Economie du développement : croissance et - Sen

publicité
Economie du développement : croissance et
développement
Présenté par : Dieynaba DIALLO, Fatou FAYE, Serigne Mohamadoul Abib FALL
CHAPITRE 5 : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
SECTION I : APERCU SUR LES THEORIES DE LA CROISSANCE
La croissance économique est généralement définie comme
l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues de
la dimension et de la structure d’une économie. Cette dimension, à
l’echelle de la nation, est mesurée par deux indicateurs: le Produit
Interieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB).
Evaluation du Produit National Brut : avantages et limites
L’analyse à laquelle procèdent Kuznets et Chenery est expérimentale. Ils rapellent que
le PNB est la somme de la valeur des produits finis et de services générés par une
société pendant une année donnée, à l’exclusion des biens intermédiaires (biens
utilisés à la production d’autres biens), en incluant les salaires et les profits engrangés
a l'étranger.
Le Produit Intérieur Brut est semblable au PNB, si ce n’est qu’il inclut tous les
revenus générés à l’intérieur des frontières d’un pays, y compris ceux des résidents
étrangers, mais exclut les salaires et les profits gagnés par les ressortissants du pays à
partir des sources étrangères.
Pour qu’il y ait croissance, il faut non seulement qu’il y ait augmentation de la
production, mais aussi que ce mouvement ascendant soit durable et non aléatoire (on
parle parfois de croissance pour traduire le mouvement d’augmentation de la
production à court terme, le terme approprié dans ce cas est expansion). La croissance
s’accompagne de changements de structure, des modifications des conditions de
production : investissement en hausse, modification des qualifications de la main
d’oeuvre, incorporation du progrès technique par les machines nouvelles, nouvelles
habitudes de consommation, modifications des anticipations des entrepreneurs, et
s’accompagne également des mutations sectorielles.
Approche par le produit
L'approche par le produit présente certains avantages. En effet, elle permet d’englober
la totalité de l’activité économique nationale dans statistiques resumées et cohérentes :
elle offre une technique rationnelle pour aditionner des tendances différents.
Si elle présente des avantages, la notion de PIB comporte également des
inconvénients inportants en particulier, lorsqu’il s’agit de comparer des schémas de
développement d’un grand nombre de pays en développement.
La première limite est relative à la disponibilité des données dans certains secteurs
tels que l’artisanat, l’argriculture. Dans une économie où coexistent deux secteurs : un
secteur traditionnel et un secteur moderne comme c’est le cas dans la plupart des pays
en développement, la collecte des données fiables pose un gros problème. Seules les
enterprises industrielles et minières offrent des statistiques relativement fiables.
En outre, des problèmes de méthodologie de base font aussi obstacle. La méthode de
calcul approprié du PNB consiste à totaliser tous les biens et services qui, produits par
un pays, sont ensuite vendus sur le marché. Or pour additionner des produits
différents, deux possibilités s’offrent:
- soit appliquer le prix auquel les produits sont vendus sur le marché,
soit appliquer le coût de tous les facteurs de production.
IL faut signaler que plusieurs apports utiles à la société sont exclus du PNB ; par
exemple, une large part de la production agricole sert à la consommation des membres
de ce secteur d’exploitation et n’atteint jamais le marché.
Ces difficultés de mesure du PNB rendent cette méthode quelque peu arbitraire et
donc les conclusions qui en découlent ne peuvent être fiables.
Pour comparer l’évolution du PNB de plusieurs pays il est commode de prendre une
monnaie de référence : c’est le dollar en général. Pour y parvenir, on utilise le Taux de
Change Officiel (TCO). Par ailleurs les taux de change des pays en développement
subissent fréquemment de fortes distorsions. Enfin la prise en compte des biens non
échangeables, c’est-à-dire ne donnant pas lieu aux échanges internationaux, dans le
calcul du PNB pose un problème de méthodologie. Néanmoins, on peut surmonter ce
problème de comparaision entre pays en calculant le taux de change fondé sur la
Parité des Pouviors d’Achat. En outre l’évolution des prix et le choix d’une année de
base peuvent biaiser l’évaluation du PNB selon que l’on utilise les prix enrégistrés
telle ou telle année
La production arachidière ou rizicole du Sénégal peut augmenter brusquement du fait
de nouvelles conditios climatiques ou d’une hausse des cours de ces deux produits,
accroisssant ainsi la production nationale, mais cet accroissement de la production,
qu’un hazard climatique ou une chute des cours peuvent effacer le lendemain, n’est
synonyme de croissance. On parlera de croissance si l’augmentation de production
est le fait de nouvelles techniques, de l’amélioration des qualifications de travail,
d’investissements supplémentaires, etc.
Le développement économique dans les PVD
Les pays en voie de développement ont aussi connu une croissance
économique rapide après la Seconde Guerre mondiale. Dans le groupe des économies
à revenu intermédiaire (où le revenu par habitant se situait entre 600 et 6 000 dollars
en 1990), le PIB par habitant a pu croître en moyenne de 2,3% entre 1965 et 1989.
Mais dans cette tranche hétérogène, on trouve des situations très contrastées : dans la
période considérée, la croissance par habitant fut négative au Sénégal et au Pérou
(respectivement –0,7% et –0,2%), alors qu’elle était forte en Malaisie (+4%) ou en
Corée du Sud (+7%). A côté des facteurs de dynamisme ou de blocage propres à
l’histoire, à la géographie et à la structure sociopolitique de chaque société, la
poussée démographique a joué un rôle important. En effet, un accroissement trop
èlevé de la population réduit considérablement les effets à court terme de la
croissance économique sur le niveau de développement du pays : ainsi, la population
du Sénégal augmentait de 2,9% par an entre 1965 et 1980, alors que dans le même
temps, le PIB ne progressait que de 2,1%; le niveau de vie moyen des sénégalais ne
pouvait donc que se détériorer. On retrouve le même phénomène dans la plupart des
pays en voie de développement à faible revenu (revenu par tête inférieur à 500 dollars
en 1990) mais à forte croissance démographique, comme le Congo, Madagascar ou la
Mauritanie
I – Les théories de la croissance
Le monde des théories de la croissance est varié et complexe avec beaucoup de
nuances dans les formulations. Tous les théoriciens, quelles que soient leurs
sensibilités particulières partagent :
-une analyse du sous- developpement menee en termes quantitatifs et d’économiste ;
-une approche méthodologique de modélisation du processus de croissance
économique ;
-une politique économique de croissance non pas optimum, mais celle qui
pourrait être la plus souhaitable parmi celles qui sont possibles.
L’analyse de ces trios élèments permet d’evaluer les contours des théories qui
portent à la fois les instruments et les politiques économiques.
