette analyse, il resulte au moins deux conséquences qui déterminent la suite de l’approche quantitative. La première conséquence est que derrière une apparente diversité, les faits établissent une unité profonde de pays en développement qui partagent les caractéristiques communes suivantes : 5 -une économie primaire dominée par des activités agricoles ou minières souvent valorisées sur le marché mondial; -une base industrielle réduite avec un modèle d’industrialisaton fonctionnant en circuit fermé; -une pauvrète importante qui se révèle dans les faibles revenus réels par tête d’habitant; -un sous-emploi massif faisant de ces pays des zones de chômage; -enfin, une économie duale avec juxtapositon de deux secteurs moderne et traditonnel informel obéïssant chacun à des centres de décisions autonomes et surtout de très faibles liens. II - Le modèle de LEWIS En voulant adopter la théorie de croissance aux problèmes des pays en voie de développement, Arthur LEWIS proposa de prendre en compte le caractère dual de ces sociétés, où coexistent un secteur traditionnel, avec un surplus de main-d’oeuvre, et un secteur moderne, capable de se développer grâce à la faiblesse des coûts salariaux maintenus sous la pression d’une offre illimitée de main-d’oeuvre provenant du premier secteur. Il espérait ainsi pouvoir dépasser pendant une longue période le freinage de croissance induit par le plein emploi des factures. Mais, ne pouvant fonder leur croissance, comme au début de la révolution industrielle européenne il ya deux siècles, par l’utilisation de technologies simples fondées sur la maind’oeuvre, les pays en développement ont vu les modèles de croissance dualiste se heurter, dans leur mise en oeuvre, aux contraintes de financement. La seconde conséquence est que ces pays accusent une faible base autonome d’accumulation et croissance l’établit la quantité impressionnante de matériaux statistiques rassemblées. Dès lors, s’ils veulent s’en sortir et lever tous les obstacles qui s’opposent à l’expansion, ils doivent faire de la croissance l’objectif économique et politique majeur. C’est pourquoi la croissance pour ces pays doit atteindre des performances. Elle doit y être rapide avec les taux les plus èleves possibles compte tenu bien sûr des mesures naturelles, financiers et humaines qu’ils peuvent mobiliser. En outre, la croissance doit être régulière et débarrassée de toute fluctuation trop en baisse comme en hausse. Enifn,elle doit être équilibrée, c’est-à-dire que les capacités de production et de consommation doivent correspondre et s’ajuster en permanence. 6 En d’autres termes. La croissance doit être au premier rang de toutes les priorités, c’est-à-dire qu’il doit y avoir une augmentation, une articulation des facteurs de croisssance telles qu’entre deux périodes un agrégat significatif de l’activité économique soit le plus èleve possible. Que faire pour y aboutir ? Deux problèmes sont à régler: -les actions de type macro-économique dans le cadre de la politique générale, -les actions ponctuelles pour èlever le taux de croissance. Les actions globales soulèvent la question des orientations de nature stratégique pour savoir comment mener une politique d’ensemble de la croissance.A ce propos, deux tendances s’opposent entre croissance balancée (développement équilibré) et croissance non balancée (développement déséquilibré). La croissance déséquilibrée sera paeticulièrement défendue par R.NURSKE et approfondie par R.ROSENSTEIN. Le processus de croissance devrait concerner tous les secteurs de l’économie qui se développeront alors dans une proportion mutuelle correcte ou ne se développeront pas du tout. Concrètement, il s’agit d’organiser une intervention généralisée dans tous les secteurs. Ainsi, l’acccroissement de l’offre induisant celui de la demande, les fameux cercles vicieux de la pauvréte seront levés par suite de l’élargissement des dimensions du marché subséquent aux revenus distribués. En plus, un autre avantage de cette politique réside dans les économies externes qu’elle autorise et qui pourront être optimalisées par une démultiplication des secteurs d’intervention. Cette analyse a été très vivement controversée. Ainsi, F. Machlup rejette tout aussi bien le concept que les formulations analytiques. Il observe d’abord que le concept “est un mot qui a tant de significations que l’on ne sait jamais de quoi parlent ceux qui l’emploient: il faut donc l’affacer du vocabulaire des savants”. Quant aux analyses, elles sont si globales qu’elles ne peuvent être expressives des changements réels à opérer. A.O. Hirschman ajoute que cette théorie de la croissance balancée est une application mécanique des resultats de l’analyse du processus de croissance des pays 7 industriels avancés. Elle est donc inadaptée aux pays sous-développes car son application exige une énorme somme de ces aptitudes qui sont rares dans ces pays. En d’autres termes, ajoute A.O. Hirschman si un pays est en mesure d’apppliquer la théorie de la croissance équilibrée, il ne sera pas sous-développé au départ. III – La croissance déséquilibrée L’idée de croissance déséquilibrée, formulée par Albert HIRSCHMAN en 1958, a rencontré un vif intérêt dans les pays du tiersmonde riches en resources naturelles et accédant à leur indépendance. Mais, cumulées sur une longue période, et trop concentrées sur un seul secteur d’activité, comme en Algérie, les politiques de croissance déséquilibrée ont souvent renforcé les blocages. Peu capables de diffuser une dynamique économique sur l’ensemble du tissu industriel, les “activités motrices” ont contribué à la mise en place d’économies fondées sur la redistribution et ont conduit à l’abandon progressif de l’agriculture,de l’artisanat et de petites unités de production. Menée au nom de l’indépendance nationale, cette politique débouchait, paradoxalement, sur une dépendance alimentaire et financière accrue Cette insatisfaction