La place de la femme dans la société japonaise

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Méthode de la sociologie
La place de la femme dans la société japonaise
Des années 60 aux années 80
Les années 50 ont marqué la transition de la famille élargie à la famille nucléaire (2
parents, 2 enfants).
Pour les japonaises, la famille était la seule ressource institutionnelles leur permettant
d’accéder à une identité stable car elle leur donnait la sécurité psychologique et la stabilité
sociale dont elles avaient besoin. A l’époque, pour les japonaises, l’idéal restait encore d’être
femme au foyer. En même temps, dans les années 60, la famille n’était pas un but en soi mais
un outils, le couple voyait la famille comme un instrument pour atteindre des objectifs bien
définis : acheter une voiture, un réfrigérateur, faire des voyages, subvenir à l’éducation des
enfants…La famille n’étant pas un lieu où s’affirme l’amour, où se définit deux êtres face à
face, ils sont côte à côte et regardent vers l’avenir.
La famille se base sur la solidarité. Cette solidarité se lisait dans l’acquittement des
rôles respectifs de l’homme et de la femme. L’homme doit subvenir aux besoins de sa famille
en ramenant de l’argent, la femme doit veiller à l’équilibre affectif du couple, s’occuper des
enfants et organiser le quotidien. A l’époque, la société est inégalitaire avec la dominance des
hommes et la soumission des femmes. L’institution familiale, ne pouvant être totalement
déconnectée de la société, est elle aussi inégale dans les rôles donnés aux hommes et aux
femmes et basée sur la supériorité masculine. Mais la famille n’est pas complètement
traversée par la notion de supériorité masculine, la solidarité ne pouvant émerger d’une
structure inégalitaire. On s’aperçoit que la famille nucléaire à été le lieu d’affirmation de
l’indépendance de la femme japonaise car cette famille lui demandait de savoir gerer, en
femme responsable, des affaires diverses :
partage.
-
Gère le budget familiale, c’est elle qui récupère l’argent et qui le
Gère le parcours scolaire des enfants.
Gère son propre corps, c’est elle qui décide d’avoir ou non un enfant
(avortement)
Dans le cadre de la famille, il n’est pas question de soumission ni de déresponsabilisation de la femme. La famille nucléaire est à l’origine de l’individualisation
familiale d’où vient l’autonomie des femmes. Depuis les années 50, la population est sondée
tout les 5 ans sur cette même question : « Si vous vouliez renaître, désireriez-vous renaître en
homme ou en femme ? »
En 1958 :
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29% des femmes répondent en femme
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64% des femmes répondent en homme
En 1968 :
-
48% en femme
-
43% en homme
En 1995 :
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63% en femme
-
27% en homme
A partir du milieu des années 60, il y a un basculement. La place de la femme, qui dans
les années 50 était précaire, évolue pour devenir une position « enviable ». De plus, le rapport
de domination a complètement basculé, actuellement, au sein du couple, le sexe faible est
l’homme.
A la même époque, au sein de ces familles, se développe un féminisme pratique qui
soutien tous les mouvements de consommateurs. Ces femmes au foyer deviennent dans le
même temps des individus à part entière. Ce féminisme va amener les femmes à remettre en
cause la relation entre leur sécurité psychologique et l’ascension sociale de leur mari.
Dans les années 70, l’affirmation de l’autonomie des femmes va faire apparaître que
,dans la société japonaise, il n’y a rien qui propose à la femme de s’affirmer hormis le rang
social de son mari. L’effet pervers de cette prise de conscience est la vision désincarnée de la
famille pour les femmes : Les japonaises sont obligées de se marier si elles veulent avoir une
vie décente. Les femmes vont prendre des distances avec la famille même si elles en font
parti. Dans la même temps, on voit une montée de la réflexibilité, les femmes commencent à
se demander quelle est la place que leur réserve la société. Cette prise de distance va
engendrer un autre mouvement : « la quête du soi authentique ». Tout cela est accompagné
d’un événement important : l’accès des japonaises à l’enseignement supérieur. Avec la
montée de la réflexibilité, les femmes vont revoir la question de l’amour dans le couple. Dès
lors, les femmes vont être plus stricte sur les critères avec lesquels elles choisiront leur mari ;
on se mari par amour, la solidarité viendra plus tard.
Des années 80 aux années 90
Les femmes sont en quête d’une histoire personnelle, ce sont elles qui reflètent
l’optimisme japonais des années 90, elles incarnent le processus d’individualisation qui soustend la modernité japonaise depuis les années 50. Les femmes japonaises étaient placé à la
contradiction des modernité japonaises, mais elles commencent à posséder des ressources
intellectuelles leur permettant d’avoir une vision objective des problèmes de la société et d’y
faire face. Les femmes se démarquent des hommes par une plus grande lucidité dans ce qui se
passe dans la société.
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La part des actives, de plus de 15 ans, n’est pas descendu en-dessous de 45% depuis les
années 60 et la proportion de femmes parmi la population active était de 37.5% en 1975 et de
40.6% en 1999. Des années 50 à nos jours, les femmes âgées de 20 à 24 ans travaillent à plus
de 70%, 24 ans étant l’âge du mariage, le taux chute. A 40 ans passé, c a d une fois
l’éducation des enfants finie, les femmes travaillent à 50% (le plus souvent à temps partiels
pouvant aller jusqu'à 35h/sem.).
Les femmes se rendirent alors compte de la difficulté de jouer les deux rôles :
mère/épouse et salariée. Elles commencent à se poser des questions sur le fondements de la
famille.
Absence de soutien du conjoint dans l’accomplissement des tâches
ménagères
En 1995, une étude comparative sur les tâches ménagères démontre cette absence.
(Femme est basé sur 100 unités)