L’approche quantitative se veut une analyse du sous-dévéloppement qui se
fonde exclusivement sur des critères quantitafiables. Pour beaucoup d’auteurs, cette
méthode presente au moins deux avantages. D’une part, face à l’extrême
enchevêtrement des faits, la théorie doit privilégier ceux qui sont les plus édifiants,
les plus décisifs, finalement ceux qui peuvent être quantifiables. Cette caractéristique
finit par leur conférer une valeur intrinsèque incontestable. D’autre part, la demarche
mettant en avant des faits mesurables, répond à un souci d’objectivité et
d’impartialité doctrinale car en définitive, elle se borne à rassembler des faits, à faire
un bilan des certitudes. Elle pourrait alors pense-t-on fournir une base commune à
tous les économistes, quelle que soit leur orientation idéologique. Cet empirisme a
fait qu’en fin de compte, cette forme d’analyse a permis de rassembler un materiau
statistique extrêment appréciable sur les pays en voie de développement.
De cette analyse, il resulte au moins deux conséquences qui déterminent la
suite de l’approche quantitative. La première conséquence est que derrière une
apparente diversité, les faits établissent une unité profonde de pays en développement
qui partagent les caractéristiques communes suivantes :
-une économie primaire dominée par des activités agricoles ou minières
souvent valorisées sur le marché mondial;
-une base industrielle réduite avec un modèle d’industrialisaton fonctionnant en
circuit fermé;
-une pauvrète importante qui se révèle dans les faibles revenus réels par tête
d’habitant;
-un sous-emploi massif faisant de ces pays des zones de chômage;
-enfin, une économie duale avec juxtapositon de deux secteurs
moderne et traditonnel informel obéïssant chacun à des centres de décisions
autonomes et surtout de très faibles liens.
II - Le modèle de LEWIS
En voulant adopter la théorie de croissance aux problèmes des pays en voie de
développement, Arthur LEWIS proposa de prendre en compte le caractère dual de ces
sociétés, où coexistent un secteur traditionnel, avec un surplus de main-d’oeuvre, et
un secteur moderne, capable de se développer grâce à la faiblesse des coûts salariaux
maintenus sous la pression d’une offre illimitée de main-d’oeuvre provenant du
premier secteur. Il espérait ainsi pouvoir dépasser pendant une longue période le
freinage de croissance induit par le plein emploi des factures. Mais, ne pouvant
fonder leur croissance, comme au début de la révolution industrielle européenne il ya
deux siècles, par l’utilisation de technologies simples fondées sur la main-d’oeuvre,
les pays en développement ont vu les modèles de croissance dualiste se heurter, dans
leur mise en oeuvre, aux contraintes de financement.
La seconde conséquence est que ces pays accusent une faible base autonome
d’accumulation et croissance l’établit la quantité impressionnante de matériaux
statistiques rassemblées. Dès lors, s’ils veulent s’en sortir et lever tous les obstacles
qui s’opposent à l’expansion, ils doivent faire de la croissance l’objectif économique
et politique majeur. C’est pourquoi la croissance pour ces pays doit atteindre des
performances. Elle doit y être rapide avec les taux les plus èleves possibles compte
tenu bien sûr des mesures naturelles, financiers et humaines qu’ils peuvent mobiliser.
En outre, la croissance doit être régulière et débarrassée de toute fluctuation trop en
baisse comme en hausse. Enifn,elle doit être équilibrée, c’est-à-dire que les capacités
de production et de consommation doivent correspondre et s’ajuster en permanence.
En d’autres termes. La croissance doit être au premier rang de toutes les
priorités, c’est-à-dire qu’il doit y avoir une augmentation, une articulation des
facteurs de croisssance telles qu’entre deux périodes un agrégat significatif de
l’activité économique soit le plus èleve possible. Que faire pour y aboutir ? Deux
problèmes sont à régler:
-les actions de type macro-économique dans le cadre de la politique générale,
-les actions ponctuelles pour èlever le taux de croissance.
Les actions globales soulèvent la question des orientations de nature
stratégique pour savoir comment mener une politique d’ensemble de la croissance.A
ce propos, deux tendances s’opposent entre croissance balancée (développement
équilibré) et croissance non balancée (développement déséquilibré).
La croissance déséquilibrée sera paeticulièrement défendue par R.NURSKE et
approfondie par R.ROSENSTEIN. Le processus de croissance devrait concerner tous
les secteurs de l’économie qui se développeront alors dans une proportion mutuelle
correcte ou ne se développeront pas du tout. Concrètement, il s’agit d’organiser une
intervention généralisée dans tous les secteurs. Ainsi, l’acccroissement de l’offre
induisant celui de la demande, les fameux cercles vicieux de la pauvréte seront levés
par suite de l’élargissement des dimensions du marché subséquent aux revenus
distribués. En plus, un autre avantage de cette politique réside dans les économies
externes qu’elle autorise et qui pourront être optimalisées par une démultiplication
des secteurs d’intervention.
Cette analyse a été très vivement controversée. Ainsi, F. Machlup rejette tout
aussi bien le concept que les formulations analytiques. Il observe d’abord que le
concept “est un mot qui a tant de significations que l’on ne sait jamais de quoi parlent
ceux qui l’emploient: il faut donc l’affacer du vocabulaire des savants”. Quant aux
analyses, elles sont si globales qu’elles ne peuvent être expressives des changements
réels à opérer. A.O. Hirschman ajoute que cette théorie de la croissance balancée est
une application mécanique des resultats de l’analyse du processus de croissance des
pays industriels avancés. Elle est donc inadaptée aux pays sous-développes car son
application exige une énorme somme de ces aptitudes qui sont rares dans ces pays.
En d’autres termes, ajoute A.O. Hirschman si un pays est en mesure d’apppliquer la
théorie de la croissance équilibrée, il ne sera pas sous-développé au départ.
III – La croissance déséquilibrée
L’idée de croissance déséquilibrée, formulée par Albert HIRSCHMAN en
1958, a rencontré un vif intérêt dans les pays du tiers-monde riches en resources
naturelles et accédant à leur indépendance. Mais, cumulées sur une longue période, et
trop concentrées sur un seul secteur d’activité, comme en Algérie, les politiques de
croissance déséquilibrée ont souvent renforcé les blocages. Peu capables de diffuser
une dynamique économique sur l’ensemble du tissu industriel, les “activités
motrices” ont contribué à la mise en place d’économies fondées sur la redistribution
et ont conduit à l’abandon progressif de l’agriculture,de l’artisanat et de petites unités
de production. Menée au nom de l’indépendance nationale, cette politique
débouchait, paradoxalement, sur une dépendance alimentaire et financière accrue
Cette insatisfaction théorique a fortement contribué à l’élaboration par
HIRSCHMAN de la théorie de la croissance déséquilibrée. L’approche sur des
séquences de déséquilibrés successifs qui portent sur les investissements
d’infrastructures et les investissements directement productifs. Chaque progrès dans
la séquence est induite par un déséquilibre qui appelle une nouvelle avancée. C’est
une série infinie d’effets d’entraînement qui affecte de proche en proche l’économie
dans son ensemble. Il faut donc amorcer la croissance par les pôles des secteurs
décisifs pouvant exercer des effets entraînants sur d’autres secteurs. La polarisation
est la politique de croissance la plus opportune.