théorique a fortement contribué à l’élaboration par HIRSCHMAN de la théorie de la croissance déséquilibrée. L’approche sur des séquences de déséquilibrés successifs qui portent sur les investissements d’infrastructures et les investissements directement productifs. Chaque progrès dans la séquence est induite par un déséquilibre qui appelle une nouvelle avancée. C’est une série infinie d’effets d’entraînement qui affecte de proche en proche l’économie dans son ensemble. Il faut donc amorcer la croissance par les pôles des secteurs décisifs pouvant exercer des effets entraînants sur d’autres secteurs. La polarisation est la politique de croissance la plus opportune. En déterminant ainsi les domains d’intervention, les analyses soulèvent la question des moyens. Que la croissance soit équilibrée ou 8 déséquilibrée, son niveau est fonction de celui de l’investissement. Une politique de croissance se ramène à investir chaque année une part la plus importante possible du revenu national. De plus, pour qu’elle soit équilibrée, il faut que l’investissement soit égal à l’épargne. En somme, le problème de la croissance devient avant tout un problème d’épargne. On découvre alors l’ordonnance de ROSTOW selon laquelle les pays sous-développés n’atteindront des taux de croissance èleves que s’ils épargnent et réalisent des investissements de l’ordre de 15 à 20% de leur revenu national .Les expériences des NPI d’Asie semblent confirmer cette constatation comme l’atteste l’évolution suivante du taux d’épargne (épargne brute sur PIB). 1953 1965 1992 Japon 8 31 34 Corée 5 8 35 Taïwan 6 20 39 Hong-Kong 31 31 Singapour 30 40 Philippines 21 16,5 Thaïlande 19 34,6 Malaisie 24 38 Indonésie 8 33 Chine 25 38 Source : Banque Mondiale : W orld Tables, 1994 Variation 196592 +23 +27 +19 +10 -4,5 +15,5 +14 +25 +13 Cependant, Eric BOUTEILLER et Michel FOUGIUN nuancent le rôle de l’épargne dans la croissance des pays asiatiques en soulignant que “le niveau de l’épargne n’est pas une condition préalable du “décollage” économique de ces pays. L’épargne de la Corée du Sud, par exemple, était nulle dans les annees 50”. Les auteurs soutiennent même l’idée que l’épargne èlevée est une conséquence de la croissance rapide. En effet, observent-ils, les agents économiques considèrent, dans un premier temps, 9 que les surplus de revenus, qu’ils obtiennent sont provisoires et qu’il vaut mieux les mettre de côte pour les temps difficiles. La croissance rapide de l’épargne seule rend la croissance rapide sur le long terme. Ce n’est pas l’équilibre qui permet au cycliste d’aller plus vite, mais la vitesse qui lui permet d’être en équilibre. Cette forme de détermination du taux de croissance aboutit à une impasse théorique car il n’est précise ni théoriquement ni pratiquement les proportions du revenu consacrées à l’investissement et à la consommation. La politique de fixation des taux de croissance devra se fonder exclusivement sur un jeu de scénarios. Une autre orientation, dans la détermination des taux de croissance part de la formule améliorée de HARROD selon laquelle G = S/C où le taux de croissance est fonction d’une seule variable : le taux d’accumulation du capital. Cette formule peut s’écrire aussi g.c.=s où g est le taux de croissance ; c le coefficient du capital et s le taux de l’épargne Cette formule se verra affecter un tel pouvoir magique qu’on n’hésitera pas à en déduire une série de conclusions ponctuelles. Cette équation permet formellement d’envisager deux actions possibles pour fixer le niveau du taux de croissance g :une qui part de c (taux d’investissement) et une autre qui s’appuie sur s (taux d’épargne). La structure de la formule montre que si s est donné, le taux de croissance g varie en sens inverse de celui de c. Autrement dit, g sera d’autant plus grand que c est petit. La politique économique à laquelle on est renvoyé se fonde sr la recherche systématique d’équipements de faible intensité capitalistique. En clair, le modèle d’industrialisation devra développer les branches et techniques légères. La seconde action se fonde sur l’épargne. Si c est donné, le taux de croissance dépendra du taux de l’épargne. On revient à l’idée que la croissance est fondamentalement un problème d’épargne. Cette variable est cependant résiduelle car elle se définit comme la partie non consmmée des revenus.L’impasse théorique soulignée plus haut se représente à nouveau. 10 Par ailleurs, on peut ramener cette équation a une identité si l’on admet : Y S I g = , s = et c = Y Y Y Alors nous pouvons écrire : Y I S I S = ou bien encore = Y Y Y Y Y Comme I =S, l’équation indiquee devient identité. 11 Coefficient d’accroissement marginal de capital et de produit (ICOR) comme substitut du coefficient moyen de capital et de produit dans le modèle de HARROD L’objectif premier du modèle de HARROD était d’expliquer le rapport entre croissance et chômage dans les pays développés. Il est étendu aux pays en développement dans l’étude des rapports entre croissance et besoins en capitaux, à travers le coefficient moyen du capital. Les économistes recourent fréquemment à l’expression coefficient d’accroissement marginal de capital et de produit (Incremental capital out-put ratio : ICOR) dans l’étude de croissance. L’ICOR n’est pas un concept théorique raffiné, mais une notion empirique grossière, car il reflète non seulement les effets de la formation de capital, mais aussi ceux du progrès technique qui y sont incorprés, les changements dans l’échelle de production, les améliorations de la gestion, et tout autre facteur qui affecte l’augmentation de la productivité dans un pays. L’ICOR mesure la productivité du capital supplémentaire, tandis que le coefficient moyen du capital et du produit se refère à la relation existant entre les réserves totales de capital d’un pays et l’intégralité de sa production nationale. L’ICOR d’un pays sera affecté par le fait que son gouvernement