cuisine H= 2.2 (14min/sem.)

ménage et lessive = 4.1

descendre les poubelles… = 29.2

Les course = 23.5

Le soin des enfants = 12.1 (28min/sem.)
La perception des rôles au sein du ménage commence à changer dans les années 80.
En 1987, 36.6% des femmes sont pour que la femme reste à la maison
En 1995, 22.3% des femmes sont pour.
Le problème est que les femmes et les hommes ont des perceptions différentes, ils ne
voient pas les choses de la même manière.
L’éducation des enfants est très éprouvante et très lourde à porter
financièrement
« Tous » les parents veulent voir leur enfant faire des études supérieur car c’est une
condition à l’élévation sociale et donc à la qualité de vie.
Parents ayant envie que leur enfant accède à l’enseignement supérieur (cycle long)
En 1970 = 60%
En 1997 = 67.5% ( 38.5% pour les filles, 70% pour cycle court)
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En 1976,
26.6% des foyers déclaraient pouvoir faire face aux coûts des études sans trop de peine.
45.1% trouvaient les frais raisonnables.
En 1998,
7% arrivent à faire face sans trop de peine.
22.1% trouvent les frais raisonnables.
46.1% trouvent que subvenir aux dépenses est difficile.
20.3% trouvent que subvenir aux dépenses est très difficile.
Le coût total des 14 années de scolarité d’un enfants :
Secteur privé : 20 millions de yen ( environ 180 000 €), secteur publique : divisé par
2.75 (env. 65500€).
-
l’allongement de la durée de vie et notamment des parents.
Les plus de 65 ans prennent de l’importance et du coup c’est souvent à la femme de
prendre en charge le ou les parents malades ou impotents (dans 85.5% des cas).
Ces 3 problèmes font que la jeune japonaise fait tout pour ne pas se marier. Elle est à
l’aise financièrement, elle reste généralement chez ses parents où elle n’aura rien à payer.
Tout ce qu’elle gagne est uniquement pour elle, or si elle se marie son train de vie en sera
inévitablement modifié. Ne pas se marier c’est éviter de rentrer dans cette structure familiale
désavantageuse pour la femme. C’est de là que découle le problème de la natalité.
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