En déterminant ainsi les domains d’intervention, les analyses soulèvent la
question des moyens. Que la croissance soit équilibrée ou déséquilibrée, son niveau
est fonction de celui de l’investissement. Une politique de croissance se ramène à
investir chaque année une part la plus importante possible du revenu national. De
plus, pour qu’elle soit équilibrée, il faut que l’investissement soit égal à l’épargne. En
somme, le problème de la croissance devient avant tout un problème d’épargne. On
découvre alors l’ordonnance de ROSTOW selon laquelle les pays sous-développés
n’atteindront des taux de croissance èleves que s’ils épargnent et réalisent des
investissements de l’ordre de 15 à 20% de leur revenu national .Les expériences des
NPI d’Asie semblent confirmer cette constatation comme l’atteste l’évolution
suivante du taux d’épargne (épargne brute sur PIB).
1953
1965
1992
Japon
8
31
34
Corée
5
8
35
Taïwan
6
20
39
Hong-Kong
31
31
Singapour
30
40
Philippines
21
16,5
Thaïlande
19
34,6
Malaisie
24
38
Indonésie
8
33
Chine
25
38
Source : Banque Mondiale : W orld Tables, 1994
Variation 1965-92
+23
+27
+19
+10
-4,5
+15,5
+14
+25
+13
Cependant, Eric BOUTEILLER et Michel FOUGIUN nuancent le rôle de
l’épargne dans la croissance des pays asiatiques en soulignant que “le niveau de
l’épargne n’est pas une condition préalable du “décollage” économique de ces pays.
L’épargne de la Corée du Sud, par exemple, était nulle dans les annees 50”. Les
auteurs soutiennent même l’idée que l’épargne èlevée est une conséquence de la
croissance rapide. En effet, observent-ils, les agents économiques considèrent, dans
un premier temps, que les surplus de revenus, qu’ils obtiennent sont provisoires et
qu’il vaut mieux les mettre de côte pour les temps difficiles. La croissance rapide de
l’épargne seule rend la croissance rapide sur le long terme. Ce n’est pas l’équilibre
qui permet au cycliste d’aller plus vite, mais la vitesse qui lui permet d’être en
équilibre.
Cette forme de détermination du taux de croissance aboutit à une impasse
théorique car il n’est précise ni théoriquement ni pratiquement les proportions du
revenu consacrées à l’investissement et à la consommation. La politique de fixation
des taux de croissance devra se fonder exclusivement sur un jeu de scénarios.
Une autre orientation, dans la détermination des taux de croissance part de la
formule améliorée de HARROD selon laquelle G = S/C où le taux de croissance est
fonction d’une seule variable : le taux d’accumulation du capital. Cette formule peut
s’écrire aussi g.c.=s où g est le taux de croissance ; c le coefficient du capital et s le
taux de l’épargne
Cette formule se verra affecter un tel pouvoir magique qu’on n’hésitera pas à
en déduire une série de conclusions ponctuelles. Cette équation permet formellement
d’envisager deux actions possibles pour fixer le niveau du taux de croissance g :une
qui part de c (taux d’investissement) et une autre qui s’appuie sur s (taux d’épargne).
La structure de la formule montre que si s est donné, le taux de croissance g
varie en sens inverse de celui de c. Autrement dit, g sera d’autant plus grand que c est
petit. La politique économique à laquelle on est renvoyé se fonde sr la recherche
systématique d’équipements de faible intensité capitalistique. En clair, le modèle
d’industrialisation devra développer les branches et techniques légères. La seconde
action se fonde sur l’épargne. Si c est donné, le taux de croissance dépendra du taux
de l’épargne. On revient à l’idée que la croissance est fondamentalement un problème
d’épargne. Cette variable est cependant résiduelle car elle se définit comme la partie
non consmmée des revenus.L’impasse théorique soulignée plus haut se représente à
nouveau.
Par ailleurs, on peut ramener cette équation a une identité si l’on admet :
DY
S
I
g =  , s =  et c = 
Y
Y
∆Y
Alors nous pouvons écrire :
∆Y I
S
I
S
¾ ·¾ = ou bien encore  = 
Y ∆Y Y
Y
Y
Comme I =S, l’équation indiquee devient identité.
Coefficient d’accroissement marginal de capital et de produit (ICOR)
comme substitut du coefficient moyen de capital et de produit dans le
modèle de HARROD
L’objectif premier du modèle de HARROD était d’expliquer le rapport entre
croissance et chômage dans les pays développés. Il est étendu aux pays en
développement dans l’étude des rapports entre croissance et besoins en capitaux, à
travers le coefficient moyen du capital.
Les économistes recourent fréquemment à l’expression coefficient
d’accroissement marginal de capital et de produit (Incremental capital out-put ratio :
ICOR) dans l’étude de croissance.
L’ICOR n’est pas un concept théorique raffiné, mais une notion empirique
grossière, car il reflète non seulement les effets de la formation de capital, mais aussi
ceux du progrès technique qui y sont incorprés, les changements dans l’échelle de
production, les améliorations de la gestion, et tout autre facteur qui affecte
l’augmentation de la productivité dans un pays.
L’ICOR mesure la productivité du capital supplémentaire, tandis que le
coefficient moyen du capital et du produit se refère à la relation existant entre les
réserves totales de capital d’un pays et l’intégralité de sa production nationale.
L’ICOR d’un pays sera affecté par le fait que son gouvernement adopte des
politiques favorisant l’emploi d’une grande quantité de capital avec peu de maind’oeuvre, ou des politiques encourageant l’emploi d’une grande quantité de maind’oeuvre par unité de capital.
Un ICOR donné d’un pays peut changer d’une décennie ou d’une génération à
une autre parce qu’il y a déplacement progressif de l’agriculture vers d’autres
productions. Cela diminuera les stocks nécessaires dans le pays, et par suite l’ICOR,
mais les autres effets de ce déplacement sont si complexes qu’il est difficile de savoir
dans quelle direction ils flèchiront l’ICOR. L’ICOR tendra à se modifier si les
proportions respectives de l’industrie légère changent.
Mise à part la découverte de gisements miniers exploités et paraissant
importants par rapport aux resources totales du pays, l’ICOR ne changera pas
brusquement dans un pays peu développé.
Tous les modèles de croissance qui seront élaborés pour usage des pays en
développement accordant à l’investissement une fonction motrice et s’appuient sur
les théories néo-classique et keynésiennne.
Le second volet des théories et politique de la croissance concerne la
détermination du taux de croissance qui est voulu le plus èlevé possible.
Les réponses théoriques s’organisent autour de l’idée que le taux de croissance
est une fonction du taux d’accumulation du capital ou encore du taux
d’investissement. Comme on l’a souligné plus haut obtenir un taux èlevé de
croissance se ramène à investir en équipement la fraction la plus èlevée possible du
revenu national. On affame pour équiper car des resources sont extraites ainsi de la
consommation. Evidemment la théorie ne dit strictement rien sur le pourcentage du
revenu national à investir chaque année et les chiffres avancés par ROSTOW restent
très arbitrares. Pourquoi entre 15 et 20% et pas moins ni davantage. Pour lever cette
indétermination, des recherches pour établir le niveau de l’épargne ont été enterprises
dans les pays du tiers-monde (Inde) par MAHALANOBIS, dans les pays
industralisés par N. NEWMANN, J. TOBIN, M. ALLAIS, O. LANGE et
TINBERGEN. Les resultats obtenus à partir d’évaluation économétrique se réduisent
princpalement à l’idée qu’une politique de croissance doit chercher un juste équilibre
entre les intérêts des générations présentes et ceux des générations à venir.