adopte des politiques favorisant l’emploi d’une grande quantité de capital avec peu de main-d’oeuvre, ou des politiques encourageant l’emploi d’une grande quantité de main-d’oeuvre par unité de capital. Un ICOR donné d’un pays peut changer d’une décennie ou d’une génération à une autre parce qu’il y a déplacement progressif de l’agriculture vers d’autres productions. Cela diminuera les stocks nécessaires dans le pays, et par suite l’ICOR, mais les autres effets de ce déplacement sont si complexes qu’il est difficile de savoir dans quelle direction ils flèchiront l’ICOR. L’ICOR tendra à 12 se modifier si les proportions respectives de l’industrie légère changent. Mise à part la découverte de gisements miniers exploités et paraissant importants par rapport aux resources totales du pays, l’ICOR ne changera pas brusquement dans un pays peu développé. Tous les modèles de croissance qui seront élaborés pour usage des pays en développement accordant à l’investissement une fonction motrice et s’appuient sur les théories néo-classique et keynésiennne. Le second volet des théories et politique de la croissance concerne la détermination du taux de croissance qui est voulu le plus èlevé possible. Les réponses théoriques s’organisent autour de l’idée que le taux de croissance est une fonction du taux d’accumulation du capital ou encore du taux d’investissement. Comme on l’a souligné plus haut obtenir un taux èlevé de croissance se ramène à investir en équipement la fraction la plus èlevée possible du revenu national. On affame pour équiper car des resources sont extraites ainsi de la consommation. Evidemment la théorie ne dit strictement rien sur le pourcentage du revenu national à investir chaque année et les chiffres avancés par ROSTOW restent très arbitrares. Pourquoi entre 15 et 20% et pas moins ni davantage. Pour lever cette indétermination, des recherches pour établir le niveau de l’épargne ont été enterprises dans les pays du tiers-monde (Inde) par MAHALANOBIS, dans les pays industralisés par N. NEWMANN, J. TOBIN, M. ALLAIS, O. LANGE et TINBERGEN. Les resultats obtenus à partir d’évaluation économétrique se réduisent princpalement à l’idée qu’une politique de croissance doit chercher un juste équilibre entre les intérêts des générations présentes et ceux des générations à venir. L’investissement doit être distribué avec cette considération de ne léser personne. Les hommes d’aujourd’hui se donnent 13 d’être raisonnables et avec hauteur toutes les conséquences de leurs actes de consmmation. Il faut qu’ils résistent à toutes les tentations même celles qui suscitent dans les coins et les recoins de leur existence la plus envahissante et active publicité. En somme, on est à la lisière des questions non économiques. I – Le modele de ROSTOW Dans un modèle constitué d’étapes de développement successives et universelles, l’économiste américain Walt Whitman ROSTOW analysait le sous-développement comme un retard dans le démarrage de la dynamique de croissance. Certains soulignaient l’importance des facteurs exogènes dans ce démarrage ; pour d’autres, les facteurs internes, comme le niveau de l’épargne, constituaient les principaux déterminants. Mais tous les économistes considèrent la sortie du “cercle vicieux” comme préalable au développement. Les travaux de VON NEWMANN vont alors tenter d’opérer un lien entre taux d’intérêet et taux de croissance pour évaluer avec plus de vigueur la répartition optimale du revenu entre investissement et consommation. Seulement le modèle élaboré s’est vite révélé comme totalement inapproprié car trop simple et bâti sur une trame d’hypothèses fragiles comme l’abondance des facteurs, égalité entre épargne et investissement, l’absence de progres techniques, d’économies d’echelle. Toutes hypothèses qui n’ont rien de commun avec la réalité telle qu’elle se structure. II- Les facteurs économiques de la croissance Après avoir défini la croissance, on peut se poser la question suivante : quells sont donc les facteurs qui font qu’à un moment donné l’économie connaît une forte croissance, une stagnation ou une crossance négative ? La croissance provient de l’augmentation quantitative et/ou qualitative de deux principaux facteurs de production : le travail et le capital. Elle dépend aussi du progres technique, des resources naturelles que nous possédons et subit l’influence des politiques économiques, des facteurs institutionnels, voire sociaux et culturels. ! 14 1- le travail Il dépend avant tout des individus qui composent une population, plus précisément la population active, c’est-à-dire la population en âge de travailler exercant ou recherchant un emploi. La population active constitue le déterminant de la quantité du facteur travail. Elle dépend à son tour de plusieurs facteurs : croissance démographique, mobilité sectorielle et géographique, migration des populations. Le second déterminant de la quantité du facteur travail est la durée du travail. La quantité du facteur travail dépend quant à lui de l’âge moyen des travailleurs, du capital humain (connaissances et qualifications) ou de l’intruction et de l’intensité du travail. Dans les conditions actuelles de production, il est établi que le capital humain joue un rôle important. Les théories économiques modernes formulées par W.SCHULTZ et G. BECKER établissent un lien entre croissance et investissement dans l’éducation: il n’est de richesse que d’hommes. Les pays qui ont les investissements dans l’éducation les plus èlevés sont ceux qui ont les taux de croisssance les plus èlèves. 2 –le capital Le capital représente l’ensemble des biens matériels permettant de créer d’autres biens. La quantité de capital utilise résulte des investissements nouveaux, de l’amortissement du capital existant et du taux d’utilisation de ce capital. Sa qualité est fonction de son âge et la technologie. Il est admis qu’un taux d’investissement èlevé (rapport entre l’investissement et le PIB) permet d’accroître l’accumulation du capital, d’augmenter les capacités de production de l’économie et de stimuler sa croissance économique. Cela dépend de la nature des investissements qui composent le stock de capital selon qu’il s’agit soit d’investissements nets ou d’investissements de remplacement, soit d’investissements productifs, de la construction de logements, d’équipements collectifs. 15 II – Le modèle de LUCAS Pour LUCAS aussi la théorie néo-classique traditionnelle à la SOLOW n’arrive pas à rendre compte des différences de croissance entre pays, notamment entre pays développés et PVD étant donné que le taux de croissance du sentier régulier est indépendant du taux d’épargne et d’investissement et n’est déterminé que par la croissance démographique et le progrès technique, supposé exogène. Dans ce modèle, la croissance de revenu par tête devrait être la même entre pays. C’est cette incapacité du modèle de SOLOW d’expliquer ces différences qui l’a amené à introduire des effets externes (capital humain avec effets externes, learning by doing et spécialisation internationale) pour rendre compte de la diversité de la croissance qu’on observe à l’échelle internationale. LUCAS (1988) développe un modèle où c’est la formation du capital humain qui génère des externalités en ce sens que l’amélioration des qualifications d’un travailleur donné augmente non seulement sa propre productivité de manière directe mais aussi celle de l’ensemble des travailleurs. La présence de ces externalités serait alors à l’origine d’une accumulation du capital humain par le marché sous-optimal, comme dans le modèle proposé par ROEMER. Ces externalites se traduisent par desrendements d’echelle croissants par rapport aux facteurs capital humain, capital materiel et travail. Dans cette théorie, on trouve comme phénomènes privilégiés l’accumulation de savoir ou de technologie, qui est une activité comme toute auttre activité économique chez ROEMER, GROSSMAN et HELPMAN (1991) et autres, la formation du capital humain et les rendements d’échelle croissants. Pour ce qui est des PVD l’assimilation des technologies existantes constituent une préoccupation et un facteur de croissance très importants. 16 3 –le progres technique Celui-ci concerne ausssi bien la technologie (mise au point de nouveaux produits, utilisation de nouveaux procédés de fabrication) que les progrès dans l’organisation du système productif dans son ensemble (orientation, spécialisation) et de l’entreprise (gestion, organisation du travail). La principale source du progres technique réside dans les progrès scientifiques réalisés par les centres de recherches aussi bien publics que privés, les enterprises et surtout l’université, à travers la recherche appliquée, la recherche-développement et la recherche fondamentale. S’il existe un bon relai entres les fruits de la recherche et les enterprises, il est indéniable qu’ une économie qui investit dans la recherche réalisera une croissance plus èlevée que celle qui ne le fait pas. Le progres technique s’accompagne généralement d’une amélioration de la productivité du facteur travail. C’est pourquoi le progrès technologique est aujourd’hui la clef de la compétitivité. Le progrés technique Le progrès technique est souvent lié au processus de croissance et est considéré comme un facteur de celle-ci. Cependant dans les années 60, des tentatives de vérifier l’interdépendance théorique du progrès technique et le processus de croissance étaient amorcées sur le plan micro-économique comme sur le plan macroéconomique. Ainsi la loi de KALDOR-VERDOORN a établi que la croissance de l’activité cause la croissance de la productivité : l’obtention des gains de productivité est conditionnée par le rythme rapide de la croissance ;la demande jouant le rôle d’inicitation à l’invention, à l’innovation et à l’efficacité des processus productifs. Malgré les vérifications économétriques de la stabilité entre croissance et productivité (BOYER et PETIT (1981)), l’ambiguïé du sens de causalité subsiste. Ces trios principaux facteurs peuvent être résumés dans une équation de la manière suivante: Y = F (K, L, T). 17 La production Y est fonction du capital (K) et du travail (L) utilisés ainsi que de la technologie (T) qui détermine de la manière dont les deux premiers facteurs sont combinés.La production augmente avec K et L, ce qui signifie que ces facteurs de production ont une productivité marginale positive. En prenant la derivée partielle: ∂Y ∂Y ∂Y dY = dK + dL + dT ∂K ∂L ∂T ∂Y ∂Y ∂Y où — , — et — représentent des productivités physiques des facteurs capital, travail, ∂K ∂L ∂T technologie Généralement, la fonction de production COBB-DOUGLAS est utilisée avec deux facteurs: le capital (K) et le travail (L). Après les trsvaux de TINBERGEN, d’autres économistes notamment américains comme R. SOLOW, KENDRICK et E. DENISON ont stimulé le développement de l’analyse des facteurs de croissance sur la base de la fonction dynamisée de COBB-DOUGLAS. V – La croissance endogène Sur le plan plus théorique, c’est au milieu des années 1980 que les économistes occidentaux ont commencé à orienter leurs recherches vers un dépassement du clivage existant dans l’analyse économique entre la croissance et le développement. Au lieu de considérer que le taux de croissance est exogène ou naturel et qu’il est déterminé par la croissance démographique et un progrès technique exogène, la nouvelle théorie, dite de “croissance endogéne”, tente de relier la croissance économique aux caractéristiques internes de l’économie. Dès lors, l’expérience cumulée dans l’activité économique, les dépenses publiques d’éducation et de santé, le stock des investissements déjà réaliées, notamment dans le domaine de la recherche, apparaissent comme des facteurs endogènes de croissance, c’està-dire des facteurs décisifs qui l’alimentent et s’alimentent d’elle. 18 Depuis le début