L’investissement doit être distribué avec cette considération de ne léser personne. Les
hommes d’aujourd’hui se donnent d’être raisonnables et avec hauteur toutes les
conséquences de leurs actes de consmmation. Il faut qu’ils résistent à toutes les
tentations même celles qui suscitent dans les coins et les recoins de leur existence la
plus envahissante et active publicité. En somme, on est à la lisière des questions non
économiques.
I – Le modele de ROSTOW
Dans un modèle constitué d’étapes de développement successives et
universelles, l’économiste américain Walt Whitman ROSTOW analysait le sousdéveloppement comme un retard dans le démarrage de la dynamique de croissance.
Certains soulignaient l’importance des facteurs exogènes dans ce démarrage ; pour
d’autres, les facteurs internes, comme le niveau de l’épargne, constituaient les
principaux déterminants. Mais tous les économistes considèrent la sortie du “cercle
vicieux” comme préalable au développement.
Les travaux de VON NEWMANN vont alors tenter d’opérer un lien entre taux
d’intérêet et taux de croissance pour évaluer avec plus de vigueur la répartition
optimale du revenu entre investissement et consommation. Seulement le modèle
élaboré s’est vite révélé comme totalement inapproprié car trop simple et bâti sur une
trame d’hypothèses fragiles comme l’abondance des facteurs, égalité entre épargne et
investissement, l’absence de progres techniques, d’économies d’echelle. Toutes
hypothèses qui n’ont rien de commun avec la réalité telle qu’elle se structure.
II- Les facteurs économiques de la croissance
Après avoir défini la croissance, on peut se poser la question suivante : quells
sont donc les facteurs qui font qu’à un moment donné l’économie connaît une forte
croissance, une stagnation ou une crossance négative ? La croissance provient de
l’augmentation quantitative et/ou qualitative de deux principaux facteurs de
production : le travail et le capital. Elle dépend aussi du progres technique, des
resources naturelles que nous possédons et subit l’influence des politiques
économiques, des facteurs institutionnels, voire sociaux et culturels.
1- le travail
Il dépend avant tout des individus qui composent une population, plus
précisément la population active, c’est-à-dire la population en âge de travailler
exercant ou recherchant un emploi. La population active constitue le déterminant de
la quantité du facteur travail. Elle dépend à son tour de plusieurs facteurs : croissance
démographique, mobilité sectorielle et géographique, migration des populations. Le
second déterminant de la quantité du facteur travail est la durée du travail. La quantité
du facteur travail dépend quant à lui de l’âge moyen des travailleurs, du capital
humain (connaissances et qualifications) ou de l’intruction et de l’intensité du travail.
Dans les conditions actuelles de production, il est établi que le capital humain joue un
rôle important. Les théories économiques modernes formulées par W.SCHULTZ et
G. BECKER établissent un lien entre croissance et investissement dans l’éducation: il
n’est de richesse que d’hommes. Les pays qui ont les investissements dans
l’éducation les plus èlevés sont ceux qui ont les taux de croisssance les plus èlèves.
2 –le capital
Le capital représente l’ensemble des biens matériels permettant de créer
d’autres biens. La quantité de capital utilise résulte des investissements nouveaux, de
l’amortissement du capital existant et du taux d’utilisation de ce capital. Sa qualité est
fonction de son âge et la technologie. Il est admis qu’un taux d’investissement èlevé
(rapport entre l’investissement et le PIB) permet d’accroître l’accumulation du
capital, d’augmenter les capacités de production de l’économie et de stimuler sa
croissance économique. Cela dépend de la nature des investissements qui composent
le stock de capital selon qu’il s’agit soit d’investissements nets ou d’investissements
de remplacement, soit d’investissements productifs, de la construction de logements,
d’équipements collectifs.
II – Le modèle de LUCAS
Pour LUCAS aussi la théorie néo-classique traditionnelle à la
SOLOW n’arrive pas à rendre compte des différences de croissance entre
pays, notamment entre pays développés et PVD étant donné que le taux de
croissance du sentier régulier est indépendant du taux d’épargne et
d’investissement et n’est déterminé que par la croissance démographique et
le progrès technique, supposé exogène. Dans ce modèle, la croissance de
revenu par tête devrait être la même entre pays. C’est cette incapacité du
modèle de SOLOW d’expliquer ces différences qui l’a amené à introduire
des effets externes (capital humain avec effets externes, learning by doing et
spécialisation internationale) pour rendre compte de la diversité de la
croissance qu’on observe à l’échelle internationale.
LUCAS (1988) développe un modèle où c’est la formation du capital humain
qui génère des externalités en ce sens que l’amélioration des qualifications d’un
travailleur donné augmente non seulement sa propre productivité de manière directe
mais aussi celle de l’ensemble des travailleurs. La présence de ces externalités serait
alors à l’origine d’une accumulation du capital humain par le marché sous-optimal,
comme dans le modèle proposé par ROEMER. Ces externalites se traduisent par
desrendements d’echelle croissants par rapport aux facteurs capital humain, capital
materiel et travail.
Dans cette théorie, on trouve comme phénomènes privilégiés l’accumulation de
savoir ou de technologie, qui est une activité comme toute auttre activité économique
chez ROEMER, GROSSMAN et HELPMAN (1991) et autres, la formation du
capital humain et les rendements d’échelle croissants. Pour ce qui est des PVD
l’assimilation des technologies existantes constituent une préoccupation et un facteur
de croissance très importants.
3 –le progres technique
Celui-ci concerne ausssi bien la technologie (mise au point de nouveaux
produits, utilisation de nouveaux procédés de fabrication) que les progrès dans
l’organisation du système productif dans son ensemble (orientation, spécialisation) et
de l’entreprise (gestion, organisation du travail). La principale source du progres
technique réside dans les progrès scientifiques réalisés par les centres de recherches
aussi bien publics que privés, les enterprises et surtout l’université, à travers la
recherche appliquée, la recherche-développement et la recherche fondamentale. S’il
existe un bon relai entres les fruits de la recherche et les enterprises, il est indéniable
qu’ une économie qui investit dans la recherche réalisera une croissance plus èlevée
que celle qui ne le fait pas. Le progres technique s’accompagne généralement d’une
amélioration de la productivité du facteur travail. C’est pourquoi le progrès
technologique est aujourd’hui la clef de la compétitivité.
Le progrés technique
Le progrès technique est souvent lié au processus de croissance et est considéré
comme un facteur de celle-ci.
Cependant dans les années 60, des tentatives de vérifier l’interdépendance théorique
du progrès technique et le processus de croissance étaient amorcées sur le plan microéconomique comme sur le plan macro-économique.
Ainsi la loi de KALDOR-VERDOORN a établi que la croissance de l’activité
cause la croissance de la productivité : l’obtention des gains de productivité est
conditionnée par le rythme rapide de la croissance ;la demande jouant le rôle
d’inicitation à l’invention, à l’innovation et à l’efficacité des processus productifs.