des années 80, on assiste à une percée d’une nouvelle approche théorique de la croissance, notamment à travers les théories de la croissance endogène suite aux travaux de ROMER, BARRO et LUCAS. Ces théories qui accordent une place prépondérante à la politique économique insistent surtout sur l’importance de l’accumulation des connaissances, du capital humain, des dépenses d’infrastructures publiques et de recherche pour créer et maintenir les conditions d’une croissance durable. Aussi, un gouvernement qui prône la croissance doit s’atteler à fournir un cadre macro-éconmique et institutionnel incitatif, motivant et en même temps favorable à l’entreprise et à l’ivvestissement productif : dans l’infrastructure, l’éducation et la formation ; – Le modèle de ROEMER Le modèle de ROEMER fait ressortir le rôle déterminant du capital humain, source d’accélération de la croissance économique. L’argument peut être résumé de la manière suivante : L’économie produit trois biens : - le premier est un bien de consommation produit à l’aide de main d’oeuvre, de capital humain et de biens durables ou d’équipement . La production de ce bien se caractérise, en outre, par des rendements d’échelle constants ; - le deuxieme bien, qui est le bien d’équipement est produit de même manière que le premier de telle sorte que les quantités de resources que sa production nécessite soient proportionnelles à celles engagées dans la production d’une unité de bien consommable. - La gamme de biens d’équipement utilisable dépend toutefois du nombre ou de la quantité d’inventions ou de “designs” disponibles . Cette quantité qui correspond au troisième bien, ne résulte pas d’efforts de recherche désintéressés, mais obéït plutôt aux mêmes activités de production des deux premiers types de biens . L’intensité de l’activité de recherche dépend évidemment de l’importance du capital humain qui lui est affecté ou attiré, mais elle dépend aussi de l’expérience collective déjà acquise dans ce domaine . Alors qu’il est vrai que toute invention donne lieu à un brevet d’invention qui permet à son auteur de contrôler son utilisation, il reste néanmoins que, exploitable à travers l’information technique transmise par le nouveau bien d’équipement auquel , elle 19 devient alors fonction à la fois du capital humain qui lui est alloué et du stock de technologie déjà disponible . A la différence du modèle traditionnel de SOLOW où le revenu et la consommation par habitant augmentent le long du sentier de croissance régulière au rythme d’un progrès technique exogène, l’introduction de l’activité de recherche dans le cadre d’analyse permet une endogénéisation de la croissance et offfre une explication de la diversité des rythmes observés entre pays. En effet, si l’on définit la croissance régulière par l’égalité entre le taux de croissance du stock du capital matériel, de la production et du stock d’invention (en supposant que la taille de la population active est constante), ce taux de croissance commun devient alors fonction croissante du capital humain attire dans l’activité de recherche, et, de manière indirecte compte tenu d’une répartition d’équilibre du capital humain entrre activité de production de biens et activité de recherche, une fonction croissante aussi du stock de capital humain total. De cette ananlyse se sont dégagées des conclusions de politique économique assez importantes. La première est que bien qu’elle soit d’objectif généralement commercial, toute invention génère des effets externes positifs pour l’activité de recherche et de développement de manière générale. Il en découle que, sans intervention de l’Etat, le marché n’est pas capable de fournir la quantité optimale d’inventions ; indrectement il n’est pas capable d’attirer suffisamment de capital humain vers la recherche et le développement. L’objectif d’efficience dicterait alors une subvention à cette dernière activité, soit une subvention à la formation du capital humain qui s’orienterait de lui-même vers une activité source d’effets externes. Plusieurs pays en développement auraient alors des taux de croissance économique faibles parce qu’ils ont des dotations faibles en capital humain. L'intégration dans l’économie mondiale par l’ouverture sur les échanges avec l’extérieur et la libéralisation leur permettraient selon cette approche de bénéficier de l’ensemble du stock technologique disponible à l’échelle internationale ainsi que des externalités qui en découlent. 20 - dans les industries naissantes (non pas indéfiniment et aveuglèment mais temporairement) et les PMI ; - dans les activités exportatrices ; Section 2 : Les aspects institutionnels de la croissance Depuis les économistes classiques du XVIIeme, les facteurs et les structures institutionnels sont considérés comme déterminants pour la croissance économique. Ainsi, A. SMITH, dès 1776, estimait que l’Etat était indispensable car il doit remplir trois devoirs : -celui de protéger la société de la violence et de l’invasion d’autres sociétés, -celui de protéger chaque membre de la société de l’injustice et de l’oppresseur, -et enfin, le devoir d’entretenir certaines constructions et institutions publiques. Plus explicitement encore, Stuart MILL (1848) dans ses “Principes d’Economie Politique” observe que les moyens de réaliser l’accumulation du capital sont : - un bon gouvernement, - l’amélioration de l’onformation du public, le déclin des usages ou des superstitions qui empêchent l’efficacité de l’industrie, la croissance de l’activité mentale qui éveille les esprits à de nouveaux objets de désir, - l’introduction des arts étrangers et l’importation du capital étranger. Les aspects institutionnels de la croissance : L’Etat résiste de moins en moins aux implications de la vie économique, social et politique de la globalisation et de la complexication de la vie économique. L’intervention de l’Etat soulève des questions quant à son efficacité. 21 Les nouvelles reformes auxquelles sont soumis les pays en voies de développement avaient pour la plupart un volet spécial destiné à limiter l’intervention de l’Etat dans la vie économique. En effet, selon certains specialistes, les mécanismes du marche permettent à eux seuls de restaurer l’equilibre. Mais le marché a ses défaillances, de plus certains activités relèvent du ressort de l’Etat(infrastructure). L’objet de cette section n’est pas d’étudier les imperfections du marche, mais de montrer que l’engagement limité de l’Etat est du aux contraintes de nature diverses et aussi au manque de crédibilité. Selon Jean –Jacques Laffont, le gouvernement est l’ensemble des hommes politiques qui controlent l’appareil de l’Etat. Pour mieux comprendre l’évolution de la vision de l’Etat et ses limites, il découpe son analyse en étapes : Il suppose premièrement un gouvernement bienveillant parfaitement informe avec des agents économiques rationnels. La première limite de ce modèle vient du fait que le gouvernement peut être mal informé des caractéristiques de l’économie , ou que sa rationalité limité le conduisse à faire des erreurs, d’ou la nécessité de centraliser les décisions. Le gouvernement bienveillant avec information décentralisée : cette décentralisation concerne les préférences, les technologies, les ressources initiales. La limite de ce modèle vient du fait que les agents économiques décentralisés tentent d’utiliser de façon stratégique leur information privée. Le gouvernement peut alors mettre en place des systèmes de rémunération en fonction des performances pour motiver les agents à l’effort. 22 L’incapacité à prévoir toutes les contingences futures rend impossible les contrats complets implicites dans le principe de révélation et obligent à des renégociations permanentes Problème de crédibilité du gouvernement : Nous entendons par crédibilité du gouvernement, la volonté et l’engagement ferme de ce dernier à mener une politique préalablement soumise à l’approbation du peuple et en laquelle il a une entière confiance. Le modèle a partir du quel notre illustration s’inspire est tire des travaux de Kidland et Prescott en 1977, puis par Barre et Tabellini en 1993 et plus récemment par Walsh en 1995. Ce modèle suppose que le gouvernement a les moyens de s’engager de façon crédible. Il suppose un régime de change flexible, soient les variables que sont :Le déficit budgétaire, le taux de dépréciation anticipé, et une fonction d’utilité du gouvernement qui dépend positivement du déficit budgétaire et négativement du taux de dépréciation, le taux de change . La demande de monnaie est une fonction de la dépréciation anticipée. Intéressons nous aux anticipations, on va supposer que le gouvernement annonce une politique, les agents forment leurs croyances. Une fois ces anticipations faites, l’Etat peut décider de suivre ou de ne pas suivre la politique annoncée, les agents sont donc obliger de fonctionner sur les anticipations. A ce niveau pour mieux apprécier la portée de la méthode, nous allons distinguer l’engagement crédible de la non crédibilité de l’Etat. 23 1- Régime d’engagement crédible : Il suppose que l’Etat respecte son engagement en annonçant le taux d’inflation qu’il va faire et les agents le croient. Le gouvernement va chercher à maximiser sa fonction d’utilité sous contrainte du taux de dépréciation annoncée . Les agents, sous l’hypothèse d’engagement crédible déterminent leur comportement en demande de monnaie en fonction du taux de dépréciation annoncée. Le gouvernement va effectivement appliquer le taux annoncée et récupère la taxe d’inflation. Dans ce cas –ci conformément à la volonté des agents économique le gouvernement a une forte aversion envers l’inflation. En résume, en régime de crédibilité gouvernementale, le taux d’inflation est maintenu à un niveau minimum conformément à l’annonce faite et tout se passe bien au niveau des anticipations des agents, car ils n’auront pas de surprise dans leurs prévisions. Voyant à présent, ce qui se passe quant le gouvernement n’est pas crédible. 2 – Non crédibilité du gouvernement : Le gouvernement annonce qu’il va faire un certain niveau d’inflation, les agent le croient ou ne le croient pas. Dans l’hypothèse ou la confiance règne, on se retrouve dans une situation de crédibilité parfaite, mais dans le cas ou le gouvernement décide en dernier ressort eu égard à des impératifs de politique économique de choisir un taux d’inflation différant de celui annoncée, les anticipations des agents seront faussées. 24 Une solution à ce problème consiste en la recherche d’une banque centrale indépendante avec un gouverneur qui a une forte aversion envers le risque, comme ce fut le cas de la Guinée Conakry avec le gouverneur K. Yansané. Nous devons cependant reconnaître que dans les PVD, rares sont les institutions complètement libres dans la gestion de tous les jours. C’est dans ce contexte que l’on doit trouver, selon S. MILL, l’esquisse d’une théorie valable de la croissance et du développement. Croissance économique et développement économique : quelle différence ? Autant les modifications de structures surgissent dans le processus de développement, autant celles-ci constituent les conditions inéluctables de la croissance économique et se présentent ainsi comme la conséquence même de celle-ci. A ce niveau croissance économique et développement économique se confondent. Aù delà de l’expansion de la productivité et de la modification des structures, le développement met au premier plan l’idée de niveau de vie et de bien-être : c’est un concept qualitative. Donc déterminer la dynamique du développement économique revient à fournir, en plus des données quantitatives, des informations qualitatives à partir des indicateurs de structures économiques : part de l’industrie dans le PIB, taux de scolarisation de la population active, taux d’ouverture de l’économie, la structure