Malgré les vérifications économétriques de la stabilité entre croissance et
productivité (BOYER et PETIT (1981)), l’ambiguïé du sens de causalité subsiste.
Ces trios principaux facteurs peuvent être résumés dans une équation de la
manière suivante: Y = F (K, L, T).
La production Y est fonction du capital (K) et du travail (L) utilisés ainsi que
de la technologie (T) qui détermine de la manière dont les deux premiers facteurs
sont combinés.La production augmente avec K et L, ce qui signifie que ces facteurs
de production ont une productivité marginale positive.
En prenant la derivée partielle:
∂Y
∂Y
∂Y
dY = dK + dL + dT
∂K
∂L
∂T
∂Y ∂Y
∂Y
où — , — et — représentent des productivités physiques des facteurs capital,
travail,
∂K ∂L
∂T
technologie
Généralement, la fonction de production COBB-DOUGLAS est utilisée avec
deux facteurs: le capital (K) et le travail (L).
Après les trsvaux de TINBERGEN, d’autres économistes notamment
américains comme R. SOLOW, KENDRICK et E. DENISON ont stimulé le
développement de l’analyse des facteurs de croissance sur la base de la fonction
dynamisée de COBB-DOUGLAS.
V – La croissance endogène
Sur le plan plus théorique, c’est au milieu des années 1980 que les économistes
occidentaux ont commencé à orienter leurs recherches vers un dépassement du
clivage existant dans l’analyse économique entre la croissance et le développement.
Au lieu de considérer que le taux de croissance est exogène ou naturel et qu’il est
déterminé par la croissance démographique et un progrès technique exogène, la
nouvelle théorie, dite de “croissance endogéne”, tente de relier la croissance
économique aux caractéristiques internes de l’économie. Dès lors, l’expérience
cumulée dans l’activité économique, les dépenses publiques d’éducation et de santé,
le stock des investissements déjà réaliées, notamment dans le domaine de la
recherche, apparaissent comme des facteurs endogènes de croissance, c’est-à-dire des
facteurs décisifs qui l’alimentent et s’alimentent d’elle.
Depuis le début des années 80, on assiste à une percée d’une nouvelle
approche théorique de la croissance, notamment à travers les théories de la croissance
endogène suite aux travaux de ROMER, BARRO et LUCAS. Ces théories qui
accordent une place prépondérante à la politique économique insistent surtout sur
l’importance de l’accumulation des connaissances, du capital humain, des dépenses
d’infrastructures publiques et de recherche pour créer et maintenir les conditions
d’une croissance durable.
Aussi, un gouvernement qui prône la croissance doit s’atteler à fournir un cadre
macro-éconmique et institutionnel incitatif, motivant et en même temps favorable à
l’entreprise et à l’ivvestissement productif :
dans l’infrastructure, l’éducation et la formation ;
– Le modèle de ROEMER
Le modèle de ROEMER fait ressortir le rôle déterminant du capital humain, source
d’accélération de la croissance économique. L’argument peut être résumé de la
manière suivante :
L’économie produit trois biens :
le premier est un bien de consommation produit à l’aide de main d’oeuvre, de capital
humain et de biens durables ou d’équipement . La production de ce bien se
caractérise, en outre, par des rendements d’échelle constants ;
le deuxieme bien, qui est le bien d’équipement est produit de même manière que le
premier de telle sorte que les quantités de resources que sa production nécessite soient
proportionnelles à celles engagées dans la production d’une unité de bien
consommable.
La gamme de biens d’équipement utilisable dépend toutefois du nombre ou de la
quantité d’inventions ou de “designs” disponibles . Cette quantité qui correspond au
troisième bien, ne résulte pas d’efforts de recherche désintéressés, mais obéït plutôt
aux mêmes activités de production des deux premiers types de biens . L’intensité de
l’activité de recherche dépend évidemment de l’importance du capital humain qui lui
est affecté ou attiré, mais elle dépend aussi de l’expérience collective déjà acquise
dans ce domaine . Alors qu’il est vrai que toute invention donne lieu à un brevet
d’invention qui permet à son auteur de contrôler son utilisation, il reste néanmoins
que, exploitable à travers l’information technique transmise par le nouveau bien
d’équipement auquel , elle devient alors fonction à la fois du capital humain qui lui est
alloué et du stock de technologie déjà disponible .
A la différence du modèle traditionnel de SOLOW où le revenu et la consommation
par habitant augmentent le long du sentier de croissance régulière au rythme d’un
progrès technique exogène, l’introduction de l’activité de recherche dans le cadre
d’analyse permet une endogénéisation de la croissance et offfre une explication de la
diversité des rythmes observés entre pays. En effet, si l’on définit la croissance
régulière par l’égalité entre le taux de croissance du stock du capital matériel, de la
production et du stock d’invention (en supposant que la taille de la population active
est constante), ce taux de croissance commun devient alors fonction croissante du
capital humain attire dans l’activité de recherche, et, de manière indirecte compte tenu
d’une répartition d’équilibre du capital humain entrre activité de production de biens
et activité de recherche, une fonction croissante aussi du stock de capital humain total.
De cette ananlyse se sont dégagées des conclusions de politique
économique assez importantes.
La première est que bien qu’elle soit d’objectif généralement commercial,
toute invention génère des effets externes positifs pour l’activité de
recherche et de développement de manière générale. Il en découle que, sans
intervention de l’Etat, le marché n’est pas capable de fournir la quantité
optimale d’inventions ; indrectement il n’est pas capable d’attirer
suffisamment de capital humain vers la recherche et le développement.
L’objectif d’efficience dicterait alors une subvention à cette dernière
activité, soit une subvention à la formation du capital humain qui
s’orienterait de lui-même vers une activité source d’effets externes.
Plusieurs pays en développement auraient alors des taux de croissance
économique faibles parce qu’ils ont des dotations faibles en capital humain.
L'intégration dans l’économie mondiale par l’ouverture sur les échanges avec
l’extérieur et la libéralisation leur permettraient selon cette approche de bénéficier de
l’ensemble du stock technologique disponible à l’échelle internationale ainsi que des
externalités qui en découlent.
- dans les industries naissantes (non pas indéfiniment et aveuglèment mais
temporairement) et les PMI ;
- dans les activités exportatrices ;
Section 2 : Les aspects institutionnels de la croissance
Depuis les économistes classiques du XVIIeme, les facteurs et les structures
institutionnels sont considérés comme déterminants pour la croissance économique.
Ainsi, A. SMITH, dès 1776, estimait que l’Etat était indispensable car il doit remplir
trois devoirs :
-celui de protéger la société de la violence et de l’invasion d’autres sociétés,
-celui de protéger chaque membre de la société de l’injustice et de l’oppresseur,
-et enfin, le devoir d’entretenir certaines constructions et institutions publiques.
Plus explicitement encore, Stuart MILL (1848) dans ses “Principes
d’Economie Politique” observe que les moyens de réaliser l’accumulation du capital
sont :
- un bon gouvernement,
- l’amélioration de l’onformation du public, le déclin des usages ou des superstitions
qui empêchent l’efficacité de l’industrie, la croissance de l’activité mentale qui
éveille les esprits à de nouveaux objets de désir,
- l’introduction des arts étrangers et l’importation du capital étranger.