de la répartition des revenus. Ces indicateurs de structures économiques sont indispensables à une analyse satisfaisante du développement économique. Sinon ce dernier est vite réduit à la croissance du PIB : concept quantitative. En somme, le développement économique contient l’idée de croissance mais la dépasse. Ce qui veut dire que la croissance 25 économique doit respecter impérativement précéder le développement économique parce qu’on peut observer une croissance économique sans développement économique. Cependant, au milieu des années 1980, la tentative de dépasser le clivage existant dans l’analyse économique entre croissance et développement a fait naître une nouvelle théorie dite “théorie de croissance endogène”.Cette dite théorie tente de relier la croissance économique aux caractéristiques internes de l’économie. Dès lors, l’expérience cumulée de l’activité économique, les dépenses publiques d’éducation et de santé, le stock des investissements déjà réalisés, notamment dans le domaine de la recherche apparaissent comme des facteurs endogènes de croissance, c’est-à-dire les facteurs décisifs qui alimentent la croissance économique et s’alimentent d’elle. Les années 80 vont voir le triomphe théorique de l’analyse néoclassique et conséquemment l’acceptation du marché comme mode presqu’exclusif de régulation de la vie économique. Au-delà de sa fonction allocative analysée par N. KALDOR, il est souligné que le marché s’adapte plus facilement aux changements qu’un système d’autorité et de plus il favorise les innovations, le progrès technique, la mobilité. L’innovation, un facteur de croissance dans les PVD ? Dans la théorie de production, les myriades de facteurs nécessaires à la production peuvent être classés sous les rubriques “facteurs de production” : la terre, le travail, le capital physique et les dirigeants d’entreprise. La theories de la production new sinters pas a lineation mains lineation est. au center de la theories de la croissance. La catégorie des entrepreneurs, dont l’apport productif est l’innovation, constitue donc un facteur de production dans la théorie de la croissance, mais non dans la théorie de la production. Et chacun des facteurs traditionnels de la production doit être considére non 26 pas simplement,de façon traditionnelle, comme un facteur de production, mais comme des facteurs de croissance. Dans les pays en développement, l’”emprunt de techniques et leur adaptation sont plus importantes que la véritable innovation, si on les compare aux pays techniquement plus avancés. Cependant cette différence modifie à peine la logique des choses. Il ne paraît pas y avoir de raison pour laquelle l’aptitude à adapter ne jouerait pas le même rôle déterminant que celui que joue l’innovation “à partir de zéro”. Ceci implique, là où font défaut une aptitude à innover dans les techniques de production et l’intérêt pour le faire, la disponibilité des capitaux ne suscitera pas la croissance économique. Toutefois, il est injustifié de dire que l’aptitude à innover et l’intérêt pour l’innovation sont déterminants, car même si ces qualités sont présentes, le manque de capitaux peut empêcher l’innovation. Dans cette fonction créative, il contribue à la croissance en déplaçant vers le haut la courbe des possibilités de production. Enfin, l’économie de marché entraîne l’habitude de la décentralisation et de l’individualisme liés à terme à la montée des institutions pluralistes et démocratiques. Dans ce contexte, le marché se présente alors comme un instrument d’efficacité et d’allocation optimale. Cependant, il va révéler des imperfections, des défaillances et des insuffisances qui vont justifier le retour de l’Etat a une période ou les économistes institutionnalistes commencent à souligner que l’économie de marché a besoin d’institutions et d’un pouvoir pour les faire respecter. Les imperfections du marché commuunément soulignées sont de trios ordres: - les imperfections liées aux marchés financiers et d’assurance qui peuvent empêcher de réaliser certains projets socialement rentables mais trop risqués par rapport aux possibilités de couverture privée, - les imperfections tenant à la présence d’externalités positives, c’est-àdire de situation ou l’action de l’entreprise a un impact positif sur le reste de l’économie, sans que l’entreprise soit capable de récupérer la totalité des bénéfices, - les imperfections issues de l’existence des rendements croissants et d’économies d’échelle. 27 Dans ce cadre, les théoriciens de la croissance endogène et ceux des intitutionnalistes vont alors réhabiliter l’intervention publique pour favoriser certaines formes d’accumulation du capital, des infrastructures, de la recherche et de la formation. La pratique des politiques économiques a fait le reste en conférant dans des pays à fortes performances économiques (Asie) un rôle prépondérant à l’Etat. La question de l’Etat dans le développement de l’Asie est, selon E.BOUTEILLER et M. FOUQUIN, l’occasion d’une grande confusion. En bien comme en mal, l’Etat a joué et joue toujours un rôle esssentiel dans le développement. Il demeure le grand ordonnateur sans lequel les différents éléments du puzzle ne se mettraient pas en place spontanément. Rien n’est plus étranger aux conceptions libérales que l’expérience japonaise ou celle de la Corée du Sud, de Taïwan ou même de Singapour avec son système d’ épargne forcée et sa planification omniprésente. L’Etat en Asie est un Etat développeur … L’industrie lourde, l’industrie de haute technologie, les infrastructures ne sauraient apparaître spontanément. Dans ces domaines, l’Etat est moteur, les enterprise publiques omniprésentes …L’Etat décide, le marché sanctionne, l’un ne va pas sans l’autre. Toutefois pour l’Afrique,le problème réside plutôt dans la mauvaise qualité de l’Etat précarisé par le haut par la mondialisation et informalisé par l’intérieur par le volume de ses déficits et