Les aspects institutionnels de la croissance :
L’Etat résiste de moins en moins aux implications de la vie économique, social et
politique de la globalisation et de la complexication de la vie économique.
L’intervention de l’Etat soulève des questions quant à son efficacité.
Les nouvelles reformes auxquelles sont soumis les pays en voies de développement
avaient pour la plupart un volet spécial destiné à limiter l’intervention de l’Etat dans
la vie économique. En effet, selon certains specialistes, les mécanismes du marche
permettent à eux seuls de restaurer l’equilibre. Mais le marché a ses défaillances, de
plus certains activités relèvent du ressort de l’Etat(infrastructure).
L’objet de cette section n’est pas d’étudier les imperfections du marche, mais de
montrer que l’engagement limité de l’Etat est du aux contraintes de nature diverses et
aussi au manque de crédibilité.
Selon Jean –Jacques Laffont, le gouvernement est l’ensemble des hommes politiques
qui controlent l’appareil de l’Etat. Pour mieux comprendre l’évolution de la vision de
l’Etat et ses limites, il découpe son analyse en étapes :
Il suppose premièrement un gouvernement bienveillant parfaitement informe avec
des agents économiques rationnels. La première limite de ce modèle vient du fait que
le gouvernement peut être mal informé des caractéristiques de l’économie , ou que sa
rationalité limité le conduisse à faire des erreurs, d’ou la nécessité de centraliser les
décisions.
Le gouvernement bienveillant avec information décentralisée : cette
décentralisation concerne les préférences, les technologies, les ressources initiales. La
limite de ce modèle vient du fait que les agents économiques décentralisés tentent
d’utiliser de façon stratégique leur information privée.
Le gouvernement peut alors mettre en place des systèmes de rémunération en
fonction des performances pour motiver les agents à l’effort.
L’incapacité à prévoir toutes les contingences futures rend impossible les contrats
complets implicites dans le principe de révélation et obligent à des renégociations
permanentes
Problème de crédibilité du gouvernement :
Nous entendons par crédibilité du gouvernement, la volonté et l’engagement ferme
de ce dernier à mener une politique préalablement soumise à l’approbation du
peuple et en laquelle il a une entière confiance.
Le modèle a partir du quel notre illustration s’inspire est tire des travaux de Kidland
et Prescott en 1977, puis par Barre et Tabellini en 1993 et plus récemment par Walsh
en 1995.
Ce modèle suppose que le gouvernement a les moyens de s’engager de façon
crédible. Il suppose un régime de change flexible, soient les variables que sont :Le
déficit budgétaire, le taux de dépréciation anticipé, et une fonction d’utilité du
gouvernement qui dépend positivement du déficit budgétaire et négativement du taux
de dépréciation, le taux de change .
La demande de monnaie est une fonction de la dépréciation anticipée.
Intéressons nous aux anticipations, on va supposer que le gouvernement annonce une
politique, les agents forment leurs croyances. Une fois ces anticipations faites, l’Etat
peut décider de suivre ou de ne pas suivre la politique annoncée, les agents sont donc
obliger de fonctionner sur les anticipations.
A ce niveau pour mieux apprécier la portée de la méthode, nous allons distinguer
l’engagement crédible de la non crédibilité de l’Etat.
1- Régime d’engagement crédible :
Il suppose que l’Etat respecte son engagement en annonçant le taux d’inflation
qu’il va faire et les agents le croient. Le gouvernement va chercher à maximiser sa
fonction d’utilité sous contrainte du taux de dépréciation annoncée .
Les agents, sous l’hypothèse d’engagement crédible déterminent leur
comportement en demande de monnaie en fonction du taux de dépréciation
annoncée. Le gouvernement va effectivement appliquer le taux annoncée et
récupère la taxe d’inflation. Dans ce cas –ci conformément à la volonté des agents
économique le gouvernement a une forte aversion envers l’inflation.
En résume, en régime de crédibilité gouvernementale, le taux d’inflation est maintenu
à un niveau minimum conformément à l’annonce faite et tout se passe bien au niveau
des anticipations des agents, car ils n’auront pas de surprise dans leurs prévisions.
Voyant à présent, ce qui se passe quant le gouvernement n’est pas crédible.
2 – Non crédibilité du gouvernement :
Le gouvernement annonce qu’il va faire un certain niveau d’inflation, les agent le
croient ou ne le croient pas. Dans l’hypothèse ou la confiance règne, on se retrouve
dans une situation de crédibilité parfaite, mais dans le cas ou le gouvernement décide
en dernier ressort eu égard à des impératifs de politique économique de choisir un
taux d’inflation différant de celui annoncée, les anticipations des agents seront
faussées.
Une solution à ce problème consiste en la recherche d’une banque centrale
indépendante avec un gouverneur qui a une forte aversion envers le risque, comme ce
fut le cas de la Guinée Conakry avec le gouverneur K. Yansané.
Nous devons cependant reconnaître que dans les PVD, rares sont les institutions
complètement libres dans la gestion de tous les jours.
C’est dans ce contexte que l’on doit trouver, selon S. MILL, l’esquisse d’une
théorie valable de la croissance et du développement.
Croissance économique et développement économique : quelle
différence ?
Autant les modifications de structures surgissent dans le processus de
développement, autant celles-ci constituent les conditions inéluctables de la
croissance économique et se présentent ainsi comme la conséquence même de celleci. A ce niveau croissance économique et développement économique se confondent.
Aù delà de l’expansion de la productivité et de la modification des structures,
le développement met au premier plan l’idée de niveau de vie et de bien-être : c’est
un concept qualitative. Donc déterminer la dynamique du développement
économique revient à fournir, en plus des données quantitatives, des informations
qualitatives à partir des indicateurs de structures économiques : part de l’industrie
dans le PIB, taux de scolarisation de la population active, taux d’ouverture de
l’économie, la structure de la répartition des revenus.
Ces indicateurs de structures économiques sont indispensables à une analyse
satisfaisante du développement économique. Sinon ce dernier est vite réduit à la
croissance du PIB : concept quantitative.
En somme, le développement économique contient l’idée de croissance mais la
dépasse. Ce qui veut dire que la croissance économique doit respecter
impérativement précéder le développement économique parce qu’on peut observer
une croissance économique sans développement économique.
Cependant, au milieu des années 1980, la tentative de dépasser le clivage
existant dans l’analyse économique entre croissance et développement a fait naître
une nouvelle théorie dite “théorie de croissance endogène”.Cette dite théorie tente de
relier la croissance économique aux caractéristiques internes de l’économie.
Dès lors, l’expérience cumulée de l’activité économique, les dépenses
publiques d’éducation et de santé, le stock des investissements déjà réalisés,
notamment dans le domaine de la recherche apparaissent comme des facteurs
endogènes de croissance, c’est-à-dire les facteurs décisifs qui alimentent la croissance
économique et s’alimentent d’elle.
Les années 80 vont voir le triomphe théorique de l’analyse néoclassique et conséquemment l’acceptation du marché comme mode
presqu’exclusif de régulation de la vie économique. Au-delà de sa fonction
allocative analysée par N. KALDOR, il est souligné que le marché s’adapte
plus facilement aux changements qu’un système d’autorité et de plus il
favorise les innovations, le progrès technique, la mobilité.
L’innovation, un facteur de croissance dans les PVD ?
Dans la théorie de production, les myriades de facteurs nécessaires à la
production peuvent être classés sous les rubriques “facteurs de production” : la terre,
le travail, le capital physique et les dirigeants d’entreprise.
La theories de la production new sinters pas a lineation mains lineation est. au
center de la theories de la croissance. La catégorie des entrepreneurs, dont l’apport
productif est l’innovation, constitue donc un facteur de production dans la théorie de
la croissance, mais non dans la théorie de la production. Et chacun des facteurs
traditionnels de la production doit être considére non pas simplement,de façon
traditionnelle, comme un facteur de production, mais comme des facteurs de
croissance.
Dans les pays en développement, l’”emprunt de techniques et leur adaptation
sont plus importantes que la véritable innovation, si on les compare aux pays
techniquement plus avancés. Cependant cette différence modifie à peine la logique
des choses. Il ne paraît pas y avoir de raison pour laquelle l’aptitude à adapter ne
jouerait pas le même rôle déterminant que celui que joue l’innovation “à partir de
zéro”.
Ceci implique, là où font défaut une aptitude à innover dans les techniques de
production et l’intérêt pour le faire, la disponibilité des capitaux ne suscitera pas la
croissance économique. Toutefois, il est injustifié de dire que l’aptitude à innover et
l’intérêt pour l’innovation sont déterminants, car même si ces qualités sont présentes,
le manque de capitaux peut empêcher l’innovation.
Dans cette fonction créative, il contribue à la croissance en déplaçant vers le haut la
courbe des possibilités de production. Enfin, l’économie de marché entraîne
l’habitude de la décentralisation et de l’individualisme liés à terme à la montée des
institutions pluralistes et démocratiques. Dans ce contexte, le marché se présente
alors comme un instrument d’efficacité et d’allocation optimale. Cependant, il va
révéler des imperfections, des défaillances et des insuffisances qui vont justifier le
retour de l’Etat a une période ou les économistes institutionnalistes commencent à
souligner que l’économie de marché a besoin d’institutions et d’un pouvoir pour les
faire respecter. Les imperfections du marché commuunément soulignées sont de
trios ordres:
- les imperfections liées aux marchés financiers et d’assurance qui peuvent empêcher
de réaliser certains projets socialement rentables mais trop risqués par rapport aux
possibilités de couverture privée,
- les imperfections tenant à la présence d’externalités positives, c’est-à-dire de
situation ou l’action de l’entreprise a un impact positif sur le reste de l’économie,
sans que l’entreprise soit capable de récupérer la totalité des bénéfices,
- les imperfections issues de l’existence des rendements croissants et d’économies
d’échelle.
Dans ce cadre, les théoriciens de la croissance endogène et ceux des
intitutionnalistes vont alors réhabiliter l’intervention publique pour favoriser
certaines formes d’accumulation du capital, des infrastructures, de la recherche et
de la formation. La pratique des politiques économiques a fait le reste en
conférant dans des pays à fortes performances économiques (Asie) un rôle
prépondérant à l’Etat. La question de l’Etat dans le développement de l’Asie est,
selon E.BOUTEILLER et M. FOUQUIN, l’occasion d’une grande confusion. En
bien comme en mal, l’Etat a joué et joue toujours un rôle esssentiel dans le
développement. Il demeure le grand ordonnateur sans lequel les différents
éléments du puzzle ne se mettraient pas en place spontanément. Rien n’est plus
étranger aux conceptions libérales que l’expérience japonaise ou celle de la
Corée du Sud, de Taïwan ou même de Singapour avec son système d’ épargne
forcée et sa planification omniprésente. L’Etat en Asie est un Etat développeur …
L’industrie lourde, l’industrie de haute technologie, les infrastructures ne
sauraient apparaître spontanément. Dans ces domaines, l’Etat est moteur, les
enterprise publiques omniprésentes …L’Etat décide, le marché sanctionne, l’un
ne va pas sans l’autre. Toutefois pour l’Afrique,le problème réside plutôt dans la
mauvaise qualité de l’Etat précarisé par le haut par la mondialisation et
informalisé par l’intérieur par le volume de ses déficits et un secteur informel qui
lui échappe totalement alors même qu’il est écrase par l’ampleur des surcharges
sociales. Dans ce contexte, sa réforme est indispensable.
Il reste que l’Etat doit agir avec le marché et non contre lui. Par rapport aux
autres agents selon le mot de J. M. KEYNES : “l’important pour l’Etat n’est pas de
faire ce que les individus font déjà et de le faire un peu mieux ou un peu moins mal,
mais de faire ce que personne d’autre ne fait pour le moment”
L’Etat en tant qu’institution doit être organiser officiellement pour protéger les
contrats entre privés et instaurer ainsi une bonne efficacité contractuelle, condition
sine qua non pour retrouver la confiance des investisseurs tant étrangers que
nationaux. Il s’agit ici d’un ensemble de règles permettant d’instaurer un climat sain,
susceptible d’attirer et de stimuler les investissements, qui à leur tour déterminent la
croissance. Ces mesures sont maintenant connues sous le vocable de bonne
gouvernance qui signifie selon la Banque Mondiale “l’usage de l’autorité politique, la
pratique du contrôle sur une société et la gestion de ses resources pour le
développement économique et social”. L’Etat doit aussi s’atteler a faciliter et à
contribuer à la mise en place d’un système financier nécessaire à la collecte et à
l’affectation de l’épargne à des investissements privés. Le système financier,
particulièrement le système bancaire, est très déterminant dans le financement des
investissements et des enterprises privées qui sont au centrre du procssus de
production et les moteurs de la croissance, Toutefois, il faut éviter que le système
financier ne subisse les pesanteurs de l’Etat car cela aboutirait à des effets d’éviction
sur l’investissements productif. La crise bancaire des années 80 en apporte la
meilleure preuve. Enfin, la mondialisation selon Président Henrico CARDOSSO
impose de meilleures tâchesàa l’Etat. Outre les functions classiques, il doit être
accueillir dans un cadre démocratique des dépendences sociales pour plus d’équité.
Au demeurant, l’intervention de l’Etat soulève toujours la question de son
efficacité; ce qui fait penser aux coûts directs de fonctonnement de
l’administration, aux coûts imposés au secteur privé, aux distorsions causées
dans l’économie. L’Etat devra alors être rénové, maîtriser ses coûts
d’intervention et de se montrer convaincant pour la qualité de ses politiques.
IV – La croissance ouverte
Face à l’échelle des modèles volontaristes de développement, les organisations
internationales ont commencé à préconiser,vers la fin des années 1970, des modèles
de
‘croissance ouverte” avec, dans un premier temps, le recours aux politiques dites
d’”ajustement structurel”, qui visent aux rétablissement des grands équilibres macroéconomiques. Privilégiant le désengagement progressif de l’Etat des activités
commerciales et industrielles et l’ouverture des pays aux échanges internationaux, ces
politiques ont pu donner en matière de croissance des resultats fort divergents.