un secteur informel qui lui échappe totalement alors même qu’il est écrase par l’ampleur des surcharges sociales. Dans ce contexte, sa réforme est indispensable. Il reste que l’Etat doit agir avec le marché et non contre lui. Par rapport aux autres agents selon le mot de J. M. KEYNES : “l’important pour l’Etat n’est pas de faire ce que les individus font déjà et de le faire un peu mieux ou un peu moins mal, mais de faire ce que personne d’autre ne fait pour le moment” L’Etat en tant qu’institution doit être organiser officiellement pour protéger les contrats entre privés et instaurer ainsi une bonne efficacité contractuelle, condition sine qua non pour retrouver la confiance des investisseurs tant étrangers que nationaux. Il s’agit ici d’un ensemble de règles permettant d’instaurer un climat sain, susceptible d’attirer et de stimuler les investissements, qui à leur tour déterminent la croissance. Ces mesures sont maintenant connues sous le vocable de bonne gouvernance qui signifie selon la Banque Mondiale “l’usage de 28 l’autorité politique, la pratique du contrôle sur une société et la gestion de ses resources pour le développement économique et social”. L’Etat doit aussi s’atteler a faciliter et à contribuer à la mise en place d’un système financier nécessaire à la collecte et à l’affectation de l’épargne à des investissements privés. Le système financier, particulièrement le système bancaire, est très déterminant dans le financement des investissements et des enterprises privées qui sont au centrre du procssus de production et les moteurs de la croissance, Toutefois, il faut éviter que le système financier ne subisse les pesanteurs de l’Etat car cela aboutirait à des effets d’éviction sur l’investissements productif. La crise bancaire des années 80 en apporte la meilleure preuve. Enfin, la mondialisation selon Président Henrico CARDOSSO impose de meilleures tâchesàa l’Etat. Outre les functions classiques, il doit être accueillir dans un cadre démocratique des dépendences sociales pour plus d’équité. Au demeurant, l’intervention de l’Etat soulève toujours la question de son efficacité; ce qui fait penser aux coûts directs de fonctonnement de l’administration, aux coûts imposés au secteur privé, aux distorsions causées dans l’économie. L’Etat devra alors être rénové, maîtriser ses coûts d’intervention et de se montrer convaincant pour la qualité de ses politiques. 29 IV – La croissance ouverte Face à l’échelle des modèles volontaristes de développement, les organisations internationales ont commencé à préconiser,vers la fin des années 1970, des modèles de ‘croissance ouverte” avec, dans un premier temps, le recours aux politiques dites d’”ajustement structurel”, qui visent aux rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Privilégiant le désengagement progressif de l’Etat des activités commerciales et industrielles et l’ouverture des pays aux échanges internationaux, ces politiques ont pu donner en matière de croissance des resultats fort divergents. Fréquemment comprises comme un programme prioritaire de réduction massive des dépenses publiques sociales, elles ont souvent participé au creusement de l’écart entre les indicateurs de croissance et les indicateurs de développement humain. INDICATEUR DU DEVELOPPEMENT HUMAIN L’indicateur du développement humain fournit des indications sur les progrès réalisés par les différents pays que le PIB ne peut révéler. Ces indicateurs se complètent. L’indicateur de développement humain (IDH) est calculer depuis 1990 par le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) . Il permet de compléter le PIB par habitant utilise jusque- là mais qui se révélait insuffisant. En effet, le PIB n’intègre aucune donnée sociale et ne reflète pas le degré de développement des pays. Le calcul du PIB est trompeur car il indique le revenu par tête si la richesse était bien équitablement répartie sans tenir compte du mode réel de distribution. Certains pays comme le Qatar ou les émirats arabes unis qui ont un important PIB par tête mais ne peuvent être considérées comme développés. 30 L’IDH est elaboré pour refléter les aspects fondamentaux du développement humain. Le développement est un processus visant à élargir les possibilités offertes aux individus notamment, l’allongement de la durée de la vie, l’accès aux connaissances et la santé. La maîtrise de l’hygiène ainsi qu’un revenu suffisant pour avoir un niveau de vie décent. Les choix de construction de L’indicateur ne peut retenir tous les facteurs représentant le développement d’un pays. De plus, de nombreux pays sont dans l’impossibilité de fournir des données précises dans certains domaines. Ce qui risque de compromettre les comparaisons internationales. Trois éléments ont été retenue pour construire l’IDH. ILS forment autant d’indicateurs intermédiaires. La santé est représenté par l’espérance de vie à la naissance. Le degré d’instruction est représenté par un indicateur qui intègre le taux d’alphabétisation des adultes et le nombre moyen d’année d’études. Le PIB par habitant pondéré par le coût de la vie représente la richesse. Une simple moyenne des trois indicateurs intermedaires permet de définir l’IDH. Les limites de l’indicateur : L’IDH comprend trois éléments représentant des objectifs à atteindre. Il permet aux individus et à leur gouvernement d’évaluer les progrès accomplis et de déterminer les domaines prioritaires. 31 L’IDH oublie cependant de nombreuses caractéristiques relatives au développement comme la sauvegarde des droits de l’homme ou les conséquences du developpemnt sur la nature et l’environnement. Ce n’est pas un indicateur mesurant le bonheur ou le bien être. L’IDH est une valeur relative calculée en fonction des pays qui, une année donnée, sont considérés comme les meilleures ou les moyen performants. Aucun objectif absolu 32 Bibliographie Barro R.J. 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