Fréquemment comprises comme un programme prioritaire de réduction massive des
dépenses publiques sociales, elles ont souvent participé au creusement de l’écart entre
les indicateurs de croissance et les indicateurs de développement humain.
INDICATEUR DU DEVELOPPEMENT HUMAIN
L’indicateur du développement humain fournit des indications sur les progrès
réalisés par les différents pays que le PIB ne peut révéler. Ces indicateurs se
complètent.
L’indicateur de développement humain (IDH) est calculer depuis 1990 par le
programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) . Il permet de
compléter le PIB par habitant utilise jusque- là mais qui se révélait insuffisant. En
effet, le PIB n’intègre aucune donnée sociale et ne reflète pas le degré de
développement des pays. Le calcul du PIB est trompeur car il indique le revenu par
tête si la richesse était bien équitablement répartie sans tenir compte du mode réel de
distribution. Certains pays comme le Qatar ou les émirats arabes unis qui ont un
important PIB par tête mais ne peuvent être considérées comme développés.
L’IDH est elaboré pour refléter les aspects fondamentaux du développement humain.
Le développement est un processus visant à élargir les possibilités offertes aux
individus notamment, l’allongement de la durée de la vie, l’accès aux connaissances
et la santé. La maîtrise de l’hygiène ainsi qu’un revenu suffisant pour avoir un niveau
de vie décent.
Les choix de construction de L’indicateur ne peut retenir tous les facteurs représentant le
développement d’un pays. De plus, de nombreux pays sont dans l’impossibilité de
fournir des données précises dans certains domaines. Ce qui risque de
compromettre les comparaisons internationales.
Trois éléments ont été retenue pour construire l’IDH. ILS forment autant
d’indicateurs intermédiaires. La santé est représenté par l’espérance de vie à la
naissance.
Le degré d’instruction est représenté par un indicateur qui intègre le taux
d’alphabétisation des adultes et le nombre moyen d’année d’études. Le PIB par
habitant pondéré par le coût de la vie représente la richesse. Une simple moyenne des
trois indicateurs intermedaires permet de définir l’IDH.
Les limites de l’indicateur :
L’IDH comprend trois éléments représentant des objectifs à atteindre. Il permet
aux individus et à leur gouvernement d’évaluer les progrès accomplis et de
déterminer les domaines prioritaires.
L’IDH oublie cependant de nombreuses caractéristiques relatives au développement
comme la sauvegarde des droits de l’homme ou les conséquences du developpemnt
sur la nature et l’environnement. Ce n’est pas un indicateur mesurant le bonheur ou le
bien être. L’IDH est une valeur relative calculée en fonction des pays qui, une année
donnée, sont considérés comme les meilleures ou les moyen performants. Aucun
objectif absolu
Bibliographie
Barro R.J. (1990), « Government Spending in a Simple Model of Endogenous
Growth », Journal of Political Economy, 98 (5) part II :S103-S125, octobre.
Barro R.J. et X. Sala-i-Martin (1995), Economic Growth, McGraw-Hill, New York.
Boyer R. et P. Petit (1981), « Progrès technique, croissance et emploi : un modèle
d’inspiration kaldorienne pour six industries européennes », Revue Economique, 32
(6) :1113-1153, novembre.
F. Perroux : « Esquisse d’une théorie de l’économie dominante », Economie
Appliquée, 1948, n° 2-3, reprod. In (176) : F. P., L’Economie du xxe siècle, p. 25-88
(REF).
F. Perroux : « Matériaux pour une analyse de la croissance économique », Cahiers de
Grossman G.M.et E. Helpman (1994), « Endogenous Innovation in the Theory of
Growth », Journal of Economic Perspectives, 8(1) :23-44.
Grossman G.M.et E. Helpman(1991), Innovation and Growth in the Global Economy,
MIT Press, Ca,bridge, Mass.
H. B. Chenery : « Development policy in underdeveloped countries. The role of
industrialization in development programs », The American Economic Review, may
1955
Harrod R.E. (1939), « An Essay in Dynamic Theory », The Economic Journal,
49 :14-33, mars.
Kaldor N. (1961), «Capital Accumulation qnd Economic Growth », in The Theory of
Capital,F. A. Lutz et D. C. Hague eds., St Martin’s, New York.
l’I. S. E. A., avril 1955, série D, n° 8, 132p.
l’I. S. E. A., avril 1958, série F, n° 11, 82p.
Lucas R. E. (1988), « On the Mechanics of the Econo,ic Development »,Journal of
Monetary Economics.
M. Dobb : « Note sur le « le degré d’intensité capitalistique » des investissements
dans les pays sous-développés », Economie Appliquée, 1954, n°3, p.299-318.
A. Marchal : Systèmes et structures économiques. Thémis 1959, 716p
R. Barre : « Le développement économique. Analyse et Politique », Cahiers de
R. Barre : « Structures sociales et croissance économique. Sur les limites d’une
théorie économique de la croissance »-Rapport au Congrès des économistes de
langue française, 1958, Revue d’économie politique, mars-avril 1958, p.379-404.
Discussion : Croissance économique et structure sociale, Cujas 1960. 100p.
Raul N. Rosenstein-Rodan « Problems of Industrialization of Easten and Southeasten
Europe », Economic Journal, juin-septembre 1943 ; réimprimé dans The Economics
of underdevelopment, A. N. Argawala et S. P. Singh, éd. New York, Oxford
University Press, 1963
Romer P. M (1994), « The Origins of Endogenous Growth », Journal of Economic
Propectives,8(1) :3-22.
Romer P. M. (1990), « Capital Qccumulation and Economic Growth », in Modern
business Cycle Theory,R. J. Barro ed., 51-127, Basil Blackwell.
S. Kuznets : « La croissance économique des petites nations », Economie Appliquée,
1959, n°1, p. 25 ss.
Simon Kuznets, Economic Growth and Structure, New York, Norton, 1965,
(Trqduction française : Croissance et structure économique, Paris, Calmann-Lévy,
1971.)
Solow R. (1956), « A Contribution to the Theory of Economic Growth », Quarterly
Journal of Economics,
Solow R. (1969), Growth Theory-Qn Expansion,Oxford University Press.
V. Marrama : « Développement, Croissance, Progrès », Cahiers de l’I. S. E. A., fév.,
1961, série M, n° 9, p. 157-158.
W. A. Lewis : The theory of economic growth. Homewood 1955, 435p
W. Arthur Lewis, « Economic Development with unlimited Supplies of Labor » The
Manchester School, 22 mai 1954, p. 139-191
W. W. Rostow, The Stages of Economic Growth, 2° édition, New York, Cambriddge
University Press, 1971, 1ère édition, 1960
W. W. Rostow, Théories of Economic Growth from David Hume to the Present,
Londres, Oxford University Press, 1990, troisième partie
W.W. Rostow : The process of economic growth. Oxford 1960, 372p
Téléchargement